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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 09:38

Le calvaire (kersanton, v. 1550, atelier Prigent ?) de Croas Lambader à Plougourvest et deux pièces (Vierge de Pitié et Jésus parmi les Docteurs) d'un calvaire monumental (kersanton, v. 1550 ou 1600) de Lambader.

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 Voir sur Lambader :

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— Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent (1527-1577):

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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Voir sur le Maître de Plougastel (1570-1621)

 

 


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PRÉSENTATION.

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Le calvaire de Croas Lambader ou du Spernen appartient aujourd'hui à une propriété privée au 1 rue de Lambader sur le bord ouest de cette rue, à 200 m du calvaire de Lambader et de la chapelle.

La propriétaire de la maison m'a très gentiment proposé de pénétrer dans le jardin pour pouvoir observer la face principale portant le Crucifix et tournée vers l'ouest. Qu'elle trouve ici l'expression de ma gratitude pour cet accueil.

Le calvaire est situé aujourd'hui en Plougourvest, mais le cadastre de 1829 le montre à la frontière avec Plouvorn, et du coté de cette commune.

Il est classé monument historique (28 novembre 1910) et fait l'objet d'une notice Mérimée PA00090247 et d'une notice Monumentum avec 8 photographies, sous le titre "Croix de chemin en pierre de Lambader, XVIe siècle".

Wikipedia propose une photo de 2012 par GO69. Ce cliché montre que la statue de la Vierge était orientée par erreur vers l'orient. Ce défaut a été corrigé depuis, lors d'une intervention de réfection d'une partie d'un angelot d'extrémité de croisillon, par rotation de 180° de la statue géminée et rescellement.

Il est décrit par Y.-P. Castel dans l'Atlas des Croix et Calvaires du Finistère sous le n° 1977, avec un croquis :

" Spernen S, Croas-Lambader, g. k. 5,50 m. Vers 1550. Trois degrés. Socle, Vierge de Pitié, Jésus au milieu des docteurs. Fût à pans. Croisillon aux anges, statues géminées: Pierre-Vierge, Jean-Madeleine. Croix à branches rondes, anges en place des fleurons, titulus en lettres fleuries, crucifix, Christ aux liens. Les groupes conservés dans la chapelle voisine présentent la même facture que ceux-ci. [YPC 1980]"

 

Enfin, il est décrit par Christian Gallic dans le bulletin 2017 du journal municipal Plouvorn Information :

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C'est donc un calvaire composite, et les deux groupes de l'emmarchement, la Vierge de Pitié et Jésus parmi les Docteurs, ont dû être placés ici au début du XXe siècle. J'ai déjà décrit ces groupes dans mon article sur l'important ensemble de vestiges d'un calvaire monumental en kersanton (milieu du XVIe siècle ?), dont l'essentiel se trouve dans la chapelle. 

Le choix des personnages (Vierge et Jean d'un coté, Madeleine et Pierre de l'autre) est le même que sur le calvaire de Lambader mais ils ne sont pas couplés de la même façon (ici, la Vierge est couplée à Pierre alors qu'à Lambader elle est couplée à Marie-Madeleine).

Ni la carte de Cassini, ni la carte d'Etat-Major 1822-1866, ni les photos aériennes 1950-1965 (avant la construction des maisons bordant la rue), ne permettent de le situer, mais le cadastre napoléonien de 1829-1830 montre un symbole en étoile, à son emplacement actuel, tant sur la feuille d'assemblage que sur la 2ème feuille F du Bourg.

https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/P/03P/3P211/FRAD029_3P211_01_01.jpg

Parmi les calvaires issus de l'atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577), outre les  calvaires monumentaux  de Plougonven (1554) et  de Pleyben (1555), on conserve  6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier. Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré. Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages (statues non géminées).

3°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages ou 6 personnages avec statues géminées sur le croisillon

4°) Calvaire à deux croisillons.

Nous avons affaire ici au 3ème groupe, le plus nombreux.  On en voit des exemples à Saint Derrien, 1557,  à Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, à la chapelle Saint-Laurent de Pleyben, au cimetière de Bourg-Blanc, et à Saint-Divy.

 

 

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Feuille d'assemblage du plan cadastral 1829.

Feuille d'assemblage du plan cadastral 1829.

Feuille F2 du plan cadastral 1829.

Feuille F2 du plan cadastral 1829.

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LE COTÉ OUEST.

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Le crucifix central est entouré des statues de la Vierge et de Jean sur le croisillon.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Le Christ en croix.

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Il est placé sous un titulus aux lettres gothiques un peu effacées, dont le fût est perlé et l'empattement fourchu.

Sous une couronne d'épines à deux brins tressés, le visage est fin avec des yeux clos dont la paupière est ourlée, des pommettes émaciées, un nez droit et long, un philtrum creusé, une bouche entrouverte sur les dents, une moustache en V inversé qui naît à l'angle des narines et s'achève en hameçon, et une barbe dont les mèches forment des virgules. La chevelure tombe devant l'épaule droite, et derrière l'épaule gauche.

Sur les bras, le pli du coude est marqué par un V peu naturel.

Le torse court porte le dessin des mamelons, des côtes presque horizontales et de la plaie du coté ; le nombril est indiqué par un cercle.

Le pagne est noué avec un pan sortant à gauche, et rentré à droite, mais le dessin des plis est remarquable par son entrecroisement médian.

Il ne ressemble pas exactement au fragment de Christ conservé dans la chapelle, mais il en partage les éléments stylistiques.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Les anges orants et  hématophores.

Trois anges occupent les extrémités libres de la croix, ils sont agenouillés mains jointes, les ailes rabattues dans le dos; Ils portent une tunique bouffante au dessus du cordon de la taille.

Dans la même posture et le même habit, un quatrième ange présente le calice du sang des plaies du Christ.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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La Vierge éplorée.

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Elle est saisie dans une attitude recueillie, mains jointes et la tête légèrement penchée en avant.

L'élément le plus remarquable est le motif des trois larmes s'écoulant sous chaque œil. C'est l'un des traits stylistiques de l'atelier Prigent (1527-1577). Mais par contre, nous ne retrouvons pas le voile marqué de plis rigides qui est une autre de ces caractéristiques qui était présente sur  la Vierge du calvaire de Lambader et sur la Vierge de Pitié du Monument aux Morts de Plouvorn. Le voile encadre à angles droits le visage et rejoint la guimpe. (*)

Le visage est ovale, les yeux sont ourlés, le nez triangulaire et fort, la bouche petite et concave faisant la moue, le menton pointu.

Si on la compare à la Vierge du calvaire de Lambader, celle-ci est plus figée, son visage est moins marquée d'humanité, sa tête n'est pas inclinée, et même le plissé des vêtements est moins animé.

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(*) Ce plissement en Z du voile de la Vierge n'est pas constant sur les productions de l'atelier Prigent, et s'il est présent à Saint-Nic,  il est absent sur la Vierge de Dinéault.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Saint Jean éploré.

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Il porte une main sur la poitrine tandis que l'autre ramène le pan du manteau. Sa posture est hiératique (le terme s'applique aussi à la Vierge), figée par le chagrin, sans geste expressif, sans que la tête ou le regard ne soit tourné vers le Christ. Les deux angles pointus du col du manteau laissent voir la robe, fermée par deux (ou trois) boutons ronds.

Le visage est plus rond que celui de Marie, mais partage avec ce dernier la plupart des caractères, et notamment les trois larmes.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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LE COTÉ EST.

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Placé sur une console avancée, le Christ aux Liens est encadré par les statues du croisillon, celle de Pierre à sa gauche et Marie-Madeleine à sa droite.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Le Christ aux liens.

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Sa couronne et son visage sont proches de ceux du Crucifié, mais les yeux sont ouverts. 

Il porte le manteau de dérision, qui tombe directement à droite alors que le pan gauche fait retour par une large courbe au poignet. Les deux mains sont liées par une corde aux épais torons.

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D'autres Christ aux liens de l'atelier Prigent se trouvent au revers de la croix des calvaires de Bourg-Blanc, à Saint-Divy, ou, en tant que vestige, à Guissény (cimetière de l'église, 1555) et Lanneufret .

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Marie-Madeleine éplorée.

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Elle est vêtue d'une robe et d'un manteau au plissé très vivant. Elle tient de la main gauche le flacon d'onguent dont elle soulève le couvercle conique. De ses yeux coulent les trois larmes, aux extrémités recourbées en crochet.  Son visage est rond, avec de cheveux divisés en deux mèches autour d'une raie médiane.

Sa chevelure est retenue par le même bandeau occipital, enrubanné sur les mèches qui retombent dans le dos, que celui, par exemple, de la Vierge à l'Enfant des vestiges de calvaire de la chapelle de Lambader.

Elle n'est pas très différente de la Madeleine du calvaire de Lambader, mais sa tête est plus engoncée dans les épaules.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Saint Pierre tenant sa clef.

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Sa robe serrée par une ceinture  est recouverte d'un manteau fermée par une patte à bouton rond. Sa clef à poignée losangique est plus grande que son thorax.

Son visage, dont la bouche semble tendu en avant par l'imminence d'une parole, est presque léonin, peut-être en raison d'une mâchoire carrée et d'un barbe tortueuse. La moustache part en crochets à partir des coins des narines.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Les anges des extrémités du croisillon.

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Ils sont semblables aux anges orants de la croix, et sont agenouillés mains jointes, et les ailes plus écartés.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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LES GROUPES DES MARCHES DU SOCLE.

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Ils proviennent des vestiges d'un ancien calvaire (monumental) et daté vers 1550 et attribué par Castel à un anonyme nommé par convention "Maître de Lambader" , car la majorité des scènes de l'Enfance de Jésus et de la Vie de Marie sont rassemblés dans la chapelle de Lambader. Je reprends ma description donnée dans la description de ces vestiges dans l'article :

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Vestiges d'un calvaire, kersanton, Maître de Lambader, vers 1550 / ou Maître de Plougastel vers 1600.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550-1600).

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Elle a la tête brisée. La forme générale de la Mère voilée dans son manteau est massive et triangulaire, et elle soutient sur ses deux genoux écartés le corps de son Fils, par une main placée sous la tête et une autre sur la cuisse droite. Le Christ forme une diagonale oblique vers le haut et la gauche et ses plaies des mains sont exposées, le bras droit fléchi pend (un peu maladroitement) le long de la jambe maternelle tandis que le bras gauche repose le long du corps.

Cette formule est proche de celle des deux autres Vierges de Pitié de l'ancienne paroisse de Plouvorn, celle de la fontaine de Lambader  et celle du Monument aux Morts du cimetière, toutes deux attribuées à l'atelier Prigent. Le visage de la Vierge y est marquée de larmes.

Bien que cette Pietà n' est pas attribué par Castel à l'atelier Prigent, on la comparera à ses homologues des calvaires de 

-Guimiliau, croix de Laguen de 1572,

-Saint Derrien, 1557 Calvaire de l'église

-Saint-Divy, Calvaire de l'église

-Loc-Brévalaire, Calvaire de l'église

-Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : .

-Dinéault, Calvaire de l'église

-La Forest-Landerneau : cimetière haut 

-Landerneau :  calvaire de la Croix-de-la-Vierge 

-Lanneufret : Calvaire de l'église 

-Le Folgoët Calvaire de l'église 

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Jésus parmi les Docteurs (kersanton, vers 1550-1600).

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L'interprétation de ce groupe est difficile, notamment car il est camouflé (comme la Pietà) par les rosaces blanches, gris-vert ou rosées de lichens. Mais Yves-Pascal Castel a raison d'y voir Jésus parmi les Docteurs, grâce à l'attitude émerveillée des assistants, et malgré l'absence de Jésus qui occupait sans doute la place la plus haute au centre.

Les quatre personnages, assis en tailleur devant un pupitre à degrés,  lèvent tous la tête et le regard vers le haut, et écartent les paumes vers l'orateur en signe d'admiration. Deux portent le chapeau conique des Juifs, tandis que deux autres portent le bonnet carré des docteurs en théologie du XVIe siècle (ou un bonnet à rabat). Trois sont barbus. Deux portent un manteau à large rabat sur le col.

Je ne peux être plus précis, car leur tenue de camouflage est terriblement efficace, tant pour mon regard que pour la capacité de discrimination de mon objectif photo.

La scène est rare dans la sculpture en kersanton (porche de La Martyre), mais on la trouve, dans une composition très différente, sur le calvaire monumental de Plougastel.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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CONCLUSION.

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Ce calvaire associe à sa statuaire originale deux groupes provenant d'un autre calvaire.

Si on s'en tient aux données fournies par les sources de référence (Atlas de Calvaires et base Mérimée), ces deux sous-ensembles relève de la même datation, vers 1550. C'est aussi la datation acceptée pour le calvaire de Lambader. Cette proposition est suivie par Tanguy Daniel et par Christian Gallic.

Toujours selon les mêmes sources, aucun de ces deux sous-ensembles n'est attribué à un atelier déterminé. Rappelons que les ateliers actifs en Finistère (et en particulier dans le Léon) sont ceux de Bastien et Henry Prigent de 1527 à 1577, et de leur compagnon Fayet  de 1552 à 1563, puis du Maître de Plougastel de 1570 à 1621. 

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L'indice des trois larmes : l'atelier des Prigent ?

Néanmoins, il est possible ou probable qu'Yves-Pascal Castel ait choisit pour l'Atlas la date, très précise, de 1550 pour ces deux ensembles après avoir constaté la présence d'un indice stylistique de haute valeur sur les trois personnages du calvaire, indice qu'il avait signalé sur le calvaire monumental de Plougonven daté de 1554 et  signé des Prigent.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

E. Le Seac'h, qui n'a pas inclus le calvaire de Croas Lambader dans son Catalogue des sculpteurs de Basse-Bretagne, a attribué les statues de la Vierge et celle de Madeleine sur le calvaire de Lambader aux Prigent (Catalogue p. 331). Et c'est elle qui a insisté sur la description de ces trois larmes en écrivant (p.140): " Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire, leurs Vierges de Pitié , de Saint Jean et de Marie-Madeleine quand ils lui sont associés." 

Elle précise encore :"Si la manière de sculpter de  Bastien est plus souple, si ses drapés sont plus fluides si ses yeux sont taillés en un petit losange horizontal, tandis que celle d'Henry, moins habile,  est  hiératique, plus raide, avec un nez massif aux narines creuses,  l'appartenance au même atelier se reconnaît à quelques autres traits : l'arcade sourcilière nette, et les visages pointus."

Sur les statues de l'atelier Prigent :

 

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie,), 1904,  L'Architecture bretonne Quimper, A. de Kerangall.

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/3196

 

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère Plouvorn n°2385 et 2386.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html

2386. Lambader, placître, g. k. 6 m. XVIè, XIXè s. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre (décapitée). Croix, branches rondes, crucifix, écu. [YPC 1980]

2385. Lambader, dans la chapelle, k. Vers 1550, vestiges d’un calvaire dont certaines pièces sont placées à la croix de Spernen en Plougourvest (no 1977). Fuite en Egypte. Présentation au temple, Vierge de l’Annonciation, Vierge aux sept glaives, Nativité, saintes femmes, Crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Plougourvest  n°1977.

"1977. Spernen S, Croas-Lambader, g. k. 5,50 m. Vers 1550. Trois degrés. Socle, Vierge de Pitié, Jésus au milieu des docteurs. Fût à pans. Croisillon aux anges, statues géminées: Pierre-Vierge, Jean-Madeleine. Croix à branches rondes, anges en place des fleurons, titulus en lettres fleuries, crucifix, Christ aux liens. Les groupes conservés dans la chapelle voisine présentent la même facture que ceux-ci. [YPC 1980]"

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plougourvest.html

— CASTEL (Yves-Pascal), "Patrimoine du Finistère : les Pietà du Finistère" , site de la SAF, et Revue Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001.

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 25 mars 1995, A la découverte des croix monumentales, Plouvorn. Courrier du Léon

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3fb594a410e97c243be96830ef21eeda.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 2005,  “Minihi Levenez 092 : guide des sept grands calvaires bretons,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 23 mars 2021, https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9398.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé)

— DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

"On remarquera aussi et surtout les restes d'un ancien calvaire monumental, présenté en désordre en quatre endroits de la partie basse de la nef : une Présentation au Temple, une Annonciation et une Fuite en Égypte, une Nativité, un Christ (mutilé) et les Trois Marie. Il est possible que d' autres éléments de ce grand calvaire figurent sur la croix de Spernen ( dite aussi Croaz-Lambader ), à Plougourvest . Aucune date ne figure sur ces sculptures dont le style est celui du milieu du XVIe siècle . » .

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Plusieurs statues ornaient jadis l'église de Lambader, elles ont été renversées et mutilées, leurs débris gisent sur le gazon dans le préau ou cour du monastère. J'en remarquai une qui me frappa par le fini et la précision de son travail, elle représente un chevalier armé de toutes pièces , tenant l'épée nue sur l'épaule ; la forme de son armure indique la fin du quatorzième siècle. On remarque au bas de la cuirasse l'assemblage de pièces de lames transversales qui recouvre le défaut des cuissards et que l'on nommait tasseltes ou braconnière. La tête de cette statue a malheureusement été brisée ( Pour préserver cette statue de mutilations plus considérables, M. le marquis du Dresnay en a fait récemment l'acquisition et l'a fait transporter à Saint-Pol de Léon , où elle est placée dans son jardin. ) : je présume qu'elle représentait quelqu'un des commandeurs de Malte titulaires de la commanderie de Lambader. Ce ne peut être un templier, car, lors de la destruction de l'ordre du temple, les .chevaliers portaient encore le haubert ou armure entièrement en mailles, celle que l'on voit ici est celle de plaque et de lames adoptée au quatorzième siècle."

 — GALLIC (Kristian), PLOUVORN INFORMATION mars 2017 n°3 

https://fr.calameo.com/read/0047577681bc06131f887

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

"On vénère à Lambader une belle statue en kersanton de Notre-Dame. Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit, provenant de l'ancien Calvaire. La maîtresse vitre contenait un brillant vitrail de 1543, qui a été brisé vers 1845 et remplacé, dans sa partie basse, par une maçonnerie, et dans sa partie haute, par un voile rouge. On en voit quelques débris à la chapelle de Keruzoret, ainsi qu'un saint Christophe et un saint Trémeur portant sa tête entre ses mains."

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

Texte principal : "Si vous entrez dans Ploumorn (Plouvorn), vous ne pouvez faire beaucoup de chemin , sans remarquer la belle Eglise priorale de N. D. de Lanbader tant pour l'excellence du bastiment, qu'à raison de la grande devotion du peuple qui y aborde de plusieurs endroits. Ceste chappelle est construicte non loin du bourc parrochial , sur la pente d'une colline , prés d'un agreable ruysseau qui fait moudre nombre de moulins, avant de se rendre à l'ocean. Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pelerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste."

Note de Kerdanet : "Cette église est construite dans le style de l'architecture gothique arabe : elle a huit arcades élégantes dans chacun de ses bas-cotés., son clocher est très beau, c'est une tour carrée, ornée d'une balustrade légère et surmontée d'une flèche élevée, de forme prismatique hexagonale, flanquée de quatre clochetons. Cette flèche, toute en pierres de taille, est travaillée à jour, ainsi que les clochetons qui l'accompagnent, dont l'un a été renversé par l'ouragan du 2 février 1836. Le clocher est supporté par des piliers formant trois arcades. Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER ». À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU » On remarque, de plus, autour de l'église, diverses statues curieuses, telles que celle de saint Christophe, ainsi désignée SXDÕPLE 1600 », et la statue de N.D de Pitié dans l'attitude la plus recueillie et la plus expressive.

Le jubé en bois de Lanbader est aussi fort renommé ; c'est un réseau de sculpture, presque aussi remarquable dans son genre que celui du Folgoët dans le sien : il a 16 pieds ½ de long sur 3 pieds , 9 pouces de large ; ses éventails ont 8 pieds 3 pouces de développement, et sa porte 4 pieds ½ d'ouverture ; son escalier tournant compte 22 marches ; le tout orné de petites statues d'anges, parmi lesquels vient figurer, on ne sait pourquoi, un joueur de biniou (musette)

M. de Fréminville pense que Lanbader était une ancienne commanderie ; il n'en n'est cependant fait aucune mention dans celles du duc Conan IV, de 1160 ; mais on trouvait autrefois, autour de cette chapelle, les propugnacula, turricula et alias munitiones dont parle Pierre Mauclerc das sa charte aux chevaliers du Temple. V. D. Morice, Pr. t. 1er col.638 et 850. Le gouvernement de Lanbader possédait, en 1790, 900 livres de revenu. »

PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

L'église de LANBADER, avec un très-beau clocher.

« On trouve en cet endroit plusieurs jolies statues en Kersanton, entre autres celle de S. Christophe, portant la date de 1600. Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii ».

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

—  REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."


— WIKIPEDIA

 

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

 

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Sculpture Kersanton Maître de Plougastel Prigent
13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 22:17

Le porche de Pencran : les statues (kersanton, notamment v.1553, Prigent) des contreforts.  Quelques autres statues de l'atelier Prigent.

 

 

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Sur Pencran :

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Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

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Sur les statues de l'atelier Prigent ailleurs que sur les porches:

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

Sur Wiki : https://fr.qaz.wiki/wiki/List_of_the_works_of_Bastien_and_Henry_Prigent.

 

RAPPEL (voir la présentation du porche ici).

Le porche sud de l'église de Pencran (ancienne trève de Ploudiry) est daté par inscription de 1553 (1552 à 1558 selon les lectures d'une inscription qui a été volée) et la quasi-totalité de ses sculptures en kersanton (pierre noire à grise très fine et très résistante à l'altération, extraite notamment en Rade de Brest) est attribuée à Bastien Prigent assisté de son frère Henry, actifs de 1527 à 1577. 

Les pièces les plus remarquables ont fait l'objet d'un article dédié  : les crossettes figurant un lion (à gauche) et un dragon (à droite) à la jonction du toit et des murs ; le pourtour de l'arc en plein-cintre avec ses trois moulures présentant des scènes bibliques et des anges ; le tympan conservant les reste d'une Adoration des Mages ; L'intérieur du porche avec les 12 apôtre d'un Credo, et un Christ Sauveur ; et cet article qui décrit les statues des contreforts.

L'ouverture du porche se fait en éventail dont chaque branche est équipé de bancs. Et c'est dans leur prolongement  que se trouvent les contrefort. Chacun est doté sus ses trois faces de niches à dais, mais sur ces six niches, seules quatre ont conservé leur statue.

Elles seront décrites de l'est vers l'ouest, et donc de l'extrême droite de l'entré du porche vers la gauche.

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Le porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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SAINTE ANNE ÉDUCATRICE. (Kersanton, Prigent v.1553).

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Niche extérieure du contrefort droit.

"Sainte Anne enseignant à la Vierge permet de comparer le style des deux sculpteurs [Bastien et Henry]. Ici, on retrouve les narines dilatées de la sainte Apolline de l'intérieur de l'église mais avec un visage plus plat. La tête a été recollée. Les chaussures sont plus carrées et les mains moins épaisses. Assise sur un petit tabouret, elle montre de l'index un livre ouvert à la Vierge, qui en saisit un angle. Elle est vêtue d'une robe recouverte d'un manteau ; le voile enserre comme un bandeau les mèches de cheveu." (E. Le Seac'h).

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Je retrouve une nouvelle fois le "bandeau occipital" si souvent remarquée dans la statuaire du Finistère, notamment de Marie ou de Marie-Madeleine, aux XVIe et XVIIe siècle, comme un trait auquel les trois ateliers de Landerneau restent attachés, mais qui diffuse en Basse-Bretagne .

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Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Le même atelier est aussi l'auteur (selon E. Le Seac'h) d'une Anne éducatrice pour le porche de Landivisiau (1555), mais les différences sont notables entre les deux œuvres.

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/le-porche-de-l-eglise-de-landivisiau.html

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Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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 SAINTE SUZANNE. (Kersanton, Prigent v.1553).

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Dans la niche médiane du contrefort droit, une imposante sainte porte l'inscription latine S : SUSSANNA  : ORA , "Sainte Suzanne priez [pour nous]".

Elle tient en main droite un court phylactère sans inscription et en main gauche un livre ouvert.

Le voile de son manteau est "coqué" (à plis rigides) — une caractéristique des statues des Prigent — et  laisse échapper sa longue chevelure dont seules deux mèches ondulées descendent sur le coté. Une chemise fine dépasse aux poignets et au col sous forme d'un petit plissé. La ceinture retient —sans doute par une agrafe  ou "troussoire" — le pan du manteau sous le poignet droit.  

 "Elle est vêtue d'une longue robe qui laisse à découvert des chaussures massives à bout rond. Le livre est décoré de marguerites plates et les manches de la robe sont plissées. Une chaîne à grosses mailles est terminé par un pendentif en forme de quadrilobe. Le col de la robe est ouvert par le milieu. Le visage et les draperies plus souples sont particuliers à Bastien Prigent [plus habile que son frère Henry]. Les pommettes sont saillantes et l'arête du nez très forte se poursuit avec un philtrum large et une fossette mentonnière prononcée. Les yeux semblent presque clos."(E. Le Seac'h)

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Sainte Suzanne de Rome est une vierge et martyre romaine du IIIe siècle fêtée le 11 août. 

Sur une statue conservée dans l'église de Sainte-Suzanne en Mayenne, elle tient également un livre dans la main gauche.

Plus près de nous, la chapelle Sainte-Suzanne en Sérent sa statue du XVIe siècle tient un long phylactère à son nom. Elle est coiffée d'un bandeau occipital.

À Uzel (Saint-Thélo), la statue du XVIIIe la représente tenant la palme du martyre, couronnée et voilée.

La chapelle Sainte-Suzanne de Mûr-de-Bretagne possède une statue en bois de la fin du XVe siècle : elle y tient un livre en main gauche et la palme en main droite et, comme ailleurs, elle porte une cape à fermail.

 

Sa présence de sainte Suzanne à Pencran, à coté de sainte Anne et de saint Pierre, est à rapprocher du fait que le musée du Louvre conserve les statues (Jean Guilhomet, début XVIe) de ces trois saints personnages, conçues pour la chapelle du château de Chantelle, et honorant les trois saints patrons d'Anne de Beaujeu — fille de Louis XI et régente du royaume de France de 1483 à 1492 — de Pierre de Beaujeu son époux et de Suzanne, leur fille unique. Cette statue du Louvre montre la sainte royalement vêtue (turban, robe cintrée, chape à fermail, ceinture en chaîne, nombreux bijoux) et tenant des deux mains un livre.

Suzanne de Beaujeu (1491-Châtellerault 1521) fut duchesse de Bourbon et d'Auvergne et comtesse de la Marche de 1503 à 1521, après avoir épousé en 1505 Charles de Bourbon.

https://www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1899_num_6_1_1164

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Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE À L'ENFANT. (Kersanton, XVe siècle).

Contrefort droit, niche interne.

 

Cette Vierge à l'Enfant est manifestement du XVe siècle (chaussures à bouts pointues, posture fortement hanchée et devait être fort belle avant qu'on ne brise la tête de la mère et du fils. 

On en voit encore les longs cheveux qui ruissellent sur le manteau et sur le corsage. Le bras droit est également brisé et ne nous permet pas de présager si Marie présentait, d'un geste ample, un objet à son enfant. Le manteau fait retour sous le flanc gauche, dissimulant une éventuelle ceinture. L'Enfant est vêtu d'une tunique mais ses pieds sont nus.

On sait que l'église de Pencran possède une cloche de 1365, attestant la présence d'un sanctuaire au XIVe siècle ; et que la Déploration du retable du chœur date de 1517 : il est donc normal que nous trouvions des œuvres antérieures à la date de fondation du porche sud en 1553.

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Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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L'ange et son inscription

"Une Vierge à l'Enfant du XVe siècle repose sur un ange-console, qui déploie de chaque coté de son buste aujourd'hui presque brisé des bribes de ce qui pourrait être le milieu et la fin d'une inscription assez longue : OSCH [?] ET TYL[?]AIR / ROF FABR.

Si l'on admet que ET et TY sont deux mots, — cela veut dire en breton "chez", ce serait là la seule partie intelligible avec, à la fin, FABR , abréviation du mot "fabrique"." (E. Le Seac'h)

Je ne peux améliorer la lecture faite par Le Seac'h de façon cohérente. Je ne suis pas convaincu du tout  que "et ty" soit du breton. 

À l'intérieur de l'église, se trouvent deux anges porteurs de phylactère assez semblables et servant également de consoles : sous la statue de saint Yves, l'ange porte l'inscription en caractères gothiques : PAX : VOBIS, alors que sous la statue de saint Antoine de Padoue, le phylactère est brisé. 

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Ange-console de l'église de Pencran (kersanton, XVIe siècle). Photographie lavieb-aile 2017.
Ange (kersanton), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

 

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Ange (kersanton), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

 

 

 

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L'entrée du porche de Lampaul-Guimiliau (auquel les Prigent ont participé) est encadrée par deux anges portant chacun une longue inscription, l'une en latin et l'autre en français, alors qu'un couple d'anges de la voûte tient une troisième inscription en latin.

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Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Console de la Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Console de la Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Le contrefort de gauche montre, sur sa face interne, une console dont la statue a été perdue. Cette console est également portée par un ange déployant un phylactère dont il manque la moitié, sans inscription lisible.

 

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Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE DU CALVAIRE. (Kersanton, Prigent v.1553).

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Elle est déplacée d'un autre site où elle encadrait, avec saint Jean, un Crucifié. Son buste est d'ailleurs tourné vers la gauche par rapport à l'axe des pieds.

On reconnait les trois larmes qui font la particularité (mais non spécificité, puisque les ateliers suivant leur ont parfois emprunté) des frères Prigent, et qu'ils réservent à la Vierge, à saint Jean et Marie-Madeleine au pied de la Croix ou en Déploration.

Nous retrouvons aussi le voile "coqué", faisant un pli au dessus du front, avant de s'intégrer au manteau, qui est un autre trait de l'atelier.

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Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE À L'ENFANT DU PORCHE. Kersanton.

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Elle n'est pas attribué aux Prigent. Sa tête très ronde est couronnée. Elle a perdu l'objet qu'elle tenait en main droite.

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Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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SAINT PIERRE. Kersanton, XVIe siècle.

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Remarquez le blason (muet) du culot.

Cette statue presque trop neuve n'est pas attribuée aux Prigent (ni à quiconque) par Le Seac'h. Ses yeux ourlés en amande, ses moustaches qui partent du coin des narines, sa barbe aux mèches terminées par des boucles, le boutonnage en S de sa robe rappellent les apôtres du porche sud, ou le saint Luc des moulures du porche.

 

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Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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QUELQUES DAIS (kersanton, atelier Prigent, v. 1553).

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Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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STATUE DE SAINT SÉBASTIEN (vestiges). Kersanton, Prigent, XVIe siècle.

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Mur ouest du transept. 

Le saint est attaché par deux liens à un tronc d'arbre en forme de croix : le bras droit passe derrière une branche, le bras gauche est lié au dessus de sa tête. Le saint regarde vers le bas et la droite avec tristesse.

Il est vêtu d'un pagne. Son ventre, son thorax et son bras portent les trous des flèches.

On peut le comparer à son homologue de Ploudiry, attribué également à l'atelier Prigent : la posture des bras et la direction du regard sont simplement inversés.

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Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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On peut le comparer aussi au saint de l'arc de triomphe de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, et à celui du calvaire du bourg de Saint-Ségal.

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Saint Sébastien, kersanton, XVIe (Prigent ?). Arc de triomphe de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile.

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Saint Sébastien, kersanton, XVIe (Prigent ?) Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

 

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Le porche de Pencran : les statues des contreforts.

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STATUE DE SAINTE APOLLINE (kersanton polychrome, Henry Prigent v.1553).

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Sainte Apolline, vierge martyre dont les bourreaux ont arraché les dents (d'où la pince serrant une molaire qui est son attribut) est très vénérée  dans les églises et sur les Livres d'Heures (Livre d'Etienne Chevalier, de Jean de Montauban, etc. ), et ses statues sont au nombre de 20 dans le diocèse de Quimper et Léon (Couffon).

Elle est la co-patronne de l'église de Pencran, comme l'indique l'inscription de fondation.

"La première œuvre signée du seul Henry Prigent est, en 1555, une statue de sainte Apolline à Pencran. C'est elle qui permet de distinguer  les styles des deux hommes et de constater qu'Henry est le moins habile. La sainte, debout, tient dans le creux de la main gauche un livre ouvert et la tenaille de son supplice de la main droite. Son visage ovale est légèrement creusé au niveau des tempes. Le nez  massif avec les narines creuses attirent l'œil. Les yeux tombent, le menton est prédominent. Le teint de la sainte est surchargé en peinture ocre rouge, ce qui lui donne des pommettes carmin respirant la santé et le grand air. En comparaison, le style de Bastien est plus fin : il donne des coques au voile des femmes qu'il sculpte, aiguise les arcades sourcilières. Les yeux sont taillés en un petit losange horizontal. Les drapés sont fluides. De façon générale, la manière plus souple qu'il a de sculpter, qui produit un effet plus impressionniste, voire maniériste, contraste avec le hiératisme, la raideur des réalisations de Henry." (Le Seac'h p.139 )

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Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

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L'inscription.

Le socle a été barbouillé de peinture noire et surchargé d'une indication superflue  STE APOLLINE, qui dissimule la précieuse inscription gothique de quatre lignes (qui sera restituée, à coup sûr, par la restauration en cours). Je peux lire CEST YMAIGE FUT FAI...  LE MERCIER ET R.

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Lucien Lécureux écrivait en 1915 :

"Dans le bas-côté sud se trouve la statue de sainte Appolline dont nous avons déjà eu l'occasion de parler à cause de la date qu'elle porte. Cette statue est en pierre, de facture maladroite. Elle a été grossièrement repeinte. Sur le socle se lit l'inscription suivante en relief d'une écriture cursive assez gauche :

CEST YMAIGE FUT FAICTE
ET CESTE CHAPELE NICHE AN
P[AR] O. LE MERCIER ET R. SCAN
LAN 1555.

L'inscription est évidemment fautive. La première ligne contient déjà une de ces libertés syntaxiques fréquentes à cette époque dans les inscriptions françaises de Bretagne, où nous trouvons constamment le masculin pour le féminin. Déjà deux inscriptions de Pencran, celle de 1553 sur un cube de pierre et celle de 1517 au bas du groupe de la descente de croix, nous ont fourni des exemples de ce genre de faute : fut fondé ceste chapele — cest histoire fut complet.

La fin de la seconde ligne est incompréhensible. On lit très nettement : niche an. Peut-être le premier mot doit-il être interprété : niché. A cette époque on ne peut s'attendre à trouver un accent sur la finale. Quant à la syllabe an c'est une graphie très répandue en Bretagne à cette époque et encore au XVIIème siècle pour la préposition française : en. On lit sur le calvaire de Plougastel : A[N] LA[N] 1602, sur une sablière de La Roche : A[N] LA[N] M V LXVII.

Maintenant faut-il joindre an au mot l'an qui commence la quatrième ligne. Faut-il supposer une autre transposition et comprendre ainsi les deux premières lignes :

CESTE YMAIGE FUT FAICTE
ET EN CESTE CHAPELE NICHÉE

(niché au lieu de nichée étant un exemple de plus de manque d'accord) ?

En tout cas l'inscription est fautive, et d'ailleurs il ne faut pas trop s'étonner de trouver des fautes dans les inscriptions françaises de Basse-Bretagne, exécutées par des ouvriers bretonnants qui devaient souvent reproduire sans les comprendre des modèles déjà incorrects.

Quant aux deux noms qui occupent la troisième ligne, ce sont des noms de fabriques. Nous avons trouvé un autre O. le Mercier dans l'acte de 1619 relatif à la réparation des orgues. C'est un des deux notaires de Landerneau devant lesquels est passé l'acte. Il se peut que le fabrique 0. le Mercier habitât déjà Landerneau puisqu'en 1550 Hervé Kerahès avait sa demeure dans cette ville."

E. LE Seac'h a lu (et cela semble plus fidèle) : CEST. YMAIGE . FVT. FAICTE / ET . CESTE . CHAPELLE . PAR . HENRY . P. G. LE MERCIER . ET . R. SCAF. F. LAN 1555.

Ces informations capitales pour l'historien méritent d'être à nouveau disponibles à la lecture après suppression de la lamentable peinture noire .

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1. Une signature d'Henry Prigent, sculpteur.

 

E. Le Seac'h interprète astucieusement l'inscription "cette ymaige fut faicte et  ceste chapelle par Henry P.G." comme une signature du sculpteur :  "cette image fut faite en cette chapelle par Henry Prigent".

Ce nom est attesté à coté de celui de son frère Bastien sur le calvaire de Plougonven un an auparavant : "BASTIEN ET HENRY PRIGE[N]T ESTOIE[N]T YMAGEURS 1554. La première œuvre datée et signée, par Bastien seul, est le bénitier de la chapelle Saint-Guévoc de Trédrez en 1545 : [...] CO[MPOSEE. A. PAR . BASTIEN . P[RI]GE[N]T Ma; FAITE . MVC.XLV.". Mais un document des comptes de paroisse de Lanhouarneau concernant la croix de Croas-ar-C'hor 

 

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2. Recherches généalogiques.

1°) LE MERCIER.

Geneanet propose 10 indications pour ce patronyme à Landerneau. Dont un Olivier Le Mercier :

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"Olivier, anobli en 1515, père de Jean, et celui-ci de Sébastien, vivant en 1538, marié à Marie de Kerroudault." (Pol Potier de Courcy)

De plus, un acte notarié du 15 septembre 1531, relatif à l'église Saint Ivy, mentionne "Maître Jan le Mercier sieur de Beaurepos". (Archives Le Forestier de Quillien)

Mercier (le), sr de Beaurepos et de Keroman, par. de Guipavas. Confirmé par lettres de 1673 et maint. au conseil en 1717, sept gén. ; montres de 1534 a 1538, par. de Lambezellec, ev. de Leon. D’azur au chevron d’argent, accomp. en chef de deux quintefeuilles de même, et en pointe d’une cloche d’or, bataillée de sable.

Olivier, anobli en 1515, père de Jean, et celui-ci de Sébastien, vivant en 1538, marié à Marie de Kerroudault. Fondu dans Fontaine de Mervé." (généalogie Cedric L'haridon) (Pol de Courcy)

Cet Olivier serait le père de Jean, mais aussi de François, marié avant 1537 avec Thomine LE CAM et dont les trois enfants Marguerite (1537-)Jean (1542-) et Catherine (1545-) sont baptisés à l'église Saint-Thomas de Landerneau.

Par contre, la base Geneanet n'offre aucun individu à Guipavas ou à Ploudiry (ou à Pencran) pour ce nom de Mercier ou Le Mercier.

Un Maître Jean Le Mercier et Pierre Le Mercier participent à la montre de l'évêché du Léon en 1534 pour Lambézellec.

Un Jean Le Mercier est mentionné dans les archives de la juridiction de Corlay.

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2°) R. SCANF.

Je pense qu'il faut comprendre "SCANF" ou SCANV derrière les leçons "SCAN" et "SCAF" (ou un tilde n'a peut-être pas été relevé). Albert Deshayes consacre un item de son Dictionnaire (p. 160) à "Le Scanv" et ses nombreuses variantes Le Scan, Scaff, Scaf,  An Scanff, Le Scanf, Le Scanve, Lescan, Le Scao correspondant au qualificatif moyen-breton "legier, non pesant". . On les trouve à Quimper, Plouguin, Ploudalmézeau, Daoulas, Plourin-Morlaix, mais non à Ploudiry ou Landerneau.

La base Geneanet les trouve aussi à Saint-Pol-de-Léon (++), Lannilis et Plouvien, Plougasnou.

Le Nobiliaire de Pol de Courcy localise un Le Scanf, seigneur de Kervelguen en Goëllo.

 

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Socle de 1555, kersanton, église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Socle de 1555, kersanton, église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

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LA VIERGE DE PITIÉ  AUX TROIS LARMES : UNE OEUVRE DES PRIGENT ? Kersanton polychrome, XVIe siècle.

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Elle occupe un pilier sud de l'intérieur de l'église et fait l'objet de la restauration en cours.

Bien qu'elle n'est pas été placée par E. Le Seac'h dans son catalogue des œuvres attribuées aux frères Prigent, je peux suggérer cette attribution, puisque la Vierge montre sous chaque œil les trois larmes caractéristiques de cet atelier —mais qui seront reprises ponctuellement par le Maître de Plougastel (1570-1621) et par Roland Doré (1618-1663) —. Puisque l'atelier Prigent se signale à Pencran par de nombreuses sculptures, et que les deux autres ateliers sont plus tardifs, comme nous retrouvons les particularités stylistiques de l'atelier, comme le manteau qui forme un voile à plis rigides sur la tête, cela me semble (très) vraisemblable.

Ces larmes avaient été remarquées avant moi par Yves-Pascal Castel .

Voir la Vierge de Pitié de Tal-ar-Goas à Crozon : je fais la synthèse en fin d'article sur les Pietà des Prigent. Voir aussi la Vierge de Pitié du calvaire de Kerabri à Lothey, par les Prigent.

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La forme du groupe s'inscrit dans un triangle, et le manteau  de la Vierge englobe le corps de son Fils. Celui-ci, soutenu par la main droite de Marie sous la tête et sa main gauche sur le ventre, forme une diagonale orientée vers le haut et la gauche, mais il forme aussi une croix avec le bras droit (exposant la paume et sa plaie), et le bras gauche de la Vierge.

La Vierge de Pitié est assise, et ses jambes tournées vers sa droite et légèrement écartées soutiennent la tête et le flanc du Christ.

Les plaies des pieds, de la main droite et du flanc sont bien exposées, celles de la couronne d'épines seront à ré-examiner après restauration. Mais elles participent de la même dévotion aux Cinq Plaies, au Sang versé et aux souffrances endurées par le Rédempteur qui s'est développé en France (Bourgogne) et dans le Duché de Bretagne au XIV et XVe siècles, et qui ont suscité la floraison que l'on connait en Finistère des calvaires au XVIe siècle. Cette dévotion est indissociable de l'attachement aux larmes versées par les trois saints personnages au pied du calvaire (la Vierge, Saint Jean et Marie-Madeleine)et cette effusion des pleurs répondant par participation émotionnelle au versement du sang incite les fidèles à s'unir à ce geste de piété.

Voir Dévotion franciscaine aux Plaies du Christ à la cour ducale de Bretagne.

Cette dévotion n'est sans doute mieux attestée  qu'à Pencran, puisque ces larmes se retrouvent sur la Vierge du Calvaire (supra), sur cette Pietà, sur le visage de Marie-Madeleine au pied du calvaire (de 1521 ?), sur les trois personnages de ce calvaire autour de la croix, tandis que les visages attristés du retable de la Déploration de 1517 (sans larmes sculptées, mais avec mouchoir) relève de la même sensibilité.

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Vierge de Pitié, (kersanton polychrome, Prigent ?, XVIe siècle), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Vierge de Pitié, (kersanton polychrome, Prigent ?, XVIe siècle), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

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STATUE DE MARIE-MADELEINE ÉPLORÉE, (kersanton, Prigent v. 1553).

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C'est une Marie-Madeleine au pied du calvaire, figure habituelle de l'atelier Prigent, mais qui a été séparée du calvaire d'origine, que nous ignorons, pour être placée sur un socle sur la pelouse du nord de l'église.

Elle est agenouillée, et lève la tête et le regard vers le Christ crucifié tout en levant les deux mains écartées en signe d'émotion. Elle porte une riche et épaisse robe, aux manches, plissées qui s'évasent aux poignet, au corsage ajusté et non plissé tandis que la jupe laisse tomber des plis tubulaires sous la ceinture nouée par une rosette. 

Le manteau est tombé des épaules et forme, entre les reins et les jambes, une masse en éventail.

Le flacon d'aromates ou d'onguents est posé à sa droite.

Sa tête est partiellement voilée par le fameux bandeau occipital (cf. Sainte Anne supra), plissé en éventail sur l'occiput avant de rassembler les nattes et de se nouer derrière la nuque. Les deux nattes descendent devant les épaules.

Le bloc de pierre est brisé (on dirait même scié) sous la taille, et cette statue a peut-être été retrouvée dans des décombles.

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Cette Marie-Madeleine éplorée au pied de la croix se retrouve, avec toutes ses caractéristiques, sur le calvaire monumental de Pleyben, datant de 1555 (exactement comme la sainte Apolline de Pencran), mais aussi au calvaire du bourg de Saint-Ségal, et avec toutes ou partie de ces caractéristiques, au calvaire de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, au calvaire de la chapelle du Ménez-Hom en Plomodiern, et enfin au calvaire de Lopérec (et encore sur un contrefort de la chapelle Saint-Tugen en Primelin). Voir ma présentation ici :

https://www.lavieb-aile.com/2019/07/saint-segal-le-calvaire-du-bourg.html

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Enfin nous ne pouvons ignorer que cette Marie-Madeleine éplorée au pied de la croix est présente au pied du calvaire nord de Pencran (1521 ?) et du calvaire sud (cimetière). Mais dans ces deux cas, les trois larmes de compassion sont absentes.

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Marie-Madeleine (kersanton), calvaire nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

 

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Marie-Madeleine (kersanton), calvaire sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

 

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Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie) 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère T. 42. page 189.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f241.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1916, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall (suite), Bulletin de la Société Archéologique du Finistère page 95.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f126.item

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f155.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1898, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, par M. l'abbé J.-M. Abgrall. Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Morlaix et à Brest ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques Société française d'archéologie. Derache (Paris), A. Hardel (Caen) 1898 page 155. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f222.image

 

ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1902, Le livre d'or des églises de Bretagne, Oberthür.

— APEVE

 http://www.apeve.net/spip/spip.php?article8

CHAURIS (Louis )  2010, Le kersanton. Une pierre bretonne, Presses universitaires de Rennes,

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Pencran, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/7f786fe0966306242750d6e111e8c78d.pdf

FAVÉ (abbé), 1899, Excursion..., Bulletin SAF

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1899_0452_0506.html

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207649z/f457.item

— LÉCUREUX (Lucien), 1915  Société Archéologique du Finistère - SAF 1915 tome 42 - Pages 139 à 156

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1915_0199_0218.html

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— PÉRENNÈS (Henri), 1938 Notice de Pencran, BDHA 

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf 

—DANIEL ( Tanguy ) 1987, La mort d' un mythe : un art breton sans artistes . Cahiers de Bretagne occidentale , n° 6 , 1987 , p . 75 - 84 ( Mélanges Yves Le Gallo ) 

http://www.gbv.de/dms/hebis-mainz/toc/013196308.pdf

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton Prigent Chapelles bretonnes.
11 février 2021 4 11 /02 /février /2021 11:52

Le porche de Pencran : les moulures et leurs scènes bibliques (kersanton, traces de polychromie ocre,  atelier Prigent, v. 1553).

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Sur Pencran :

L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553). par l'atelier Prigent. 

Le porche de Pencran : les apôtres du Credo apostolique.

Le retable de la "Descente de Croix" de l'église de Pencran (29). (1517)

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Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

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Sur les statues de l'atelier Prigent :


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PRÉSENTATION.

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L'enclos paroissial de Pencran, il faut d'abord le situer sur une carte. Et constater que dans un rayon de 10 à 15 kms, se trouvent Landerneau —et ses églises Saint-Thomas et Saint-Houardon—, La Martyre et Ploudiry, La Roche-Maurice, Tréflénévez, Saint-Urbain, Dirinon ou Le Tréhou. Et  de l'autre coté de l'Élorn, Plouédern, Trémaouézan, Lanneuffret, Plounéventer, Saint-Servais, Saint-Divy et Saint-Thonan. Et enfin au sud l'abbaye de Daoulas. Autant d'enclos, autant de réalisations architecturales et ornementales témoignant de ce beau XVIe siècle qui fut l'âge d'or de la région, et fut assez prospère pour débuter au XVe siècle et se prolonger jusqu'au XVIIe.

La carte montre aussi  la vallée de l'Élorn, serpent bleu qui, depuis la Rade de Brest, remonte en croupes vaseuses jusqu'à Landerneau, premier pont entre rivière maritime navigable et rivière fluviale. Si nous en suivons le cours, nous trouvons très vite en amont Landivisiau, Lampaul-Guimiliau et Guimiliau, autres sites architecturaux majeurs. 

Or, en Rade de Brest se trouvent les sites d'extraction, en bord de rivage, d'une pierre exceptionnelle, la kersantite, tirant son nom de Kerzanton à Loperhet mais dont le plus beau faciès se trouve à Rosmorduc en Logonna-Daoulas. Repérer ces sites sur la carte permet de comprendre la floraison des richesses architecturales.

Malgré quelques utilisations antérieures, c'est le chantier ducal de la collégiale du Folgoët, à partir de 1423, qui suscita l'installation à Landerneau d'une succession d'ateliers de sculpture du kersanton. Successivement les deux ateliers du Folgoët (1423-1509), celui de Bastien et Henry Prigent (1527-1577), du Maître de Plougastel (1570-1621) et de Roland Doré (1618-1663), pour ne citer que les plus grands. Dans ces ateliers, comme ceux de peinture en Italie, les apprentis et compagnons des premiers devinrent les Maîtres qui, à leur tour, formèrent des successeurs. On  reconnait dans les édifices la "main" de chacun, mais on suit parfois aussi un thème commun, repris et transformé par les suivants.

Cette unité dans la diversité des édifices de la Vallée de l'Élorn était aussi une unité d'appartenance à la même communauté religieuse, puisque Pencran, La Martyre, Saint-Julien de Landerneau, Pont-Christ (aujourd'hui rattaché à La Roche-Maurice) Loc-Eguiner Tréflénévez et Le Tréhou étaient des trèves de Ploudiry.

Et bien sûr, l'unité dans l'émulation compétitive était aussi économique, puisque ce mouchoir de poche appartient à la riche zone toilière du Haut-Léon où les marchands de toile et parfois les tanneurs étaient membres des fabriques des paroisses, gérant les finances et décidant des travaux de leur église.

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Or, le décor des moulures du proche de Pencran, associant des scènes bibliques issues de la Genèse avec un concert spirituel d'anges,  se trouve d'abord sur le porche de La Martyre par le Premier atelier du Folgoët, vers 1450-1468, en kersanton altéré, puis à Pencran en 1553 par l'atelier Prigent dans un beau kersanton noir, et à Landivisiau vers 1554-1565 par le même atelier, puis à Guimiliau par le Maître de Plougastel vers 1617, et enfin à Ploudiry par Jean Le Bescont en 1665 . 

Si nous nous intéressons à ce qui reste de la Nativité du tympan du porche de Pencran, nous en retrouvons l'inspiration au Folgoët et à La Martyre (mais la Vierge y est couchée).

Si nous appliquons aussi cette démarche comparative aux apôtres de l'intérieur du porche, aux statues des contreforts, ou aux  calvaires de Pencran, les rapports et les comparaisons,  tous les édifices religieux qui s'avèrent reliés par cette communauté d'auteurs, de matériau et de  thèmes, et cet éclatement d'éclairage réciproque des œuvres qui en rend la découverte passionnante et inépuisable.

 

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Datation. 1552, 1553, voire 1557.

Le porche de Pencran peut être daté par une inscription qui figurait autrefois sur un bloc du contrefort gauche,  qui a été volé, mais que décorait un ange à genoux déroulant un phylactère avec ces mots : LE 15  JOVR DE MARS LAN 1553 FVT FONDE CETTE CHAPELLE AV NO[M] DE DIEV ET DE MADAME SAI[N]CTE   APPOLINE DE  PAR HERVÉ KERAHES ET GUILL[AVM]E BRAS, FABRIQVES DE LADITE CHAPEL. (H. Pérennès, Notice ..BDHA 1938, citant Abgrall, Livre d'or).

M. de Kerdanet a lu  (Le Grand, Vie des Saints, ed. 1837 p. 505) :  Le 15 jour de Mars l'an 1553 ffut fondé ceste chapelle au nõ de Dieu et de sa Mère et de Madame Saincte Apolline de par Hervé Kaoues et Guillette Bras fabriques de lad.te chapelle"

Pol de Courcy a lu, en résolvant sans doute les abréviations et quelques archaïsmes (Congrés archeol. Association Bretonne 1880) : LE 15  JOUR DE MARS LAN 1552 FUT FONDE CETTE CHAPELLE AU NOM DE DIEU ET DE MADAME SAINTE   APPOLINE DE  PAR HERVÉ KERAHES ET GUILLAUME BRAS, FABRICQUES DE LA DICTE CHAPELLE.

Abgrall a lu en 1898"Le 15 jour de Mars l'an 1553 fut fondé ceste chapelle au nom de Dieu et de sa Mère et de Madame Saincte Apolline de par Hervé Kerhanties et Guillmette Bras fabriques de la dite chapelle"

Abgrall, en 1916, indique : "Le 15 jour de Mars l'an 1553 fut fondé ceste chapelle au nom de Dieu et de sa Mère et de Madame Saincte Apolline de par Hervé Kerhahes et Guillaume Bras fabriques de la dite chapelle".

A de Lorme aurait lu en 1896 l'année  1552 (L'Art Breton P. 37)

Lucien Lécureux semble le plus attentif. Il écrit en 1915 :

 

"Notre-Dame de Pencran était avec Loc-Eguiner, La Martyre, La Roche-Maurice et Saint-Julien de Landerneau une des « trèves » ou succursales de Ploudiry. En 1619 seulement Pencran obtint des fonts baptismaux. Nous avons le procès-verbal de bénédiction des fonts le 18 mai 1619 par Christophe de Lesguen, archidiacre, vicaire-général de Léon et recteur de Ploudiry. C'est par la transcription de cet acte que débute le registre des baptêmes de 1619 à 1668 que possèdent les archives communales de Pencran.

L'église est probablement datée par une inscription gothique en relief sur un cube de pierre qui remplace une statue à gauche de l'entrée du porche sud. En voici la transcription tout à fait exacte :

« LE 45 JOUR DE MARS L'AN 1553 FUT FONDÉ (sic) CESTE CHAPELLE AU NO[M] DE DIEU ET DE SA MÈRE ET MADAME SAI[N]CTE APPOLINE DE PAR HERVÉ K[ER]AHÈS ET GUILL[AUM]E BRAS, FABRIQUES DE LAD. CHAPEL... » (Archives du Finistère, G, paroisses, Pencran. Il est probable que par chapelle on veut entendre l'édifice entier et non une portion de l'édifice).

Nous avons relevé dans un acte une mention de ces deux personnages remplissant déjà les mêmes fonctions trois ans plus tôt. Les archives du Finistère (Archives du Finistère, G, paroisses, Pencran), conservent en effet une donation reçue « le vignt (sic) septiesme jour de Juillet l'an mil cinq cent cinquante « par » Hervé Kerahès et Guillaume Bras, fabricques de l'église et chappelle Notre-Dame de Pencran ».

Le même carton renferme deux actes encore plus anciens relatifs à Pencran :

1° Un contrat du 6 février 1516 dans lequel figurent « Olivier Le Cann et Guillaume Diverrès... procureurs et syndicques de la chappelle Notre Dame de Pencran ».

2° Une fondation du 2 avril 1548 où il est question d'un lieu de sépulture situé « en lad. église, en l'arch (sic) d'entre le cueur et la chappelle monsr Sainct-Eutrope ».

Entre ces deux actes il faudrait placer dans l'ordre des dates une inscription de 1521 que nous avons pu déchiffrer au moyen d'un estampage sur la base de l'une des croix du calvaire. Cette inscription est très fruste. Nous en donnons pour la première fois une lecture complète :

AU MOYS DE MAY MIL V. VIGNT (sic)
UNG FURENT CESTES CROIX ET MASSO[N]
FOUNDÉES (sic) PAR JEHAN LE CAM,
YVVES LE JEUNE ET YVON CRAS, PROCUREURS
DE LA CHAPPELLE DE CÉANS. E. R."

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Les fabriciens ou fabriques.

J'ai peiné à trouver cet Hervé Kerahes, (on sait que c'est la forme bretonne de Carhaix, et c'est sur cette paroisse que le Nobiliaire signale ce patronyme). Mais Lucien Lécureux signale qu'en 1550 Hervé Kerahes demeurait Landerneau, ce qui me permet de trouver en ligne cet Hervé KERAHÈS, noble, écuyer, né vers 1509 à Landerneau Saint-Thomas, et marié vers 1518 (?)  à Jeannette COËFFEUR (née à Lesneven) (généalogie Jean-Hervé Méar). Ses armoiries sont reproduites. Les actes de baptême des quatre enfants (1535, 1537, 1549 et 1551) sont données.

André Croguennec signale le mariage d'une Jeanne (de) Kerahes avec Francis Huon de Kermadec. Divers descendants sont baptisés à Saint-Thomas de Landerneau. Cette alliance est notable puisque la famille Huon de Kermarec possèdait à Pencran le manoir de Kermadec depuis 1307. Leur arrière-petit-fils Alain est né à Pencran en 1629.

Ce mariage Kermadec/Kerahes eut lieu en 1560, une date très proche de notre inscription de 1553. Voir Geneanet.

Ce pas franchi, j'accède à ce document pdf qui indique que Jeanne de Kerahes était fille de Noël de Kerahes et d'Agathe Laurans. Voir aussi Tudchentil.org

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Geneanet ne signale aucun Guillaume Bras sur Ploudiry au XVIe siècle (mais un Jean Bras, père d'un Guillaume Bras, Honorable Homme 1654-1703, cultivateur à Creac'h-Madel).

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DESCRIPTION.

Encadrée par deux contreforts, l'entrée du porche adopte une forme en anse de panier (ou arc surbaissé) de petite dimension, ornée d'un rinceau de feuillages mais elle se trouve visuellement agrandie par un faux portail en plein cintre, ouvrant ses trois lignes de moulures qui s'élargissent en suivant, en bas, un banc destiné à accueillir les fidèles. Ces moulures se calent sur deux colonnes prismatiques torsadées soutenant des pilastres. Puis s'élancent les deux arcatures à choux fleuris et fleuronnés. Une Vierge à l'Enfant (hors atelier Prigent) trouve tout juste sa place dans l'aisselle de la première arcade.

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Vandalisme.

Comme à l'intérieur du porche, où les mains des apôtres et leurs attributs ont été martelés, les tableaux bibliques, les Evangélistes et l'Adoration des Mages du tympan ont subi les dégradations volontaires importantes, peut-être à la Révolution.

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Le porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Des trois moulures, celle du milieu est vide, sauf à sa base où elle participe aux premiers tableaux, la Tentation d'Adam et Ève à gauche, et l'Expulsion du Paradis puis le meurtre d'Abel et l'arche de Noé, à droite.

Ensuite, seules les moulures interne et externe sont sculptés, d'autres scènes bibliques, puis des quatre évangélistes, puis d'une succession d'anges composant un concert spirituel.

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I. LES SEPT SCÈNES BIBLIQUES.

1° Adam et Eve tentés par le serpent.

2° Adam et Eve chassés du Paradis terrestre.

3° Eve avec Caïn et Abel.  Adam laboureur, tenant une bêche.

4° Sacrifices de Caïn et d'Abel.

5° Meurtre d'Abel.

6° Arche de Noë.

7° Ivresse de Noë, malédiction de de Cham.

II. LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.

Luc et Jean à gauche

Marc et Matthieu à droite.

 

III. LES 21 ANGES MUSICIENS ET ORANTS.

Quatre anges thuriféraires (maniant l'encensoire)

Six anges musiciens.

Onze anges orants (priant dans diverses attitudes)

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Entrée (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Entrée (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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I. LES SCÈNES BIBLIQUES.

Tous ces tableaux appartiennent à la Genèse (Ancien Testament) alors qu'à Guimiliau des scènes du Nouveau Testament seront en outre représentées.

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1. La Tentation. Adam et Ève tentés par le serpent.

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À gauche, Ève (tête brisée), tournée vers le centre, cache son sexe par une feuille de vigne et lève la main gauche vers la pomme que lui tend le serpent, à tête féminine avec une longue chevelure.

Au centre, le serpent entortille sa queue avec le tronc de l'arbre de la Connaissance.

À droite, Adam (tête brisée) est également tourné vers le serpent, par le mouvement de ses jambes croisées. Par symétrie avec Ève, il cache son sexe par une feuille et lève la main droite à hauteur de l'épaule ... et de la pomme.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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2. L'Expulsion du Paradis terrestre : Adam et Ève chassés par l'ange.

À droite, l'Ange de Dieu (tête brisée) chasse le couple fautif du Paradis en les menaçant de son épée.

Adam et Ève, de l'autre coté de l'arbre de la Connaissance,  lui tourne le dos et s'en vont, une main dissimulant le sexe par une feuille de vigne.

 

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Un des dais.

Des dais finement sculptés surmontent les personnages bibliques. Certains sont gothiques avec pinacles et crochets et arcs trilobés, alors que d'autres introduisent des motifs de la Renaissance : galons festonnés, coquilles Saint-Jacques. Ici comme ailleurs (Landivisiau) ces dais de l'atelier Prigent sont occupés par de petits personnages. Ici, juché sur une colonne, l'un et  accroupi et nu, l'autre habillé d'une tunique  et méditant, la tête appuyée sur la main.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Un acrobate.

Au dessus du dais de l'ange, un petit personnage se trouve coincé à plat ventre sous le culot de la scène suivante, et tente de le soulever. Il est coiffé d'un bonnet et vêtu d'une tunique boutonné, et sa jambe est fléchie comme celle d'un acrobate.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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3. Adam et Ève expulsés. Ève avec Caïn et Abel. Adam laboure la terre avec une bêche.

 

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Ève berce un enfant, disons Caïn, emmailloté de langes, tandis que, d'un geste très bien observé, elle balance le berceau de son second, disons Abel. Cette scène de genre est délicieuse de tendresse.

Le dais qui la coiffe est voûtée en coquille (emblème de Vénus, puis de la Femme, adopté à la Renaissance par les peintres et sculpteurs italiens puis en France), et quatre autres coquillages sont ajoutés au dessus et au dessous d'un visage féminin, tandis que des rubans hachurés forment des volutes liées deux à deux.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Adam laboureur.

Adam, désormais barbu et âgé,  vêtu d'une longue tunique serrée par une ceinture, prend un peu de repos, les deux mains posées sur la poignée de sa bêche.

La tunique est fendue, devant la poitrine, comme sur la robe des apôtres du porche.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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4. Les sacrifices de Caïn et Abel.

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Voir Genèse chapitre 4.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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L'offrande de Caïn.

À gauche, Caïn, le laboureur, fait brûler ses plus beaux épis de blés en offrande à Dieu. Mais ce dernier ne l'accepte pas, et la fumée, loin de monter en fumet agréable à ses narines, est rabattue vers le sacrificateur, si bien qu'il se frotte les yeux.

Il est coiffé d'un bonnet à rabat, et vêtu d'une robe longue serrée par une ceinture et boutonnée.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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L'offrande d'Abel.

À droite, Abel, le premier berger, est agenouillé et fait rôtir ses agneaux (on en voit une petite tête). Cette offrande est agrée et la fumée monte bien droit vers les Cieux. 

C'est pas juste, non ?

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Il est tête nue, avec un visage plus jeune ou plus serein (on comprend) et porte une robe longue identique à celle de son frère. Ses mains sont brisées.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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5. Le meurtre d'Abel par Caïn. La malédiction de Caïn.

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Trop c'est trop. Au centre, Abel est allongé, encore appuyé sur le coude gauche et tout chancelant  d'avoir reçu un méchant coup de bêche qui lui a fendu le crâne .

À gauche, Caïn (tête partiellement brisée), la bêche encore en main, écoute la sentence de Dieu (tête complètement brisée) qui n'est pas content content  et est arrivé sur son petit nuage : "Où est ton frère Abel?"

Caïn pose une main sur sa poitrine, lève insolemment la tête vers l'Eternel et répond : "Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère?"

À Guimiliau, les personnages sont intacts, et on entend mieux que Dieu est en colère :

 

"Qu'as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi.  Maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.  Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et vagabond sur la terre." (Gn 4:10-12)

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Depuis la scène précédente, les deux frères avaient pris le temps de se changer pour aller aux champs, d'enfiler une tunique plus courte ceinturée à la taille et des houseaux qui plissent en accordéon pour protéger leur jambe. Caïn avait gardé son bonnet bien chaud ; mais c'est Abel qui aurait dû mettre un casque !

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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5bis. Deux dragons ailés liés par le cou.

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Ces deux dragons ailés reliés par une erse entourant leur cou, mais aussi par le nœud que forment leurs queues, appartiennent au bestiaire de Bastien et Henry Prigent, et leurs œuvres abondent de ces figures qui, ici, se partagent une sorte de parchemin. Aucun rapport avec le thème biblique, mais nos sculpteurs se sont fait plaisir.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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6. Le Déluge : l'Arche de Noé.

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Sous un nouvel exemple du dais à coquilles Saint-Jacques, l'Arche du père Noé est une nef à clins dont le mât porte un nid de pie, comme les navires marchands qui parviennent à Landerneau ou à Roscoff. Le patriarche apparaît, barbu et entouré de son épouse (cheveux longs) et de ses trois fils imberbes. Derrière les mains courantes, nous voyons des couples d'ovins et de bovins.

Je crois discerner aussi la colombe.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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7. L'Ivresse de Noé et la malédiction de Cham.

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Le thème est célèbre. Noé, à peine débarqué, s'est planté une petite vigne, et voilà maintenant le mois des vendanges. Noé déjà se forge une félicité qui le fait pleurer de tendresse. Il court au vignoble et cueille les grappes dorées,  les grappes bleuâtres à la bruine vénérable, et les grappes argentées, il retrousse le pan de son manteau en une corbeille d'automne. Puis il se régale, s'enivre, et s'endort, sans se soucier qu'il a omis ce matin, dans sa précipitation, d'enfiler ses braies. Sous sa tente, le voilà qui ronfle, les génitoires à l'air.

Ses ronflements attirent ses trois fils Sem, Cham et Japhet.

"Cham, père de Canan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père ; comme leur visage était détourné, ils ne virent pas la nudité de leur père."

Une fois désaoulé, Noé maudit Canaan, fils de Cham et le voue à devenir, avec sa descendance, esclave de Sem et Japhet.

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Ici, celui qui est à genoux à coté de Noé ne peut être que Cham, tandis que l'un des deux frères (tête brisée) se tient debout derrière lui et tente de rabattre le pan du manteau.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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II. LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.

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Selon une tradition bien implantée en peinture et sculpture (et qu'on retrouvera sur les calvaires du Maître de Plougastel et du Maître de Guimiliau), les évangélistes sont représentés assis, tenant un phylactère et accompagnés de l'animal du tétramorphe qui leur est associé. Ce dernier tient le plumier et l'encrier qui leur permet de rédiger leur évangile.

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Du coté gauche : saint Luc et saint Jean.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Saint Luc et son taureau ailé.

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Pour E. Le Seac'h, il s'agit de Marc ; et l'animal ailé qui tient dans sa gueule le plumier et l'encrier est alors un lion. Il est vrai qu'il a une sorte de crinière, mais il a aussi des cornes. Pour moi, c'est donc un bœuf, et il s'agit de saint Luc (patron des peintres, voire des artistes.

Ses cheveux méchés, les rides de son front, ses paupières ourlées, sa barbe peignée en lignes sinueuses, sa moustache en V inversée démarrant sur le coté des narines, son manteau (dont il retient le pan par la main gauche), sa robe fermée sous le menton par un bouton, le rapproche du saint Joseph de la Nativité de l'église de Commana (atelier Prigent), du saint Antoine  de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain (atelier Prigent) , du saint Jacques de l'église d'Irvillac (atelier Prigent), et à mon sens des apôtres du porche de Daoulas et des apôtres du porche de Pencran.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean et son aigle.

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Je suggère  de comparer ce saint Jean à celui de l'intérieur du porche de Pencran, parmi les apôtres.

Le plumier et l'encrier sont noués à la patte de l'aigle.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Saint Marc et son lion.

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Cet animal ressemble plus à un lion qu'à un bœuf, non ? Il en a la crinière, mais aussi la queue qui fait retour entre les pattes sur l'abdomen.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Matthieu et l'ange.

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Piédroits (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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III. LES 21 ANGES MUSICIENS ET ORANTS.

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Liste en partant de la gauche.

Ange thuriféraire/ Ange thuriféraire

Ange orant à genoux mains jointes / Ange jouant de la viole

Ange orant à genoux paumes vers nous/ Ange jouant de la trompe

Ange orant debout mains croisées / Ange jouant de la flûte traversière

Sommet D  Ange orant debout paumes vers nous/ Ange agenouillé paumes vers l'avant.

Sommet G Ange agenouillé, aux index joints / Ange  agenouillé mains jointes

Ange orant mains croisées / Ange jouant du tambour

Ange orant /

Ange orant paumes vers nous /Ange jouant de la trompette coudée.

Ange orant mains jointes / Ange jouant de la flûte.

Ange thuriféraire /Ange thuriféraire.

 

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Tous ces anges ont des caractères communs, qui les distinguent nettement de ceux (il est vrai inimitables par leurs chevelures) de l'atelier du Folgoët, tels qu'on les voit, entre autre, au porche de La Martyre et au porche sud de la cathédrale de Quimper. Leurs ailes sont lisses, et non pennées, mais comme renforcées, au sommet, par une raquette aux formes gracieuses. Leur robe (aube, tunique) est plissée, vient bouffer au dessus d'un cordon qu'on ne voit pas, descend et recouvre les pieds, qui restent eux aussi invisibles. Le fameux amict en oméga, marque de fabrique du Folgoët, a disparu, et le col rond dessine juste un bourrelet au ras du cou. Les manches sont retroussées en revers sur le poignet.

Les visages juvéniles ont les traits de l'atelier Prigent et l'étage inférieur de la face s'affine vers un petit  menton arrondi.  Les sourcils forment de larges auvents, les yeux sont ourlés, le nez droit, la bouche petite sous un philtrum absent ou très discret. Les cheveux  mi-longs (ils n'atteignent pas les épaules) sont méchés et bouclés, avec quelques ébauches de macarons, et se divisent sagement au dessus du front par une raie médiane.

On les comparera aux anges du porche de Landivisiau (Prigent 1560Guipavas (Prigent 1563), de Daoulas (?, 1560)

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LES 4 ANGES THURIFÈRAIRES.

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Ils forment des couples symétriques, l'un des deux anges ayant la main contre la poitrine, et l'autre présentant la paume ouverte. Aucun ne porte la navette, (aucun n'est naviculaire), aucun ne soulève le couvercle ou ne retient les chainettes, et l'encensoir ( au couvercle gothique) forme une diagonale entre la main droite et le pied gauche.

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1. Ange thuriféraire de gauche moulure externe.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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2. Ange thuriféraire de gauche moulure interne.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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3. Ange thuriféraire de droite moulure interne.

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La main droite et les chainettes sont brisées.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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4. Ange thuriféraire de droite moulure externe.

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Les chaînettes sont brisées.

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LES 6 ANGES MUSICIENS.

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Les mêmes instruments se retrouvent sur le porche de Landivisiau.

1. Le joueur de vièle. Moulure interne gauche.

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Deux cordes (deux chevilles), corps apparemment monoxyle et proche du rebec dont il n'a pas la forme piriforme. Les ouïes dessinent deux demi-cercles. L'archet, faiblement arqué, est tenu entre pouce et index mais l'extrémité passe entre le 4ème et le 5ème doigt.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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2. Le joueur de trompe. Moulure interne gauche.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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3. Le joueur de flûte traversière. Moulure interne gauche.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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4. Le joueur de tambour. Moulure interne droite.

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Il est suspendu sur la hanche gauche par un baudrier et est tourné vers la droite, où il est joué par deux baguettes. La cordelette tendue sur la peau (timbre) et le laçage de réglage de la tension de cette peau sont bien visibles.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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5. Le joueur de trompette coudée. Moulure interne droite.

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E. Le Seac'h parle de "sacqueboute" qu'elle définit comme une "sorte de trombone à coulisse", ce qui me semble un contresens (saquer et bouter signifie tirer et pousser). On ne voit pas de coulisse. Le tuyau est coudé en épingle à cheveux et s'achève par un petit pavillon.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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6. Le joueur de flûte à bec. Moulure interne droite.

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Extrémité de la flûte brisée.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LES  9 ANGES ORANTS.

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Ange orant à genoux mains jointes 

Ange orant à genoux paumes vers nous

Ange orant debout mains croisées 

Ange orant debout paumes vers nous

Milieu

Ange agenouillé, aux index joints 

Ange orant debout mains croisées 

Ange orant  agenouillé mains 2 positions

Ange orant  agenouillé paumes vers nous 

Ange orant debout mains jointes .

 

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Le premier ange de la moulure externe, coté gauche, au sommet de l'arcature.

Debout, genoux légèrement fléchis, l'une des mains paume vers la poitrine, l'autre paume vers nous.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Le premier ange de la moulure externe, coté droit, au sommet de l'arcature.

Il est singulier car il croise les deux index. Ce n'est pas le geste de l'argumentation oratoire. J'ignore la signification de ce geste.

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Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Voussures (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LES FRISES.

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"Le porche est constitué d'un arc d'entrée en anse de panier orné de feuilles de vigne et de grappes de raisins. De petits personnages , mangeurs de raisin, joueurs de cor, ou de petits animaux— trois chiens, un oiseau — sont finement sculptés dans ce foisonnement. Un lion dans le bas à gauche de la voussure extérieure de l'arc donne naissance à ce cordon végétal et se termine par un dragon de l'autre coté et au sommet par une tête humaine portant chapeau et croquant les grains de raisins. Dans la voussure intérieure, le cochon remplace le dragon." (E. Le Seac'h)

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Il y a deux frises : celle qui court en suivant le tracé de la porte en anse de panier ; et celle qui suit l'entablement du tympan.

Quelques photos seulement.

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Frise (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de  polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton,Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton,Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton,Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Frise (kersanton,Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN ET SA NATIVITÉ.

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Cette Nativité est attribué à l'atelier Prigent (Le Seac'h p. 148)

IL s'agit vraisemblablement des restes d'une Adoration des Mages, comme à la collégiale du Folgoët (1423-1433), à La Martyre, Rumengol (v.1468)  Guipavas (où il ne reste que le bœuf et l'âne et l'Enfant) et à Daoulas

 

  Le plus petit dénominateur commun de ces Nativités (et le plus résistant aux marteaux des vandales) est bien le groupe de l'âne et du bœuf, représentés frontalement, comme s'ils transperçaient la muraille. 

À Pencran, nous avons à droite la Vierge (tête brisée), et à gauche saint Joseph (tête brisée) tenant son bâton, tous les deux agenouillés devant la crèche en osier où l'Enfant est allongé nu.

Conformément au sens du mot "crèche" : "mangeoire à l'usage des bestiaux, installé le long du mur de l'étable", l'âne et le bœuf apparaissent dans les fenêtres respectives de leurs stalles, liés ensemble par un licol, et découvrant, sur la botte de paille de leur déjeuner, le nouveau-né.

La Vierge et Joseph sont placés sur un culot ouvragé de l'entablement, qui s'élargit à leur emplacement, tout comme il le fait sous la crèche, avec une belle ornementation de choux frisés. Mais on voit, du coté gauche, deux autres culots qui laissent imaginer l'emplacement des rois mages.

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Nativité (kersanton, Prigent, v. 1553) du tympan du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Nativité (kersanton, Prigent, v. 1553) du tympan du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Nativité (kersanton, Prigent, v. 1553) du tympan du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Nativité (kersanton, Prigent, v. 1553) du tympan du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Nativité (kersanton, Prigent, v. 1553) du tympan du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Nativité (kersanton, Prigent, v. 1553) du tympan du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie) 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère T. 42. page 189.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f241.item

 

ABGRALL (Jean-Marie) 1916, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall (suite), Bulletin de la Société Archéologique du Finistère page 95.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f126.item

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f155.item

 

ABGRALL (Jean-Marie) 1898, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, par M. l'abbé J.-M. Abgrall. Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Morlaix et à Brest ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques Société française d'archéologie. Derache (Paris), A. Hardel (Caen) 1898 page 155. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f222.image

 

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1902, Le livre d'or des églises de Bretagne, Oberthür.

APEVE http://www.apeve.net/spip/spip.php?article8

CHAURIS (Louis )  2010, Le kersanton. Une pierre bretonne, Presses universitaires de Rennes,

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Pencran, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/7f786fe0966306242750d6e111e8c78d.pdf

— FAVÉ (abbé), 1899, Excursion..., Bulletin SAF

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1899_0452_0506.html

LÉCUREUX (Lucien), 1915  Société Archéologique du Finistère - SAF 1915 tome 42 - Pages 139 à 156

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f191.item

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1915_0199_0218.html

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

PÉRENNÈS (Henri), 1938 Notice de Pencran, BDHA 

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

—Entretien avec Dany Sanquer autour du kersanton, carrière du Rhunvras à l'Hôpital-Camfrout.

http://www.hear.fr/sites/didactique_visuelle/documentaire-en-ligne/2017/alice-mettais-cartier-autour-du-kersanton/.

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes. Kersanton Prigent
4 janvier 2021 1 04 /01 /janvier /2021 11:08

Le calvaire (kersantite, XVIe siècle vers 1550, atelier Prigent, et anonyme, 1910)  de la chapelle de Lambader en Plouvorn.

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— Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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PRÉSENTATION.

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Nous disposons de deux descriptions analytiques (en dehors des brèves mentions) du calvaire qui se dresse aujourd'hui sur le placître de Lambader, celle d'Yves-Pascal Castel en 1980, et celle d'Emmanuelle Le Seac'h en 2014.

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Yves-Pascal Castel décrit en 1980 un monument en granite et kersantite de 6 mètres de haut, datant du XVIe siècle et XIXe siècle, débutant par un soubassement à trois degrés et un socle cubique, sur lequel se dresse un fût rond à écots. Puis vient la partie en kersanton (de teinte plus sombre) avec un croisillon portant deux statues géminées, celles de la Vierge couplée à Marie-Madeleine, et celle de Jean couplée à saint Pierre, dont la tête est manquante. Puis  au centre un écu et la croix à branches rondes et le crucifix. La description est complétée par un schéma.

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Yves-Pascal Castel, 1980, croquis du calvaire de Lambader.

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Yves-Pascal Castel, dans un article de 1995, complète ces informations. Les vestiges de croix, en kersantite, réunis au fond de la chapelle, coté nord sont à mettre vraisemblablement en relation avec les statues géminées  de la Vierge et de la Madeleine, de Jean et de Pierre replacées sur le calvaire de l'enclos à l'époque moderne par une famille qui l'a timbré du blason aux trois tours de Crec'hquerault (?)". Ces vestiges sont 1. un nœud creusé d'une large cavité pour l'assemblage à un fût, 2. un autre nœud creusé d'une large cavité pour recevoir la croix ; (l'un des deux est orné d'anges et assorti d'une console pour porter une statue), 3. un écusson aux cinq plaies, 4. un Christ mutilé.

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En 2014, Emmanuelle Le Seac'h attribue une partie de ce calvaire à l'atelier des frères Prigent, de Landerneau, atelier actif de 1527 à 1577. "À Plouvorn, le calvaire de Lambader porte une statue géminée de la Vierge avec Madeleine qui est de l'atelier ainsi que l'ange au blason chargé de trois tours, armes des Audren de Kerdrel, sur le milieu du croisillon. Au revers se trouve l'emblème des Cinq-Plaies;" (p. 169 et page 331) Précision page 137 : "À Plouvorn, à la chapelle de Lambader, l'écu est chargé des trois tours des Kerdrel de Kéruzoret, dont le blason est de gueules à trois tours couvertes d'or, maçonnées de sable (Potier de Courcy, Nobiliaire)"

E. Le Seac'h signale aussi page 337 que deux statues  en kersantite, des niches occidentales de la chapelle Saint-Trémeur du Manoir de Keruzoret, en Plouvorn sont à attribuées au Maître de Plougastel, plus tardif (1570-1621).

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Enfin, nous disposons d'un document datant de 1845.  C'est une peinture d'Auguste Mayer pour les Voyages Pittoresques de Nodier et Taylor. Le soubassement, le croisillon et sa croix semblent identiques, mais il faut remarquer au moins quatre différences : le fût, polygonal et non écoté ,  la présence d'une Vierge à l'Enfant du coté oriental : la présence d'une autre statue au pied du fût, coté oriental. l'existence d'anges sous les  trois consoles (celles des 2  croisillons et celle de la Vierge à l'Enfant). Nous ne voyons pas d'anges portant un écu, et la moulure perlée du croisillon ne semble pas être interrompue par un nœud.

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Croix de Lambader, peinte par Mayer, lithographie Sabathier et Mathieu, dans Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Bretagne par MM. Ch. Nodier, J. Taylor et Alph. de Cailleux 1845-1846

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Enfin, Kristian Gallic   indique dans le bulletin Plouvorn Infos que le calvaire  a été remonté sur le placître de la chapelle pour le 15 août 1910. Et que le crucifix date du XXe siècle.

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DISCUSSION.

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Il est à mon sens  assez facile de confirmer l'attribution des personnages à Bastien Prigent (ou à son frère), grâce à deux traits stylistiques propres à cet atelier : les trois larmes en triangles sous chacun des yeux de la Vierge, ainsi que son voile "coqué" (c'est à dire d'allure rigide) et plié au dessus et sur les cotés du visage par un pli caractéristique, comme s'il était empesé. Les articles de mon blog en donnent maints exemples. Si les trois larmes se trouvent également chez le Maître de Plougastel et chez Roland Doré,  le voile coqué et plié ajoute un critère supplémentaire.

Ces larmes se retrouvent souvent sur le visage de Jean, mais ici, la tête a été brisée et remplacée par une autre, de belle facture certes mais étrangère à l'atelier (même si je n'ai pas la caution d'E. Le Seac'h, qui est muette sur ce point).

Un autre détail stylistique est le bandeau occipital de Marie-Madeleine, qui couvre l'occiput et fait retour derrière la nuque. Là encore, je l'ai décrit très souvent, et  sil n'est pas spécifique des Prigent, il l'est de la statuaire bretonne du XVIe siècle.

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Par contre, je rejoins Y.-P. Castel pour ne pas attribuer aux Prigent le nœud portant le blason aux trois tours, et de l'autre coté les cinq plaies. La première raison est qu'il est d'une facture récente, absolument pas altérée par le temps. Une deuxième raison est que le motif aux cinq plaies, qui est lui, très altéré, est conservé dans la chapelle : nous avons donc sur le calvaire une copie.

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Discussion héraldique.

Le blason aux trois tours correspond aux armes de la famille Audren de Kerdrel. Mais cette famille est possessionnée au XVIe siècle sur la paroisse de Lannilis, et ne s'est installée, au château de Keruzoret en Plouvorn, que vers 1830. Ce château, construit vers 1550, avait appartenu aux Le Borgne de Kervennec, puis aux Le Borgne de Keruzoret (d'azur à 3 huchets  [ou gresliers] d'or, liés et virolés de même).  Jean-François Le Borgne, comte de Keruzoret, enseigne de vaisseau, 1701-1792, est mort à Jersey (en émigration) le 5 mars 1792, et son fils Alexandre  y est décédé en septembre 1791.  De retour en Bretagne, Jean-François Le Borgne de Keruzoret, autre fils de Jean-François, épousa Marie Le Borgne de la Tour . Leur fils ainé fut tué en duel sous la Restauration. Leur fille Sidonie, née à Keruzoret en 1811 va s'allier aux de Kerdrel :

— Jean Casimir Audren de Kerdrel (Lesneven 1781-1813) x1805 Zoë Calloët de Lanidy , d'où

— Casimir Audren de Kerdrel 1807-1862 x  Sidonie Le Borgne de Keruzoret 1811- d'où

— Amaury  Audren de Kerdrel, (conseiller général du Finistère, maire de Plouvorn de 1880 à 1921)  1837-1921. Il fit restaurer le manoir de Keruzoret en 1865.  Il épousa le 16 juin 1862   Allyre Cécile Renée  De Pluvié,  1841-1921 d'où

— Amaury  Casimir Audren de KerdrelL, Vicomte 1866-

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Sachant que la chapelle, fondée par Marc de Troérin (Une fasce ondée accompagnée de six besants) en 1481, a été rebâtie en 1877 notamment avec l'aide d'Amaury Audren de Kerdrel, qui fit  réaliser un bénitier en kersanton portant les armes des Le Borgne de Keruzoret, on conclut que les armoiries du calvaire datent de la restauration du calvaire en 1910 et sont celles de la famille de Kerdrel. C'est ce que confirme H. Pérennès : "Dans l'enclos de Lambader on voyait, aux premières années du XXème siècle, les restes d'une croix bosselée, avec deux anges tenant des écussons frustes. Cette croix a été restaurée en 1910. Elle porte les statues du Christ, de la Vierge, de saint Jean, d'une sainte femme et de saint Pierre. Aux pieds du Christ un ange présente un écusson chargé de trois tours, blason des Audren de Kerdrel."

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AU TOTAL

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Ce calvaire est composite et associe deux statues géminées en kersanton de l'atelier des Prigent (vers 1550), à un Christ,  à un nœud de croisillon dont les armes aux trois tours (Audren de Kermel) et à un nœud au  motif aux Cinq Plaies en kersanton, qui sont datables de 1910. Un document de 1845 permet de connaître à peu près la disposition ancienne incluant des anges, une Vierge à l'Enfant et un autre personnage. 

Les vestiges sculptés dans le kersanton et conservés dans la chapelle sont peut-être  en partie issus du calvaire du XVIe siècle, mais cette hypothèse devrait être étayée par des mensurations et rapprochements plus précis, et par une étude stylistique. Néanmoins, la présence du fragment de nœud aux Cinq Plaies semble cohérente.

Les larmes de la Vierge au pied de la Croix, et la composition aux Cinq Plaies (celles des mains et des pieds du Crucifié et plaie du cœur valant pour celle du flanc droit) témoignent d'un culte très ardent en Bretagne dès le XVe siècle pour la contemplation participative des souffrances du Rédempteur sur la Croix, culte d'origine ducale expliquant la fondation de très nombreux calvaires aux XVIe et XVIIe siècles.

Dévotion franciscaine aux Plaies du Christ à la cour ducale de Bretagne au XVe siècle : l'exemple d'Isabelle Stuart méditant devant la Pietà, étudié par les enluminures.

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On retrouve ces larmes sur une statue en kersanton conservée dans l'église, celle de Notre-Dame des Douleurs et ses sept poignards.

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LE COTÉ OCCIDENTAL.

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Le calvaire n'est pas à son emplacement initial, mais il est correctement orienté, avec le Crucifix tourné vers le soleil couchant.

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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La Vierge au pied de la Croix, statue géminée (kersantite, vers 1550, atelier Prigent ).

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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Saint Jean l'évangéliste, statue géminée (kersantite, vers 1550, atelier Prigent ).

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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L'ange portant le blason aux armes d'Audren de Kerdrel, sur le nœud du croisillon (anonyme, kersantite, 1910).

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Nœud ouest (kersanton,  anonyme vers 1910)  du calvaire de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Nœud ouest (kersanton, anonyme vers 1910) du calvaire de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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LE COTÉ ORIENTAL. MARIE-MADELEINE, SAINT PIERRE ET LES CINQ-PLAIES.

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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Marie-Madeleine portant son flacon d'aromates, statue géminée (kersantite, vers 1550, atelier Prigent ).

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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Statue géminée (kersantite, vers 1550, atelier Prigent ) de la Vierge et de sainte Marie-Madeleine.

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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Statue  (kersantite, vers 1550, atelier Prigent ) de saint Pierre .

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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Statue géminée (kersantite, vers 1550, atelier Prigent ) de saint Pierre et de saint Jean.

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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Les Cinq Plaies, kersantite, nœud sculpté du croisillon (XXe siècle)

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Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Calvaire (Granite et kersanton, atelier Prigent vers 1550 et anonyme vers 1910) de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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Les Cinq Plaies, kersantite, nœud sculpté conservé dans la chapelle.

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Chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile  2020.

Chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2020.

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Fragment d'un Christ en croix en kersantite, conservé dans la chapelle.

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Chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile  2020.

Chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2020.

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Vierge des Sept Douleurs, kersantite, chapelle de Lambader.

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Vierge des sept douleurs, kersantite, chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile  2020.

Vierge des sept douleurs, kersantite, chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2020.

Le calvaire de Lambader en Plouvorn.

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Armoiries des Le Borgne de Keruzoret, bénitier du bas-coté sud, XIX ou XXe siècle, kersantite.

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Bénitier du bas-coté sud, XIX ou XXe siècle, kersantite, chapelle de Lambader

Bénitier du bas-coté sud, XIX ou XXe siècle, kersantite, chapelle de Lambader

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ANNEXE.

I. CATALOGUE DE L'ATELIER PRIGENT.

Extrait de Emmanuelle Le Seac'h, 2014, "Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les Ateliers du XVe au XVIIe Siècle".  Presses Universitaires de Rennes.  PAGE 166

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_the_works_of_Bastien_and_Henry_Prigent

 

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"Outre les calvaires monumentaux de Plougonven (1554) et de Pleyben (1555), on conserve de l'atelier des Prigent 6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier.

Les 13  croix et calvaires complets:

Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré.

-Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

-Le Tréhou, croix de l'ouest du bourg -

-Guimiliau, croix de Laguen de 1572, signée des Prigent

-Le Crucifié avec une pietà :

-Lanhouarneau, croix de Kerlaouérat, attribué à Henri Prigent.

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages C, V, J. . Le Christ crucifié est entouré de la Vierge et Jean sur le croisillon.

-Calvaire du sud du bourg de Saint-Servais.

2°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages (statues géminées du croisillon) ou 6 personnages (toutes les statues sont géminées, y compris celles du centre ).

-Saint Derrien, 1557 ?, C, V, J, saint Georges et pietà.

-Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, saint Hervé au revers du Crucifié, le guide et le loup géminé avec la Vierge. Saint Houarneau sous le Crucifié

-Pleyben, chapelle Saint-Laurent, 6 personnages : Crucifié/Christ ressuscité, Vierge / Laurent, Jean/évêque. On reconnaît ici le style de Bastien Prigent.

-Bourg-Blanc, calvaire du cimetière, Crucifié/Christ aux liens, et croisillon à 3 personnages Vierge, Jean et Marie-Madeleine géminées aux trois acteurs de saint Yves entre le Riche et le Pauvre.

-Saint-Divy, croisillon vide, le Crucifié/Christ aux liens et pietà en dessous., attribué à Henri Prigent.

3°) Calvaire à deux croisillons.

-Loc-Brévalaire, église : Jean/Yves et Madeleine / Brévalaire, Christ aux liens/ pietà, selon le style délié de Bastien Prigent.

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Les 17 vestiges de croix et calvaires :

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-Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : le Crucifié et l'ange orant, attribués à Henry Prigent  Dans la chapelle elle-même, d'autres statues de Prigent, qui faisaient partie du calvaire, sont représentées dos à dos : celles de Saint Paul Aurélien et d'un saint non identifié, ainsi que de saint Nicolas une pietà et un "Christ ressuscité" .

-Dinéault, Calvaire de l'église Sainte Marie Madeleine. les Prigent ont travaillé sur le piédestal supportant le calvaire, Bastien Prigent a sculpté Marie-Madeleine, la tête levée vers Jésus sur la croix et Jean-l'Évangéliste debout, la tête baissée et le front plissé, tandis que François d'Assise est représenté et, à l’avant du piédestal, un bas-relief représentant un moine tenant un tissu sur lequel est gravé un visage sacré. Ces œuvres datent de 1550. Les statues sur la traverse ne sont pas de l'atelier des Prigent, mais datent de 1696 et représentent  des statues géminées de la Vierge jumelées à Saint Sébastien, un évêque soutenu par un pietà, Marie-Madeleine agenouillée soulevant le couvercle de son pot à onguents et Jean l'évangéliste s'associe à Saint Pierre, tandis que la sculpture de Jésus crucifié renversé avec un "Christ aux liens" est attribuée à l'atelier de Roland Doré. Ce calvaire a une hauteur de 6,00 mètres. D'autres sculptures de Prigent peuvent être vues dans l'église Sainte Marie Madeleine elle-même

 

-Guiclan, calvaires de la Croix-Neuve et de Kersaingilly. Il y a deux calvaires dans la région de Guiclan. Parmi les sculptures impliquées dans le calvaire de la Croix-Neuve, seules la statue de Sainte Véronique et la Vierge à l'Enfant sont de l'atelier Prigent. Le calvaire est simple et contient des statues de Sainte Véronique et de la Vierge Marie avec un enfant placé de chaque côté de la représentation du Christ crucifié. Le calvaire de Kersaingilly présente des représentations de Saint Yves, le Christ crucifié inversé avec la Vierge Marie avec son enfant et Saint Gilles. L'atelier des Prigent ne travaillait que sur la statue de Saint Yves. Bastien Prigent est attribué au travail. Saint Yves est représenté dans la robe d'un avocat. Cette statue venait de La Roche-Maurice et a été ajoutée au calvaire lors de sa restauration en 1889 par Yan Larhantec.

-Guissény,  calvaire du cimetière de l'église. Il porte l'inscription "J. Habasc gouver (neur) 1555" et les statues sont attribuées à Henry Prigent. Le calvaire était à l'origine situé en la chapelle Saint-Yves à Kervézennec, mais après la mission de 1920, il a été érigé à Guissény par le restaurateur Donnart. Le calvaire a une représentation de la Vierge Marie adossée à une représentation de saint Yves, du Christ crucifié inversé avec un "Christ lié" et de Jean l'évangéliste soutenu d'une représentation d'un évêque. La tête de Jean l'évangéliste a disparu et la tête de l'évêque n'est pas la tête d'origine.

-Kerlouan : Croix Saint-Sauveur : Trinité de Bastien Prigent.

-La Forest-Landerneau : cimetière haut : statues géminées Jean/autre saint et Vierge/Madeleine et Pietà : présence des 3 larmes.

-La Forest-Landerneau : cimetière bas : Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix.

-Landerneau : Le calvaire de la Croix-de-la-Vierge. Il y a une pietà de Henry Prigent mélangée à d'autres statues qui datent de 1681.

-Lanneufret : Calvaire de l'église. Des statues géminées de l'atelier Prigent (la Vierge, associée à un "Christ liė", une pietà et à Jean l'évangéliste, associé à un moine), sont associées à une crucifixion du XXe siècle. 

-Le Folgoët Calvaire de l'église Notre Dame. La pietà de l'atelier Prigent sur la face ouest du calvaire est associée à une représentation du cardinal de Coëtivy par le maître du Folgoët et à une crucifixion attribuée à la Maître de Plougastel.

-Le Folgoët, musée  : vestige d'un Crucifié par Bastien Prigent.

-Plonevez-Porzay : Calvaire de l'église. Le Crucifié et un ange portant un titulus sont attribués à l'atelier de Prigent. 

-Ploudaniel, calvaire de l'église : Dans la chapelle Saint-Éloi se trouvent les restes de deux calvaires. Il y a une statue géminée de Jean/un autre saint et un "Christ aux outrages". 

-Ploudaniel : calvaire de la chapelle Saint-Pétronille. Sont attribuées à l'atelier de Prigent  les statues de Saint-Pétronille et de Jean l'évangéliste de Bastien Prigent et près du corps de la croix, une Marie-Madeleine attribuée à l'atelier.

-Quimper, jardin du cloître de l'église Notre-Dame de Locmaria de Quimper, restes d'un calvaire . À l'atelier Prigent est attribué à une statue géminée de la Vierge/Saint-Pierre.

-Plouider, calvaire à Brondusval : Il ne reste plus grand chose du calvaire mais les statues de saint Yves, de saint Fiacre et d'un saint non identifié sont attribuées à l'atelier de Prigent. 

-Plouhinec, calvaire de la "Maison du sculpteur Quillivic" Il s’agit d’un calvaire contemporain où l’image du Christ crucifié est remplacée par la partie supérieure du cadre d’une fenêtre gothique. Le calvaire a des statues géminée de la Vierge /saint Yves et de Jean

-Plouvorn, calvaire de la chapelle de Lambader : des statues de la Vierge Marie et de Marie Madeleine sont de l'atelier des Prigent qui ont également sculpté le blason d'Audren de Kerdrel et l'emblème des "Cinq-Plaies" .

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A cette liste, on peut ajouter les calvaires de Fayet, un compagnon des Prigent au style « si proche de celui des sculptures des Prigent qu'il est parfois difficile de le différencier », s'il n'avait signé de son nom le calvaire de Lopérec avec la date de 1552.

Il rentrerait dans la liste des calvaires à deux croisillons avec la Vierge/Pierre et Jean/Marie-Madeleine en bas, les deux cavaliers de la Passion sur le 2ème croisillon et le Crucifié au dessus, avec le Christ aux liens au revers et deux anges au calice sous le Crucifié. Marie-Madeleine est au pied de la croix.

E. Le Seac'h lui attribue aussi :

Le haut du calvaire du cimetière du calvaire de Laz : le Crucifié, les anges au calice, et l'Ecce Homo au revers.

Le Christ mutilé de Coat-Nant en Irvillac.

Le vestige du Crucifié du jardin du Doyenné au Folgoët.

Le vestige du Crucifié du pignon de l'école Notre-Dame du Tromeur de Landerneau

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II. STYLISTIQUE « REALISTE » DE L'ATELIER PRIGENT.

Henri (frère ou fils de Bastien) est le moins habile. Bastien, par sa manières plus souple, qui produit un effet expressionniste, voire maniériste, contraste avec le hiératisme , la raideur des réalisations d' Henri.

a) Le Crucifié :

Les yeux en amande à l'arcade sourcilière cassée

Les mèches de cheveux quine sont pas collés au cou, laissant un vide = un espace ajouré entre les mèches de cheveu et le visage.

La couronne tressée 

Les yeux clos

Les grandes narines
La bouche charnue aux lèvres entrouvertes.

Une barbe étagée ou bifide

un torse étiré, aux côtes horizontales déployées en éventail ; le nombril en forme de bouton

Un pagne volant, noué sur le coté par une brande boucle

b) La Vierge

Elle porte une guimpe montant jusqu'au menton et un voile coqué.

Trois ou cinq larmes coulent sur la joue , en forme de patte d'oiseau avec une larme plus grande au milieu

Vierge de pietà : agenouillée, se tenant bien droite, le visage impassible, elle tient son Fils dans ses bras, le corps de celui-ci renversé en diagonale, en appui sur le genou de sa mère.

c) Marie-Madeleine agenouillée (Pleyben et Plougonven, Bastien Prigent) : tête inclinée en arrière, elle porte une robe aux plis lourds et harmonieux. Son voile a glissé sur son dos.

d) Par ailleurs

Visages rectangulaires ou ovales. Arcades sourcilières « aiguisées ». Les yeux sont taillés en un petit losange horizontal. Les drapés sont fluides.

"Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire, leurs Vierges de Pitié , de Saint Jean et de Marie-Madeleine quand ils lui sont associés. L'appartenance au même atelier se reconnaît à quelques autres traits : l'arcade sourcilière nette, et les visages pointus."

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Fayet se distingue par :

un style sévère avec des Crucifiés raides

l'association de la statuaire gothique et d'un décor renaissance, avec les fleurons godronnés entourés d'un galon décoratif, des consoles moulurées et des feuilles d'acanthe sur le culots.

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SOURCES ET LIENS.

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—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère Plouvorn n°2386.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html

2386. Lambader, placître, g. k. 6 m. XVIè, XIXè s. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre (décapitée). Croix, branches rondes, crucifix, écu. [YPC 1980]

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, A la découverte des croix monumentales, Plouvorn.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3fb594a410e97c243be96830ef21eeda.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— COUFFON, René), LE BARS, Alfred), . Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

— GALLIC (Kristian), Le jubé de Lambader

https://www.youtube.com/watch?v=R8v-UGsxanQ&ab_channel=DanielleRopars— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat brochure in-8°, 88 pages.

 — GALLIC (Kristian), PLOUVORN INFORMATION mars 2017 n°3 

https://fr.calameo.com/read/0047577681bc06131f887

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument." https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

 

—  REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

 

— FAUJOUR (Marc), La chapelle Notre-Dame de Kerzéan à Plouescat, ARMMA-SAPRAT : les armoiries possibles d'Audren de Kermel.

https://armma.saprat.fr/monument/plouescat-chapelle-notre-dame-de-kerzean/

— L'UNIVERS 27 septembre 1877 Inauguration de la chapelle restaurée sur l'initiative du recteur Hellard. Bénédiction par l'évêque en présence de la comtesse de Kerdrel. Promesse d'indulgence le jour du Pardon le lundi de Pentecôte.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

—DIVERS, YOUTUBE

https://www.youtube.com/watch?v=CNQ221jkJZQ&ab_channel=ValentinDluz

https://www.youtube.com/watch?v=k9rsmv2Ih6g&ab_channel=XavierBoderiou

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— WIKIPEDIA

Famille Audren de Kermel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Audren_de_Kerdrel

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Prigent Chapelles bretonnes. Sculpture
27 septembre 2019 5 27 /09 /septembre /2019 13:17

La Pietà aux trois larmes (kersanton,  XVIe, atelier Prigent) de la croix de Tal-ar-Groas à Crozon.

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Voir  d'autres exemples des trois larmes caractéristiques des Prigent :

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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Voir d'autres croix et calvaires :

 

— Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

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PRÉSENTATION.

La croix placée devant l'actuelle chapelle Saint-Laurent (qui, en 1952, remplaça l'ancien sanctuaire détruit par les bombardements) à Crozon, quartier de Tal-ar-Groas, n'occupe pas son site d'origine, et résulte en fait de la recomposition d'éléments sans doute disparate du milieu du XVIe siècle. En effet, selon les experts de l'Inventaire général, une Vierge de pitié en kersantite, laissée, sur le revers, sous le coup de l'outil, est réunie à un nœud et un crucifix en granite. 

Mais l'examen attentif, aux jumelles,  de la Vierge décèle, sur son visage, les trois larmes caractéristiques de la production des frères Bastien et Henri Prigent, actif à Landerneau autour de 1550 et responsable des calvaires monumentaux de Plougonven (1554) et de Pleyben (1555), tandis que leur compagnon Fayet a signé le calvaire de Lopérec. C'est dire, et le choc esthétique qu'il suscite le confirme, que nous avons ici, sur un emplacement qui n'a rien de touristique, un vrai petit chef d'œuvre dont la commune peut s'enorgueillir, car parmi les 14 croix et calvaires répertoriés à Crozon par l'Atlas, et dont la plupart sont des vestiges sommaires, la croix de Tal-ar-Goas sort du lot.

Il faut reconnaître qu'elle n'est pourtant  pas favorisée. Placée au centre d'un petit triangle de pelouse  devant une chapelle fort ingrate, entre une route, un hangar et une maison individuelle, elle est en outre mal "orientée", c'est à dire que le crucifix qui est sa face principale et sa raison d'être n'est pas tournée vers l'occident, face au soleil couchant dont le déclin s'accorde, en règle, avec la mort du Christ. 

D'ailleurs, le BDHA de 1907, René Couffon en 1988 ou le numéro d'Avel Kornog sur Tal ar Groas en 2015 n'en disent rien. Yves-Pascal Castel la décrit brièvement dans son Atlas (398. Tal-ar-Groas no 1 g. k. 1,5 m. XVIè s. Trois degrés. Socle orné d’armatures trilobées. Fût rond. noeud gravé, sainte Face, anges avec instruments de la Passion. Croix à branches rondes, crucifix, Vierge de Pitié. ) en 1980. Emmanuelle Le Seac'h l'ignore dans son catalogue des œuvres de Bastien et Henri Prigent de 2014, et ce n'est que récemment qu'a été mis en ligne le dossier de l'Inventaire Général de 2010 soulignant " Le groupe de la Vierge de Pitié s'inscrit dans une production artistique de qualité qui caractérise les créations des sculpteurs finistériens du 16e siècle, notamment l'atelier des frères Bastien et Henry Prigent actif autour de 1550 (calvaires de Lopérec et Plougonven)". (Dossier IA29004861). Les trois larmes de la Vierge ne s'y trouvent pas décrites.

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Description.

Sur son emmarchement  en schiste et microdiorite quartzite à trois degrés est posé  un socle carré orné d'arcades trilobées, puis un fût circulaire   en granite, qui reçoit un "nœud" de kersanton, qui transforme la section circulaire en une base carrée. Ce nœud est sculpté sous le crucifix d'un "voile de Véronique" ou Sainte Face, et de l'autre de deux anges séparés par une croix, et tenant l'un les clous et l'autre le marteau, deux instruments de la Passion. On remarque aussi une couronne d'épines entourant l'intersection de la croix. Ces anges ont la chevelure frisée en boules qu'affectionne l'atelier ducal du Folgoët.

Au dessus de ce nœud, et du coté principal, une croix à branches rondes, en granite, porte le Christ.

C'est du coté opposé (heureusement le mieux visible de la route) se trouve la Vierge de Pitié. On constate vite que le bloc a été brisé (ou même scié) , mais assez habilement réparé par du ciment pierre : le bras droit du Christ est en deux morceaux, sa jambe droite (et sans doute gauche) est sciée, le buste de la Vierge et ses jambes sont brisées, tandis que l'arrière semble avoir été frappé par une lourde masse. La sculpture a-t-elle réellement été "laissée, sur le revers, sous le coup de l'outil," ou simplement brisée ?

 

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SITUATION dans le temps et l'espace.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.421767&y=48.247362&z=19&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.422759&y=48.246682&z=17&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN50.1950&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.422085&y=48.247339&z=19&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS2000-2005&layer2=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS.1950-1965&mode=doubleMap

 

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Je commencerai d'emblée en soulignant la présence des trois larmes sous chaque œil, d'abord parce qu'elles sont difficiles à voir sous l'éclairage habituelle, et surtout parce qu'elles constituent la signature la plus sûre de l'atelier de sculpture de la kersantite de Bastien Prigent et de son frère (ou fils?) Henri, établis à Landerneau et actifs entre 1527 et 1577.

Mais l'image montrera aussi immédiatement la qualité de l'œuvre, plus fine et racée que beaucoup de Pietà sortis de cet atelier.

On remarquera les yeux en amande aux larges paupières, l'arcade sourcilière en éventail très pur, le nez droit, la bouche sans amertume, à la lèvre inférieure discrètement avancée.

On verra aussi le voile "coqué" (pour reprendre le terme d'E. Le Seac'h), c'est à dire formant autour de la tête un habitacle de toile raide, plissée au dessus et en auvent sur le coté.

Et l'admirable enchevêtrement des plis de la guimpe .

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Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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LA FACE SECONDAIRE : LA VIERGE DE PITIÉ.

Vue générale en fin de journée.

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Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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 Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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La Pietà.

La Vierge, assise, avance le genou droit en équerre, et supporte ainsi le haut du tronc de son Fils, dont elle soutient la nuque de la main. L'autre jambe est plus fléchie, et reçoit le haut des cuisses du Christ, dont le corps est ainsi incliné . Elle le retient par sa main gauche.

Le Christ a les jambes parallèles (et non croisées, comme on le voit souvent), et son bras tombe avec beaucoup de naturel en formant une courbe. C'est si naturel qu'on sera surpris de voir, dans d'autres Pietà du même atelier, ce bras, alors trop court, descendre sans courbure le long de la jambe maternelle ; mais c'est là le moyen d'exposer la plaie de la paume, ici non apparente.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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Le contour rond de Marie forme une tente protectrice et tendre tandis que les lignes du corps de Jésus sont droites, cassées, croisées, inscrivant le drame de la Crucifixion et de la Mort.

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Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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Le thorax du Christ ne porte pas la trace de la plaie du flanc droit, ce qui est très étonnant, mais s'accorde avec le fait que le sculpteur n'a pas représenté non plus les plaies des pieds et des mains. Plus encore, il n'a pas représenté sur la tête la couronne d'épines. 

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Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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Le nœud : les anges tenant les instruments de la Passion autour de la Croix et de la Couronne d'épines.

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Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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LA FACE PRINCIPALE : LE CRUCIFIX ET LA SAINTE FACE.

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Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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CONCLUSION.

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Par la finesse des traits de la Vierge, par la souplesse de ses drapés, et la délicatesse du mouvement du bras du Christ, la Vierge de Pitié de Tal ar Groas apparaît, malgré son état de bric et de broc, un des plus beaux exemples des Pietà des Prigent, dont je vais présenter infra plusieurs exemples. On pourrait même en contester l'attribution, si les trois larmes divergentes n'en était une marque de fabrique bien assurée.

Je souhaite donc que mon article incite les passants et les curieux à s'attarder d'avantage à sa contemplation. d'où ces trois dernières photos :

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Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

Vierge de Pitié (kersanton, Prigent, vers 1550), Croix de Tal ar Groas à Crozon. Photographie lavieb-aile septembre 2019.

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ICONOGRAPHIE : LES CROIX ET CALVAIRES DES PRIGENT, ET LEUR VIERGE DE PITIÉ.

 

 

 

D'après  E. LE SEAC'H PAGES 166-170.

Outre les calvaires monumentaux de Plougonven (1554) et de Pleyben (1555), on conserve de l'atelier des Prigent 6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier.

Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré d'une Vierge à l'Enfant ou d'une Pietà.

-Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

  • Le Tréhou, croix de l'ouest du bourg 

  • Guimiliau, croix de Laguen de 1572, signée des Prigent. Le sculpteur est Bastien, la Vierge à l'Enfant est tout à fait remarquable.

-Le Crucifié avec une pietà :

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages C, V, J.. Le Christ crucifié est entouré de la Vierge et Jean sur le croisillon.

  • Calvaire du sud du bourg de Saint-Servais.

2°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages (statues géminées du croisillon) ou 6 personnages (toutes les statues sont géminées, y compris celles du centre ).

  • Saint Derrien, 1557 ?, C, V, J, saint Georges et pietà.
  • Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, saint Hervé au revers du Crucifié, le guide et le loup géminé avec la Vierge. Saint Houarneau sous le Crucifié
  • Pleyben, chapelle Saint-Laurent, 6 personnages : Crucifié/Christ ressuscité, Vierge / Laurent, Jean/évêque. On reconnaît ici le style de Bastien Prigent.
  • Bourg-Blanc, calvaire du cimetière, Crucifié/Christ aux liens, et croisillon à 3 personnages Vierge, Jean et Marie-Madeleine géminées aux trois acteurs de saint Yves entre le Riche et le Pauvre.
  • Saint-Divy, croisillon vide, le Crucifié/Christ aux liens et pietà en dessous, attribué à Henri Prigent.

3°) Calvaire à deux croisillons.

  • Loc-Brévalaire, église : Jean/Yves et Madeleine / Brévalaire, Christ aux liens/ pietà, selon le style délié de Bastien Prigent.

Les 17 vestiges de croix et calvaires :

  • Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : le Crucifié et l'ange orant, attribués à Henry Prigent  Dans la chapelle elle-même, d'autres statues de Prigent, qui faisaient partie du calvaire, sont représentées dos à dos : celles de Saint Paul Aurélien et d'un saint non identifié, ainsi que de saint Nicolas une pietà et un "Christ ressuscité" .
  • Dinéault, Calvaire de l'église Sainte Marie Madeleine. les Prigent ont travaillé sur le piédestal supportant le calvaire, Bastien Prigent a sculpté Marie-Madeleine, la tête levée vers Jésus sur la croix et Jean-l'Évangéliste debout, la tête baissée et le front plissé, tandis que François d'Assise est représenté et, à l’avant du piédestal, un bas-relief représentant un moine tenant un tissu sur lequel est gravé un visage sacré. Ces œuvres datent de 1550. Les statues sur la traverse ne sont pas de l'atelier des Prigent, mais datent de 1696 et représentent des statues géminées de la Vierge jumelées à Saint Sébastien, un évêque soutenu par un pietà, Marie-Madeleine agenouillée soulève le couvercle de son pot à onguents et Jean l'évangéliste s'associe à Saint Pierre, tandis que la sculpture de Jésus crucifié renversé avec un "Christ aux liens" est attribuée à l'atelier de Roland Doré. Ce calvaire a une hauteur de 6,00 mètres. D'autres sculptures de Prigent peuvent être vues dans l'église Sainte Marie Madeleine elle-même
  • Guiclan, calvaires de la Croix-Neuve et de Kersaingilly. Il y a deux calvaires dans la région de Guiclan. Parmi les sculptures impliquées dans le calvaire de la Croix-Neuve, seules la statue de Sainte Véronique et la Vierge Marie avec son enfant sont de l'atelier Prigent. Le calvaire est simple et contient des statues de Sainte Véronique et de la Vierge Marie avec un enfant placé de chaque côté de la représentation du Christ crucifié. Le calvaire de Kersaingilly présente des représentations de Saint Yves, le Christ crucifié inversé avec la Vierge Marie avec son enfant et Saint Gilles. L'atelier des Prigent ne travaillait que sur la statue de Saint Yves. Bastien Prigent est attribué au travail. Saint Yves est représenté dans la robe d'un avocat. Cette statue venait de La Roche-Maurice et a été ajoutée au calvaire lors de sa restauration en 1889 par Yan Larhantec.
  • Guissény calvaire du cimetière de l'église. Il est inscrit "J. Habasc gouver (neur) 1555" et les statues sont attribuées à Henry Prigent. Le calvaire était à l'origine situé à la chapelle Saint-Yves à Kervézennec, mais après le pèlerinage de 1920 ("mission"), il a été érigé à Guissény par le restaurateur Donnart. Le calvaire a une représentation de la Vierge Marie adossée à une représentation de saint Yves, du Christ crucifié inversé avec un "Christ lié" et de Jean l'évangéliste soutenu d'une représentation d'un évêque. La tête de Jean l'évangéliste a disparu et la tête de l'évêque n'est pas la tête d'origine.
  • Kerlouan : Croix Saint-Sauveur : Trinité de Bastien Prigent.
  • La Forest-Landerneau : cimetière haut, statues géminées Jean/autre saint et Vierge/Madeleine et Pietà : présence des 3 larmes.
  • La Forest-Landerneau : cimetière bas : Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix.
  • Landerneau : Le calvaire de la Croix-de-la-Vierge.  Il y a une pietà de Henry Prigent mélangée à d'autres statues qui datent de 1681.
  • Lanneufret : Calvaire de l'église Des statues géminées de l'atelier Prigent de la Vierge, associées à un "Christ liė", une pietà et à Jean l'évangéliste, associées à un moine, sont associées à une crucifixion du XXe siècle. 
  • Le Folgoët Calvaire de l'église Notre Dame La pietà de l'atelier Prigent sur la face ouest du calvaire est associé à une représentation du cardinal de Coëtivy par le maître du Folgoët et à une crucifixion attribuée à la Maître de Plougastel.
  • Le Folgoët, musée  : vestige d'un Crucifié par Bastien Prigent.
  • Plonevez-Porzay : Calvaire de l'église Le Crucifié et d'un ange portant un titulus est attribuée à l'atelier de Prigent. 
  • Ploudaniel, calvaire de l'église : Dans la chapelle Saint-Éloi se trouvent les restes de deux calvaires. Il y a une statue géminée de Jean/un autre saint et un "Christ aux outrages". 
  • Ploudaniel : calvaire de la chapelle Saint-Pétronille de attribué à l'atelier de Prigent avec les statues de Saint-Pétronille et de Jean l'évangéliste de Bastien Prigent et près du corps de la croix, une Marie-Madeleine attribuée à l'atelier.
  • Quimper, jardin du cloître de l'église Notre-Dame de Locmaria de Quimper, restes d'un calvaire et l'atelier Prigent est attribué à une statue géminée de la Vierge/Saint-Pierre.
  • Plouider, calvaire à Brondusval : Il ne reste plus grand chose du calvaire mais les statues de saint Yves, de saint Fiacre et d'un saint non identifié sont attribuées à l'atelier de Prigent. 
  • Plouhinec, calvaire de la "Maison du sculpteur Quillivic" Il s’agit d’un calvaire contemporain où l’image du Christ crucifié est remplacée par la partie supérieure du cadre d’une fenêtre gothique. Le calvaire a des statues géminée de la Vierge /saint Yves et Jean
  • Plouvorn, calvaire de la chapelle de Lambader : des statues de la Vierge Marie et de Marie Madeleine sont de l'atelier des Prigent qui ont également sculpté le blason d'Audren de Kerdrel et l'emblème des "Cinq-Plaies" .

 

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A cette liste, on peut ajouter les calvaires de Fayet, un compagnon des Prigent au style « si proche de celui des sculptures des Prigent qu'il est parfois difficile de le différencier », s'il n'avait signé de son nom le calvaire de Lopérec avec la date de 1552.

Celui-ci rentrerait dans la liste des calvaires à deux croisillons avec la Vierge/Pierre et Jean/Marie-Madeleine en bas, les deux cavaliers de la Passion sur le 2ème croisillon et le Crucifié au dessus, avec le Christ aux liens au revers et deux anges au calice sous le Crucifié. Marie-Madeleine est au pied de la croix.

E. Le Seac'h lui attribue aussi :

Le haut du calvaire du cimetière du calvaire de Laz : le Crucifié, les anges au calice, et l'Ecce Homo au revers.

Le Christ mutilé de Coat-Nant en Irvillac.

Le vestige du Crucifié du jardin du Doyenné au Folgoët.

Le vestige du Crucifié du pignon de l'école Notre-Dame du Tromeur de Landerneau

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Les Pietà de l'atelier des Prigent (selon E. Le Seac'h)

 

  •  Saint-Servais, Calvaire du sud du bourg . 
  • Saint Derrien, 1557 ?, C, V, J, saint Georges et pietà.
  • Saint-Divy, croisillon vide, le Crucifié/Christ aux liens et pietà en dessous, attribué à Henri Prigent.
  • Loc-Brévalaire, église : Jean/Yves et Madeleine / Brévalaire, Christ aux liens/ pietà, selon le style délié de Bastien Prigent.
  • La Forest-Landerneau : cimetière haut, statues géminées Jean/autre saint et Vierge/Madeleine et Pietà : présence des 3 larmes.  http://croix.du-finistere.org/commune/la_forest_landerneau.html
  • Landerneau : Le calvaire de la Croix-de-la-Vierge, rue de la Tour d'Auvergne.  Il y a une pietà de Henry Prigent mélangée à d'autres statues qui datent de 1681.  http://croix.du-finistere.org/commune/landerneau.html
  • Lanneufret : Calvaire de l'église.  Des statues géminées de l'atelier Prigent de la Vierge, associées à un "Christ liė", une pietà et à Jean l'évangéliste, associées à un moine, sont associées à une crucifixion du XXe siècle.   http://croix.du-finistere.org/commune/lanneuffret.html
  • Le Folgoët Calvaire de l'église Notre Dame.  La pietà de l'atelier Prigent sur la face ouest du calvaire est associé à une représentation du cardinal de Coëtivy par le maître du Folgoët et à une crucifixion attribuée à la Maître de Plougastel.

On remarquera que ces calvaires sont regroupés autour de l'atelier de Landerneau (Maps).

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La Vierge et Jean en larmes, calvaire de l'église de Saint-Derrien, atelier Prigent. Photo lavieb-aile.

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Pietà de l'atelier Prigent de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Pietà (détail) de l'atelier Prigent de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Pietà du calvaire de l'église de Saint-Servais par l'atelier Prigent. Photo lavieb-aile.

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Pietà (détail) du calvaire de l'église de Saint-Servais par l'atelier Prigent. Photo lavieb-aile.

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Pietà par B. Prigent, Le Folgoët, calvaire. Photo lavieb-aile.

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Lopérec, par Fayet.

 

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Pietà du calvaire de Lopérec par Fayet. Photo Bernard Bègne copyright Inventaire

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Enfin, il faut ajouter les Déplorations, souvent nommées "pietà" : celle de l'église Saint-Budoc de Plourin-Ploudalmézeau et celle de l'église Saint-Nicaise de Saint-Nic.

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Déploration par l'atelier Prigent de l'église de Plourin. Copyright cf. lien

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Calvaire monumental de Plougonven (Prigent, 1554). Photo lavieb-aile.

 

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Calvaire monumental de Pleyben (1555) par Bastien Prigent. Photo lavieb-aile

 

LA STYLISTIQUE « RÉALISTE » DE L'ATELIER PRIGENT.

Henri (frère ou fils de Bastien) est le moins habile. Bastien, par sa manières plus souple, qui produit un effet expressionniste, voire maniériste, contraste avec le hiératisme , la raideur des réalisations d' Henri.

a) Le Crucifié :

Les yeux en amande à l'arcade sourcilière cassée

Les mèches de cheveux qui ne sont pas collés au cou, laissant un vide = un espace ajouré entre les mèches de cheveu et le visage.

La couronne tressée 

Les yeux clos

Les grandes narines
La bouche charnue aux lèvres entrouvertes.

Une barbe étagée ou bifide

un torse étiré, aux côtes horizontales déployées en éventail ; le nombril en forme de bouton

Un pagne volant, noué sur le coté par une grande boucle

b) La Vierge

Elle porte une guimpe montant jusqu'au menton et un voile coqué.

Trois ou cinq larmes coulent sur la joue , en forme de patte d'oiseau avec une larme plus grande au milieu

b') Vierge de pietà :

agenouillée, se tenant bien droite, le visage impassible, elle tient son Fils dans ses bras, le corps de celui-ci renversé en diagonale, en appui sur le genou de sa mère.

c) Marie-Madeleine agenouillée (Pleyben et Plougonven, Bastien Prigent) : tête inclinée en arrière, elle porte une robe aux plis lourds et harmonieux. Son voile a glissé sur son dos.

Par ailleurs

Les visages sont rectangulaires ou ovales, aux arcades sourcilières « aiguisées ». Les yeux sont taillés en un petit losange horizontal. Les drapés sont fluides.

Les trois larmes.

« Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire, leurs Vierges de Pitié , de Saint Jean et de Marie-Madeleine quand ils lui sont associés. L'appartenance au même atelier se reconnaît à quelques autres traits : l'arcade sourcilière nette, et les visages pointus."

Je (JYC) les remarques notamment :

Lothey, calvaire de Kerabri, Pietà

Plourin-Ploudalmezeau, église Saint-Budoc, Déploration

Saint-Nic, église Saint-Nicaise, Déploration

 

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Fayet se distingue par :

un style sévère avec des Crucifiés raides

l'association de la statuaire gothique et d'un décor renaissance, avec les fleurons godronnés entourés d'un galon décoratif, des consoles moulurées et des feuilles d'acanthe sur les culots.

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SOURCES ET LIENS.

 — BDHA 1907

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f1068ba9b36279d9cfd73934b5f9f0b6.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, article. 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ed6c2bc160f40c8aa6e03dc9f0bdccb1.jpg

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

 

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 2005, Guide des sept grands calvaires bretons, Minihy-Levenez

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/CROZON.pdf

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— Inventaire du Patrimoine, site Gertrude :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-1/2964822e-8106-468e-94be-8ea5ed0d8f58

— Revue AVEL KORNOG n° 25, numéro consacré à Tal-ar-Groas

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Crozon Prigent Pietà

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