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18 mai 2019 6 18 /05 /mai /2019 15:17

Une inscription en breton au Folgoët, venant de l'ossuaire (1675 ?) de Gicqueleau.

 

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Sur Le Folgoët, voir :

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À droite de la grande porte gothique de l'abri du pèlerin du Folgoët, entre l'entrée des toilettes et celle du Musée de la Basilique,  on a encastré une pierre provenant de l'ancien ossuaire de Gicqueleau. Elle échappe volontiers à l'attention d'un visiteur car elle est en partie dissimulée par un houx panaché, qui en défendit farouchement l'accès au candidat photographe.

On sait peut-être que Guicquelleau (ou Gicqueleau) est une ancienne trève de la paroisse du Folgoët, à 4 km au nord de la collégiale ; après la destruction par la foudre de l'église d'Elestrec vers 1530, le siège de cette trève fut transférée au manoir de Guicquelleau, et de sa chapelle privée. En 1675, une nouvelle église y fut construite, avec cimetière, ossuaire, mur d'enclos et presbytère. À une date que j'ignore, après la destruction de l'ossuaire, la pierre portant l'inscription affichant sa vocation  a été déplacée et placée en réemploi, curieuse destinée,  contre le mur des latrines.

C'est en réalité un ensemble de deux blocs de pierre, l'un principal, l'autre placé en complément (le tailleur ou sculpteur ayant sans doute  sous estimé l'étendue du texte) pour prolonger la dernière ligne.

Nous y lisons :

AN ESQUERN

MA BRUZUNET O

DEVEZO CALS AIO

A CERTENNIA R / ESUCITO

Soit : AN ESQUERN MA BRUZUNET O DEVEZO CALS A IOA CERTEN NI A RESSSUCITO.

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Matériau : granite.

Datation : 1675 ? (par estimation de la construction de l'ossuaire et du cimetière de Gicqueleau).

Épigraphie : caractères latins en majuscules de taille inégale, de dessin maladroit, dont les N sont tous rétrogrades. Le Q est également rétrograde (comme un P inversé). Les U sont des V. Pas de ponctuation. Pas de séparation entre les mots.  Lettres gravées (et non en réserve), sur quatre lignes, sans cartouche ni réglure ni justification.

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— L'inscription a été relevée par au moins quatre auteurs, et d'abord par Alfred Le Bars dans sa monographie Les ossuaires bretons (SHAB 1961). Celui-ci donne la leçon (partiellement fautive) suivante :

AN ESKERN MAN BRUZUNET O DEVEZO CALS A JOA CERTENAMENT NI A RESUCITO

avec la traduction « Ces ossements-ci fragmentés auront beaucoup de joie. Certainement nous ressusciterons. ». Il donne en référence (du relevé ou de la traduction?) le chanoine Guéguen, recteur du Folgoët.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle26/Les_Ossuaires_Bretons_.pdf

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— En 1995, Alain Croix , dans ‎Cultures et religion en Bretagne aux 16e et 17e siècles, donne le même texte  An eskern man bruzunet o devezo cals ajoa certenament ni a resucito , en écrivant : "Thème développé par le Père Polanque et aussi, avec une ferveur émouvante, sur les ossuaires d'Elven et Guicquelleau : « Exultabunt Domino ossa humiliata » (1626), [dans lequel ] on reconnaît la formule du psaume 51 « qu'ils dansent, les os que tu broyas ».

Il faut considérer d'abord  l'inscription latine de l'ossuaire d'Elven (Morbihan), effectivement datée de 1626 Exultabunt Domino ossa humiliata et effectivement extraite du psaume 51 (50), verset 10 :

Auditui meo dabis gaudium et laetitiam et exsultabunt ossa humiliata

Annonce-moi l’allégresse et la joie, et les os que tu as brisés se réjouiront.

Ce verset mis en musique a  pu être psalmodié lors de la liturgie dans l'office des défunts (pro defunctis) au XIIe siècle : antiphonaire du Vatican San Pietro B. 79. Mais on connait surtout ce psaume sous son titre de Miserere, chanté lors de l'Office des ténèbres au cours duquel on éteignait les 15 cierges  un à un. C'est un des 7 psaumes pénitentiels. Le fameux Miserere d'Allegri date de 1630, et les Psalmi Davidis Pœnitencialis de Roland de Lassus de 1560 (publiés en 1584).

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— En 1977, Michel de Mauny dans Le Pays de Léon : Bro Leon, son histoire, ses monuments, donne un relevé  fidèle de l'inscription AN ESQVERN MA BRVZVNET O DEVEZO CALS A IOA CERTEN NI A RESSVCITO, et la traduction « Ces ossements brisés auront beaucoup de joie et certainement ressusciteront» .

— En 2019, Élégoët et Provost en cite presque fidèlement le texte avec la traduction "Ces ossements-ci réduits en poussière auront beaucoup de joie [étant] - certains que nous ressusciterons".

 

 

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La première partie du texte breton se révèle alors clairement comme une traduction (*) du verset latin :  An esquern ma bruzunet o devezo cals ajoa, "les os (an eskern)  brisés (bruzunet) auront (devezo) beaucoup de  joie ( cals a joa). Ils sont commentés ou expliqués par la suite, Certen ni a ressucito, "certainement ils ressusciteront".

 

(*) Dans une Bible en breton de 1897, on trouve cette traduction du verset 10 du psaume 50 : Laka ac'hanoun da glevet ar joa hag-al levenez ; Ra en em laouenao an eskern pere ec'h euz bruzunet !

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On remarquera qu'il s'agit d'un distique rimé, de 11 à 12 syllabes bien que je sois incapable de les compter en breton, sans rime interne, et à rime pauvre.

An esquern ma bruzunet o devezo (11 pieds ?)

Cals a joa, certen ni a ressucito. (12 pieds ?)

(pour mémoire, Le Mirouer de la Mort, ouvrage en vers bretons, a été composé par Jean Larcher en 1519 à Plougonven et imprimé près de Morlaix en 1575.)

 

 

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Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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CONCLUSION.

Par son intérêt pour l'épigraphie religieuse en Basse-Bretagne (dont le chanoine Abgrall a été le zélé précurseur en Finistère dans ses excursions en vélo à la fin du XIXe siècle) et dans l'épigraphie en breton particulièrement, mais aussi par sa valeur patrimoniale à l'égard de l'ossuaire détruit de Gicqueleau, cette inscription mérite d'être mieux mise en valeur. Dans l'idéal, un cartel pourrait indiquer au visiteur sa traduction et son origine.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère T. 42. page 189.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f241.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1916, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall (suite), Bulletin de la Société Archéologique du Finistère page 95.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f126.item

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f155.item

— ÉLÉGOËT (Louis), PROVOST (GEORGES), 2019, Le Folgoët, sanctuaire d'exception, ed. Coop Breizh, page 186.

— ERNAULT (Émile), 1912, l'ancien vers breton, Honoré Champion.

— ERNAULT (Émile), Le mirouer de la mort, poème breton du XVe siècle.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6528263n

— La chapelle de Gicqueleau

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-gicqueleau-le-folgoet/31b1946b-25b7-4458-b6f2-849342a7720c

— LE BARS (Alfred), 1961, Les ossuaires bretons, Mémoire de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne SHAB tome XLI page 146.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle26/Les_Ossuaires_Bretons_.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
8 mai 2017 1 08 /05 /mai /2017 22:23

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Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Datation.

Si on en croit une inscription d'une pierre actuellement posée sur la pelouse de l'ancien Doyenné, et portant le texte C...E CROIX FVST FAICTE EN LA MV. XL. III "Cette croix fut faite en l'an 1443", et si on relie, comme le propose E. Le Seac'h,  ce vestige au calvaire, on le date de 1443. Une reconstitution en a été proposée en 1896 par De Lorme, avec un socle hexagonal encadré de fins contreforts qui se terminaient en pinacles pyramidés, et des arcs boutants qui les reliaient au fût central. Des statues étaient disposées entre eux. 

Alain de Coëtivy, identifié au personnage agenouillé et portant un chapeau de cardinal,  est traditionnellement considéré comme le donateur du calvaire. Pourtant, il n'a été nommé cardinal que le 16 décembre 1446, et n'accéda au titre de Sainte-Praxède qu'en 1449.

Enfin, on peut aussi tenir compte de la note manuscrite de la page 61 de l'ouvrage de Miorcec de Kerdanet (exemplaire numérisé du diocèse de Quimper) datant ce calvaire de 1456, lors du don du reliquaire des dix-mille martyrs ramené de Rome, Alain est alors légat pontifical de Calixte III auprès de Charles VII pour préparer la nouvelle croisade et obtenir l'abrogation de la Pragmatique Sanction.

 

 

 

 

D'autre part, Jean-Marie Guillouet écrivait en 2007 (Congr. archeol. 2009) : 

"Enfin, les restes imposants du calvaire situé immédiatement au sud de l’édifice sont remarquables bien que leur attribution par la tradition au cardinal Alain de Coëtivy (identifié par la plupart des auteurs dans le clerc agenouillé aux côtés de la Vierge de Pitié) ne repose, à notre connaissance, que sur des éléments fragiles : le chapeau cardinalice porté par le personnage, la date stylistiquement assignable à l’œuvre et la présence ancienne de ses armes dans la vitre de la chapelle du Carman."

Enfin, il regroupe aujourd'hui des statues de kersanton disparates : dans l'ordre chronologique :

— Le cardinal de Coëtivy et le saint évêque : atelier du Folgoët , vers 1449.

— La Pietà : atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577)

— Le Crucifié : Maître de Plougastel (1570-1621).

Il est décrit dans l'Atlas en ligne des Croix et Calvaires du Finistère initié par l'abbé Yves-Pascal Castel, sous le n° 520, avec trois croquis et les mentions suivantes (dont j'élucide les abréviations) :

520. Le Folgoët, église, granit, kersanton . 6 mètres. XVe siècle. et 1600. Massif architecturé octogonal avec banc, deux degrés et base à moulures prismatiques du calvaire du XVe siècle. Socle cubique à chanfrein, Vierge de Pitié, statue géminée mutilée, autre statue géminée: sainte femme-Marie Madeleine, groupe du cardinal de Coetivy avec son saint patron. (Alain de Coetivy, mort en 1474, tombeau dans l’église Sainte-Praxède, à Rome). Fût à écots. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix, angelot. [Yves-Pascal Castel 1980]

 

Reconstitution du calvaire par De Lorme, Congrés archéologique 1898, Gallica

Reconstitution du calvaire par De Lorme, Congrés archéologique 1898, Gallica

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Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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1°) Le Christ crucifié. Kersanton, Maître de Plougastel (1570-1621).

Il est l'œuvre du Maître de Plougastel, auteur du fameux Calvaire de cette paroisse. Le style de ce sculpteur est caractérisé, selon E. Le Seac'h, par son hiératisme, "une note d'intériorité froide", où "la rondeur des traits imprimés aux visages donne aux sculptures une quiétude magnifiée proche de l'ataraxie de pierre".

Au Folgoët, on lui doit aussi rien de moins que  la statue de la Vierge à l'Enfant qui a été élevée à la dignité du Couronnement de 1888 sous le nom de statue miraculeuse de Notre-Dame-du-Folgoët. Il a aussi sculpté le Christ aux liens placé à l'entrée dans l'intérieur du sanctuaire. Voir mon article V.  

Outre les 167 personnages du calvaire monumental de Plougastel, il a réalisé une série de quatre croix et vingt-quatre petits calvaires.

On retrouve ici les caractéristiques communes à ceux-ci. La tête est fortement inclinée sur l'épaule droite, le visage est paisible, encadré par les longues mèches de cheveux ; la barbe dessine des parenthèses sous les narines et sous la lèvre inférieure, et ces courbes sont finement  peignées. La couronne d'épines suit les entrelacs de deux brins tressés, mais ces brins s'hérissent de boutons en guise d'épines.  Le thorax aux côtes horizontales est réduit, les flancs sont creusés, le nombril est en bouton,  les bras sont lisses, sans articulation visible. Le pagne est formé de plis plats ressemblant à des bandelettes, maintenu par un nœud simple dont un pan s'échappe vers le bas sur la cuisse droite en un serpentin de volutes, et l'autre sort par dessus avant de retomber sur la face l'externe de la cuisse. Les pieds, en rotation interne, se croisent, pied droit recouvrant le gauche. 

Ce qui attire l'attention, c'est la succession de gouttes de sang, en tronc de cône, géométriquement alignées le long de la face ventrale des avant-bras à partir des clous des poignets. Ce détail est d'ailleurs dessiné en croquis dans l'Atlas. 

Sur le pied droit, le clou fait jaillir six gouttes concentriques, semblables à des petits pointes.

La croix est écotée, les bras s'achèvent en fleurons-boules.

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Christ crucifié, kersanton, Maître de Plougastel (1570-1621).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Christ crucifié, kersanton, Maître de Plougastel (1570-1621). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Christ crucifié, kersanton, Maître de Plougastel (1570-1621).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Christ crucifié, kersanton, Maître de Plougastel (1570-1621). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Christ crucifié, kersanton, Maître de Plougastel (1570-1621).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Christ crucifié, kersanton, Maître de Plougastel (1570-1621). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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2°) La Pietà ; saint Jean et une sainte Femme au pied de la Croix. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577).

Un détail vite remarqué est caractéristique de cet atelier établi à Landerneau pour bénéficier du transport du kersanton depuis ses sites d'extraction par voie maritime sur l'Elorn. Ce sont les grosses larmes qui s'écoule des yeux des trois personnages au pied de la croix : la Vierge, Jean l'évangéliste, et une Sainte Femme. Certes, ici, la tête de Jean est perdue, mais d'autres détails stylistiques incitent à lui attribuer ces émouvants écoulements lacrymaux.

J'ai déjà décrit ce détail dans ma description du  calvaire de Dinéault et de la Pietà de Saint-Nic. 

Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

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Au Folgoët, l'Atelier Prigent a sculpté le groupe (dissocié) de saint Yves entre le Riche et le Pauvre de l'angle sud-ouest de la façade, ainsi que le Christ aux liens, et les deux Vierges à l'Enfant de la façade sud : ces œuvres sont décrites dans mon article La Collégiale du Folgoët V : les statues.

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 La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577)..  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577).. Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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La Vierge, visage recouvert par un voile-manteau et cerné par la guimpe, a les yeux baissés ; ses traits sont plus recueillis sous l'effet d'un chagrin intériorisé que bouleversés. La robe, lisse sur la poitrine, se plisse ensuite de sobres plis verticaux convergents vers la taille et sous le genou droit avant de tracer une volute plus tourmentée cachant le pied gauche. Marie soutient son Fils sous les épaules, alors que la main gauche saisit l'avant-bras gauche. Le bras droit du Christ pend, vertical, exposant la plaie dde la paume.

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La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

La Pietà. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Saint Jean l'évangéliste.

Puisque la tête du saint n'a pas été retrouvée, nous suivons plus attentivement le drapé et les détails vestimentaires ; la fente pectorale boutonnée tracée avec un soin presque gourmand par le sculpteur évoque celle des tuniques ou robes des apôtres du porche de Landivisiau

 

 

 

 

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La Ceinture oppose sa ligne horizontale au tuyautage de la robe, tandis que le pan gauche du manteau se casse en une succession de plis en becs pour s'accrocher à la taille, et que le pan droit trace d'autres rythmes et d'autres mélodies au dessus de la manche bouffante. 

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Saint Jean.  Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Saint Jean. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Sainte Femme au pied de la Croix.

Mêmes manches bouffantes, même pan faisant retour vers la ceinture. Le voile coqué et la guimpe découpe une fenêtre en hublot pour un visage aux yeux caves, comme à Saint-Nic. Le pli de l'encolure est le même que celui de la Pietà.

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Sainte Femme au pied de la Croix.. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Sainte Femme au pied de la Croix.. Kersanton, Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Le groupe du cardinal de Coëtivy et du saint évêque. Atelier du Folgoët (vers 1449 ?)

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Le cardinal de Coëtivy, surnommé "le cardinal d'Avignon", a été un personnage de premier plan pour le duché et pour les relations entre le pape et la royauté. Né le 20 novembre 1407 au château de Coët-Lestremeur en Plounéventer, à 13 km au sud-est du Folgoët, il fut abbé de Redon, évêque de Dol et de Cornouaille et évêque d'Avignon en 1437 puis évêque d'Uzés de 1442 à 1447.  Conseiller du roi Charles VII en 1440, il a été créé cardinal in petto par le pape Eugène IV, et confirmé par Nicolas V en janvier 1447, puis  il reçu le titre de cardinal de Sainte-Praxède le 20 décembre 1448. Après avoir obtenu du pape en 1455 la création de la paroisse de Saint-Yves-aux-Bretons à Rome, il a joué un grand rôle dans la canonisation le 29 juin 1455 de saint Vincent Ferrier (1350-1419), ce dominicain espagnol qui vint prêcher en Bretagne à la demande du duc Jean V en 1418. C'est le cardinal qui confirma, comme légat du pape Callixte III, la canonisation de Vincent Ferrier en juin 1456 en faisant, à Vannes, l'élévation du corps (recueil des reliques dans un reliquaire).

 

La statue représente le cardinal agenouillé sur un coussin à glands, les mains jointes, un bâton ( de pèlerin ? pastoral, à la crosse brisée ?) sous le bras gauche. Il porte une tunique serrée aux poignets par six boutons ronds, et recouverte par un long mantelet sans manches formant une traîne derrière lui, comme la cappa magna.  Un chapeau rond à fond plat est maintenu derrière la tête par une forte cordelière qui vient dessiner un huit autour des coulisseaux : c'est le  galero, le chapeau de cardinal muni de ses cordons à houppe. Il est coiffé comme un moine avec une tonsure coronale. Les yeux en amande donnent l'impression que le religieux regarde vers le ciel. Les commissures des lèvres suivent la même direction. Le nez est large et épaté." (E. Le Seach p. 94)

 

Derrière lui, sur la face nord (voilà pourquoi on oublie de le photographier), un évêque est debout, relevant le manteau du cardinal d'une main et tenant sa crosse de l'autre. "Il porte une tunique longue dont l'amict est à col montant. Les plis de sa tunique se drapent en V et donnent au tissu une apparence de lourdeur et de richesse de l'étoffe. La tête est coiffée d'une mitre. Les yeux sont ourlés. Il s'agit probablement de saint Alain, patron du donateur et évêque de Cornouaille." (E. Le Seach p. 94). D'autres y voient Allain de la Rue, évêque du Léon qui a consacré l'église en 1419.

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Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449).  Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie) 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1dff008d90abab0badb8551ddb7a4c06.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

— COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Fologët, Brest, 1851

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LESNEVEN. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c07f91a4317a870c35de08f576183805.pdf

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

— COUFFON (René),  1948, « À quelle époque convient-il de dater l’église actuelle de Notre-Dame du Folgoët ? », Nouvelle revue de Bretagne, 5, 1948.

— GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

— GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrés archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

— JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 95-100.

— LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

— LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France . Brest, 1898, p. 218-236.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f290.item

— MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

 

— INFOBRETAGNE :

http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

— LES AMIS DU FOLGOËT.

http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

— monumentshistoriques.free.fr

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

 

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7 mai 2017 7 07 /05 /mai /2017 02:10

La Basilique du Folgoët XI : les vitraux du XIXe siècle : la baie axiale (baie 0) : Don du Rosaire à saint Dominique en la présence de sainte Catherine de Sienne et de saint Vincent Ferrier (Émile Hirsch 1866). 

 

 

 

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Sur Le Folgoët, voir :

 

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Baie axiale (baie 0) : Don du Rosaire à saint Dominique en la présence de sainte Catherine de Sienne et de saint Vincent Ferrier (1866).  La Vierge figurée avec l'enfant Jésus, assise sur un trône richement orné, remet le rosaire à saint Dominique en la présence de sainte Catherine de Sienne et de saint Vincent Ferrier, évangélisateur de la Bretagne. En arrière-plan, Salaün ar Foll en "bragou braz" se balance à la branche d'un arbre. Autour de la scène principale sont repris les quinze mystères du Rosaire et, dans les formes de la rosace, les litanies de la Vierge sous les armes de Monseigneur Sergent.

 

Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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La Vierge, couronnée, tenant l'Enfant sur le bras gauche, tend le chapelet du Rosaire à saint Dominique.

Le rosaire est le nom d'une prière composé de quatre chapelets d'oraison, consacrée à Marie. Au sens strict, le chapelet est un "petit chapeau" ou comme une couronne. On avait en effet coutume, au Moyen Age, de couronner de roses les statues de la Vierge, chaque rose symbolisant une prière, d'où le mot de rosaire.
 
Un rosaire comprend 150 "Je vous salue Marie", qui rappellent les 150 Psaumes, et on a longtemps appelé le Rosaire Psautier de Marie. Les 150 "Je vous salue Marie" furent partagés en trois parties, en l'honneur de la Trinité. Puis chaque partie en cinq dizaines, chacune étant précédée d'un Notre Père et suivie du Gloire au Père ou Gloria, en l'honneur de la Sainte Trinité.

Saint Dominique en répandit l'usage, prescrivant à ses religieux de porter un chapelet à leur ceinture. La grande peste de 1349, qui ravagea tous les royaumes d'Europe, amena les foules à un surcroît de piété, qui contribua également à l'essor de la piété mariale. Et c'est en fait au siècle suivant que cette prière prit le nom de Rosaire. Le Pape Pie V engagea l’Église entière à cette prière, face à l'avancée turque qui menaçait l'Europe. C'est ainsi que fut attribuée au Rosaire la victoire décisive de Lépante, en 1571.

 

C'est au frère Alain de la Roche, né en Bretagne en 1428, entré dans l'Ordre des Prêcheurs (Dominicains) que l'on doit la diffusion du Rosaire dont il  attribue l'origine du Rosaire à saint Dominique, le fondateur de son ordre, mort en 1221.  C'est aussi à lui que l'on doit la division des trois cinquantaines (Mystères joyeux, douloureux et glorieux) et en 15 mystères précis.

La fête de Notre-Dame du Rosaire, célébrée le 7 octobre, a été instituée par le Pie V en 1573, pour remercier Marie de cette victoire.

Au XIXe siècle, les apparitions de la Vierge à Lourdes ont renforcé cette dévotion. En 1883, le pape Léon XIII décrétait que le mois d'octobre de cette année-là serait entièrement consacré à "la Saint Reine du Rosaire", et depuis, le mois d' octobre est traditionnellement resté le mois du Psautier de Marie. Des congrégations liées au Rosaire, se créeront, comme les Dominicaines du Très Saint Rosaire de Sèvres (fondée par Mère Marie-Rose du Sacré-Cœur avant 1868), de Montheils, ou la Congrégation des Sœurs du Rosaire. ( D'après Jacques Nieuviarts, La Croix, et Wikipédia)

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A droite se tient Catherine de Sienne, tertiaire dominicaine mystique. La plupart des tableaux et retable du Rosaire (un peu comme celui de l'église de Crozon que j'ai décrit ici) montre la Vierge donnant le chapelet à la fois à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Voir un autre exemple ici. Sainte Catherine est couronnée d'épines et tient un lys dans la main gauche.

Ce qui est beaucoup moins habituel, c'est la présence de saint Vincent Ferrier, mains jointes et regardant la Vierge, derrière saint Dominique. Selon un manuel du Très Saint Rosaire de 1859, presque contemporain de notre vitrail, l'auteur présente diverses modalités de récitations du Rosaire "si possible en entier" entrant dans le cadre de la dévotion du Très Saint Rosaire : les Quinze Samedis, les Quinze Mardis (précédant la fête de saint Dominique) ... et les Sept Vendredis précédant la fête de saint Vincent Ferrier le 5 avril . Un jour à son choix de ces sept vendredis assurant l'Indulgence plénière. Saint Vincent Ferrier est un dominicain espagnol qui vint en 1418 prêcher en Bretagne à la demande du duc Jean V alors qu'il était en Auvergne. Il arrive à Nantes le 8 février 1418 et se rend à Vannes, avant d'entamer une grande tournée de prédication en Bretagne, jusqu'à  sa mort à Vannes le 5 avril 1419.  Lire Jean-Christophe Cassard 1999.

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Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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Ce qui amène beaucoup de vie dans cette verrière très conventionnelle et à la dévotion très datée, c'est l'apparition de Salaün ar Foll, l'innocent mendiant qui ne savait dire que "Salaün manger pain, Ave Maria" et qui fut récompensé dans sa foi en  cette prière mariale inlassablement répétée (comme lors de la récitation du Rosaire, au fond) lorsque, à sa mort, un lys issu de sa bouche poussa sur sa tombe, portant sur ses pétales les mots AVE MARIA. La baie 4,  qui est consacré à sa Légende, m'a permis de comprendre pourquoi il est représenté se balançant en chantant sur la branche d'un chêne : pour échapper au froid après la mortification qu'il s'impose en se baignant nu dans sa fontaine. 

Il est donc bien légitime de la part d'Émile Hirsch de le représenter, jeune breton à la barbe de trois jours, vêtu de la chupenn au revers brodé ouverte sur une chemise débraillée, et du bragou,  et les reins ceints  de la ceinture de flanelle, découvrant avec des yeux émerveillés ces trois éminents théologiens à la langue d'or qui reçoivent comme consigne de piété de répéter cette simple salutation à Marie qui lui a si bien réussi et lui a valu, sinon la canonisation, du moins le titre de bienheureux. 

L' irruption de ce Robin des Bois, coiffé comme un faune d'une couronne de feuillages, dans la très respectable Transmission du Très Saint Rosaire,  a un coté transgressif qui est, somme toute, très évangélique : Heureux les simples, car ils verront Dieu.

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Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

Vitrail du Don du Rosaire, (baie axiale ou baie 0), Émile Hirsch 1866. Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

— ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

 

— COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

 

— COURCY   Notice sur Notre-Dame du Folgoët, par Pol et Henri de Courcy. ln-12. Saint- Brieuc, Prud'homme; 1860

DANTEC (Dominique), 1986, La basilique de Notre-Dame-du-Folgoët : un programme classique de vitraux au XIXe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1986  Volume 93  Numéro 4  pp. 405-410

http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_4_3237

— GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

— GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrès archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

— JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

 

— KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

LE GRAND (frère Albert), Les vies, morts, gestes et miracles  des Saints de la Bretagne Armorique : première édition à Nantes en 1636 chez Pierre Doriou / 1659 Rennes, Ferré, Jean Vatar / Rennes, Veuve de Ian Vatar à la Palme d'or, 1680 / édition annoté et augmenté par Miorcec de Kerdanet Brest, P. Anner et fils 1837 / édition par A.M. Thomas et J.M. Abgrall Quimper 1901.

https://archive.org/stream/LaVieDesSaintsDeLaBretagneArmorique/saints_vie_bretagne#page/n1/mode/2up/search/folgoat

 

Frère Albert Le Grand, baptisé Jean, est un frère Dominicain né à Morlaix en 1599 et décédé à Rennes en 1641. Cette Vies des Saints est la première somme hagiographique bretonne en français et comprend 78 vies de saints, trois récits et neuf catalogues épiscopaux, un pour chacun des diocèses bretons (Saint-Pol-de-Léon, Quimper, Tréguier, Saint-Brieuc, Vannes, Saint-Malo, Nantes, Dol-de-Bretagne et Rennes). L’ouvrage est réédité, augmenté sous les auspices de Guy Autret de Missirien (Rennes, Jean Vatar, 1659), qui avait collaboré avec le dominicain. Puis en 1680. Daniel-Louis Miorcec de Kerdanet en offre une nouvelle édition, sans les catalogues épiscopaux, parue en 1837 (chez P. Anner à Brest). L’édition de référence demeure celle dite « des trois chanoines », publiée en 1901 (J. Salaün, Quimper), due à Alexandre-Marie Thomas, Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron.

 

— LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

— LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France . Brest, 1898, p. 218-236.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f290.item

— MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— PENNEC (Cyrille), 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

 

— INFOBRETAGNE :

http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

— LES AMIS DU FOLGOËT.

http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

— monumentshistoriques.free.fr

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

 

 

 

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7 mai 2017 7 07 /05 /mai /2017 01:36

 

 

INTRODUCTION GÉNÉRALE AUX VITRAUX DE LA BASILIQUE DU FOLGOËT.

a) Alain Cap, début XVIIe.

Les vitraux anciens de la Collégiale ont été réalisés au XVIIe siècle par le peintre-verrier  Alain Cap (1578-1644), originaire de Lesneven, et qui intervint aussi sur  d'autres édifices du Finistère, tels que la cathédrale Saint-Corentin, Saint-Pol-de-Léon, Notre-Dame-de-Rumengol et Cuburien (Morlaix). 

"Vers 1630, il fait des réparations « sur et autour des vitres aux frais des seigneurs prééminenciers ». Il reste peu de chose de ces célèbres vitraux, que l’incendie de 1708 abîma et que la Révolution saccagea en 1793.  On voit, au presbytère, des débris d’un vitrail, don du R.P. Raoul de Kerdanet. L’un de ces morceaux représente la figure du fameux cardinal Alain de Coëtivy." (Kerbiriou)

 Il nous reste cependant les dessins des cartons d’origine de plusieurs d’entre eux. Voir la description et dessins de ces vitraux anciens sur le blog du  maître-verrier Jean-Pierre Le Bihan

b) Émile Hirsch 1866-1889 : les six  verrières du chevet, de la chapelle sud et de la façade occidentale

Émile Hirsch,  qui remporta le concours lancé par Mgr Sergent, évêque de Quimper et Léon pour la décoration de la  fenêtre axiale de la basilique, réalisa les cartons et  les fit réaliser par trois peintres verriers : Loglet, Queynoux, Poutet .  À partir de 1889, peu satisfait du résultat, il se chargea lui-même  de la fabrication des verres, pour le vitrail du Couronnement.

 

De gauche à droite :

  • Baie à gauche du chevet (baie 1) : Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse (1868). La bordure inférieure reproduit les armes de Pie IX et de Monseigneur Sergent.

  • Baie axiale (baie 0) : Don du Rosaire à saint Dominique en la présence de sainte Catherine de Sienne et de saint Vincent Ferrier (1866).  La Vierge figurée avec l'enfant Jésus, assise sur un trône richement orné, remet le rosaire à saint Dominique en la présence de sainte Catherine de Sienne et de saint Vincent Ferrier, évangélisateur de la Bretagne. En arrière-plan, Salaün ar Foll en "bragou braz" se balance à la branche d'un arbre. Autour de la scène principale sont repris les quinze mystères du Rosaire et, dans les formes de la rosace, les litanies de la Vierge sous les armes de Monseigneur Sergent.

  • Baie à droite du chevet (baie 2) : La Proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX en 1854 (1870) . La scène sous arcature figure le pape, debout sur une estrade, entouré de sa cour, évêques et cardinaux, tenant un rouleau avec l'inscription Immaculée Conception".

  • Baie à droite du chevet (baie 4) : La Légende du Bienheureux Salaün ( 1869) offert par le recteur Le Haye.  La scène principale figure l'apparition de la Vierge à Salaün dans son arbre. De part et d'autre et en dessous, dix scènes racontent sa légende à l'exception de deux panneaux floraux et feuillagés. Chaque scène reprend un vers du cantique de "Salaün ar Folgoat" auquel sont ajoutés deux épisodes ayant trait à la véracité et à la renommée de la légende : l'abbé de Landévennec Don Jean De Langouesnou constatant le miracle, et la reine Anne priant devant l'autel.

  • Baie de la chapelle sud  dite de Coëtivy (baie 6) : Le Couronnement de la statue miraculeuse de Notre-Dame-du-Folgoët, et la rosace. (1889)

  • Baie haute de la façade occidentale (baie 100) : Quatre Donateurs. Les principaux donateurs figurent en pied sous arcature florale et sur un fond damassé violet : l'évêque Alain de la Rue, la Duchesse Anne, le duc Jean V, le cardinal De Coetivy. Le tympan reçoit les armes de ceux qui avaient contribué à l'érection de l'église, dont les blasons étaient sculptés sur la pierre, ou dont les armoiries ornaient les verrières. A la base du vitrail, deux cartouches reprennent le nom des douze paroissiens qui rachetèrent l'édifice pour le rendre au culte : sont regroupés ici tous les souvenirs historiques qui se rattachent au monument.

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    c)  Auguste Labouret 1954 : les 14 baies de la nef.

    Auguste Adolphe Labouret est né à Laon, le 20 mars 1871 et est mort à Crozon, Finistère, le 13 février 1964. Il créa en 1933 le vitrail en dalle de verre, éclatant et cloisonné en ciment.

    Responsable de l’entretien des vitraux de Bretagne, il refit à partir de 1954, les 14 fenêtres de la nef  sur le thème des saints fondateurs des paroisses du voisinage.

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    Schéma de J-P. Le Bihan avec la numérotation des baies selon le Corpus vitrearum:

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    La verrière de la Légende de Salaün le Fol (baie 4). Emile Hirsch 1869.

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    Localisation : elle éclaire par l'est la chapelle sud, au dessus de l'autel du Coëtivy.

    Cette verrière est composée d'un ensemble de quatre lancettes à têtes trilobées — consacrées à la Légende de Salaün —, et d'un tympan ajouré complexe — consacré à un déploiement d'armoiries — associant trois groupes principaux et de nombreux écoinçons.

    La baie a été offerte par le recteur La Haye (1859-1882) :

     

    "Dès 1860, il se met à l'œuvre: il fait dé-badigeonner les statues et les niches des apôtres, laver toute l'église, réparer les mutilations; en 1865 il aliène,, avec l'autorisation préfectorale, des terrains que la fabrique possédait en Plounéour-Trez et en Ploudaniel, et en consacre le prix à faire le dallage ; il fait une belle chaire à prêcher en bois sculpté, sur-laquelle sont reproduites des scènes de la vie de Salaün; de 1866 à 1868, il commande les beaux vitraux qui remplissent les quatre fenêtres de l'abside droite du Levant. La verrière qui Se trouve au-dessus de l'autel du cardinal de Coëtivy fut payée de ses deniers . Dans son journal il s'extasie sur la beauté de ce vitrail : «le dessin, dit-il, en' est riche et splendide, l'exécution semble l'emporter sur celle de la grande verrière. » Et il ajoute: Le Recteur en a fait don à son église. Il aime à croire er il espère, oh! il espère que cette légende vivante saura inspirer plus que de l'admiration ; oui, il espère! que, la Sainte Vierge aidant; cette poétique et religieuse peinture prêchera à plusieurs bonnes âmes, sinon l'esprit de mortification du bienheureux Salaün, du moins son esprit de simplicité et sa tendre dévotion envers la divine Marie ... et il termine en répétant, avec une joie que l'on devine, les paroles de Salaün: Ave Maria, Salaün a zeppre bara ; o Maria, o ! o ! · o ! o ! . o ! o! Maria» "

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    La verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    La verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LES QUATRE LANCETTES.

    Leurs seize panneaux associent dix médaillons racontant la vie du saint, et deux panneaux décoratifs, à un élément central montrant Salaün dans son arbre face à la Vierge.

    Histoire de Salaün ar Foll

    "Au XIVe siècle, tout ce pays était couvert par une immense forêt, qu'un incendie brûla en 1427. Dans la première moitié de ce siècle vivait au milieu des bois, sur le bord d'une fontaine, un pauvre innocent que les gens de Lesneven appelaient Salaün ar Foll (Salaün l'Idiot). Il était né au village. de Kerbriand dans la paroisse d'Elestrec, de parents pauvres. Dans son enfance, il avait fréquenté l'école; mais il n'y avait jamais appris autre chose que les deux premiers mots de la salutation angélique : Ave Maria. Après la mort de ses parents, il abandonna ~n village, et vint s'établir près de la fontaine. « La terre nue et froide était son lit ; une grosse pierre. lui servait d'oreiller; et il n'avait d'autre couverture que les feuilles d'une souche sous laquelle il se reposait la nuit. » (Langueznou). Toutes ses journées se ressemblaient ·: le matin, il assistait à la messe à Lesneven, et il s'en allait ensuite mendier de porte en porte, disant ces seuls mots qu'il accompagnait d'un sourire: «Ave Maria, Salaün a zepre bara» (Salaün mangerait du pain). Puis il revenait à sa fontaine, dans laquelle il trempait le pain qu'on lui avait donné. C'était sa seule nourriture. Il aimait à se balancer sur la branche d'un arbre, au-dessus de la fontaine, et il chantait à pleine voix: 0 o o o o o Maria, répétant six fois o avant de prononcer Maria; en même temps il se plongeait dans l'eau jusqu'aux épaules, même au milieu de l'hiver, par mortification sans doute, comme les vieux saints de Bretagne qui avaient cette coutume et dont il avait peut-être retenu ce trait raconté à l'école. « Comme un passereau tout solitaire, dit un religieux du XVII• siècle, le Père Pennec, qui écrivit le "dévôt pèlerinage du Folgoat" d'après des documents authentiques, il solfiait à sa mode les louanges de la Vierge sacrée, à laquelle, après Dieu, il avait consacré son cœur; et, de nuit, comme le gracieux rossignol, perché sur l'espine de l'austérité, il chantait mille fois: Ave Maria. » . Salaün vécut ainsi jusqu'à l'âge de quarante .ans environ, considéré par tous comme un pauvre innocent que l'on accueillait avec sympathie, car il ne faisait de mal à personne. Pendant la guerre de succession de Bretagne, il rencontra un jour une troupe de soldats qui lui demandèrent à quel parti il appartenait: «Je ne suis ni Blois ni Montfort, répondit-il ; ave Maria. » Les soldats se mirent à rire et, le traitant de fou, le laissèrent à ses manies. Un jour, le 1er Novembre 1358, ses voisins le trouvèrent mort près de la fontaine ; et, ne voulant pas se donner la peine de transporter en terre chrétienne la dépouille d'un pauvre idiot, comme le cimetière· se trouvait à une lieue de là, ils creusèrent une fosse au· pied d'un arbre, et l'y enterrèrent comme une bête, sans prêtre ni les cérémonies accoutumées de l'église.» (Yves Guillerm). Quel ne fut pas leur étonnement, quelques jours après, quand ils virent sur la tombe un beau lys aux fleurs éclatantes de blancheur, sur les pétales duquel étaient inscrites en lettres d'or le refrain de Salaün: Ave Maria. On ouvrit la fosse et l'on constata que les racines du lys plongeaient dans la bouche de l'innocent. Le miracle dura plusieurs semaines ; la renommée s'en répandit très vite aux alentours et dans la Bretagne tout entière : des ecclésiastiques, des seigneurs, des paysans vinrent en foule contempler le tombeau fleurdelisé et décidèrent qu'en mémoire de cette merveille, on édifierait une chapelle en l'honneur de Notre-Dame du Folgoat."

     

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    Les lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Les lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Le registre inférieur.

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    Six médaillons de la Légende de Salaün ar Foll.

    De gauche à droite en partant du haut :

    — Salaün se balançant sur son arbre 

     

    Cf infra

    — Salaün à l'école, peinant à répondre au maître ;

     

    Il fut à l'école

    Mais nulle parole

    Ne le captiva ;

    Quand, tout l'importune,

    Il n'en retient qu'une,

    Ave Maria !

    — Salaün mendiant son pain, pendant que des enfants tirent sur les basques de son vêtement ;

    Chaque matin, pour entendre la messe,

    Salaün se rend, dès l'aube, au bourg voisin ;

    Il y redit le même nom sans cesse

    Et tout le temps de l'office divin.

    Puis ( car il mendie),

    Pour gagner sa vie,

    Va tendant la main,

    ...

    Objet de risée,

    La foule insensée

    le poursuit parfois ;

    La bande ennemie

    Des enfants lui crie :

    « C'est le fou du bois ! »

    — Salaün à la fontaine, plongeant son pain dans l'eau

     

    Il prend son asile

    Sous l'arbre tranquille

    Du bois qu'il chérit;

    Sur la terre nue

    Sa tête ingénue

    Repose la nuit.
    ...

    Revient à son chêne,

    Et dans sa fontaine Il trempe son pain.

    — Salaün se baignant dans la fontaine ;

     

     

    — Salaün entre partisans de Charles de Blois et partisan de Jean de Monfort.

    Au centre, deux panneaux sont occupés d'une composition à rinceaux et oiseaux stylisés à longue queue, plaçant ces six médaillons dans un environnement naturel et boisé.

     

     

     

     

     

     

    De ses parents sonne l'heure suprême;

    il resta seul, enfant abandonné ;

    Plus de refuge; il faut quitter même

    Ce pauvre toit sous lequel il est né :




     

    Depuis longtemps, le sol couvrait ses restes, Et mieux encore l'oubli couvrait son nom, Quand Dieu montra, par des signes célestes, Combien. du fou. la sainte affection Était douce et chère A son divin fils. A travers la mousse Sur la tombe pousse un blanc et beau lys . Dieu le posa gracieux sur sa· tige , Le parfuma; mais il fit plus encor; Dans son calice opérant un prodige , Le doigt divin traça des lettres d'or : Sur chaque corole Dieu mit la parole Que Salaün aima; Tous peuvent y lire, 1 Et chacun admire l'AVE MARIA!

    On accourut de toute la Bretagne Pour contempler les deux mots merveilleux; Tout le pays , la ville, la campagne Vint adorer .le lys miraculeux. I.e seigneur, ,le prêtre Au tombeau champêtre Courbent le genou; Au lieu de l'insulte . On lui rend un culte, A Salaün le Fou. En admirant la puissance divine, Les plus savants vo'ulurent découvrir . D'où s'échappait la mystique racine, Et par le, urs soins la toinbe dut s'ouvrir. 0 Grandeur suprême! · De la bouche même Sortait le beau lys ! · C'ét.ait .encore elle Qui disait, fidèle, Ces deux mots chéris ... La simple innocènce, 1\'IIeux que la science Au Seigneur sourit ; Ce sont ses mystères! ' " Bienheureux; mes frères . .: ' ' ' ,, Les pauvres ;d'esprit. ,

    Registre inférieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Registre inférieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Je m'intéresserai à l'un des épisodes, qui m'intrigue, et qui est figuré deux fois sur le vitrail : Salaün se balançant. 

    Le médaillon de Salaün se balançant à son arbre.

    Le peintre a représenté Salaün, vêtu d'un bragou bleu et d'un manteau rouge au pan emporté par le vent, suspendu par les bras à la branche d'un chêne, sur fond d'un vague paysage de basses montagnes et d'un autre chêne étêtée. Que fait-il ainsi ? De la gymnastique ? Ce Fou est-il un Acrobate, comme dans le Tarot de Marseille où le Mat (le Fou) voisine la lame du Bateleur ? La signification de cette scène est-elle ésotérique ? Ou simplement spirituelle, louant l'aspiration à se détacher de la Terre et de s'approcher du Ciel ? 

    En un mot, qu'est-ce que c'est que ce bin's ?

    Miorcec de Kerdanet  versifie ainsi cet épisode :

    Le repas fait, de son abri paisible

    De branche en branche il gagne le sommet;

    Il se suspend au bout d'un bois flexible,

    Et sans effroi dominant la forêt,

    Avec innocence

    Dans l'air se balance

    Et chante plus fort

    Son hymne chérie ,

    Le nom de Marie ,

    Dans un doux transport.

    Autrement dit, Salaün fait de l'acrobranche pour gagner la canopée, lieu d'élection pour adresser ses chants à la Vierge. Soit.

    Les deux cantiques  de Notre-Dame du Folgoët, connus sous le titre Patronez dous ar Folgoat, car c'est bien en breton qu'il se chante,  consacrent à la scène énigmatique un couplet :

    Le premier cantique daterait de 1852.

     

    Gwechall er vro man 'veve
    Eur paour berr a spered
    Salaun ar Foll ne ouie
    Netra Koule lavared
    Daou her "Ave Maria"
    Setu e oll bedenn
    N'ehane ket d'o hana
    Diwar skourr e wezenn

    Jadis, vivait en ce pays
    Un pauvre, simple d'esprit,
    Salomon Le Fou ne savait
    Pour ainsi dire rien, sinon
    Deux mots "Ave Maria"
    Voilà toute sa prière
    Qu'il ne cessait de chanter
    Perché sur la branche d'un arbre

     

    Pell amzer, kan a zavas
    A-us d'ar wezenn deo.
    Eun deiz ar vouez a davas,
    Salaün ne oa mui beo.
    E ene gant an Elez
    Oa aet d'ho lez, Itron,
    Da gana ho madelez
    Bepred e-tal ho tron.

    Longtemps, le chant s'éleva
    Au-dessus du gros arbre.
    Un jour, la voix se tut,
    Salaün n'était plus en vie.
    Avec les anges, son âme
    Vous a rejoint, Notre-Dame, en votre cour,
    Pour chanter votre bonté
    Chaque jour devant votre trône.

     

    Le second a été composé par l'abbé Jean Guillou et fut publié par la revue « Feiz ha Breiz » du 14 juin 1873.

    https://www.youtube.com/watch?v=-MbJzQK1ubs

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

     

    Salaün var skourr eur vezen, Evit kaout he vara, Ne lavare ken peden Nemet : ô Maria !

    Salaün sur sa branche, Pour obtenir son pain, Ne faisait d'autre prière Que : ô Maria

    .

    Nous comprenons bien que ce balancement est associé à la fois à la prière ô Maria, mais aussi au chant. Bien-sûr, il est fréquent de se balancer un peu en chantant, mais se pendre à une branche pour le faire, voilà qui est moins banal. Je ne suis pas théologien, mais c'est du jamais-vu au Royaume des Cieux, parmi les Saints et les Bienheureux, non ? 

    .

     

    Salaün suspendu à son arbre. Registre inférieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Salaün suspendu à son arbre. Registre inférieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Le registre supérieur.

     Les quatre médaillons.

    — les voisins de Salaün le trouvent mort au pied de son arbre ;

    II passe ainsi quarante ans de sa vie,

    Sans autre abri, ni l'été, ni l'hiver,

    Soudain, frappé par une maladie,

    Plus d'un asile lui fut offert !

    Mais quitter son chêne,

    Sa chère fontaine, Salaün ne veut pas ;

    Au bois le pauvre être fait venir un prêtre ,

    Et meurt dans ses bras.

    .

    — L'abbé de Landévennec, dom Jean de Langoueznou, vient voir la tombe fleurdelisée ;

    Jean de Langoueznou, abbé de Landévennec aurait été le témoin oculaire de la mort de Salaün le Fol et aurait rédigé un écrit en latin sur ce miracle du lys fleuri sur sa tombe. Ce texte, aujourd'hui perdu, aurait été remis à l'évêque du Léon (1563-1613) Rolland de Neufville, abbé de Monfort qui l'aurait fait paraphraser en français par René Benoît et Pascal Robin . Cette paraphrase, qui a servi de source à Albert le Grand en 1636, a été publié par Miorcec de Kerdanet en 1837.  Voir sur ce poète, à qui nous devons Languentibus in  Purgatorio , l'article de synthèse de André-Yves Bougès, qui lui attribue le Chronicon Briocense : http://hagiohistoriographiemedievale.blogspot.fr/2005/11/jean-de-langouesnou-abb-de-landvennec.html

     

     

    "...Depuis donc que cet innocent fut decedé, il fut enterré, par les voisins, au lieu mesme, en la place de son lict, dessous son arbre, auprès de sa fontaine. Il advint, peu près, qu'un Lys très beau crut miraculeusement sur sa fosse, dont les fleurs representoient en elles ces mots escrits en Lettres d'Or : Ave Maria, c'est à dire en français : Je te salue Marie ! Ce qui fut cause que le bruit courut incontinent par tout le paIs circonvoisin, de sorte qu'un tel miracle fit amasser là une foule infinie de monde, tant de gens d'Église que de gentilshommes et d'auiltres personnes de tous estats, & tant d'hommes que femmes, pour admirer telle merveille, dont tous ensemble adviserent & conclurent, par deliberation & resolution prise sur la place, qu'on feraoit bastir une Église en l'honneur de la Vierge Marie, laquelle depuis, en perpetuelle memoire et commemoration de ce miracle, & du leiu où il fut veu publiquement de tosu, fut appellée, comme elle est encore dicte a present, l'eglise de Nostre Dame du Folgoat, c'est a dire du Bois ou Hermitage du Fol, nom dont on reputoit le dict saint Salaün... ; en laquele, par permission de Dieu, sont faits infinis & grands miracles, a la vue de tous les habitants voisins et pelerins y allant incessament en voyage par devotte & chrestienne affection & vray zele catholique, imitant & suivant la trace tres salutaire de leurs predecesseurs. ...

    Je, Jan de Langoezou, Abbé dudit lieu de Landevennec, ay esté present au miracle cy dessus, l'ay veu, ouy, & si l'ay mis par escrit à l'honneur de Dieu & de la Benoite Vierge Marie ; & a fin que je puisse mériter d'avoir place de repos eternel avec le simple & pauvre innocent, j'ai composé un cantique en latin pour les trepassez, auquel il y avait six fois ô Maria ô Maria ! Lequel est encores jusques aujourd'huy solennellement chanté en très grande dévotion en notre royal Moustier, & par tous les Prieurés qui en dépendent, comme aussi en plusieurs lieux, & est tel qu'il en suit en latin :

    Languentibus in Purgatorio

    Qui purgántur ardóre nímio,

    Et torquéntur gravi supplício,

    Subvéniat tua compássio :

    O María !

    [etc..]"

    .

     

    — L'évêque de Léon pose la première pierre de la chapelle.

    C'est en 1419 qu'Allain de la Rue, évêque de Léon, consacra l'église du Folgoët, bâti sur la fontaine de Salaün, mais dont la première pierre aurait été posée à la suite d'un vœu du duc Jean IV à la fin du XIVe siècle. 

    .

    — Anne de Bretagne et ses dames de compagnie à genoux devant l'autel de la Sainte Vierge.

    Anne de Bretagne vient plusieurs fois à Folgoët, en 1491, 1499, et en 1505 pour remercier Notre-Dame de la guérison du roi Louis XII d'une grave maladie.

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    Registre supérieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Registre supérieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La Vierge apparaissant à Salaün se balançant à son arbre : les quatre panneaux centraux du registre supérieur.

    A la place centrale du vitrail, la scène mystérieuse revient à nouveau. Ah, il y tient, à sa branche ! Offrez-lui des agrès ! Le jeune athlète y poursuit si opiniâtrement ses tractions qu'il ne semble pas apercevoir la jeune femme qui lui tend les bras.

    Pour trouver la solution de mon énigme, j'abandonne les auteurs du XIXe siècle, et j'effectue une plongée dans le temps. J'atterris en plein XVIe : 

    "Or, son lict estoit seulement de terre nue, avec une pierre qui luy servoit d'oreiller sous sa teste, & icelle terre estoit amassée sous un arbre tordu & peu eslevée de terre, auprès d'icelle fontaine. Quand donc il estoit transy de trop grande froidure d'hiver, il gravissoit dans cet arbre, &, empoignant les branches souples d'icelui arbre, il se brandeloit & secouoit de telle sorte qu'au branle et mouvement qu'il se donnoit, à la façon des brandelles des rustiques, il moderoit la rigueur du froid, en chantant, à pleine bouche, ces mots par six fois continuelles : ô Marie ! ô Marie ! ô Marie ! ô Marie ! ô Marie ! ô Marie !"

    En clair, s'il se brandelait et secouait tant à la branche d'icelui arbre, c'était pour échapper au froid ! Mais il suffisait de le dire !

    Retenez : brandeler signifie, dans le DMF (1330-1500) :  1 Emploi intransitif : A  au sens propre, "se balancer, s'agiter". B. Au figuré : "être hésitant". 2. Emploi transitif : "Agiter , remuer, brandir". Voir Godefroy. ou Roman de Renart vers 19571 : "agiter" (Mes mout fu durement lassez Que des cox, que du brandeler Qu'il ot pris as vignes garder, Qu'il n'i remest os a brisier.)

    Retenez aussi : "les brandelles des rustiques" : le CNRTL donne pour brandelle : "position branlante, critique", qui est le sens donné par Godefroy, mais qui ne convient pas ici. Mais le mot apparaît sous la plume de Rabelais dans le chapitre XXII du Gargantua (1534), dans la fameuse liste des 215 jeux : ..."à sainct Cosme ie viens adorer, au chesne forchu, au chevau fondu, à la queue au loup, à pet en gueulle, à guillemain baille my ma lance, à la brandelle, au trezeau, à la mousche, à la migne migne beuf,", et "à la brandelle" est alors traduit par les spécialistes comme "à la balançoire", ce qui convient parfaitement à notre texte. Dans la revue Romania de 1888, les auteurs reconnaissent que "ce mot est peu exactement défini dans le Dictionnaire de Godefroy, et l'historique en est très incomplet. Il fallait dire que sa première signification est celle de « balançoire, escarpolette », et que de là il a passé naturellement, comme le mot balance, au sens métaphorique de « situation critique, périlleuse » .

     

    Attention : Branler : intrans. « chanceler, faiblir » , est une contraction de brandeler « vaciller » , dérivé du rad. de brandir; suff. -eler*. D'ailleurs, une branloire (1350, branlouere) désigne, comme la brandelle, une balançoire.

    Cet homme était vraiment dérangé. En plein hiver, il se baignait nu dans une fontaine, puis, il se rhabilloit, et escaladait son chêne pour se réchauffer en se balançant. Pardon, en se branslant en l'air  ainsi qu'en atteste frère Albert Le Grand:

    "Lorsqu'il faisoit froid, il se plongeoit dans l'eau de sa fontaine jusques aux aisselles et y demeuroit longtemps, chantant toujours quelque couplet ou rythme Breton à l'honneur de N. Dame : puis, ayant repris ses accoutremens, il montoit dans son arbre, &, empoignant une branche, se bransloit en l'air, criant à pleine teste : O ! Maria, O ! Maria ! "(Albert le Grand)
     

    C'est pas raisonnable, ça ; j'suis pas médecin, mais c'est un coup à vous donner des hallucinations.

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    Registre supérieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Registre supérieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Mais au fond, la balançoire n'est-elle pas l'équivalent sur le plan physique de la lecture ?

    Comme l'écrivait Jacques Amyot en 1618 :

    " au moins en lisant à haulte voix : car ce que la branloire est au regard de l'exercice du corps, cela mesme en proportion est la lecture au regard du parler, remuant tout doucement & promenant la voix dedans la parole, ne plus ne moins que dedans un coche ou voitture d'autruy "

    (Les règles et préceptes de santé, Oeuvres Morales et philosophiques de Plutarque V, p. 297)

     

    Registre supérieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Registre supérieur des lancettes de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LE TYMPAN ARMORIÉ.

    D'après Guillermit :

    Bretagne.

    2°) Mi-parti Bretagne France (Jean V et Jeanne ).

    3°) Le Gouzillou de Kernao (d'or fascé d'azur, accompagné de trois merlettes d'azur, membrées et becquées de gueules).

    4°) Rivoalen de Mezléan (d'argent au chevron de gueules, cantonné de 3 quintefeuilles de gueules).

    5°) De gueules à la bande d'or. (Il doit y avoir une erreur. Devrait être d'azur parti de gueules a la bande d'or, qui sont les armes de Sourdis, un des fondateurs de l'église du Folgoat).

    6°) Léon (d'or au lion morné de sable).

    7°) Goulaine (mi-parti Angleterre et France. Angleterre : de gueules à trois léopards ; France : d'azur à une fleur de lys et demie d'or). 

    8°) Rohan (de gueules à neuf mâcles d'or accolées et aboutées 3, 3, 3. Devise : A plus).

    9°) Penhoët (d'or à une fasce de gueules).

     10°) Beaumanoir (d'azur à dix ou onze billettes d'argent. Devise :" J'aime qui m'aime).

    11°) De la Forest (d'argent au chef de sable).

    12°) Du Châtel en alliance avec du Juch (mi-parti fascé d'or et de gueules, six pièces (du Châtel) et d'azur au lion d'argent, armé et lampassé de gueules (du Juch).

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    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par  Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Tympan de la verrière de la Légende de Salaün le Fol par Emile Hirsch 1869. Chapelle de Coëtivy, baie 4 de la Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LA CHAIRE À PRÊCHER.

    Elle fut commandée par le recteur La Haye entre 1852 et 1882. Elle reprend les différents épisodes de la Légende de Salaün ar Foll : 

    1. SALAUN SE BALANÇANT.

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. X. Les vitraux du XIXe siècle : La Légende de Salaün le Foll.

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. X. Les vitraux du XIXe siècle : La Légende de Salaün le Foll.

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    2. SALAUN ARRÊTÉ PAR LES SOLDATS..

    ... ou plutôt Salaün sommé de choisir entre Charles de Blois et Jean de Monfort lors de la Guerre de Succession ou Guerre des deux Jeanne. 

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. X. Les vitraux du XIXe siècle : La Légende de Salaün le Foll.

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    3. LA S.V. APPARAIT À SALAUN.

    Traduire S.V par "La Sainte Vierge".

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. X. Les vitraux du XIXe siècle : La Légende de Salaün le Foll.

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    4. LE LYS MIRACULEUX.

    ...avec l'abbé Jean de Langouesnou et, curieusement, le soldat du panneau 2 qui est venu déposer son épée sur la tombe du pauvre innocent.

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. X. Les vitraux du XIXe siècle : La Légende de Salaün le Foll.

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    ANNEXE .

    HISTOIRE DE LA FONDATION DE NOSTRE DAME DU FOLLCOAT, par Albert Le Grand (1636, édition 1901)

    "En Léon, le 8 Mars.

    I. L'histoire Miraculeuse de Nostre Dame du Follcoat, au Diocèse de Léon, a esté écrite par Jean de Land-Goëznou, Abbé du Monastère de Land-Tevenec, Ordre de S. Benoist, Diocèse de Cornouaille, lequel est témoin oculaire ; & de luy a prise Messire René Gaultier [ Comme on pourra le voir à l' Indication des sources où a puisé Albert Le Grand, cet historien serait non René Gaultier, mais René Benoist.] qui l'a insérée en sa Légende, & est telle : Environ Tan de grâce 1350, séant en la Chaire Apostolique le Pape Clément VI, Charles IV du nom tenant les resnes de l'Empire, & le Roy Jean régnant en France, durant le plus fort des guerres Civiles entre le Duc Jean de Montfort (depuis surnommé le Conquérant) et Charles de Chastillon, dit de Blois, Comte de Penthévre, devers sa femme, pour la Duché de Bretagne, Guillaume de Roche-fort estant Evesque de Léon, vivoit, au territoire de Les-Neven, un pauvre garçon idiot, nommé Salaun, qui signifie Salomon, lequel avoit l'esprit si grossier, qu'encore qu'il fust envoyé de bonne heure aux écolles, jamais il ne peut apprendre autre chose que ces deux mots : Ave Maria; lesquels il recitoit continuellement avec grande dévotion & consolation de son Ame.

    II. Ses parens estans décédez, il fut contraint de mendier sa vie, ne sçachant aucun mestier pour la gagner. Il faisoit sa demeure dans un bois, à l'extrémité de la Paroisse de Guic-Elleaw, prés d'une fontaine ; n'usant d'autre lict que la terre froide, sur laquelle il se couchoit, à l'ombre d'un arbre tortu, qui luy servoit de Ciel 8c de pavillon. Il estoit pauvrement vestu, deschaux la plus part du temps. Il alloit, tous les matins, à la Ville de Les-Neven, distante de demie lieuê de son bois, où il entendoit la Ste Messe, pendant laquelle, il prononçoit continuellement ces mots : Ave Maria, ou bien en son langage O ! Itroun Guerhez Mari, c'est à dire : O ! Dame Vierge Marie ! La Messe oûye, il alloit mendier l'aumône par la ville de Les-Neven, que luy donnoient volontiers les Citoyens & Soldats de la Garnison ; puis, s'en retournant à son Hermitage, rompoit son pain & le trempoit dans l'eau de sa fontaine & le mangeoit sans autre assaisonnement que le saint Nom de Marie, qu'il repetoit à chaque morceau. Lorsqu'il faisoit froid, il se plongeoit dans l'eau de sa fontaine jusques aux aisselles et y demeuroit longtemps, chantant toujours quelque couplet ou rythme Breton à l'honneur de N. Dame : puis, ayant repris ses accoutremens, il montoit dans son arbre, &, empoignant une branche, se bransloit en l'air, criant à pleine teste : O ! Maria, O ! Maria !

     

    III. Les villageois du voisiné, voyans ses déportements, le jugèrent fol, & ne l'appelloit-on partout autrement que Salaun-ar-foll , c'est à dire, Salomon le fol. Une fois, fut rencontré par une bande de Soldats qui couroient la poule sur la campagne, lesquels l'arresterent & luy demandèrent qui vive : « Je ne suis (dit-il) ny Blois, ny Montfort (voulant dire, qu'il n'estoit partisan ny de Charles de Blois, ny du Comte de Montfort), Vive la Vierge Marie! » A ces paroles, les Soldats se prirent à rire, l'ayant fouillé, ne luy trouvant rien qui leur fust propre, le laissèrent aller. Il mena cette manière de vie l'espace de 39 ou 40 ans, sans jamais avoir ofîensé ny fait tort à personne. Enfin, environ l'an 1358, il tomba malade, & ne voulut, pour cela, changer de demeure, quoy que les habitans des villages circonvoisins luy offrissent leurs maisons. Il demanda le Curé de Guic-Elleaw, auquel il se confessa, &, peu après, deceda paisiblement, le premier de Novembre, jour de Toussaints. Son corps fut enterré dans le cimetière de Guic-Elleaw (et non au lieu où il mourut, qui estoit terre prophane) sans autre solemnité. Mais Dieu vouloit que sa sainte Mère fust glorifiée en ce sien serviteur, & fit paroistre aux yeux de tous combien cette devotieuse affection qu'il portoit à la glorieuse Vierge Marie luy avoit esté agréable.

     

    IV. Car, comme on ne parloit plus de Salaun & que sa mémoire sembloit avoir esté ensevelie dans l'oubliance , aussi-bien que son corps dans la terre , Dieu fit naistre sur sa fosse un Lys blanc, beau par excellence, lequel répandoit de toutes parts une fort agréable odeur ; et, ce qui est plus admirable, c'est que dans les feuilles de ce Lys estoient écrites en caractère d'Or ces paroles : Ave Maria ! Le bruit de cette merveille courut, en moins de rien, par toute la Bretagne, de sorte qu'il s'y transporta une infinité de monde pour voir cette fleur miraculeuse, laquelle dura en son estre plus de six semaines, puis commença à se flétrir ; & lors fut advisé, par les Ecclésiastiques, Nobles & Officiers du Duc, qu'on fouiroit tout à l'entour de sa tyge, pour sçavoir d'où elle prenoit sa racine, & trouva-t-on qu'elle procedoit de la bouche du corps mort de Salaun ; ce qui redoubla l'estonnement de tous les assistans, voyans un témoignage si grand de la Sainteté & Innocence de celuy que, quelques années auparavant, ils estimoient fol.

    Lors, par délibération commune des Seigneurs qui se trouvèrent là et des Officiers du Duc, fut conclu et arresté qu'en mémoire de cette merveille on édifieroit, au lieu mesme où Salaun avoit fait son Hermitage, une Chappelle en l'honneur de Nostre Dame, qui seroit appelée Ar-Follcoat, c'est à dire le bois du fol. Le Duc Comte de Montfort, adverty de ces merveilles & de la délibération de ces Seigneurs, approuva leur dessein, & promit à Dieu & à la Glorieuse Vierge, que si, par son assistance, il devenoit paisible possesseur de son héritage de Bretagne, il luy édifieroit l'Eglise du Follcoat, la dotteroit et donneroit salaire aux Ecclésiastiques pour y faire le divin Service.

    V. Et de fait, ce Prince, ayant défiait ses ennemys à la bataille d'Auray, l'an 1364, où son compétiteur Charles de Blois fut tué, s'alla faire reconnoistre par toutes les villes de son Duché, &, estant à Les-Neven, au mois de Janvier 1365, il fit ladite fondation, & assigna des rentes pour les Doyens, Chanoines, Chappellains &, Sallette du Follcoat, fit prendre les fondemens de l'Eglise & y posa la première pierre. On continua le bastiment jusqu'à l'an 1370, que la guerre commença entre le Roy de France Charles VI [Charles V.] & le Duc, de l'obéissance duquel la plus part de ses sujets se révoltèrent, en haine de ce qu'il avoit logé des Garnisons Angloises à Morlaix, Kemper & Les-Neven, où ils commirent des insolences si grandes, que tout le païs se rua sur eux & les chassèrent hors. Cette guerre dura jusques à l'an 1381 , pendant laquelle, l'ouvrage ne s'avança aucunement, les deniers qui y estoient destinez ayant esté divertis pour subvenir aux frais de la guerre, laquelle estant sur le point de se rallumer, l'an 1388, à cause de l'emprisonnement du Connestable Olivier de Clisson au Chasteau de l'Hermine, à Vennes ; &, l'an 1392, le Roy de France Charles VI menaçant de fondre sur la Bretagne, les susdits deniers furent derechef arrestez pour survenir aux nécessitez occurrantes du pais; enfin, le Duc, mourant au Chasteau de Nantes, l'an 1399, le jour de Toussaints, en chargea trés-expressement à son fils, le Comte de Montfort, qu'au plustost que faire se pourroit il s'aquitast de cette fondation ; à quoy il ne manqua.

    VI. Car, incontinent qu'il fut de retour de France, en l'an 1404, il vint à Les-Neven ; il fit son entrée & receut les hommages des Nobles de la Comté de Léon, fut au Foll- coat, fit venir des ouvriers de toutes parts et y fit continuellement travailler, en sorte que l'Eglise, parfaite, fut dédiée, l'an 1419, par Allain, Evesque de Léon, peu avant qu'il fut transféré à l'Evesché de Treguier par le pape Martin V. Cette Chappelle est l'un des plus dévots Pèlerinages de toute la Bretagne, renommée par tout pour les grands Miracles que Dieu y a opérés par l'intercession de sa sainte Mère. Tous nos Princes, depuis Jean le Conquereur jusques à François II, y ont fait plusieurs voyages, Se, en leurs affaires les plus urgentes, s'y sont vouez. La Reyne Anne de Bretagne, estant venue faire un tour en son païs de Bretagne, y vint en Pèlerinage, l'an 1506, y fit sa neufvaine, y laissa de riches presens, comme aussi le Roy François ler, en Septembre l'an 1532, à l'issue des Estats de Vennes, où la Duché de Bretagne fut incorporée & inséparablement urne à la Couronne de France.

    Cette Histoire est prise de René Benoist, en sa légende, laquelle il a tiré d'un extrait authentique tiré du manuscrit Original, à luy envoyé par feu Rolland de Neuville, Evesque de Léon et Abbé de Mont-fort, partie aussi des mémoires manuscrits de Messire Yves Le Grand, Chanoine de S. Paul de Léon, Recteur de Ploudaniël, Aumosnier et Conseiller du Duc François II, le tout rendu conforme aux- Annales de Bretagne."

     

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    SOURCES ET LIENS.

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    — ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

     

    — COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

     

    — COURCY   Notice sur Notre-Dame du Folgoët, par Pol et Henri de Courcy. ln-12. Saint- Brieuc, Prud'homme; 1860

    — DANTEC (Dominique), 1986, La basilique de Notre-Dame-du-Folgoët : un programme classique de vitraux au XIXe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1986  Volume 93  Numéro 4  pp. 405-410

    http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_4_3237

    — GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

    — GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrès archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

    https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

    — JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

     

    — KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

    — LE GRAND (frère Albert), Les vies, morts, gestes et miracles  des Saints de la Bretagne Armorique : première édition à Nantes en 1636 chez Pierre Doriou / 1659 Rennes, Ferré, Jean Vatar / Rennes, Veuve de Ian Vatar à la Palme d'or, 1680 / édition annoté et augmenté par Miorcec de Kerdanet Brest, P. Anner et fils 1837 / édition par A.M. Thomas et J.M. Abgrall Quimper 1901.

    https://archive.org/stream/LaVieDesSaintsDeLaBretagneArmorique/saints_vie_bretagne#page/n1/mode/2up/search/folgoat

     

    Frère Albert Le Grand, baptisé Jean, est un frère Dominicain né à Morlaix en 1599 et décédé à Rennes en 1641. Cette Vies des Saints est la première somme hagiographique bretonne en français et comprend 78 vies de saints, trois récits et neuf catalogues épiscopaux, un pour chacun des diocèses bretons (Saint-Pol-de-Léon, Quimper, Tréguier, Saint-Brieuc, Vannes, Saint-Malo, Nantes, Dol-de-Bretagne et Rennes). L’ouvrage est réédité, augmenté sous les auspices de Guy Autret de Missirien (Rennes, Jean Vatar, 1659), qui avait collaboré avec le dominicain. Puis en 1680. Daniel-Louis Miorcec de Kerdanet en offre une nouvelle édition, sans les catalogues épiscopaux, parue en 1837 (chez P. Anner à Brest). L’édition de référence demeure celle dite « des trois chanoines », publiée en 1901 (J. Salaün, Quimper), due à Alexandre-Marie Thomas, Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron.

     

    — LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

    — LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France . Brest, 1898, p. 218-236.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f290.item

    — MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

    https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — PENNEC (Cyrille), 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

     

    — INFOBRETAGNE :

    http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

    http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

    — LES AMIS DU FOLGOËT.

    http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

    — monumentshistoriques.free.fr

    http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

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    Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
    7 mai 2017 7 07 /05 /mai /2017 00:46

     

    La Basilique Notre-Dame du Folgoët. IX. Les vitraux du XIXe siècle : Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse d'Avila. Baie à gauche du chevet (baie 1) Emile Hirsch 1868.

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    Sur Le Folgoët, voir :

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    — Sur le don du scapulaire, voir :

     

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    Il s'agit de la baie à gauche du chevet (baie 1) : Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse d'Avila, réalisé par le peintre, puis peintre-verrier parisien Émile Hirsch en 1868 à la demande du recteur Jean-Marie La Haye et sur recommandation de l'évêque de Quimper, Mgr Sergent. La bordure inférieure reproduit les armes de Pie IX et de Monseigneur Sergent. 

    Je ne présenterai pas longuement  le thème de la Remise du scapulaire, parfaitement traité dans l'article Wikipédia . Mais on distinguera bien ici le scapulaire de dévotion, sacramental mineur destiné aux laïcs et diffusé depuis la fin du XVIe siècle avec la promesse de protection et du salut de l'âme, et d'indulgences pour ceux qui le porterait avec dévotion, du scapulaire monastique, pièce de l'habit monastique couvrant les épaules (latin scapula = épaule) : si, selon la tradition, saint Simon Stock eut en 1251 la vision de la Vierge lui remettant la large bande de tissu  brun qui allait caractériser son Ordre des Carmes, le vitrail montre en réalité la Vierge tendant au saint deux carrés reliés par un cordon : le scapulaire de dévotion.

    Sur le vitrail, ces carrés sont bleus et on y lit le monogramme MA. Mais le véritable Scapulaire du Mont Carmel est de couleur brune. Les deux pièces de tissu sont destinées à être portées sous les vêtements, l'une sur la poitrine, l'autre dans le dos.

    L'abbé La Haye peut avoir au moins quatre bonnes raisons de choisir cette scène pour ce vitrail voisin de la baie axiale, pour laquelle il avait choisi deux années auparavant le thème du Don du Rosaire à saint Dominique en présence de sainte Catherine et de Vincent Ferrier. 

    a) Les deux scènes vont de pair : le  chapelet du Rosaire et le scapulaire du Mont Carmel sont les deux principaux sacramentaux mineurs ; leur représentation donne lieu à une disposition analogue d'un saint et d'une sainte à genoux face à la Vierge et de l'Enfant.

    b) Le programme iconographique du Rosaire, du Scapulaire et du Couronnement se conforme à l'action de Rome dans le milieu du XIXe siècle, et notamment de Pie IX pour favoriser les pratiques dévotionnelles mariales. Pie IX a accordé des indulgences liées au port du scapulaire par des rescrits des 27 juin 1847,  21 mars 1848, 19 juillet et 13 septembre 1850. 

    c) Le Don du Rosaire est lié à l'Ordre des Dominicains, tandis que la Remise du scapulaire est lié à l'Ordre des Carmes (ou du Carmel). Ces deux Ordres, l'un prêcheur, l'autre mendiant, ont été favorisés par les ducs de Bretagne, avant que François II n'adopte comme emblème la cordelière des Franciscains. Le duc Jean V favorisa les Dominicains en faisant venir en Bretagne Vincent Ferrier. Le développerai plus loin l'importances des Carmes pour le Duché.

    d) Surtout, puisque la basilique du Folgoët honore le Bienheureux Salaün, dont la seule dévotion était la répétition des deux mots Ave Maria, et le seul miracle la pousse d'un lys blanc sur sa tombe avec ces deux mots sur les pétale, le Rosaire et le scapulaire donnent une place centrale à l'Ave Maria. On sait que la récitation du Rosaire égrène  cent cinquante Je Vous Salue Marie. Mais on sait peut-être moins que la seconde partie de cette prière, est reprise des ultimes paroles prononcées sur son lit de mort par saint Simon Stock, supérieur de l'Ordre du Carmel, en 1265 : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen. »

    En définitive, les deux baies du Rosaire et du Scapulaire forment un glorieux hommage à la prière à Marie prononcée par Salaün, tout en s'inscrivant dans le contexte historique de reprise en main des pratiques liturgiques par Rome après une période de gallicanisme, et dans celui du culte marial relancé par les Apparitions (Lourdes, La Salette), les Pèlerinages (dont Le Folgoët), et plus tard les Couronnements de statues de Vierge (dont Le Folgoët en 1888).... et en témoignant d'une fidélité à l'élan des mécènes fondateurs, les ducs de Bretagne.

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    Les Carmes en Bretagne.

     

    La toute première congrégation des Carmes s’installa pour sa part en Palestine en 1185. Entre 1230 et 1238, ils essaimèrent en Europe, et seront admis au rang des Ordres Mendiants en 1235. Présents à Rouen en 1260, à Caen en 1278, puis à Pont-Audemer, les Carmes eurent comme général en 1247 saint Simon Stock, un anglais, qui rédigea la règle définitive validée par Innocent IV, et fut à l'origine de la dévotion au Scapulaire du Mont Carmel. Les Carmélites furent réformées par sainte Thérèse d'Avila au XVIe siècle.

    Les Carmes fondèrent leur premier couvent breton à Ploërmel.  s'installent ensuite à Nantes en 1318, puis à Rennes en 1260, à Saint-Pol-de-Léon en 1353, à Hennebont en 1379, à Pont-l'Abbé en 1383. En 1384 la Province de France se scinde et crée la Province de Touraine, qui inclut parmi ses 10 couvents ceux de Bretagne. D'autres couvents se créent à Dol en 1401, à Vannes en 1425, , Le Guildo, Quintin, Josselin,  au couvent  Saint-Sauveur en Saint-Hernin en 1644, et enfin Sainte-Anne-d'Auray au XVII siècle. Une confrérie du Saint-Scapulaire est attestée à Saint-Pol-de-Léon au XVIIe siècle.

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    Les Carmes et les Ducs de Bretagne.

    Jean II : sa tombe aux Carmes de Ploërmel.

    Saint Louis en 1254 revenant de la sixième Croisade, décida six Religieux à l'accompagner à Paris. Mais une tradition veut que Jean de Bretagne, Comte de Richemont et fils du duc Jean Ier, en a également amené deux à Ploërmel en 1271 où sera fondé le premier couvent breton des Carmes.

     Jean II y sera finalement inhumé le 16 décembre 1305 à l’âge de 66 ans dans le chœur du nouveau monastère. Tombeau du duc Jean II à Ploërmel.

    Arthur II : son cœur aux Carmes de Ploërmel.

    Le successeur de Jean II, Arthur II, mourut à son tour en 1312. Il poursuivit le geste de son père, en y transférant son cœur. 

     Jean III : inhumé aux Carmes de Ploërmel.

    Jean III, fils d'Arthur II confirma cette tradition à sa mort mais également de son vivant en réaffirma les privilèges de la communauté  des Carmes de Ploërmel en 1318, et, à sa mort en 1341, il souhaita à son tour y être inhumé. Le monument consacré ne sera finalement réalisé et monté qu’en 1365 par son neveu, le duc Jean IV, sous la forme d'un tombeau de marbre. Tombeau du duc Jean IV à Ploërmel .

     

    Jean IV.

    La victoire de Jean IV sur Charles de Blois profita aux Carmes, car les franciscains du couvent des Cordeliers avait soutenu le camp des vaincus.

    Jean V.

    - En 1419, le duc Jean V emprisonné se voua à Notre-Dame-du-Carmel. Libéré, il se rendit au couvent des Carmes de Nantes et y fit élever un monument. (Louis de Sambucy https://books.google.fr/books?id=EdiWq1ZHJK4C&pg=PA90&lpg=PA90&dq=%22duc+de+bretagne%22+scapulaire&source=bl&ots=IImX0M-8Vx&sig=78IEH_Vk3isy4oOHOcE3zYFDYac&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi32oexgIPUAhXEuRQKHecPDu4Q6AEIJzAA#v=onepage&q=%22duc%20de%20bretagne%22%20scapulaire&f=false

    - Le premier couvent des Carmes de Vannes fut fondé en 1425 par le duc Jean V près de la chapelle Notre-Dame du Bondon

    Pierre II.

    La duchesse Françoise d'Amboise, veuve du duc Pierre II fonde en 1463 le premier carmel féminin de France, à Vannes.

     

    Anne de Bretagne.

    —Entre 1499 et 1507, Anne de Bretagne fait réaliser dans la chapelle des Carmes de Nantes un tombeau pour ses parents, François II de Bretagne et Marguerite de Foix.  

    —  À sa mort en 1514, Anne de Bretagne est inhumée dans la basilique Saint-Denis, comme tous les monarques capétiens, mais son cœur, déposé dans un écrin  en or, sera  placé dans la chapelle des Carmes de Nantes. à la tête du tombeau entre François II et Marguerite de Foix, dans un coffret, entouré d'un scapulaire d'étoffe.

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    Iconographie :

    La présence de sainte Thérèse d'Avila lors de la Remise du scapulaire  se retrouve dans diverses peintures de la seconde moitié du XIXe, comme à Saint-Bonnet-le-Château par Ravery en  1836 pour le couvent des Ursulines, ou à Bonifacio, où l'ex-voto est en réalité une lithographie éditée à Paris par Turgis.  Le Musée de Bretagne, à Rennes, conserve une bannière ancienne sur fond de soie claire représentant une Donation du Rosaire et du Scapulaire à Simon Stock et Thérèse d'Avila et provenant de la paroisse de Gévezé (Ille et Vilaine).

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    Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    e-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    e-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock en présence de sainte Thérèse. Baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La bordure inférieure associe les armes de Pie IX, à gauche, et celles de Monseigneur Sergent à droite.

    Les armoiries papales de Pie IX, (1846-1878) sont  Écartelé en 1 et 4 d'azur au lion couronné d'or et en 2 et 3 d'argent aux deux bandes de gueules.

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    Armoiries de Pie IX, bordure de la baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Armoiries de Pie IX, bordure de la baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Les armoiries épiscopales de Monseigneur Sergent, évêque de Quimper et Léon de 1855 à 1871 sont : d’azur à la Vierge entourée de douze étoiles dans une gloire et posée sur une nuée mouvant de la pointe de l’écu, le tout d’argent.

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    Armoiries de Pie IX, bordure de la baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Armoiries de Pie IX, bordure de la baie 1, Emile Hirsch 1868. Basilique Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    SOURCES ET LIENS.

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    — ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

     

    — COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

     

    — COURCY   Notice sur Notre-Dame du Folgoët, par Pol et Henri de Courcy. ln-12. Saint- Brieuc, Prud'homme; 1860

    DANTEC (Dominique), 1986, La basilique de Notre-Dame-du-Folgoët : un programme classique de vitraux au XIXe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1986  Volume 93  Numéro 4  pp. 405-410

    http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_4_3237

    — GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

    — GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrès archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

    https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

    — JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

     

    — KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

    LE GRAND (frère Albert), Les vies, morts, gestes et miracles  des Saints de la Bretagne Armorique : première édition à Nantes en 1636 chez Pierre Doriou / 1659 Rennes, Ferré, Jean Vatar / Rennes, Veuve de Ian Vatar à la Palme d'or, 1680 / édition annoté et augmenté par Miorcec de Kerdanet Brest, P. Anner et fils 1837 / édition par A.M. Thomas et J.M. Abgrall Quimper 1901.

    https://archive.org/stream/LaVieDesSaintsDeLaBretagneArmorique/saints_vie_bretagne#page/n1/mode/2up/search/folgoat

     

     

    — LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

    — LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France . Brest, 1898, p. 218-236.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f290.item

    — MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

    https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — PENNEC (Cyrille), 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

     

    — INFOBRETAGNE :

    http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

    http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

    — LES AMIS DU FOLGOËT.

    http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

    — monumentshistoriques.free.fr

    http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

     

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
    6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 22:50

    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. VIII. Les vitraux du XIXe siècle : la verrière occidentale par Émile Hirsch en 1889.

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    Sur Le Folgoët, voir :

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    Cette verrière, la baie n°100,  a été réalisée dans son atelier parisien et posée par Émile Hirsch en 1889 en même temps que la verrière du Couronnement ou baie n°6. Elles avaient été commandées par Monseigneur Lamarche, évêque de Quimper et du Léon, et financée par une souscription de la Semaine Religieuse du chanoine Rossi, dont le montant atteindra 2173 fr. Les noms des  souscripteurs (parmi lesquels les personnalités dont les portraits figurent sur le vitrail du Couronnement) furent publiés le 19 juillet 1889 (290 fr), puis le 2 août (106 fr), le 9 août (189 fr), le 23 août (534 fr), le 6 septembre (190 fr), le 4 octobre(764 fr) . La pose a eu lieu le 30 août 1889. Les deux vitraux furent dévoilés aux 25 000 fidèles rassemblés pour le premier anniversaire du Couronnement de la Vierge du Folgoët le 6 septembre 1889 en présence de Mgr Lamarche.

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    DESCRIPTION GÉNÉRALE.

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    «Les pèlerins de l'année dernière avaient remarqué avec peine au-dessus de ta porte d'entrée un vitrail de verres blancs: c'était encore une lacune, désormais elle disparaîtra : on va placer un vitrail représentant Ies principaux fondateurs de l'église. Le duc Jean V la duchesse Anne, l'évêque Allain de la Rue, et enfin le cardinal de Coetivy qui fut après les premiers, un des plus célèbres bienfaiteurs du sanctuaire."

    "Mgr Lamarche a désiré grouper ainsi tous les souvenirs historiques qui se rattachent au monument, d'abord les fondateurs ; puis il demanda à M. Hirsch de placer dans le tympan de cette verrière les armes de ceux qui autrefois avaient contribué à l'érection de l'église et dont les blasons avaient été sculptés sur la pierre de l'édifice ou dont les armoiries figuraient dans les anciennes verrières détruites depuis longtemps. On retrouva là les noms des plus illustres familles de Bretagne."

    " D'autre part, il était désirable que les noms des pieux paroissiens qui se liguèrent pour acheter l'église après la Révolution et la rendre au culte, y figurassent également. Leurs noms sont inscrits dans 2 cartouches qui forment le soubassement du vitrail. Une très grande difficulté se présentait. Il fallait songer à la question de lumière pour ne pas obscurcir l'église et laisser passer le plus de jour possible pour éclairer le jubé. M. Hirsch a résolu ce problème en exécutant ces personnages en grisaille ; ce genre de peinture sur verre est d'une coloration blanche augmentée de quelques notes de couleur qui ranime cet ensemble de tons très doux et harmonieux.

    "Le tympan sera décoré par 21 armoiries, il offrira un contraste très heureux. Ces armes de couleurs variées, soutenues par des rinceaux du style de l'époque,forment une décoration vive et d'un grand effet. C'est d'ailleurs la tradition qui nous montre de tels exemples, Nous rencontrons presque toujours les armoiries des donateurs dans les tympans des anciennes verrières. Ce couronnement des fenêtres est généralement réservé à la partie glorieuse du vitrail. C'est le ciel avec les anges, les étoiles, les fleurs et au milieu des arabesques. Viennent les armoiries des familles qui ont généreusement contribué à l'érection du monument. C'était donc une heureuse inspiration de Monseigneur de faire revivre tous ces souvenirs historiques. Nous ne citerons ici pour le moment que les armoiries de la famille très ancienne et si honorable de Mlle Le Jannic de Kervizal (*). Nous aurons occasion d'y revenir. Elles occupent la place d'honneur. Le peintre verrier a tenu à rester dans la couleur locale en s inspirant des statues qui sont au Folgoët pour représenter les pieux personnages, et le vitrail reproduit Ies statues du Duc Jean et de Monseigneur Allain représentées sur la porte orientale de l'église. L'église du Folgoat va donc recevoir une nouvelle parure digne d'elle et aussi du diocèse. Tous les travaux seront terminés, et les vitraux mis en place pour la prochaine fête du 8 septembre, anniversaire du Couronnement. " (Semaine Religieuse 1889)

    (*) Le Jannic de Kervizal a publié en 1892 la généalogie des Du Chastel, dont il était le descendant.

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    La verrière occidentale ou Baie n°100, Émile Hirsch 1889, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    La verrière occidentale ou Baie n°100, Émile Hirsch 1889, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LES QUATRE LANCETTES.

    Elles  représentent deux des principaux mécènes de la basilique, le duc Jean V qui la fonda comme collégiale en 1423, et sa petite fille la reine Anne de Bretagne qui y vint en pèlerinage  le 19 août 1505 lors de son Tro Breizh pour remercier Notre-Dame de la guérison du roi Louis XII qui avait échappé à la mort la même année. Deux autres donateurs les encadrent, le cardinal de Coëtivy, qui dota la basilique de reliques en 1456,  et l'évêque du Léon Allain De la Rue, qui consacra l'église en 1419, et passe pour être le fondateur du porche méridional qui porte son nom.

    Les quatre personnages se détachent en grisaille sur un fond bleu où se répètent de façon mécanique des losanges contenant des fleurons. 

    Quelques incongruités égayent cette verrière : partons à leur recherche !

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    Les lancettes de la Baie n°100, Émile Hirsch 1889, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Les lancettes de la Baie n°100, Émile Hirsch 1889, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La lancette A : le cardinal de Coëtivy.

     En 1456, le cardinal Alain de Coëtivy envoya en don au Folgoët,   de Rome, où il résidait, un magnifique reliquaire des restes de martyrs conservés au monastère de Saint-Anastase des Trois-Fontaines. J'ai étudié cet épisode dans mon article : les reliques sont-elles celles des Dix mille martyrs du mont Ararat en Arménie (fête du 22 juin du Martyrologue romain, selon un récit  d'Anasthase le Bibliothécaire faisant de ces martyrs des soldats de l'empereur Adrien dirigés par leur officier saint Acace), ou bien plus probablement celles des 10203 soldats romains de saint Zénon persécutés sous Dioclétien, reliques conservées à l'abbaye des Trois Fontaines ?

    Miorcec de Kerdanet écrit pourtant page 61 de sa Nouvelle Notice sur le Folgoët

    "1456. Envoi de Rome au Folgoët, par le cardinal Alain de Coëtivy, d'un magnifique reliquaire renfermant de précieux restes des 10,000 martyrs, conservés au monastère de Saint-Anastase de~ Trois-Fontaines."

    http://www.lavieb-aile.com/article-legende-des-dix-mille-martyrs-alain-de-coetivy-et-le-reliquaire-de-folgoet-113185282.html

    La même année 1456 (ou vers 1443 selon E. Le Seac'h), le cardinal aurait fait faire la statue qui le représente à genoux, au pied du calvaire du Folgoët. Elle a manifestement servi de modèle au peintre-verrier.

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    Le cardinal de Coëtivy, par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Le cardinal de Coëtivy, par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La statue du cardinal, agenouillé au pied de la croix du calvaire, a peut-être inspirée Émile Hirsch, car nous ne disposons par d'autres portraits, si ce n'est celui de son gisant de Sainte Praxède à Rome. Mais nous constatons plusieurs différences. 

    La statue représente le cardinal agenouillé sur un coussin à glands, les mains jointes, un bâton de pèlerin sous le bras gauche. Il porte une tunique serrée aux poignets par six boutons ronds, et recouverte par un long mantelet sans manches formant une traîne derrière lui.  Un chapeau rond à fond plat est maintenu derrière la tête par une forte cordelière qui vient dessiner un huit autour des coulisseaux. 

    Si on accepte la date de 1443 (c'est celle d'une inscription d'une pierre posée devant le Doyenné et qui proviendrait du calvaire), Alain de Coëtivy a alors été successivement chanoine du Léon, évêque d'Avignon en 1437, et évêque d'Uzès de 1442 à 1445. Son bâton est peut-être un bâton pastoral, à la crosse brisée. Mais si on estime que le chapeau est un galero, le chapeau cardinalice muni de ses cordons à houppe, cela retarde la date puisqu'il a été nommé cardinal de Sainte-Praxède qu'en décembre 1448. Enfin, si on tient compte de la note manuscrite de la page 61 de l'ouvrage de Miorcec de Kerdanet (exemplaire numérisé du diocèse de Quimper) datant ce calvaire de 1456, date  de la date du don du reliquaire, Alain est alors légat pontifical de Calixte III auprès de Charles VII pour préparer la nouvelle croisade et obtenir l'abrogation de la Pragmatique Sanction.

    Note : La même année 1456, dans la nuit du 4 au 5 avril 1456 le cardinal présidait comme légat du pape à la cérémonie par laquelle "le corps de saint Vincent Ferrier fut solennellement levé de l’église cathédrale où il avait été déposé à pareille date, en 1419, par les soins de la duchesse Jeanne. Le duc Pierre II, la duchesse sa femme, toute sa cour, quatorze prélats, tant archevêques qu’évêques, et une multitude de témoins assistèrent aux cérémonies qui furent célébrées à cette occasion. Il fit agréer à la duchesse, à titre de don personnel, la ceinture du bienheureux, son bonnet doctoral et un doigt de sa main." (Histoire de Charles VII). 

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    Le cardinal de Coëtivy, statue en kersanton vers 1443, calvaire du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.
    Le cardinal de Coëtivy, statue en kersanton vers 1443, calvaire du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Le cardinal de Coëtivy, statue en kersanton vers 1443, calvaire du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Émile Hirsch a choisi de représenter Alain de Coëtivy en habit de chœur de cardinal du XIXe siècle, avec soutane, surplis, rochet, et avec le galero et sa cordelière   in tutti fiocchi , étalant par ses entrecroisements, la pyramide des 15 houppes organisés en cinq rangs. 

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    Le cardinal de Coëtivy, par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Le cardinal de Coëtivy, par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lancette B : le duc Jean V.

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    Lancette B : le duc Jean V par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancette B : le duc Jean V par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Le chanoine Rossi indique spécifiquement que la statue en pied du duc, qui se trouve au dessus du Porche des Apôtres,  a servi de  modèle pour le  vitrail. La comparaison montre que Hirsch a été fidèle au modèle.

    Néanmoins, il aurait été préférable de ne pas inverser le carton, afin que le sceptre soit tenu dans la main droite et le livre dans la main gauche. (seule la main de justice, aux trois doigts ouverts, est tenue dans la main gauche).

    D'autre part, le sceptre est l'attribut du roi de France, l'une de ses regalia, mais n'a jamais été adopté par les ducs de Bretagne, comme me l'a fait remarquer Jean-Yves Copy. Il est donc probable que la statue du personnage en armure du Folgoët ne soit pas celle du duc Jean V (d'autant que son manteau est frappé de fleur de lys.

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    La statue du XVe siècle qui a servi de modèle à E. Hirsch . Porche des Apôtres, Basilique du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    La statue du XVe siècle qui a servi de modèle à E. Hirsch . Porche des Apôtres, Basilique du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Lancette B : le duc Jean V par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancette B : le duc Jean V par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lancette C : Anne de Bretagne.

    Anne de Bretagne vient plusieurs fois à Folgoët pour implorer Notre-Dame : en 1491 (l'année même de son mariage avec le jeune roi de France Charles VIII), en 1494 (alors que Charles VIII guerroyait en Italie), en 1499 (à l'occasion de son mariage avec Louis XII), et en 1505 (pour remercier  de Notre-Dame, de la guérison du  roi Louis XII qui avait été gravement malade).  Elle a fait don de robes de noce, a financé la statue de Jean V ainsi que le pinacle de la basilique, appelé aujourd'hui le pinacle Anne de Bretagne. Elle a également fait réaliser la bande passante d'hermines, le symbole des ducs de Bretagne. 

    C'est certainement le "portrait" le moins réussi de ce vitrail, et qui ne nous évoque nullement la Duchesse Anne, avec son chaperon noir et son décolleté carré. La tête est mal ajustée à un cou trop raide et trop gracile, sur lequel un collier de perle est fort mal venu. Le voile a été choisi au lieu du bonnet noir La robe damassée au jaune d'argent à l'élégance de rideaux défraîchis. L'ensemble évoque une production issue des catalogues de Cachal-Froc et de Froc-Robert

    Comparer au fameux portrait des Grandes Heures d'Anne de Bretagne par Jean Bourdichon.

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    Lancette C : Anne de Bretagne par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancette C : Anne de Bretagne par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lancette C : Anne de Bretagne  par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancette C : Anne de Bretagne par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lancette D : l'évêque du Léon  Allain De La Rue.

    Là encore, le chanoine Rossi nous a appris, dans sa Semaine Religieuse, quel fut le modèle d'Émile Hirsch : la statue du Porche méridional, ou Porche d'Allain de la Rue. Mais il en a donné une version stéréotypée de saint-évêque ou d'évêque-fondateur, sans reproduire les deux traits caractéristiques de la statue du porche : son écu aux armes à trois croissants surmontés d'une billette, (mais c'est vrai qu'il est érodé et mal lisible), et surtout le baudrier auquel sont suspendus des coquilles de Saint-Jacques. Voir la description de cette statue ici.

    Bien qu'Allain de la Rue soit donné comme celui qui a consacré l'église en 1419, il ne figure pas comme donateur dans la longue liste donnée par Miorcec de Kerdanet.

     

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    Statue d'Allain de la Rue, atelier ducal du Maître du Folgoët (1423-1433), trumeau du porche méridional, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Statue d'Allain de la Rue, atelier ducal du Maître du Folgoët (1423-1433), trumeau du porche méridional, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    L'évêque du Léon  Alain de La Rue par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    L'évêque du Léon  Alain de La Rue par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lancette D : l'évêque du Léon  Alain De La Rue  par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancette D : l'évêque du Léon  Alain De La Rue par Émile Hirsch 1889, Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Les douze bons paroissiens : l' inscription du soubassement des deux lancettes médianes.

     

    L'église, victime d'un incendie en 178 qui la ravagea, laissée en ruine, vendue à la Révolution au sieur Anquetil en 1792 et transformée en magasins,  fut rendue au culte grâce à 12 paroissiens qui la rachetèrent pour 10.000 fr et  en firent don à la commune par acte du 25 août 1810. Leurs noms ont été transmis à la postérité par le marquis de Coëtlogon : Anne Le Gall, François Le Gall, Hervé Le Goff, François Uguen, instituteur, Marie-Anne  André, Guillaume Loaec, Jean Arzur, / Jean Toutous Jean Gac,  Yves Laot Guillaume Kerbrat et Gabriel Abjean, maire de Ploudaniel.
     

    Le peintre sur verre en a inscrit, comme le souhaitait l'évêque, les noms  en bas des deux lancettes médianes, mais (peut-être en retard sur le délai imposé par la cérémonie du 6 septembre), il s'est interrompu au prénom du 11e nom. 

    Anne Le Gall, François Le Gall, Hervé Le Goff, François Uguen, Marianne André, Guillaume Loaec, Jean Arzur, / Jean Toutous Jean Gal Yves Laot  Guillaume

     

    Notez aussi la signature 1889 E. HIRSCH.

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    L' inscription du soubassement de la lancette B. Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    L' inscription du soubassement de la lancette B. Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    L' inscription du soubassement de la lancette C. Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    L' inscription du soubassement de la lancette C. Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LE TYMPAN.

    Il comporte 9 mouchettes et 7 à 9 écoinçons. L'écoinçon supérieur contient une inscription :

    RESTAURATION 1982-1983 / JEAN-PIERRE LE BIHAN MAÎTRE-VERRIER /  B[ENJAMIIN]. MOUTON ARCHITECTE EN CHEF M H..

    Les mouchettes renferment 20 écus armoriés. J'identifie les suivants :

    1. De gueules au chevron d'or cantonné de trois croisettes d'argent. Guillermit propose De Neufville, mais cette famille porte en réalité d'azur au chevron d'or accompagné de trois croisettes ancrées du même.  Voir Neuville-sur-Saône . Je trouve plutôt pour ce blasonnement "Auvray, seigneur de Meurville : de gueules, au chevron d’or, accompagné de trois croisettes de même.". Dans les deux cas, il n'y a pas de rapport avec le Folgoët. Le peintre a pu s'égarer dans sa documentation tout en voulant  représenter les armoiries de Roland de Neufville, évêque du Léon de 1563 à  1613, qui, en 1562, fit faire une paraphrase du récit originel du Miracle de Salaün par Jean de Langoueznou, abbé de Landévennec. C'est aussi lui qui institua en 1598  la procession générale à N.-D. du Folgoët, au 15 août, ·jour de l'Assomption, déclarée obligatoire pour toutes lès paroisses de Léon. Son écusson, un sautoir vairé, se voit encore aujourd'hui sur son gisant en la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon.

    2 D'argent, au sautoir, cantonné d'un annelet en chef et de trois roses pour les autres quartiers, le tout de gueules. De Coëtquis.

    Philippe de Coëtquis, (v.1376 - Tours, 12 juillet 1441), Chanoine de Tournai, Evêque-Comte de Saint-Pol-de-Léon (1419-1426), Puis Archevêque d'Embrun et Prince du Saint-Empire (1426, non-sacré), Comte de Beaufort, de Guillestre,, puis Archevêque de Tours (1427), Pseudo-Cardinal-Prêtre (1440)

    3. d'or à la fasce d'azur  accompagnés de trois merlettes  de même béqués et membrés de gueules. De Gouzillon de Kernao.

    En 1510, Paul de Gouzillon, était recteur d'Elestrec, frère du  suivant. Gabriel Gouzillon fut doyen du Folgoët de 1508 à sa mort en 1519.  Gabriel Gouzillon, trésorier, chanoine puis doyen du Folgoët en 1531. Jean de Gouzillon, doyen du Folgoët en 1544. 

    4. D'argent à deux fasces de sable. Le Barbier ?. Guillermit propose Barbier de Lescoët.

    5.  d'argent au chevron de gueules, cantonné de 3 quintefeuilles de gueules : Rivoalen de Mezléan,

    6.  mi-parti de Poulmic Échiqueté d’argent et de gueules. et ? Jean Prégent, évêque d'azur à la fasce d'or, accomp. de trois molettes de même.  Poulmic / Prégent.

    7. Fascé de gueules et de vair : De Coëtmenec'h

     Tanguy de Coëtmenec'h, fils juveigneur de Charles de Coëtmenec'h et de Basille du Chastel, est, en 1410, le premier donateur,  inaugurant la liste de bienfaiteurs du Folgoët : il offrit un champ dit An Ero hir, en Elestrec. (de Kerdanet p. 48)

    8. fascé ondé d'argent et d'azur. Selon Guillermit, plusieurs familles du Léon portaient fascé ondé d'argent et d'azur, entre autres les Kergadiou, seigneurs du dit lieu de Porspoder, et les Autret, seigneurs de Kerguiabo, et de Kerazan en Larret. Mais le chef d'argent comporte une croix de gueules.

    9. fascé d'or et de gueules : du Chastel.

    10  D'azur, aux onze billettes d'argent, ordonnées 4,3,4. De Beaumanoir

    11 Mi parti d'Angleterre et de France (mi-parti de gueules à trois léopards d’or passant l’un sur l’autre et d’azur à trois fleurs de lys d'or). Famille de Goulaine

    12 d'or au lion morné de sable : Léon

    13 d'hermine à trois fasces de gueules : Rostrenen

    14 : d'or à la fasce de gueules : Penhoët

    "Les seigneurs de Penhoët  ont aussi concouru à l'érection de ce collège , ainsi qu'il est appris de ce Jean de Penhoët, amiral de Bretagne, si souvent rechanté dans nos chroniques, lequel accompagna le dic Jean V au voyage qu'il fit à Lesneven et au Folgoët sur la fin de l'an 1434. Cette seigneurie possède de très belles prééminences au chœur de cette église, du coté de l'évangile. La terre et le château du Penc'hoët sont situés dans la paroisse de Taulé près Morlaix " (Cyrille Pennec, p. 30)

    15   fascé d'or et de sable de six pièces. de Coëtivy.

    16  d'argent au rencontre de cerf de gueules. de Poulpry

    17 mi-parti de gueules, à une tête de cheval d'argent bridée d'or, le cou et les crins aussi d'argent (Penmarc'h) et  losangé d'argent et de sable à une fasce de gueules, chargée d'un croissant d'argent. (Kermenguy)  Penmarch. Kermenguy.

    18. d'argent au lion d'azur Carman. 

    19:Mi-parti D’azur, au lion d’argent qui est du Chastel/ Famille du Juch : alliance Tanguy du Chastel et Marie du Juch

    20 de gueules à 9 macles d'or posées 3, 3, 3. Rohan

     

     

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    Tympan armorié de la Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Tympan armorié de la Baie n°100, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    SOURCES ET LIENS.

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    — ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

     

    — COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

    https://books.google.fr/books?id=4udhAAAAcAAJ&dq=Dessins,+histoire+et+description+de+l%E2%80%99%C3%A9glise+de+Notre-Dame+du+Folg%C3%ABt&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

     

    — DANTEC (Dominique), 1986, La basilique de Notre-Dame-du-Folgoët : un programme classique de vitraux au XIXe siècle,  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1986  Volume 93  Numéro 4  pp. 405-410

    http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_4_3237

    — GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

    — GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrès archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

    https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

    — JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

     

    — KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

     

    — LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

     

    — MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

    https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — PENNEC (R.P. Cyrille), 1634, réimpr. 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes, Vatar imp. 58 p. 

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

     

    — INFOBRETAGNE :

    http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

    http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

    — LES AMIS DU FOLGOËT.

    http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

    — monumentshistoriques.free.fr

    http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

     

    Semaine Religieuse de Quimper du 12 juillet 1889 : pages 434-437

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_semaines-religieuses/SRQL_1889.pdf

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
    6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 22:01

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    Les couronnements de statues de la Vierge au XIXe siècle.

    Les statues de Vierges sont couronnées depuis fort longtemps, comme en témoignent par exemple celles du Folgoët : la Vierge à l'Enfant offerte par Olivier du Chastel et sculptée entre 1423 et 1433 (niche du Porche des Apôtres), la Vierge à l'Enfant qui occupait jadis la Fontaine et qui est placée aujourd'hui dans le bas-coté sud (1423-1433), ou celle qui reçut le Couronnement représenté sur le vitrail, et qui est parfois nommée "la Vierge noire" (vers 1600), portent chacune une couronne. 

    La cérémonie dite du couronnement d'une statue de la Vierge ne consiste donc pas à mettre une couronne sur  une statue qui en est dépourvue, mais d'y placer en grande pompe une nouvelle couronne,  en or ou matériau précieux, sur la tête de la représentation de la Reine des Cieux, et de son Fils, en signe de reconnaissance officielle et papale d'un lieu de culte (et de pèlerinage) local. 

     

    Dès le XVIIe siècle, le Comte Alexandre Sforza, pour montrer sa piété envers la Mère de Dieu, envoyait à ses frais, des couronnes d’or aux Vierges les plus célèbres de son temps. Depuis 1631, date de cette initiative, plus de 400 couronnes ont été distribuées. Mais cette tradition prit une toute autre ampleur au XIXe siècle, dans le contexte du renouveau du culte marial. Le 8 décembre 1854, le pape Pie IX promulgua le dogme de l’Immaculée Conception dans la bulle Ineffabilis Deus. Dès lors, de nombreux évêques français décidèrent, pour obtenir la reconnaissance officielle par l’église catholique romaine du renouveau des dévotions mariales,  de renouer avec l’ancienne pratique du couronnement des statues de la Vierge, dans les centres de pèlerinage mariaux, anciens ou nouveaux, après autorisation de Rome ; car c’est au Souverain Pontife ou au chapitre de Saint-Pierre qu’est réservé le droit de couronner les statues de la Mère de Dieu en  déléguant un dignitaire apostolique pour présider la cérémonie. Ainsi, entre 1853 et 1903, quatre-vingt statues de sanctuaires français font l’objet d’un couronnement solennel, la première Vierge couronnée en France étant celle de Notre-Dame-des-Victoires à Paris le 9 juillet 1853.

    En Bretagne, la première statue  qui obtint ce privilège fut celle de Notre-Dame-de-Bon-Secours à Guingamp, en 1857. Puis ce fut le tour de  Notre-Dame de Rumengol le 30 mai 1858, de Notre-Dame du Roncier le 8 septembre 1868 à Josselin, avant le couronnement de Notre-Dame du Folgoët le 8 septembre 1888. Les Bretons obtinrent d'étendre cet honneur aux statues de Sainte Anne, d'abord à  Auray le 30 septembre 1868, puis à Sainte-Anne-La-Palud en 1913. Dans tous les cas, les cérémonies réunirent des foules immenses, des indulgences furent assurées aux pèlerins,  la renommée du pèlerinage s'en trouva accru, des cérémonies anniversaires furent célébrées, et des œuvres artistiques commémoratives furent crées. 

    Le couronnement de la statue du Folgoët en 1888.

    L'église du Folgoët, bâtie pour honorer la dévotion légendaire du pauvre Salaün ar Foll en ce lieu pour la Vierge Marie , et le miracle qui survint sur sa tombe à sa mort vers 1358, fut érigée en Collégiale (dotée d'un chapitre de chanoine) en 1422 par le duc Jean V puis élevée au rang de basilique mineure en 1427. Elle devint le lieu d'un pèlerinage marial renommé, le second en Finistère après  Notre-Dame du Rumengol dans les Monts d'Arrée. Presque désertée après un incendie en 1708, et ruinée à la Révolution, elle fut remise en état à partir de 1829. Les anciens vitraux d'Alain Cap (1578-1644) étant ruinés, Mgr Sergent, évêque de Quimper et du Léon, commanda au peintre parisien Émile Hirsch —qui avait peint son portrait en 1852 —  une première verrière pour la baie axiale en 1866 : Notre-Dame-du-Rosaire. Puis suivirent trois  commandes pour les autres baies du chevet, consacrées au Don du Scapulaire, à la Légende du Bienheureux Salaün, et , en 1870, à l'Institution du Dogme de l'Immaculée Conception. En 1868, Émile Hirsch, qui ne signait jusqu'alors que les cartons, ouvrit son propre atelier de vitraux rue Gauthey à Paris. Entre 1868 et 1875, il réalisa 20 verrières pour la cathédrale de Quimper, soit plus de la moitié des fenêtres basses : principalement des Vies de saints.

    L'idée de demander pour Le Folgoët le bénéfice du Couronnement revient selon Guillermit au recteur La Haye (1859-1882), qui, dès 1860,  :

    "pense faire couronner Notre-Dame : il charge Monsieur de Courcy de s'enquérir à Rome des démarches nécessaires pour obtenir du pape la faveur désirée. Il affilie son église à N. D. de Lorette. Il s'inquiète de savoir si les nombreuses indulgences accordées à la collégiale par les Souverains Pontifes ne sont pas périmées par suite des profanations de la Révolution. Les vicaires généraux le rassurent à ce sujet ; mais il ne s'en tient pas à le;ur appréciation, et pour être plus certain, il prie Monsieur de Courcy de provoquer une réponse de Rome.

    En 1873, organise-t-il un grand pèlerinage de prières et d'actions de grâces au Folgoat. Quarante mille hommes, soixante-dix paroisses représentées par croix et bannières assistèrent à cette fête présidée par Monseigneur l'Evêque de Quimper et de Léon. C'est à cette occasion que fut composé par Monsieur Guillou, recteur de Penmarc'h, le beau cantique si entraînant et si émouvant que l'on chante encore : Patronez clous ar Folgoat. ". (Guillermit)

    Les démarches furent reprisent par le recteur Couloigner et son évêque Mgr Lamarche, dont l'épiscopat débuta en 1887 :

    "...Il fut remplacé par Monsieur Couloigner qui fut recteur de 1882 à 1892. Avec l'aide de Monseigneur Roull, protonotaire apostolique, curé-archiprêtre de Saint-Louis de Brest, qui était alors principal du collège de Lesneven, ils organisèrent en 1886 un grand pèlerinage et réunirent. aux pieds de Notre-Dame plus de 40.000 pèlerins et 80 processions. Deux ans après, le pape Léon XIII accorda à Monseigneur Lamarche l'autorisation de couronner la Vierge du Folgoat." (Guillermit)

    C'est la statue en kersanton de grain très sombre représentant la Vierge à l'Enfant (aujourd'hui exposée au centre du chevet sous un dais) qui fut choisie pour cet honneur, plutôt que celle de la fontaine du pauvre Salaün. Elle fut qualifiée de "statue miraculeuse".

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    La cérémonie du Couronnement fut un grand succès.

    "La fête fut plus brillante encore que celle de 1886. On évalua à 60.000 le nombre des pèlerins qui y prirent part. Cinq évêques entouraient le cardinal Place, archevêque de Rennes, délégué par le pape pour couronner la Sainte-Vierge, et Monseigneur Lamarche, évêque de Quimper ; ce furent : Monseigneur Laouénan, archevêque de Pondichéry ; Monseigneur Freppel, évêque d'Angers, député de la circonscription ; Monseigneur Bougaud, évêque de Laval ; Monseigneur Bécel, évêque de Vannes ;  Monseigneur Trégaro, évêque de Séez." (Guillermit).

    Le vitrail du Couronnement.

    Dans le même temps, le nouvel évêque se montra résolu de poursuivre le programme de dotation de verrières si bien mis en œuvre par Mgr Sergent, et projeta de faire ouvrir l'ancienne baie sud de la chapelle dite de Coëtivy ; il exposa ce projet le jour même de la cérémonie de Couronnement. Il fallut démurer l'ouverture, puis consolider le pignon qui s'avéra affaissé "Les traces des meneaux dans tes appuis et les naissances des lobes de Ia rosace furent retrouvées, et servirent à l'établissement des pierres du vitrail et de ses divisions.". Émile Hirsch fut désigné tout naturellement pour faire le carton du nouveau vitrail, qui représenterait le moment fort des fêtes du Couronnement, d'autant plus qu'il y avait assisté. 

    On remit à Émile Hirsch un certain nombre de photographies prises lors des festivités, afin qu'il représente fidèlement les assistants les plus honorifiques, les bannières les plus belles, et les fidèles venus en costume régional. 

     

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    Cette verrière de sept mètres sur cinq comporte cinq lancettes consacrées à la cérémonie du Couronnement et une rose à seize rayons.

    Elle peut devenir, pour les esprits curieux, le cadre d'un passionnant jeu de piste pour identifier les membres du milieu catholique breton de la seconde moitié du XIXe siècle.

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    I. LES LANCETTES : LA CÉRÉMONIE DU COURONNEMENT.

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    La verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    La verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lancettes de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancettes de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LA TROISIÈME LANCETTE.

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    Au centre de la baie, la statue de la Vierge à l'Enfant, alors surnommée « la Vierge Noire », est sur un piédestal sur lequel se lit l'inscription en breton AVE MARIA SALAUN ZEBFRE BARA. "Ave Maria Salaün manger pain" (du verbe dibri, debret, "manger").

    Ces derniers mots proviennent de l’histoire miraculeuse de Saläun ar Foll


    "Vers le milieu du XIVè siècle vivait dans une clairière de la forêt lesnevienne, un homme nommé Salaün. Les habitants le nommaient familièrement "Le Fou du Bois" (Fol ar Coat).
    Considéré comme un "innocent", Salaün mendiait son pain de ferme en ferme. Il demandait l'aumône, en répétant inlassablement :

    "Ave Maria ! Salaün mangerait bien un morceau de pain ! » (Salaün a zebfre bara !)


    Il aimait à se balancer sur la branche d'un arbre, au-dessus de la fontaine, et il chantait à pleine voix : "Ô Maria". En même temps, il se plongeait dans l'eau jusqu'aux épaules.

    Sa mort survenue vers 1358 (à 48 ans) laissa les gens indifférents. Il fut enterré au village de Lannuchen qui occupe l'ancien emplacement du cimetière et de l'église d'Elestrec (ancienne paroisse du Folgoët), près du manoir de Kergoff. Aujourd'hui encore on peut voir le calvaire encadré des quatre pierres ovoïdes qui proviennent de son tombeau. Mais peu de temps après sa mort, on découvrit sur sa tombe, près du chêne où il se balançait et de la fontaine où il trempait son pain, un lys sur lequel on lisait ces mots écrits en lettres d'or : "AVE MARIA". En ouvrant la tombe, on constata que ce lys avait pris racine dans la bouche du défunt. Le miracle attira rapidement les foules et on voulut bâtir une chapelle sur la tombe de "l'innocent". (site de l'ensemble paroissial)

    Cette inscription fondée sur une légende de Salaün faisant la part belle à la nature (Folgoët = Fol-coat = Fou du bois), à la puissance de l'eau (fontaine de guérison), à la puissance végétale (le lys fleurissant sur la tombe de Salaün) ou à celui de la Maternité (la Vierge à l'Enfant), mais aussi  liée à l'indigence et la faim, à la mendicité et au manque d'éducation (Salaün est analphabète),   placée juste en dessous des très coûteuses couronnes en or et pierres précieuses doit-elle être vue comme une récupération insolente et méprisante par les notables, le pouvoir politique et le clergé, de la foi populaire? Ce fut déjà le cas lorsque le duc Jean V fit du Folgoët un bastion de sa propagande par mécénat.

     Ou bien au contraire, ce piédestal est-il l'expression de la volonté de l'Église de s'ouvrir au catholicisme social, ouverture qui ne sera inaugurée que quatre ans après le Couronnement par l'encyclique Res Novarum de Léon XIII :

    "S'inspirant des réflexions (notamment les travaux de l'Union de Fribourg) et de l'action des « chrétiens sociaux », l'encyclique, écrite face à la montée de la question sociale, condamne « la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière » tout autant que le « socialisme athée ». Elle dénonce également les excès du capitalisme et encourage de ce fait le syndicalisme chrétien et le catholicisme social." (wikipédia)

    Les personnages qui figurent sur ce vitrail sont-ils des catholiques conservateurs ou monarchistes, ou des partisans de cette orientation qui s'illustrera  à la fin du XIXe siècle par le mouvement de christianisme démocratique et social du Sillon de Marc Sangnier ?

    L'année même où fut posé ce vitrail, correspondait aussi à la [contre-]commémoration de la Révolution de 1789.

     

     

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    Lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Au centre du soubassement, sous la signature E. HIRSCH 1889, un cartouche contient le texte suivant, qui est ponctué d'une hermine finale :

    "Comment à la demande de Monseigneur Lamarche, évêque de Quimper & de Léon, sa Sainteté  Léon XIII fit couronner la statue miraculeuse de Notre-Dame du Folgoët par Son Eminence le cardinal Place, Archevêque de Rennes, le huitième jour de septembre 1888."

    L'identification des deux personnages est maintenant un problème réglé.

    Quel as ce détective !

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    Inscription de la lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Inscription de la lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    A droite, le cardinal Place, archevêque de Rennes dépose la couronne sur la tête de la Vierge, accompagné à gauche de Monseigneur Lamarche, évêque de Quimper et de Léon. Approchons nous.

    1°) Le cardinal Place.

     

    Le cardinal Place porte la mitre, la cappa magna, le surplis au dessus d'une robe rouge et de chaussons rouges.
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    Le cardinal Place, lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Le cardinal Place, lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    "Charles-Philippe Place, né le 14 février 1814 à Paris et mort le 5 mars 1893 à Rennes, fut homme d'Église, évêque, puis archevêque et cardinal français. Père conciliaire de Vatican I, Mgr Place fit partie de la minorité opposée au dogme de l'infaillibilité papale, cette prise de position lui valant de sérieuses difficultés dans son diocèse.

    Promu archevêque de Rennes, le 15 juillet 1878, Mgr Place obtint le 13 février 1880 le rétablissement du titre de cathédrale au profit des églises Saint-Samson de Dol et Saint-Vincent de Saint-Malo, l'archidiocèse étant désormais celui de Rennes, Dol et Saint-Malo : il devint le premier prélat à porter le titre d'archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo.

    Prélat énergique, voire autoritaire, Mgr Place se distingua tant par ses prises de position publiques sur les questions de l'enseignement (1879-1880), du service militaire pour les séminaristes (1881), que par son refus au cardinal Rampolla d'assumer l'annonce de la politique de ralliement des catholiques à la IIIème République. Mission qui sur la suggestion du cardinal Place, devait finalement échoir au cardinal Lavigerie, archevêque d'Alger et de Carthage, primat d'Afrique. Mgr Place s'expliqua de ce choix en souhaitant que cette annonce soit portée par un prélat plus jeune que lui, dont le charisme naturel, habitué des prises de position bien tranchées, imposerait à tous ce changement politique. D'autre part, dans ses échanges avec le cardinal Rampolla, Mgr Place expose l'avantage d'une annonce de ralliement prononcée hors de la Métropole, loin des soutiens monarchiques et surtout loin de la noblesse de son diocèse que le cardinal Place sait peu enclin à soutenir la République.

    Dans son archidiocèse, Mgr Place institua le principe des visites canoniques annuelles des paroisses ainsi que celui des retraites presbytérales annuelles.

    Le 7 juin 1886, il fut créé cardinal par Léon XIII.

    Chevalier de la Légion d’honneur, grand-croix du Saint-Sépulcre, il devait s'éteindre à Rennes le 5 mars 1893." (Wikipédia)

    Ses armoiries :

    Coupé au premier parti d'azur à la Vierge de Notre-Dame de la Garde, couronnée et portant l'Enfant Jésus, le tout d'argent, et de gueules à l'agneau pascal des catacombes, au nimbe crucifère et portant une croix avec banderole, le tout d'argent; au second d'or, au château fort ou place d'armes de sable maçonné d'argent, ouvert et ajouré du champ; brochant sur le tout, une fasce d'hermines en divise.

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    Nous pouvons retrouver son portrait photographique par Nadar (Gallica) sur un vitrail de l'église de Bédée (35) ou, accompagné de son auxiliaire, sur un vitrail de La Guerche-de-Bretagne.

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    Portraits  et armoiries (travail de Chatsam) du cardinal Place, https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Philippe_Place et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53098095q
    Portraits  et armoiries (travail de Chatsam) du cardinal Place, https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Philippe_Place et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53098095q
    Portraits  et armoiries (travail de Chatsam) du cardinal Place, https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Philippe_Place et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53098095q
    Portraits  et armoiries (travail de Chatsam) du cardinal Place, https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Philippe_Place et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53098095q
    Portraits  et armoiries (travail de Chatsam) du cardinal Place, https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Philippe_Place et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53098095q

    Portraits et armoiries (travail de Chatsam) du cardinal Place, https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Philippe_Place et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53098095q

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    2°) Monseigneur Lamarche évêque de Quimper et du Léon.

     Jacques-Théodore Lamarche né le 15.03.1827 à Paris, évêque de Quimper en 1887 , décédé le 15.06.1892 à Quimper. Armes : d’azur à la croix d’or – au chef d’hermines. Devise : Ama et confide. Cri : Doué hag ar vro (Dieu et Patrie)

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_divers/blasons_cornouaille_quimper.pdf

    Le portrait provient des collections numérisés du diocèse de Quimper ; il est de face, mais l'air de ressemblance avec le profil du vitrail s'impose néanmoins. J'ajoute les armoiries, vous allez comprendre pourquoi.

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    Monseigneur Lamarche évêque de Quimper et du Léon, et ses armoiries.  http://diocese-quimper.fr/fr/archives/story/644/les-eveques-de-quimper-et-leon
    Monseigneur Lamarche évêque de Quimper et du Léon, et ses armoiries.  http://diocese-quimper.fr/fr/archives/story/644/les-eveques-de-quimper-et-leon
    Monseigneur Lamarche évêque de Quimper et du Léon, et ses armoiries.  http://diocese-quimper.fr/fr/archives/story/644/les-eveques-de-quimper-et-leon

    Monseigneur Lamarche évêque de Quimper et du Léon, et ses armoiries. http://diocese-quimper.fr/fr/archives/story/644/les-eveques-de-quimper-et-leon

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    Monseigneur Lamarche, lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Monseigneur Lamarche, lancette médiane de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Les armoiries des deux prélats sont réunis en sommité de la rosace de la baie 6.

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    Armoiries épiscopales du cardinal Place et de monseigneur Lamarche, rose de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Armoiries épiscopales du cardinal Place et de monseigneur Lamarche, rose de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    PRENONS LA DIRECTION DE LA  PREMIÈRE LANCETTE.

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    Première  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Première lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Parmi les nombreuses personnes représentées, sept semblent être des portraits. Deux personnages  en costume breton, deux chanoines, et deux ou trois civils. Mais comment m'y retrouver ? Voyons mes sources. Et elles m'indiquent que le paysan breton du premier plan est "un sénateur Monsieur Soubigou, maire de Lesneven " (Dantec). Je commence par lui.

    [Louis Soubigou, maire de Lesneven,] ou François Soubigou, sénateur ?

    — Louis Soubigou est un homme politique français né le 14 avril 1863 à Plounéventer (Finistère) et décédé le 21 octobre 1914 à Lesneven (Finistère). Neveu de François Soubigou , sénateur du Finistère, il est notaire à Lesneven en 1889, il est maire, puis conseiller général en 1897. Très proche des milieux catholiques, il est député du Finistère de 1912 à 1914, siégeant à droite. (Wikipédia) . Sa photographie sur le site de l'Assemblée Nationale avec une large moustache en pointe ne correspond pas à notre homme.

     

    François  Soubigou est un homme politique français né le 11 février 1819 à Plounéventer (Finistère) et décédé le 17 février 1902 en la même commune. Propriétaire terrien, il est élu représentant de droite à l'assemblée constituante de 1848. Il n'est pas réélu à l'assemblée législative de 1849. Il réapparaît en politique aux débuts de la IIIe République en étant élu sénateur du Finistère de 1876 à 1894. Il siège à droite. Il était également conseiller général du canton de Landivisiau. (Wikipédia) Son portrait dessiné, sur le site du Sénat, offre de grande ressemblance avec notre homme en costume breton. 

     

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    Première  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Première lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Le sénateur François Soubigou (1819-1902) sur la lancette A de la baie 6, ou en dessin https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/soubigou_francois0789r3.html
    Le sénateur François Soubigou (1819-1902) sur la lancette A de la baie 6, ou en dessin https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/soubigou_francois0789r3.html

    Le sénateur François Soubigou (1819-1902) sur la lancette A de la baie 6, ou en dessin https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/soubigou_francois0789r3.html

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    Mais quel est le personnage barbichu qui se tient à droite, à coté de François Soubigou ? Parions qu'il s'agit d'Émile de Kermenguy, député du Finistère de 1871 à 1893.

    "Émile de Kermenguy est élu conseiller général du canton de Plouzévédé en 1842, puis maire de Saint-Pol-de-Léon en 1848. Il démissionne de son mandat de conseiller général en 1851 pour désapprouver le coup d'État du 2 décembre.

    En 1869, sur l'insistance de ses amis, il accepte de se présenter aux élections au Corps législatif et obtient 10 000 voix contre 12000 au candidat officiel. En 1871, il reprend par l'élection son siège de conseiller général et est élu représentant monarchiste du Finistère pour la 2e circonscription (Morlaix) en février. Faisant partie des monarchistes majoritaires, mais, divisés, il siège à la droite de l'Assemblée nationale, et, après la fin de la Commune (juin 1871), il rallie les partisans d'Henri V, comte de Chambord, méfiants tant à l'égard des royalistes réalistes comme Adolphe Thiers que des royalistes catholiques ultramontains emmenés par Monseigneur Dupanloup,.
    En 1875, il vote contre l'amendement Wallon qui confirme la République en ayant voté auparavant pour le prolongement du mandat de Mac Mahon et contre l'exil de la famille royale.

    Réélu comme député du Finistère à la Chambre des députés en 1877, en 1881, en 1885, 1889 et en 1893, il se montre un opposant résolu aux lois sur l'enseignement et à la politique coloniale des gouvernements républicains. En 1885, il est réélu sur une liste monarchiste conservatrice qui est élue tout entière et votera contre le retour au scrutin d'arrondissement.

    Il meurt trois mois après sa dernière réélection, le 27 novembre 1893 à Paris, en ayant siégé comme législateur pendant 22 ans." (Wikipédia)

     

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    Le député Émile de Kermenguy, lancette A, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.
    Le député Émile de Kermenguy, lancette A, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Le député Émile de Kermenguy, lancette A, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La croix pectorale des chanoines de Quimper.

     

    On remarquera que les deux ecclésiastiques portent une décoration en sautoir sur un large ruban bleu, qu'on retrouve sur six à sept autres ecclésiastiques du vitrail. Il s'agit selon toute vraisemblance de la croix pectorale des chanoines de la cathédrale de Quimper. Celle-ci est décrite ainsi :

     

    Elle a été octroyée au diocèse par un bref de Rome du 18 novembre 1856. Elle est en forme de croix grecque, dont les branches blanches sont constituées d'hermines émaillées reliées par un nimbe à rayons en vermeil agrémenté de rinceaux. Au centre se détache sur fond bleu le buste de Pie IX entouré de l'inscription PVIS.PAPA.NOVUS.A.D.MDCCCVI. Au verso,se trouve le buste de saint Corentin, auréolé avec mitre et crosse avec son légendaire  poisson, et l'inscription SANCTE .CORENTINE . ORA. PRO. NOBIS. La croix est portée avec un large ruban moiré bleu céleste. Elle était fabriquée par l'orfèvre Ch. LE PAUL de Quimper, 17 place Terre-au-Duc. (en partie d'après Olivier Charles, Quimper, La Grâce d'une cathédrale).

    Source image : http://www.massol-svv.com/html/fiche.jsp?id=1652796&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=1&aff=1&r=

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    Croix pectorale des chanoines de Quimper, http://www.massol-svv.com/html/fiche.jsp?id=1652796&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=1&aff=1&r=

    Croix pectorale des chanoines de Quimper, http://www.massol-svv.com/html/fiche.jsp?id=1652796&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=1&aff=1&r=

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    Viennent donc ensuite deux chanoines de Quimper.

    Les sept chanoines mentionnés par Kerbiriou   dans son récit de la cérémonie sont les suivants :

    — le chanoine Lucien Rossi (Quimper 1844- 1920), fondateur de la Semaine Religieuse et chargé par l'évêque de tout ce qui touche au matériel.

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e0557f9660f6ca14be25c1599ac8ab7a.pdf

    Rossi http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e0557f9660f6ca14be25c1599ac8ab7a.pdf

    " Né le 16‐10‐1844 à Quimper (Saint‐Corentin) ; 1870, prêtre (à Rome), vicaire à Loctudy ; 1873, sous‐principal de Lesneven ; 1875, aumônier de Kernisy, Quimper ; 1884, chanoine honoraire ; 1915, prêtre résidant à Saint‐Corentin ; décédé le 3‐01‐1920. Étude : Semaine religieuse de Quimper et Léon, 1920 p. 37‐39.

    En Octobre 1886, transformant et développant le Bulletin de l’Enseignement, créé en 1882 pour combattre les lois Ferry, il fonde la Semaine religieuse et la dirige jusqu'en Mai 1892. Déjà, depuis quelques années, en collaboration avec M. de Penfeuntenyo, curé de la Cathédrale, il entraine vers la Grotte de Lourdes les premiers pèlerins dont le flot pieux, chaque année grossi, ne s'arrêtera que devant les impossibilités créées par la guerre. Il organise les fêtes du couronnement de N. D. du Folgoat et les réceptions dont elles sont l'occasion. Les graves problèmes de l'enseignement chrétien ne peuvent le laisser indifférent : s'il s'agit de fondations d'école, de constitution de sociétés civiles, il offre son nom, les avantages de sa situation indépendante, son temps, ses démarches personnelles et, mieux encore, ses ressources"

     

     Jean Favé (1828-1905) curé de Plouguerneau, chanoine honoraire depuis 1881.

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4b3cbc0506fe8b277a4d36f3b2d414c1.pdf

    Jean-François Belbéoch (1841-1910), supérieur du Petit Séminaire de Pont-Croix, chanoine honoraire en 1883; Sa photo est disponible ici : http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/be2d682df09b6a77a7c9e739d1db80e1.pdf

    Peut-être n°7, lancette D

    Les quatre curés de Brest :

    Émile Fleiter, curé de Notre-Dame du Mont-Carmel, paroisse de Brest : Emile-Alain-Marie Fleiter, 1836-1913... en 1873, curé de N.-D.-du-Carmel à Brest en 1879, chanoine honoraire en 1884, Vicaire général de Mgr Lamarche en 1888, vicaire général capitulaire en 1891, protonotaire apostolique en 1911.

    Noël Arhan (1835-1897), curé de Saint-Martin de Brest de 1882 à 1897, chanoine honoraire en 1888 http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8033740e464aa50ec3f4f9a609bcfa42.pdf

    Joseph-Henri Bellec, curé de la paroisse de Moélan de 1874 à 1880 puis de Saint-Sauveur de Brest de 1880 à 1893

    Hervé Cloarec (1816-1892), chanoine honoraire depuis 1864, archiprêtre de Saint-Louis depuis 1873, "Il devait avoir aussi son rôle dans la fête, puisqu’il prêchera après les vêpres, en langue bretonne" (Kerbiriou)

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1161946d6e4e6fa3d81a79b5e6344d4f.pdf

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    Première  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Première lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Un chanoine du chapitre de Quimper, Première  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Un chanoine du chapitre de Quimper, Première lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Un chanoine du chapitre de Quimper, Première  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Un chanoine du chapitre de Quimper, Première lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Délaissons les chanoines et les sénateurs pour nous intéresser aux bannières représentées ; rien ne permet de les reconnaître précisément, mais elles appartiennent aux grands modèles en vogue : Crucifixion, Vierge, Saint Patron en évêque, Monogramme marial, etc..

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    Première  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Première lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    PASSONS À LA DEUXIÈME LANCETTE.

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    Deuxième  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Deuxième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Deuxième  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Deuxième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    J'identifie le personnage tête nue et en manteau bleu comme étant Mgr du Marhallac'h, protonotaire apostolique, vicaire général de Quimper, en vertu de la description donnée par Kerbiriou  : "revêtu des insignes de sa dignité". Or, le protonotaire apostolique ont comme insignes la croix pectorale (bien visible), la barrette à pompon rouge (plus exactement "à houppe amarante") qui correspond à la tache cramoisi de la main droite, et il porte sur le rochet ou le surplis (en dentelle blanche) et sur la soutane violette une mantelleta violette. C'est ce dernier vêtement qui emporte ma conviction.

    Je n'ai trouvé aucun portrait d'Auguste du Marhallac'h (Quimper1808-Plomelin1891),  cette personnalité singulière, nommée inspecteur des Monuments Historiques qui épousa en 1839 la britannique Mélanie Harrington et eut trois enfants. Il les perd rapidement, ce qui le motive sans-doute pour entrer au séminaire de Quimper, dont il sort prêtre en 1854. C'est précisément en 1888, l'année du Couronnement, qu'il reçut de Léon XIII le titre de protonotaire apostolique, la distinction du plus haut prélat romain après l'évêque.

    Armoiries : d'or à trois pots à eau (ou orceaux) de gueules. Devise : Usque ad aras.

    "Député du Finistère de février à octobre 1871, il démissionne pour devenir, à sa demande, recteur (curé) d'une paroisse rétablie dans l'archipel des Glénan, au large de Fouesnant où les conditions de séjour sont très rudes en hiver. Il y fait bâtir une église sur l'île du Loc'h.

    En 1873, l'évêque de Quimper, Monseigneur Anselme Nouvel de la Flèche le rappelle pour le nommer vicaire général auprès de lui. Il se consacre particulièrement à l'ouverture d'écoles catholiques gérées par les Frères des écoles chrétiennes (80 sont créées dans le Finistère). En 1888, le pape Léon XIII lui confère la dignité de protonotaire apostolique, ce qui lui donne droit au titre de Monseigneur.

    Lors de ses moments de repos, il recevait dans son château du Pérennou (en Plomelin) des personnalités religieuses, et dirigeait la fouille archéologique d'une villa gallo-romaine avec ses thermes du ier siècle découverts dans le parc par son père. Il fut vice-président pendant 17 ans de la Société archéologique du Finistère, dont il enrichit le musée par ses découvertes." (Wikipédia)

     

    Notice sur Mgr du Marhallac'h https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1617d9f95b96e0a6453d5ef48a594318.pdf

    J'ai placé en regard du détail du vitrail le portrait de Mgr Perrier, protonotaire apostolique également.

    http://www.cstjean.qc.ca/public/65ea2bc4-166b-4136-a916-c2b8f639c6aa/bibliotheque/patrimoine/livres_patrimoine/mgr_perrier_web.jpg

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    Mgr du Marhallac'h, protonotaire apostolique, vicaire général de Quimper, comparé, pour sa tenue, à Mgr Perrier.
    Mgr du Marhallac'h, protonotaire apostolique, vicaire général de Quimper, comparé, pour sa tenue, à Mgr Perrier.

    Mgr du Marhallac'h, protonotaire apostolique, vicaire général de Quimper, comparé, pour sa tenue, à Mgr Perrier.

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    J'identifie à l'extrême gauche de la lancette monseigneur Charles-Émile Freppel (1827-1891) évêque d'Angers et député du Finistère.

    C'est lui qui prononça le discours inaugural du Couronnement :

    "L'évêque d'Angers est un orateur prestigieux. Quelle page éloquente va donner à ses soixante mille auditeurs l'intrépide champion de l'Eglise, dont. la parole s'imposait à la Chambre, même aux adversaires les plus passionnés.  Aura-t-il le secret de dire des choses nouvelles après ses admirables panégyriques d'Urbain Il, de Gignion de Montfort et de Jean-Baptiste de la Salle ? Personne n'en doute, car il sait rajeunir ses thèmes. Le pèlerinage cinq fois séculaire du Folgoët lui inspira un discours impérissable, qui a fait connaître au pays tout entier la merveilleuse histoire de l' l'Innocent du Bois, "le sublime ignorant" et les motifs pour lesquels la Mère de Dieu a choisi, pour opérer le miracle du lys, la terre de Léon." (Kerbiriou)

    "Charles-Émile Freppel, né à Obernai (Bas-Rhin) le 1er juin 1827 et mort à Angers le 23 décembre 1891, fut évêque d'Angers et député du Finistère à l'Assemblée nationale. Il est le fondateur de l'Université catholique de l'Ouest. Il fut réélu député du Finistère, le 14 octobre 1885,  Théologien consulteur au Concile Vatican I, il fut nommé le 27 décembre 1869 à l'évêché d'Angers, où il créa une université catholique en 1875.

    Après une première tentative à Paris lors des élections législatives complémentaires du 2 juillet 1871 (sur la liste de l'Union parisienne de la presse), il fut élu député de Brest le 6 juin 1880. Il siégea à droite, dans le groupe monarchiste, et prit une part des plus actives aux débats parlementaires.

    Il s'éleva notamment contre l'instruction laïque et étatique qu'il jugeait « inutile, inefficace, et tendant au socialisme d'État », et combattit le rétablissement du divorce. En 1884, les catholiques du diocèse d'Angers lui offrirent une crosse d'honneur, en témoignage de leur admiration pour le courage et l'éloquence avec lesquels il a constamment défendu les droits de l'Église.

    Il fut réélu député du Finistère, le 14 octobre 1885, et il s'opposa notamment aux poursuites contre le général Boulanger.

    Comme évêque, en 1876, il excommunia le comte de Falloux pour une question d'immeuble d'église. S'il a été cité comme l'une des sources du nationalisme intégral, il était dans les faits foncièrement opposé au nationalisme de son époque.

    Économiste, il fut un défenseur du catholicisme social et influença fortement la rédaction de l'Encyclique sociale Rerum Novarum par le Pape Léon XIII." (Wikipédia)

    Voir sa biographie politique sur le site de l'Assemblée Nationale. 

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    Charles-Émile Freppel, évêque d'Angers  sur le vitrail du Folgoët et en photographie .
    Charles-Émile Freppel, évêque d'Angers  sur le vitrail du Folgoët et en photographie .
    Charles-Émile Freppel, évêque d'Angers  sur le vitrail du Folgoët et en photographie .

    Charles-Émile Freppel, évêque d'Angers sur le vitrail du Folgoët et en photographie .

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    Au total, le vitrail représente cinq évêques (porteurs de mitres) en plus de Mgr Lamarche. Il m'en reste donc quatre à identifier. Or mes sources m'indiquent que sur ce vitrail "Mgr. Bougaud paraît le premier : c’est l’évêque de Laval, l’auteur estimé d’ouvrages de spiritualité, qui ont fait les délices des communautés et de tant d’âmes d’élite dans le monde.  Puis viennent Mgr. Trégaro, évêque de Séez, un Breton et un marin ; Mgr. Bécel, évêque de Vannes, qui a voué sa vie à la gloire de sainte Anne "..." L'Archevêque de Pondichéry et Nos Seigneurs les Evêques de Vannes, d'Angers, de Séez, de Laval, avec Mgr du Marhallac'h revêtu des insignes de sa dignité, sont groupés autour de la statue."  Mgr Edouard Ribault [et non Ribaud], prélat de la Maison du Pape, grand vicaire du Cap Haïtien, était présent mais ne serait pas représenté.

     

    Quel est l'évêque qui se penche avec un air gourmand vers l'oreille de Mgr Freppel ? Mgr Bécel évêque de Vannes ou Mgr Trégaro évêque de Séez ? 

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    Deuxième  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Deuxième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Un coup d'œil sur les bannières de la lancette B.

    On y reconnaît deux bannières du Sacré-Cœur-de-Jésus, et l'Assomption.

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    Deuxième  lancette  de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Deuxième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LA QUATRIÈME LANCETTE.

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    Sept personnages ont ici leur portrait, dont trois évêques et trois chanoines.

     

     

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    Évêques et chanoines de la quatrième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Évêques et chanoines de la quatrième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    L'archevêque de Pondichéry est facile à reconnaître à sa longue barbe : 

    "Mgr. Laouénan, archevêque de Pondichéry et patriarche des Indes, imposant par la distinction de sa personne, la majesté de sa physionomie, que rehausse encore la longue barbe blanche qui le fait ressembler aux vieilles images des saints primitifs." (Semaine religieuse de Quimper)

    https://en.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Jean-Marie_Laou%C3%ABnan

    Mgr. Laouénan, archevêque de Pondichéry et patriarche des Indes, quatrième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889,  baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Mgr. Laouénan, archevêque de Pondichéry et patriarche des Indes, quatrième lancette de la verrière du Couronnement, Émile Hirsch 1889, baie 6 de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    A la cérémonie assistaient, nous le savons, quatre autres évêques, Mgr Bougaud évêque de Laval, Mgr Trégaro évêque de Séez,  et Mgr Jean-Marie Bécel évêque de Vannes.

    Je propose de voir ici au centre Monseigneur Bougaud, évêque de Laval.

     

    Monseigneur Émile Bougaud, évêque de Laval.

    L'article de la Semaine religieuse écrivait : "Les pontifes portent tous les insignes de leur haute dignité. Mgr. Bougaud paraît le premier : c’est l’évêque de Laval, l’auteur estimé d’ouvrages de spiritualité, qui ont fait les délices des communautés et de tant d’âmes d’élite dans le monde. Puis viennent Mgr. Trégaro, évêque de Séez, un Breton et un marin ; ..."

    "Louis Victor Emile Bougaud est né le 26 février 1824 à Dijon, en Côte-d'Or. Evêque de Laval pendant moins d'un an de 1887 à 1888. Il est décédé à Laval le 7 novembre 1888, il est inhumé dans sa Cathédrale. Tout comme son prédécesseur, Mgr Bougaud passa très peu de temps dans son diocèse : 9 mois. Prêtre du diocèse de Dijon, avant d'être nommé au siège de Laval, il fut vicaire général de Mgr Félix Dupanloup, évêque d'Orléans. " (Wikipédia) Source image https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Bougaud#/media/File:Abbe-bougaud.jpg

    Le deuxième portrait date précisément de 1888, date du Couronnement.

    http://www.diocese-laval.fr/se-former-s-informer/archives-actualites/?articlePreview=4344

     

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    Mgr Bougaud, évêque de Laval (?), lancette D de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.
    Mgr Bougaud, évêque de Laval (?), lancette D de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.
    Mgr Bougaud, évêque de Laval (?), lancette D de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Mgr Bougaud, évêque de Laval (?), lancette D de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Je n'ai pas clairement identifié :

    a) Monseigneur François-Marie Trégaro (1824-1897), évêque de Séez  J'ai trouvé son portrait sur le lien http://www.peillac.fr/content/view/173/173/

    Aumônier de Marine de 1852 à 1878, aumônier en chef de la Marine impériale en 1868, il s'opposa violemment à la loi sur la laïcité de Jules Ferry.

    Monseigneur Trégaro évêque de Séez.

    Monseigneur Trégaro évêque de Séez.

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    b) Monseigneur Bécel, évêque de Vannes, malgré un portrait conservé à l'église Saint- Pierre de Beignon, sa paroisse natale. On peut aussi observer la statue de marbre de son tombeau dans la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale de Vannes, ou bien la photographie en pied prise après 1861 disponible sur le site du Musée d'Orsay.

     

    "Jean-Marie Bécel (Beignon le 1er août 1825, mort à Vannes le 6 novembre 1897), est un ecclésiastique qui fut évêque de Vannes de 1866 à 1897.

    Jean-Marie Bécel originaire du département du Morbihan est le fils de modestes cultivateurs. Il fait ses études au petit puis au grand séminaire d'Auray. Vicaire de l'église de la Sainte-Trinité de Paris, il est un moment précepteur de l'héritier de la famille Saint-Bris à Tours avant de devenir curé archiprêtre de la cathédrale Saint-Pierre de Vannes. Il se fait apprécier d'une cousine de l'empereur Napoléon III la princesse Élisa Napoléone Baciocchi qui possède une résidence à Colpo et son « gallicanisme impérial » lui permet d'être nommé par décret évêque de Vannes début 1866. Il est confirmé le 22 juin. Pendant son long épiscopat de près de 32 ans il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 13 août 1867 et reçoit le pallium à titre personnel le 14 juillet 1871. Il fait également restaurer la basilique Sainte-Anne d'Auray. Il meurt à Vannes en 1897." (Wikipédia)

     

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    Monseigneur Bécel,évêque de Vannes.

    Monseigneur Bécel,évêque de Vannes.

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    Les bannières de la quatrième lancette.

    Les bannières de la quatrième lancette  de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Les bannières de la quatrième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LA CINQUIÈME LANCETTE.

    On y trouve huit portraits : ceux de deux chanoines, de deux ou trois laïcs, d'un clerc en calotte blanche, d'un breton porteur de bannière, et celui d'une femme en costume.

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    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    "Quatre vingt processions sont arrivées. Les « trésors » des églises ont sorti ce qu’ils contiennent de plus précieux : des croix de grand style, riches par les dimensions, par l’abondance des métaux rares, par l’ornementation des dorures ; des bannières aux fins dessins, aux somptueuses broderies. On admire la pittoresque polychromie des costumes, où se remarquent les coiffes étranges et les châles écossais du groupe nombreux des femmes de Plougastel ; la gracieuse coiffure à brides des Ouessantines à la longue chevelure, qui ont affronté les flots agités du Fromveur et du goulet de Brest.

    Deux cents paroisses sont représentées. Cinq cents pèlerins de Saint-Pabu ont parcouru sept lieues et demie derrière leur croix et leur bannière : beaucoup sont venus à jeun, afin de pouvoir communier, et cette paroisse n’était pas une exception.

    Le long cortège s’ébranle. Six cents prêtres défilent, précédés de la bannière de Saint-Corentin de Quimper, représentant ici l'Eglise-mère du diocèse, et de la croix de l’évêque. Quatre chanoines portent un brancard garni de soieries et surmonté d’un coussin de satin blanc : sur ce coussin reposent les deux couronnes d’or, avec leur parure de pierres précieuses. Précédant les évêques, s’avancent Mgr. Ribaud, prélat de la Maison du Pape, grand vicaire du Cap Haïtien et Mgr. du Marhallac'h, protonotaire apostolique, vicaire général de Quimper." (Kerbiriou)

     

    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. VII. Les vitraux du XIXe siècle : le vitrail du Couronnement.

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    On notera que cette femme porte autour de son cou le scapulaire.

    Sur le scapulaire (remis par la Vierge à Simon Stock), voir le vitrail du Folgoët, ou mieux :

    http://www.lavieb-aile.com/article-notre-dame-de-carmes-a-neulliac-et-le-scapulaire-109795239.html

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    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La femme agenouillée tenant un foulard vert a été identifiée .

    Selon Maunoir de Maussol, il s'agit de son aïeule Geneviève Blanchet de La Sablière : il m'écrit :

    "J'ignore la raison de sa présence sur ce vitrail si ce n'est peut-être le fait qu'elle ait été une donatrice.

    Geneviève Blanchet de La Sablière n'a jamais été mariée et était propriétaire par sa mère (Hermine de Kerret) du château de Lanniron à Quimper.

    Elle a ensuite transmis cette propriété à sa nièce Françoise Hersart de la Villemarqué qui a épousé Abel de Massol mon arrière-grand-père.

    Voici une photo de nos archives familiales qui m'a mis sur la piste. "

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    copyright Maunoir de Massol

     

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    Voir :

    https://man8rove.com/fr/profile/n6hx4rkl-marie-blanchet-de-la-sabliere

    Hermine de Kerret et son mari possédait aussi le manoir de Boutiguery à Goeusnac, égaleùent sur la rive de l'Odet.

    http://kastell29.blogspot.com/2016/05/manoir-de-boutiguery.html

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    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Cinquième lancette de la baie du Couronnement, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LA ROSACE.

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    "En réseau, le lys est présent dans les 12 principaux lobes de la rosace, les armes du saint Père figurent au centre de celle-ci, entourés de celles des prélats présents à la cérémonie. Dans les écoinçons sont représentées les armes des chapitres de Quimper et de Léon, l'hermine de Bretagne et la devise de la duchesse Anne. Une dimension nouvelle est ainsi donnée au pèlerinage." Dantec

     

    "La rosace qui domine le sujet ne le cède en rien comme architecture aux plus belles rosaces connues. Sa coloration est d'une grande richesse, elle vient merveilleusement rayonner au sommet de la verrière. Son programme décoratif est le symbolisme d'une part et les souvenirs historiques de l'autre. C'est tout d'abord le lis, emblème de Marie Immaculée, qui domine dans tes douze principaux lobes de la rosace; il figure, au milieu des rinceaux multicolores qui l'entourent de leurs brillants ramages; L' Ave Maria que Salaün aimait chanter se retrouve dans ces mêmes panneaux, inscrit sur un philactère dont les enroulements répétés forment une couronne de louanges à la Reine du Ciel. Au centre, dans la rosace du milieu, les armes du Saint-Père, entourées des armes des prélats présents à la cérémonie. Aux deux côtés, sur les écoinçons qui relient la rosace à la partie rectangulaire du vitrail, sont placées les armes des Chapitres de Quimper et de Léon. Enfin, dans les festons de granit qui encadrent la rosace et en forment les derniers panneaux, on retrouve l'hermine de Bretagne avec la devise de la duchesse Anne : A ma vie." (Semaine religieuse 1889)

     

    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Autour des armes du pape Léon X placées au centre, sont disposées les armoiries des évêques présents : 

    — Au centre : Léon XIII D'azur au cyprès de sinople planté sur une plaine de même accompagné au francs quartier d'une comète d'or et en pointe de deux fleurs de lys d'argent, à la fasce d'argent brochant sur le tout

    En haut à gauche : Cardinal PlaceCoupé au premier parti d'azur à la Vierge de Notre-Dame de la Garde, couronnée et portant l'Enfant Jésus, le tout d'argent, et de gueules à l'agneau pascal des catacombes, au nimbe crucifère et portant une croix avec banderole, le tout d'argent; au second d'or, au château fort ou place d'armes de sable maçonné d'argent, ouvert et ajouré du champ; brochant sur le tout, une fasce d'hermines en divise.

    — En haut à droite : Mgr Lamarche, évêque de Quimper d’azur à la croix d’or – au chef d’hermines.

    — à partir de là, dans le sens horaire : Mgr Laouénan, évêque de PondichéryEcartelé : au 1 d'azur à 3 oiseaux contournés d'argent ou d'or en pal ; au 2 d'argent au monogramme des M. E. de gueules; au 3 d'argent à un monde d'or (?) posé sur un roc(?) du même et sommé d'une croix de sable ; au 4 d'azur à l'agneau pascal couché d'argent. — Couronne ducale.

    Mgr Bécel, évêque de Vannes : d'hermines à la croix d'azur.

    Mgr Trégaro évêque de SéezD'azur à la bande d'argent chargée de 3 mouchetures d'hermine (Bretagne) accompagnée d'une étoile d'or en chef (devise du prélat) et d'une ancre d'argent en pointe (souvenir de la Marine). Devise : Stella Maris spes mea

    Mgr du Marhallac'h, protonotaire apostolique : d'or à trois orceaux de gueules

    Mgr Bougaud, évêque de Laval D'azur au Sacré Cœur d'or surmonté d'une croix haute, sommé d'une couronne et accosté de deux palmes d'or posées en rinceau

    Mgr Freppel, évêque d'Angers : d'azur à l'abeille d'or

     

     

     

    Cœur de la Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Cœur de la Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La devise des ducs de Bretagne A MA VIE inscrite sur un phylactère enroulé, traversé par une hermine passante colletée portant l'écharpe.

    Voir : http://www.lavieb-aile.com/2017/04/la-collegiale-notre-dame-du-folgoet.iv.les-emblemes-devises-et-marques-des-ducs-de-bretagne-1423-1505.html

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    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Petite énigme.

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    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Rosace de la baie 6, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    SOURCES ET LIENS.

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    — ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

     

    — COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

    https://books.google.fr/books?id=4udhAAAAcAAJ&dq=Dessins,+histoire+et+description+de+l%E2%80%99%C3%A9glise+de+Notre-Dame+du+Folg%C3%ABt&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

     

    DANTEC (Dominique), 1986, La basilique de Notre-Dame-du-Folgoët : un programme classique de vitraux au XIXe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1986  Volume 93  Numéro 4  pp. 405-410

    http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_4_3237

    — GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

    — GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrès archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

    https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

    — JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

     

    — KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

     

    — LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

     

    — MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

    https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — PENNEC (R.P. Cyrille), 1634, réimpr. 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes, Vatar imp. 58 p. 

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

     

    — INFOBRETAGNE :

    http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

    http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

    — LES AMIS DU FOLGOËT.

    http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

    — monumentshistoriques.free.fr

    http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

     

    — Semaine Religieuse de Quimper 1889

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_semaines-religieuses/SRQL_1889.pdf

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    Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
    6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 21:15

    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët VI : les crossettes du Doyenné (ou Presbytère).

     

    Sur le Folgoët, voir :

    Sur les crossettes, voir :

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    Juste en face de la Collégiale du Folgoët, et à coté du Musée, s'élève la belle façade du Doyenné, qui fut restauré au XIXe pour être transformé en presbytère jusqu'à très récemment. 

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    LE DOYENNÉ DU FOLGOËT.

    Le Folgoët a été érigé en collégiale par le duc Jean V le 10 juillet 1422 ; or, une collégiale est une église qui possédait un chapitre, bien qu’elle ne fût pas dans la ville épiscopale. Et les chanoines de ce chapitre sont sous l'autorité du Doyen.  Le Doyenné est l'habitation de ce doyen ( le terme peut désigner aussi le territoire soumis à son autorité ; voir "le doyenné de Lesneven") .

     Le chapitre du Folgoët comptait à sa fondation quatre des chanoines-chapelains ; le doyen (nommé en 1427) était Jean de Kergoal. Le doyen exerçait sa souveraineté sur les habitants, les hôteliers, les aubergistes ; il avait puissance entière de justice et de police sur ces derniers, ainsi que sur les étrangers, les voyageurs et les pèlerins. Le sous-doyen remplissait les mêmes fonctions, en l’absence du doyen. 

     A  l' apogée de la Collégiale,  le clergé y comptait un doyen, un sous-doyen ou vice-gérant, trois prébendiers, un pénitencier, un théologal, un prédicateur, un grand chantre, un maître de psallette, un sacristain, un organiste, un trésorier, tous chanoines. Après ces dignités venaient les grands et petits choristes, les chantres et les bedeaux. Le doyen et les chanoines étaient nommés par le duc, du temps des ducs ; par le roi, du temps des rois. Les prébendiers, au contraire, recevaient leurs lettres de provisions, donc leur nomination, des fondateurs de prébendes.

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    Par les bénéfices ecclésiastiques qu'elle générait, la situation de doyen du Folgoët était assez estimée et par conséquent recherchée. En 1665, Le doyenné de Folgoet valait "en argent porté, toutes charges payées, quatre mil livres de ferme, bénéfice simple possédé par le sieur neveu du Sr de Cohon, évesque de Nismes". 

    Les principaux doyens du Folgoët furent :

     

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    • 1422. Jean de Kergoal, dune famille distinguée de Guissény, chef des quatre chapelains établis au Folgoët, lors de son érection en église collégiale, par Jean V, le 10 Juillet 1422. 
    • 1433. Geoffroy de Kerguen, doyen des chanoines.
    • 1472. Guy de Lesquelen, doyen de la collégiale.
    • 1508-1519. Gabriel Gouzillon, doyen, mourut en 1519.
    • 1528. Prigent Kerlezroux, doyen.
    • 1531. Gabriel Gouzillon, trésorier, chanoine doyen
    •  1535-1542. François du Fou, doyen. 1544.
    • Jean de Gouzillon, doyen. 1548-1564.
    • Jean Postel, pourvu en régale du doyenné, en 1548, aumônier d'Henri II.
    • 1591-1599. Alain de Poulpry, Sr de Lanvengat. conseiller en la Cour du Parlement de ce pays, chanoine et grand archidiacre de Léon, doyen du doyenné de l'église collégiale du Folgoët; le 8 Mars 1591, fonda deux nouveaux chanoines et un troisième en 1599, année de sa mort.
    • 1629-1650. Robert Cupif, nommé doyen en 1629; le ll Juillet 1635, il fournit aveu au Roi de sa collégiale, y prenait les titres de « prêtre grand archidiacre, chanoine official et vicaire général de Cornouaille, prieur commandataire de Lochrist, doyen et gouverneur du Folgoët; en 1625, fut reçu avocat et substitut du procureur général et du Parlement de Rennes ; quitta le doyenné du Folgoët en 1650 ; mourut à Dol en 1660.

    Dès 1682 le doyenné du Folgoët avait été supprimé et donné aux Jésuites qui l'attachèrent au séminaire d'aumôniers de la marine qu'ils possédaient à Brest. Après l'incendie de 1708 ils se contentèrent de faire dire des messes par trois ou quatre recollets.

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    Le Doyenné est décrit ainsi :

    "Le premier doyen, dom Jean de Kergoal fit élever les bâtiments du doyenné et l'hôtel des pèlerins, appelé l'hôtel de la reine Anne depuis son passage en 1505. Cet hôtel sert aujourd'hui de presbytère. Par lettres patentes du duc Jean V datées du 7 décembre 1432,  cette maison était franche de toutes impositions, parce que les doyens devaient y tenir une hôtellerie pour y recevoir, nourrir et loger les pèlerins." (Guillermit 1922 / Coëtlogon 1851)

    « Elle se compose d'un corps-de-logis dont les fenêtres du premier étage sont en accolade et à croisées de pierre. Celles du comble, surmontées d'un fronton aigu garni de crochets ou bouquets de feuillage, ont des monstres sculptés sur les impostes. Les fenêtres du rez-de-chaussée sont simplement garnies de meneaux. L'archivolte de la porte principale est garnie de crochets ; la fenêtre de droite est surmontée des armes de Kergoal : d'azur à une main gantée d'argent mouvant du côté senestre, et supportant un épervier aussi d'argent. Ce bâtiment est flanqué, à gauche, d'une tour hexagonale unie à une tourelle ronde en cul-de-lampe ; à droite d'une tourelle carrée de construction récente, contrastant assez fortement avec l'élégance du reste. Dans la tourelle de gauche se trouve un très bel escalier en spirale, en belles pierres de taille, qui conduit à une chambre ronde. Suivant le Père Cyrille, tous les ducs de Bretagne depuis Jean IV ont honoré ces lieux de leur présence ; mais les voyages de Jean V et d'Anne au Folgoat sont les mieux constatés ». (De Courcy : description de l'église collégiale du Folgoat 1863).

     

    La fourchette de datation de ce Doyenné va donc de 1427 (date de nomination du premier doyen) à 1432 (date de la franchise d'imposition). 

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    Façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

     

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    Façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    LES LUCARNES ET LEURS CROSSETTES.

    Ces auteurs vous ont fait visiter le bâtiment. Il me revient de vous transporter près des combles, pour admirer les crossettes figurées qui ornent, en pierre d'amortissement, le gable des deux lucarnes. J'ignore si elles ont déjà fait l'objet d'une description, si leur datation dans la première moitié du XVe siècle est confirmée, si elles ont été attribuées à un atelier de sculpture (et notamment à l'Atelier ducal du Folgoët), mais elles se placent, par leur sujet et par leur style, dans une continuité avec les autres crossettes des bâtiments civils et religieux du XVIe siècle en Basse-Bretagne, ou même à leur origine.

     

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    I. LA LUCARNE GAUCHE.

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    Lucarne gauche, façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lucarne gauche, façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La crossette de gauche : un acrobate.

    Cet homme jeune, coiffé d'un bonnet sur de longs cheveux bouclés, adopte la posture acrobatique cambrée, les genoux fléchis et les talons ramenés vers la fesse. Dans un geste peu physiologique, le bras droit vient se saisir du genou pour étendre la hanche. 

    Il est vêtu d'un pourpoint à manches plissées, de chausses, de chaussures soigneusement sculptées ; un phylactère, jadis peint sans-doute d'une inscription, est enroulée devant son ventre. Un dessin carré orne son plastron.

    Le motif de l'acrobate, déjà fréquent sur les modillons de l'art roman se retrouve fréquemment dans les églises et chapelles du XVIe siècle :

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    — à Dirinon

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    — à Dirinon : 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Acrobate, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Acrobate, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    A la base de la crossette, est sculptée une hermine passante, colletée,  tenant dans sa gueule une banderole enroulée autour de baguettes. C'est là un emblème des ducs de Bretagne 

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    Hermine, base de la  crossette gauche de la lucarne gauche, façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Hermine, base de la crossette gauche de la lucarne gauche, façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Acrobate, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Acrobate, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La crossette de droite : un dragon ailé.

    Il a  les babines retroussées sur des dents auxquelles il ne ferait pas bon de se frotter, des naseaux dilatés, des yeux proéminents, des  oreilles larges et arrondies, un corps écailleux, une aile aux pennes en éventail, une queue de serpent contorsionnée sur elle-même et dont l'extrémité répète en réduction la tête de la bête. Sa langue, si c'est bien elle, s'étale en deux pointes devant sa gorge. Ses pattes crochues (tous ces dragons n'en disposent que d'une seule paire) s'appuient sur le bord vertical du piédestal. 

    Je ne suis pas parvenu à identifier le motif sculpté dans l'angle gauche, mais il est sans-doute important, s'il répond à l'hermine précédente.

    Ce type de dragon ailé se retrouve aussi sur les crossettes de Pencran, de Dirinon, de Landivisiau, etc...

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    Dragon ailé, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Dragon ailé, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Dragon ailé, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Dragon ailé, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Dragon ailé, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Dragon ailé, crossette de la lucarne gauche , façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    II. LA LUCARNE DROITE.

    La lucarne coiffe une fenêtre à meneaux sommée d'une accolade, et  encadrée de deux belles colonnes engagées à motifs taillées en losanges ou pointes de diamant. Ses crossettes sont deux dragons ailés. 

    Partie droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Partie droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La crossette de gauche. Dragon ailé.

    Il a comme le précédent une gueule ouverte aux crocs pointus, des naseaux dilatés, des yeux proéminents, des  oreilles larges et pointues, un corps écailleux, une aile losangique et nervurée, une queue de serpent contorsionnée sur elle-même et dont l'extrémité forme une gueule de serpent. Sa particularité repose dans sa langue, pendue hors de la bouche, bifide, et tenue par les pattes antérieures. 

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    Dragon ailé, crossette de gauche, lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.
    Dragon ailé, crossette de gauche, lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Dragon ailé, crossette de gauche, lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Dragon ailé, crossette de gauche, lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Dragon ailé, crossette de gauche, lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La crossette de droite. Dragon ailé à queue de serpent.

    Il a comme le précédent une gueule ouverte aux crocs pointus, des naseaux dilatés, des yeux proéminents, des  oreilles larges et pointues, un corps écailleux, une aile losangique et nervurée, une queue de serpent contorsionnée sur elle-même et dont l'extrémité forme une gueule de serpent. Les pattes repliées vers l'arrière prennent appui sur le mur.

     

    Dragon ailé, crossette de droite, lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Dragon ailé, crossette de droite, lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Le fleuron de la lucarne : un musicien joueur d'instrument à vent.

    Le fleuron sommital du gable à crochet est transformé en un musicien assis sur un banc délimité par les deux pétales latéraux. Il est coiffé d'un chapeau rond (sur des cheveux coupés mi-court, à la Charles VIII), est vêtu d'une veste sur des hauts de chausse, et il joue d'une flûte évasée mais sans pavillon : je laisse les organologistes débattre de son nom.

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    Joueur de flûte, kersanton, XVe siècle,  sommet de la lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Joueur de flûte, kersanton, XVe siècle, sommet de la lucarne droite de la façade nord du Doyenné du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    III. QUELQUES SCULPTURES PLACÉES DEVANT LE DOYENNÉ.

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    Armoiries Rohan / Léon entourées d'épis.

    Armoiries Rohan / Léon entourées d'épis.

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët VI : les crossettes du Doyenné.
    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët VI : les crossettes du Doyenné.

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    SOURCES ET LIENS.

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    — ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

    — COATIVY (Yves) 2006, La monnaie des ducs de Bretagne. Presses Universitaires de Rennes.

    http://books.openedition.org/pur/25404

     

    — COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

    https://books.google.fr/books?id=4udhAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

    — COUFFON (René),  1948, « À quelle époque convient-il de dater l’église actuelle de Notre-Dame du Folgoët ? », Nouvelle revue de Bretagne, 5, 1948.

    — COURCY   Notice sur Notre-Dame du Folgoët, par Pol et Henri de Courcy. ln-12. Saint- Brieuc, Prud'homme; 1860

    DANTEC (Dominique), 1986, La basilique de Notre-Dame-du-Folgoët : un programme classique de vitraux au XIXe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1986  Volume 93  Numéro 4  pp. 405-410

    http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_4_3237

    FABRE (Martine) 2006. La symbolique des Du Chastel d’après les sceaux et les armoriaux.. Yves Coativy. Actes du colloque, Juin 2004, Trémazan, France. Centre de Recherche Bretonne et Celtique / Association SOS Château de Trémazan, pp.141-160, 2006.

    https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00480136/document

    — GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

     

    — GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrés archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

    https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

    — JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

    — JONES (Michael ) , 2010, Les comptes d’Auffroy Guinot, trésorier et receveur général de Bretagne, 1430-1436. Édition et commentaire , Journal des savants  Année 2010  Volume 1  Numéro 1  pp. 17-109

    http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_2010_num_1_1_5900

    — KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

    — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 95-100.

    — LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

    — LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France . Brest, 1898, p. 218-236.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f290.item

    — MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

    https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — PENNEC (Cyrille), 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

    — THOMAS (chanoine A.M) , 1901, Le duc de Bretagne et le Folgoat; in A.Le Grand, La vie des saincts

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

    — INFOBRETAGNE :

    http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

    http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

    — LES AMIS DU FOLGOËT.

    http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

    — monumentshistoriques.free.fr

    http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

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    Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
    29 avril 2017 6 29 /04 /avril /2017 21:56

    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. V. Les statues de kersanton (1423-1433) par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509), par l'atelier des Prigent (1527-1577), ou par Roland Doré (1618-1663).

     

    Sur le Folgoët, voir :

     

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    La Collégiale du Folgoët permet, tel un exceptionnel musée ouvert à tous, de découvrir  trois des plus grands ateliers de sculpture bretonne du XVe au XVIIe siècle, travaillant un matériau d'élection, la pierre de kersanton. 

    L'auteur de référence est ici Emmanuelle le Seac'h, et je ferai des emprunts de citation à Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne p.76 à 81.

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    LES STATUES DE L'EXTÉRIEUR.

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    I. LA FAÇADE OCCIDENTALE.

    1°) Saint-Michel archange terrassant le dragon à gauche du portail occidental. Kersanton, Atelier du Folgoët,  1423-1433

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    Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vue générale.

    "L'archange est placé sur une console feuillagée à gauche du portail. Revêtu de son armure, les jambières serrées sur les tibias, il est en équilibre sur le dragon, à la gueule plissée et aux naseaux  dilatés et dont la queue s'enroule entre les pattes. De son bras valide  muni d'un gantelet, saint Michel appuie sur son bouclier qui lui bloque la tête. Dans la lutte, il réussit à garder son manteau drapé sur l'épaule droite et conserve un visage impassible." (E. Le Seac'h)

    Note : on distingue, derrière la tête du saint, la plaque portant l'inscription gothique de 1423 décrite dans mon article IV.

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    Saint Michel terrassant le dragon, (kersanton, Atelier du Folgoët,  1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Michel terrassant le dragon, (kersanton, Atelier du Folgoët, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vue du coté droit .

    Le bras droit a été descellé au niveau de l'épaule, mais on imagine qu'il s'élevait et tenait la hampe de la lance dont l'extrémité pénétrait dans la gueule du dragon.

    La queue, selon un mode très fréquent chez cet animal, se termine en tête de serpent : elle est ainsi dotée d'une force autonome et, loin de s'avouer vaincue, elle tente encore d' atteindre de son venin son adversaire. La leçon qui se dégage est que le combat contre les forces du Mal se poursuit encore. Le dragon est terrassé mais non exterminé. C'est le même motif que l'on retrouve dans les Arbres de Jessé sculptés et les Vierges à la Démone, celle-ci, sous le pied de la Nouvelle Ève,  brandissant dans son poing crochu la pomme du Péché. Cf plus loin.

    Voir aussi le dragon des crossettes de Landivisiau, ou de Guipavas, ou de Pencran.

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    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Statue de saint Michel vue de gauche.

    L'écu portait des armoiries qui ont été martelées.

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    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    "Ici aussi on reconnaît la main du premier Maître du Folgoët qui trace le nez dans la continuité parfaite du philtrum  puis de la fossette mentonnière. Les yeux sont dessinés en amande  et accentués par un croissant pour la paupière supérieure. La ligne des sourcils est symbolisée par un petit arc entre le front et cette paupière. Les cheveux, en mèches séparées et bouclées, sont copiés des angelots du tombeau de Gatien de Monceaux  à Quimper" (E. Le Seac'h)

    Voir, à propos de ces angelots et de ce tombeau, l'article sur l'Autel des Anges. On reconnaîtra aussi l'amict dont le rabat forme un W ou oméga minuscule, caractéristique de cet Atelier.

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    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Michel terrassant le dragon, (Atelier du Folgoët, kersanton, 1423-1433), Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    1°) suite. Le tympan du porche occidental.

    Du porche ouest ruiné après l'incendie de 1708 ne subsiste que le tympan dont les sculptures sont très abîmées. L'intrados de l'arc représente de gauche à droite la Nativité, l'Adoration des Mages et l'Annonce aux Bergers.

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    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    La Nativité.

    Voir mes articles sur le thème de la "Vierge couchée".

     

    Comparer aussi ce tympan avec celui du porche sud de La Martyre, par le même atelier du Folgoët (image lavieb-aile), et voir mon article sur ce porche :

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    Ici, saint Joseph, barbu, tête coiffée d'un bonnet, s'appuyant sur une canne, est accroupi au chevet de son épouse et tient le gland de l'oreiller du lit. Sur ce lit repose Marie, représentée juste après qu'elle ait donnée naissance à son Fils : il s'agit de la figure nommée "Vierge en gésine sur son lit d'accouchée" ou Maria im Wochenbett. Elle est tournée sur le coté droit et en appui maladroit sur le coude, alors qu'elle tient l'Enfant assis sur son ventre. Au dessus d'elle, l'âne et le bœuf sortent la tête d'une sorte de lucarne ronde.

    L'Enfant est tourné vers le premier mage, Melchior, qui se penche, ôte sa couronne de la main droite et présente une cassette pleine d'or.

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    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    L'Adoration des Mages.

    Derrière Melchior, Balthasar, imberbe, coiffé d'une toque, et vêtu d'une riche pelisse, tend l'index vers l'étoile à cinq branches (visible à l'aplomb de Jésus) qui les a guidé. Il tient un calice rempli de myrrhe. 

    C'est le personnage le mieux conservé et nous pouvons découvrir certains détails : une chaîne aux maillons rectangulaire est passée en bandoulière ; cinq grelots ou clochettes y sont suspendues. La tunique est plissée, courte, aux manches évasées, mais roulée à gauche sur le poignet.

    A droite, on imagine plutôt qu'on ne distingue Gaspard offrant l'encens.

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    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Le mage Balthasar, tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Le mage Balthasar, tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    L'Annonce aux bergers.

    Sur le phylactère, seul reste lisible le mot EST, final de PUER NATUS EST, "un enfant est né".

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    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Tympan du porche occidental, kersanton, Atelier du Folgoët, (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    2°) Le groupe de Saint Yves entre le Pauvre et le Riche. Kersanton, Bastien Prigent  (1527-1577). 

    Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    En  longeant par la droite la façade ouest jusqu'à l'angle sud-ouest de l'édifice, nous découvrons successivement  trois statues qui composent un ensemble, actuellement un peu dispersé, celui du groupe de Saint Yves entre le Riche et le Pauvre. Et nous faisons un saut d'un siècle environ avec la statue de saint Michel, pour découvrir le talent de deux sculpteurs de Landerneau, Bastien Prigent et son frère Henri (1527-1577) 

    Les trois statues sont de Bastien Prigent, le plus habile des deux. "Les visages aux formes rectangulaires et aux yeux en amande sont de toute beauté." (E. Le Seac'h p. 165)

    Sur cet atelier, voir :

     

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    Le groupe provient en fait de l'ancienne chapelle de Guicquelleau, ou de celle du château de Lesneven. Il a servi de modèle pour le groupe de La Roche-Maurice.

    Sur saint Yves entre le Riche et le Pauvre, voir :

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    Groupe de saint Yves : saint Yves. Kersanton,  Bastien  Prigent (1527-1577) .

    La première statue, qui occupe le contrefort droit du portail ouest, est celle de saint Yves, qui perd ainsi sa position centrale entre les deux plaideurs.

    "Saint Yves est un saint très vénéré en Bretagne : on trouve sa statue clans la plupart églises. Il naquit à Tréguier en 1455. Après avoir étudié"les lettres, ·la théologie et le droit pendant quatorze ans, il se fit avocat. Il aimait à défendre la cause des petits et des pauvres devant les tribunaux, et il avait un tel souci de l'honnêteté, qu'on disait de lui : Sanctus Yvo, advocatus et non latro, res miranda populo : Saint Yves était avocat et point voleur, chose inouïe pour le peuple. Il évangélisa les campagnes du Trégor, prêchant toujours la justice et le droit et accomplissant de nombreux miracles. . Il est représenté ici vêtu d'un surplis à larges manches. Il est coiffé d'un bonnet carré recouvert par le capuce d'un camail qu'il porte sur les épaules. Remarquez l'élégance et la finesse du cul-de-lampe et du dais de cette niche." (Guiilermit)

    "Le saint, vêtu d'une robe longue, la cotte, recouverte d'un surcot à longues manches , déroule un parchemin de la main droite. Sa tête est recouverte d'un capuchon, prolongement d'un camail qui recouvre ses épaules. " (Le Seac'h p.165)

    Cette vêture perdure jusqu'au XVIIe siècle  ( Y-P. Castel).

    http://books.openedition.org/pur/22411?lang=fr

     

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    Groupe de saint Yves : saint Yves. Kersanton,  Bastien  Prigent (1527-1577) . Contrefort droit du Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Groupe de saint Yves : saint Yves. Kersanton,  Bastien  Prigent (1527-1577) . Contrefort droit du Porche occidental de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Groupe de saint Yves : Le Riche, kersanton,  Bastien Prigent (Landerneau 1527-1577) . Angle sud-ouest. 

    "Il lève la main droite tout en s'accrochant à son escarcelle. Son habillement est recherché : un pourpoint long avec un col cassé est ceinturé à la taille. Un long manteau ouvert se termine en plis enroulés. La tenue est complétée par un grand chapeau au bord conique décoré d'une broche ronde. " (Le Seac'h p. 165)

    Si on se réfère à d'autres œuvres, on peut penser que la main droite tient une pièce d'or, argument juridique qui prime sur tout autre argument pour la justice courante. Mais pas avec saint Yves. Certains auteurs (Guillermit) voit dans cette main une bourse.

     

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    Groupe de saint Yves : Le Riche. Kersanton, Bastien  Prigent (1527-1577) .  Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Groupe de saint Yves : Le Riche. Kersanton, Bastien  Prigent (1527-1577) . Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Groupe de saint Yves : Le Pauvre. Kersanton, atelier de Bastien et Henri Prigent (1527-1577) . Contrefort sud de l'angle sud-ouest.

    "Le pauvre est sur l'autre contrefort de l'angle. Il est souvent appelé aussi Salaün ar Foll selon la légende du fou bienheureux [honoré ici]. Il est simplement vêtu ici d'une souquenille de paysan et les jambes gainées de houseaux, le pied gauche nu. Deux refouillement plus profonds de la pierre sur son coté droit simulent un trou dans ses haillons ainsi qu'au coude. Il marche avec un long bâton et tient son chapeau rond des deux mains. Il lève légèrement la tête probablement vers saint Yves qu'il devait regarder lorsque les statues étaient regroupées " (Le Seac'h p. 165)

    Il faut décrire aussi le sac replié autour de l'avant-bras droit et qui contient ses placets : c'est celui que tient le Pauvre de  la gravure des Grandes Croniques de Bretaigne d'Alain Bouchard (1514) Source : http://fonds-saintyves.fr/Les-representations-de-saint-Yves

    Sur la gravure, le sac porte l'étiquette "contenant le nom du demandeur, du défenseur, du Procureur, etc" (Dict. Académie Française 1694) ce qui l'apparente à un sac à procès.

    Le poids et le volume de ce sac s'oppose  avec dérision à la pièce de monnaie du Riche. 

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    Groupe de saint Yves : Le Pauvre. Kersanton,  Bastien  Prigent (1527-1577) .  Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Groupe de saint Yves : Le Pauvre. Kersanton,  Bastien  Prigent (1527-1577) . Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     L'angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    L'angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     L'angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    L'angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    3°) Saint Éloi.

    "Entre ces deux statues, dans un renfoncement, nous apercevons celle de saint Eloi, le patron attitré de la race chevaline. Il est naturel qu'il figure dans cette galerie, car les foires de chevaux du Folgoët sont renommées de longue date. Dans les proches environs, à Ploudaniel, le saint a sa chapelle avec son pardon de chevaux fameux dans la région."

    Les tenailles et le fer à cheval du support sont les attributs du saint patron des forgerons. Il est représenté en saint évêque, portant la mitre, bénissant de la main droite et tenant une crosse épiscopale (brisée) de la main gauche.

    E. Le Seac'h ne précise pas quel est l'auteur de cette statue. Elle n'est pas très éloignée de la statue en kersanton de saint Eloi à la chapelle de Locmaria-Lan à Plabennec, attribuée à Bastien Prigent. Mais la chevelure de la tête (recollée) est compacte, crêpée, et non méchée, et les yeux en amande sont ourlés. Le saint porte une aube tombant sur le sol, une tunique fendue sur les cotés, et une chasuble à capuchon.

    Voir ici :

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     Saint Éloi, Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Éloi, Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     Saint Éloi, Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Éloi, Angle sud-ouest de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    LA FAÇADE SUD. 

     

    Après avoir contourné l'angle qui sépare la façade principale de la façade du midi,  nous nous trouvons devant une série d'admirables contreforts agrémentés de niches et de pinacles élancés. Certaines niches sont vides, d'autres sont occupées par des statues.

    4°) Statue de saint François d'Assise.

    "Plus à gauche, dans la niche d'un contrefort, Saint François d'Assise, reconnaissable au costume des religieux de son ordre : la robe de bure, le cordon à nœuds, et surtout à la plaie du côté que le sculpteur a naïvement figurée pour rappeler les stigmates." (Guillermit)

    Le costume est franciscain, la posture des bras est bien celle de François d'Assise montrant ses stigmates, mais la tête (recollée) semble être féminine, avec un front épilé et le bas du visage arrondi. Mais le front est ridé, et ce qui me semblait un voile est la capuche de l'habit de bure. Je me laisse convertir à la proposition de Guillermit.
     

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    Statue de saint François d'Assise, angle sud du contrefort sud-ouest, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Statue de saint François d'Assise, angle sud du contrefort sud-ouest, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Statue de saint François d'Assise, angle sud du contrefort sud-ouest, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Statue de saint François d'Assise, angle sud du contrefort sud-ouest, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    L'encadrement de la première baie de la façade sud.

    La baie est encadrée par deux statues de Christ aux liens occupant les consoles sous les dais, dont la première paraît manifestement trop large et la seconde manifestement trop petite, témoignant des réagencements successifs.

    "Sur les piédestaux de la façade méridionale, on a placé des statues qui ne leur étaient pas destinées.  Elles ont été recueillies pieusement par un recteur du Folgoat qui les a trouvées soit dans des chapelles en ruines, soit enfouies en terre ou abandonnées dans quelque coin, et les a placées sur ces supports pour les sauver de la destruction. De chaque côté de la fenêtre, à votre gauche, deux statues de Jésus flagellé : le Christ a les mains liées, la tête couronnée d'épines, le visage douloureux ; l'une des statues est encore recouverte de peintures. " (Guillermit)

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    Deux statues de Christ aux liens, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Deux statues de Christ aux liens, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    5°) Christ aux liens à gauche de la baie. Kersanton,  Bastien  Prigent (1527-1577).

    Vêtu d'un pagne et drapé d'un manteau, qui se fond avec le thorax dont les côtes ne sont pas soulignées mais porte le monogramme IHS.  il porte une couronne d'épines tressées sur la tête. Les longues mèches de cheveux sont décollés de la tête ; la barbe assez longue est peignée verticalement ; les yeux en amande sont ouverts.

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    Christ aux liens, à gauche de la première baie de la façade sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Christ aux liens, à gauche de la première baie de la façade sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    6°) Christ aux liens de Roland Doré (1618-1663) à droite de la baie.

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    Christ aux liens (Roland Doré), à droite de la première baie de la façade sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Christ aux liens (Roland Doré), à droite de la première baie de la façade sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    7°) Saint évêque à droite de la deuxième baie de la façade sud. Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433.

    Il est  attribué par E. Le Seac'h à l' atelier du premier Maître du Folgoët : je note effectivement le rabat du col de la chasuble qui me sert d'indice. La mitre est rehaussée de pierreries.

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    Saint évêque, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint évêque, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Les statues de la façade sud : le portail sud.

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    le portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    le portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    8°) Le saint évêque du contrefort gauche du portail sud. Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433.

    "Quatre évêques sur la façade sud du Folgoët sont aussi de la même main. Le premier est à droite de la deuxième fenêtre en partant de l'ouest [cf mon n°7], le second [ici, mon n°8] sur le contrefort gauche du portail sud. Le troisième, qui a un blason muet [sic] à ses pieds, est au trumeau du portail sud. Le dernier [mon n° 11] se trouve sur le contrefort droit du même portail, dans la niche gauche. Un autre évêque orne la niche droite, mais il est décapité, ce qui empêche de l'attribuer à un atelier."

    "Ils portent tous une aube et une dalmatique fendue sur les cotés recouverte d'une chape, le col ou amict remontant haut sur leur cou. Leurs visages sont caractéristiques de l'atelier avec des pommettes hautes, une mandibule creusées et des yeux aux paupières ourlées. Ils rappellent les visages des rois mages de la façade ouest ou celui du duc Jean V à Quimperlé."

     "Ici, le détail le plus significatif est constitué par les grandes oreilles maladroites, presque rondes, comme une conque, avec l'hélix et l'anthélix renflés. Les quatre évêques sont dotés de la gestuelle particulière de l'atelier avec la chape relevée sur le bras droit et qui forme un plissé plus ou moins accentué selon les statues. La manière de les présenter – hiératiques et en position presque frontale – symbolise leur importance. (Ils étaient des instigateurs de styles nouveaux et des agents d'ouverture sur l'étranger en important en terre bretonne des influences extérieures)." (Le Seach' p. 78)

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    Saint évêque, Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433, contrefort gauche du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint évêque, Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433, contrefort gauche du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    9°) L'évêque du trumeau du portail sud. Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433.

    Même amict au rabat en V que les précédents, mêmes yeux en amande presque orientaux qui confèrent au visage l'impression de sagesse énigmatique d'un bouddha. Un blason martelé est visible à ses pieds. La main droite ne trace pas une bénédiction, mais tient un livre : la Règle d'un Monastère ?? Serait-ce un Père Abbé ? Saint Guénolé ?

    Si je poursuis ma lecture de Sculpteurs sur pierre d'E. Le Seac'h, je lis page 78 :

    " Ces quatre évêques sont à rapprocher du saint Guénolé du calvaire triangulaire de Kergoat en Quéménéven et qui est situé sur la table d'offrande de la face ouest. Il est habillé de la même manière avec une aube, une dalmatique et une chape et présente un visage identique aux leurs. Il porte dans sa main gauche un bâton et sa main droite est cachée sous les plis de la chape." (Le Seac'h p.78-79)

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    Mais bien que Le Seac'h décrive cette statue comme celle d' un saint évêque,  Miorcec de Kerdanet (en 1837), le chanoine Abgrall puis l'abbé Guillermit voient ici la statue de l'évêque Alain :

    "...le portail de l'évêque Alain, percé de deux portes en accolade, séparées par un trumeau portant dans une niche la statue du fondateur, Alain, évêque de Léon." (Abgrall)

    Alain de la Rue (De Vico en latin) fut évêque du Léon de 1411 à 1419 puis évêque de Saint-Brieuc de 1419 à sa mort en 1424.

    Cette identification reposerait sur la lecture du blason : "deux dauphins en chef, un croissant montant en pointe  et une billette en cœur. "

    De Kerdanet signale aussi que l'évêque porte un baudrier auquel pendent des coquilles ; "ce qui indique qu'il a fait le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle" (Vie des Saints, p. 120). Dans le Porche des Apôtres, saint Jacques porte un baudrier semblable. Ce baudrier supporte ici  une besace marquée d'un chevron. Tous ces détails singuliers semblent attendre une interprétation cohérente.

    Aiguillé par la lecture de Recherches héraldiques en Léon de Michel Mauguin, je comprends qu'il faut reconnaître dans les armoiries à demi effacées (plutôt que martelées) de l'écu les armes des DE LA RUE, famille de l'évêché de Nantes telles qu'elles sont données par Pol de Courcy dans son Nobiliaire et Armorial vol. 3 p. 180 : trois croissants, surmontés chacun d'une billette. La reconstitution de l'écu de notre statue par Michel Mauguin page 29 de son étude est parfaitement convaincante.

    Il s'agit donc bien ici d'Alain de la Rue, ancien licencié en droit civil et en droit canon, puis docteur en droit civil de l'université d'Angers, dont il devint le recteur dix-sept ans plus tard, jusqu'en 1405 où il est nommé conseiller du duc Jean V. En 1408, pressenti pour devenir évêque de Quimper, il ne se présente pas aux délibérations, laissant la place à Gatien de Manceaux. Il est nommé évêque du Léon en 1411.  Après avoir résidé à la Curie de Jean XXIII à Pise, il est présent au Concile de Constance (1414-1418) où il préside la "nation française" ; il se rallie dès la première heure à Martin V. 

     

     

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    L' évêque Alain de la Rue,  kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433, trumeau du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    L' évêque Alain de la Rue, kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433, trumeau du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Ecu de l'évêque De La Rue "à trois croissants, surmontés chacun d'une billette"

    Ecu de l'évêque De La Rue "à trois croissants, surmontés chacun d'une billette"

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    L' évêque Alain de la Rue,  kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433, trumeau du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    L' évêque Alain de la Rue, kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433, trumeau du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Le tympan du porche sud.

    "Les accolades des deux portes se terminent par des fleurons qui servent de consoles à deux petites statues : ces statues entourent une gracieuse petite représentation de la Vierge portant l'enfant, placée au-dessus de l'évêque."(Guillermit)

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    10°) La Vierge à l'Enfant. Kersanton Bastien Prigent (1527-1577). 

    Debout sur un croissant de lune comme une Vierge de l'Apocalypse, couronnée, les longs cheveux éparses sur les épaules, et vêtue, sur une robe serrée par une ceinture, d'un manteau dont elle tient le pan droit, elle porte l'Enfant –cheveux bouclés,  pieds nus– qui s'accroche à la chaîne du fermail et tient un globe dans la main gauche. Les visages sont particulièrement ronds. 

    L'attribution à Bastien Prigent est faite par E. Le Seac'h page 160.

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    Vierge de l'Apocalypse (Bastien Prigent) kersanton, XVIe, tympan du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge de l'Apocalypse (Bastien Prigent) kersanton, XVIe, tympan du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Les statues de la façade sud (suite).

    "Marchons vers la droite : à gauche du porche de l'évêque Alain, une statue d'évêque à l'air solennel, bien drapé dans ses vêtements sacerdotaux ; à droite, la Vierge de pitié, tenant sur ses genoux le cadavre de Jésus ; un peu plus loin, un autre évêque." (Guillermit)

    La Vierge de Pitié, je ne l'ai pas trouvée.

    Deux  évêques sur le contrefort droit du portail sud.

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    Façade sud de la  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Façade sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    11°) Le quatrième évêqueKersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433.

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    Évêque du contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Évêque du contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    12°) Un cinquième évêque dont la tête n'a pas été recollée. Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433.

    Pour Le Seac'h qui se refuse à l'attribuer à l'atelier du Folgoët, il compte pour du beurre tant qu'il n'aura pas retrouver la face. Mais c'est oublier le col en W du rabat de l'amict. Et sa chape aux plis en V parfaitement semblables à ses collègues des autres niches.

    Un cinquième évêque dont la tête n'a pas été recollée. Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433. contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Un cinquième évêque dont la tête n'a pas été recollée. Kersanton, Premier atelier ducal du Folgoët, 1423-1433. contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Les statues précédant le Porche des Apôtres ; la Vierge et sainte Marguerite. 

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. V. Les statues de kersanton (1423-1433) par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509).

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    13°) La Vierge à l'Enfant "à la Démone".

    Elle m'intéresse tant que je lui ai consacré un article à part : "La Vierge à l'Enfant et à la Démone de la Collégiale du Folgoët". Puisque je lui rendais une nouvelle visite, je l'ai photographiée sous tous les angles. 

    On la placera en parallèle de la statue de saint Michel terrassant le dragon : dans les deux cas, la créature démoniaque dresse une queue pleine d'arrogance le long de la robe du saint personnage.

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    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant et à la Démone, kersanton, contrefort droit du portail sud, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    14°) Sainte Marguerite issant du dragon. Niche du contrefort gauche du Porche des Apôtres. Kersanton, atelier du Maître du Folgoët vers 1423-1433).

    "La sainte se tient debout en équilibre sur un dragon. Seuls deux des quatre éléments sont représentés : la terre par les pattes griffues avec lesquelles il rampe et le feu qu'il crache par la gueule. Les plis souples de sa robe dessinent un éventail sur la cuisse gauche. Les cheveux se partagent en deux mèches ondulées et torsadées, signant l'une des manières de l'atelier. Le visage est éclairé d'un sourire subtil : les commissures des lèvres forment un léger creux. Une fine ceinture pareille à du cuir tombe jusqu'aux pieds. Elle souligne sa taille et le léger déhanché de son attitude. Sa robe retombe haut à la moitié du cou. Les yeux sont comme ceux décrits sur la statue de saint Michel. Ici, le menton est rond." (E. Le Seac'h p. 79)

     

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    Sainte Marguerite issant du dragon. Niche du contrefort gauche du Porche des Apôtres. Kersanton, atelier du Maître du Folgoët vers 1423-1433),  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Marguerite issant du dragon. Niche du contrefort gauche du Porche des Apôtres. Kersanton, atelier du Maître du Folgoët vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Les statues du contrefort droit du Porche des Apôtres ; Saint Christophe et la Vierge à l'Enfant. 

     

     Niches des contreforts  du Porche des Apôtres,  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Niches des contreforts du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    15°) Saint Christophe portant l'Enfant.

    "Dans la niche de gauche du contrefort droit du porche du Folgoët, saint Christophe, en kersanton, tient l'Enfant-Jésus, dont la tête a été recollée, sur ses épaules. Le saint est vêtu d'une tunique courte, qui remonte sur la jambe gauche, la laissant à découvert, puisqu'il passe le gué, environné de poissons. Il tourne la tête vers le porche des Apôtres. On voit ainsi nettement ses pommettes saillantes, ses lèvres bien dessinées, le nez droit et les yeux aux doubles paupières et à l'arcade sourcilière marquée. La barbe est partagée en mèches frisées dans le bout. Les cheveux sont plats sur le crâne avec des méplats pour figurer les mèches. Ils sont relevés sur tout le pourtour de la tête formant comme une couronne. Les oreilles sont basses et le conduit auditif est visible." (E. Le Seac'h p. 76)

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    —–Sur Saint Christophe, voir aussi :

    — Saint Christophe en Bretagne :

    — En Espagne :

    — En France :

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    Saint Christophe portant l'Enfant, kersanton, premier atelier du Folgoët (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Christophe portant l'Enfant, kersanton, premier atelier du Folgoët (vers 1423-1433), Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    16°) La Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offert par Olivier du Chastel.

    "Dans la niche droite du contrefort droit du porche des Apôtres du Folgoët, une Vierge couronnée tient son  Enfant dans les bras. La tête de ce dernier a disparu. Habillée d'une tunique longue qui couvre ses pieds, il saisit la main de sa mère du bout des doigts. La Vierge prote une longue tunique, recouverte par un manteau ceinturée par une boucle à la taille, qui forme comme un tablier sur le devant avec des plis en U étagés et tombe en plis tuyautés sur le coté. Les drapés donnent une impression d'épaisseur au tissu et ne laissent pas deviner le corps. Seul le léger déhanchement visible sur la sainte Marguerite au dragon est ici également perceptible. Les bouts pointus des chaussures à la poulaine dépassent de la robe. Les cheveux sont séparés  en mèches étiques et ondulante. Sur le socle, une inscription en lettres gothiques désigne le donateur : OLIVIER SIRE DU CHASTEL" (Le Seac'h p. 81) .

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     Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    L'inscription du socle :

    Ma leçon de l'inscription est la suivante :

    : OLLIVIER SIRE --N CHASTEL

    La graphie Ollivier est celle de l'époque (XVe siècle). Le S qui précède le prénom est un deux-point,  relié, selon l'usage de l'époque, par un S en ouïe de violon.

    Cette inscription se rapporte à Olivier I du Chastel, qui fut chambellan du duc de Bretagne : nous restons donc dans l'entourage du duc mécène de la Collégiale.

    – Olivier I sire du Chastel, de Leslein, chevalier banneret, capitaine de Dinan et ensuite de Brest (1412), chambellan du duc de Bretagne et  sénéchal de Saintonge. Il mourut en 1455. Il épousa en 1408 Jeanne de Plœuc.

    – Il eut comme fils François de Chastel qui épousa Jeanne de Kerman, qui eut lui-même comme fils Olivier II sire du Chastel, de Leslein, de Lezourny et de Lescoet, commissaire de la montre reçue à Lesneven, en 1467, avec Guillaume de Penhoat, Tanguy de Kermavan et Thomas de Kerazret.

    – Olivier II sire du Chastel eut trois fils, Tanneguy, qui continua la branche aînée ; Gabriel ; et ...

    – Olivier III du Chastel qui devint évêque évêque de Saint-Brieuc [1506-†1525] en succession de Christophe de Penmarc'h, (1478-1505).

    Les armes de la famille du Chastel figuraient sur les vitraux du XVIIe siècle attribués à Aain Cap (1578-1644) :

    "Les seigneurs du Châtel tiennent le côté de l'épître dans la grande vitre du chœur, armoyée de leurs armes, comme des premiers bienfaiteurs de ce temple ; et l'on y voit l'effigie d'un seigneur du châtel [Tanguy du Chastel avait épousé le 23 juin janvier 1501 Marie dame du Juch] armée de toutes pièces pièces, avec celle de sa compagne étant à genoux, ayant auprès d'elle un écusson mi-parti du Châtel et de Juch." (Cyrille Pennec, 1825,  p. 31-32)

    Il est intéressant de noter les alliances entre cette famille et celle de Coëtivy lorsqu'on sait l'importance que pris le Cardinal de Coëtivy au Folgoët (il y a son autel, et sa statue au pied du calvaire) : en effet, la sœur d'Olivier I du Chastel, Catherine, est la mère d'Alain IV de Coëtivy, le "Cardinal d'Avignon" (1407-1474).

    On peut souligner aussi, puisque cette statue de la Vierge est voisine de celle de saint Christophe, qu'un autre neveu d'Olivier I du Chastel, Christophe du Chastel, fut évêque de Tréguier de 1466 à 1479.

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    Inscription du socle,  Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Inscription du socle, Vierge à l'Enfant, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), offerte par Olivier du Chastel, contrefort droit du portail des Apôtres, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    LES STATUES DE L'INTÉRIEUR.

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    1°) Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433). Niche semi-circulaire du mur ouest de la chapelle de Coëtivy. 

    "Elle repose sur une console à feuillages. Elle se tient les mains jointes, en position de prière. Ses cheveux longs lui tombent dans le dos, symbole de pureté des jeunes filles ; a tête est ceinte d'un fin bandeau à motifs en losanges. Elle est vêtue d'une longue robe qui lui cache les pieds. Son corsage est collé contre son corps, quelques plis se forment sur les bras. À l'inverse, le bas de la robe tombe en un drapé élégant. Une ceinture nouée deux fois autour de sa taille est est fermée par une boucle, le passant tombant sur le devant. Des crans qui imitent le métal y sont disposés à écartement régulier tout comme la protection gainant l'extrémité pointue du cuir. Son doux visage est doté d'un léger double menton, preuve du réalisme du sculpteur qui a tenu compte du fait que la sainte inclinait la tête vers le bas.

    "Ici, le dragon est d'une facture beaucoup plus aboutie [que la statue extérieure]. Les yeux, aux paupières doubles, sont ovales. Les plis de la gueule avec les deux canines aiguisées dépassent d'une dentition taillée en pointe dans une bouche aux babines retroussées. La sorte de crinière aux poils méchés et bouclés, la forme de l'aile déployée comme un éventail, donnent à l'animal un aspect maléfique. Il est porteur des quatre éléments : l'air, l'eau, la terre et le feu, les ailes pour voler dans les airs, les écailles sur l'arête de son dos pour nager, les pattes griffues pour ramper sur la terre, la bouche ouverte pour cracher le feu. " (E. Le Seac'h p. 79-80)

    Voir aussi :

    La statue de sainte Marguerite à Dinéault, kersanton, par Henry Prigent (1527-1577)

     

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    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Sainte Marguerite issant du dragon (détail). Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Marguerite issant du dragon (détail). Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    2°) Sainte Catherine d'Alexandrie. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433). , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy, 

    La sainte est identifiée par ses attributs, la couronne,  la roue brisée aux lames acérées de son premier supplice qu'elle transforma en affirmation de la puissance de Dieu, et l'épée de sa décapitation. La robe plissée remontant haut et soulignant la rondeur du ventre, selon la mode de l'époque, contraste avec le caractère sobre du buste, aux seins discrets. Le voile qui couvre la longue chevelure méchée est attaché pour une part sous le menton par un fermail en quintefeuille, ce qui est un rappel des armoiries du donateur, retrouvées sur le socle. A l'arrière, il recouvre les épaules et le dos, jusqu'aux lombes.
     

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    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy,  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy,  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy,  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    La très belle inscription du socle, en lettres gothiques minuscules, est encadrée par deux petits écussons, l'un à l’aigle bicéphale et l'autre, à droite, mi-parti à l'aigle et au quintefeuille.

    Puis vient le deux-points avec ses points losangiques réunis par une ligne en S inversé, selon un procédé très habituel. Enfin, nous lisons distinctement : J : DRONIOU.

    a) Jean Droniou fut trésorier et receveur général de Bretagne de 1420 à 1428. Il vint en 1420 au Folgoët porter la donation de Jean V. Pol de Courcy écrit dans son Nobiliaire que nous ne savons pas s'il appartenait à la famille Droniou, Sr de Trorozec, par. de Ploulec'h, évêché de Tréguier, de gueules, à six quintefeuilles d'or rangées 3, 2, 1 ou à celle de Droniou de Luzuron, par. de Camlez, évêché de Tréguier, d'argent à une fasce de sable, accompagnée de 3 oiseaux d'azur.

    Yvon Droniou, chevalier, servit sous Jean de Penhouët, amiral de Bretagne, en 1420.

    b) Les Droniou de Bodigneau.

    Par ailleurs, le Nobiliaire ou Armorial de Bretagne de Pol Potier de Courcy indique aussi :

    Botigneau (de), sr dudit lieu et de Kergoat, par. de Clohars-Fouesnant, — de Brunault, par. de Trébrivant. Réf. et montres de 1426 à 1562, par. de Clohars, év. de Cornouaille.

    D’azur à l’aigle éployée d’or. Devise : À l’adventure.

    Le nom ancien de cette famille est Droniou ; Jean Droniou, épouse Louise du Vieux-Chatel, dame de Brunault, dont : Alain, marié en 1562 à Marie de Kergorlay, père et mère de Jeanne, fille unique héritière, épouse de François de Kerc’hoënt.

    En 1426, le domaine de Botigneau est tenu par Jehan Droniou.

    — Vers 1500, cette famille fit édifier les vitraux de l'église Saint-Hilaire de Clohars-Fouesnant, avec leurs armes en supériorité, et Pierre de Bodigneau et Marie de Tréanna s'y font représenter en donateurs (Abgrall, Notice). Voir Iconographie de saint Christophe.

    En 1424, lors de la construction de la façade occidentale de la cathédrale de Quimper, le blason du seigneur de Bodigneau est sculpté sur le tympan du portail, avec celle des trois autres nobles qui ont le privilège de porter le siège de l'évêque Bertrand de Rosmadec : les seigneurs de Nevet (Plogonnec), de Guengat et Du Quélennec (Le Faou). C'est dire qu'il s'agit alors d'une famille de tout premier plan en Cornouaille.

    — Sur la baie 110 du chœur de la cathédrale de Quimper, un chevalier en armure porte sur son tabard une aigle éployée bicéphale très proche du blason de la statue du Folgoët : c'est un seigneur Droniou de Bodigneau

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    Un rapprochement peut aussi être intéressant, avec l'église Saint-Jean-Baptiste de Plourac'h (22). En effet, non seulement le porche aux apôtres — comme celui, très proche, de Saint-Herbot — est attribué aux enfants du Maître du Folgoët vers 1458-1488, sur commande de François du Mené, chambellan du duc François II (nous restons donc dans le cadre du mécénat ducal), mais l'église conserve un reliquaire en argent aux armoiries en alliance de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden gravées sur le pied. Par ailleurs, le tympan de la verrière du chevet du bas-coté nord (baie 3, déposée en 1974 et conservée par Hubert de Sainte-Marie) montrait selon la description de René Couffon, " En haut, en supériorité, armes mi-parti France et Bretagne, armes de la duchesse Anne ; au second rang : armes pleines des Droniou, ramages de Glévédé, et mêmes armes écartelées Collin. Au troisième rang, écartelé Droniou et... puis Droniou écartelé de L'Estang, Droniou écartelé du Dresnay, armes de Michel Droniou et de sa femme Jeanne du Dresnay, fille de Jean et de Jeanne Bizien ; enfin, écartelé Droniou et Coatgourheden, armes de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden, fille d'Yvon et de Marguerite Martin, qui vivaient en 1500." Hélas, ces armoiries Droniou ne sont pas décrites. Et les armes de Coatgour[h]eden de gueules à la croix engrelée d'argent ne comportent pas de quintefeuille ...

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    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy,  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy,  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.
    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy,  Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    3°) Saint Jean-Baptiste, kersanton, polychrome, probable atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-est de la chapelle de Coëtivy .

    La statue occupe une niche semi-circulaire de la chapelle de Coëtivy.

    "Le saint est vêtu d'un manteau ouvert par le milieu, ce qui laisse voir par endroits les poils dont est faite la tunique qu'il porte dessous. La polychromie écaillée permet d'apercevoir un bleu plus foncé sous le manteau. La peau  légèrement rosée est sous une couche inférieure plus jaune. Le saint porte dans la main un petit mouton couché sur un livre qui forme socle. Il lui caresse le dos du bout de l'index. Ses cheveux longs sont ramassés en mèches striées. Sa barbe fait les mêmes boucles mais le contour de la bouche est nu. La polychromie empêche de voir comment sont sculptés les yeux mais le style général  de la statue avec les plissés des vêtements et les cheveux bouclés le rapproche des œuvres du Maître du Folgoët." (E. Le Seac'h p. 76).

    Comparer avec le bas-relief de Jean-Baptiste sur la voussure du porche de Saint-Herbot, par le second atelier du Folgoët (1498-1509) :photo lavieb-aile.

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    Saint Jean-Baptiste, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-est de la chapelle de Coëtivy, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean-Baptiste, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-est de la chapelle de Coëtivy, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Plus précisément, la chevelure évoque celle du saint Jean (l'évangéliste) du calvaire de Rumengol (image infra, lavieb-aile), que E. Le Seac'h décrivait comme "un halo de petits macarons se dressant dans toutes les directions", ou celle du même personnage sur le calvaire de Plomodiern, décrit comme "des mèches bouclées se terminant en un halo hérissé autour de la tête". Ces rapprochements renforce l'attribution au Maître du Folgoët.

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    Saint Jean-Baptiste, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-est de la chapelle de Coëtivy, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean-Baptiste, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-est de la chapelle de Coëtivy, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Saint Jean-Baptiste, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-est de la chapelle de Coëtivy, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean-Baptiste, kersanton, atelier du Maître du Folgoët (1423-1433), angle sud-est de la chapelle de Coëtivy, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    4°) Saint Jean évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. 

    Cette statue occupe une niche semi-circulaire dans la chapelle de Coëtivy, à droite du chœur.

    "Jetons un rapide coup d'œil sur les vieilles statues de saint Jean-Baptiste, de sainte Catherine et de sainte Marguerite, accompagnées d'une autre statue de saint qui n'a pas d'attribut et qui a cependant un faux air de saint Jean l'Évangéliste, peut-être celui qui se trouvait autrefois sur le jubé. " (Abgrall)

    "Le pan du manteau est drapé sur l'épaule droite et est ramené sur le coté gauche, formant comme un tablier. Le saint lève la main droite, les doigts ramassés dans un geste interrogatif. Il tourne la tête légèrement sur la gauche. Ses cheveux forment un bandeau strié comme sur les autres sculptures. Il s'agit peut-être en fait du saint Jean l'Évangéliste qui était posé sur les consoles formés par les fleurons de la façade principale du jubé". (E. Le Seac'h p. 76) .

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     Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Il me semble intéressant de comparer cette statue au saint Jean du porche sud de Saint-Herbot, attribué au second atelier du Folgoët (1498-1509). D'une part pour suggérer que le saint de la statue du Folgoët tenait peut-être également la plume (aux allures de palme), attribut de l'évangéliste, et d'autre part pour se livrer à des parallèles stylistiques  concernant la chevelure rayonnante, les sourcils hauts et fins, le front dégagé ou le pli de la tunique sous le cou.

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    Il est aussi possible de comparer ce saint Jean du Folgoët avec celui du porche de Rumengol (vers 1468), également en kersanton polychrome et également attribué à l'atelier du Folgoët : notez par exemple le petit repli du col. 

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     Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean l'évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy. intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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     Saint Jean évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy ; intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Saint Jean évangéliste. Kersanton polychrome, atelier du Folgoët (v. 1423-1433), angle nord-ouest de la chapelle de Coëtivy ; intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Notre-Dame-du-Folgoët. Kersanton, traces de polychromie ocre. Maître de Plougastel (1570-1621). Mur est du transept sud, entre l'autel en bois et l'autel des Anges, dans une niche  à dais gothique.
     

    "Au-dessus de cet autel trône la Vierge couronnée portant l'Enfant Jésus, en granit [sic] de Kersanton. Chaque année, le 8 Septembre, on la porte en procession, et, pendant toute la journée les fidèles viennent baiser les pieds de la reine du Ciel. Cette représentation de la Sainte Vierge portant l'Enfant Jésus est l'objet d'une particulière vénération chez les Bretons ; on la retrouve quatre fois au Folgoat. Les Bretons sont encore de ceux qui se font un titre de gloire de leurs familles nombreuses. Il est donc tout. naturel qu'ils sollicitent la protection de la Mère toute puissante de Dieu, qui, comme les mères bretonnes, a connu les angoisses et les responsabilités de la maternité. De tous temps Marie, mère de Dieu, a été spécialement l'objet de la dévotion du Folgoat : la reine Anne vint lui demander autrefois de lui accorder des enfants de Louis XII ; et c'est après s'être vouée .à Notre-Dame du Folgoat qu'Anne d'Autriche mit au monde celui que, vu les circonstances, on appela Dieudonné, et qui fut plus tard Louis XIV." (Guillermit)

     Cette Vierge à l'Enfant en kersanton est celle qui reçut l'honneur insigne du "couronnement" lors de la cérémonie du 8 septembre 1888, à la date de la fête la plus importante du Pèlerinage du Folgoët, pour la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie.

    On se rapportera à mon article sur le vitrail de 1889 représentant cette cérémonie.

    J'admire ici la sérénité des visages, empreints d'une intériorité  spirituelle intense, la souplesse onctueuse de la pierre lorsqu'elle désigne les étoffes, la fluidité des plis harmonieux et variés, ou le détail tendre de l'Enfant tenant le pouce de  sa mère tandis que celle-ci soutient le petit pied de son fils. Les yeux sont en amande, les paupières sont ourlées. L'encolure de la robe de Marie est carrée, comme sur les portraits d'Anne de Bretagne, et le bustier est lisse, effaçant le volume de la poitrine (cf. statue de sainte Catherine ) ; la taille très haute est serrée par une ceinture qui  vient retenir le pan gauche du manteau. L'Enfant, aux cheveux mi-longs à peine bouclés à droite, est vêtu d'une robe qui fait un repli bouffant à la taille. Le détail du col, dont la fente médiane est fermé par un bouton en traçant une élégante sinuosité, retient facilement l'attention.

    Ce chef d'œuvre est attribué par Emmanuelle Le Seac'h à l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), l'auteur du Calvaire de Plougastel. Mais je ne la suivrai pas lorsqu'elle écrit que l'Enfant "agite sa main" (alors qu'il trace une bénédiction), ou qu'il "tient le globe dans la main gauche". Elle rapproche cette statue d'une Vierge de l'église de Tréguennec, de la statue de la chapelle Saint-Adrien de Plougastel (ma photo infra) ou encore d'une Vierge du presbytère de Guipavas.

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    Notre-Dame-du-Folgoët. Kersanton, traces de polychromie ocre. Maître de Plougastel (1570-1621)  ; intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Notre-Dame-du-Folgoët. Kersanton, traces de polychromie ocre. Maître de Plougastel (1570-1621) ; intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Notre-Dame-du-Folgoët. Kersanton, traces de polychromie ocre. Maître de Plougastel (1570-1621)  ; intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Notre-Dame-du-Folgoët. Kersanton, traces de polychromie ocre. Maître de Plougastel (1570-1621) ; intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud.

     

    "Notre-Dame de la Fontaine : figure délicieuse, traits délicats, bouche charmante, yeux de douceur , front calme; tête pieusement penchée; draperies d'un fini, d'un moelleux des plus rares. Tout nous dit que c'est la Mère aimable et la Mère admirable : Mater amabilis, Mater admirabilis!" (Miorcec de Kerdanet)

     

    "Sous la rosace, un vaste bassin en pierre reçoit l' eau de la fontaine miraculeuse qui jaillit sous le maître-autel et dans laquelle Salaün se baignait. Il est surmonté d'une arcade élégante, ornée de guirlandes de feuilles, de chardons, et de crochets et supporté par huit colonnettes. Cette arcade encadre une ravissante statue représentant la Sainte Vierge assise et tenant l'enfant Jésus ( qui a été brisé). La Sainte Vierge est élégamment drapée ; l'expression de son visage est douce et tranquille." (Guillermit)

    La Vierge à l'Enfant en kersanton  jadis placée au dessus de la fontaine de la façade est, est actuellement remplacée par une copie, et a été installée dans le bas-coté droit de la nef, sur le mur sud du jubé, sous une arcade, et devant des bancs réservé à l'adoration du Saint-Sacrement.

    "La Vierge porte sur le genou gauche son Enfant qu'elle protège de la main, posée à plat sur le petit corps dont il ne reste plus que le bas. Elle est vêtue d'une robe ceinturée à la taille, avec des petits plis en forme de vague au dessus de la ceinture. Son vêtement, dont le bas forme un bouillonné d'étoffes complexe, avec des plis drapés en V, des plis à volutes et à godets cache ses pieds sauf le bout pointu de la chaussure droite. Le manteau est relevé au niveau des manches. Seul le plastron de la Vierge est presque lisse avec quelques plis verticaux. Le visage est du même style que les autres statues mais les plis des yeux sont davantage accentués et ses sourcils sont plus touffus. Les ailes du nez et les commissures des lèvres sont un peu plus creusé. Le modelé du visage est plus rond. Les cheveux ondulent  comme sur les autres statues féminines. On sent ici un rappel du gothique classique mais avec "des inflexions maniéristes" entre les plis verticaux de la robe et ceux du genou gauche qui forment de petites volutes affectées" (E. Le Seac'h p. 95)

    "Pour Christiane Prigent, les apôtres du Folgoët relèvent du « style international » caractérisant la pensée artistique commune aux pays européens (une koïnè pourrait-on dire pour simplifier à l’extrême) autour des années 1400, un phénomène connu de longue date qui a été l’objet de réévaluations récentes. Les mécanismes conduisant à une relative homogénéisation sociale et culturelle d’une partie des acteurs de la création artistique des cours européennes contribuent à expliquer ces intenses circulations artistiques dont témoignent nombre d’œuvres de la fin du XIVe et des premières décennies du XVe siècle. [...]. Sans pouvoir vraiment affirmer une filiation directe, nous suivons volontiers Christiane Prigent lorsqu’elle évoque [Chr. Prigent, Les statues des Vierges à l’Enfant de tradition médiévale (XVe -XVIe siècle) dans l’ancien diocèse de Cornouaille, thèse de doctorat de 3ème cycle, dir. A. Mussat, Université de Haute-Bretagne, 1982, dactyl., p. 177. ] «une connaissance de la tradition artistique de André Beauneveu » de la part des sculpteurs du Folgoët. ...

    ..."La Vierge de la fontaine doit être indéniablement rattachée au contexte artistique qui vient d’être évoqué. Elle doit, en premier lieu, être rapprochée de la fameuse Vierge à l’Enfant ornant le tympan du portail sud de la façade de Saint-Corentin de Quimper. On y retrouve le même dispositif d’ensemble où la ceinture enserre le personnage au-dessus du ventre et sépare le buste, relativement sobre, de la partie inférieure où se déploient des drapés plus bouillonnant, entremêlés ou spiralés, formant de riches volutes sous le genou gauche. Le visage penché présente le même ovale au front bombé à l’intérieur duquel les yeux sont soulignés par des paupières nettement marquées. Le rapprochement est également établi avec d’autres œuvres plus proches telle la statue du saint Jacques de la fontaine Saint-Jacques de Tréméven, sans que l’on puisse clairement faire la part de ce qui ressortit, dans ce rapprochement, à la typologie et au style. La Vierge du Folgoët présente néanmoins une qualité d’exécution supérieure à la sculpture quimpéroise et témoigne, pour Christiane Prigent qui suit René Couffon et André Mussat, de l’activité d’ateliers « ducaux » de haut niveau à qui sont également attribuées les statues, mentionnées plus haut, de sainte Marguerite et sainte Catherine." (Guillouet p. 14)

     

     

     

     

    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud  de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud  de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.
    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud  de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud  de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud  de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.
    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud  de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Vierge à l'Enfant de la Fontaine. Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët, 1423-1433, bas-coté sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    La fontaine de la façade est de la Collégiale du Folgoët. 

    ... avec la copie de "Notre-Dame-de-la-Fontaine" à son emplacement initial.

    La fontaine de la façade est de la Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.
    La fontaine de la façade est de la Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    La fontaine de la façade est de la Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    La console de la statue de la Vierge représente un buste de personnage à longue barbe bifide déroulant un phylactère.

     

    Console de la statue de la Vierge,  fontaine de la façade est de la Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Console de la statue de la Vierge, fontaine de la façade est de la Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Le Christ aux liens, kersanton, reste de polychromie ocre-rouge, angle sud-ouest du jubé dans la nef, Atelier du Maître de Plougastel (1570-1621).

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    Le Christ aux liens, kersanton, reste de polychromie ocre-rouge, angle sud-ouest du jubé dans la nef, Atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Le Christ aux liens, kersanton, reste de polychromie ocre-rouge, angle sud-ouest du jubé dans la nef, Atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Le Christ aux liens, kersanton, reste de polychromie ocre-rouge, angle sud-ouest du jubé dans la nef, Atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Le Christ aux liens, kersanton, reste de polychromie ocre-rouge, angle sud-ouest du jubé dans la nef, Atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    La Pietà.

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    Pietà,  intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

    Pietà, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

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    L'Annonciation.

    Ces deux statues encadrent la verrière éclairant le maître-autel, mais je l'ai photographié en plein contre-jour de cette verrière. Malgré tout, ces piètres images auront l'intérêt de pouvoir être comparer avec les groupes similaires de La Ferrière, de Pleyben, et de l'arc d'entrée de La Martyre.

     

    Annonciation, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile mai 2017.

    Annonciation, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Annonciation, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile mai 2017.

    Annonciation, intérieur de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile mai 2017.

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    EN FLÂNANT.

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    Diable tenant la tige du rinceau, kersanton ; face orientale du jubé, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

    Diable tenant la tige du rinceau, kersanton ; face orientale du jubé, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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    Rinceau, kersanton ; face orientale du jubé, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

    Rinceau, kersanton ; face orientale du jubé, Basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. V. Les statues de kersanton (1423-1433) par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509).
    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. V. Les statues de kersanton (1423-1433) par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509).

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    DANS LE JARDIN DU MUSÉE DES TRADITIONS BRETONNES. 

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    Vierge de Pitié, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Vierge de Pitié, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Saint Jean ?

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    Saint Jean (?) jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Saint Jean (?) jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Christ crucifié.

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    Christ crucifié, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Christ crucifié, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Christ crucifié. Kersanton, atelier de Bastien et Henri Prigent (1527-1577).

    Couronne d'épines tressée en 8, visage incliné à droite, cheveux longs en mêches, barbe peignée courte,  yeux clos, thorax aux côtes horizontales, nombril en bouton,  pagne volant noué à gauche

     

    Christ crucifié, fragment, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Christ crucifié, fragment, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Sainte Anne éducatrice.

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    Anne éducatrice, fragment, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

    Anne éducatrice, fragment, jardin du Musée du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

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    Le cadran solaire de 1656. Ardoise gravée, peinture blanche. 12 lignes horaires de 6 h du matin à 6 h du soir.

    Voir l'analyse de François Pineau :

    http://cadrans-solaires.pagesperso-orange.fr/france/29/folgoet_musee/folgoet_musee.html

    Inscription : 

    : M : IAN . HVET :  1656 M : PAPIER 

    Je n'ai trouvé aucun renseignement sur Jean Huet ni sur M. Papier au Folgoët. Notez le N rétrograde de IAN.

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    SOURCES ET LIENS.

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    — ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

    COATIVY (Yves) 2006, La monnaie des ducs de Bretagne. Presses Universitaires de Rennes.

    http://books.openedition.org/pur/25404

     

    — COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

    — COUFFON (René),  1948, « À quelle époque convient-il de dater l’église actuelle de Notre-Dame du Folgoët ? », Nouvelle revue de Bretagne, 5, 1948.

    COURCY   Notice sur Notre-Dame du Folgoët, par Pol et Henri de Courcy. ln-12. Saint- Brieuc, Prud'homme; 1860

    — DANTEC (Dominique), 1986, La basilique de Notre-Dame-du-Folgoët : un programme classique de vitraux au XIXe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1986  Volume 93  Numéro 4  pp. 405-410

    http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_4_3237

    — GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

    — GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrès archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

    https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

    — JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

     

    KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

    — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 95-100.

    — LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

    — LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France . Brest, 1898, p. 218-236.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f290.item

    — MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

    https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    PENNEC (Cyrille), 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

    THOMAS (chanoine A.M) , 1901, Le duc de Bretagne et le Folgoat; in A.Le Grand, La vie des saincts

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

    — INFOBRETAGNE :

    http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

    http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

    — LES AMIS DU FOLGOËT.

    http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

    — monumentshistoriques.free.fr

    http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
    18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 08:33

    La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. IV. Les emblèmes, devises et marques des ducs de Bretagne 1423-1505  par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509).

     

    Sur le Folgoët, voir :

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    Cet article est le prolongement de l'article introductif  La Collégiale du Folgoët I. L'Autel des Anges  où j'ai présenté le mécénat de propagande débuté par Jean IV et poursuivi par Jean V. Il complète aussi l'étude de l'emploi de la devise A MA VIE sur les chantiers ducaux, étude débutée à propos du porche sud de saint-Herbot où l'on retrouve cette devise et les armoiries.

    Les ducs de Bretagne ont marqué leurs réalisations (mais aussi leur monnaie, leur sceau et leurs actes) des signes suivants :

    • La qualification IOHANNES, DEI GRACIA BRITONVM DVX «Jean, duc des Bretons par la grâce de Dieu», apparue par intermittence sur les actes ducaux à partir de 1395, et qui devint systématique à compter des années 1417-1418. On la retrouve ici tronquée sur une inscription de fondation.
    • Leur portrait couronné, souvent agenouillé devant la Vierge, en peinture sur verre ou en statues en ronde-bosse.
    • Leurs armoiries aux mouchetures d'hermines plain, en sommité de la maîtresse-vitre, en bas-relief des façades ou (comme ici) à la voûte des porches. L'écu peut être timbré d'un heaume à deux cornes.
    • Leur devise A MA VIE, le plus souvent associée à leur animal emblématique,
    • L'hermine au naturel, passante, colletée, portant parfois une écharpe  d'hermines.
    • Les files d'hermines passantes enrubannés d'une banderole tourbillonant autour de leur tronc et portant la devise A MA VIE,
    • Le lion des Monfort.

    Tout ou partie de ces emblèmes proviennent de l'Ordre de l'Hermine, fondé par Jean IV en 1381 après la bataille d'Auray, et plus précisément du collier de l'Ordre.

    Le collier de l'Ordre de l'Hermine.

    Selon Guillaume de Saint-André qui décrit l'ordre en 1381 « Qui lors portaient nouveaux colliers/ De moult bel port, de belle guise/ Et estoint nouvelle devise/ De doux roletz bruniz et beaux/ Couplez ensemble de doux fermaulx/ Et au dessoux estoit l’ermine/ En figure et en couleur fine/ En deux cedule avoit escript :/ A ma vie, comme j’ay dit. » »

    Selon l'article Wikipédia, "le collier de l'Ordre se composait de deux chaînes d'or, formées elles-mêmes d'agrafes ornées d'hermines. Ces deux chaînes étaient attachées à leurs extrémités par une double couronne ducale où deux hermines émaillées étaient suspendues. Une banderole entourait les chaînes et portait la devise A ma vie. Il comprenait une banderole tourbillonnant autour d'une file d'hermines passantes (cette disposition se retrouve sur de nombreuses sablières, corniches, larmiers ou bandeaux courant autour des églises). À une couronne à hauts fleurons (dite alors « royalle ») était suspendue par une chaînette une autre hermine passante colletée, emblème personnel de Jean IV."

    Au Folgoët :

    • L'inscription datée de 1423 et portant la mention du duc Jean est conservée.
    • La statue de Jean V agenouillée au porche ouest est décrite, mais perdue (ou transférée au Faouët ??)
    • Les armoiries des façades ont été martelées.
    • Les vitraux ont été perdus.
    • Les armoiries d'hermines plain et mi-parties avec les fleurs de lys du roi de France sont présentes à la voûte du porche des Apôtres.
    • Trois frises d'hermines passantes sont présentes, l'une à l'extérieure (façade sud), l'autre à l'intérieur d'un porche (Porche des Apôtres) le troisième sur le maître-autel.
    • La liste n'est pas exhaustive et pourrait s'enrichir lors d'une nouvelle visite....

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    Ce qu'il reste de ce matériel héraldique et emblématique est suffisamment riche pour en rendre la découverte passionnante, surtout si on la place en comparaison des emblèmes des autres réalisations de mécénat ducal.

    La châtellenie de Lesneven.

    En 1423, date du début du chantier ducal au Folgoët, la châtellenie de Lesneven forme, avec la Cornouaille centrée par Quimper, une vaste corne nord-sud sur les diocèses de Quimper et de Léon, que le Premier atelier ducal de sculpture va enrichir de 1423 à 1468 de ses réalisations à Plouvien, Plougoulm, Sibiril, Saint-Pol-de-Léon (siège de l'évêché du Léon), Le Folgoët, La Martyre, Dirinon, Daoulas,  Rumengol, Plomodiern, Quéménéven, Locronan, Plogonnec, et Quimper : 

    Joël Cornette, Histoire de la Bretagne et des Bretons : Des âges obscurs au règne de Louis XIV, Tome I, Le Seuil, 2008, P.297, in Wikipédia "Jean V"

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    I. L'INSCRIPTION D'ÉRECTION EN COLLÉGIALE PAR JEAN V.

    Aujourd'hui, c'est avec difficulté qu'on découvre à gauche du porche occidental, sous la tête de la statue de saint Michel terrassant le dragon, l'inscription en lettres gothiques en trois lignes circonscrites dans un cadre à rinceaux : 

    IOHANNES ILLVSTRIS DVX B[R]ITONVM FVNDAVIT PRAESE[N]S C[OL]LEGIVM ANNO D[OMI]NI M. CCCC. XX III. 

    " Jean, illustre duc des Bretons, a fondé la présente collégiale l'année du Seigneur 1423.".

    Elle a été scellée un an après l'érection en collégiale du sanctuaire du Folgoët par le duc Jean V, le 10 juillet 1422. Jadis, elle accompagnait une statue du duc à genoux devant la Vierge :

    "Au portail, sous les deux clochers, l'on voit la statue du très-illustre Prince, Jean, duc de· Bretagne, Ve du nom, étant à genoux, la couronne ducale en tête et l'épée nue en main, devant une très belle image de la Vierge, avec cette inscription latine gravée sur la pierre : Johannes illustris dux Britonum fundavit praesens collegium, anno Domini M. CCCC XX III. C'est-à-dire, "Jean l'illustre, duc des Bretons fonda la présente collégiale l'an du Seigneur 1423" : laquelle il avait pourtant fondée l'an précédent, y nommant quatre chanoines , et leur donnant 80 livres de rente sur la châtellenie de Lesneven et sur les dîmes de Plouneour-trez, de Plouider et d'Elestrec. Quatre ans après, il l'augmenta d'un doyen , de trois choristes et d'un secrétaire, leur assignant 40 livres sur la paroisse de Plestin ; lesquelles lettres furent confirmées par bulle du Pape du 3 juin 1426, sur le décret de Jean Coëtguon, Jean Miorcec, Hamon-Prigent de la Forêt, Jean Guernysac et Jean Saliou, chanoines de Léon" (Cyril Pennec).

     

    La chapelle du Folgoët trouve son origine, on le sait, dans le miracle survenu en 1350 à la mort d'un pauvre fou vivant dans les bois, Salaun le Fol, qui ne savait répéter pour mendier que les deux mots Ave Maria : un lys blanc portant ces mots aurait fleuri sur sa tombe. A la suite d'un vœu, le duc Jean IV  voulu faire édifier une chapelle sur les lieux mêmes, au bois du fou ou Fol-coat. Les fondations de la chapelle débutèrent en 1350-1360, furent interrompues par les conflits avec notamment l'exil du duc en Angleterre de 1373 à 1379. La construction ne redémarre que sous Jean V en 1404, le gros-œuvre étant presque terminé en 1420 lors du voyage du duc au Folgoët en décembre de cette année.  Le chantier est achevé le 7 octobre 1419 avec la consécration par l'évêque Allain. En 1422, le duc donne au sanctuaire le statut de Collégiale, c'est à dire une église qui possédait, comme les cathédrales, un chapitre de chanoines ou chapelains chargés de chanter des messes et offices pour le salut de l'âme des donateurs. Cette érection suppose que l'église soit dotée de biens pour que les revenus permettent de régler les prébendes des chapelains, les salaires des choristes et les autres dépenses. "Celle du Folgoët était la plus ancienne du diocèse de Léon, puisque la collégiale de Sainte-Anne de Lesneven sera fondée seulement en 1477, et celle de Notre-Dame de Kersaint en 1518."

    La fondation de la collégiale eut lieu  le 10 juillet 1422 : le duc étant à Vannes en son conseil, où se trouvaient l'évêque de Saint-Brieuc, l'abbé de Saint-Mahé, l'archidiacre de Rennes, les sénéchaux de Goello et Hennebont, et le trésorier général, fonda quatre chapelains en l'église Notre-Dame-du Folgoët, dont il se réserva, et à ses successeurs, la présentation ; ordonna qu'il y serait célébré deux messes, l'une à haute voix et l'autre basse, et qu'on dirait dans cette église toutes les heures canoniales ; assigna à don Jean Kergoat, prêtre, gouverneur de chapelle et de sa fabrique, l'un des postes de chanoine :

     Abgrall donne  le texte de l'acte de fondation du duc Jean V :

     « Vannes, 10 Juillet 1422. «Jehan..., à tous salut. Comme... en nostre duché y ait une notable et dévote chapelle vulgairement appelée N. D. du Folgoet au diocèse de Léon et pour ce, ayons volonté et désir de fonder et dotter un collège en la dite chapelle, scavoir faisons que nous voulons et ordonnons en ladite chapelle, perpétuellement par chascun jour, deux messes à estre célébrées, l'une à notte et lautre à basse voix en contant, de tel office comme il plaira aux chapelains qui les diront; et avec ce, par chacun jour.  - matines et toutes les autres heures du jour canoniaux à l'use de l'église cathédrale de Léon, à estre les dites messes, heures canoniaux et office divin dessus dit, célébrées et continuées par quatre chapelains ydoines et suffisans par la disposition et ordonnance de dom Jehan Kergoat, prestre, principal chapelain et gouverneur d icelle chapelle et de la fabrice dicelle dont il sera l'un. » Pour cette fondation, le Duc donne une rente de 80 livres : « et pour ce que ladite chapelle n'est encore mie suffisamment garnie de livres pour dire à notte les dites heures canoniaux, fumes content que les dites heures se disent sans nottes jusques à la fin d'un an, affin que entre deux, l'on puisse faire provision des livres ». (Abgrall)

     

    1°) La musique sacrée des ducs de Bretagne.

    Comme une cathédrale, une collégiale  possède un chapitre de chanoines. À ce collège de prêtres incombe de chanter quotidiennement l'office divin et d'accomplir les fonctions liturgiques plus solennelles dans l'église : le chant et la musique sacrée occupe donc une place centrale. 

    L'acte de fondation atteste de l'existence de  messes chantées par plusieurs des quatre chapelains,  de livres de chœur, et en 1423, de trois choristes (soit un chœur de six à sept membres). Plus tard, la basilique comportera un grand chantre, un maître de psallette, un sacristain, un organiste, un trésorier, tous chanoines, les grands et petits choristes, et les chantres. Nous ne disposons pas d'informations abondantes sur la musique sacrée pratiquée en Bretagne au XVe et XVe siècle, mais il ne faudrait pas en sous-estimer l'importance. Je rappelle  l'existence de :

    la psallette de la Cathédrale de Saint-Pol-de-Léon :   fondée le 9 Juillet 1455 par Guillaume Féron, évêque de Léon (1439-1472), peu d'années après la fondation de la psallette de la Cathédrale de Quimper. Elle était composée d'un maître de chant, d'un maître de grammaire et de six enfants et dotée d' une rente "de 10 livres de la monnaie usuelle de Bretagne, à charge pour la psallette de chanter tous les mercredis une messe à note en l'honneur de la Sainte-Vierge, pour les besoins spirituels du fondateur "

    — la psallette de Quimper fondée entre 1417 et 1432  par l'évêque Bertrand de Rosmadec pour l'entretien d'un maître de musique et de six enfants de chœur, avec 150 livres de rentes. Mais un groupe de clercs attachés au service choral est signalé dès 1221, avec 4 enfants en 1287, dirigés par un maître des écoles de grammaire mentionné en 1260. Entre 1396 et 1527, les choristes sont désignés sous le terme de "massicots".

    — les deux Psallettes à Nantes : pour la cathédrale et pour l'église Notre-Dame

    — la psallette de Saint-Brieuc fondée en avril 1420 par l'évêque Alain de la Rue, celui-là même qui inaugura la chapelle du Folgoët en 1419 en tant qu'évêque du Léon.

    La qualité de la musique peut être imaginée grâce aux peintures murales des Anges musiciens de Kernascleden datée de 1440 et reproduisant les notes d'une messe aragonaise à trois voix, source qu'il faut peut-être attribuée à Jeanne de Navarre (née à Pampelune en 1370, épouse de Jean IV et mère de Jean V)   ou aux prédication du dominicain espagnol Vincent Ferrier, que le duc avait fait venir en Bretagne et qui est enterré en la cathédrale de Vannes.

    2°) Le titre "duc des bretons".

     

    Au début de son règne, sans doute entre 1397 et 1416, Hervé Le Grant, un ancien secrétaire de Jean IV, compila pour lui la Chronique de Saint-Brieuc (Chronicon briocense), qui devait être le premier ouvrage consacré à l’histoire de la Bretagne. On y retrouve déjà tous les grands thèmes de la tradition patriotique du Moyen Âge breton. La Bretagne et la France y étaient présentées comme deux nations séparées et habitées par deux peuples antagonistes, les ducs se voyaient rattachés par une généalogie légendaire aux ancien souverains de Bretagne, le roi Arthur et Conan Mériadec, et l’on prétendait même qu’ils descendaient des Troyens par l’intermédiaire de Brutus, le fils d’Enée.

    Afin de mieux marquer cette prise de distance vis-à-vis de la royauté française, Jean V prit d’ailleurs un ensemble de mesures extrêmement fortes sur le plan symbolique. D’une part, il cessa de répondre à partir de 1415 aux convocations du ban, et d’autre part il s’intitula officiellement «Jean, duc des Bretons par la grâce de Dieu» (IOHANNES, DEI GRACIA BRITONVM DVX). Cette mention, qui était déjà apparue par intermittence sur les actes ducaux à partir de 1395, devint systématique à compter des années 1417-1418." https://devirisillustribusblog.wordpress.com/

     

     

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    Inscription de 1423 érigeant Le Folgoët en Collégiale, portail ouest, photographie lavieb-aile.

    Inscription de 1423 érigeant Le Folgoët en Collégiale, portail ouest, photographie lavieb-aile.

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    Inscription de 1423 érigeant Le Folgoët en Collégiale, portail ouest, photographie lavieb-aile.

    Inscription de 1423 érigeant Le Folgoët en Collégiale, portail ouest, photographie lavieb-aile.

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    II. LE PORCHE DES APÔTRES : FRISE "A MA VIE" ET ARMOIRIES DE LA VOÛTE.


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    1°) La frise d'hermines passantes et la devise "À ma vie". Kersanton, vers 1423-1433, atelier du Folgoët.

    Au fond du Porche des Apôtres, au dessus de la porte géminée et du trumeau occupé par une statue de saint Pierre, court une frise de six hermines passant entre les spires d'une banderole. 

    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.
    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.
    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Chaque hermine — avec quand même des variantes —  mord la partie de banderole portant les mots A MA (encadrés parfois du deux-points gothique en forme de S ou d'ouïe de violon), chaque hermine porte autour du cou un collier en mailles de chaîne, pose la patte antérieure et postérieure sur le rouleau, et chaque hermine a autour du ventre la partie de phylactère portant le mot VIE. 

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    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    On comparera cette frise avec celle des corniches de  l'église Notre-Dame-de-Quimperlé, (ville haute) datée par inscription de 1430 (photo lavieb-aile) ; et on verra plus loin un autre point commun, la présence d'une statue du duc en armure.

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    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Frise d'hermines A MA VIE, Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    2°) Les armoiries présentées par des anges à la voûte du porche.

    Les armoiries du fond du porche.

    Elles sont présentées par trois anges, typiques du style de l'Atelier ducal du Folgoët comme en témoigne la chevelure méchée.

    Elles ont été décrites, et interprétées, de manière contradictoire

     "Et voici que l'église a été bâtie par ces deux princes et leurs femmes, c'est-à-dire par Jean IV et Jeanne de Navarre, de 1386 à 1399, et par Jean V et Jeanne de France, de 1400 à 1418 , ainsi que le prouvent les clefs de voûte du céleste portique , autrement dit le Porche des Apôtres, où sont gravées  d'une part   les armoiries mi-parti de Bretagne et de Navarre, et, de l'autre, celles : Mi-parti de Bretagne et de France. " (Miorcec de Kerdanet 1853). Les armes de Navarre ne sont pas observées aujourd'hui.

     

    "A la voûte, des arcades croisées aux nervures délicates se réunissent par des clefs : l'une porte un écusson aux armes réunies de France et de Bretagne ; l'autre porte un médaillon représentant l'Ordre de la Cordelière, dit Monsieur de Kerdanet. D'après lui, la Duchesse Anne, à qui nous devons cet admirable portique, avait institué cet ordre en l'honneur des cordes dont Notre-Seigneur avait été lié dans sa passion. Elle le donna aux principales dames de la cour,  "les admonestant, dit un historien, de vivre chastement, et d'avoir toujours en mémoire les cordes et les liens de Jésus-Christ." D'après Monsieur de Coëtlogon [lapsus pour Kerdanet ?], ce deuxième écu, le plus rapproché du fond du portique, paraît, quoique fort endommagé, avoir porté les armoiries mi-partie de Bretagne et de Navarre, celles de Jean IV et de Jeanne sa femme, fille de Charles Ier, roi de Navarre. Jean V, à qui il attribue la construction du portique, aurait probablement fait poser ces armoiries, pour rappeler qu'il accomplissait les recommandations paternelles au sujet de cette chapelle. Cette opinion va à l'encontre de la tradition, qui attribue la construction de ce porche à la reine Anne. Monsieur de Courcy, et, à sa suite, Monsieur de Coëtlogon, veulent voir dans cet écusson la preuve que Jean V, époux de Jeanne de France, fille de Charles V en serait l'auteur. En effet, disent-ils, dans l'écu, mi-partie les armes de France sont placées à sénestre, côté toujours réservé aux femmes, et ces armes se composent de fleurs de lis sans nombre, tandis que, au temps de la reine Anne, les fleurs de lys étaient depuis longtemps réduites à trois dans l'écu de France. Nous ne pensons pas que cet argument suffise pour écarter la tradition. A supposer même qu'il soit évident que l'écusson porte les armes de Jean IV ou de Jean V, ne pourrait-on pas supposer que la reine Anne les eût fait mettre là, pour commémorer le souvenir du premier fondateur? Ce qui nous porte à accepter leur opinion, malgré la tradition, c'est que, à l'époque de la Renaissance, qui est l'époque de la reine Anne, on manifestait une vive répugnance pour l'architecture ogivale : toute pierre qui ne se rattachait pas à l'architecture païenne était méprisée ; ce porche est d'un style gothique trop pur pour avoir été construit à cette date." (Guillermit)

    L'écu du fond est tenu par deux anges dont la chevelure ébouriffée et l'amict à rabat en W sont typiques de l'atelier du Folgoët. Les armes sont d'hermines plain, avec onze mouchetures réparties 4-3-4. Au dessus de cet écu est bien visible un heaume, et un rapprochement avec l'image du heaume ducal à cornes permet de ici reconnaître le casque à lambrequins  malgré les dégâts subis.

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    C'est le même écu qui timbre la voûte du chœur de la cathédrale de Quimper, devant les vitraux représentant le duc Jean V et la duchesse Jeanne (photo lavieb-aile) :

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    Un rapprochement doit être fait aussi avec les sceaux armoriaux du duc Jean V, tels qu'ils ont été décrits par René Blanchard dans Lettres et mandements de Jean V, planche III. 

    5. 1er sceau armorial du duc Jean V 1409-1411 ;

    6 : 2ème sceau armorial 1410-1421 ;

    7 : 3ème sceau armorial 1420-1425

    8 : 4ème sceau armorial 1427-1437.

    9. 5ème sceau armorial 1439-1442.

    Le 3ème sceau, de 52 mm,  est gravé d'un écu penché, chargé de 10 hermines 4,3,2,1, timbré d'un heaume à cornes, sommé d'un lion.

     

     

     

     

     

    https://archive.org/details/lettresetmandem00blangoog
    https://archive.org/details/lettresetmandem00blangoog

    https://archive.org/details/lettresetmandem00blangoog

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    Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Le second écu, plus proche de l'extérieur, est présenté par trois anges également ébouriffés.  Leur front épilé ponctué d'un tortillon de cheveux méchés, et les deux ou trois paquets de cheveux latéraux, évoquent les anges de l'Autel des Anges, un peu plus tardif (vers 1445).

    L'écu est mi-parti de Bretagne et de France.

     

    Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Diaporama, Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.
    Diaporama, Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.
    Diaporama, Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Diaporama, Voûte du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    III. AU DESSUS DU PORCHE : LA STATUE DU DUC EN CHEF DE GUERRE.

    "Statue du duc Jean V, avec son armure défensive, sa couronne ducale, son manteau à fleurs de lys sans nombre, un sceptre dans une main, et dans l'autre un livre de fondateur ... ,. parce qu'il avait continué le temple commencé par son père , et fondé    la belle collégiale du Folgoët; le manteau semé de fleurs·de lys, au lieu d'hermines en mémoire de ceste  fleur miraculeuse, de ce beau lys musqué et fleurissant trouvé en la bouche du pauvre Salaün aprez sa mort...).Miorcec de Kerdanet  https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Le duc est représenté en armure complète, plastron et genouillères, solerets aux pieds, portant une cape aux pans réunis par un fermail en losange. Les cheveux en mèches bouclées et les yeux en amande, aux paupières ourlées, sont dans le style de l'atelier du Folgoët. Cette statue est à comparer à celle de la niche centrale du porche nord de l'église Notre-Dame à Quimperlé, une statue de granite datée de 1420-1450 et attribuée aussi au même atelier ducal.

    Là encore, il est intéressant de rapprocher cette statue du premier sceau en majesté du duc Jean V (premier sceau, 1405-1408) dont le contre-sceau correspond aux armoiries de la voûte du porche. (Blanchard, op. cité, pl. II). Le duc y est représenté couronné, en armure, tenant l'épée,  les solerets posés sur le lion des Monfort. L'inscription en latin est COMITIS MO[N]TISFORT ET RICH[EMONDI] / S [JOHANNIS :] DUCIS BRITANNIE. Ce premier sceau comporte deux hermines le long des pans du pavillon ; dans le deuxième sceau en majesté (1410-1441), les deux animaux tiennent la devise A MA VIE. L'inscription est en français COMTE DE  MONTTFORT ET RICHEMONT / S JEHAN DUC DE BRETAIGNE.

    Description par Blanchard p. LXXVI

     

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     sceau en majesté du duc Jean V (premier sceau, 1405-1408 ; 2ème sceau 1410-1441)  https://archive.org/stream/lettresetmandem00blangoog#page/n276/mode/2up
     sceau en majesté du duc Jean V (premier sceau, 1405-1408 ; 2ème sceau 1410-1441)  https://archive.org/stream/lettresetmandem00blangoog#page/n276/mode/2up

     sceau en majesté du duc Jean V (premier sceau, 1405-1408 ; 2ème sceau 1410-1441) https://archive.org/stream/lettresetmandem00blangoog#page/n276/mode/2up

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    Statue du duc Jean V, au dessus du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Statue du duc Jean V, au dessus du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Statue du duc Jean V, au dessus du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Statue du duc Jean V, au dessus du Porche des Apôtres, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    IV. LA FRISE D'HERMINES " À MA VIE" DE LA FAÇADE SUD.

    Dix ou onze hermines reprennent ici leur chemin dans le tunnel emblématique déjà décrit sur le Porche des Apôtres.

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    Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Frise d'hermines passantes enrubannées de la devise A MA VIE, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Frise d'hermines passantes enrubannées de la devise A MA VIE, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Frise d'hermines passantes enrubannées de la devise A MA VIE, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Frise d'hermines passantes enrubannées de la devise A MA VIE, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    Frise d'hermines passantes enrubannées de la devise A MA VIE, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Frise d'hermines passantes enrubannées de la devise A MA VIE, Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    III. LA FRISE D'HERMINES DE LA CORNICHE DU MAÎTRE-AUTEL.Kersanton, Atelier du Folgoët, 1423-1445.

    Cinq autels sont alignés le long du chevet droit ; le maître-autel est le deuxième, et le plus grand.

    "Le premier autel est celui du Rosaire. Taillé dans la pierre fine de Kersanton, il offre en façade huit arcatures subdivisées chacune en deux autres secondaires et séparées entre elles par de petits piliers carrés qui se terminent en clochetons. Une guirlande feuillagée, refouillée clans la pierre qui forme table les surmonte.  [...] Le maître-autel est composé exactement sur le même modèle, mais il est plus fini. Il mesure quatre mètres de long. et est orné de guirlandes de vigne avec quatorze petites arcades. Au milieu du feuillage, une hermine passante avec la devise : A ma vie. Des oiseaux égrènent le raisin, et chaque feuille se détache artistiquement de la tige à moitié cachée dans l'ombre." (Guillermit)

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    Maître-autel (kersanton), Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

    Maître-autel (kersanton), Collégiale du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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    SOURCES ET LIENS.

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    Jean V de Bretagne : avènement et politique intérieure

    https://devirisillustribusblog.wordpress.com/2016/11/27/jean-v-de-bretagne-i-avenement-et-politique-exterieure/

    ABGRALL (Jean-Marie) 1909 Notice sur Le Folgoat  Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, Quimper page 175 et 209

    https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

    — ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

    ABGRALL (Jean-Marie), 1901, L'église Notre-Dame du Folgoat, in A.Le Grand, La vie des saincts...page 88

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

    — BLANCHARD (René), 1895, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne : étude sur les sources du recueil publié par la Société des bibliophiles bretons et de l'histoire de Bretagne vol. 4 Planche III.

    https://archive.org/details/lettresetmandem00blangoog

    — COATIVY (Yves) 2006, La monnaie des ducs de Bretagne. Presses Universitaires de Rennes.

    http://books.openedition.org/pur/25404

     

    — COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Folgët, Brest, 1851

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LESNEVEN. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c07f91a4317a870c35de08f576183805.pdf

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

    — COUFFON (René),  1948, « À quelle époque convient-il de dater l’église actuelle de Notre-Dame du Folgoët ? », Nouvelle revue de Bretagne, 5, 1948.

    — COURCY   Notice sur Notre-Dame du Folgoët, par Pol et Henri de Courcy. ln-12. Saint- Brieuc, Prud'homme; 1860

    — GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

    — GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrés archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

    https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

    — JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

     

    — KERBIRIOU (Louis) 1938, Un grand Sanctuaire Marial en Bretagne · Notre·Dame du Folgoët Notice descriptive, historique et archéologique, Brest, Impr. Le Grand

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c02069db4918a110fe135511d651ae02.pdf

     

    — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 95-100.

    — LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

    — LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France . Brest, 1898, p. 218-236.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f290.item

    — MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

    https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

    Ou : in A.Le Grand, La vie des saincts 1837 :

    https://books.google.fr/books?id=BYITAwAAQBAJ&dq=%22La+vie+des+saints+de+la+Bretagne+armorique%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — PENNEC (Cyrille), 1825,  Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Rennes

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/061c8316a48418d20634b1b408c93613.pdf

    — THOMAS (chanoine A.M) , 1901, Le duc de Bretagne et le Folgoat; in A.Le Grand, La vie des saincts

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f126.item.r=Folgoet

     

    — INFOBRETAGNE :

    http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

    http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

    — LES AMIS DU FOLGOËT.

    http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

    — monumentshistoriques.free.fr

    http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

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