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20 septembre 2019 5 20 /09 /septembre /2019 21:55

Le calvaire (1544 et vers 1630) de la chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom en Plomodiern.

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Voir sur cette chapelle :

Voir d'autres calvaires :


 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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PRESENTATION.

Entre presqu'île de Crozon, Pays du Porzay et Pays des bords de l'Aulne, la chapelle de Sainte-Marie du Ménez-Hom, siège jadis de foires très fréquentées, est l'une des perles touristiques d'une région qui n'en manque pas (la chapelle Saint-Côme et saint-Damien de Saint-Nic est toute proche).

Les sculptures sur pierre de kersanton du calvaire de l'enclos possèdent autant d'intérêt que les trésors de sculpture sur bois de l'intérieur de la chapelle, notamment par la participation du meilleur sculpteur de Basse-Bretagne au XVIIe siècle, Roland Doré, qui a complété par une superbe Vierge à l'Enfant  les réalisations datant de 1544.

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Il s'agit d'un calvaire à trois croix séparées pour le Christ et les deux larrons. Ces trois croix sont alignées dans le placître de l'enclos sur une ligne en diagonale, leur soubassements rectangulaires étant imbriqués.

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Vue aérienne Géoportail

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L'Atlas des croix et calvaires du Finistère en donne la description d'Yves-Pascal Castel, qui en a mesuré la hauteur à 7,50 m. 

_Les fûts des croix des larrons sont cylindriques, posés sur un socle cubique chanfreiné de kersanton lui-même placé sur un massif de pierre et un emmarchement de granite à un degré.

_Le fût de la croix centrale est octogonal, posé sur un socle cubique chanfreiné de kersanton sur un emmarchement en granite à trois degrés. Les chanfreins du socle portent une inscription qui sera détaillée ensuite. Le fût reçoit les deux croisillons,  le premier supportant les statues géminées de Jean opposé à Pierre et de Marie-Madeleine [et non la Vierge comme l'indique le Père Castel] opposée à saint Yves. Une Pietà centre ce croisillon du coté ouest, tandis que le coté opposé reçoit une Vierge à l'Enfant. Le second croisillon porte les deux cavaliers de la Passion entourant, à l'ouest, le Christ en croix dont deux anges recueille le sang, avec, à l'est, le Christ aux liens.

Lorsque Y-P. Castel a examiné le calvaire en 1980, les vestiges des cavaliers et des larrons étaient conservés dans la chapelle. Le calvaire a donc été restauré par la suite.

 

http://croix.du-finistere.org/commune/plomodiern.html

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Les calvaires à deux croisillons ( à un ou trois fûts).

Le calvaire de Sainte-Marie-du Ménez-Hom, daté de 1544  est édifié au cœur de la période pendant laquelle on voit éclore, en Finistère à la limite du Léon et de la Cornouaille, notamment dans les enclos paroissiaux, des calvaires à deux croisillons, en kersanton dont la majorité répondent à la même organisation  donnant place à deux statues géminées (avec la Vierge et Jean sur la face occidentale), les deux cavaliers de la Passion, une Pietà ou Déploration au centre et un Christ au lien sur l'autre face, et enfin Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix . Il y a donc reprise par les ateliers de sculptures d'un modèle, jamais copié mais toujours développé.

Dans quelques cas, trois fûts ont été érigés, pour le Christ et les deux larrons, alors que ces derniers occupent dansd'autres cas le croisillon supérieur.

 

La liste chronologique suivante peut être proposée :

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Pencran nord, (1521 par inscription). Trois fûts. Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. Deux cavaliers, Madeleine/ Yves,  Jean/Pierre. Pietà, Vierge à l'Enfant .

Plomodiern, chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (1544).

Saint-Ségal, chapelle Saint-Sébastien (vers 1541-1554), par les frères Prigent.

Lopérec (1552) par Fayet, compagnon des Prigent. Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. Trois fûts . Deux cavaliers, Christ aux liens, Jean ?/Marie-Madeleine / et Vierge/Pierre, Christ ressuscité.

Plougonven, (1554), Henri et Bastien Prigent. Calvaire monumental.  Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. les larrons sur des croix séparées (mais depuis le XIXe), saint Yves, 

Pleyben (1555) par Henri et Bastien Prigent. Calvaire monumental. Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix.

Cléden-Poher (1575)

Loqueffret (1576?)

Plounéventer (1578)

Guimiliau (1581-1588)

Locmélar (vers 1600), par le Maître de Plougastel

Plougastel (1602-1604) par le Maître de Plougastel.

Saint-Thégonnec (1610). Trois fûts. Deux cavaliers, Pietà, Christ aux liens, Yves.

 

Les calvaires  à deux croisillons.

 

 

 

 

 

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La mace et son inscription de 1544.

L'inscription en lettres romaines perlées est sculpté en réserve sur le chanfrein du socle, sur deux de ses bords. On admirera ses lettres conjointes (fusionnées, EH), ses empattements par élargissements des fûts (L, A, V), ses O et D en deux (), les X dont la patte antérieure fait un retour enjoué, le tilde remplaçant le N d'ALONDER, les lettres jamais mécaniques, et toujours différentes, les deux sortes de E, l'élision de [AN] avant la date, etc.

  Elle indique :

JEHAN LE ALONDER FABRICQVE FEIST CESTE C / ROIX FAIRE L M VCC XLIIII

 soit Jehan Le Alonder fabrique a fait faire cette croix en l'an 1544.

Le patronyme ALONDER a disparu en France depuis 1915, mais il est attesté, non à Plomodiern, mais dans la proximité du Ménez-Hom à Argol,  (39), Dinéault, (20), Trégarvan, (8), Dinéault, Saint-Nic, Cast, 29025 (2), Chateaulin (2). La forme LALLONDER est toujours attestée, en Finistère essentiellement, surtout à Crozon mais aussi à Telgruc-sur-mer et Trégarvan.  Albert Deshayes qui en donne en variante les graphies  ALLONDER, LALONDER et LALLONDER, "ces deux dernières par agglutination de l'article LE", en signale l'origine française bourguignonne ARONDEL, diminutif de aronde, "hirondelle"., exprimant l'agilité du porteur de ce surnom. Il rappelle les liens entre la Bretagne et la Bourgogne, et le fait que le duc de Bretagne Jean V (1389-1442) avait passé sa minorité à la cour de Philippe Le Hardi.

La date de 1544 est remarquable, puisque c'est la plus précoce de toutes les dates inscrites dans le sanctuaire. En effet, si la chapelle d'origine date de la première moitié du XVIe siècle, les dates les plus anciennes portées sur le corps du bâtiment indiquent 1570, 1572,  1573 et 1574.

Elle situe ce calvaire chronologiquement après celui de Pencran, mais avant ceux de Lopérec,  Plougonven,  Pleyben et Saint-Sébastien en Saint-Ségal,et en pleine période d'activité des Prigent de Landerneau.

 

 

 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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SAINTE MARIE-MADELEINE AU PIED DE LA CROIX.

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La statue est indépendante du socle et elle a pu être déplacée. Elle est aujourd'hui positionnée de telle sorte qu'elle accolée au fût, auquel la sainte fait face. Marie-Madeleine est agenouillée, le visage levée vers le Christ en croix. Les bras aux coudes fléchis ont été brisés, mais pouvaient être légèrement écartés paumes tournés vers le haut en geste d'adoration autour du fût. Les cheveux longs sont un élément d'identification, ils descendent jusqu'aux reins. La sainte est vêtue d'une robe assez complexe, serrée par une ceinture fine, aux manches évasées, et dont l'arrière se relève en corolle  dans un mouvement ondé spectaculaire et opulent avant de descendre vers le sol en  plis serrés.

Cette posture et cette robe la rapprochent de la statue de Marie-Madeleine au pied du calvaire nord de Pencran, dont elle ne diffère principalement que par l'absence de foulard.

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calvaire nord de Pencran. Photo lavieb-aile

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Mais on retrouve ce type de statues également à Pencran, par Bastien Prigent sur la pelouse du placître, à Lopérec par Fayet, compagnon de Prigent, au Tréhou, à Commana, et à Saint-Ségal au pied du calvaire du bourg et de celui de la chapelle Saint-Sébastien. Ou sur les calvaires monumentaux de Plougonven et de Pleyben par les Prigent.

Leur modèle le plus ancien en sculpture est peut-être la statue (attestée mais perdue, seuls les bras croisés sont conservés) de la Grande Croix qui surplombait le Puits de Moïse à Dijon vers 1399, et en peinture le Polyptique Orsini de Simone Martini (vers 1333), précédent la fresque de Fra Angelico pour la cellule n°25 de San Marco (1437) .

Les verrières de la Passion des maîtresses-vitres des chapelles du Finistère au XVIe siècle ne l'omettent pas.

Jean Bourdichon la fait figurer — avec son foulard rayé — au folio 47v des Grandes Heures d'Anne de Bretagne .

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52500984v/f103.item

Par contre, sur la Crucifixion de Rogier van der Weyden (1425-1430) à Berlin,, c'est la Vierge qui enlace la Croix.

La place très particulière qui est réservée à Marie-Madeleine au pied de la Croix sur ces œuvres d'art dès le XIVe et XVe siècle  a été bien analysée par les historiens de l'art (qui sont de plus en plus des historiennes) et mise en rapport avec sa place privilégiée dans les évangiles, soit comme modèle de contemplation silencieuse de Jésus avec la fameuse phrase "elle a choisi la meilleure part" (Luc 10:42) face à l'activisme ménager de sa sœur Marthe, soit comme modèle de compassion lors de la Passion ou de la Mise au Tombeau, soit comme premier témoin du Christ ressuscité prenant l'apparence d'un jardinier. Pendant tout le Moyen-Âge, Marie de Magdala  a été assimilée à Marie de Bethanie, qui se livre à l'onction des pieds de Jésus par du parfum. Dans l'iconographie, elle est toujours placée aux pieds du Christ (Vermeer, 1655), notamment dans les Mises au Tombeau, où elle est souvent mise à part des autres saints personnages, agenouillée en avant du tombeau .

Ce simple lien avec les pieds du Christ pourrait justifier qu'elle embrasse le pied de la Croix, mais ce serait sous-estimer le culte qui lui fut rendue par les Ordres religieux qui en ont fait la figure du chagrin de compassion, de la contemplation silencieuse, du repentir et de l'humilité.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE OCCIDENTALE : CRUCIFIX, CAVALIERS, PIETÀ , JEAN ET MARIE-MADELEINE.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LE CROISILLON INFÉRIEUR : JEAN ET MARIE-MADELEINE AUTOUR DE LA PIETÀ. 

Cette composition réalise une Déploration à trois personnages où Jean et Marie-Madeleine entourent la Vierge autour du Christ mort. 

 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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La Pietà.

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La Vierge porte le corps de son Fils par sa main droite posée sur son genou, tandis que le genou gauche est posé au sol.

La tête de Marie est coupée. Seule cette tête est attribuée par E. Le Seac'h  au sculpteur Roland Doré. Le grain de la kersantite y est bien différent et ponctué de multiples trous.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean.

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Sa main droite est brisée ; la main gauche est posée sur la poitrine. Il est tourné vers l'extérieur du calvaire, ce qui est incohérent et témoigne d'une modification lors du remontage . Nous pouvons supposer qu'à l'origine, il se tenait à gauche, et Marie-Madeleine à droite (ce qui inverse aussi les statues de Pierre et d'Yves orientées vers l'est), ou que le groupe ait été pivoté à l'envers : nous aurions alors à l'ouest Pierre et Marie-Madeleine, et à l'est Jean et Yves. Mais cette dernière possibilité doit être écartée car seuls Jean et Marie-Madeleine ont leur place autour de la Vierge de Pitié.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Madeleine.

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Elle est identifiée par sa longue chevelure et par le flacon d'aromate dont elle soulève le couvercle. Elle est vêtue d'une cape, d'une robe à plis tuyautés, et aux manches bouffantes et plissées puis resserrées aux poignets, sans dentelle.

Le visage de facture assez malhabile frappe surtout par la petitesse de la bouche.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LE CROISILLON SUPÉRIEUR : LES DEUX CAVALIERS AUTOUR DU CRUCIFIÉ. 

 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Le Crucifié.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Les anges hématophores au pied de la Croix.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Les cavaliers de la Passion.

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Sur le croisillon supérieur sont installés deux cavaliers tournés vers le calvaire. Celui de gauche pointe son index vers son œil gauche : c'est Longin, celui qui perça de sa lance le flanc droit du Christ (il est donc normal qu'il soit à sa droite). En face de lui, c'est le Centenier, ou Bon Centurion, qui, sur les enluminures les  peintures et les vitraux, est accompagné d'un phylactère énonçant son acte de foi rapporté par Matthieu 27:54 : Vere filius Dei erat iste. Celui-là était vraiment le Fils de Dieu

Ce sont les mêmes qui figurent sur le calvaire nord de Pencran, ou sur celui de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, où je les ai décrits en détail.

http://www.lavieb-aile.com/2019/07/la-chapelle-saint-sebastien-en-saint-segal-le-calvaire.html

Ici comme ailleurs, ils ont perdu (s'ils ont jamais existé) les objets qu'ils tenaient en main : la lance pour Longin, un étendard (ou un insigne de commandement) pour le Centenier.

Emmanuelle Le Seac'h les nomment Longin et Stéphaton, mais ce dernier est celui qui tend au bout d'une perche l'éponge imbibée de vinaigre : ce dernier nom est a priori inapproprié, car le binôme constant  dans l'iconographie est celui de Longin et du Centenier, mais l'absence d'inscription ne permet pas d'être formel.

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1. Le cavalier Longin guéri de son trouble de vision par le sang du Christ.

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Il porte l'index vers sa paupière gauche, la tête levée. Il est vêtu d'une cape d'officier à large col arrondi,  à 4 boutons ronds dans leur boutonnière  et à ceinturon (cette attention aux détails d'habillement évoque l'atelier des Prigent), mais il est coiffé sur un bonnet à oreillettes d'un chapeau conique ceint par un turban et s'achevant (après un anneau) par une houppe, comme les Juifs de l'iconographie chrétienne du XVIe . Sa main droite est fermée en creux mais la lance est absente .

La barbe est courte, tendue vers l'avant, et dotée d'une moustache en épaisses virgules débutant sur le coté des narines.

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Il diffère peu du Longin du calvaire nord de Pencran, dont le manteau est long.

Calvaire nord de Pencran. Photo lavieb-aile.

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 Il diffère par quelques détails du Longin de Saint-Sébastien de Saint-Ségal (qui portait une cuirasse sous une cape et dont le bonnet juif s'ornait de franges)

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Calvaire de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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J'illustrerai le thème de la guérison du trouble de vision par le sang qui jaillit du flanc du Christ sous l'effet de la lance par une enluminure du Missel de François d'Albon, abbé de Savigny, un manuscrit lyonnais, daté par F. Avril vers 1492-1500  et appartenant aux collections du Trinity College  de Cambridge sous la côte ms. R. 17.22, folio 148 v : la Crucifixion.

L'artiste a représenté le sang qui longe la lance et atteint l'œil et la bouche du cavalier par de fins traits rouges. On remarquera aussi Marie-Madeleine au pied de la Croix, et le Centenier avec son phylactère. Et on s'amusera au passage du choix de l'artiste de remplacer les chevaux par des chameaux, plus exotiques.

https://mss-cat.trin.cam.ac.uk/manuscripts/uv/view.php?n=R.17.22&n=R.17.22#?c=0&m=0&s=0&cv=297&xywh=-6207%2C-1141%2C18533%2C9512

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Le Centenier converti.

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Il associe comme son vis-à-vis une coiffure hébraïsante et des éléments vestimentaires propres aux officiers. Un manteau est porté enroulé sur les deux épaules. Le pourpoint n'est pas boutonné. La barbe taillée drue s'affirme avec vigueur.

La main gauche tient la rêne, alors que le bras droit s'élève, soit parce qu'il tenait un accessoire, soit parce qu'il appuie une élocution. Mais la tête et le regard ne sont pas dirigés, comme on s'y attendrait, vers le Christ.

Il est également représenté à Pencran ou à Saint-Sébastien de Saint-Ségal, mais aussi, seul, sur l'arc de triomphe d'Argol (paroisse voisine) où, depuis le XIXe siècle, on a choisi de le faire passer pour "le roi Gradlon", tout démenti de cette alléchante allégation étant vouée à l'échec. Il se  distingue de ses collègues par une épée, et par une plume à son bonnet.

 

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Arc de triomphe d'Argol. Photographie lavieb-aile

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Harnachement.

 

Le harnachement des deux chevaux est finement détaillé. La bride associe la têtière, le frontal, les montants,  la sous-gorge, la muserolle et le filet. Celui-ci est remarquable par les longues et épaisses  branches en S actionnées par les rênes, et par les bossettes en forme de fleur, qu'on imagine en métal doré.

Les sangles de poitrail (fleurie par un médaillon central) et d'avaloir sont ornées de piécettes rondes (Longin) ou plus larges (Centenier). Les queues sont tenues soulevées par une  croupière.

Les étrivières soutiennent les étriers ; les cavaliers portent des éperons à molettes.

Comparez avec :

Jean Clouet, portrait équestre de François Ier.

http://arts-graphiques.louvre.fr/detail/oeuvres/0/111493-Portrait-equestre-de-Francois-Ier-max

Guillaume Heaulme, portrait équestre de Henri IV.

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/guillaume-heaulme_portrait-equestre-de-henri-iv_broderie-technique_huile-sur-toile

René-Antoine Houasse, Louis XIV à cheval

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/rene-antoine-houasse_louis-xiv-a-cheval-roi-de-france-et-de-navarre-1638-1715_huile-sur-toile

Mors de bride, vers 1600

https://basedescollections.musee-armee.fr/ark:/66008/2281PO/v0001.simple.selectedTab=record

Vallon, Cours d'hippologie 

https://books.google.fr/books?id=jCRCAAAAcAAJ&pg=PA224&dq=mors+branches+hardies&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjygYO3j93kAhVJxoUKHRibCQwQ6AEIPTAD#v=onepage&q=mors%20branches%20hardies&f=false

 

 Eliane de La Boisselière, Guy de La Boisselière, Eperonnerie et parure du cheval de l'Antiquité à nos jours

 

https://books.google.fr/books?id=35ZIe_B22ggC&pg=PA90&lpg=PA90&dq=mors+%C3%A0+branches+XVIe+si%C3%A8cle&source=bl&ots=LDdccRYz2p&sig=ACfU3U0O41PwVATv1ZfG4n_mYKm8s5W9Hw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjhvNDAk93kAhULrxoKHf4pBb0Q6AEwEnoECAkQAQ#v=onepage&q=mors%20%C3%A0%20branches%20XVIe%20si%C3%A8cle&f=false

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE ORIENTALE : CHRIST AUX LIENS, VIERGE À L'ENFANT, JEAN ET MARIE-MADELEINE.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LE CROISILLON INFÉRIEUR : SAINT YVES, LA VIERGE À L'ENFANT ET SAINT PIERRE.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE À L'ENFANT, KERSANTON, ROLAND DORÉ (1618-1663).

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Comparez avec celle de Saint-Sébastien en Saint-Ségal.

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La Vierge est couronnée, et ses longs cheveux non attachés descendent librement dans son dos. Elle est vêtue d'un manteau dont elle reprend le pan droit par la main gauche, et une robe comportant un corsage ajusté et lisse et, séparée par une ceinture,  une jupe plissée.  Le pied et la jambe  droite  sont en avant, faisant pointer une chaussure à bout rond.

Elle tient dans sa main droite une sphère, que j'interprète comme une pomme, fruit auquel répond, dans la main gauche de l'Enfant, une sphère plus petite qui correspond à un globe terrestre.

On retrouve sur le visage très rond de Marie la vivacité du regard suscité par le creusement des pupilles, et la bouche en mi-sourire sur un petit menton volontaire : ce sont là les caractères par lesquels une Vierge de Roland Doré se reconnaît immédiatement.

Mais c'est l'Enfant qui exerce un charme exceptionnel, par son franc sourire teinté de malice qui fait rayonner son regard. Ce charme est accentué par le geste très tendre du bras droit passé autour du cou maternel. 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Saint Yves.

Statue de droite, géminée avec Marie-Madeleine.

L'Official (juge des affaires ecclésiastiques) de Tréguier est identifié par sa barrette, par sa cotte talaire recouverte d'un camail à capuchon, par le sac à procès (ou le livre dans sa couverte) tenue en main droite et le rouleau de parchemin de sa plaidoirie.

Il est présent entre autres sur le calvaire de Pencran (également géminé avec Marie-Madeleine), de Saint-Sébastien en Saint-Ségal, du bourg de Saint-Ségal, de Saint-Thégonnec (géminé avec Jean), etc.

 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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Saint Pierre.

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Il tient la clef et le livre (Livre des Apôtres). 

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LE CROISILLON SUPÉRIEUR : LE CHRIST AUX LIENS ENTRE LES CAVALIERS.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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LES DEUX LARRONS.

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Malgré les nombreux points de convergence de ce calvaire avec celui de Pencran, ces Larrons sont bien différents de ceux du calvaire nord de Pencran, mais aussi de celui de Lopérec, Locmélar,  etc.

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1. Le Bon Larron.

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Ses bras sont liés à la traverse, son pied droit est lié au fût. Il a le visage tourné vers le Christ, en signe de sa conversion. Il est coiffé d'un bonnet entouré d'un turban fait de deux cordes, et vêtu, non  d'un pagne, mais d'une culotte à taillades, comme celle d'un soldat Renaissance. Sa barbe taillée en pointe prolonge l'axe de son cou tendu vers le haut. Sa jambe gauche est fléchie, pour illustrer que, selon l'Évangile et comme son compagnon d'infortune, il a eu les jambes brisées.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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2. Le Mauvais Larron.

Il se détourne du Christ et il tire la langue.

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Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1544 et milieu XVIIe siècle) de Sainte-Marie du Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), Inscriptions gravées ...

Arc de triomphe: 1739 Joli calvaire, un peu endommagé : JEHAN . LE . ALONDER . FABRICQVE . FElST • CESTE; . CROIX . FAlRE . L· M . Vc- XL . lIII

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_divers/abgrall_inscriptions-gravees.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie), 1891, Chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom, Bulletin de la SAF 

https://archive.org/details/bulletin78frangoog/page/n378

Un joli arc-de-triomphe, composé d'une grande porte centrale et de deux petites arcades latérales, forme l'entrée du cimetière. Sur la face ouest, tournée vers la route, on lit la date : 1739. Dans la niche est une statue de la Sainte- Vierge, et du côté opposé se trouve un Saint-Hervé guidé par Guic'haran, mais sans loup cette fois.

A Telgruc et à Argol, paroisses voisines, se trouvent aussi des arcs-de-triomphe à peu près semblables, mais de moindre importance ; celui d'Argol porte la date de 1659.

Calvaire.

Un calvaire, ayant beaucoup de rapport avec ceux de Loc-Mélar et de Lopérec, se trouve dans le cimetière, entre l'arc-de-triomphe et l'église. A la croix principale, sous les pieds de N.-S., sont deux anges recueillant le Précieux-sang dans un calice. Sur le croisillon supérieur est Saint-Longin, à cheval, coiffé d'une sorte de turban ou de bonnet pointu. La lance dont il perce le côté à N.-S. a disparu. Le centurion à cheval, qui lui faisait pendant de l'autre côté, est tombé aussi et se trouve tout mutilé dans le réduit de la vieille sacristie avec les débris des larrons.

Sur le croisillon inférieur sont les statues de Saint-Jean l'évangéliste et de l'une des trois Marie, portant un vase de parfums. Au milieu est N.-D. de pitié. Derrière, et sculptés dans les mêmes blocs de pierre que les statues précédentes, on voit Saint-Pierre et Saint-Yves qui porte un parchemin et son sac à procès. Il est coiffé du bonnet carré et a les épaules couvertes d'un camail avec chaperon. Saint-Yves, était, semble-t-il, très honoré dans ce pays, car nous retrouvons son image sur une autre croix à l'entrée du bourg de Plomodiern.

Au milieu, entre ces deux statues, se trouve celle de N.-D. debout, portant l'Enfant-Jésus. Au pied de la croix, la Madeleine est à genoux, les mains jointes, les yeux levés vers N.-S.

En haut du socle carré, qui sert de base à la croix, on lit cette inscription sculptée en jolies lettres gothiques fleuries : JEHAN. JE. ALONDER. FABRICQUE. FEIST. GESTE CROIX. FAIRE. L. M. V« XL. IIII (1544).

Deux autres bases et deux autres fûts restent seuls de ce qui constituait autrefois les croix des larrons.

Décembre 1891. J.-M. ABGRALL, prêtre.

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère

1613. Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, g. k. 7,50 m. 1544, vers 1630. Le soubassement se compose de trois emmarchements séparés, trois degrés pour celui du centre, un pour ceux des larrons. Socle cubique. Socle de la croix centrale: JEHAN LE ALONDER FABRICQVE FEIST CESTE CROIX FAIRE L M VCC XLIIII, statue de Madeleine à genoux. Fût à pans.

Croisillon bas, de facture lourde (restauration), statues géminées: Jean-Pierre, Vierge-Yves, au centre Vierge de Pitié (atelier Doré), au revers Vierge à l’Enfant (atelier Doré).

Croisillon haut, culots feuillagés, cavalier, le doigt à la paupière.

Croix à branches rondes, fleurons, crucifix, anges au calice, Christ attendant le supplice.

Dans la chapelle, vestige: cavalier, larron. [YPC 1980]

— COUFFON (René), 1988, 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLOMODIE.pdf

Arc de triomphe à grand fronton cintré et deux ouvertures secondaires (C.). Il porte l'inscription : "HERVE. LASTENNET. FABRICQVE. 1739 (ou 1759 ?)." Statues de la Vierge et du groupe de saint Hervé. Sur le placitre, calvaire à trois socles disposés en diagonale (C.). Les croix des larrons sont mutilées. La croix du Christ est à double traverse : sur le croisillon inférieur, statues géminées encadrant une Pietà et, au revers, une Vierge à l'Enfant. Sur le croisillon supérieur, cavaliers, anges au calice et, au revers, Christ attendant le supplice. Au pied de la croix, la Madeleine à genoux. Sur le socle, inscription : "IEHAN. LE. ALONDER. FABRICQVE. /FEIST. CESTE. CROIX. FAIRE. L. MVccXLIIII." Fontaine dans une prairie en contrebas, en ruines.

CHAPELLE SAINTE-MARIE DU MENEZ-HOM (C.) Edifice de plan irrégulier par suite d'adjonctions : il comprend une première travée accostée d'une ancienne sacristie au nord et de la tour au sud, - deux travées à bas-côté simple au sud et bas-côté double au nord, - puis deux travées à doubles bas-côtés, un vaste choeur occupant la cinquième et dernière travée. Le chevet plat est peu débordant. La chapelle remonte au XVIe siècle ainsi que l'indiquent les inscriptions de la nef : "I. MAVGVEN. FAB. LAN. 1574." et "AV. MOREAV. FAB. LAN 1597 (ou 1591 ?).", et celles du pignon ouest : "THO. MOREAV. F. EN. LAN. 1570." et : "H. OLIER. FA. EN. LAN. 1572." Mais elle a été modifiée au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, d'après d'autres inscriptions. Sur l'un des pignons, au sud, on lit : "MISSIRE. M. CRAVEC. RECTR /DE. PLOMODIERN. GVILL. LE / DOARE. PRETRE. VICAIRE/ C. ROIGNANT. F. 1766." Autre inscription, sur un pignon aveugle, au nord : "GVILLAVME. DHERVE. FAB." Le clocher, à deux galeries et un beffroi amorti par un dôme et deux lanternons, porte sur sa face sud des dates et des inscriptions : "IACQVES. NICOLAS / 1668." au-dessus du portail ; - "GERMAIN. HILI. F. 1773." sous la première galerie ; - "MISSIRE. MATHIAS / PLASSART. RECTEVR." et "IEAN. LE. QVINQVIS / FABRICQVE. 1772" sur le linteau de la chambre des cloches. Du type à nef obscure, la chapelle est lambrissée. Les voussures des grandes arcades, les unes en tierspoint, les autres en plein cintre, pénètrent directement dans les piliers. Plusieurs des sablières sculptées sont remarquables, particulièrement celles qui représentent une scène de labourage, une Fuite en Egypte (bas-côté nord de la quatrième travée). Ces sablières sont très proches de celles de Pleyben, seconde moitié du XVIe siècle. Mobilier : Le maître-autel et les deux autels latéraux en bois sculpté et peint s'apparentent à ceux de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal dus à l'atelier Cévaër. Le maître-autel porte les inscriptions ; "VE. DI. ME. OL. BOVRDOVLOVS. R.", - "M. L. GVILLERMOV/ CVRE. 1710." et "NOEL. MOROS. F. 1703" - Et l'autel sud : "GVILLAVME. NICOLAS. F. 1715." et "V & D. MRE. OL. BOVRDOVLOVS. R." Les retables des trois autels (C.) recouvrent tout le mur est. Leur structure est celle des grands retables baroques de Bretagne : soubassement avec portes ornées, colonnes torses encadrant les statues, puissant entablement, mais ici pas de tableau central à cause des trois fenêtres. Le programme iconographique est ordonné : la Vierge et la Sainte Famille au maître-autel, les saints au retable du nord, les Apôtres au retable du sud. Statues des retables, toutes en bois polychrome : au maître-autel, Vierge à l'Enfant, un pied sur le globe, dite Ste Marie de Menez-Hom, saint Joseph, sainte Anne, saint Joachim. - A l'autel nord : saint Jean-Baptiste, saint Laurent, saint Louis et sainte Marie-Madeleine. - A l'autel sud : saint Jacques Le Majeur, saint Pierre, saint Paul et saint André. Nombreux bas-reliefs, dont : saint Louis portant la Couronne d'épines, saintes femmes au tombeau, sous les statues correspondantes de l'autel nord ; - Sacrifice d'Abraham sur la porte supérieure du tabernacle double, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité et l'Assomption, au maître-autel ; - Pierre marchant sur les eaux et Pierre pleurant son reniement (sous des statues), Apparition de Jésus à Madeleine et les Pèlerins d'Emma³s (de part et d'autre du tabernacle), à l'autel sud. Autres statues anciennes - en pierre : Pietà (tour) ; - en pierre polychrome : saint Maudez, saint Laurent, groupe de saint Hervé et Guic'haran, saint abbé ; - en bois polychrome : Christ en croix, XVIIe siècle (C.), Ange de l'Eden, sainte Barbe, XVe siècle, saint Eloi. La balustrade et les stalles du choeur sont dues au sculpteur Toularc'hoat, de Landerneau. Inscriptions : "G. GOURLAN. F. 1891." sur la balustrade, - "1892" et les initiales "J. L. D. - M. A. P." (Jean Le Doaré - Marie Anne Péron, donateurs) sur les stalles. Le vitrail de la fenêtre axiale consacré à Sainte Marie du Ménez-Hom et signé "J.-L. NICOLAS père et fils, MORLAIX, 1872" n'existe plus. Cloche portant l'inscription : "... A BREST. EN. AVRIL. 1810. M. LEBEURRIER. MA. FAIT."

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires
11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 20:28

 

Iconographie des saints Côme et Damien : la baie 133 (XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre.

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Voir les articles précédents sur l'iconographie des saints Côme et Damien :

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Saint Côme, baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Saint Côme, baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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PRÉSENTATION.

Dès la fin du  IIIe siècle, saint Pèlerin a suscité à Auxerre l'implantation d' une basilique ; puis vers 400 saint Amatre a fait bâtir sa cathédrale sur l'emplacement actuel, et le sanctuaire fut embelli et agrandi jusqu'à sa destruction par un incendie vers 900. Il est reconstruit par Erifrid puis perdu en 950 dans un nouvel incendie, à nouveau reconstruit et à nouveau victime d'un incendie en 1023. Hugues de Chalons fait alors construire de 1023 à 1059 une cathédrale romane, dont ne subsiste aujourd'hui que la crypte.  Le choeur roman est rasé et remplacé par un chœur gothique, achevé en 1234.

Au début du XIVe, la nef romane est à son tour rasée et remplacée par une nef gothique.

C'est en 1525 qu'est construite la tour nord.

Verrières.

Si les verrières du chœur datent du XIIIe siècle (baies 1 à 26 du déambulatoire  et baies hautes 100 à 114) et du XVIe siècle (baies 14, 117), si les roses des transepts et de l'ouest sont du XVIe siècle (baies 119, 120 et 135), les baies hautes de la nef conservent au sud des verrières du XIVe et XVe restaurées au XXe siècle ( baies paires 126 à 130), et au nord les fragments de verrières plus tardives  du XVe et XVIe siècles (baies impaires 125 à 133).

La baie 133 qui fait l'objet de cet article est la première baie haute du nord de la nef en partant du fond de la cathédrale, c'est à dire de l'ouest, juste après la tour nord achevée en 1525. Elle n'est pas datée de façon documentée, mais la baie 131 qui la suit, représentant saint Louis,  Madeleine et saint Germain, a été commandée  en 1524 à Germain Michel, Tassin Grassot et Thomas Duesme, peintres d'Auxerre. Germain Michel est aussi l'auteur, en 1528, des lancettes de la rose nord du transept.

Elle comporte deux registres horizontaux, mais le registre inférieur a perdu la majeure partie de ses verres d'origine.

Le registre supérieur voit se succéder de gauche à droite, dans 4 niches en plein cintre où des tentures sont suspendues, saint Côme, sainte Syre, sous une première arcade, et saint Pierre et saint Damien sous l'arcade suivante.

Le tympan regroupe trois roses, celles du haut montrant trois scènes du Jugement dernier (sept humains se redressant de leur tombe) sous une inscription (OSSA VIVENTE).

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Les deux saints médecins et frères (voire jumeaux) sont donc séparés ici, même si la disposition actuelle a pu être modifiée, comme le suggère l'étude des niveaux des tentures et des cintres, ou l'aspect des sols carrelés.

Leur présence sur les verrières d'une cathédrale est rare : on la note à Chartres dès 1230 environ, à Saint-Lô à la fin du XVe , à Quimper. Mais la datation vers 1525 de la baie 133 crée un rapprochement avec la baie 1 datant de 1515 de Saint-Côme-et-Saint-Damien,  à VÉZELISE,, église consacrée par Jean de Lorraine en 1520 . On y voit 3 panneaux,  Saint Côme et saint Damien, Saint Côme et saint Damien conduits au ciel par la Vierge et saint Luc et  Saint Côme et saint Damien, anargyres.

À la même époque, vers 1530, un vitrail les représentant est réalisé à l' église Saint-Paxent de Massey (Cher).

La justification de la présence des deux médecins est évidente : leur culte aurait été introduit en France par saint Germain, patron de la cathédrale d'Auxerre, et qui a fondé en cette ville vers 429 le monastère Saint-Côme et Saint Damien sur la rive droite de l'Yonne. Mamert devient le deuxième abbé de ce monastère, succédant à saint Aleu. Puis le monastère  prend une centaine d'années plus tard  le nom de monastère Saint-Marien, avant d'être détruit par les Normands, puis reconstruit. Cette abbaye était la première des quatre "filles" de la cathédrale, suivie de Saint-Eusèbe, Saint-Père et Saint-Amâtre.

Auxerre est le lieu de culte le plus ancien de Côme et Damien.

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Rappel par copié-collé ; voire mon article initial sur l'iconographie.

Saint Côme (ou à l'ancienne Cosme) et son frère saint Damien, patron des chirurgiens, nés en Cilicie ou en Arabie, pratiquaient la médecine à Aigéai en Cilicie. Ils souffrirent ensemble le martyre sous Dioclétien, en 303 ou 310. On les appelle « anargyres » parce qu'ils soignaient  gratuitement (sans accepter d'argent) . On les fête le 26 septembre en Occident.

 

Ils  pratiquèrent la médecine dans le port maritime d'Égée (aujourd'hui Ayash) dans le golfe d'Alexandrette, puis dans la province romaine de Syrie. 

Pendant les persécutions de Dioclétien, Côme et Damien furent arrêtés sur l'ordre du préfet de Cilicie, Lysias . Il leur ordonna d'abjurer sous la torture. Selon la légende ils restèrent fidèles à leur foi en dépit de toute une série de tortures affreuses auxquelles ils restèrent insensibles ; finalement ils furent décapités. Leurs frères cadets (et confrères)  Antime, Léonce et Euprepius, qui les suivaient partout, partagèrent leur martyre.

 Côme et Damien ont été fréquemment représentés depuis l’Antiquité. L’iconographie des saints a retenu l’attention des historiens parce qu’on les a représentés comme des médecins de la fin du Moyen Age ou de l’époque baroque. Ils portent habituellement les vêtements amples et le haut chapeau que les médecins portaient pour affirmer leur dignité. Leurs attributs sont : la trousse, la lancette pour les saignées, la pince, la spatule, le mortier et son pilon, le pot d’onguent, l’urinal, et tant pour s’instruire que pour rédiger l’ordonnance, plume et encre, rouleau et livre.

Malgré des variantes (souvent tardives), Côme tient le flacon d'urine symbolisant la fonction diagnostique, et Damien l'un des instruments ou le pot d'onguent, témoignant de la fonction thérapeutique de l'art médical. 

Mais le saint patron des médecins est saint Luc (qui veille aussi sur les peintres).

http://www.shp-asso.org/come/

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Vitraux de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Les deux lancettes de gauche. Saint Côme et sainte Syre.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Saint Côme examinant la matula (urinal).

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Tenture de fond verte à damas. Robe rouge, manches bleues, bonnet pourpre

Le saint est vêtu de la robe rouge doublée de fourrure des chirurgiens et coiffé du bonnet propre à ce titre.

Il lève vers la lumière la matula ou urinal, flacon dans lequel il mire les urines de son patient pour en examiner les sédiments afin d'en déduire, selon la théorie des humeurs et la "science" dite uroscopie, des données diagnostiques ou pronostiques. Dans la main droite il tient un rouleau de parchemin témoignant de sa science .

Depuis la création de la Confrérie saint Côme et saint Damien par Jean Pitard sous saint Louis, sa robe longue le distingue des chirurgiens-barbiers, "de robe courte". 

Son nom est inscrit en belles lettres perlées avec l'orthographe S. COVSME. Cette graphie est rare, et donc intéressante, je la retrouve dans les statuts des barbiers et chirurgiens de la ville de Toulouse ("saint Cousme et saint Damian")

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Le Livre des compaignons de l'office de cirurgie et barberie de Tholoze mss latin et français IM 74712 1517-1712, Bibliothèque de la Faculté de  Toulouse, contenant les statuts de 1517, offre en première page une gravure (de 1506 ?) montrant à gauche sous les initiales SC saint Côme tenant l'urinal, index gauche dressé vers le ciel, et sous les initiales SD, Damien tenant la lancette ou la spatule au dessus d'une boite à compartiments. https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/resultats/index.php?cote=111502x1929x72&p=538&do=page

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Sainte Sire ou Syre, pèlerine et thaumaturge.

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Sainte Syre de Toyes ou de Rilly (Aube) est  représentée avec trois de ces quatre attributs qui la détermine comme pèlerine : le bourdon, la besace ou panière à houppes, et le livre. Il manque le chapeau à larges bords, remplacé ci par un voile couvrant les épaules. 

Elle attirait à Rilly (où, après un pèlerinage sur la tombe de saint Savinien,   elle recouvra miraculeusement la vue) les foules en pèlerinage par sa vertu de guérir la gravelle (lithiase urinaire), et Gaspard de Coligny lui exprima sa reconnaissance en 1539

"Elle est honorée dans le diocèse de Troyes où sa fête s'est fixée le 8 juin (fête patronale locale). Elle se rattache au culte de saint Savinien (ou Sabinien), le martyr légendaire de Rilly qui y aurait été décapité en l'an 275 sur l'ordre de l'empereur Aurélien. Au IVe ou au Ve siècle, Syre, aveugle depuis quarante ans, aurait été avertie par une révélation céleste de se rendre sur la tombe du martyr alors oubliée ; sa guérison miraculeuse la révéla et la rendit aussitôt célèbre. Syre en reconnaissance y fit élever une église." (Wikipédia)

Liens utiles :

https://patrimoine-vanne.info/saintesyre/saintesyre.html

Saint Côme et sainte Syre sont deux thaumaturges, invoqués par les malades.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Les deux lancettes de droite : saint Pierre et saint Damien.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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La lancette C  : saint Pierre.

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Peu de commentaires. Il est identifié par sa clef et par sa calvitie. La difficulté est de comprendre ce qui motive sa présence parmi les trois saints thaumaturges. Ne s'agit-il pas d'un déplacement depuis une autre baie pour combler un manque et compléter ce registre ?

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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La lancette D : saint Damien.

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C'est pour moi la figure la plus intéressante, car, au lieu du pot d'onguent habituel, le saint tient une cuillère ou spatule et une boite à six compartiments.

Cette représentation n'est pas exceptionnelle pour autant, et on en trouve un exemple — plus tardif, et sous le nom de S. Cosmas — sur les peintures à l'huile octogonales de Pont-à-Mousson conservées à Nancy ; et les compartiments contiennent des petits flacons et fioles :

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L'inscription indique, dans les mêmes lettres perlées que pour saint côme,  S. DAMIEN.

La tenture bleu-violet est damassée. L'habit du saint est la même que celle de son frère, aux couleurs près.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le registre inférieur : fragments.

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Lancettes A et B : deux saints martyrs.

On identifie leur qualité par la palme de martyr qu'ils tiennent ; et je me plais à imaginer ici un saint Savinien, un saint Pèlerin, premier évêque d'Auxerre, ou quelqu'un des siens.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Lancette A : 

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Lancette B.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Lancettes C et D.

L'inscription résiste à mes efforts de transcription.

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Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

Baie 133 (début XVIe siècle) de la cathédrale d'Auxerre. Photographie lavieb-aile août 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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http://www.mesvitrauxfavoris.fr/Supp_g/cathedrale-haut-nord_auxerre.htm

http://www.professeurs-medecine-nancy.fr/AAMFMN_tableaux_octogonaux/Come_Damien.htm

HÉROLD (Michel),  1981, Les vitraux anciens de l'église Saint-Côme-et-Saint-Damien à V ézelise par Michel Hérold , Le Pays lorrain : revue régionale bi-mensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul Société d'archéologie p. 177-193

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9600049h/f45.image.r=

illustrations des vitraux de Mésélise

http://patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/2012/01/vezelise-54-leglise-saint-come-et-saint_28.html

 

M.L. DAVID-DANEL. — Iconographie des saints médecins Côme et Damien. — Lille, 1958, p

 

Congrès archéologique de France 1958 vol. 116 à 117 page 71

"En 1524, en effet, Germain Michel, Tassin Grassot et Thomas Duesme, peintres d'Auxerre, reçurent commande d'une verrière représentant saint Louis, la madeleine et saint Germain . Dans l'avant derniere baie du coté nord nous trouvons donc le saint patron d'Auxerre qui présente une donatrice et ses filles; saint Louis avec le donateur et ses fils, Il représente saint Pierre, avec sa clef et un  livre, sainte Sijre (la jeune pèlerine qu'on rencontre si souvent dans les vitraux de Troyes), saint Côme et saint Damien"

et

https://books.google.fr/books?id=MJs1AQAAMAAJ&pg=PA477&lpg=PA477&dq=Thomas+Duesme+auxerre&source=bl&ots=TBtKj70TGC&sig=ACfU3U12eudrlNHm1b9DOUGjb-wi3dJBzw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiivOish8fkAhUOCxoKHfSzBxwQ6AEwAnoECAgQAQ#v=onepage&q=Thomas%20Duesme%20auxerre&f=false

— LASTEYRIE (de), 1841, Description des verrières peintes de la cathédrale d'Auxerre,

https://books.google.fr/books?id=h2oZAAAAYAAJ&pg=RA1-PA38&dq=%22sainte+Sire%22++auxerre&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwio0rSrgcnkAhXLAGMBHVr8Dc8Q6AEIKTAA#v=onepage&q=%22sainte%20Sire%22%20%20auxerre&f=false

— Notice Palissy

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM89002340

https://monumentum.fr/ancienne-cathedrale-saint-etienne-pa00113586.html

— Nancy pont-a-mousson

http://www.professeurs-medecine-nancy.fr/AAMFMN_tableaux_octogonaux/Come_Damien.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
31 août 2019 6 31 /08 /août /2019 21:26

Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Béhuard (49). Révision de la datation par l'héraldique ?

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Voir :

 

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L'église Notre-Dame de Béhuard ("Île Marie" en 1040 lorsqu'elle fut offerte au chevalier breton  Buhuardus qui légua l'île et sa chapelle en 1060 à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers), d'abord évangélisée au Ve siècle par l'évêque d'Angers saint Maurille,  est un lieu de pèlerinage très ancien fréquenté par les bateliers de la Loire, érigée sur le sommet d'un rocher, puis agrandie et enrichie des dons de Louis XI entre 1469 et 1482 à la suite d'un vœu prononcé en 1453. Elle fut rattachée à la paroisse de Denée.

Elle a un plan particulier avec deux vaisseaux disposés en équerre, à cause de cet emplacement sur le roc, et on y accède par l'un des deux escaliers dallés de schistes.

Monseigneur Freppel évêque d'Angers  a remis à l'honneur le pèlerinage en 1870, et  trois verrières datent de la fin du XIXe siècle dont la baie 4 dédiée à la Vierge, par l'atelier Meignen, Clamens et Bordereau en 1888, et la baie 6  aux quatre bustes des évangélistes, accompagnés du pélican attribué à Thierry père.

Rappel : Charles Thierry"père" créa un atelier de vitrail en 1836 à Saint-Georges-sur-Loire, puis son fils Charles Thierry ouvrit son atelier en 1846 à Angers (20 rue d'Orléans) avec Louis Truffier, verrier parisien. A sa succession, l'atelier accueille Meignen, Jean Clamens, Charles Bordereau. En 1880, Truffier s'installe Place au Pélican.

https://barthe-bordereau.com/atelier/histoire/

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Mais je décrirai ici les vitraux du XVe siècle, en partant de la description des auteurs du volume II du Corpus Vitrearum Les Vitraux du Centre et  des Pays de la Loire, (1981), pages 302-303, en l'étoffant de mes petits commentaires, et en la complétant de mon analyse des armoiries.

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La baie 0.

Cette baie à 3 lancettes trilobées au décor organisé en 3 registres date du dernier tiers du XVe siècle (et donc de la construction  de la chapelle en 1469 par vœu de Louis XI) mais a été restaurée au XIXe siècle avec remplacement du registre inférieur et du panneau central du registre intermédiaire).

Elle mesure 3,40 m de haut et 1,70 m de large.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Registre supérieur (XVIe siècle).

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a) lancette gauche : écu armorié des La Haye-Jouslain. L'écu porte des armes de gueules à la croix tréflée d'hermines.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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b) lancette centrale : Trinité souffrante ou Trône de Grâces.

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À l'intérieur d'une riche architecture gothique à gables fleuronnés, pinacles, remparts crénelés et murailles à fenêtres grillagées, une tenture verte damassée de rinceaux sert de fond à Dieu le père, au visage de Christ à nimbe crucifère comme c'est alors l'usage; tenant entre ses bras la croix où son Fils est crucifié . La colombe sort de sa bouche et dirige son bec vers la tête couronnée d'épines. Cette colombe rappelle celle de l'enluminure de l'épistolier de Cambrai (1226), des peintures murales de la chapelle de Jean Chiffrevast à Coutances, datée de 1384, ou celles de l'enfeu de Gervais de Larchamp à Bayeux ( 1447). Voir ma synthèse iconographique, et le renvoi vers la publication de Boespflug et Zaluska ici :

http://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-peintures-murales-fin-xive-de-la-chapelle-de-jean-chiffrevast-de-la-cathedrale-de-coutances.html

On peut souligner que ce panneau trouve ses références au XIIIe, XIVe et milieu du XVe, plutôt qu'à la fin du XVe.

Le manteau rouge formant mandorle et la robe bleue relèvent des restaurations du XIXe.

Le jaune d'argent est utilisé pour la croix, la circonférence des nimbes, les barbes et chevelures.

 

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Lancette droite : écu armorié mi-parti.

L'écu de la lancette gauche ( de gueules à la croix tréflée d'hermines) est ici en alliance avec un autre de gueules au lion d'azur couronné d'or  le lion  portant entre ses pattes antérieures une fleur de lys d'or et entre les pattes postérieures un meuble de sable (couronne  ou artefact).

Je propose d'y voir les armes de Jeanne de Vendôme, épouse d'Hardouin III de la Haye-Jouslain (cf. infra), en supposant que les armes des comtes de Vendôme aient été mal comprises par les restaurateurs. Jeanne de Vendôme était la fille de Jean VI de Vendôme , ou plutôt de l'oncle de ce dernier, Jean de Vendôme.

Notez que les premiers comte de Vendôme étaient la famille Bouchard, seigneurs de l'Isle-Bouchard.

http://www.francebalade.com/vendome/ctvendome.htm#comtevendome

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Armoiries des comtes de Vendôme, travail personnel de Jimmy44 sur Wikipédia

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le registre intermédiaire. Donateur et donatrice (XVe ) autour de l'écu royal (XIXe).

https://monumentum.fr/eglise-pa00108973.html

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a) Lancette gauche. Le donateur Briant de la Haye-Jouslain présenté par saint Jean-Baptiste.

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Sur fond d'une tenture verte à larges feuillages à digitations, Jean-Baptiste, largement restauré, se reconnaît à son manteau de poils de chameau et à l'agneau pascal tenant l'étendard de la Résurrection.

Il présente un donateur en armure recouverte d'un tabard à ses armes, et au visage marqué par une barbe bifide. Une courte fraise entoure son cou. Les solerets en pièces articulées n'ont pas d'éperon, ou ont un éperon sans molette, mais l'ignorance que nous avons des initiatives des restaurateurs incite à ne pas en tirer de conclusion. Néanmoins, il faudra comparer ce portrait avec celui de Louis XI et Charles VIII en donateurs sur la baie 2.

Il joint les mains, mais le prie-dieu n'est pas (ou n'est plus) visible. 

Le plus intéressant est la lecture des armoiries du tabard. Ce sont celles de l'écu de gueules à la croix tréflée d'hermines du registre supérieur.

 

Bien que les différents auteurs n'identifient pas le donateur, les armoiries correspondent à celles de la famille La Haye-Jouslain (La Haye-Iolain, La Haye-Jolain, La Haye-Joslain, La Haye-Jousselin), que je peux présenter ainsi :

 

 

Cette famille de La Haye-Jouslain est issue d'une famille bourgeoise de Tour. Un certain Jean Jouslain ou Goslain fut sénéchal de Touraine en 1153-1163 et anobli par le comte d'Anjou ; ce dernier lui permit de créer à proximité d'Angers un ensemble féodal qui prit le nom de La Haye-Jouslain (commune de Saint-Sylvain-d'Anjou. Signalons parmi cette lignée :

  • Maurice I
  • Maurice II
  • Hardouin Ier de la Haye-Jouslain épouse Isabelle de Savonnière.
  • Hardouin II épouse Jeanne de Mathefelon
  • Hardouin III (mort  après 1370) épousa Jeanne de Vendôme (d'argent au chef de gueules au lion d'azur, armé, lampassé et couronné d'or, brochant sur le tout)  dont il eut Brient qui lui succéda, puis Anne de Launay qui lui donna encore trois fils. Il porte de gueules à une croiz, dermine patée pommetée . Sa fille Catherine épousa Geoffroi de Beaumont-La Forêt. Roberte de la Haye-Jouslain épouse Geoffroi III des Roches
  • Briant la Haye-Jouslain (décédé après 1407) épousa vers 1360 Mahaut DE ROUGÉ, dame de Clervaux (décédé dès 1397) fille de Bonabès IV de ROUGÉ (de gueules à la croix pattée d'argent et d'argent à deux fasces de gueules  ) et de Jeanne de l'Isle-Bouchard (de gueules à deux léopards l'un sur l'autre). Leur fille Catherine épousa Renaud de Vivonne (d'hermines au chef de gueules).
  • Geoffroy de la Haye-Jouslain (ca 1363-1415) épousa Jeanne Isabeau d'Ancenis (de gueules à trois quintefeuilles d'hermines).  Il décéda en 1415 à Azincourt, sans postérité.
  • Le fief de La Haye-Jouslain est vendue en 1383 par Brient ou Briant à Colin Ier Cornillau. 

 

Ajoutons qu'en 1684  les cinq quintes d'Angers sont la ville, Brain, la Haie-Jouslain, la Membroue et Saint-Georges.

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Parmi les nobles qui rendirent hommage à Marie de Blois (1345-1404), duchesse d'Anjou et comtesse du Maine en 1387 et 1388 apparaît, pour Angers, "Brient, sieur de la Haye-Jolain, chastellenie de la Haye-Jolain, [...] —chastellenie de Savonnières [pour Savennières] pour tant qu'il en a le duché, — forêt du Fouilloux" [s'étendant en partie sur Savennières].  https://archive.org/details/fiefsducomtdanj00espigoog/page/n8

[Les Savennières portaient de gueules à la croix pattée et alésée d'or .]

Or, Savennières est la commune située immédiatement au nord de l'île de Béhuard.

Ce même Brient de la Haye, chevalier, chastellenie de La Haye-Joullain, Savonnières et Santerre rend aveu au comté d'Angers comme lige le 8 juillet 1404, présenté le 27 septembre 1404 à l'assise d'Angers, et autre le 14 mars 1406.

https://archive.org/details/fiefsducomtdanj00espigoog/page/n26

 

Geoffroy de la Haye [son fils] fait aveu en 1409 "à cause de Jehanne d'Ancenis, sa femme", le 20 septembre et 21 décembre.

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Quelques liens :

 

 

https://gw.geneanet.org/fgautier1?lang=en&n=cornillau&nz=gautier&ocz=0&p=colin+ier&pz=francois

Voir La Chesnaye-Desbois

https://books.google.fr/books?id=to5YAAAAMAAJ&pg=PA734&dq=%22haye-jouslain%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj8lqudo6rkAhVG1hoKHeLBCXcQ6AEIKTAA#v=onepage&q=%22haye-jouslain%22&f=false

Voir généalogie

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=hardouin&n=de+la+haye+jouslain&oc=2

Voir Gille Ménage

https://books.google.fr/books?id=XxhUAAAAcAAJ&pg=RA1-PA267&dq=%22haye-jouslain%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj8lqudo6rkAhVG1hoKHeLBCXcQ6AEIRjAE#v=onepage&q=%22haye-jouslain%22&f=false

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En conclusion, nous pouvons affirmer qu'il s'agit d'un seigneur de La Haye-Jouslain. Son épouse va nous permettre de préciser qu'il s'agit de Brient.

Le fait qu'il soit présenter par Jean-Baptiste ne doit pas nous inciter à penser que le donateur porte ce prénom, mais seulement qu'il se réclame de son patronage ; ce sera la même chose pour son épouse. Jean-Baptiste et Catherine présentent sur les vitraux de très nombreux membres de la haute noblesse. À la même époque, la fin du XIVe et début du XVe, c'est encore Jean-Baptiste et Catherine d'Alexandrie que choisissent Philippe le Hardi et son épouse Marguerite de Flandres  pour être présentées devant la Vierge au portail de la chartreuse de Champmol.

 

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Lancette droite : la donatrice Mahaud de la Haye-Jouslain présentée par sainte Catherine.

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Nous retrouvons le cadre d'architecture gothique, et la tenture verte à feuilles larges. 

Sainte Catherine, identifiée par sa couronne et par la roue hérissée de lames de son supplice, présente la donatrice agenouillée et mains jointes.

Elle est coiffée d'un bonnet dont le pourtour plissé entoure tout son visage. Son surcot d'hermines est décolleté sur un cou gracile. Il est recouvert par un vêtement rouge aux manches évasées. La robe sert surtout à présenter les armoiries mi-parti alliant, à gauche, celle de son époux ( de gueules à la croix tréflée d'hermines) avec d'autres à droite  de gueules à la croix pattée d'argent et de gueules à deux fasces d'argent.

En examinant successivement les armoiries de familles des épouses des seigneurs de la Haye-Jouslain, nous parvenons assez vite à la conclusion que ce sont, du coté droit, les armes de la famille de Mahaud de Rougé, épouse de Briant de la Haye-Jouslain. La partie haute (de gueules à la croix pattée d'argent ) correspond à la famille de Rougé, et la partie basse (de gueules à deux fasces d'argent) à la famille de Derval.  Ces deux familles se sont réunies lors  du mariage, en 1275, d'Olivier III de Rougé et d'Agnès de Derval, d'où se sont succèdés :

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Rouge.pdf

 

  • Olivier IV de Rougé + après 1316 chevalier, seigneur de Derval (44) et du Bouays 1272), x Aragon (1284) et Flandres (1304) ép. après 1275 et dès 1299 Agnès, dame de Derval + dès 06/1350 (fille de Bonabes III de Derval et de Berillosa de La Roche) ,d'où
  • Guillaume Ier de Rougé
  • Bonabès III de Rougé / Jeanne de Maillé
  • Bonabès IV de Rougé / Jeanne de l'Isle-Bouchard (Bonabès IV,  ~1328 + 1377 (La Meilleraye) seigneur de Rougé, Clervaux, baron de Derval, Gouverneur du Pays de La Mée et de Redon (1352), vicomte de La Guerche (1365), châtellain de Pontcallec, Chambellan et conseiller du roi Jean II «Le Bon» (prisonnier à Poitiers, (1356), otage puis négociateur du traité de Brétigny (1360)), x à Auray (1365) 
  • Mahaud de Rougé + dès 1397 dame de Clervaux qui épouse vers 1360 Briant de La Haye-Jourdain, seigneur de La Haye, La Fougereuse, Le Plessis-Macé (49)  et fils de Hardouin III de La Haye et de Jeanne de Vendôme

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_seigneurs_de_Derval

armoiries de Bonabès IV de ROUGÉ :

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armoiries de Bonabés IV ,copyright Leaodt — Travail personnel

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Armoiries de la famille de Rougé :

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On conclue que la donatrice est Mahaud de Rougé, et que son blason met en alliance les armes des La Haye-Jouslain (son mari) et celles des Rougé-Derval (son père).

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le registre inférieur date du XIXe siècle.

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Lancette de gauche. Fondation par Jeanne de France, fille de Louis XI, des Dames de l'Annonciade à Bourges.

On se souvient que cette fondation n'est pas sans rapport avec la cloche de Béhuard offerte par Louis XI vers 1472 et son inscription AVE MARIA, paroles de l'Annonciation. 

La cloche de Notre-Dame de Béhuard offerte par Louis XI vers 1472.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Lancette de droite : saint Louis  refusant de s'associer à un gouvernement musulman.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le tympan.

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Les mouchettes sont centrées par des écus armoriés, très restaurés et entourées de palmes. Ces écus reprennent les armoiries des donateurs des lancettes.

 

a) écu de gueules à la croix tréflée d'hermines de Brient de la Haye-Jouslain.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Écu  de Mahaud de la Haye-Jouslain, mi-parti à senestre de La haye-Jouslain et à dextre de Rougé-Derval.

C'est celui de la robe de la donatrice.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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DISCUSSION.

Les auteurs du Corpus vitrearum datent ce vitrail du dernier tiers du XVe siècle. Armand Parrot le date "à peu près à la même époque que 1525". Célestin Port indique "le XVIe siècle". 

Les deux derniers auteurs lisent les blasons du donateur et de son épouse, mais ne les identifient pas.

Ils décrivent pour le donateur de gueules à la croix tréflée d'hermines et pour l'épouse, parti au 1er de gueules, à la croix tréflée d'hermines, au 2e de gueules à la face ondée d'argent, au lion d'azur, couronné d'or, chargé sur les pattes de devant d'une fleur de lys, également d'or. Ils indiquent la répétition de ces mêmes armes au tympan.

Enfin, A. Parrot décrit, "entre les donataires, au dessous de la Crucifixion, un troisième écusson, de gueules à trois fleurs de lys d'or, à la croix fleuronnée et alaisée d'argent en abîme. Ce blason pourrait être celui qui avait été  donné à l'ancien chapître."

En 1989, Robert Nussard , dans son Héraldique médiévale en Touraine, indique que les armoiries de La Haye-Jouslain figurent dans l'église de Béhuard, mais il ne décrit ni le vitrail du donateur, ni le blason de la donatrice.

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Je montre ici que le donateur Brient  porte les armes de La Haye-Jouslain, que son épouse Margaud porte les mêmes armes en alliance avec celles de sa propre famille de Rougé-Derval, et que le premier registre comporte aussi les armes de Jeanne de Vendôme, mère de Brient de la Haye-Jouslain.

Le programme héraldique est donc parfaitement cohérent avec au premier registre les armes des parents du donateur, et au registre intermédiaire celle u couple donateur.

L'identification par l'héraldique du donateur et de la donatrice comme étant Brient La Haye-Jouslain et son épouse Mahaud, fille de Bonabés IV de Rougé, seigneur de Derval pose néanmoins problème, puisque ce couple ramène au plus tard à 1408 (dernière mention de Brient). Si leurs places sur le vitrail a été commandé par leur fils Geoffroy, cela ne retarde guère la datation que vers 1409 ou avant 1415. Ce qui est en désaccord avec la datation du vitrail "dans le derniers tiers du XVe siècle" (Corpus). Mais puisqu'il occupe la baie de style flamboyant de la nef primitive (ou antérieure à la construction demandée par Louis XI), il faut peut-être avancer cette estimation, d'autant qu'un autre panneau en baie 2 (saint Nicolas) est précisément daté du début du XVe siècle.

L'examen stylistique et matériel des verres peut-il permettre aujourd'hui, malgré les restaurations, de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse ? Le volume du Corpus Vitrearum consacré au Centre et Pays de la Loire est déjà ancien, et une nouvelle expertise pourrait apporter des éléments nouveaux.

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La baie 2.

Elle éclaire la seconde nef en retour d'équerre construite sous Louis XI dans les dernières années de son règne, et elle diffère de la première baie, non par ses dimensions, mais par le réseau de son tympan aux trois fleurs de lys au lieu des enlacements flamboyants.

Elle comporte  trois lancettes trilobées organisées en trois registres avec un tympan à trois fleurs de lys. Elle est datée du début du XVe siècle et  du dernier tiers du XVe, mais a été très restaurée en 1837 par Charles Thierry "père", car Célestin Port rapporte y avoir lu l'inscription au panneau central : "Thierry, St-Georges, 1837.". Une restauration a été effectuée au XXe siècle.

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Elle mesure 3,40 m de haut et 1,70 m de large.

Chaque figure est encadrée d'architectures, différentes de celles de la baie 0. Le fond diffère également, associant au premier registre le ciel bleu et le sol jaune, au deuxième registre des rideaux latéraux et un sol carrelé, sans les piédroits à fenêtre grillagée de la baie 0.

Le sujet de cette baie est très clair et très documenté, puisqu'elle souligne le rôle de mécène de Louis XI et de son fils Charles VIII à l'égard de Béhuard.

À la suite d'un vœu, Louis XI, qui vénérait particulièrement la Vierge, se prit de dévotion pour la petite île de Béhuard et son pèlerinage. On compte une vingtaine de voyages du roi à Béhuard, dont le premier en 1462. C'est le 26 juin 1469 qu'il donne l'ordre de construire ou agrandir l'ancien chapelle devenue trop étroite. En 1470, il supplie la Vierge de lui obtenir un fils, et quelques mois plus tard, il vient remercier Notre-Dame par trois fois cette année là. Mais c'est en 1472 que les séjours du roi sont le plus fréquents ; il y passe parfois plus de quinze jours et surveille la construction de l'église.

Une dédicace d'octobre 1483 est gravée sur une pierre dans l'église : Charles VIII y donne à Béhuard le fief de Denée et fonde trois messes basses par semaine pour le repos de l'âme de Louis XI, ainsi que des messes pour chaque fête de la Vierge.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le registre supérieur.

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a) Lancette de gauche : Vierge du XIXe siècle.

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b) Panneau central : Calvaire.

Peint en grisaille jaune d'argent sur fond bleu. Tête restaurée. Le corps porte les marques à trois pointes du fouet de la flagellation.

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c) Lancette de droite : saint Jean.

Le saint tient un livre, et lève la main vers le Christ. Le crâne "d'Adam" du pied de la croix est visible sur le sol.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le registre intermédiaire.

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a) Lancette de gauche. Louis XI

Tête restaurée. Le roi est agenouillé devant le Livre d'heures posé sur le prie-dieu. Il est en armure, recouvert d'un tabard aux armes de France d'azur aux trois fleurs de lys d'or, et il est coiffé de son célèbre chapeau à médaillon. Il porte le collier de l'Ordre de Saint-Michel, que le roi a créé le 1er août  1469 à Amboise.

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b) Panneau central. Anges  tenant un écu aux armes de France (bouche-trou).

Les têtes datent du XIXe-XXe.

En 1873, A. Parrot décrit "des anges soutenant un voile".

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c) Lancette de droite. Charles VIII, fils de Louis XI.

Restauré au XIXe.

Charles VIII est représenté en armure recouverte d'une tunique rouge, et coiffé d'un bonnet à médaillon ; il porte le collier de Saint-Michel.  Il est agenouillé face à un rouleau de parchemin fixé à un dérouleur sur son prie-dieu.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le registre inférieur.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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a) Lancette de gauche : un chanoine portant l'aumusse.

Il s'agit peut-être Guillaume Fournier, chanoine de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers, doyen des chanoines de Béhuard et curé de Denée. Ce dernier avait été investi de sa charge de doyen par Louis XII lui-même, dans une lettre qu'il lui adressa comme "amé et féal conseiller" et où il détaille la liste des six chanoines et des six vicaires ou chapelains.

c) lancette de droite : "Moine bénédictin" (Corpus), ou chanoine portant le ruban bleu distinctif.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Lancette centrale. Un moine nommé frère Nicolas aux pieds de saint Nicolas.

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Ce panneau est plus ancien et date du début du XVe siècle. Il n'était pas là en 1873, où A. Parrot décrit "un ostensoir" et la mention du nom de Charles Thierry 1837.

Sur un fond de tenture rouge pourpre délicatement orné de rinceaux, saint Nicolas, en évêque (grisaille et jaune d'argent) est vénéré par un moine (tonsure, habit bleu).

Une inscription indique en lettres gothiques majuscules puis minuscules

: S : NICOLAS : 

FRERE PIERRE NICOLAS :

La chapelle avait été donnée à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers. Parmi les abbés, le seul portant le prénom de Pierre est Pierre de Laval, abbé en 1465. C'est une mauvaise piste, puisque l'inscription donne le nom PIERRE NICOLAS.

En 1419, le premier curé de Beaucouzé porte ce nom ; il était attaché à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers. A-t-il été également curé de Bégard ?

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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La baie nord de la tribune.

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Cette baie date du XIXe et montre un évêque et une femme de la haute noblesse.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:P1290062_49_Behuard_eglise_ND_vitrail_rwk.jpg

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le saint évêque.

Il est logique de l'identifier comme saint Maurille.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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La noble femme.

Elle porte le surcot ouvert doublé d'hermines des princesses, et on peut proposer d'y voir Yolande d'Aragon, belle-mère de Charles VII et grand-mère de Louis XI.

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Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Vitraux de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— GRODECKI (Louis), PERROT (Françoise), et collaborateurs, Les vitraux du Centre et du Pays de la Loire, Corpus Vitrearum vol. II; editiondu CNRS, page 302-303.

— PARROT (Armand), 1873, Histoire de Notre-Dame de Béhuard, Angers.

http://sanctuaire-behuard.fr/files/2016/07/parrot-behuard-1873.compressed.pdf

— PORT(Célestin)

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
28 août 2019 3 28 /08 /août /2019 19:01

La cloche de l'église Notre-Dame de Béhuard offerte par Louis XI vers 1472.

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Voir :

 

 

Voir dans ce blog, sur les cloches :

 

 

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PRÉSENTATION.

Béhuard doit sa singularité à ce qu'elle est la seule commune dont le territoire est celui d'une île de la Loire, et à ce qu'elle voit ainsi son accès menacé par la survenue des crues. Cette situation explique que  Notre-Dame de Béhuard soit depuis longtemps  l'objet d'un pèlerinage des marins et des bateliers, ... et sans doute que ce soit elle que le jeune Louis XI ait invoqué alors qu'il était victime d'un naufrage en traversant un fleuve.

Cartographie IGN actuelle :

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-0.636874&y=47.378683&z=14&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

Cartographie ancienne (Cassini et Etat-Major) :

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-0.649835&y=47.377754&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&mode=doubleMap
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L'église est ancrée sur un socle rocheux apparent à l'intérieur.

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Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Si les cloches médiévales sont rares en Bretagne (au nombre de 2 en Finistère  — à Pencran et Quimper —, de 6 en Côtes d'Armor,  de 2 en Ille-et-Vilaine, de 3 dans le Morbihan ) , elles ne sont pas non plus répandues dans le reste de la France (près de 500, dont  7 en Maine-et-Loire) : c'est ce qui justifie l'intérêt que j'ai porté à celle de Béhuard (Maine-et-Loire).

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DESCRIPTION.

Cette cloche du XVe siècle  est suspendue à un support en fer forgé (XXe siècle) à gauche du chœur. Une ficelle est accrochée au battant.

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copyright cliché mbzt sur Wikipédia.

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Elle date du XVe siècle, et puisqu'on dit qu'elle a été offerte par Louis XI, elle est alors datée entre 1469 et 1472.

Les six anses  sont décorées de stries ou godrons obliques sur la partie horizontale et la partie supérieure.

Le diamètre à la base est de 33 cm, le diamètre en couronne de 17,3 cm, et la hauteur est de 29,5 cm. (T. Gonon) 

La pince est droite, peu nette.

Elle porte deux décors (médaillons rectangulaires): une Vierge à l'Enfant avec 2 saints et un Christ en croix entre la Vierge et Marie Madeleine.

L'inscription AVE MARIA en lettres gothiques est encadrée par la croix d'Anjou à double traverse et par le deux-points en S. Elle est placée sous deux cordons et au dessus de trois cordons, juste au dessus du cerveau. Elle s'inscrit Ave mAria, avec deux A majuscules. Le fût des lettres minuscules est droit, avec un empattement oblique.

La note principale est le Do dièse 7.

De nombreux documents, non spécialisés, la décrivent faite à moitié de bronze et à moitié d'argent.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le don de cette cloche par Louis XI.

 

L'île de Béhuard est évangélisée au Ve siècle par l'évêque d'Angers Maurille, pourchassant les dieux païens, abattant leurs temples et prêchant le culte de Notre-Dame. Au milieu du XIe siècle, l'île est donnée en fief au chevalier Buhard qui y installe sa maison et une chapelle. Au XVe siècle, les pèlerins y sont nombreux. L'église, dédiée à Notre Dame, la Vierge Marie, est construite sur un rocher à cette époque et le sanctuaire est l'objet de la dévotion des marins et bateliers de la Loire qui s'y rendent en pèlerinage.

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Le mécénat de Louis XI

Le roi Louis XI (1461-1483), sauvé de la noyade à l'âge de 20 ans au passage de la Charente, fit le vœu de la construire.  Il y vint en pèlerinage sans doute dès 1462 à son passage à Angers et certainement en 1470 et y offrit force « cierges d'or et d'argent ». Il y revint en 1472 et en 1474. C'est de cette époque que date la reconstruction de l'édifice actuel. Louis XI fit un nouveau pèlerinage en 1478, un dernier en 1480. La maladie qui l'entreprit alors redoubla ses largesses aux églises. Par acte de mars 1481 il fit acheter la propriété de l'île aux moines, puis dans le dessein d'ériger la chapelle en paroisse, il y institua un Chapitre royal, composé d'un doyen, de six chanoines, de six chapelains et de trois chantres, à l'entretien desquels il affecta les revenus de la paroisse et de la seigneurie de Denée et du droit de Trépas de Loire, qui se percevait aux Ponts-de-Cé.

 

"En Juillet 1474 il se rendît à Paris, où il ne resta qu'un jour ; il alla à notre Dame faire ses priéres
devant l'Autel de la Vierge, & le lendemain il partit pour Amboise. Il prit ce tems de loisir pour aller en pélérinage à Notre-Dame de Béhuard en Anjou, y accomplir un vœu qu'il avoit fait trente-deux ans auparavant, n'étant que Dauphin. Il alloit pour lors accompagné du Comte du Maine son oncle, & de Valois, Ecuyer du Comte, pour joindre le feu Roi qui marchoit au secours de Tartas. S'étant embarqués pour passer la Douze, le bateau fut renversé par un coup de vent, tous trois tombèrent dans l'eau. Le péril fut extrême, le Dauphin prêt de se noyer fit son vœu à la Sainte Vierge de Béhuard. Echappé de ce danger, il crut toujours être redevable de la vie à l'intercession de la Mere de Dieu. Le Roi fit son offrande à la Vierge, & accorda des privilèges au Chapitre qui en jouit encore." (page 385)

En 1476 : "L'esprit du Roi étant assez tranquille, il s'amusa à son ordinaire à faire divers petits voyages promenade au voisinage de Tours dans les maisons et dans les petites villes délicieuses de cette Province, jardin de la France, & dont le Roi croyait que l'air lui était salutaire. II allait quelquefois voir à Amboise la Reine & le Dauphin , quoique la Reine lui fût assez indifférente & qu'il ne prît aucun soin de l'éducation du jeune Prince, du moins autant qu'il convenait à l'héritier de fa Couronne. II alla en pèlerinage à Notre - Dame de Béhuard en Poitou y rendre grâces à Dieu du bon succès de son voyage de Lyon, c'est-à-dire des adversités du Duc de Bourgogne."

En 1478

"Il passa quelque temps à Vendôme, et au delà alla encore en pèlerinage à Notre-Dame de Behuard en Poitou.Cet amour de la vie lui arrachait beaucoup de libéralités pieuses."

Le don de "la cloche de la paix".

C’est, selon la tradition, la dernière des cloches offerte au sanctuaire par Louis XI. Cette cloche est dite « cloche de la Paix » en référence à une requête  de Louis XI instituant de prier pour la paix par trois Ave Maria à l’Angélus de midi. 

http://sanctuaire-behuard.fr/2014/09/20/patrimoine-et-cloche-de-la-paix/

On déduit de ces données que la cloche date entre 1469 à 1472. Je n'ai pas trouvé le document attestant le don de cette cloche.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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L'inscription AVE MARIA en lettres gothiques est encadrée par la croix d'Anjou à double traverse et par le deux-points en S.

La croix d'Anjou a été introduite par René II d'Anjou, petit-fils du Roi René en Lorraine, aujourd'hui connue comme "croix de Lorraine"

"En 1241, Jean d'Alluye contribue à la défense de la Crète, pour le récompenser l'évêque Thomas de Crète lui donne des parcelles de la Croix, assemblés en forme de croix à double traverses. De par leur  volume, ces fragments de la Vraie Croix sont les deuxièmes de France, après ceux de la Sainte Chapelle et les onzièmes de toute la Chrétienté.

Rentré en France, Jean d'Alluye offre la relique à l'abbaye cistercienne de la Boissière, à Denezé sous le Lude.

 Pendant la guerre de Cent ans, la croix est mise sous la protection de duc d'Anjou. Le 12 juillet 1359, Louis 1er l'expose dans la chapelle du château d'Angers.

Les années passent, Charles V fait décorer la croix par ses orfèvres. Sur chaque face, ils placent un Christ en or surmonté d'un médaillon: une colombe et un agneau. Le sommet et les extrémités des traverses sont ornés de pierres précieuses.

On retrouve l'image de cette croix sur la tapisserie de l'Apocalypse.

René duc d'Anjou adopta la croix à double travers sur ses armes et ses monnaies.

René II, la plaça sur sa bannière. Vainqueur de Charles le Téméraire, il la donna pour emblème à son duché de Lorraine.

C'est ainsi que la Croix d'Anjou est devenue la croix de Lorraine."  

http://quercus49.over-blog.fr/article-bauge-ou-comment-la-croix-d-anjou-est-devenue-lorraine-61006872.html

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Or, René d'Anjou est l'oncle maternel de Louis XI. Il aurait offert une cloche en 1469 à Sainte-Marthe de Tarascon  qui porterait ses armes (pourtant, cette cloche encore visible, et décrite par T. Gonon,  porterait  celles de la collégiale )

https://books.openedition.org/pup/6052?lang=fr

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2002/gonon_t/pdfAmont/gonon_t_corpus.pdf

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Voir aussi la cloche de Notre-Dame de Blou, de 1463, pesant près d'une tonne, et de 110 cm de diamètre à la base. Il s'agirait d'une commande du roi Louis XI pour la Collégiale d'Angers, aux six anses décorées de têtes de lion. Son inscription dit :  + S MARTINUS S XPICTUS VINCIT XPICTUS REGNAT XPRICTUS IMPERAT FAIT LAN MIL CCCC LXIII PECANT DEUX MILLES LIVRES. Son décor est une Vierge à l'Enfant et les armes de France. Elle sonne en Fa dièse 5.

https://www.youtube.com/watch?v=wlVogsonIhI

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Louis XI offrit aussi une cloche à l'église de Saint-Aignan d'Orléans en 1466.

On conclue en remarquant que cette cloche ne porte pas les armes du roi (comme celle de Blou), mais celles de René d'Anjou.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Pratique de sonnerie  et pratique liturgique (campanologie).

https://books.google.fr/books?id=b1Fo2EiLNmwC&pg=PA242&dq=cloche+%22louis+XI%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjZzJnR7aXkAhVR-YUKHY4cBrEQ6AEISDAF#v=onepage&q=cloche%20%22louis%20XI%22&f=false

L'Ave Maria est lié au tintement des cloches.

Cette prière est la salutation de l'ange Gabriel à Marie : Ave Maria, gratia plena, Dominus tecum. Benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui, Jesus. (Luc I:28-42)

Au Concile de Clermont (1095), le pape Urbain II demande que les cloches des cathédrales et églises de la chrétienté soient tintées le matin et le soir, afin que les prières soient faites à la Vierge pour le succès de la première croisade. Après la première croisade, une seule ville continua de pratiquer l'angélus : il s'agissait de Saintes, capitale du comté de Saintonge.

 

a) L'Ave Maria du soir dès le XIIe et XIIIe siècle. Le culte marial d'origine franciscaine.

La coutume s’était établie de réciter trois Ave Maria après l’office du soir dans les monastères franciscains, après la récitation des complies encouragée par saint Antoine de Padoue (1195-1231). Puis saint Bonaventure en 1269 recommanda aux fidèles de suivre cet exemple et  d’emblée la prière fut associée au tintement de la cloche : trois séries de trois coups, espacées pour laisser le temps de réciter chaque verset et chaque Ave Maria, suivies d’une sonnerie à la volée.

b) L'Ave Maria du matin au XIVe siècle, associe le culte christique au culte marial.

En France, en 1368, eut lieu à Lavaur (Tarn) un concile qui réunit treize évêques et fut présidé par Geoffroi de Vairolles, archevêque de Narbonne. On y prescrivit de réciter chaque matin cinq Pater en mémoire des Cinq Plaies du Christ et sept Ave pour rappeler les Sept Douleurs de Marie.

c) L'Ave Maria du midi est lié à Louis XI en 1472 et la mention de la Paix.

Par un édit du 1er mai 1472,  Louis XI ,  venu plusieurs fois à Saintes, demande qu'entre les sonneries du matin et du soir, une autre sonnerie ait lieu à midi afin de prier la Vierge pour implorer la paix du royaume. Il ordonna qu'on sonnât tous les jours la cloche à midi, qu'alors tout le monde mit un genou en terre et recitât trois fois l'Ave Maria, ou "salutation  angélique". Il demande qu'à cette heure-là l'intention de prières soit la paix. Aussi appelle-t-on l'Angélus de midi : " l'Ave Maria de la paix ". 

Le Pape  Sixte IV, à la prière de ce Roi  accorda en 1475 (ou le 6 janvier 1576)  trois cents jours d'Indulgence à tous les fidèles qui, aux trois coups de la cloche, diraient trois fois par jour à genoux 3 Ave Maria, pour la conservation de la personne du Roi & de son Royaume. Le pape Alexandre VI renouvellera cela en 1500.

d) L'Angelus.

Les 3 Ave Maria, précédés de la formule Angelus Dómini nuntiávit Maríae, « l’Ange du Seigneur annonça à Marie », constitue "l'Angelus". Il est récité et sonné par les cloches trois fois par jour pour rythmer les temps de travail et du repas de midi, à des horaires variables (six ou sept heures / midi / dix-huit ou dix-neuf heures). Il se sonne par trois séries de trois tintements (espacées le temps de réciter le verset ou l'Ave) suivis d'une pleine volée ou d'un cantique

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le médaillon de la Vierge.

C'est pour moi la partie la plus intéressante, car la diffusion de l'image en ligne peut permettre soit d'en trouver la source (médaille, enluminure, etc.) soit de la rapprocher de celui  d'une autre cloche, et d'en affiner l'interprétation (identification des deux saints).

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le seul des deux médaillons accessible à mon objectif est celui de la Vierge.

Il ne manque pas d'intérêt. Sous une niche gothique à trois loges à  gables, la Vierge à l'Enfant est nimbée et (semble-t-il) couronnée, la tête légèrement inclinée à gauche, le corps déhanchée, vêtue d'un manteau et d'une robe aux plis soit obliques (partie supérieure et moyenne) soit tubulaire (partie basse). L'Enfant, nimbé,  est droit, les deux jambes pendantes et non soutenues par sa Mère.

Les monogrammes christique et marial  IHS et M, tous les deux convenablement tildés, entourent la tête de Marie.

Deux saints (ils sont nimbés) prennent place de part et d'autre de la Vierge, tenant chacun un cierge et vêtus d'un habit monastique qu'une ceinture incite à attribuer aux Franciscains. S'agit-il de saint François et de saint Bonaventure ?

Il faut rappeler que parmi les 8 enfants de Louis XI, deux ont reçu le prénom de François. 

Il faut évoquer deux personnages, Jeanne de France (1464-1505), et Gilbert Nicolas (146-/1532), ou "Gabriel de l'Ave Maria. Bien qu'ils aient été adultes à une date a priori  postérieure à la date de la cloche, ils montrent l'attachement de la famille royale à l'Ordre des Franciscains :

Sainte Jeanne de France (1464-1505), fille du roi Louis XI et de la reine Charlotte de Savoie,fut élevée par  François de Linières. Elle a vécu à une époque marquée par un grand souci de réforme et par la figure emblématique de saint François d’Assise.

Elle a 7 ans lorsqu' en 1471, Louis XI institue dans tout son royaume la récitation de l’Ave Maria pour la paix. Jeanne appréciait cette prière, elle qui avait une affection particulière pour la Vierge Marie, mère de Jésus Christ. Elle écrira plus tard dans les statuts de l’ordre qu’elle fondera, que c’est cette année-là qu’elle reçut une prédiction de Marie : « Avant ta mort, tu fonderas une religion en mon honneur. (Wikipédia)

Mariée à Louis d’Orléans en 1476, celui-ci, devenu le roi Louis XII en 1498, la répudie pour raison d’Etat.

 Devenue duchesse de Berry, elle fonde, avec l’aide de son confesseur franciscain, le bienheureux Gabriel-Maria, l’Ordre de l'Annonciade de la Vierge Marie dont elle avait eu l’intuition en son enfance, alors qu’elle priait la Vierge qui lui aurait dit : “Avant ta mort, tu fonderas un ordre religieux en mon honneur…” Sa bonté, son souci des pauvres, son grand amour de la Vierge Marie ont marqué ceux et celles qui l’ont côtoyée. Elle meurt saintement à Bourges le 4 février 1505. Rapidement son culte se répand. Béatifiée en 1742, elle est canonisée par Pie XII en 1950.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Entendre la cloche de Béhuard : 

https://www.youtube.com/watch?v=kG8BtyeaPEY

(ou sur la thèse de T. Gonon)

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2002/gonon_t#p=225&a=TH.back.6

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
20 août 2019 2 20 /08 /août /2019 10:53

"Vanité et  trompe-l'œil", huile sur toile de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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Voir :

 

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Ceci [n'] est [pas] un trompe-l'œil.

Ceci [n'] est [pas] une Vanité.

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1°) Ceci est une Vanité, "une représentation allégorique de la mort, du passage du temps, de la vacuité des passions et des activités humaines", des "passe-temps"  peinte par Jean-François De Le Motte, peintre actif à Tournai entre 1653 et 1685.

Ah oui, et on y trouve tous les éléments propres au genre développé en Flandres au XVIIe siècle par fusion de la peinture naturaliste imitant scientifiquement la nature, et de la morale calviniste : le crâne bien-sûr, mais aussi le sablier, la bougie éteinte qui fume encore, l'objet de collection tiré du Cabinet de curiosité (le coquillage, Strombus gigas ?), le vin (dans une bouteille ou tourie à la paille défaite) et le tabac, la musique ou la chasse, la faveur bleue, et la lettre ouverte. Il y manque la tulipe ou le bouquet un peu fané, le bijou ou la médaille, mais il faut faire un choix.

Tous ces objets sont réunis dans une niche, curieusement dotée d'un soubassement en saillie à moulure évoquant le (faux-) marbre.  

L'élément le plus discret est le chalumeau placé dans un récipient, et dont les bulles de savon se découvrent une à une : quel plus délicat symbole de l'existence éphémère des choses, et de leur vacuité ! 

Et l'élément le plus visible, quoique partiellement masqué, est l'inscription latine COGITA MORI, "pense qu'il te faut mourir", variante du Memento mori. C'est le cilice de l'esprit, la macération dégustée sans relâche par la bouche des Chartreux et des contrits. Mais dont l'artiste occulte malicieusement la finale RI. Ra bien qui rira le dernier. Premier indice d'une arrière-scène.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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2°)  Ceci est une toile, tendue sur son cadre par des clous (en haut et sur le coté) et une ficelle dont le canevas la met en tension. Mais le coin supérieur droit est détaché : soit par usure, soit parce que le temps passe sur cette toile : elle n'est pas représentée comme dans un musée, invariable et achevée, mais en cours de métamorphose. Cela déclenche une impatience, un besoin de remettre ce coin en place, ou de détacher entièrement la toile, d'achever ce qui est en cours. D'autant que la taille de cette toile, qui n'est manifestement pas adaptée à celle du cadre, nous énerve et indique le coté provisoire du montage.

La toile est néanmoins achevée, puisqu'elle est signée FDLemotte (ou JFBLemottes pour certains) au coin inférieur gauche.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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3°) Ceci est une vue d'atelier, puisque la toile et son cadre sont posés sur une table contre un mur lambrissé de pin. Le peintre travaille ici, avec sa palette (dont le noir coule en une étrange silhouette en ombre chinoise), le faisceau de ses pinceaux, son appui-main (à l'extrémité brisée), sa fiole de solvant ou d'huile, la boite à deux compartiments où se renversent ses pigments ou les déchets de ses pinceaux. L'ampoule close sur quelque medium. Son cadre en papier découpé au compas. Ses esquisses, celle d'une femme vue de profil, signée de sa main, et le dessin à la plume d'un homme, au même profil droit, annoté PI, placé en face à face avec le crâne.

Nous sommes ici chez Jean-François de le Motte, en négligé, le pince-nez accroché à un clou et le couteau de cuisine glissé sous la toile en une diagonale assassine.

Cette représentation de l'atelier du peintre flamand est une mise en abîme (On a pu dire que c'était une «représentation en trompe-l'œil d'un tableau en trompe-l'œil»), une théâtralisation de l'acte de peindre, un regard de l'artiste porté sur lui-même, mais afin de jouer avec notre propre regard. Cette toile devient donc un autoportrait.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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4°) Ceci est un autoportrait, celui, anthume, de l'artiste devant son crâne et face aux  traces et objets qu'il laissera de lui. Une mise en scène macabre de sa chambre funèbre.  On est bien peu de chose. 

 

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5°) Ceci est une bouteille à l'osier défait, mais c'est une bouteille lancée à la mer. Elle abonde de messages que l'artiste adresse sur lui à la postérité. Le premier message s'adresse à ses collègues et à son public, pour montrer qu'il connaît les lois du genre qu'est le trompe-l'œil. Tout ce qui est montré doit être en même temps caché. Deuxième loi : les mises en abîme doivent se refléter et se renvoyer de façon vertigineuse. Troisième loi : tout doit s'adresser à l'intelligence exacerbée de l'amateur, dont la jouissance viendra d'avoir été mise en échec le mieux possible.

a) le portrait féminin signé de sa main : est-ce sa compagne, son épouse ?

b) le portrait masculin : un expert ne peut-il l'attribuer à quelque maître du temps ?

c) Sa signature, apposée sur la toile factice et non sur la toile réelle.

d) son pince-nez : cette délégation de l'œil artiste est détachée du corps de son propriétaire pour être mis au clou et, en s'y balançant, nous regarder le regarder.

e) le flacon de solvant, dont le tampon d'étoffe devient un profil d'homme enturbanné.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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f) la lettre glissée sous la ficelle, adressée à MONSIEUR MONSIEUR DIEGO SALVAGO DO PAER [ou PAZ]  EN AMSTERDAM . Elle porte l'annotation VIII au crayon rouge, et un monogramme YB (?) On connaît un peintre, Antonio de Perera y Saldago, Valladolid 1611-Madrid 1678, mais aucun Diego Salvago à Amsterdam

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonio_de_Pereda

Un Diego Salgado de Paz, marchant portugais après 1639,  est attesté à Amsterdam :

https://www.jstor.org/stable/41481279?seq=1#page_scan_tab_contents

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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g) La seconde lettre hors de la toile factice est retenue par un ruban de cuir roux tendu entre deux punaises  et recouverte du bâton de cire à cacheter. On y lit A MONSIEUR MONSIEURS GYV~ERS, et on retrouve l'annotation YBort (Vort, Port) déjà remarqué sur la lettre précédente, et de la même main.

Ce Monsieur Gyvers est très vraisemblablement Cornelius GYSBRECHTS, dont le tableau de 1664 sert de modèle à celui-ci, comme nous allons le voir : nouvel exemple d'ironie.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.
Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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h) le document principal est la lettre (une feuille pliée en deux) placée sous les dents du crâne qui mord le bugle . On jugerait qu'il suffit de s'approcher pour le lire, mais c'est un piège. On lit facilement les premiers mots A TOUS, et la signature ANTOINE DE /RO[Y]. L'ironie est évidente, qui adresse cet avertissement de la vanité de l'existence "à tous", et cette ironie s'accroît si l'artiste  s'est plu à utiliser un acte officiel réel . Or, la formule "à tous" est très utilisé dans les avis des autorités.

Quand au signataire, faut-il deviner ANTOINE DE CROY ?

Il peut s'agir d'un vieil acte familial, et les début de lignes qu'on déchiffre évoquent le langage juridique. Il y est question d'une abbaye.

Un autre trompe-l'œil de J.-F. Le Motte  a  été offert en 1957 au Musée des Beaux-Arts de Dijon. Un document y est peint. C'est Un bail fait par l'abbé d'Esplechin (un village à environ 10 km sud-ouest de Tournai ) en faveur de Toussaint Corberos . au-dessus  se trouve un livret sur la page ouverte duquel "ROY" est écrit en lettres rouges.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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6°) Ceci est une copie.

Tout simplement la copie du tableau de Cornelius GYSBRECHTS (ou Gijsbrechts).

On y trouve la même Vanité séchant et mise en tension sur un cadre, avec son coin supérieur droit détaché, le même couteau glissé sous le montant, la même niche avec son plateau de marbre mouluré, le même  crâne, exactement le même sablier hexagonal et tricolore (mais ici mordu par le crâne), le même quinquet à la bougie fumante, le même chalumeau dans le récipient d'eau savonneuse qui se révèle être, comme nous l'avions peut-être deviné chez de Le Motte, une coquille de moule. La même pipe, renversée au dessus d'un peu de tabac. Sous le sablier, la même feuille de papier, mais dépliée et  avec un texte en flamand (illisible sur le document photographique).

Par contre, le pichet de vin en étain ou métal argenté, et le violon, tout comme les épis de blés, ne se retrouvent pas chez de Le Motte, où ils ont été remplacés respectivement par la bouteille, la trompe de chasse, et le treillis en osier aux brins désassemblés.

L'atelier est le même, avec le même appuie-main, la même boite (à trois compartiments ici), le même faisceau de pinceaux, la même palette où la peinture noire coule et va tâcher le plancher. La même lettre est placée dans le réseau de ficelles.

Le Motte a remplacé par ses dessins à la plume et par un médaillon de papier les trois portraits à l'huile, en médaillon, dont l'un, inachevé, nous offre un fantôme blafard à fonction spéculaire, et l'autre nous fixe comme un autoportrait de Gysbrechts.

De même, il n'a pas suspendu le flacon de solvant ou d'huile à son appuie-main.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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7°) Ceci n'est pas une copie de Gysbrechts, mais une reprise, en hommage et surenchère d'ironie.

Une fois que nous connaissons le tableau modèle (et d'autres tableaux du même artiste multipliant les citations), nous apprécions encore mieux avec quel humour de Le Motte a coiffé son crâne de l'osier défait de sa tourie.

D'ailleurs, Gysbrechts est le premier à se citer et à se parodier lui-même, comme sur cette toile du Hull Museum datée de 1664 :

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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Ceci est un double d'une toile conservée à Draguignan.

Musée des Beaux-Arts

 

https://de-de.facebook.com/mbadraguignan/photos/a.243871272710584/246691925761852/?type=3

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Chacun se plaira à découvrir, dans ce doublon, les différences, qui sont souvent inspirées de Gysbrechts (le flacon suspendu à l'appui-main).

 

 

 

Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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Conclusion : ceci est moins un trompe-l'œil qu'une cascade de clins d'œil.

-avec la Mort

-avec lui-même

-avec Cornelius Norbertus Gysbrechts

-avec les autres peintres de trompe-l'œil

- avec le public du temps, mieux à même que nous de décrypter tous les indices,

-avec le public d'aujourd'hui, et avec la postérité,

.... et surtout, avec le Temps qui passe comme ces coulures de peinture qui tombent de la palette, et dont nous sommes incapables d'empêcher la chute.

 

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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On sait très peu de chose de François ou Jean-François De Le Motte, hormis qu'il demeurait dans la paroisse Saint-Piat de Tournai. Son travail est mince. Seulement une douzaine de ces toile ressemblant à un trompe-l'œil ont survécu (outre les deux toiles de Dijon et celle de Saint-Omer, un trompe-l’œil du Musée des Beaux-arts de Strasbourg (Inv. 1749), et celui du musée des Beaux-Arts d’Arras (Ill. 4, inv. 945.94). . Encore plus rares sont les données et documents relatifs à leur auteur, le peintre Jean-François de le Motte, qui travaille à Tournai. En effet, les archives de cette ville ont disparu en 1940 lors des bombardements.  Actif de 1653 à 1685, il habitait à Tournai où il entra à la guilde de Saint-Luc dès 1653. Rendu célèbre pour l’ornementation des arcs de triomphe de l’Entrée de Louis XIV à Tournai en 1670, l’essentiel de son œuvre réside dans la peinture de trompe-l’œil dont une dizaine d’exemplaires a été recensée, révélant les contacts de l’artiste avec le milieu des Pays-Bas, notamment C. N. Gysbrechts (Ill. 2 et 3).

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SOURCES ET LIENS.

— Notice du MBA de Dijon :

http://mba-collections.dijon.fr/ow4/mba/voir.xsp?id=00101-2486&qid=sdx_q0&n=1&e=

Jean-François de Le Motte 
Tournai , ? - ? , ? 
Ecole Flamande ? Française ?

Ce peintre de trompe-l'oeil appartenait à une famille d'artistes, dont le nom apparaît dans les documents d'archives avec l'orthographe Delmotte ou De le Motte et qui semble être d'origine lilloise. Jean-François de Le Motte fut admis à la maîtrise en 1653 et entra la même année dans la Gilde de saint Luc. Il fut appelé [...] à participer aux décors de circonstances, notamment à ceux des "Entrées" : c'est ainsi qu'en 1670, il participait à l'ornementation des arcs de triomphe pour la seconde Entrée de Louis XIV. A Saint-Piat de Tournai, église de sa propre paroisse, sont conservés les portraits d'Etienne Dailly et de sa femme Jeanne Thérèse Delmotte, qu'il avait peints en 1670. [...] Cet artiste qui jouissait d'une grande réputation dans sa ville natale, puisqu'il fut le maître de nombreux peintres de Tournai, n'était pas seulement un décorateur et un portraitiste ; il était aussi peintre de natures mortes et de trompe-l'oeil. « (Notice de Pierre Quarré extraite de "Jean-François de Le Motte, peintre tournaisien de trompe-l'oeil", La Revue des Arts, 1960, n° 3)

Peinture à l'huile sur toile 
Hauteur : 118,7 cm ; Largeur : 90,8 cm 
Inv. CA 692

Un châssis posé sur une étagère est appuyé contre un assemblage de planches noueuses et fissurées. Un trompe-l'oeil mis en abyme, représentant une "Vanité", est cloué sur le châssis et tendu par des cordelettes. Son contenu symbolique est clairement énoncé par une inscription que l'on déchiffre partiellement : COGITA MO[rtem]. Le coin détaché, dont le bord est effiloché, pend lamentablement en s'enroulant sur lui-même. La "peinture", signée par l'artiste, représente une niche, alvéole obscure posée sur une dalle de marbre saillante sur laquelle s'entassent en désordre un crâne coiffé d'une couronne de blé desséché, un bougeoir avec une bougie achevant de se consumer, un coquillage, un sablier et une coupelle dont s'échappent des bulles de savon. Ce sont autant de symboles de la fragilité de la vie et de son inévitable fin. Seule la présence du blé, emblème de la résurrection, appporte une note d'espoir. Il voisine avec le cornet de chasse, la pipe, le flacon de vin et la lettre froissée, témoins des plaisirs et des futiles occupations humaines. 
Le même désordre règne dans l'atelier de l'artiste. les couleurs s'écoulent de la palette et se mélangent en camouflant une deuxième signature du peintre qui, cette fois, s'approprie son "trompe-l'oeil" en le dévoilant discrètement. La boîte métallique, pour laver les pinceaux posés sur le bord, déborde de déchets et le flacon d'huile est bouché par un torchon sale. Le bâton du peintre traverse en diagonale le tableau en s'appuyant sur le châssis. Comme l'écrit Anne-Marie Lecoq, tout se passe comme si "en l'absence du peintre, son ouvrage et ses instruments étaient abandonnés". Une pièce d'orfèvrerie sphérique, une amulette posée comme une signature, fait souvent son apparition dans les tableaux de De Le Motte. Un cadre vide semble oublié. Une paire de lunettes accrochée à un clou souligne encore l'absence de l'artiste tout en symbolisant le sens de la vue qui permet ce jeu entre les niveaux de réalité. Deux dessins, dont le profil d'une femme signé par le peintre, ainsi qu'un porte-lettres, sont aussi cloués sur la planche. 
La lettre en bas porte l'adresse "A Mons[ieu]r / Monsieur Diego / Salvago de Paer / A Amsterdam, suivi d'une signature illisible. Elle témoigne des liens du peintre avec la Hollande. Celle de gauche pourrait être un hommage à Gijsbrechts puisqu'elle est adressée "A Monsieur / Monsieur Gibr[r]e[ch]ts".
Ce tableau met en lumière la dénonciation morale de la vanité provoqué par l'illusion optique du trompe-l'oeil. Le peintre manie avec habillité cette double mission et fait de la représentation de l'atelier de l'artiste un subtil "trompe-l'oeil d'un trompe-l'oeil". Le procédé avait déjà été utilisé par Gijsbrechts. De Le Motte se distingue du style du maître hollandais par son coloris plus chaleureux et par le sentiment de désolation qui s'en dégage.

(Notice de Miriam Milman extraite de "Le Trompe-l'oeil : plus vrai que nature ?" , Bourg-en-Bresse : Musée de Brou, Arras : Musée des Beaux-Arts, 21 mai - 4 septembre 2005)

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—Notice du tableau Trompe-l'oeil du MBA de Dijon :

http://mba-collections.dijon.fr/ow4/mba/voir.xsp?id=00101-2475&qid=sdx_q0&n=1&e=

 

Peinture à l'huile sur toile 
Hauteur : 78,1 cm ; largeur : 53,2 cm 
Inv. 4347

Le fond de ce tableau - dont le pendant est conservé dans une collection particulière - est constitué par un assemblage de planches rugueuses, avec des noeuds, des fentes rafistolées et des bords déchiquetés. Une marine, dans son cadre d'ébène enjolivé par un noeud de soie, occupe une place centrale. Accrochée à la paroi par un clou, elle représente une tempête sur une mer déchaînée qui met en péril les frêles bateaux qui s'y sont aventurés. 
Une lanière retient avec difficulté une multitude de papiers froissés et de lettres dépliées, cachetées et déchirées. Ces objets en saillie donnent le sentiment de relief, de profondeur et de tangibilité essentiel à la réussite d'un trompe-l'oeil. Ils contiennent aussi des messages écrits, autant de traces laissant deviner des informations concernant l'artiste et son commanditaire. Un bail fait par l'abbé d'Esplechin en faveur de Toussaint Corberos permet de localiser les Flandres, région à laquelle l'artiste semble lié, comme le prouvent d'autres lettres adressées à Amsterdam et à Ypres. Une autre lettre donne le nom et l'adresse du peintre : "A L.J. François de Le Motte, peintre demeurant sur la paroisse Saint-Piat à Tournay", qui fait ainsi usage avec habileté du stratagème lui permettant de sortir de l'anonymat imposé par le genre du trompe-l'oeil. 
Le dessin encadré d'un profil de vieillard surplombe une terre cuite ovale représentant des putti jouant ; on y reconnaît le style des bas-reliefs de Duquesnoy (1597 - 1643) que De Le Motte reprend déjà dans le "Trompe-l'oeil aux rubans". Le plâtre d'une tête féminine classique mène le regard vers une surface plane, une étagère, sur laquelle sont posés les outils du peintre. On y retrouve sa palette, le faisceau de pinceaux attachés avec une lanière et la boîte métallique à deux compartiments qui devait lui servir pour les nettoyer. 
On est sans doute encore une fois dans l'atelier que De Le Motte a abandonné : papiers froissés, planches abîmées, désordre, tourmente des éléments. La symbolique de la vanité est, comme si souvent, présente.

(Notice de Miriam Milman extraite de "Le Trompe-l'oeil : plus vrai que nature ?" , Bourg-en-Bresse : Musée de Brou, Arras : Musée des Beaux-Arts, 21 mai - 4 septembre 2005)

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—BODO VISCHER, The Sound of Time, Jean-François De Le Motte, trompe-l'œil,  Still life with an air of cour by Jehan Planson, partiellement en ligne

[PDF] Trompe-l'œil air de cour (Jehan Planson) - Michael Imhof Verlag

 

https://www.imhof-verlag.de/media/catalog/product/pdfs/d0ab5e95b0f47b90daab7370907cdb7a_Klang%20der%20Zeit_Blick%20ins%20Buch.pdf

— Photo de ce  trompe-l'oeil :

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c4/Jean-Fran%C3%A7ois_de_Le_Motte._Trompe-l%27oeil.jpg

— Le tableau de Gysbrechts en 1664 :

Vanité, trompe-l'oeil, 1664 (Hull Museums, Royaume-Uni), Cornelis Norbertus GYSBRECHTS (1630-1683)

http://carlosguerreiro.free.fr/wiki/fckeditorfiles/file/EAF/poesie-baroque-hda-vanite-trompe-oeil.pdf

— Autre tableau de Gysbrechts

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cornelius_Norbertus_Gijsbrechts_-_Trompe_l%27oeil_with_Studio_Wall_and_Vanitas_Still_Life_-_Google_Art_Project.jpg

http://catalogo.fondazionezeri.unibo.it/scheda/fotografia/157949/Anonimo%20-%20Cornelis%20Norbertus%20Gijsbrechts.%20Trompe%20l%27oeil%20med%20vanitas%20-%20insieme#lg=1&slide=0

— Talcott (Samuel), Georg Canguilhem and the problem of error, page 272

https://books.google.fr/books?id=6LyYDwAAQBAJ&pg=PA270&lpg=PA270&dq=cogita+mori+le+motte&source=bl&ots=5-XuCPC-Lu&sig=ACfU3U3ja33Si8ik3PNb9KdSl9hpWqHskA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiYh76Eio3kAhVPEVAKHdEqBEAQ6AEwC3oECAkQAQ#v=onepage&q=%20motte&f=false

De Le Motte dans les collections du musée de l'hôtel Sandelin de Saint-Omer, avec une notice détaillée

http://www.patrimoines-saint-omer.fr/Les-ressources/Les-ressources-en-ligne-des-musees/L-oeuvre-du-mois/Trompe-l-oeil-de-Jean-Francois-de-Le-Motte

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Published by jean-yves cordier
19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 14:58

               Vierges allaitantes


         La chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben

     Troisième partie :  le retable de la Vierge ; les autres statues ; le mobilier.

  • le retable du maître-autel
  • les statues 
  • la chaire à prêcher
  • les sablières.

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Je reprends un article de 2012 en le complétant de commentaires et de photos de 2019.

1°) Cet article appartient dans ce blog  à la série des Vierges allaitantes (avec 4 articles consacrés à Lannélec):

 

 

 

2°) Il appartient aussi à la série consacrée à Pleyben et ses chapelles :

 

L'église

Les chapelles :

3°) Voir aussi :

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I. Le retable du maître-autel.

Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant trois panneaux en bas-relief représentant  l'Apparition du Christ à sa Mère, la Dormition et l' Assomption.

 

"Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant 3 panneaux en bas-relief représentant l'ensevelissement de la Sainte Vierge, la mort de la Sainte Vierge, son Assomption." (H. Pérénnès 1938)

"Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle." (R.Couffon, 1988)

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1°) l'Apparition du Christ ressuscité à sa Mère.

Le Christ torse nu sous le manteau du Ressuscité, apparaît à sa Mère dans des nuées ; il tenait peut-être en main gauche son étendard. Marie, à droite, mains croisées sur la poitrine, devant le lutrin où est posé un livre saint,  manifeste sa surprise, exactement comme dans l'Annonciation, mais elle est ici coiffée d'un voile.

Ce thème assez rare resitue 2 des 3 scènes dans celle des Joies de la Vierge, au nombre de 5, ou de 7, ou de 15, avec l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, l'Adoration des bergers, l'Adoration des Rois, la Présentation au Temple, le Baptême de Jésus, l'Ascension, voire le Couronnement de la Vierge.

On le trouve illustré au XVe siècle dans le Retable des sept joies de la Vierge, du Maître de la Sainte Parenté Le Jeune, vers 1480, Louvre.

"En position ouverte, le retable montre de gauche à droite des scènes de la vie de Marie : l'Annonciation, La Nativité sur les volets extérieurs, l'Adoration des mages, puis la Présentation de Jésus au Temple au centre, suivi de l'Apparition du Christ à la Vierge ; sur les volets extérieurs enfin l'Ascension et pour finir l'Assomption. "

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-de-la-sainte-parente-le-jeune_retable-des-sept-joies-de-la-vierge_huile-sur-bois-f700c351-aea4-4a14-9e13-b03f9550569b

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_de_la_Sainte_Parent%C3%A9_le_Jeune#/media/Fichier:Retable_des_sept_joies_DD_face_Gm31.jpg

 

Il figure au XVIe siècle sur le retable en albâtre des Sept Joies, vers 1522-1526, de la chapelle de la Vierge de Saint-Nicolas de Tolentin à Brou :

 

"L'autel de la chapelle de Marguerite d'Autriche, dédiée à la Vierge Marie, est surmonté du monumental retable des Sept Joies de la Vierge, d'une hauteur totale 5,50 m environ et d'une longueur de 3,25 m, célèbre pour la richesse et la beauté de son décor sculpté. Pour sa réalisation, on a utilisé un albâtre veiné de gris et une pierre noire. il a également été sculpté par l'atelier brabançon travaillant à Brou.

L'Annonciation et la Visitation sont représentés dans le registre inférieur. Au centre figure l'Assomption encadrée de la Nativité, l'Adoration des mages, l'Apparition du Christ à la Vierge et de la Pentecôte dans les compartiments latéraux. "

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Nicolas-de-Tolentin_de_Brou#/media/Fichier:Eglise_de_Brou8_chapelle_de_marguerite.jpg

Il figure sur la baie 20 des vitraux de Louviers vers 1505-1510 : (j'étudie longuement ce thème dans mon article, § 6), dans une autre série, celle des 8 Apparitions du Christ après sa mort.

http://www.lavieb-aile.com/2018/11/la-verriere-des-apparitions-du-christ-de-l-eglise-de-louviers.html

On le trouve, plus près de Pleyben, en vitrail sur la baie 2 de La Martyre vers 1540 : j'ai placé dans ma description un catalogue iconographique, repris dans les Sources et Liens

http://www.lavieb-aile.com/2017/01/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-x-les-vitraux-du-choeur.la-baie-2.html

 

On ne confondra pas cette scène avec celle de la Seconde Annonciation, où un ange apparaît à Marie pour lui annoncer sa mort, mais la disposition de la pièce et des protagonistes, ainsi que le costume de la Vierge aux cheveux voilés, l'évoque obligatoirement.

Heures d'Etienne Chevalier folio 9

https://www.photo.rmn.fr/archive/02-006563-2C6NU0G5IEYU.html

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.
Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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2°) La Dormition.

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Les apôtres entourent la Vierge allongée, légèrement tournée vers nous. Certains tiennent un livre. Jean, le plus près de la tête de Marie, ne tient pas (ou a perdu) la palme que, selon la tradition, l'archange saint Michel lui a remis pour être portée à son enterrement. On ne voit aucun détail anecdotique, mais à défaut, l'artiste a su animer ses apôtres de postures corporelles et de gestes variés.

http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=Les_deux_retables_flamands_de_la_Vierge_%C3%A0_Ternant_et_Kerd%C3%A9vot

Voir la Dormition du vitrail de La Martyre (3eme quart XVIe) 

http://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-xi-le-vitrail-de-la-dormition-de-la-vierge-et-du-jugement-dernier-la-baie-3.html  

Voir la Dormition des vitraux de Notre-Dame-du Crann en Spezet : vers 1535-1540.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'Assomption.

Quatorze anges accompagnent Marie vers une ascension glorieuse dans les nuées. 

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Discussion.

Devons-nous suivre René Couffon dans sa datation du XVIIe siècle, qu'il ne justifie pas ? 

Voir ma description du retable de la chapelle de Kerdevot en Ergué-Gabéric (officiellement, 1480-1490 , mais avec des bois coupés vers 1430, + 4ans de séchage, et très proche du retable de Tournant daté de 1430-1440).

http://www.lavieb-aile.com/article-le-retable-de-kerdevot-en-ergue-gaberic-29-124584535.html

Les thèmes présents ici, notamment la Dormition et l'Assomption, sont majeurs dans la production des retabliers flamands et brabançons.

Faut-il juger ce retable sur son état actuel ? ceux de Kerdevot et ceux de la cathédrale de Rennes avaient été grossièrement repeints et "restaurés", ont été pillés, et ne dévoilent que maintenant leur magnificence.

Bien-sûr, le retable de Lannédec, malgré sur structure en T et la profusion d'or seulement rompue par les carnations, le noir des chevelures et le bleu du manteau de la Vierge, est principalement un moyen-relief, sans mise en place de statuettes en ronde-bosse, sans effet de profondeur par des sols inclinés, sans mise en scène dans des dais gothiques ou des résilles, sans utilisation de sgraffito, ou de brocarts, sans multiplication de personnages secondaires et de détails anecdotiques et truculents, sans finesse de décors et d'accessoires.

Il n'empêche qu'avant de le classer, comme il l'a été jusqu'à présent, comme une œuvre secondaire et assez tardive, j'aurais bien aimé pouvoir consulter l'avis des experts, connaître la date des restaurations, le résultat des investigations  (nature des bois, assemblages, marques d'ateliers, nature des pigments). 

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II. Les statues.

1. Saint André

  La statue était abritée dans une niche avec l'inscription Saint André P.P.N. 1667. (H. Pérénnés, 1938)

 

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2. Saint évangéliste : Saint Matthieu.

  Kersanton polychrome.

Ce personnage qui trempe sa plume dans un encrier présenté par un ange et dans lequel il trouve la divine inspiration ne peut être qu'un des quatre évangélistes. On le désigne comme étant St Matthieu, dont l'ange est l'attribut. N'ayant pas réussi à déchiffrer le nom qui est inscrit sur le socle, et ne lisant de l'inscription que ...TVRVS EST M (ce n'est pas l'article du Credo apostolique de Matthieu, qui est Sanctam ecclesiam catholicam), je fais confiance à H. Pérennés qui indique Inde Venturus est iudicare. Problème, c'est là l'article de l'apôtre Philippe.

Comme St Jean, il est pieds nus.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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3. La Vierge et Saint Jean

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      Saint Jean  : il tient son évangile et il est vêtu de son habituel manteau rouge qui est ici doublé de vert et à larges manches. Il est pieds-nus conne tout bon apôtre. Sa belle robe d'or, son air inspiré et surtout peut-être son front très dégagé par la mode de l'épilation de cheveux qui sont laissés très longs en arrière, lui confèrent une allure d'un clerc d'origine noble. On indique une date à son propos : 1661.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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4. Saint Corentin ?

 En tout cas un saint-évêque mitré qui a oublié ses chirothèques. Noter la petite moustache fine complétée de la virgule sous le menton, très à la mode dans le clergé à une époque (XVIIe ?) que je n'ai pas encore pu déterminer précisément.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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5. Vierge à l'enfant, 1864. 

attribuée à Le Brun . Est-ce Alphonse Le Brun, sculpteur lorientais?? Ou un de nos industriels qui vont inonder nos églises des chefs d'oeuvre de l'art saint-sulpicien ? Des lettres ou une inscription sont visibles sur le galon doré du manteau bleu.

  Esc-ce vraiment N.D.du Rosaire ? sans son rosaire ?

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III. La chaire à prêcher.

sans son abat-voix ; elle date du XVe siècle et a été restaurée en 1993 par Georges Le Ber de Sizun, menuisier et ébéniste.

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IV. Les sablières.

Elles sont datées "du 16 ou 17e siècle " selon l'Inventaire Général. Certaines, de style plus ancien, sont exposées non plus in situ, mais sur le lambris récent en pin du transept.

  Je ne sais pourquoi elles me font penser à des planches d'ornementation celtique.

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Les sablières en place (XVIIe ?):

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Tête d'ange (collerette) menacée par deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Frise de végétaux et masques à palmettes entre deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Trois têtes d'angelots et une gueule.

On retrouve les motifs— assez dépourvus d'intérêt—  des sablières de la chapelle Saint-Laurent.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Deux têtes d'angelots entre deux gueules de dragons ; deux blochets.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper. p. 185

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LANNELEC

Dite autrefois de Trefnescop, elle est construite dans un ouvrage de terre fort ancien.

En forme de tau, elle comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés et deux chapelles en ailes dans l'alignement du chevet. Sur la dernière colonne, du côté de l'épître, on lit l'inscription gothique : "LAN MILL CCCCIIIIXX ET X (1490) FUST FONDE CESTE EGLISE.", et, au-dessus de la porte nord, cette autre : "FAIT. FAIRE. PAR. F. LE. ROVX. FABRIQVE. LAN MDCCLXIV." (n'existe plus en 1989, date d'une réfection). La flèche date de 1883. Du type à nef obscure, l'édifice est lambrissé ; sur le lambris de la chapelle sud, inscription : "F. FAIR. P. M. LEON. RECTEVR. DE. PLEIBEN. M. GVILLAVME. LE. BORN. GAN (= Germain). PALANT. MATHIAS. DIRESON. FABRIC. FAIT. LAN. 1772. YVES. RIOVAL. FABRIC." Le lambris de la charpente avait été refait au début du XXe siècle ; on n'avait pas conservé l'inscription de 1772. Nouveau lambris en 1993.

Les ailes du transept ont conservé leurs sablières sculptées presque complètes et leur entrait engoulé ; à l'angle du bas-côté sud, un blochet pittoresque : un prêtre en chape et bonnet carré, les initiales F. et R. lisibles sur la chape et la date de 1619 au bas. Deux autres blochets représentent des têtes d'évêques, dans le bas-côté nord.

Sacristie construite en 1741, d'après l'inscription : "IA. PLASSART. FABRIQVE. 1741." Sur la porte intérieure en bois, date de 1742. La porte de la longère nord date de 1993 ; on n’y a pas réintégré les deux bas-reliefs de l’ancienne (donateur à genoux avec la banderole : « MATER :DEI :ORA :PRO :ME. » ; l’inscription relevée autrefois sur cette dernière porte « FAIT.FAIRE.PAR.F.LE.ROUX.FABRIQVE.L’AN.MDCCLXIV » n’existait déjà plus (en 1989). Les deux bas-reliefs ont été intégrés dans un autel latéral.

Mobilier :

Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle.

Deux niches à volets historiés avec leurs statues en pierre polychrome du XVIe siècle : Vierge Mère allaitant, portant sur le rebord du manteau l'inscription : "Nre. dAME MRCIS PE. POVR...", sur la plinthe de la niche : "NOSTRE DAME de LANNELEC" ; sur l'unique volet, en bas-relief, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité.

- Sainte Barbe revêtue d'un riche manteau sur lequel on lit la date de 1578 ; sur les volets, six bas-reliefs représentant la vie de la sainte ; sur la plinthe de la niche : "GRANDE et PVISSANte Ste BARBE." Chaire à prêcher du XVIIe siècle, en très mauvais état en 1989, l'escalier est détruit et il n'y a plus d'abat-voix.

- Deux panneaux sculptés dans la porte latérale nord, représentant, à genoux devant la Vierge à l'Enfant, un donateur, avec une banderole à inscription : "MATER. DEI. ORA. PRO. ME", XVIe siècle.

- A la sacristie, armoire à quatre portes du XVIIIe siècle. Elle a été volée.

Statues - en kersanton : Vierge au Calvaire ;

- en pierre : saint Matthieu tenant une banderole où l'on peut lire : "INDE VENTVRVS EST IVDIC...", 1667 ;

- en bois polychrome : autre Vierge Mère dite aussi Notre Dame de Lannélec, autre Vierge dite Notre Dame des Sept Douleurs, XVIIe siècle, saint André, saint Jean l'Evangéliste, saint Germain (a perdu sa polychromie), saint Corentin, autre sainte Barbe, toutes du XVIIe siècle, et une Vierge à l'Enfant dite Notre Dame du Rosaire (1864). Notre Dame des Douleurs et saint Jean ont fait partie d'un groupe de Crucifixion.

- les statues de sainte Barbe et de la seconde Notre Dame de Lannélec (chapelle nord) ont été volées.

Dans la porte de la longère nord, qui n'était pas d'origine, bas-relief : Vierge Mère avec, à ses pieds, un donateur à genoux, "MATER:DEI:ORA:PRO:ME", et une deuxième inscription, datée de 1772, citée plus haut. Une porte neuve installée en 1993 ne porte plus ce bas-relief.

Armoire, bois, XVIIIe siècle.

Vitraux : dans la maîtresse vitre, armes de Bretagne et mi-parti France-Bretagne, de Charles VIII et Anne de Bretagne, et armes de Kergoët pleines et mi-parti du Desnay. De l'ancienne Crucifixion subsistent les panneaux représentant la Vierge Marie et saint Jean au pied de la croix, une belle Pietà et sainte Barbe ("SANCTA BARBARA O. P. N."), dont la tête a été détruite au XXe siècle. - Dans le vitrail de l'aile nord, sainte Véronique avec sainte Face moderne.

Cloche datée 1764 (C.). 

Sur le placitre (site inscrit), calvaire du XVIe siècle, en kersanton : Crucifix avec anges au calice, larrons en croix sur les consoles, Vierge ... l'Enfant au revers.

INVENTAIRE GENERAL

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-lannelec/5e9eca66-2134-4fd9-8d43-bb9416344296

 

PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Vierges allaitantes
19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 09:58

La bannière de procession (2016, Le Minor) de  Saint-Aubin  de la paroisse Notre-Dame-la-Blanche de Guérande.

 

 

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Voir Sur les bannières de la maison Le Minor (Pont-L'Abbé) :

 

 

Ou taper "bannière" sur l'onglet recherche supra.

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La paroisse "Notre-Dame-la-Blanche" est , avec "Sainte-Anne-du-Pays Blanc", l'une des deux Paroisses du "Pays Blanc",  rappelant ainsi par la récurrence de cette couleur que l'importance ici des marais salants et de l'économie du sel.

La bannière brodée par la Maison Le Minor de Pont-L'Abbé est présentée à droite du chœur de la collégiale Saint-Aubin, centre de Guérande intra-muros.

C'est en fait, comme toutes les autres, la réunion de deux bannières qui peuvent être individualisées et qui, réunies, forment un décor sur les deux faces, au recto et au verso.

 

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1°) La bannière principale : NOTRE-DAME-LA BLANCHE.

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Broderie sur velours rouge ponceau. Goussets marqués d'une hermine blanche.

Le dessin montre la Vierge à l'Enfant entourée d'étoiles, et les églises de la paroisse, avec les inscriptions NOTRE-DAME-LA BLANCHE et GUERANDE.

La Vierge est nimbée, voilée, et couronnée d'étoiles formant diadème. Son manteau et sa robe sont stylisés et se transforment en un paysage de la Presqu'île, avec son ciel traversé de nuées d'oiseaux, et des motifs en cœur où on peut imaginer des coquillages ou des fleurs.

Très habilement, l'artiste a su nous laisser imaginer, sans l'affirmer clairement, que Marie porte la coiffure et le costume de cérémonie des épouses des paludiers de Guérande, avec leur coiffe en tulle sur des cheveux tirés en arrière, la collerette tuyautée, la robe en drap violet aux reflets de soie.

https://www.bro-gwenrann.org/bgr-les-costumes

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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2°) La bannière des saints Clair, Aubin et Marie-Madeleine.

Elle honore ici les saints titulaires des trois église de Saint-Clair de Saillé, La Madeleine et de la collégiale Saint-Aubin.

L'église néogothique  Saint-Clair de Saillé se trouve environnée par  les marais salants au sud de la cité de Guérande. Elle succéda à une chapelle de frairie où avait été célébré le mariage du duc Jean IV avec Jeanne de Navarre en 1386.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Clair_de_Saill%C3%A9

L'église de La Madeleine a été créée en 1850 dans un style néogothique. C'est sans doute elle qui est figurée en bas de la bannière principale.  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_la_Madeleine_de_Gu%C3%A9rande

Enfin, la collégiale Saint-Aubin n'était pas destinée initialement aux paroissiens, mais aux 14 chanoines et aux enfants de la psalette (école de chant), est au centre le la cité médiévale. Elle a possédé et possède à nouveau les reliques de saint Aubin, évêque d'Angers au VIe siècle .

Là encore, le milieu naturel environnant a été rappelé, avec un héron cendré, des roseaux, des vaguelettes et des coquilles, et bien-sûr les étendues blanches des marais, leurs cristaux et leurs mulons.

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Enfin, les signatures de Dominique PASSAT (auteur du carton), de Jean-Michel PÉRENNEC (brodeur) et de Gildas LE MINOR (alors encore gérant de l'entreprise). 

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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Le bolduc.

On désigne ainsi l'acte d'authenticité conférant à la bannière le statut d'œuvre d'art. Il est cousu entre les deux parties de la bannière.

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"Cette bannière dédiée à la paroisse Notre-Dame-la-Blanche de Guérande a été entièrement brodée à la main par les ateliers Le Minor à Pont-L'Abbé par Jean-Michel Pérennec d'après un dessin de Dominique Passat. Cette bannière a été réalisée à l'initiative du Père Yvon Barraud curé de la paroisse en août 2016 et accueillie par l'actuel curé Père Pierrick Feildel. Janvier 2017"

Signature par la SARL Le Minor et par Dominique Passat.

Dominique Passat a déjà conçu le carton de la bannière de Sainte-Anne-la-Palud, et celle de Plougastel-Daoulas (encore en projet).

Jean-Michel Pérennec est le brodeur de la Maison Le Minor.

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Published by jean-yves cordier - dans Bannières.
17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 14:54

La chapelle de la Trinité (An Dreïnded) de Lanridec en Pleyben.

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Voir aussi sur Pleyben :

L'église

Les chapelles :

 

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PRÉSENTATION.

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Lanridec ou Lanrideg  se trouve à 5,6 km au nord du bourg de Pleyben, à égale distance de celui-ci avec ceux de Braspart et de Lopérec. La chapelle occupe une situation élevée, à 124 m d'altitude, sur une ligne de crête entre deux ruisseaux descendant se jeter dans la Douffine 50 m  plus bas.

À une centaine de mètres au nord, la carte IGN indique les lieux-dits Pennod (un promontoire surplombant à 113 m. la  Douffine), et Meilh Pennod (le moulin en contrebas), tandis que Nevez Pennod se trouve légèrement plus à l'ouest, et que, sur la route de Lopérec, Croaz Pennod indique au sud l'embranchement vers la chapelle : ces toponymes deviennent, sur la carte d'Etat-Major 1822-1866, Pennaut, Moulin de Pannault et Penahout, ou Pennant sur la carte de Cassini. On retrouve ce toponyme Pennod/Pennault à Lothey au dessus de l'Aulne. Il signifie "le sommet de la falaise", le suffixe gaulois -enn (ennus, enna) ici associé au suffixe oronymique -aod "falaise" se retrouvant  souvent pour désigner des hauteurs (Jacques Lacroix 2004).  Il est relié au radical celtique et breton -penn "tête, extrémité, qu' on le trouve tout autour du site de Pennod sous les formes Pennfeunteun, Penhoaden, Penn ar c'hoad, Penn an Neac'h, Pennawern indiquant que c'est tout le massif dominant au nord de la paroisse de Pleyben la boucle de la Douffine qui constitue une pointe en cul de sac à l'ouest de la route Pleyben-Braspart. En 1822-1866, un pont du Dour Du permet le passage de la route Lopérec-Pleyben, et la carte indique au nord le pont de Ruis.

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En effet, la chapelle a été probablement construite au XVIe siècle pour les seigneurs de Pennault (dont on trouve les armoiries sur le chevet au dessus de la maîtresse-vitre, et sur la tour), puisque d'après Pérénnès, Pierre de Coatrediez, sieur de Pennault en revendiquait le patronage dans un aveu de 1603 conservé aux Archives Départementales. En 1654, selon les archives paroissiales, il y célébrait un mariage. 

La tour et et la chambre de cloches datent du 17e siècle. La chapelle a été restaurée en 1675 (date portée sur le linteau d´une porte bouchée au niveau du chevet), puis en 1726 (date portée sur le clocheton ainsi que l´inscription « CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQUE LAN 1726 »), et enfin en 1881 (intervention globale). La sacristie a été ajoutée au 19e siècle.

Le plan est en croix latine ; des  contreforts sont présents aux angles nord-ouest et sud-ouest ainsi que sur le mur sud de la nef. Le pignon ouest est appareillé en pierre de taille de granite surmonté d´une tour à une chambre de cloches.

Le toponyme An Dreïnded est la forme bretonne de La Trinité. Je n'ai pu établir si le toponyme Lanridec, par ailleurs non attesté, est une forme contractée d'An Dreïndec.

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La nef, le bras sud du transept, vue du sud-ouest.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le pignon ouest, la nef, le bras sud du transept, vue du sud-ouest.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le chevet et les deux bras du transept, vue de l'est.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Situation parmi les autres chapelle de Pleyben:

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le chevet, vue de l'accès principal à la chapelle.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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LES ARMOIRIES.

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Ces armes se retrouvent  sur le mur du chevet (sous un larmier).

"Un autre Alain de Tyvarlen, petit-fils probablement du précédent, épousa Sybille de Kersaeou.Il fut père d'Alain de Tyyarlen qui décéda en 1384 et laissa de son mariage avec Plézou de Pennault ( Fille et héritière de Guillaume, seigneur de Pennaut (en Pleyben) et de Hazevis de Meylar, elle mourut en 1421, âgée de 70 ans, au château de Rosmadec et fut inhumée dans l'église dès Cordeliers, sous l'habit des frères. (Bibl. Nat. F. ms; 22.351), un fils de même nom, mort sans postérité en 1404, et deux filles dont la cadette, Margilie, fut mariée au seigneur de Coetrédrez ( Margilie de Tyvarlen eut en partage la seigneurie de Pennaut pour laquelle son fils Yvon de Coëtredrez rendit aveu au duc, en 1454)" (Conen de Saint-Luc, Notice de Landudec, Bull. SAF 1917)

1°) Jean de Coétredrez (1352-1392) fut le  père de Roland de Coetredrez qui épousa/ Marguerite de Tyvarlen :

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=roland&n=de+coetredrez

https://www.myheritage.fr/person-5078508_151331621_151331621/jean-de-coetredrez

https://www.myheritage.fr/person-5078505_151331621_151331621/marguerite-de-tyvarlen-de-coetredrez

Les armes pleines de Coetredrez sont un écartelé de gueules à la fasce d'argent et de gueules au lion d'argent. Elles se voyaient en l'église de Trédrez.

http://www.infobretagne.com/tredrez-eglise-preeminences.htm

Elles sont associées ici dans l'écusson de droite à d'autres armes en alliance, qu'il m'est difficile de lire.

2°) Yves de Coetredrez (1417) fils des précédents épousa Jeanne de Poulmic dont les armoiries figuraient sur la maîtresse-vitre.

3°) Yves de Coétredrez vers 1495-1546,  leur fils épousa Marie Le Moine (d'argent à trois coquilles de gueules)

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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On  retrouve aussi l'écu de gauche  sur le clocheton, où la pierre a été placée à l'envers, sommet vers le bas (peut-être par négligence récente) . Les armoiries de Coetredrez sont associées, au quatrième quartier, à celles à trois poissons qui se retrouvaient soit sur le vitrail, soit sur le bénitier. Pérénnès les qualifie de saumons.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Pérénnès et Couffon  les signalent aussi  sur la maîtresse vitre (sur le remplage selon Couffon) :

Sur la maîtresse-vitre, Pérénnès décrit : 

La maîtresse vitre a des armoiries : un écusson parti au 1er de trois saumons, au 2 d'un léopard, aux 3 et 4 des mêmes à l'inverse. — Un autre écusson divisé verticalement en deux parties : celle de gauche subdivisée en deux horizontalement. La partie de droite représente un damier de trois carrés sur chaque rang, verre blanc alternant avec verre rouge. Le haut de Ia partie de gauche est formé de trois bandes horizontales, une blanche entre deux rouges ; le bas renferme un léopard. Le premier écusson est reproduit à l'extérieur à la base du clocher, au-dessus du porche et se retrouve également au fronton de l'abside, accosté du second écusson. Ce sont les armoiries du sieur de Pennaut.

Le "léopard" doit être le lion d'argent des Coetredrez. On reconnaît dans le damier blanc et rouge les armes des Poulmic, une alliance également présente à Trédrez :

http://www.infobretagne.com/tredrez-eglise-preeminences.htm

 

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=yves&n=de+coetredrez

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Enfin, on voit deux poissons sur les pans du bénitier de la porte sud.  Selon Pérénnès, ces deux saumons se voyaient aussi sur le chapiteau d'une croix, brisée par la tempête en 1892. Rien ne plaide pour leur appartenance à l'héraldique.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La date de 1675 à l'abside du chevet.

Si nul renseignement n'existe sur la fondation de la chapelle, et si, nous l'avons vu Pierre de Coetredrez , seigneur de Pennaut, réclamait son patronage avant de célébrer un mariage en 1654, les dates inscrites à l'extérieur et à l'intérieur témoignent d'une période d'activité entre 1664 et 1675 :  A l'intérieur : 1664, sur l'armoire de la sacristie ; 1666, sur un ancien confessionnal.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L´inscription « CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQUE LAN 1726 » relevée par Couffon.

Le texte s'inscrit en réserve, en lettres romaines majuscules, sur deux lignes séparées par une réglure. Elle occupe l'angle de la face sud de base de la tour du clocher, sous la chambre des cloches.  Je lis plutôt, avec ces variantes de graphie qui donnent à ces inscriptions lapidaires toute leur saveur, :

CRISTOPHE LE BRIS

FRABRIQVE LAN

La date (qui devait être portée de l'autre coté de l'angle) n'était déjà pas retrouvée par Pérénnès, mais ce dernier a retrouvé dans les archives l'année à laquelle Christophe Le Bris était fabricien : l'année 1726.

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La chapelle fut restaurée en 1727 : un pavé y fut placé : le montant des travaux fut de 319 livres 10 sols. En 1737, le peintre-doreur Meziven-Grall, de Landerneau, reçoit 200 livres pour travaux de peinture et d'embellissement. Les offrandes annuelles montaient à près de 300 livres, et ne différaient pas de celles des autres chapelles.

 

Vendue nationalement au moment de la Révolution au sieur Yves Lanniel, fils, du bourg de Pleyben le 25 Thermidor an IV, elle fut cédée avec cimetière et placitre et dépendances, Ie 30 Fructidor an VI (16 Septembre 1798) à Pierre Cozic, du manoir de Pennaut  [celui des anciens seigneurs de lieu] pour 120 francs. Ce dernier, à son tour, la céda au fabrique de l'église paroissiale. La Trinité avait son chapelain ou matinalier qui recevait 24 livres par an pour son office. La chapelle sert, à son tour, de chapelle de secours, pour Ies messes du dimanche. Le pardon s'y célèbre le dimanche même de la Trinité. (Pérénnès, 1938)

Yves Lanniel :   https://gw.geneanet.org/nlegrand?lang=fr&n=lanniel&oc=0&p=yves

Un acte désigne Pierre COZIC comme maître d'hôtel propriétaire du manoir de Pennaut. Il a épousé en 1774 à Brest Marie Jeanne Grall, puis en 1791 Jeanne Marie Le Gorrec, avant de décédé en 1816.

https://gw.geneanet.org/jangirault?n=cozic&oc=2&p=pierre

La chapelle fut entièrement réparée en 1881 : on y dépensa 3.559 fr. 65.

L'édifice, comme toutes les chapelles communales de Pleyben, a été restauré en 1993 grâce au don de Madame Le Douzen - les vitraux ont été réalisés par Alain Ronan de l'atelier C. Robert.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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LE CALVAIRE DU PLACÎTRE : SA PIETÀ À L'ANGE DE TENDRESSE.

 

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C'est à mes yeux le plus bel ornement de cette chapelle, placé en son sud devant la porte principale. 

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Sur un emmarchement à trois degrés en moellon de schiste et de grès arkosique, et un socle carré chanfreiné s'élève un  fût rond à écots en granite avec chapiteau, croix à branches arrondies et Christ en croix en kersantite de la fin du 19e ou au début du 20e siècle.

Mais on remarque surtout la Pietà en kersanton, datée du XVI ou XVIIe siècle, la tête de l'ange ayant été très récemment refaite par un artiste local.

Cette Vierge de Pitié assise est légèrement penchée et le visage tournée vers son Fils. Sa tête est couverte par son manteau formant voile, manteau dont le pan gauche s'écarte pour laisser passer le bras. 

Le Fils repose sur les deux genoux de sa Mère, le genou droit étant plus haut ; son visage barbu est tourné vers elle. Le corps et la tête  forment une ligne horizontale qui se brise perpendiculairement aux genoux ; les pieds sont croisés. Le bras droit tombe verticalement, exposant la large paume marquée du clou de la Crucifixion, tandis que le bras gauche, soutenu par la main de la Vierge, est parallèle au corps.

À gauche des deux jambes de la Vierge et de ses chaussures à bouts ronds est figuré le montant du fauteuil, et, en bas, ce qui ressemble parfaitement au flacon d'onguent de Marie-Madeleine, bien qu'elle soit absente ici.

L'élément le plus remarquable est l'ange, ailé, placé à la tête du Christ, qu'il soutient. Son visage très joufflu et ses cheveux bouclés en triangle ne témoignent pas du style de l'artiste d'origine, et ont peut-être été inspirés au sculpteur du XXIe siècle par les œuvres de Roland Doré.

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Cet ange entourant la Vierge de Pitié trouve son origine dans les quatorze pietà du Maître du calvaire de Tronoën (Saint-Jean-Trolimon, en Cornouaille) vers 1470. Sur ce calvaire, deux anges aptères soulèvent le voile de Marie dans un geste de tendresse qui a conduit Emmanuelle Le Seac'h à les qualifier d'anges de douceur. Le Christ est très semblable à celui de Lanridec, mais ces 14 pietà du XVe siècle diffèrent de celle-ci car elles sont en granite, que les plis du manteau entre les genoux forment une série de V, ou encore que l'ange tient le voile maternel.

Sept autres Pietà également recensées par Le Seac'h  reprennent ce motif des anges autour de la Vierge et du Fils, cette fois-ci au XVIe siècle. Cinq se trouvent en Finistère, et j'ai décrit dans ce blog celle de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou (en calcaire polychrome), ou celle de l'église Saint-Sauveur du Faou (à 3 anges et en granite polychrome). Aucune des sept  n'est en kersanton.

 

L'inventaire de ces anges apportant leur aide et leur tendresse à la scène de la Vierge de Pitié n'est pas clos ; on peut citer ainsi le calvaire de Plovan, non loin de Saint-Jean-Trolimon. (Atlas Plovan 2449), et sa pietà de kersanton.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'INTÉRIEUR.

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Dans cet édifice de plan en croix latine, le vaisseau unique est éclairé au sud par une porte en plein cintre et une fenêtre. Deux portes en plein cintre, de part et d´autre du chevet, ont été bouchées (fonction initiale indéterminée). Les baies du chevet et des bras de transept en arc brisé comportent des remplois de réseaux du XVIe siècle. Le lambris de couvrement est peint en bleu, tandis que le sol est couvert de dalles de schiste.

 

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L'édifice possède un mobilier religieux ancien important dont une statue de saint Michel, un groupe de la Trinité en kersantite, et une armoire de sacristie datée 1664 .

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Vierge à l'Enfant.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Sainte Catherine d'Alexandrie tenant sa roue et la palme du martyre.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Charles Borromée, évêque de Milan.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Trinité souffrante. Deux blocs de kersanton polychrome.

C'est une œuvre qui retient l'attention, notamment parce que son style rappelle les statues des évangélistes des autres chapelle de Pleyben : saint Marc et son lion à Saint-Laurent, saint  Matthieu et son ange.

La colombe de l'Esprit Saint a disparu. Le Père vêtu comme un pape, tient son Fils crucifié.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Michel archange terrassant le dragon.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La cloche.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Tentative de déchiffrage :

 

MARIE JACQUELINE DE LA

BENITE LE 15 JUIN 1946

PARRAIN JACQUES RANNOU

DE PENNAVERN SAINT SULIAU

MARRAINE MARIE ANNE DREAU

DE PENNARVERN

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LOUIS BOLLEE ET SES FILS FONDEURS A ORLEANS

 

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper. p. 185

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

" CHAPELLE DE LA TRINITE Edifice en forme de croix latine. Dans un aveu de 1603, le seigneur de Panaot ou Pennault en revendique le patronage. L'édifice actuel a été restauré au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle : la fenêtre flamboyante de l'aile nord paraît un remploi. On lit sur le mur du chevet la date de 1675 et sur le clocheton : "CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQVE LAN (1726?)." Ce clocheton amorti par un dôme est timbré des armes des Pennault. Ces armes se retrouvent aussi sur le mur du chevet (sous un larmier), sur le remplage de la maîtresse vitre et sur le bénitier encastré de la porte sud.

L'édifice a gardé des traces de restauration : les deux colonnes à tailloir aux deux angles du choeur ne portent plus rien ; deux fenêtres ont été murées dans les pans nord et sud du choeur ; sur le pan nord se lit la date de 1675. La longère sud a été étayée par des contreforts ; sur l'un d'eux, date de 1820.

L'inscription "ASSELIN 1882", lisible sur le lambris de la nef, rappelle une restauration de la chapelle.

 

Mobilier : Le maître-autel ... quatre colonnes est de la fin du XIXe siècle, mais les deux niches à colonnes corinthiennes et pots à feu qui encadrent la fenêtre d'axe sont anciennes. Armoire de sacristie portant la date de 1664, et le confessionnal actuel ne porte aucune date ; celle de 1666 concerne un confessionnal aujourd’hui disparu. La balustrade porte l'inscription : "L. 1651. P. Y."

A la croisée du transept, poinçon de charpente qui rappelle celui de la chapelle Saint-Laurent.

Statues - en pierre : sainte Trinité, le Père présentant son Fils en croix ;

- en bois polychrome : autre groupe de la Trinité, Vierge à l'Enfant, sainte Catherine, la roue à la main gauche, saint Charles Borromée, sainte Anne seule, saint Michel terrassant le dragon, quatre blochets. * Sur le placitre, croix mutilée par la tempête de 1892 : l'ancien fût écoté de granit porte depuis un Crucifix en kersanton ; l'ange qui soutient la tête du Christ dans le groupe de la Pietà est mutilé. "

— INVENTAIRE GENERAL

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-la-trinite/a234e4df-c8c7-45f8-a769-1274d59e0d73

 

 

—PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Pleyben
1 août 2019 4 01 /08 /août /2019 13:52
Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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CHAPELLE DE GUENILY Dédiée à Notre Dame de Vrai Secours.

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"L'édifice actuel, en forme de croix latine avec chevet à pans coupés, a été reconstruit en 1689 (date inscrite sur le chevet). Vendu comme bien national le 25 thermidor An IV, il fut racheté par un groupe d'habitants le 28 avril 1804 et donné par eux à la paroisse. Dans la longère sud de la nef, l'on a conservé d'un précédent édifice un fenestrage flamboyant ; le pignon ouest est surmonté d'un petit clocheton gothique à une chambre et sans galerie, refait au XIXe siècle." (Couffon)

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"Cette chapelle Notre-Dame de Guenily (ou Guennili), dite jadis Guern-ilis Penity ou Ilis-ar-Vern, sous le vocable de Notre-Dame de Vrai-Secours, est située au bord de l’ancienne route de Châteaulin à Pleyben, à cinq kilomètres du bourg, en l’ancien fief de Treffzéguidy.

Rien de précis sur la fondation de cet édifice : d’après une tradition, elle serait due à un voeu fait par l’un des seigneurs du château voisin de Trézéguidy durant sa captivité pendant les Croisades ! On croit généralement aussi qu’il y a eu, à l’origine, à Guernilis, un prieuré : le village proche de la chapelle, appelé le Moustoir (moustier, de monasterium), où encore jadis le manoir du Guern, indiquerait le lieu de résidence des religieux desservant ce prieuré. Ce village aurait donné son nom à la chapelle : Guern-ilis, Ilis-ar-Vern.

La date la plus ancienne concernant la chapelle nous est fournie par un ancien soubassement de calvaire gisant dans l'enclos. Cette date est : 1577, surmontée d’une autre : 1821, rappelant apparemment une restauration du calvaire.

Les registres paroissiaux, à la date du 25 Janvier 1655, font mention d’une célébration de mariage en la chapelle, après licence obtenue de l’officialité de Cornouaille.

L’édifice, menaçant ruine, fut rebâti en 1689, comme l’indique la date inscrite au pignon de l’abside.

Le seigneur baron de Tréziguidy (ou Trézéguidy), comme premier prééminencier de la chapelle, fit les avances d’argent nécessaires à la reconstruction, que lui soldèrent, dans la suite, les fabriciens de la chapelle.

En 1691 et en 1699, des, travaux de lambrissage et d’embellissement y furent exécutés par Jean le Séven et Jean Cévaër, artisans de Pleyben, qui sculptèrent les autels.

Jadis on y célébrait plusieurs pardons par an : le 19 Mars, fête de saint Joseph, le 1er Mai, fête des saints apôtres Jacques et Philippe, le 25 Août, fête de saint Barthélémy, et aux jours de fête de Notre-Dame, spécialement le 25 Mars.

La messe des jours de pardon était tarifiée 5 sols pour la messe basse ou matinale, 10 sols pour la messe chantée.

Des nombreux pardons qui se célébraient autrefois à Guennili, deux se maintinrent après la Révolution : celui du premier dimanche de Mai, et celui du 8 Septembre. Ce dernier a été supprimé vers 1842.

La chapelle de Notre-Dame de Guennili fut vendue comme bien national, le 25 Thermidor an IV, à Guillaume Moulin, cultivateur de Kergogan, qui la revendit le 28 Floréal an XII (28 Avril 1804), à Allain Hascoët de Kerdreux, François le Léon, de Moguen et autres, contre la somme de 60 francs, montant des francs l’achat avancés par lui, ce pour en empêcher la profanation. Les nouveaux acquéreurs remirent la chapelle et ses dépendances à la commune, qui les restitua à l'Église.

Notre-Dame de Guennili était desservie les jours de dimanche et fêtes par un prêtre, chapelain ou auxiliaire, rétribué pour ce service, et résidant d’ordinaire dans le voisinage même de la chapelle." (H. Pérennès)

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les trois autels, timbrés à leur sommet des armes de Paul de Kerlec'h et de Catherine-Françoise Fouquet, Seigneur et Dame de Trézéguidy, furent exécutés en 1698 par Jean Cévaër, sculpteur, et Jean Le Séven, menuisier.

Le retable du maître-autel a été restauré en 2002.

 

Les armes de Trézéguidy se voient dans l'une des fenêtres en alliance avec celles de Montdragon, rappelant l'alliance de Troïlus de Montdragon et de Françoise de la Palue, vers 1520.

Voir le gisant de Troïlus de Montdragon :

http://www.lavieb-aile.com/2017/08/le-gisant-de-troilus-de-mondragon-au-musee-departemental-breton-de-quimper.html

Statues en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Guenily, dans le retable à quatre pilastres cannelés du maître-autel .

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Paul de Kerlec'h.

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Selon La Garancière, "La famille de Kerlec'h est d'antiquité chevaleresque, issue en juveigneurie de la maison du Chastel, originaire de la paroisse de Ploudalmézeau, la famille de Kerlec'h fut l'une des plus illustres du pays de Léon. Lors de la réformation de 1671 elle fut reconnue noble et d'ancienne extraction chevaleresque, avec onze générations. Vivaient au milieu du XVIIème siècle : Messire René de Kerlec'h, chevalier seigneur de Tressiguidy, marié à demoiselle Françoise Hay de Coëtlan ; — Paul, son fils, marié : 1° à Vincente de Kerguézay, et 2° à [Catherine] Fouquet ; — Messire François de Kerlec'h, seigneur du Plessix, frère de René. — Messire Alain de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à demoiselle Renée de Lannion, dont : Pierre-Claude de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à Louise de Kersulguen, et Renée de Kerlec'h qui fut mariée à Claude du Perrier, seigneur du Menez ; etc..

Cette famille est éteinte dans toutes ses branches.

Armes anciennes : D'azur à dix sonnettes d'argent, 4. 3. 2. 1. Armes modernes : Du CHASTEL. (Fascé d'or et de gueules de six pièces) surmonté d'un lambel d'azur."

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Mais les armoiries représentées ici ne comportent pas des fasces, mais des burelles, et elles sont dépourvues du lambel.

Paul de Kerlech naît le 9 avril 1637 et est décédé après le 20 mai 1669 . Il est le fils de René de Kerlech †1665/1669 , baron de Trésiguidy, seigneur du Plessix et de Françoise Hay de Coetlay . Il est le jumeau de Magdalaine (qui épouse en 1663 Morice de Kermoesan). 

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Paul de Kerlec'h , baron de Trezeguidy, épousa Vincente de Kerguezay  puis Catherine-Françoise Fouquet de La Bouchefolière, née le 21 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, baptisée le 30 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, décédée à Pleyben en 1726 à l'âge de 58 ans , fille de François Fouquet, seigneur de La Bouchefolière ca 1632-1679 et de Françoise Oriot, dame de Kergoët †1668, veuve de Paul de Kerlec'h et remariée le 1er mars 1706 avec Maurice-Joseph Avril, sieur de La Chauvière 1678-1748 (sans postérité) . http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=10295 

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La tradition orale le dit présent à la noyade accidentelle sur l'Aulne, au moulin de Tréziguidy, en 1693, de 61   victimes. Ce drame est rappelé dans le vitrail réalisé en 1993 par Jean-Pierre Le Bihan de Quimper.

"Désireux de rentrer chez eux, après les processions religieuses ayant eu lieu dans la journée à Lothey, des centaines de paroissiens empruntent chaque année une embarcation depuis le vieux bourg de Lothey pour rejoindre Trésiguidy (et les installations du moulin facilitant l'embarquement), plutôt que d'emprunter le chemin plus long et abrupt menant au plateau de Pleyben.  Mais en ce soir du 26 juillet 1693, l’embarcation est déséquilibrée et elle coule dans l'Aulne, et avec elle 61 paroissiens de Pleyben et 16 paroissiens de Saint Ségal et Lopérec soit 80 passagers - environ - dont des familles entières."

 

 

http://traezhhatevenn.blogspot.com/2017/07/1693-naufrage-sur-laulne-tresiguidy.html



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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LA STATUAIRE.

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"Les statues en vénération à Guennili sont celles de Notre-Dame de Vrai-Secours, dominant le maître-autel, de saint Joseph, de saint Barthélemy, travesti en saint Antoine !, de saint Paul, de saint Philibert ! (jadis saint Philippe), de sainte Catherine d'Alexandrie, de saint Nicodème, de saint Eloi." (Pérénnès)

On remarque une coïncidence troublante :  les statues de Notre-Dame-de Vrai-Secours, de saint Nicodème  et de saint Éloi se retrouvent aussi à la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Et, dans les deux cas, on y garde le souvenir de  dons de produits agricoles ; mais à la différence de Saint-Nicodème, ceux-ci proviennent ici moins de l'élevage de vaches et de chevaux (avec le crin et le beurre) que des cultures de céréales et de légumes.

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-ix-le-retable-de-saint-eloi-et-sa-statue-dans-la-chapelle-saint-nicodeme.html

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-x.le-retable-de-saint-isidore-et-sa-statue-dans-le-transept-nord-de-la-chapelle-saint-nicodeme.html

"Les offrandes des fidèles étaient de diverses natures : les unes, constituées en espèces, provenaient surtout des « testaments » ou legs volontaires, dont on compte 47 en 1694. On relève parmi les autres oblations celles de chemises, légumes, habits, bride de cheval, lattes et tuiles, puis de pierres forinales (à four), de la valeur de 12 livres deux sols.

Il y avait aussi la « renderie » ou quête de fil, lin et chanvre, dont le revenu était variable suivant les époques, de 10 à 27 livres par an. Les collecteurs du fil recevaient, en 1688, 24 sols, en dédommagement « d’avoir amassé le dict fil », à travers les villages de la trêve.

Les revenus de la chapelle étaient importants : en 1689, de 490 livres, en 1782, de 917 livres, 10 sols, 4 deniers. En 1734, le Pape Clément XII accordait à la chapelle le bénéfice d’une indulgence plénière, par bref du 18 Août, conservé aux archives paroissiales." (Pérénnès)

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Nicodème, habillé en notable Juif, tient la couronne d'épines.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Éloi.

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Vêtu du tablier de maréchal-ferrand, il tient dans la main gauche la patte de cheval qu'il doit ferrer.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Paul.

"Les statues  de saint Paul et de sainte Catherine, surmontant les autels latéraux, y ont été placées par les seigneurs de Trézéguidy, Paul de Kerlec'h et Catherine-Françoise Fouquet, en l'honneur de leurs patrons respectifs. Les armoiries de ces donateurs sont reproduites au sommet des trois autels de la chapelle.".(Pérénnès)

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Philibert.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La cloche MARIE JEANNE JOSEPHINE  a été fondue à Quimper

On y lit le nom de LEVAREC DU MENONT.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Pleyben
31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 14:23
La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. L'édifice (XVIe, 1662, 1731, 1776, 1808,...)

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SITUATION. LECTURE DU PAYSAGE.

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La chapelle de Saint-Laurent,  en forme de croix avec un petit clocheton mur, est située à 1,500 mètres au Nord-Ouest du bourg de Pleyben , à une altitude de 85m. La fontaine alimente un ruisseau formant la rivière du Vernic, affluent de l'Aulne qui s'écoule du nord-est vers le sud-ouest. 

On retrouve donc une situation fréquente, où le sanctuaire domine à près de 100 mètres d'altitude un cours d'eau boisé (Saint-Côme et Saint-Jean à Saint-Nic, Saint-Dispar à Dinéault,  le bourg ou la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, la chapelle Saint-Nicodème à Ploéven, etc...) qui se jette vers l'Aulne ou vers la mer. Il succède souvent à un premier sanctuaire, voire à un ermitage, dont les traces sont suspectées plutôt que patentes.

http://www.sage-aulne.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=4&Itemid=143

Ces vallons souvent émaillés de moulins servaient de voies de communications, et la route actuelle qui relie la chapelle avec Pleyben  suit le tracé du ruisseau.

La situation dominante du lieu est marquée par le toponyme du lieu bâti le plus proche, celui de Rozalghen (2019) dont les cartes donnent les variantes  Rosalaguer (1820-1866), Rosalguen ?? (Cassini, v. 1770), Rosaleguen (1950), puisque la racine roz ou ros signifie colline  (vieux-breton "tertre, hauteur"). C'est le cas de Rozarnou à Dinéault pour la chapelle Saint-Dispar.

"Le mot roz, signifiant montagne à pente généralement uniforme, sert à désigner Roz du (Botmeur), Roz ar yar (Plounéour), Roz an eol (La Feuillée), Roz ampaou (Brasparts). Les collines granitiques appelées roz forment une sorte de gradin entre les sommets et les bas-fonds marécageux. Ces roz étaient, à cause de la pente moins forte, les seules terres que l'homme pût cultiver au centre de l'Arrée. Ainsi depuis Botcador (en Botmeur) jusqu'à Tréludon s'étire une traînée de villages entourés d'un peu de verdure et de maigres champs. Par ex. le village de Kerbruc est abrité par trois roz : roz du, roz uihan et roz vras. Menez, c'est-à-dire la montagne au sommet arrondi, est moins fréquent : Les Menez et Menez quilliou en Plounéour. Reun est employé quand on considère la pente moyenne régulièrement inclinée : Le Reuniou (Berrien). "

Annik Toberne, La toponymie forestière des Monts d'Arrée , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1954  61-2  pp. 407-415 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1954_num_61_2_1970

 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-3.983676&y=48.228033&z=14&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

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PRÉSENTATION.

Notice en ligne par l'enquête de l'Inventaire Général.

 

Édifice de plan en croix latine, avec bras de transept très allongés et chevet peu saillant. Chevet et bras nord étayés par d´imposants contreforts. Nef éclairée au nord par une seule ouverture en arc brisé. Bras de transept accessibles par des portes (en arc brisé au sud, plein cintre mouluré au nord) et éclairés par des fenêtres (deux au sud, une au nord) en arc brisé à réseau flamboyant. Maîtresse-vitre en arc brisé à réseau flamboyant. Porte de la sacristie dans-oeuvre en arc brisé. Sol couvert de dalles de schiste. Sablières sculptées (sauf dans la nef). Charpente à arbalétriers courbes et entraits retroussés à engoulants, clés pendantes sculptées (fleurons, têtes d´angelots). Blochets figurant des anges portant les instruments de la Passion à la croisée du transept.

Fontaine bâtie dans les années 1640 (date en partie illisible), remontée,  couverte d´une voûte en plein cintre abritant une statue moderne..

granite , schiste , grès pierre de taille , moellon 

L´édifice, comme toutes les chapelles communales, a bénéficié du don de Madame Le Douzen pour sa restauration (mobilier compris) en 1992. Vitraux réalisés en 1992 par M. Le Bihan de Quimper. Mobilier de grande qualité et d´intérêt patrimonial.

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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I. L'HISTOIRE : LES INSCRIPTIONS.

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1°) La bulle d'indulgence de 1500 : une première restauration d'un édifice plus ancien.

On ne connaît rien de la fondation de la chapelle, mais elle doit remonter au-delà du XVIème siècle, puisqu’en l'an 1500, il était question de faire d’importantes réparation, comme en fait foi une bulle d’indulgences découverte aux Archives départementales et signée de 22 cardinaux, diacres et évêques.

Dans cette bulle, la chapelle est dite de Saint-Tugdual : on y signale les fêtes de Saint Marc, évangéliste, de Saint Tugdual, de Saint Laurent, de Saint Roch, comme y étant célébrées. La bulle est obtenue par Noble Fiacre Leinloët, clerc du diocèse de Quimper, en faveur des restaurations à effectuer à la dite chapelle.

Elle conserve de cette époque  le plan en croix  ainsi que plusieurs éléments (niche crédence nord, portes nord, sud et est, porte de la sacristie).

 

2°) Deuxième  mention en 1652, registre paroissial.

On relève aux registres paroissiaux de l'an 1652 qu’on trouva sur l’autel de la chapelle « ung enffant emmailloté dans des drapeaux, dont on ne cognoit ny père ny mère, et qui estoit une fille ».

 

3°)  En 1662, un document d'archive signale une nouvelle restauration : la chapelle est grandement reconstruite.

La bulle de 1500 fut utilisée à nouveau en 1662, lors d’une nouvelle restauration ; elle fut alors retranscrite, et la chapelle y est, cette fois, dite de « Monsieur Saint Laurent ».

Ce sanctuaire a porté les noms de Saint-Pabu ou Tugdual et de Saint-Laurent indifféremment, jusqu’en 1756, où elle s’est appelée définitivement chapelle de Saint-Laurent.

 

Le recteur de Pleyben était alors (de 1662 à 1682) Jean-Baptiste de Kerret, sieur du Carpont.

— Fils de Philippe de Kerret et de dame Julienne de Boisguehenneuc, seigneurs de Quillien, le Birit et autres lieux, Messire Jean-Baptiste de Kerret continua l'oeuvre d'ornementation, et d'embellissement commencée par Messire Coffec.

Il fit construire par les frères Le Déan, de Quimper, en 1666, le magnifique retable à tourelles du maître-autel, fit fondre sur place 4 cloches par Maître Hervé Léonard, fondeur, de Nantes.

En 1679, il passait marché avec le sieur Jégouïc, du Haut-Corlay, pour une grande horloge à placer dans la grande tour. Il eut soin également des âmes qui lui étaient confiées, en leur faisant donner deux missions par le Père Maunoir, en 1665 et 1676.

Il fit reconstruire, en 1662, la chapelle de Saint-Pabu (Saint-Laurent).

Les deux missions du père jésuite Julien Maunoir à Pleyben sont importantes à considérer, pour l'influence qu'il exerça sur la pratique religieuse, et, sans doute, sur les choix iconographiques qui s'ensuivirent. En 1665, il était accompagné de 50 missionnaires. Il mourut en 1683, et parmi les guérisons miraculeuses que G. Le Roux lui attribut après sa mort, il faut citer à Pleyben celle de Jean Pezron, qui avait été 13 ans sans marcher, de Louise Cozan, qui avait perdu la parole,  et surtout celle du recteur René de Kerret (cf. infra), qui " avait été pendant trois ans entiers fort incommodé d'une fluxion à la gorge , sans pouvoir trouver de remède ; il se voua au P. Maunoir ; il commença une neuvaine à son cœur au collège de Quimper , et le troisième jour de la neuvaine il se trouva parfaitement guéri. Il signa sa déposition à Plevin , le 21 de Juin 1685". Ce qui démontre combien le clergé de Pleyben avait été fasciné par le missionnaire. (Source)

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3°) Réfection de la charpente en 1686, Guillaume Coadour étant fabricien.

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La première inscription est celle inscrite sur la sablière (ou corniche) du bras nord du transept. Elle signale la réfection de la belle charpente en carène inversée sous la direction  du  fabricien, Guillaume Coadour  en même temps que les baies est.

On lit, gravé en creux  dans un cartouche  orné de volutes:

GVIL : COADOVR

FABRI : 1686

Soit Guillaume Coadour, fabricien en 1686.

Il s'agit sans doute de Guillaume Coadour, né en 1615, époux de Catherine PAIGE et père le 20 décembre  1642 d'Yvon  et en 1644 de Marie Coadour (Généalogie Michel Charoupis). Les parrain et marraine d'Yvon étaient Yvon LE BORGNE et Margaritte Coadour.

 

Le recteur était alors René de Kerret, frère du recteur précédent, Matthieu de Kerret, et fils d'Alexandre de K. et de Claude Mahaut, seigneur et dame de Chasteaunoir en Braspart.

René de Kerret était né à Pleyben le 10 mars 1657, il fut recteur de Pleyben de 1685 à 1690 avant d'être nommé à Plouarzel. Il commanda à Thomas Dallam de nouvelles orgues pour l'église de Pleyben. 

https://gw.geneanet.org/basset8?lang=fr&n=de+kerret&nz=basset&ocz=0&p=alexandre&pz=veronique+jeanne+camille+agnes&type=fiche

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=en&p=mathieu&n=de+kerret

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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4°) Réfection du pignon ouest en 1731 par I. Favennec.

L'inscription et la date sont portées au dessus de la porte ouest. La même année, le clocheton fut refait, avec obstruction de l´oculus.

L'inscription en lettres capitales romaines est en réserve dans un cartouche carré sur quatre lignes séparées par des réglures

FAITFA.

IREPAR. I .

FAVENN

ECF 1731

Soit FAIT FAIRE PAR I. FAVENNEC F 1731, soit Fait faire par I. Favennec, fabricien en 1731.

On peut suspecter le prénom IAN (Jean). Il appartient à une famille très souvent citée à Pleyben, soit comme fabricien (Nouel Favennec, fabrique de l'église Saint-Germain  en 1725, inscrit son nom sur l'arc de triomphe), soit comme prêtre (Hierosme Le Favennec en 1595, Nouel Favennec  entre 1695 et 1724), soit comme architecte et maçon ( maîtres François et son frère Germain Favennec, architecte et maçon, tous deux de Pleyben en 1718, puis Paul), soit comme habitant.

François Favennec demeure à Lelesguen.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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On comparera cette inscription avec celle conservée sur le linteau à coté  de l'Office du Tourisme de Pleyben, autour d'un calice indiquant que son auteur est un prêtre ( Noël Favennec) :

FAIT : FAIRE : PAR

MIRE : N : FAVENNEC

PTRE : CVRE : LAN 1709.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Inscription de la cloche de 1776.

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La date est signalée par Couffon, je n'ai pu la lire sur mes photos.

J'AI ETE FONDUE A BREST EN [1776]

[YVES CANSOT] CURE ET RECTEUR DE SAINT LAURANT EN PLEYBEN 

/ STE ---EUR MICHEL RANNOU FABRICIEN

Décor : un crucifix.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'inscription au dessus de la maîtresse-vitre : FAIT FAIRE PAR GUILLAUME LE MOULIN 1808 : 

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Vendue pendant la Révolution, la chapelle de Saint-Laurent fut remise à la commune le 21 nivôse an X [janvier 1802], par Françoise le Gall, veuve de Guillaume le Moulin, de Kergogant, qui s’en était rendu acquéreur en secondes mains, le premier acquéreur se nommant Jacques Kergoat, de Botlan. Guillaume le Moulin l’avait achetée à ce dernier dans l’intention d’en empêcher la profanation.

Je n'ai pas photographié cette inscription.

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De 1724 à 1781, la chapelle reçut de fréquentes et coûteuses réparations : en 1861, elle était à peu près écroulée, et on dut la reconstruire en partie pour un devis de 2.500 francs.

Jadis il était de tradition que la procession du Saint-Sacrement se rendît du bourg à la chapelle, le dimanche dans l'octave du Sacre, où avait lieu le pardon de Saint Papu ou Tugdual. Aujourd’hui, seule la procession des Rogations s’y rend.

La chapelle était desservie par un chapelain, qui recevait 18 livres 15 sols par an pour ses fonctions.

Le pardon de Saint-Laurent a lieu le deuxième dimanche d'Août, aux environs de la fête du saint diacre (10 Août).

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LA STATUAIRE.

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On  compte dans la chapelle abrite les statues de Saint-Laurent, la Vierge-Mère, saint Pierre, saint Pabu, saint Cado et saint Suliau, pour la plupart placés autour des trois autels de pierre.

Le maître-autel est accosté de deux niches soit enguirlandées de festons, soit munies de statuettes des apôtres .

 

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La statue de saint Pabu et sa niche : bois polychrome, XVIe siècle.

Saint Pabu, c'est saint Tugdual ou Tuwal, l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne ; il aurait débarqué à Trébabu au VIe siècle avec 72 religieux du Pays de Galles pour évangéliser les Bretons, il aurait fondé son ermitage à Saint-Pabu, etc...

 Saint Pabu est représenté en évêque de Tréguier, dont il fut le premier prélat en 550.

La bordure de sa chape pluviale est ornée des figures en bas-relief de saint Etienne, saint Jean-Baptiste, un saint évêque, et saint Fiacre.

Sa niche comporte les figures en moyen-relief les douze apôtres ; on voit à gauche de bas en haut saint Thomas et son équerre, saint Simon et sa scie, saint Barthélémy et son coutelas, saint Jean et son calice, saint André et sa croix, saint Pierre et sa clef. À droite, saint Jacques et son bâton de foulon, un saint (Thaddée Jude ?) et son bâton, saint Matthieu et sa lance,  saint Philippe et sa croix, saint Jacques le Majeur et son bourdon, et saint Paul avec son épée, en face de saint Pierre.

Au sommet, trois masques à linges et palmettes.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent et sa niche. Bois polychrome, XVIIe.

Il porte la dalmatique de diacre, tient un livre, la palme du martyr et le grill de son supplice.

Niche à guirlandes.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent, son livre, sa palme  et son grill. Bois polychrome, XVIIe.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent et son grill. Bois polychrome.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La Vierge à l'Enfant. Bois polychrome, fin XVe.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Cadou en abbé, XVIIIe (Couffon).

Ce gallois  fonda l'abbaye de Llancarfan (où furent formés saint Brandan et saint Malo) et vint en Bretagne au VIe siècle avant de devenir évêque de Bénévent en Italie, où il fut assassiné par les Barbares.

Selon le BDHA, les statues de Saint Sulliau et de Saint Cadou proviennent de deux chapelles tombées en ruines et dédiées au culte de ces deux saints bretons.

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Suliau, bois polychrome, XVIe-XVIIe siècle.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Un des quatre évangélistes rédigeant son évangile,  sans son symbole. Bois polychrome.

Il s'agit vraisemblablement de saint Marc, dont  la fête  était célébrée ici, comme l'atteste  une bulle de 1500.

 

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'évangéliste Marc et son lion. Kersantite polychrome.

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C'est, avec celle de la Vierge, la statue la plus remarquable. Saint Marc est assis sur un siège dont nous ne voyons que le montant gauche, montant à degrès sur lequel Marc pose le pied gauche.

Il est coiffé d'un bonnet rond singulier, puisqu'il se prolonge devant la poitrine par deux pointes et entoure le cou sous la barbe. Ce bonnet s'intègre à un camail plissé.

Il caresse son lion, qui est dressé sur ses postérieures tandis que les antérieures s'appuient sur le bras du fauteuil, et celui de l'évangéliste. La queue du lion, droite et longue, passe entre l'arrière-train en diagonale sur les pieds de Marc.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Inscription S. MARC PRIE POVR NOVS

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LA CHARPENTE, SES ABOUTS DE POINÇON, SES BLOCHETS ET SES SABLIÈRES.

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Voir sur les sablières bretonnes :

 

— Sur les sablières et sculptures du Maître de Pleyben :

 

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Les sablières du Maître de Saint-Nic (1641-1675:

 

 

 

Pour s'en tenir à Pleyben et aux paroisses voisines, cette charpente datée de 1686 se place un siècle après celle de l'église de Pleyben et de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal, de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom sculptées par les Maître de Pleyben entre 1570 et 1580 environ. Elle est postérieure à celle de l'église de Plomodiern (Brélivet 1564), . Par contre, elle se rapproche des dates de celle de la chapelle Saint-Côme à Saint-Nic, réalisée entre 1641 et 1675, ou de la chapelle Saint-Jean de Saint-Nic, datée de 1653, ou de celle de Trégarvan (1670), dont les sablières sont de la même main .

On  retrouve ici, pour les éléments figurés,  un style altéré mais néanmoins évocateur du sculpteur de ces chapelles, avec  les angelots sculptés de face et les visages bilobés. Mais le décor y est fruste, répétitif. L'admirable travail du charpentier n'est pas, par bonheur, caché par un lambris.

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"A la croisée du transept, beau poinçon de charpente, sculpté et peint (des têtes d'anges sur les côtés, des armoiries à six besants en dessous) et deux blochets sur quatre conservés (anges porteurs de la croix et de la couronne d'épines). Seul le transept a gardé sa charpente ancienne, ses entraits engoulés et ses sablières sculptées ; sur l'une de celles-ci, à gauche du choeur, inscription : "GVIL. COADOVR/ FABRI. 1686". Au chevet, fenêtre flamboyante et, au pignon du transept sud, porte en anse de panier. Charpente en carène renversée avec sablières et anges-blochets." (Couffon)

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La clef pendante de la croisée du transept.

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Quatre anges présentent une couronne contenant, dans deux palmes, un blason à six besants.

Ces armoiries n'ont pas été attribuées. Elles diffèrent de celles de la famille du Bouëtiez de Kerorguen, qui posséda en 1553 la trève de Lannélec en Pleyben. Ils blasonnaient d'azur à deux fasces d'argent accompagnées de six besants d'or.

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Les anges, qui sont coiffés d'un diadème, ont un visage bilobé, en cosse d'arachide.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les blochets de la croisée du transept : deux anges.

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1°) Ange présentant la croix.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Ange présentant un livre.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les sablières et leur décor d'angelots.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La charpente.

On comparera la charpente du transept avec celle de la nef.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

ABGRALL

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

 

 

 


 


 

https://gw.geneanet.org/edouardpareja?lang=en&iz=3&p=gilles&n=coadour

https://gw.geneanet.org/coadour?n=coadour&oc=1&p=yvon

Guillaume Le Moulin (1620-1687), notaire royal

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&n=le+moulin&oc=1&p=guillaume

 

SOURCES ET LIENS.

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PEYRON, Paul, . Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie, 1938

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel),

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-laurent/1e9b5ce0-97b9-4c88-8458-e7734af71ac5

 

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Chapelles bretonnes. Sablières

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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