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14 janvier 2021 4 14 /01 /janvier /2021 21:37

Les termes (cariatides et atlantes) et cartouches du porche sud (granite, 1570-1601) de Bodilis.

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Sur l'église de Bodilis, voir :

 


 

 

 

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Je continue à colliger une documentation iconographique sur les œuvres de la Première et Seconde Renaissance en Bretagne, inspirées l'art à la grotesque, et de l'École de Fontainebleau. Je reprends la description de l'intérieur du porche sud de Bodilis, déjà traité, en me limitant aux 14 Termes, Cariatides et Atlantes et aux cartouches à cuirs découpés et masques qui les séparent. Ce porche est contemporain du château de Kerjean et de sa chapelle, et est peut-être issu du même atelier.

 

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Voir sur l'art  de la Renaissance :

 

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.Voir sur  l'art  de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

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Le porche sud  de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Le porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Le décor intérieur (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Le décor intérieur (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Le décor intérieur (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Le décor intérieur (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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I. LES TERMES, CARIATIDES ET ATLANTES.

 

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Rappel.

On trouve des figures de cariatides et atlantes à la Renaissance dans la traduction de De architectura de Vitruve en 1511, dans celle de Giovanni Battista Caporal publiée à Pérouse en 1536,   sur des stucs de Polidoro Caldara à Rome vers 1525, ou sur des estampes d'après ces stucs au Louvre, sur le frontispice du livre d'architecture de Sebastiano Serlio en 1537 et sur ses cheminées, ou sur les stucs de Rosso Fiorentino dans la Galerie François Ier de Fontainebleau  en 1539 .

Les termes sculptés par Polidoro Caldara ont été relevés par Jacques Prevost vers 1535.

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/jacques-prevost_deux-termes_1535

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/cariatides_dessin-a-la-plume_lavis-brun_encre-brune

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/cariatides_encre-brune_plume-dessin_lavis-brun-d68db076-4747-46a3-b609-268d1768b5a8

Cette École de Fontainebleau est très féconde (estampes d'Antonio Fantuzzi en 1543)  et suscite des recueils de gravure, parfois consacrés exclusivement aux cariatides, termes et atlantes, comme le Recueil de 20 Termes de Jean Mignon (1543-1545) , les planches de 12 modèles de Termes et Caryatides d'Androuet du Cerceau publiées vers 1546-1550, celles de Quinque et viginti exempla arcum du même auteur (1549), sans compter les trouvailles que l'on peut faire dans ses Pièces diverses , ses Vases et coupes et ses Meubles, ou dans ses Compartiments ou dans ses Grands cartouches de Fontainebleau (1542-1545).

Sous cette influence des artistes de Fontainebleau ( Rosso Fiorentino et Le Primatice, Lucca Penni), le Maître de Henri II enlumine vers 1547 le Recueil des rois de France, dont les encadrements associent des cariatides et atlantes, des cartouches à cuirs découpés, et des masques à bandeau noué sur les tempes et guimpes, trois éléments qui se retrouvent à Bodilis. Le même enlumineur participe en 1542-1547, avec le groupe Bellemare, aux Heures dites de Henri II, où se retrouvent les trois mêmes éléments (folio 107v).

 

On connait les 4 cariatides sculptés en 1550 par Jean Goujon pour la galerie des musiciens du Louvre.

Vers 1565, Vredeman de Vries publie à Anvers son Caryatidum, dont le titre précise "Carytidum (vulgus termas vocat), sive Athlantidum multiformium ad quemlibet architecturae ordinem accomodatorum Centuria Primum in usum huius artis candidatorum artificiose excogitata. Veelderley dieverse Termen op de V ordene der Edificien tot behoef  alle  beelt ende steenhouwers, scrinwerkers, glaesscrivers ende alle constelicke hantwerkers  ost alle die de Antieckse Compertementsche Cieraet Beminnen Geinventeert duer Johannes Vreedman Vriese, Gerar de Iode excudebat"  , soit " Cariatides (vulgairement nommées "termes" ou Atlantes de toute variété pour l'architecture. Nombreux Termes selon les cinq ordres de l'architecture pour tous les sculpteurs et tailleurs de pierre, maître-verriers, artisans de cartouches à l'antique". On y trouve, outre les deux exemples du frontispice,  16 planches dont les Termes trouvent quelques correspondances avec ceux de Bodilis.

 

En 1572, Hugues Sambin publie son Oeuvre de la diversité des termes, dans lequel il présente 18 termes en 36 planches  gravées sur bois. Mais on ne trouve là aucun modèle convaincant pour les sculptures de Bodilis.

 

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Note : il existe une difficulté à nommer précisément ces pilastres de Bodilis à sujet anthropomorphe soutenant l'entablement par l'intermédiaire d'une volute (comparable à un chapiteau ionique). J'ai adopté, à tort mais par commodité, le nom général de "terme", alors que je souhaiterai réserver ce nom aux figures en bornes (le dieu romain Terminus étant chargé du respect des limites), et employer le nom "cariatide" pour les femmes-colonnes dont l'anatomie n'est pas hybridée (les figures ne sont pas engainées) et dont les jambes sont intactes et celui d'atlante (ou télamon) pour les hommes-colonnes. Je me suis débrouillé comme j'ai pu.

Je compte 8 figures féminines, et 6 figures masculines. Il y a deux figures à mi-corps sur des piliers ou bornes cannelées, deux figures dont les jambes sont remplacées par des arceaux en X, deux figures implantés sur des pattes et ventre d'oiseaux, et il y a le couple central du coté gauche, le plus spectaculaire, dont le bas du corps forme deux serpents entortillés.

Que l'on adopte la date de 1570 inscrite à l'intérieur du porche, ou celle de 1601 placée au dessus du portail extérieur, ces sculptures sont postérieures à la publication des principaux recueils de planches de Termes et Cariatides et y trouvent leur modèle, de manière plus ou moins précise.

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La pierre.

Bien qu'elle ne semble pas avoir été étudiée et caractérisée par Louis Chauris dans son passionnant travail de géo-archéologie du Patrimoine, il s'agit à l'évidence d'un granite dans lequel se distingue (surtout à partir du 6ème ensemble) l'inclusion de gros cristaux noirs. S'agit-il du "granite à tourmaline de Sainte-Catherine", comme le laisserait penser la carte publiée par Chauris dans son étude lithographique de Lanhouarneau ?

On remarquera, sur le terme n°11, de belles teintes rosées.

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Liste des 12 "termes".

 

 

 

Terme n°1. Femme (?) à jupe feuillagée (acanthe) dont les bras sont remplacés par des volutes et les jambes par des arceaux entrecroisés.

Terme n°2. Homme barbu, bras croisés devant le ventre, pagne feuillagé (acanthe) et pilier cannelé.

Terme n°3. Cariatide soutenant la volute du chapiteau de la main droite, la main gauche retenant les plis d'une jupe courte.  Un fleuron à cinq pétales sur la poitrine. Jambes nues.

Terme n°4. Atlante en homme sauvage (longue barbe, longs cheveux torsadés, pelage méché sur le corps).

Terme n°5. Femme (?) aux bras croisés sous la poitrine ; pagne au dessus d'un fût cannelé.

Terme n°6. Homme barbu et moustachu portant un pagne feuillagé (acanthe), dont les bras sont remplacés par des volutes et les jambes par des rubans en X.

Terme n°7. Cariatide bras croisés sous la poitrine, coiffée de longues et épaisses  nattes qui se croisent sous le menton et semblent se prolonger autour des bras. Robe plissée s'arrêtant au dessus des genoux

Terme n°8. Atlante, souriant, peut-être coiffé d'un bonnet ou turban,  bras croisés devant la poitrine, vêtu d'un pagne plissé. Jambes croisées.

Terme n°9. Association 1) d'une tête aux traits épais et grossiers, coiffée de palmettes et 2) de volutes en "S" s'achevant par des pattes griffues.

Terme n°10. Cariatide soutenant des deux mains les volutes du chapiteau. Robe plissée s'arrêtant au dessus des genoux. Jambes croisées.

Terme n°11. Couple nu s'étreignant et s'embrassant, les parties inférieures de leur corps étant remplacés par des formes de serpent, enlacées en tresse. L'homme est barbu ; les fronts sont séparés par une fleur à quatre pétales.

Terme n°12. Atlante barbu, mains jointes devant la poitrine, vêtu d'une tunique matelassée et d'une culotte bouffante, de chausses et de chaussures. Coiffure à préciser.

Terme n°13. Cariatide, nue, souriante, portant un collier à gros grains soutenant une croix. Sur le ventre, une fleur et ses pétales épineux. Ses bras se dirigent vers le pubis, et elle semble chevaucher un oiseau de type aigle qui masque ses jambes.

Terme n°14. Cariatide coiffée d'une coiffe à deux cornes. Elle est vêtue d'une robe plissée qu'elle maintient par le bras gauche. Le bras droit n'est pas visible. Les jambes sont nues sous les genoux.

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Le décor intérieur (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Le décor intérieur (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit,  Terme n°1. Femme (?) à jupe feuillagée (acanthe) dont les bras sont remplacés par des volutes et les jambes par des arceaux entrecroisés.

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On notera la forme bilobée du visage (une boule mentonnière greffée sur la boule plus grosse de la tête), qui va se retrouver si fréquemment ensuite qu'elle devient un véritable trait stylistique du sculpteur.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, Terme n°2. Homme barbu, bras croisés devant le ventre, pagne feuillagé (acanthe) et pilier cannelé.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, Terme n°3. Cariatide soutenant la volute du chapiteau de la main droite, la main gauche retenant les plis d'une jupe courte.  Un fleuron à cinq pétales sur la poitrine. Jambes nues.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit,  Terme n°4. Atlante en homme sauvage (longue barbe, longs cheveux torsadés, pelage méché sur le corps).

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, Terme n°5. Femme (?) aux bras croisés sous la poitrine ; pagne au dessus d'un fût cannelé.

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Les modèles de termes dont le pilier est cannelé sont rares. Je retiens :

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Vredeman de Vries, [1565], Caryatidum...pl.I (détail).

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, Terme n°6. Homme barbu et moustachu portant un pagne feuillagé (acanthe), dont les bras sont remplacés par des volutes et les jambes par des rubans en X.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, Terme n°7. Cariatide bras croisés sous la poitrine, coiffée de longues et épaisses  nattes qui se croisent sous le menton et semblent se prolonger autour des bras. Robe plissée s'arrêtant au dessus des genoux

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, Terme n°8. Atlante, souriant, peut-être coiffé d'un bonnet ou turban,  bras croisés devant la poitrine, vêtu d'un pagne plissé. Jambes croisées.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, Terme n°9. Association 1) d'une tête aux traits épais et grossiers, coiffée de palmettes et 2) de volutes en "S" s'achevant par des pattes griffues.

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Recherche de modèle :

Termes et cariatides, Androuet du Cerceau vers 1550

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, Terme n°10. Cariatide soutenant des deux mains les volutes du chapiteau. Robe plissée s'arrêtant au dessus des genoux. Jambes croisées.

 

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, Terme n°11. Couple nu s'étreignant et s'embrassant, les parties inférieures de leur corps étant remplacés par des formes de serpent, enlacées en tresse. L'homme est barbu ; les fronts sont séparés par une fleur à quatre pétales.

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Recherche de modèle.

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Androuet du Cerceau, modèle de cheminée n°XIV, Second Livre d'architecture, 1561.

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Androuet du Cerceau, modèle de cheminée n° XIV, Second Livre d'architecture, 1561

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Vredeman de Vries [1565], Caryatidum ... planche 16 (détail)

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On peut aussi remarquer la double figure anthropomorphe de l'arrière-plan du tableau de Peter Paul Rubens, Deborah Kip, épouse de Sir Balthasar Gerbier, et ses enfants, peint en 1629-30. La scène se déroule sous un portique qui s’appuie sur un soutien géminé formé des femmes nues dont le torse se transforme en un serpent selon le motif préfiguré par Jacques Androuet Du Cerceau.

https://www.meisterdrucke.fr/fine-art-prints/Peter-Paul-Rubens/121098/Deborah-Kip,-%C3%A9pouse-de-Sir-Balthasar-Gerbier-et-ses-enfants,-vers-1629-30.html

 

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, Terme n°12. Atlante barbu, mains jointes devant la poitrine, vêtu d'une tunique matelassée et d'une culotte bouffante, de chausses et de chaussures. Coiffure à préciser.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, Terme n°13. Cariatide, nue, souriante, portant un collier à gros grains soutenant une croix. Sur le ventre, une fleur et ses pétales épineux. Ses bras se dirigent vers le pubis, et elle semble chevaucher un oiseau de type aigle qui masque ses jambes.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, Terme n°14. Cariatide coiffée d'une coiffe à deux cornes. Elle est vêtue d'une robe plissée qu'elle maintient par le bras gauche. Le bras droit n'est pas visible. Les jambes sont nues sous les genoux.

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Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les Termes ou cariatides (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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II. LES PANNEAUX SCULPTÉS.

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Les 12 panneaux sont tous des cartouches, du type de ceux apparus en 1539 à la Galerie François Ier pour les stucs de Rosso Fiorentino et les boiseries de François de Carpi, et imitant les peaux de veau ou d'agneau des tanneurs, d'où leur dénomination de "cuirs découpés à enroulement". Des masques humains ou animaux occupent le centre de ces cuirs, à moins que ce soit des emblèmes ou des castels.

  Mais les artistes qui reprennent ce modèle s'affranchissent du modèle anatomique (avec les amorces des quatre pattes), faufilent des rubans dans des trous à l'emporte-pièce, multiplient les inventions, jusqu'à représenter des lames d'allure métallique évoquant alors plutôt des ouvrages de ferronnerie. De même, les volutes et courbes tracées au "perroquet" laissent parfois la place à des entrelacs géométriques.

Comme pour les Termes et cariatides, les modèles se diffusent vite dans les recueils de gravure , comme, une fois encore, ceux d'Androuet du Cerceau au milieu du XVIe siècle, ou ceux de Vredeman de Vries. Et on les retrouve sur les monuments, comme le cartouche armorié du château d'Anet.

En Finistère, on les comparera à ceux du château de Kerjean (cartouche armorié) et des sablières de sa chapelle. Ou au cartouche armorié du château de Maillé. Ou à l'ensemble des sablières de l'atelier du Maître de Pleyben (et de Kerjean). Voir la liste de mes articles supra.

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Panneau sculpté n°1 (au dessus du bénitier). Cartouche à cuir découpé à enroulement centré sur un masque féminin.

Panneau sculpté n° 2. Cartouche complexe, à cuir découpé et enroulé, vase, et volutes, portant en partie haute un masque féminin à la chevelure aux nattes torsadées, à la coiffure en palmettes, sur un bandeau de linge noué sur les tempes et voile sous le menton comme une guimpe.

Panneau sculpté n°3. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque féminin proche du précédent (palmette, bandeau, guimpe).

Panneau sculpté n° 4. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin.

Panneau sculpté n°5. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par une tresse à deux brins formant un fuseau vertical.

Panneau sculpté n°6. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin.

Panneau sculpté n°7. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin au dessus d'un vase ou calice.

Panneau sculpté n°8. Cartouche en cuir découpé à enroulement comportant un homme debout tenant les extrémités des volutes.

Panneau sculpté n°9. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin au dessus d'un vase ou calice.

Panneau sculpté n°10. Cartouche en cuir découpé à enroulement, et ferronnerie à entrelacs géométriques, centrés par un masque léonin.

Panneau sculpté n°11. Cartouche en ferronnerie centré par un masque léonin et deux masques humains masculin et féminin.

Panneau sculpté n°12. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin. . Au dessus, masque anthropomorphe crachant des feuillages. Au dessous, masque anthropomorphe entouré de feuilles/ailes.

 

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Coté droit, panneau sculpté n°1 (au dessus du bénitier). Cartouche à cuir découpé à enroulement centré sur un masque féminin.

 

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, panneau sculpté n° 2. Cartouche complexe, à cuir découpé et enroulé, vase, et volutes, portant en partie haute un masque féminin à la chevelure aux nattes torsadées, à la coiffure en palmettes, sur un bandeau de linge noué sur les tempes et voile sous le menton comme une guimpe.

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Ce type de masque se retrouve, sous de multiples variations, sur les gravures des ornemanistes, sur les enluminures du Maître de Henri II vers 1545-1547 ou sur le jubé de La Roche-Maurice (fin XVIe), ou sur le cartouche armorié du portail du château de Kerjean (v. 1570), ou, tout simplement, sur les sablières de Bodilis.

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Recueil des rois de France BnF fr. 2848

 

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Recueil des rois de France BnF fr 2848 f.90r

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Livre d'Heures dit de Henri II BnF lat.

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Vredeman de Vries

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, panneau sculpté n°3. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque féminin proche du précédent (palmette, bandeau, guimpe, ...).

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, panneau sculpté n° 4. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin.

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, panneau sculpté n°5. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par une tresse à deux brins formant un fuseau vertical.

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Ce fuseau a-t-il un rapport avec celui des tisserands, qui assurent la richesse du Léon ?

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté droit, panneau sculpté n°6. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin.

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, panneau sculpté n°7. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin au dessus d'un vase ou calice.

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, panneau sculpté n°8. Cartouche en cuir découpé à enroulement comportant un homme debout tenant les extrémités des volutes.

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, panneau sculpté n°9. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin au dessus d'un vase ou calice.

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, panneau sculpté n°10. Cartouche en cuir découpé à enroulement, et ferronnerie à entrelacs géométriques, centrés par un masque léonin.

 

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, panneau sculpté n°11. Cartouche en ferronnerie centré par un masque léonin et deux masques humains masculin et féminin.

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté gauche, panneau sculpté n°12. Cartouche en cuir découpé à enroulement centré par un masque léonin. . Au dessus, masque anthropomorphe crachant des feuillages. Au dessous, masque anthropomorphe entouré de feuilles/ailes.

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Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les cartouches (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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III. LA FRISE.

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Je ne la détaillerai pas mais je montrerai quelques figures.

On y trouve des masques léonins, ou de moutons, ou d'homme coiffé d'un chapeau rond, d'homme barbu, deux exemples de la femme au bandeau noué et à la guimpe déjà décrit, d'un anthropomorphe crachant des feuillages,  parmi des rubans en volutes ou motif géométrique et des  feuillages. Ou encore deux lions entourant une fleur.

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La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Femme coiffée d'un bandeau noué en rosette sur les tempes et portant un linge formant guimpe.

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La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

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Femme coiffée de palmettes et d'un bandeau noué en rosette sur les tempes et portant un linge formant guimpe.

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La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

La frise (granite, 1570-1601) sous les niches des Apôtres du porche sud de Bodilis. Photographie lavieb-aile 2021.

Les termes et cartouches du porche de Bodilis.
Les termes et cartouches du porche de Bodilis.
Les termes et cartouches du porche de Bodilis.

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CONCLUSION.

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Si on admet l'hypothèse proposée par Couffon d'un atelier de sculpteurs  de Kerjean, appelé par les Barbier pour bâtir et décorer leur château vers 1570 et jusque 1595 peut-être, et qui aurait rayonné dans le Léon (et la Cornouaille) pour diffuser le style de l'École de Fontainebleau (1539) et celui de la Seconde Renaissance Française (après 1540) en Basse-Bretagne, et notamment, après Lanhouarneau en 1582,  à Bodilis, nous pouvons constater que les réalisations de cet atelier, sur le  porche intérieur, sont parfaitement influencées par les constructions architecturales de ce style et par les recueils d'architecture et d'ornementation qui le diffusent. Si le matériau (le granite) est local, il est difficile de trouver ici une particularité régionale Mais cela n'exclut pas des traits stylistiques propres aux sculpteurs de Kerjean, et des travaux ultérieurs de comparaison des différents sites sauront peut-être les mettre en évidence (je ne note pour la part que ces visages bilobés à mentons en boule, une particularité que j'ai aussi remarquée, en sculpture sur bois, sur les sablières et blochets d'un hypothétique Maître de Saint-Nic vers 1640-1670).

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Une fois de plus, — comme en Haute-Bretagne à l'égard de la Première Renaissance à Dol, La Guerche et Champeaux, — la preuve est faite de la réactivité des Bretons, et de leur ouverture rapide aux nouveautés stylistiques de la Cour de François Ier et  de Henri II. À la pointe du Finistère, les monuments architecturaux sont vraiment "à la page" !

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SOURCES ET LIENS.

 

—BASE DE DONNÉES "ORNEMENTS ANTHROPOMORPHE"

http://www.fr-ornement.com/fr/anthropomorphe?page=8

— COUFFON, (René) 1948. L'architecture classique au Pays de Léon. Mémoires de la Société d'Histoire et d’Archéologie de Bretagne. .

"Porche sud de Bodilis : À l'intérieur court un frise beaucoup plus importante que celle des porches précédents [Pleyben, Saint-Thégonnec] et comportant en fort relief, une série de cartouches séparés par d'étranges cariatides. Est-ce là simple fantaisie de l'artiste ou en a t-il copié les divers motifs ? Il semble bien qu'il faille opter pour la seconde hypothèse. L'une des cariatides, par exemple, représente un homme et une femme à corps de serpents enlacés attire tout particulièrement l'attention. Or, un motif identique décore précisément un modèle de cheminée de l'Architecture d'Androuet du Cerceau, traité que possédait forcément l'atelier de Kerjean. L'illustre architecte paraît, lui-même, avoir interprété quelque statue antique d'Isis et de Sérapis dont il a supprimé les coiffures emblèmes. Le musée égyptien de Berlin, entre autres, conserve un tel groupe dont la tête du dieu, barbue, ressemble à celle de Bodilis." (Couffon, L'architecture classique au pays de Léon p. 47)

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f463f1d171ef5.47213123/1948_02.pdf

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— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, p. 298-299. [Cette auteure ne s'étend pas sur un possible Atelier de Kerjean, et, au porche sud de Bodilis, décrit surtout les sculptures en kersantite du Maître de Plougastel et de Roland Doré]

— CHAURIS (Louis), 2006, « Éclairage lithologique sur l’église de Lanhouarneau (Finistère) : XIVe-XVIe-XVIIIe siècles », Revue archéologique de l'Ouest [En ligne], 23 | 2006, mis en ligne le 30 décembre 2008, consulté le 13 janvier 2021. URL : http://journals.openedition.org/rao/156 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rao.156

 

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OUVRAGES DE RÉFÉRENCE.

BASE DE DONNÉES "ORNEMENTS ANTHROPOMORPHES"

http://www.fr-ornement.com/fr/anthropomorphe?page=8

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1542-1545, Compartiments, ou  Grands cartouches de Fontainebleau. Deux séries de 10 planches.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/1807-compartiments-de-fontainebleau-de-grand-format?offset=7

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1548-1549, Cartouches, 12 planches gravées sur cuivre.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/1802-cartouches?offset=3

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1559 Livre d’architectvre de Jaques Androvet du Cerceau, contenant les plans et dessaings de cinquante bastimens tous differens : pour instruire ceux qui desirent bastir, soient de petit, moyen, ou grand estat. Auec declaration des membres & commoditez, & nombre des toises, que contient chacun bastiment, dont l’eleuation des faces est figurée sur chacun plan..., Paris, s.n., 1559.

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_Masson647.asp?param=

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), Second Livre d’architecture, par Iaqves Androvet Du Cerceau. Contenant plusieurs et diverses ordonnances de cheminées, lucarnes, portes, fonteines, puis et pavillons, pour enrichir tant le dedans que le dehors de tous edifices. Avec les desseins de dix sepultures toutes differentes, Paris, André Wechel, 1561.

 

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1582, Livre d’architecture de Jaques Androuet Du Cerceau, auquel sont contenues diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments pour seigneurs, gentilshommes et autres qui voudront bastir aux champs ; mesmes en aucuns d’iceux sont desseignez les bassez courts... aussi les jardinages et vergiers..., Paris, pour Iaques Androuet du Cerceau, 1582. de l’Orme (Philibert), Le Premier tome de l’architecture, Paris, Frédéric Morel, 1567.

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_LES1592.asp?param=

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1549, Quinque et viginti exempla arcum

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/INHA-4R1475.asp?param=

— DELORME (Philibert), 1567  Le premier tome de l'architecture de Philibert de L'Orme conseillier et aumosnier ordinaire du Roy, & abbé de S. Serge lez Angiers , Paris, Frederic Morel

 

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/traite/Notice/ENSBA_Les1653.asp?param=

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/traite/Images/Les1653Index.asp

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85636g/f1.double

— DELORME (Philibert), 1561  Les Nouvelles Inventions pour bien bastir et a petits frais

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/Masson643Index.asp

 

— FROMMEL (Sabine), 2018 Supports anthropomorphes peints de la Renaissance italienne, in Frommel, Sabine – Leuschner, Eckhard – Droguet, Vincent – Kirchner, Thomas (dir.) Construire avec le corps humain/ Bauen mit dem menschlichen Korper. Les ordres anthropomorphes et leurs avatars dans l'art europèen de l'antiquité à la fin du XVIe siècle/ Antropomorphe Stùtzen von der Antike bis zur Gegenwart,  Campisano Editore 2 volumes pp 618, 40 ill. 

 

https://www.academia.edu/36821730/Supports_anthropomorphes_peints_de_la_Renaissance_italienne_in_Frommel_Sabine_Leuschner_Eckhard_Droguet_Vincent_Kirchner_Thomas_dir_Construire_avec_le_corps_humain_Bauen_mit_dem_menschlichen_K%C3%B6rper_Co_%C3%A9dition_Picard_Campisano_Paris_Roma_2018_?email_work_card=view-paper

MAITRE DE HENRI II (membre du Groupe de Noël Bellemare) Heures dites de Henri II BnF Latin 1429

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447767x/f81.item#

MAITRE DE HENRI II 1546-1547 (offert à Charles IX en 1566), Jean du Tillet Recueil des rois de France BnF fr.2848

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84516158/f189.item#

https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc492956

SAMBIN ( Hugues), 1572 Oeuvre de la diversité des termes dont on use en architecture reduict en ordre : par Maistre Hugues Sambin, demeurant à Dijon, publié à Lyon par Jean Marcorelle ou par Jean Durant.  Bibliothèque municipale de Lyon, Rés 126685.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/36089-oeuvre-de-la-diversite-des-termes-dont-on-use-en-architecture-reduit-en-ordre-par-maitre-hugues-sambin?offset=1

 

SERLIO (Sebastiano ), 1551 Liure extraordinaire de architecture, de Sebastien Serlio, architecte du roy treschrestien. Auquel sont demonstrees trente Portes Rustiques meslees de diuers ordres. Et vingt autres d’oeuvre delicate en diverses especes, Lyon, Jean de Tournes, 1551.

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_LES1745.asp?param=

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/32769-extraordinario-libro-di-architettura-di-sebastiano-serlio-livre-extraodinaire-de-architecture-de-sebastien-serlio

SERLIO (Sebastiano ), 1540 Il terzo libro ... Venise F. Marcolini

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/Serlio1540.asp?param=

https://archive.org/details/ilterzolibronelq00serl

SERLIO (Sebastiano ), 1537 Regole generali di architectura, quatrième livre, Venise F. Marcolini

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/B272296201_A101Index.asp

SERLIO (Sebastiano ), 1547, Livre V, Paris

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/INHA-4R1476.asp?param=

 

VIGNOLE 1562, La Règle des cinq ordres d'architecture

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6327303x/f11.planchecontact.r=delagardette.langEN

VITRUVE 

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_01665A0013.asp

VITRUVE, 1511, De architectura M. Vitruvius per Jocundum solito castigatior factus cum figuris et tabula, traduit par Fra Giovanni Giocondo en 1511 à Venise chez G. da Tridentino avec 136 gravures sur bois 

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/CESR_2994.asp?param=

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/CESR_2994Index.asp

VITRUVE, 1513,  De architectura, traduit par Giovanni Giocondo

https://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuView?url=/mpiwg/online/permanent/library/488D7ND1/pageimg&start=11&viewMode=images&pn=17&mode=imagepath

 

VREDEMAN DE VRIES (Hans) [1565]  Caryatidum (vulgus termas vocat) sive Athlantidum multiformium ad quemlibet architecture. Anvers

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/36809/?offset=#page=43&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Renaissance Sculpture Chapelles bretonnes.
12 janvier 2021 2 12 /01 /janvier /2021 12:19

L'atlante et la cariatide  ( 1571-1595) du château de Kerjean en Saint-Vougay. La Seconde Renaissance  dans le Léon.

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Je continue à colliger une documentation iconographique susceptible de servir de base de comparaison avec les œuvres de la Première et Seconde Renaissance en Bretagne (ou aux autres réalisations en France). 

 

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. Voir sur l'art des grotesques de la Renaissance :

 

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Voir sur  l'art des grotesques de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

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Les auteurs André Mussat et René Couffon  décrivent l' arrivée de l'art architectural classique (ou Seconde Renaissance) en Basse-Bretagne à partir de 1582 sur le porche de Lanhouarneau, dont le fronton montre deux Termes, masculin et féminin, encadrant une niche à coquille sous un fronton triangulaire.

On sait que ce style est apparu en France en 1540, date de l'arrivée à Paris de Sebastiano Serlio (Bologne 1475-Paris 1553) dont la Règle d'architecture était parue en 1537 à Venise : les Ordres toscan, dorique, ionique, corinthien et composite y étaient décrits. Et le frontispice de l'ouvrage montrait deux Termes, masculin et féminin au pilier coiffé d'une feuille d'acanthe soutenant le fronton triangulaire, comme à Lanhouarneau.

La publication de Serlio a été saluée par Jean Goujon et Philibert Delorme, dont les sculptures et les bâtiments illustrèrent le nouveau style. 

On retrouve ensuite cette influence dans le Léon (le nord de la Basse-Bretagne), dans un foyer de rayonnement proche de celui de l'atelier de Landerneau (ou de l'Elorn) qui avait assuré la transition entre gothique et Renaissance sur les monuments religieux de 1550 à 1565. 

Ainsi, le nouveau style se remarque, après Lanhouarneau,  (et après les guerres de la Ligue de 1580 à 1600) sur le porche de Bodilis en 1601, sur celui de Saint-Houardon à Landerneau en 1604.

Mais il faut citer aussi les cariatides de la porte d'entrée du manoir de Trebodennic (1584) en Ploudaniel, , les termes de l'ossuaire de Sizun (1585),  le couple cariatide-atlante  de l'intérieur du porche sud de Saint-Thégonnec (1599-1605),  ou les six termes de l'ossuaire de Landivisiau (1610-1620), le couple de termes et la cariatide de l'ossuaire de La Martyre (1619),  et enfin le couple de la porte de l'ossuaire (1676) de Saint-Thégonnec

René Couffon attribue plusieurs de ces réalisations à un atelier de Kerjean, du nom du château édifié par la famille Barbier à Saint-Vougay, et qui suit les modèles publiés par Androuet du Cerceau et Philibert Delorme.

À cet atelier est aussi attribué la chapelle Notre-Dame de Berven (1573) à Plouzévédé.

Néanmoins, on ignore la date exacte de la construction de ce château, et, si on se base sur les armoiries qui y sont visibles, celles de Louis Barbier (1523-1596) et de Jeanne Gouzillon,  la date de leur mariage en 1571 incite les auteurs à admettre la période 1571-1595. 

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DESCRIPTION

Le portail d'honneur à double entrée, évoque un arc de triomphe.

"La partie supérieure est un couronnement monumental. Elle comprend, en son milieu, une grande arcade voûtée en plein cintre décorée d’une clef en forme de tête de lion et encadrée de deux colonnettes corinthiennes à fût lisse. Ces colonnettes supportent un entablement sur lequel repose un fronton triangulaire, orné d’un cartouche dans son intérieur. Les deux petites arcades, de chaque côté, elles aussi voûtées en plein cintre, sont surmontées de volutes adossées par le sommet." (http://classeelementaire.free.fr/kerjean/parcours/Fiches-avant-visite.pdf)

 

On  trouve à Kerjean, sur ce portail d'entrée, et encadrant la triple arche du sommet du portail, deux termes, l'un masculin (atlante) et l'autre féminin (cariatide), en kersantite.

Note : je préférerai  réserver les termes de cariatide et atlante aux statues-colonnes dont le bas du corps n'est pas transformé en pilier, et employer celui de "terme". Mais, comme on l'imagine, il prête à confusion sémantique et n'aide pas les utilisateurs de moteurs de recherche. Et nous allons voir que les dessinateurs utilisaient, au XVIe siècle, les mots de cariatide et atlante.

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Entrée du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Entrée du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

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Le premier est barbu, avec un visage fin et longiligne, et il supporte la double volute par laquelle, en guise de chapiteau, il supporte l'entablement. Ses bras nus, ramenés par devant, et ses mains croisés, sont, avec peut-être une partie du buste, les seules parties qui ne soient pas enveloppées par  un corset de ferronnerie à la découpe savante (comme celle des cartouches des recueils contemporains).

La ferronnerie, dont les pattes concaves rappellent les cuirs découpés à enroulement, est centré par un masque humain grimaçant.

Je n'en trouve le modèle ni dans les Termes de Veneziano (1536), ni dans ceux d'Androuet du Cerceau (1549), ni dans ceux  de Hughes Sambin 1572. Ni sur les principaux bâtiments accessibles en ligne. Le modèle le plus proche est cette estampe du graveur René Boyvin :

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Terme grotesque féminin, René Boyvin (Angers, 1530 ; Rome, 1598), MBA Orléans

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Voir aussi : https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/36098/?offset=3#page=16&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

 L'illustrateur Vredeman de Vries (1527-1604) semble partager les mêmes modèles (ou erreur d'attribution supra?) ; et ses cartouches (vers 1555-1583) en ferronnerie rappellent bien celles présentées sur le terme de Kerjean.

 

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Vredeman de Vries Caryatidum (Vulgus Termas Vocat) [...] Geinventeert dver Johannes Vreedman Vriese

 

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Vredeman de Vries Caryatidum (Vulgus Termas Vocat) [...] Geinventeert dver Johannes Vreedman Vriese

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Vredeman de Vries Caryatidum (Vulgus Termas Vocat) [...] Geinventeert dver Johannes Vreedman Vriese planche 12

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Terme masculin (kersantite, 1571-1590) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Terme masculin (kersantite, 1571-1590) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

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Le terme féminin ("caryatidum") est semblable à son partenaire, mais, comme sur le frontispice des estampes de Vredeman de Vries, sa poitrine nue est carapaçonnée dans le harnais de ferronnerie. Le mascaron n'est plus humain, avec son groin et ses canines proéminentes.

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Terme féminin (kersantite, 1571-1590) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Terme féminin (kersantite, 1571-1590) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

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Des moulages de ces statues sont présentés dans le château.

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Terme masculin (moulage) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Terme masculin (moulage) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Terme féminin (moulage) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Terme féminin (moulage) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

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J'accompagnerai cette présentation d'une image du cartouche armorié aux armes de Louis Barbier et de Jeanne Gouzillon. Je note le masque au bandeau noué en rosettes sur les tempes et retombant en voile sur la nuque, puisque j'ai remarqué sa présence sur le jubé de La Roche-Maurice ou sur le porche et les sablières de Bodilis.

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Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Cartouche armorié (kersantite, après 1571) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Cartouche armorié (kersantite, après 1571) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Cartouche armorié (moulage) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

Cartouche armorié (moulage) du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1948, l'architecture classique au pays de Léon, l'atelier de l'Elorn, l'atelier de Kerjean,  Mémoires de la Société d'Histoire et d’Archéologie de Bretagne. 1948, 28.

https://www.shabretagne.com/document/article/2612/de-l-honneur-et-des-epices.php

— LE BRAS (Em;), Le château de Kerjean.

http://www.infobretagne.com/saintvougay-chateaukerjean.htm

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, p. 298-299.

— MUSSAT (André), 1982 Trois châteaux de la seconde Renaissance en Léon : Maillé, Kerjean, Kergournadec'h SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f46a237208505.19686063/1982_07.pdf

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OUVRAGES DE RÉFÉRENCE

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ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1549, Quinque et viginti exempla arcum

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/INHA-4R1475.asp?param=

 

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1559 Livre d’architectvre de Jaques Androvet du Cerceau, contenant les plans et dessaings de cinquante bastimens tous differens : pour instruire ceux qui desirent bastir, soient de petit, moyen, ou grand estat. Auec declaration des membres & commoditez, & nombre des toises, que contient chacun bastiment, dont l’eleuation des faces est figurée sur chacun plan..., Paris, s.n., 1559.

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_Masson647.asp?param=

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), Second Livre d’architecture, par Iaqves Androvet Du Cerceau. Contenant plusieurs et diverses ordonnances de cheminées, lucarnes, portes, fonteines, puis et pavillons, pour enrichir tant le dedans que le dehors de tous edifices. Avec les desseins de dix sepultures toutes differentes, Paris, André Wechel, 1561.

 

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1582, Livre d’architecture de Jaques Androuet Du Cerceau, auquel sont contenues diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments pour seigneurs, gentilshommes et autres qui voudront bastir aux champs ; mesmes en aucuns d’iceux sont desseignez les bassez courts... aussi les jardinages et vergiers..., Paris, pour Iaques Androuet du Cerceau, 1582. de l’Orme (Philibert), Le Premier tome de l’architecture, Paris, Frédéric Morel, 1567.

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_LES1592.asp?param=

— DELORME (Philibert), 1567  Le premier tome de l'architecture de Philibert de L'Orme conseillier et aumosnier ordinaire du Roy, & abbé de S. Serge lez Angiers , Paris, Federic Morel

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/traite/Notice/ENSBA_Les1653.asp?param=

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/traite/Images/Les1653Index.asp

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85636g/f1.double

— DELORME (Philibert), 1561  Les Nouvelles Inventions pour bien bastir et a petits frais

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/Masson643Index.asp

Sambin  Bibliothèque municipale de Lyon, Rés 126685.

SERLIO (Sebastiano ), 1551 Liure extraordinaire de architecture, de Sebastien Serlio, architecte du roy treschrestien. Auquel sont demonstrees trente Portes Rustiques meslees de diuers ordres. Et vingt autres d’oeuvre delicate en diverses especes, Lyon, Jean de Tournes, 1551.

 

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_LES1745.asp?param=

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/32769-extraordinario-libro-di-architettura-di-sebastiano-serlio-livre-extraodinaire-de-architecture-de-sebastien-serlio

SERLIO (Sebastiano ), 1540 Il terzo libro ... Venise F. Marcolini

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/Serlio1540.asp?param=

https://archive.org/details/ilterzolibronelq00serl

SERLIO (Sebastiano ), 1537 Regole generali di architectura, quatrième livre, Venise F. Marcolini

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/B272296201_A101Index.asp

SERLIO (Sebastiano ), 1547, Livre V, Paris

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/INHA-4R1476.asp?param=

SAMBIN ( Hugues), (Lyon, 1572 Oeuvre de la diversité des termes dont on use en architecture eduict en ordre par Maistre Huges

— VITRUVE 

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_01665A0013.asp

— VITRUVE, 1511,  De architectura, traduit par Giovanni Giocondo, Venise, G. da Tridentino

 


http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/CESR_2994Index.asp
 

 

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Vitruve, De architectura, xylographie de la traduction de 1511 par G. Giocondo

 

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Cariatides 1511

 

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— VITRUVE, 1513,  De architectura, traduit par Giovanni Giocondo

https://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuView?url=/mpiwg/online/permanent/library/488D7ND1/pageimg&start=11&viewMode=images&pn=17&mode=imagepath

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Vitruve, traduction de fra Giocondo Atlantes 1513

 

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Vitruve, trad. fra Giocondo, cariatides 1513

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Renaissance
6 janvier 2021 3 06 /01 /janvier /2021 14:55

Les termes (cariatides et atlantes) de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Una vergine corinthia.

 

 

Voir sur La Martyre (Finistère) :

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Je continue à colliger une documentation iconographique sur l'art à la grotesque, et sur l'École de Fontainebleau, pour servir de base de comparaison avec les œuvres de la Première et Seconde Renaissance en Bretagne (ou aux autres réalisations en France). 

 

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. Voir sur l'art des grotesques de la Renaissance :

 

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.Voir sur  l'art des grotesques de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

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J'avais déjà décrit cet ossuaire en décembre 2016, et j' avais étudié les sources des trois termes sculptés en kersantite par le sculpteur anonyme responsable, aussi, du Calvaire de Plougastel, et désigné sous le nom de Maître de Plougastel. 

J'ai, depuis cette date, recensé dans ce blog un certain nombre de réalisations témoignant en Bretagne de l'art de la Renaissance, soit sur le mode des Grotesques, soit sur celui "à l'antique", soit par l'emploi de Termes, ou Cariatides, ou Atlantes, soit encore, le plus souvent, dans une alliance de ces trois registres.

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INTRODUCTION.

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Les Termes, cariatides et atlantes peuvent peut-être caractériser la pénétration en Bretagne de l'art architectural classique (Seconde Renaissance), apparu en France à partir de 1540 sous l'influence des traités d'architecture de Vitruve , de Serlio, d'Androuet du Cerceau et de Philibert Delorme. Ce motif architectural peut servir de marqueur facile à repérer, et on le trouve dans la traduction de Vitruve par Giovanni Giocondo (Venise 1511), dans les modèles architecturaux de Serlio ou encore d'Androuet du Cerceau qui lui consacre en 1549 une série de 12 planches (36 types de termes).

On repère alors en premier lieu, dès 1553, les trois Termes du tombeau de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine, réalisé par l'angevin Jean de Lespine pour la collégiale de Champeaux, en Ille-et-Vilaine.

Puis on trouve en 1559, mais en Côtes d'Armor, les 4 Termes du campanile de Kerfons à Ploubezre. Ils coiffent la chapelle sud ou chapelle Saint-Yves rebâtie en 1559 par Claude de La Touche et dans laquelle repose Marquise de Goulaine (1500-1531), épouse de Renaud de La Touche-Limousinière et surtout fille de Christophe II de Goulaine. Cette introduction précoce de l'art classique trouve ses modèles dans la Porte Dorée de Fontainebleau datée de 1528 (pour la porte à encadrement de colonnes et agrafe à l'italienne en forme de S), dans les termes gainés du frontispice de Serlio (Venise 1537), dans les niches à la Philibert Delorme. Or, Marquise de Goulaine est la demi-sœur de Louise de Goulaine, toutes les deux étant les filles de  Christophe II de Goulaine (1445-1530). 

On peut suivre la trace de l'influence de cette famille de Goulaine dans la pénétration de la Renaissance en Bretagne dans le château de Maillé à Plounevez-Lochrist, puisque deux cartouches issus des modèles d'Androuet du Cerceau y montrent les armes de Maurice Carman (ou Kermavan) et de Jeanne de Goulaine, mariés en 1541. Mais l'aile Renaissance de ce château construit sous l'influence de Philibert Delorme ne présente pas, à ma connaissance, de cariatides.

Il était important de souligner le rôle de cette famille de la noblesse, dont les attaches en Touraine et Val-de-Loire sont notables, dans l'importation en Bretagne de la Renaissance, puisque, dans le Finistère et en particulier dans le Léon, c'est l'atelier du château de Kerjean (vers 1571-1590) qui introduisit, dans l'architecture religieuse, les décors inspirés de Serlio, Delorme et Du Cerceau.

Mais est-ce un hasard si la première apparition de ce style dans l'architecture religieuse en Finistère se fait en 1582 à Lanhouarneau sous un un écu, aujourd'hui martelé, qui portait mi-parti Maillé et Carman, armes de François de Maillé et de Claude de Carman  ?

Quoiqu'il en soit,  la valeur d'indice, sur ce décor de la Seconde Renaissance,   des cariatides et atlantes  s'avère appréciable, puisqu'on peut suivre grâce à eux la progression de l'atelier de Kerjean : après avoir examiné les deux termes en kersantite de l'entrée du château de Kerjean (v.1570-1595), nous les retrouvons au fronton du porche de Lanhouarneau (1582),  puis nous admirons les cariatides de la porte d'entrée du manoir de Trebodennic (1584) en Ploudaniel, , les termes de l'ossuaire de Sizun (1585), les 14 cariatides et atlantes de l'intérieur du porche de Bodilis (1570-1601),  le couple cariatide-atlante  de l'intérieur du porche sud de Saint-Thégonnec (1599-1605),  celui en kersantite surmontant le porche sud de Saint-Houardon à Landerneau (1604), avant de découvrir les six termes de l'ossuaire de Landivisiau (1610-1620), le couple de termes et la cariatide de l'ossuaire de La Martyre (1619),  et enfin le couple de la porte de l'ossuaire (1676) de Saint-Thégonnec. Entourant, comme à La Martyre, une statue de saint Pol-de-Léon, ce dernier a tant de points communs avec ce site qu'il semble en être une copie, inférieure à l'original.

On les comparera aussi, pour la sculpture en bois aux 14 cariatides et atlantes du jubé de La Roche-Maurice, et à ceux du jubé de Saint-Nicolas en Priziac.

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Je découvre aujourd'hui, dans ce 2ème article sur l'ossuaire de La Martyre,  le modèle de la cariatide de l'angle en pan coupé de l'ossuaire : le Quatrième Livre d'architecture de Sebastiano Serlio, publié à Venise en 1532 et traduit en français à Anvers en 1542. Cela me permet de désigner dorénavant la jeune personne sous le qualificatif de "la vierge corinthienne".

 

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Glossaire

TERMES.

 Dans l'antiquité, borne qui marquait la limite d'un terrain, d'un champ, qui matérialisait une frontière. Terminus  est une divinité romaine qui est le gardien des bornes. Il fut d'abord représenté sous la figure d'une grosse pierre quadrangulaire ou d'une souche puis, plus tard, on lui donna une tête humaine placée sur une borne pyramidale (un terme) qui servait de limite aux particuliers ou à l'État. Il était toujours sans bras et sans pieds, afin qu'il ne pût changer de place.

Architecture. Statue représentant un buste d'homme ou de femme dont la partie inférieure se termine en gaine et qui sert d'ornement. 

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CARIATIDE

Une cariatide est une statue de femme drapée et debout, dont la tête sert de support à un entablement, une architrave ou une corniche.
Dans un ensemble architectural ou dans un meuble, elle s'emploie à la place d'une colonne ou d'un pilastre.

Parfois leurs bras ne sont figurés que par des tronçons : le bas du corps se termine souvent en gaine. Lorsque les cariatides portent sur la tête une corbeille formant un chapiteau, on les appelle canéphores.
Lorsque le personnage est représenté par un homme, la cariatide prend le nom d'Atlante ou de Télamon, sorte d'Hercule soutenant l'architrave sur ses épaules courbées.

Le nom, féminin, apparaît dans notre langue en 1546 (Caryatidecomme substantif ou comme adjectif qualifiant des colonnes dans l'Hypnerotomachie ou Discours du Songe de Poliphile de J. Martin, folio 14r (Caryatides canelees). Ces colonnes encadrent une porte dont l'architecture est minutieusement décrite. 

La deuxième apparition de ce nom en français, sous la forme moderne cariatide, se fait en 1550 dans le troisième livre d'architecture de Sebastiano Serlio (S. Serlio, Des Antiquites. Le troisiesme livre translaté d'italien en franchois, chap. III, 2 v.).

Etymologie : Le nom serait, par un emprunt à l'italien cariatide au latin impérial caryatides, du grec κ α ρ υ α ́ τ ι δ ε ς, subst. fém. plur., proprement « femmes de Karyes (bourg de Laconie) »,   D'après Vitruve, 1, 1, 5 ces femmes emmenées captives après la destruction de Karyes qui avait soutenu les Perses lors de l'invasion de Xerxès, servirent de modèle aux statues construites en forme de colonnes. Pour des raisons historiques et archéologiques il semble plutôt que κ α ρ υ α ́ τ ι δ ε ς désigne des jeunes filles célébrant les fêtes d'Artémis Karyatis ainsi nommée en raison du temple où on l'honorait à Karyes. 

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Porche sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Porche sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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De chaque coté de saint Pol de Léon, les deux termes, l'un féminin et l'autre masculin, soutiennent une volute. Ils ont les mains dans le dos, et le bas du corps est un fût sous un pagne de feuillage, cette transition par une feuille d'acanthe assurant le passage entre l'humain et le minéral.

 

Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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L'un des modèles possibles est le frontispice du Quatro Libro de la Règle générale d'architecture de Sebastiano Serlio, dans l' édition italienne parue à Venise en 1537.

Les sources de Sebastano Serlio pour ces termes sont étudiées par Raphaël Tassin ici :

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02903415/document

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Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Portail sud de l'ossuaire (1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme féminin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme féminin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme féminin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme féminin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme masculin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme masculin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme masculin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Terme masculin (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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Comparaison avec le fronton du porche sud (1604) de Saint-Houarnon à Landerneau.

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La ressemblance est frappante, notamment sur le détail du collier et de la coiffure de la cariatide.

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Porche sud (1604) de Saint-Houarnon à Landerneau, photo lavieb-aile.

Porche sud (1604) de Saint-Houarnon à Landerneau, photo lavieb-aile.

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Comparaison avec le fronton de l'ossuaire (1676) de Saint-Thégonnec.

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Ossuaire (1676) de Saint-Thégonnec. Photo lavieb-aile.

Ossuaire (1676) de Saint-Thégonnec. Photo lavieb-aile.

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La cariatide de l'angle sud-ouest de l'ossuaire.

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Ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide  (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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On en trouve le modèle assez convainquant dans le dessin d'une cheminée du Quatrième Livre d'architecture de Sebastiano Serlio, publié à Venise en 1532 et traduit en français à Anvers en 1542. Dans son texte, l'auteur explique qu'il a représenté en guise de colonne la  vierge de Corinthe qui, selon Vitruve, est à l'origine du chapiteau corinthien.

Il n'explique pas pourquoi ses deux cariatides ont deux paires de seins ; ni pourquoi le bandage de leurs jambes (qui laisse voir les pieds, à la différences des "termes" proprement dit) laisse échapper des jeunes feuilles. Et le Maître de Plougastel ne l'a pas suivi sur ces deux points.

L'emblème central, un globe qui éclate sous la pression de flammèches (ou feuilles) est peut-être en rapport avec cette pulsion vitale qui fait naître les feuilles entre les bandages, comme elle a su faire croitre le plant d'acanthes écrasé par un vase, dans la légende qu'on lira ci-dessous.

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Sebastiano Serlio, Cheminée corinthienne, quatrième livre sur les ordres, ou Reigles generales/ de l’Architecture, sur/ les cincq manieres d’e/difices, ascavoir, Thus/cane, Doricque, Ionicque,/ Corinthe, & Compo/site, auec les exemples/ danticquitez, selon la/ doctrine de Vitruve. Anvers 1542, traduction par Pieter Coecke van Aelst. Deuxième édition Anvers 1545

Regole generali di architettura di Sabastiano Serlio Bolognese : sopra le cinque maniere de gliedifici, cioe, thoscano, dorico, ionico, corinthio, e composito ; con gli essempi de l'antiquita, che per la maggior parte concordano con la dottrina di Vitruuio Venise, F. Marcolini, 1532

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/Serlio1542Index.asp

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/12648-regles-generales-de-l-architecture-sur-les-cinq-manieres-d-edifices?offset=1

https://archive.org/details/regolegeneralidi00serl

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/Serlio1542.asp?param=

 

 

 

 

 

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Sebastiano Serlio, Regoli generali di architetura, Venise F. Marcolini, 1537

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"En une salle ou grande chambre appartient aussi une cheminée de grande formosite, proportionnée selon le lieu, laquelle dût avoir spacieuse ouverture : pourtant, veut-on faite les modillons suffisant à telle saillie, occuperont deux places des cotés ; mais à tel sujet j'entends de faire un pilier plat, et devant celui-ci une ronde colonne séparée de l'autre, en sorte qu'entre les deux colonnes reste quelque espace, et en cette manière aisément [aisance] et décoration

Et ainsi que j'ai dit au commencement de ce chapitre, que cette mode Corinthe a son origine d'une pucelle, de la même ville de Corinthe, à cette cause je l'ai voulu constituer servant de colonne. La hauteur donc et latitude de l'ouverture située selon la place, sera l'altitude de celle-ci divisée en neuf mesures, et l'une d'elles sera pour le chef [la tête] de la fille, et le résidu de la figure formée et bandée ainsi qu'on voit.

La dérivation du chapiteau corinthien fut d'une pucelle de Corinthe, mais pour ce que Vitruve au quatrième livre chapitre premier de sa dérivation, a celle cause ne m'empêcherai plus avant d'en faire narration. Néanmoins je veux bien dire que si l'on avait faire quelque Temple pour la Vierge Marie, ou pour autres saints ou saintes de vie virginale, pareillement quelques maisons ou sépultures pour aucunes personnes de necte chaste et honnête vie, l'on pourrait user de cette manière."

 

« L'architecte romain Vitruve donne une explication légendaire aux chapiteaux corinthiens dotés de feuilles d'acanthe : 

« Une jeune fille de Corinthe […] fut atteinte d'une maladie qui l'emporta ; après sa mort, de petits vases […] furent recueillis par sa nourrice, arrangés dans une corbeille et déposés sur sa tombe, et […] elle les recouvrit d'une tuile. Cette corbeille avait été par hasard placée sur une racine d'acanthe […]. Cette racine poussa vers le printemps des tiges et des feuilles […]. Le sculpteur Callimaque, […] passant auprès de ce tombeau, aperçut ce panier […]. Charmé de cette forme nouvelle, il l'adopta pour les colonnes qu'il éleva à Corinthe". Vitruve, De architectura, 15 avant J.-C.

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Cet abrégé s'enrichit de la lecture du texte de Philibert de L'Orme (Architecture, Livre VI) :

"Duquel l'invention est attribuée à un nommé Callimachus; qui pour l'excellence & subtilité de son art, en matiere de tailler marbres, fut par les Atheniens surnomé Catatechnos, c'est à dire homme industrieux & plein d'artifice. L'invention en fut telle: Advint un jour qu'apres le deceds & inhumation de quelque jeune fille Corinthienne, sa nourrice, en consolation de ses douleurs, se souvint que ladicte fille en son vivant vouloir prende grandissime plaisir à aucuns vases qu'elle avoit: parquoy en memoire de ce, elle les mist tous dans un panier, & les porta sur la sepulture de sadite fille, pour le soulagement de ses douleurs & recordation de la defuncte. Et afin qu'ils fussent long temps conservez, & deffendus contre l'injure du temps & des pluyes, elle couvrit le panier d'une grosse tuile. Mais notez que par cas fortuit ledit panier fust mis sur une racine d'Acanthe ou branque Ursine, laquelle par succession de temps, pour este empechée & pressée du susdit panier, elle jecta ses tiges environ le printemps tout à l'entour dudit panier, tellement que ainsi que l'herbe croissoit autour d'iceluy, la tuile l'empechoit de monter, & la rabbatoit sur les bords & coings: de sorte qu' elle estoit contrainte de se courber & descendre contre bas: quasi comme vous le voyes aux rouleaux & volutes des chapiteaux qu'on fait aujourd'huy. Passant donc se susdit Callimachus aupres du sepulchre de la susdite Vierge Corinthienne, & voyant l'artifice de nature envers ledit Acanthe & panier, il pratiqua & prit de là l'ornement du chapiteau Corinthien, tel que vous le verrez cy-apres, & pourrez aussi voir au premier chapitre du quatrieme livre de Vitruve. Mais devant qu'entrer à la description dudit chapiteau Corinthien, il me semble qu'il sera tres bon de parler premierement de sa colomne, basse & stylobate."

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En résumé, cette jeune femme est la Vierge corinthienne sur la tombe de qui un vase fut placé sur un plant d'acanthes. Leurs feuilles, contraintes et rabattues, sont à l'origine du  chapiteau corinthien, avec ses volutes.

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On  retrouve la trace de ces rubans gainant les jambes tout en produisant des feuilles dans l'encadrement de l'enluminure de saint Louis dans le Recueil des rois de France par le Maître de Henri II, BNF fr 2848, daté vers 1545-1547 :

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Maître de Henri II, v.1545 "Jean du Tillet, Recueil des rois de France", BnF 1248 f.90r

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Cariatide  (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide  (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide  (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide  (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Cariatide (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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AUTRES DÉTAILS D'ARCHITECTURE.

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Les modillons ou agrafes.

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Modillon   (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Modillon (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Modillon   (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Modillon (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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Un chapiteau.

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Chapiteau corinthien    (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Chapiteau corinthien (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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Les masques feuillagés.

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Masque feuillagé (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Masque feuillagé (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Masque  (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

Masque (kersanton, Maître de Plougastel, 1619) de l'ossuaire de La Martyre. Photographie lavieb-aile décembre 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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FONS DE KORT, s.d, [1975], La Martyre, l'église, par Fons de Kort.

— ​​​​​​KEROUANTON (abbé) / PÉRÉNES (Henri), 1931, Notice sur La Martyre, BDHA page 173 ; page 225 ; page 281.

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1931.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, p. 298-299.

— LÉCUREUX (Lucien), 1919, "La Martyre", Congrès archéologique de France : séances générales tenues ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques, Société française d'archéologie. Derache (Paris) A. Hardel (Caen)  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f166.image

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—Androuet du Cerceau (Jacques), Livre d’architectvre de Jaques Androvet du Cerceau, contenant les plans et dessaings de cinquante bastimens tous differens : pour instruire ceux qui desirent bastir, soient de petit, moyen, ou grand estat. Auec declaration des membres & commoditez, & nombre des toises, que contient chacun bastiment, dont l’eleuation des faces est figurée sur chacun plan..., Paris, s.n., 1559.

—Androuet du Cerceau (Jacques), Second Livre d’architecture, par Iaqves Androvet Du Cerceau. Contenant plusieurs et diverses ordonnances de cheminées, lucarnes, portes, fonteines, puis et pavillons, pour enrichir tant le dedans que le dehors de tous edifices. Avec les desseins de dix sepultures toutes differentes, Paris, André Wechel, 1561.

—Androuet du Cerceau (Jacques), Livre d’architecture de Jaques Androuet Du Cerceau, auquel sont contenues diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments pour seigneurs, gentilshommes et autres qui voudront bastir aux champs ; mesmes en aucuns d’iceux sont desseignez les bassez courts... aussi les jardinages et vergiers..., Paris, pour Iaques Androuet du Cerceau, 1582. de l’Orme (Philibert), Le Premier tome de l’architecture, Paris, Frédéric Morel, 1567.

DELORME (Philibert), 1567  Le premier tome de l'architecture de Philibert de L'Orme conseillier et aumosnier ordinaire du Roy, & abbé de S. Serge lez Angiers , Paris, Federic Morel http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85636g/f1.double

—SERLIO (Sebastiano ), Liure extraordinaire de architecture, de Sebastien Serlio, architecte du roy treschrestien. Auquel sont demonstrees trente Portes Rustiques meslees de diuers ordres. Et vingt autres d’oeuvre delicate en diverses especes, Lyon, Jean de Tournes, 1551.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/32769-extraordinario-libro-di-architettura-di-sebastiano-serlio-livre-extraodinaire-de-architecture-de-sebastien-serlio

—SAMBIN ( Hugues), (Lyon, 1572 Oeuvre de la diversité des termes dont on use en architecture eduict en ordre par Maistre Huges Sambin  Bibliothèque municipale de Lyon, Rés 126685.

— VIGNOLE 1562, La Règle des cinq ordres d'architecture

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6327303x/f11.planchecontact.r=delagardette.langEN

— VITRUVE De architectura M. Vitruvius per Jocundum solito castigatior factus cum figuris et tabula, traduit par Fra Giovanni Giocondo en 1511 à Venise avec 136 gravures sur bois

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/CESR_2994.asp?param=

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31 décembre 2020 4 31 /12 /décembre /2020 13:38

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LE CHANCEL OU CLÔTURE DE CHOEUR.

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Comme la majorité des chancel (dont le nom signifie étymologiquement "treillis"), celui-ci est à claire-voie dans sa moitié supérieure, grâce à des séries de colonnades, permettant aux fidèles d'entendre et de voir les offices célébrés à l'autel.

Cette clôture ne ferme pas seulement le passage sous la tribune, entre nef et chœur, mais aussi la communication avec les chapelles latérales. D'où une forme en U dont chaque partie est percée par une porte. Mais elle est composite, puisqu'elle est en bois sur les cotés, et en pierre au centre pour les 14 colonnes (en deux périodes différentes  selon R. Barrié).

 

"Dès l'achèvement du gros-œuvre, on construisit, en 1607, un chancel de granite ; le dessin de ses colonnes à cannelures garnies d'un jonc et de ses chapiteaux doriques surmontés d'une double corniche à fort relief se retrouve dans les piédroits d'une cheminée ornant une salle en étage située au bout de l'aile gauche du château de Kerjean.

Très vite, il apparaîtra trop austère, et, vers le milieu du XVIIe siècle, il sera complété, au Nord et au Sud, par un chancel en bois à chapiteaux corinthiens d'un style Renaissance plus adouci, déjà presque baroque, dans lequel s'intégreront des sculptures, le groupe de l'Annonciation et des bas-reliefs représentant des apôtres, des saintes et des vertus." (Roger Barrié 1982)

 

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Coté nef, la date de 1607 (1601 pour d'autres) est inscrite au dessus de la clef de la clef. Cette réalisation est donc bien tardive, et bien postérieure aux injonctions du Concile de Trente demandant la suppression des clôtures et des jubés au profit de chaires à prêcher.

La date est également tardive par rapport à celles de la construction des murs (1573 à 1580) et de la charpente ( sablières, 1579-1580), éléments marqués par le style Renaissance du château de Kerjean. Aussi les boiseries sculptées de la clôture sont-ils dépourvues — à quelques exceptions près — des marques de l'art grotesque ou de l'art bellifontain, qui se retrouvent sur les sablières. 

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Clôture en pointillé, et tribune en n° 9.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven vue depuis la nef. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven vue depuis la nef. Photographie lavieb-aile.

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LE COTÉ NORD : LES APÔTRES.

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Les colonnes en bois  sont cannelées en partie haute, et sculptées d'enroulement de feuillages (dont la vigne et l'olivier), et elles portent des chapiteaux corinthiens.

En dessous, neuf panneaux sculptés (dont deux sur la porte) sont séparés par des pilastres sculptés de rameaux d'olivier.

Les Apôtres sont représentés pieds nus, vêtus d'une tunique longue serrée par une ceinture et un manteau ouvert (agrafé par un fermail), et tenant le Livre (Les Actes des Apôtres).

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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1. Saint Pierre et sa clef.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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2. Saint André et sa croix en X.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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3. Saint Jacques le Majeur, son bourdon et son chapeau (rabattu).

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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La porte latérale nord donnant accès au chœur.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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4. Saint Jean bénissant et portant la coupe de poison.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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5. Saint Philippe et la croix à longue hampe.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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6. Saint Barthélémy et son couteau à dépecer.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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7. Saint Thomas et son équerre.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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8. Saint Matthieu et sa lance.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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9.  Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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Du coté de la nef à gauche :

10. Saint Simon et sa scie.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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Porte à deux vantaux du chancel central en pierre.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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11. Saint Jude Thaddée de dos et tenant une croix latine dirigée vers le bas. 

Voir ici

 

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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12. Saint Matthias et sa hache. 

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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Du coté de la nef à droite :

Un saint moine sous son capuchon. Certains y voient François d'Assise.

La cordelière est celle des ... cordeliers ou Franciscains, et le chapelet est celui des Antonins.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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LE COTÉ SUD :  LES SAINTES.

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On pourra comparer ces panneaux à ceux du jubé de La Roche-Maurice, avec les Apôtres coté nef et des saints et  saintes coté chœur :  Marie-Madeleine, Catherine, Barbe, Apolline, Geneviève et Marguerite.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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1. Une sainte couronnée et voilée, tenant un livre, pieds nus, et présentant son sein droit tranché. Sainte Agathe.

 

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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2. Sainte couronnée, tenant la palme du martyre, la main droite sur la poitrine, pieds nus.

Les couronnes ne se réfèrent apparemment pas à la naissance royale des femmes, mais à leur martyre, qui les couronnent de sainteté. 

Parmi les candidates, sainte Marguerite d'Antioche :  il est impossible qu'elle soit absente de cette série des Vierges et Martyres.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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3. Sainte couronnée, tenant la palme du martyre de la main droite, pieds nus .

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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4. Sainte Barbe, identifiée par la tour posée à ses pieds. Sainte couronnée, tenant un livre et la palme du martyre. Pieds nus.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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Porte à deux vantaux, d'accès au chœur.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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Trois anges présentant un cartouche muet dans un cuir découpé à enroulement.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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5. Sainte Geneviève, identifiée par son cierge. Femme voilée, tenant un livre ; pieds chaussés.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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6. Sainte Catherine, identifiée  son épée et sa roue à couteaux brisée. Femme bizarrement non couronnée,  tenant la palme du martyre. Pieds chaussés.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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7. Sainte Apolline et les tenailles de son martyre (elle eut les dents arrachées par les bourreaux). Femme voilée, tenant un livre, et pieds nus.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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8. Sainte Marie-Madeleine identifiée par ses cheveux très longs et  son flacon d'aromates ou de parfum.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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9. Femme dirigeant vers sa poitrine nue une épée. Cheveux voilés, manteau, pieds nus.

Difficile d'imaginer ici Lucrèce, l'épouse romaine vertueuse. Sainte Agathe ??

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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Les portes vues depuis le chœur.

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Les dessus de porte montrent deux anges présentant sur des cuirs découpés à enroulement (motif bellifontain) les monogrammes du Christ  I~HS et de la Vierge MÃ, au dessus d'un cœur. C'est un décor très présent sur les retables baroques bretons.

Mais d'un coté les pilastres montrent entre des cannelures deux cariatides aux bras tronqués, ceinturées d'une guirlande, et au piètement de feuillage, qui sont directement issues du vocabulaire Renaissance, et des modèles de Termes de Serlio ou d'Androuet du Cerceau. Comme ceux du jubé de La Roche-Maurice ou de l'ossuaire de La Martyre (1619).

De l'autre coté, ces pilastres portent également des cariatides, mais moins distinctes puisqu'elles associent à un buste de volutes ces têtes féminines au bandeau nouée en bavette avec deux nœuds de rosette de chaque coté des oreilles, présentes déjà sur les sablières de cette église vers 1579, ou sur les sablières de Bodilis, et surtout sur le jubé de La Roche-Maurice, où elles abondent.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

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L'Annonciation.

Au-dessus de ces deux portes nord et sud, dans leurs frontons à arc brisé, l'ange Gabriel et la Vierge de l'Annonciation devant son prie-Dieu, deux statues en bois non polychrome.

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Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

Clôture de chœur (1607) de Notre-Dame de Berven. Photographie lavieb-aile.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie)

 http://www.infobretagne.com/plouzevede-chapelle-notredame-berven.htm

— BARRIÉ (Roger), 1982, "Notre-Dame de Berven en Plouzévédé", SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f46a2395e4204.95694625/1982_17.pdf

BARRIÉ (Roger), 1983, Mobilier cultuel et décor intérieur dans l'église de Basse-Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 377-386

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_4692

— COUFFON (René) LE BARS (Alfred), 1988, "Plouzévédé",  Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cb0bd8f06e2ee52afbe766530797e0c2.pdf

— LE BARS (Alfred), 1951, Notre-Dame de Berven, Morlaix

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_194/la__chapelle__notre__dame__de__berven.pdf

COUFFON (René) LE BARS (Alfred), 1988, "Plouzévédé",  Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cb0bd8f06e2ee52afbe766530797e0c2.pdf

— LE GUENNEC (Louis), 1913, réed. Les Amis de Louis Le Guennec. Morlaix et sa région.

"La nef est séparée du chœur par une clôture ou chancel en pierre, formée de quatorze colonnes cannelées et d'une porte centrale, en bois sculpté, au-dessus de laquelle on lit la date 1601. Le jubé, également en bois, d'un travail plus grossier, est surmonté d'une Crucifixion, accostée de la Sainte Vierge et de saint Jean. Au-dessous, quatre panneaux en bas-reliefs, séparés par des sibylles, retracent dans un ordre renversé les scènes suivantes de la Vie de Notre-Seigneur : l'Ecce Homo; Jésus tombe sous la Croix; Marie reçoit le corps de son Divin Fils; Jésus est mis au tombeau.

Les parties latérales du jubé, au-dessous de colonnes cannelées, montrent dans le soubassement : du côté de l'Evangile, les douze Apôtres et du côté de l'Epître, saint François d'Assise, sainte Apolline, sainte Agathe, sainte Catherine, etc. Les panneaux du tympan représentent la scène de l'Annonciation : la Sainte Vierge d'un côté, l'archange Gabriel de l'autre."

— TOSCER (G.), 1907, "Le Finistère pittoresque"

https://archive.org/details/bub_gb_IwItAAAAYAAJ/page/n49/mode/2up

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Sculpture Renaissance
29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 21:54

Les lambris sculptés en 1535-1538 par François Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau. Emblématique de François Ier, cuirs découpés et décor à la grotesque.

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Je continue à colliger une documentation iconographique sur l'art à la grotesque, et sur l'École de Fontainebleau, pour servir de base de comparaison avec les œuvres de la Première et Seconde Renaissance en Bretagne (ou aux autres réalisations en France). 

Ainsi, il est intéressant de comparer les cuirs découpés des boiseries sculptées par Scibec à Fontainebleau , en lien avec Philibert Delorme, avec ceux de la charpente sculptée du château de Kerjean (Saint-Vougay, Finistère) vers 1579. 

Ou, inversement, de suivre le motif grotesque des deux lignes rinceaux à masques, animaux fantastiques, ou putti, déjà présent en Italie, et à Gaillon vers 1509, puis à Guerche-de-Bretagne vers 1518-1525, avant d'être repris à Fontainebleau.

Etc.

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. Voir sur l'art des grotesques de la Renaissance :

 

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.Voir sur  l'art des grotesques de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

 

 

 

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PRÉSENTATION.

Je ne ferai pas l'affront au lecteur de lui présenter la Galerie François Ier du château de Fontainebleau, mais je n'aurai aucune honte à me rafraichir la mémoire grâce à Wikipedia :"

"Construite entre 1528 et 1530, elle mesure environ 64 mètres de long et 6 mètres de large, et constituait autrefois un pont couvert jouissant d'ouvertures des deux côtés. Le roi François Ier la fit édifier et décorer, afin de relier ses appartements à la chapelle de la Trinité. Il en gardait les clés et la faisait visiter à ses hôtes de marque.

La galerie a été confiée aux Italiens Rosso Fiorentino et Le Primatice qui la décorèrent de façon originale avec des peintures, des lambris, des fresques et des stucs. Les travaux s'échelonnèrent de mars 1535 à mai 1537 pour les stucs, à partir de 1536 pour les fresques, et furent achevés juste avant la visite de Charles Quint à la Noël 1539"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Galerie_Fran%C3%A7ois-Ier_(ch%C3%A2teau_de_Fontainebleau)

Et j'emprunterai à cet article la  vue d'ensemble de cette galerie :

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La Galerie François Ier du château de Fontainebleau. Photo de Neils Rickards 2005.

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On sait aussi que ce qui fait la célébrité de la galerie, ce sont, sur huit travées, les sept grandes peintures à fresques qui, de chaque coté, alternent avec les fenêtres. Ce sont ces peintures, et leur encadrement par des grands et novateurs motifs en stuc, qui sont décrits par les guides lors de votre visite.

http://notesdemusees.blogspot.com/2017/04/fontainebleau-galerie-francois-1er.html

https://scribeaccroupi.fr/web-serie-fontainebleau-confine-3-galerie-francois-ier/

http://www.fontainebleau-photo.fr/2012/02/les-mysteres-de-la-galerie-francois-1er_25.html

Mais je tiendrai la gageure de n'en regarder aucune (ou bien juste pour me repérer), et de parcourir les 64 mètres allant du vestibule succédant à la chapelle  jusqu'aux appartements royaux (sens des visiteurs, opposé au sens des Conservateurs) en ne regardant QUE les boiseries.

Bien sûr, ce procédé se fera au détriment des rapports et correspondances spéculaires entre le décor de stuc et les boiseries, qui partagent les mêmes cuirs, les mêmes guirlandes, les mêmes bucranes, presque le même fourmillement de détails et la même emblématique : l'influence de Rosso Fiorentino est évidente sur les décors des boiseries.

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 Comme on le voit, les lambris, "à la française" couvrent la moitié inférieure des murs, en quatorze ensembles de sept panneaux (un panneau central et six panneaux plus étroits).
Ils sont l'œuvre du menuisier italien Francisque Scibecq dit de Carpi (la localité de la province de Modène), alias François Scibec de Carpi.

 

Le dernier seigneur de Carpi, Alberto III Pio (1475-1531), ami intime du pape Léon X, a été ambassadeur en France et très proche de Georges d'Amboise. Il est l'instigateur du mariage entre Catherine de Médicis et Henri II. Son neveu l'évêque et cardinal Rodolfo Pio, collectionneur d'antiquité, a été proche de Jean du Bellay.  Les échanges entre la ville du Nord-Est de l'Italie et la France furent intenses (Une exposition À la cour du roi de France. Alberto Pio et les artistes de Carpi dans les sites de la Renaissance française  s'est tenue au Palazzo dei Pio du 8 avril au 18 juin 2017). On peut nommer le peintre Giovanni Francesco Donnela, actif à Albi, mais il est surtout intéressant de citer Ricardo da Carpi, que Georges Ier d'Amboise avait fait venir à Gaillon pour réaliser les boiseries de la chapelle haute.

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"Francesco Scibec , appelé Scibec da Carpi , était un fabricant de meubles italien du XVIe siècle de Carpi près de Modène . Il a travaillé pour la cour royale française au sein d'un groupe d'artistes maintenant appelé la première école de Fontainebleau .

Francesco est arrivé au bâtiment de Fontainebleau pour François Ier de France en même temps que son compatriote, Rosso Fiorentino en 1530. Il y acheva le lambris de la galerie François Ier. Un de ses contrats pour l'ameublement renouvelé en chêne et noyer de la grande galerie et du pavillon près du lac de Fontainebleau a été fait selon les instructions personnelles du roi en février 1541.  Il a également travaillé au Château d'Anet pour Diane de Poitiers . En 1549, il a été engagé pour décorer des bateaux pour un spectacle sur la Seine pour l'entrée de Henri II de France à Paris. Francesco a également fabriqué des meubles et des lambris pour des clients privés et ecclésiastiques.

En juillet 1552, il accepte comme apprenti Bartholomew, le fils d'un autre peintre italien collègue à Fontainebleau, Francesco Pellegrini . Dans les deux années 1557 à 1559, il réalise des meubles pour le Louvre , pour le Château et la Chapelle dans les bois de Vincennes et pour le Château de Saint Germain-en-Laye . Pour Fontainebleau, il a réalisé un cadre photo spécial pour une carte de l'Italie et d'autres cadres sculptés pour les portraits de deux femmes. 

En mars 1537, il épouse Marguerite Samson, fille d'un peintre français, Pierre Samson. " (Wikipedia)

Silbec demeurait alors à l'hôtel d'Étampes, près des Tournelles, où se préparaient les ouvrages de menuiserie commandés pour le roi. 

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DESCRIPTION.

La description précise et documentée de Maurice Roy, en 1913, est disponible en ligne mais n'était pas transcrite. La voici à la disposition des internautes, et je ne regrette pas mon labeur de copie.

-Maurice Roy 1913 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408260p/f212.item

"Dès l'année 1535, Francisque Sibec de Capri, le célèbre menuisier du roi qui tient une si grande place dans l'histoire du meuble au XVIe siècle, avait été chargé de la confection du lambris de chêne incrusté de bois de Brésil et destiné à encadrer les bancs préparés pour la grande galerie ; les panneaux et châssis étaient déjà commencés en août 1535 et assez avancés à cette date pour que le maître menuisier ait pu toucher le 23 du même mois, un acompte de 524 livres 9 sols et 6 deniers, puis on constate que les lambris à appliquer aux murs de la salle et du cabinet donnant sur le jardin d'abord entrepris par Sibec, furent ensuite continués par Joachim Raoullant en bois d'ébène, de brésil rouge et jaune et autres bois étrangers jusqu'au jour où le roi, se rendant compte que ces bois étaient particulièrement difficiles à ouvrer et que leur préparation demandait un temps trop long à son gré, décida que l'on emploierait simplement du bois de noyer, et fit passer, le 2 avril 1539 un nouveau marché avec Francisque Sibec de Carpi. Nous avons retrouvé le texte de ce marché contenant de nombreux détails sur la confection des belles boiseries qui existent encore aujourd'hui en grande partie.

Aux termes du marché, des lambris « de menuyserie » devaient être disposés dans tous les sens contre les murs de la galerie et du cabinet attenant , depuis le niveau du plancher jusqu'à la hauteur des ouvrages de peinture et de stuc. Al partie inférieure de ces lambris, composés de compartiments moulurés assez simples, formait une sorte de plinthe régnant tout au pourtour, mais, au dessus, par chaque travée entre les fenêtres de la galerie, se détachaient sept panneaux superbement décorés ; celui du milieu, plus large que les autres, mesurant six pieds environ, contenait comme motif principal les armoiries du roi enrichies de festons et ornements antiques à demie taille ; au dessous de ce panneau central était prévu, à hauteur raisonnable, un siège ou banc de cinq pieds de long et de quinze pouces de saillie pour asseoir deux personnes, ledit siège orné de moulures, supporté par aux deux bouts et au milieu par trois rouleaux en forme de pattes de lion enrichies à l'antique et se terminant de chaque coté, par des rouleaux servant d'accoudoirs.

Le panneau central devait être accompagné à droite et à gauche d'un premier panneau portant une salamandre avec deux tablettes où se trouvait gravée la devise habituelle, d'un deuxième enrichi d'un F couronné et de tablettes, enfin d'un troisième, sous l'aplomb de la poutre, indiqué en forme de pilastre rempli de feuillages et autre taille antique à demi-bosse. Cette disposition de sept panneaux se répétait sur les deux faces de chaque travée ; on sait que la galerie comprend elle-même, dans toute sa longueur, sept travées."

Aux deux bouts de la salle étaient prévus semblables lambris et sièges sous les deux tableaux qui s'y trouvaient alors, de même autour du cabinet avec un banc contre le mur opposé à la cheminée. Ces boiseries se poursuivaient en retournant dans l'épaisseur des portes, dans les embrasures et sous les appuis des croisées, le tout de bon bois de noyer teinté, verni et garni de filets dorés où il serait convenable, afin de mieux faire ressortir les lambris. Un plancher assemblé à losanges et carrés avec filets de chêne ou de noyer complétait le travail demandé à Scibec. (Le parquet actuel est moderne et date sans doute de 1846, époque de la réfection du plafond).

Si nous comparons maintenant les indications de dimension, de disposition et de décoration fournies par le marché de 1539 avec les boiseries qui existent actuellement et dont une grande partie est ancienne, nous remarquons que plusieurs modifications ont dû être apportée en cours d'exécution.

La galerie elle-même, prévue au devis de 1528 d'un longueur dans œuvre de 32 toises, soit environ 62m 36, et d'une largeur de 3 toises ou 5m84, ne développe en réalité que 60m70 sur 5m84, toutefois il faut tenir compte de l'épaisseur des boiseries qui modifient légèrement ces dimensions. D'après le même devis, deux cabinets devaient être construits en face l'un de l'autre au milieu de la longueur et de chaque coté de la galerie, or, un seul fut exécuté en saillie coté jardin, ainsi que le constate notre marché de 1539. Il a disparu au XVIIIe siècle lors de la nouvelle construction adossée à la galerie.

Les boiseries se trouvant contre le mur opposé à la terrasse paraissent anciennes pour la plupart, les autres, sans doute atteintes par l'humidité, ont été refaites et copiées plus ou moins fidèlement sous Louis-Philippe. Leur hauteur est de 2m25 environ.

Pendant leur confection, les lambris, dont nous venons de donner la description, d'après les termes de la commande, reçurent aussi des transformations assez notables.

Si les grands panneaux du milieu de chaque travée conservent exactement la mesure de chaque travée indiquée, 6 pieds de log, et le dessin des armoiries royales, les autres ne sont pas tels qu'ils aveint été projetés, les panneaux placés de chaque coté du panneau central représentent les F couronnées, puis viennent les salamandres , ensuite on a répété les motifs des F sous l'aplomb des poutres au lieu des pilastres remplis de feuillages et de taille antique qui étaient prévus. Il convient surtout de remarquer que l'artiste a varié, suivant sa propre inspiration, les motifs décoratifs et a su multiplier dans des dispositions heureuses et toujours renouvelées les attributs de chaque sujet : armes de tous genres, casques, boucliers, carquois, instruments de musique , etc., accompagnant l'écu royal, encadrements particulier des F et fromes diverses des tablettes à devises, décorations en général plus sobres mais que viennent rehausser les représentations variées des salamandres avec les riches et fines sculptures ornementales qui les entourent : rinceaux, feuillages, fleurs, rubans, cornes d'abondance, têtes de chérubins, oiseaux, chimères, etc., aucun de ces panneaux n'est semblable, et, s'ils forment un ensemble régulier à la vue, l'examen de chacun d'eux révèle une variété infinie de composition qui n'est pas le moindre charme de leur belle ordonnance.

Les bancs placés sous le panneau central sont sensiblement plus longs que ne l'indiquaient le marché : prévus de 5 pieds (1m62), ils atteignent 1m94 et peuvent servir à asseoir largement trois personnes au lieu de deux, mais ils sont bien supportés au milieu et aux extrémités par des rouleaux en forme de pattes de lion et se terminent par des accoudoirs à tête de lion. Leur saillie se trouve également conforme à la mesure stipulée.

Ce beau travail de Sibec fut conduit très rapidement, le roi était pressé, comme nous l'avons vu, de disposer d'une grande salle pour les réunions de la cour, ressource qui faisait alors complètement défaut à Fontainebleau. Sibec dut prendre l'engagement d'exécuter son œuvre «  en la plus grande diligence et extrême et avec le plus grand nombre d'ouvriers que faire se pourra ».

Le marché était convenu pour le prix total de 4000 livres, et sa réalisation eut lieu dans le court espace de six ou sept mois. Tout se trouvait en effet terminé dès le mois d'octobre de la même année 1539, ainsi que paraît le constater la quittance, signée le 21 octobre, de la somme de 12000 livres, formant le solde des 4000 livres, montant total du marché.

Ce dernier paiement est mentionné dans les acquits au comptant publiés par M. de Laborde sous la forme laconique suivante : « A Me Nicolas Picart, commis au paiement des édifices de Fontainebleau, pour délivrer à Francisque Cibec, menuisier, sur le lambril de la grand gallerie dud. Lieu … 1000 livres (1539). C'était d'ailleurs le seul document qui avait permis jusqu'ici de connaître le nom de l'auteur des boiseries de la galerie François Ier. J'ai donc pensé qu'il était intéressant d'apporter aujourd'hui le texte complet du marché ainsi que le libellé de la quittance finale, documents nouveaux permettant de fixer, d'une façon définitive, les détails d'exécution, les dates et le prix d'une importante œuvre d'art. "

Les pièces originales sont données ici, en Annexe.

 

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Documents d'archive :

-Léon Laborde, (Les comptes des bâtiments du roi (1528-1571): suivis de documents inédits sur les châteaux royaux et les beaux-arts au XVIe siècle , vol. 1,1877) nous indique les versements suivants:

Année 1536. "Ouvrages de menuiserie. A maistre Francisque Sibecq, dit de Carpe, menuisier, pour ouvrages de menuiserie qu'il a faits audit Fontainebleau par l'ordonnance du sieur de Neufville, à luy la somme de 286 livres."

Année 1537 : "Ouvrages de menuiserie. A Francisque Sibecq, dit de Carpe, menuisier italien, pour tous les ouvrages de menuiserie qu'il a faits audit Fontainebleau par l'ordonnance desdits de Neufville et Babou, le 7e de may 1538, la somme de 1 075 livres."

Année 1557 : il est réglé « à Jean Huet et Francisque Scibec, maistres menuisier, la somme de 750 livres pour ouvrage de menuiserie par eux faits au dit lieu (château de Saint-Germain-en-Laye).

-Nous trouvons aussi dans les Minutes de Guillaume I Payen, notaire . 1549, janvier - 1550, 4 avril le "Marché de menuiserie entre Francisque Scibec dit de Carpi, menuisier du roi, et Philibert Delorme, architecte du roi, pour la salle de bal, le cabinet de la reine et le cabinet au-dessus du château de Fontainebleau."  En effet, le décor de cette pièce avait été dirigé à partir de l’avènement du roi Henri II par Philibert Delorme qui avait confié l’exécution des lambris, des portes et de la tribune des musiciens à Francisque Scibec de Carpi par un marché de juin 1550. Chaque panneau est sculpté d’un écusson entouré de cuirs découpés et surmonté d’une couronne royale fermée. L’un abrite les armes de France (trois fleurs de lys) buchées à la Révolution, l’autre le triple croissant entrelacé, emblème d’Henri II. Ils étaient initialement peints et dorés comme le révèlent les restes de polychromie encore visibles. Deux panneaux sont exposés au Musée National de la Renaissance;

 

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Le "menuisier" et sculpteur aurait travaillé sur des dessins préparatoires, dont l'un exécuté par le peintre italien   Claude Badouyn , actif à Fontainebleau dès 1535 et collaborateur de Rosso Fiorentino pour les fresques et les stucs de la Galerie François 1er.

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Réception.

"En 1539 Giovanni Battista Gambara, ambassadeur du duc de Mantoue rapporte qu'il a visité:

« una galeria ma troppo stretta, et e dipinta di picture molto brutte. Egli e moite figure di stucco di man del Bologna, molto belle, et e salegata di asse intersiate assai belle ; il solaro di asse intagliato con un poco di oro, che anchor puo compare. Egli e pur fodrata di asse intagliate con impresse et arme di sua Maesta che sono molto belle, fatte per mano di un maestro Francesco di Carpo... »

( une galerie très longue mais trop étroite, et elle est peinte de peintures très laides. Il y a beaucoup de figures en stuc de la main du Bolonais, très belles, et le parquet est de bois marqueté, très beau; le plafond de bois sculpté, avec un peu d'or, qui peut aussi faire quelque effet. Elle est revêtue d'un lambris de bois sculpté aux devises et aux armes de Sa Majesté, très beau fait de la main d'un maître Francesco da Carpo),  cité et traduit par Marc Hamilton Smith, « La première description de Fontainebleau », Revue de l'Art, 1991, p. 44-46. V"

 

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Je n'ai pas fait un relevé des  quelques 100  panneaux de la galerie.

L'emblématique de François Ier est bien connue, et est répétée avec peu de variation. Je n'y m'attarderai pas. Les F ne sont pas couronnées malgré l'indication de M. Roy, tandis que plusieurs salamandres le sont.

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Trois panneaux.

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Au centre :

-Cartouche à têtes de béliers, feuillagées, avec l'inscription FRANCIS /CVS (François)

-Rinceaux au putto ailé tenant une guirlande de fruits

-Cuir découpé à enroulement, clouté au motif de la salamandre

-Suspendu à un aegicrane, un cartouche en bouclier d'amazone à deux têtes d'aigles, porte l'inscription FRANCORVM REX (roi des Français)

Note : ce "bouclier d'amazone" est repris d'un pilastre des Loges de Raphaël au Vatican, sous forme d'un médaillon lui-même copié de la Volta degli stucchi de la Maison Dorée de Néron. Mais sur ces modèles, les aigles sont tournés l'un vers l'autre. (N. Dacos 2008). On en trouve un exemple sur une gravure d'Androuet du Cerceau dans ses Trophées d'armes en 1545-1550.

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De chaque coté :

-cartouche à l'inscription FRANCISC suspendu par des rubans

-Cuir découpé à enroulements en cornets avec le monogramme F dans un ovale clouté.

-cartouche à l'inscription FRANC REX suspendu par un arceau.

 

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Première travée, au nord, sous le Sacrifice de Rosso Fiorentino. Trois des sept panneaux.

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Au centre.

Dans un cuir déroulé à enroulement, les armes royales à trois fleurs de lys, sous une couronne . En dessous, un cartouche sans inscription.

Deux bâtons-cannes identiques sont entrecroisés, en bois écôté et au pommeau sculpté en tête de lion.

L'une de ces cannes porte un collier de grelots : est-ce celle d'un maître de danse ? (crcb) Est-elle chargée de battre la mesure ?

À ces cannes sont suspendus par des rubans des "trophées" sur le thème de la musique. À gauche une lyre et une flûte  (Apollon et Marsyas ?) sur un cuir découpé. À droite une partition (de chant ?), deux instrument à vent (à embouchures et à à pavillon large) croisés et un autre instrument à vent, courbé en crosse (cromorne ??). 

La "flûte" ressemble à une flûte de pan par la réunion de sept tubes de longueur croissante, mais elles sont percées chacune d'un biseau et de cinq trous.

François Ier est honoré comme  protecteur des arts et maître qui en bat la mesure.

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De chaque coté : les panneaux étroits au monogramme F et aux cartouches à son nom.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Deuxième travée, coté nord, sous "l'Éléphant fleurdelysé" de Rosso Fiorentino. Huit panneaux.

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-Les deux vantaux d'une porte : trophées d'armes. Outre les casques, les boucliers, les lances et hallebardes, les enseignes au titulus frappé d'une étoile, nous trouvons deux instruments de musique (percussion), un claquebois (avec son maillet) et  des crotales. 

-Deux panneaux au monogramme F

-Deux panneaux à la salamandre, sur fond de rinceaux (cf. infra)

-Deux panneaux au monogramme F.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les panneaux à la salamandre, sur fond de rinceaux.

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Le cuir découpé est traversé, en haut et par deux orifices, de deux dragons aux queues tirebouchonnées  liées entre elles. Le rinceau qui occupe ce registre supérieur flirte avec un aegicrâne au centre, et  vient fleurir sur les cotés en deux gracieux bustes féminins. 

N'oublions pas les deux aigles perchés sur les têtes des dragons. Et n'oublions pas de constater que le corps renflé des dragons ou leur tête feuillagé s'évertuent à nous les faire confondre avec les productions végétales qui les entourent.

Au registre inférieur, des rinceaux sont tenus par une femme canéphore, au dessus de deux sphinges liées par la queue. Ces rinceaux donnent des fleurs, qui se métamorphosent en serpents, qui, après avoir traversé l'orifice du cuir, dardent l'un vers l'autre leur langue venimeuse.

Mais notre femme que j'ai non sans pédanterie qualifiée de canéphore (portant un pot de fleur) est hybridée par le végétal, puisque sa tête est feuillagée, ses mains remplacées par les vrilles de quelque plante grimpante, et ses jambes escamotées au profit d'un calice.

Deux autres tiges produisent des cornes d'abondances aux fruits replets.

Vous pouvez voir en fin de mon article sur La Guerche-de-Bretagne comment les rinceaux de cette collégiale sculptés avant 1525, figuraient déjà   sur les boiseries faites par Richard da Carpi  pour la chapelle de Georges d'Amboise à Gaillon, et comment ils trouvaient eux-mêmes leur modèle  de dessins italiens de Pietro da Birago gravés entre 1505 et 1507. Mais on les trouve aussi sur les pilastres des Loges de Raphaël par Giovanni da Udine.

Si je les examine en détail ici, c'est pour montrer ce goût de la varietas, de l'imagination féconde, du mélange des genres, de la métamorphose des formes, des courbes en volute, et de l'irrévérence envers la réalité. Qui nous échappent lorsque nous passons trop rapidement en nous laissant hypnotiser par la salamandre.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Deuxième travée, coté sud. Sous "L'unité de l'Etat" de Rosso Fiorentino. Sept panneaux.

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Le panneau central.

Armoiries royales dans un cuir déroulé, au dessus d'une fourche et d'un trident entrecroisés. Du coté gauche, un casque panaché et cornu est suspendu par des rubans. À droite , un casque, un bouclier, un croissant.

Deux panneaux au monogramme F

Deux panneaux à la salamandre.

Deux panneaux au monogramme F.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième travée, au nord, sous "Les Jumeaux de Catane" de Rosso Fiorentino. Sept panneaux.

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Le panneau central. Armoiries royales dans un cuir déroulé. Deux torches entrecroisées auxquelles sont suspendus des trophées d'armes (carquois et jambières d'armure).

Deux panneaux au monogramme F

Deux panneaux à la salamandre avec rinceaux (infra)

Deux panneaux au monogramme F.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Panneau à la salamandre.

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Au registre supérieur, l'inscription énonce la devise NVTRISCO ET EXTINGO, "je me nourris (du bon feu) et j'éteins (le mauvais)".

Les rinceaux, qui traversent les enroulements du cuir, sont picorés par quatre aigles. 

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Panneau à la salamandre.

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Ici, nous retrouvons les aigles picorant, mais la tige des rinceaux est crachée par un masque  vaguement humain, mais feuillagé.

Et il y a cette superbe métamorphose des feuilles des rinceaux en  lions  colletés : c'est sur leur tête que les aigles cavalièrement se posent.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Autre exemple proche.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Ailleurs. Armoiries royales et rinceaux.

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Et allons y ! Les têtes de lion et les têtes de bélier, le putto ailé et feuillagé, et le bucrane : ah, notre artiste connaît sa grammaire grotesque, et ne se gêne pas pour encadrer les fleurs de lys  des Valois de ce monde déjanté  !

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Cinquième travée, au nord, sous "La Vengeance de Nauplius" de Rosso Fiorentino. Sept panneaux.

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Le panneau central.

Armoiries royales dans un cuir déroulé. Deux torchères entrecroisées, auxquelles sont suspendues par des rubans du coté gauche, deux carquois, et du coté droit deux guêtres ou jambières sur des boucliers. (comme sur la 3ème travée).

 

Deux panneaux au monogramme F

Deux panneaux à la salamandre.

Deux panneaux au monogramme F.

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Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Cinquième travée, au sud, sous "La mort d'Adonis" de Rosso Fiorentino. Sept panneaux.

 

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Le panneau central.

Armoiries royales dans un cuir déroulé. Deux torchères entrecroisées, auxquelles sont suspendues par des rubans du coté gauche, deux carquois, et du coté droit deux guêtres ou jambières sur des boucliers. (comme sur la 3ème travée).

 

Deux panneaux au monogramme F

Deux panneaux à la salamandre.

Deux panneaux au monogramme F.

 

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (chêne ou noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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Sixième travée, au nord, sous "La mort d'Adonis" de Rosso Fiorentino. Sept panneaux.

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Le panneau central.

Armoiries royales dans un cuir déroulé. Deux torchères entrecroisées, auxquelles sont suspendues par des rubans du coté gauche, deux carquois, et du coté droit deux guêtres ou jambières sur des boucliers. (comme sur la 3ème et la 5ème travée).

 

Deux panneaux au monogramme F

Deux panneaux à la salamandre.

Deux panneaux au monogramme F.

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Lambris (noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris (noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

Lambris ( noyer, Francesco Scibec de Capri, 1536-1537 et dorure), galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile 2019.

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CONCLUSION.

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Plusieurs décors ont été repris de façon répétitive. Cela s'explique-t-il par la copie de panneaux originaux lors des restaurations ?

Néanmoins, le décor des panneaux centraux avec leurs trophées et des panneaux aux salamandres avec leurs rinceaux organisés en deux colonnes verticales et trois registres, ou enfin la variété des cuirs à enroulement permet de se livrer à un travail d'iconographie comparative, à la recherche des sources ainsi que de l'influence d'un style qui portera désormais le qualificatif de "bellifontain".

On pourra  comparer ces boiseries à celles, différentes, et en marqueterie, réalisées pour la chapelle du château d'Écouen (pour Anne de Montmorency, qui disposait d'un logis au château de Fontainebleau) et pour celle de La Bâtie d'Urfé.

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ANNEXE. PIECES JUSTIFICATIVES PUBLIÉES PAR MAURICE ROY.

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Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.
Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.

 

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SOURCES ET LIENS.

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Je n'ai pas trouvé de monographie consacrée à ces boiseries de la galerie François Ier, hormis l'article de Maurice Roy.

— AUCLAIR ( Valérie), 2007. L'invention décorative de la galerie François Ier au château de Fontainebleau. In: Seizième Siècle, N°3, 2007. pp. 9-35; doi : https://doi.org/10.3406/xvi.2007.917 https://www.persee.fr/doc/xvi_1774-4466_2007_num_3_1_917

"au début des comptes de 1541-1550, hors des parties extraordinaires, se trouve un paiement de menuiserie à « Francisque scibecq, dit de carpy, menuisier italien […] pour les ouvrages de lambris, de menuiserie, qu’il a faits de neuf pour le roy, […] en la grande salle haulte du grand pavillon près l’estang en sondit chasteau, au pourtour des murs sur l’aire du plancher du longs de laditte salle, […] le tout de bois de noyer et chesne, façon et ordonnance qu’il a esté advisé par le roy, ainsi qu’il est plus à plain contenu et déclaré au marché, de ce par lesdits commissaires, fait et passé cy devant avec ledit Francisque scibecq, le 25e febvrier 1541 [a. st.] » (p. 186-187). Ce marché du 25 février 1542 (n. st.) a été retrouvé et publié par Maurice Roy . il précise que les ouvrages de menuiserie devaient prendre place « depuis le rez de [chaussée] du plancher de lad. salle jusques à la haulteur des ouvraiges de paincture et stucq qui sont faits en icelle salle », autrement dit selon le système décoratif mis au point quelques années auparavant dans la chambre du roi et dans la galerie François-Ier . Comme dans cette dernière, les décors peints et de stuc avaient été exécutés avant les lambris (l’emploi du temps présent l’assure) et étaient donc terminés, ou en voie de l’être, en février 1542. les paiements qui s’y rapportent furent donc bien effectués au commencement de la décennie 1541-1550, et il est logique de les trouver en début de chronologie. si l’on en croit Vasari dans ses Vite , le décor de la salle haute des Poêles fut réalisé, ou tout au moins commencé, sous la direction du Rosso, décédé à Fontainebleau le 14 novembre 1540. les premiers paiements des comptes de 1541- 1550 doivent donc correspondre à l’achèvement des stucs et des peintures sous la direction de Primatice, qui rentra de Rome, où François Ier l’avait envoyé en mission, peu après la mort du Florentin ." 

— ROY (Maurice), 1913,  « la galerie de François Ier à Fontainebleau », Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. lxxiii, 1913, p. 205-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408260p/f209.item

— Une thèse est en préparation à Toulouse en Histoire sur François Silbec.

J'ai apprécié l'article suivant :

FENRIS (Franz), s.d.  « Grotesques », meuble.peint.com

https://meublepeint.com/les_grotesques.htm

LE SITE EDUCATIF DU CHATEAU

http://www.chateau-fontainebleau-education.fr/pedagogie/iii-les-decors-interieurs/
 

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Published by jean-yves cordier - dans Renaissance Grotesques Sculpture
25 décembre 2020 5 25 /12 /décembre /2020 20:22

Le jubé (chêne polychrome, v. 1560) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice (29). II. La clôture de chœur.

 

 

 

 

1. Voir sur ce jubé :

2. Voir sur cette église :

 

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— Voir sur les autres monuments de la commune :

3. Voir sur les jubés de Bretagne :

Le jubé (en pierre de kersanton) du Folgoët

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. I. Le coté de la nef (Ouest). A. La clôture. 1480-1492

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. I. Le coté de la nef (Ouest). B. La tribune.

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. II. Le coté du chœur (coté est).

L'église de Goulven IV : la tribune d'orgue, ancien jubé du XVIe siècle.

La tribune de l'église d'Esquibien. (ancien jubé, XVIe siècle)

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3. Voir sur l'art des grotesques de la Renaissance :

. 4.Voir sur  l'art des grotesques de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

 

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PRÉSENTATION.

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Description générale 

"Sur une longueur de 5 mètres entre les deux grosses piles de l’entrée du chœur, est placé un jubé en bois de chêne polychromé d’une ornementation abondante qui le date de la fin du XVIe siècle. Il se compose d’un soubassement de panneaux surmonté d’une claire-voie. Celle-ci sert d’appui à des montants verticaux ou obliques qui soutiennent la tribune à laquelle on accède par un escalier aménagé dans la pile sud." (G. Leclerc)

Soucieux de fournir aux amateurs une iconographie commentée de l'expression de l'art de la Renaissance, et de la pénétration des décors grotesques en Bretagne, je consacrerai à ce jubé breton trois articles :

— I. La tribune.

— II. La clôture de chœur.

—III. Les deux retables aux licornes : sainte Marguerite et sainte Anne éducatrice.


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Introduction lexicologique.

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Il faudrait distinguer le jubé (au sens strict : la tribune) et la clôture qu'il domine.

L'article Wikipédia incite à réserver le terme de chancel aux clôtures paléochrétiennes et médiévales, et à parler ensuite de clôture de chœur, pour désigner la même séparation entre le chœur réservé au clergé et la nef réunissant les fidèles.

Puisque ce jubé (au sens large ou métonymique) de La Roche-Maurice date de la Renaissance, j'ai donc, bête et discipliné,  employé le terme de clôture de chœur pour le titre de cet article.

Mais la consultation du Trésor de la Langue Française à l'article "chancel" est néanmoins fructueux, puisqu'il indique que ce mot apparu dans notre langue dès 1130 est issu du latin cancellus "grille, treillis", du verbe cancello "disposer en treillis". Le chancel est une grille, ou une balustrade, donc une séparation à claire-voie, c'est là où je veux en venir. Mais puisque les treillis (cancellationis) servaient à délimiter  les champs, on peut comprendre que l'idée de limite, de frontière ou de séparation est associée à l'idée d'entrecroisement en grillage.

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Accessoirement (mais c'est ma gourmandise), j'apprends que chanceler, c'est marcher avec les jambes qui tricotent en X comme les barres d'un grillage, et que le chancelier ou "préposé à la grille"  était l'appariteur placé près de la barrière séparant le public de la cour de justice (Alain Rey). Incarcérer, c'est, je m'en rends compte maintenant, mettre quelqu'un (et de préférence quelqu'un d'autre que moi) "derrière les barreaux" (latin cancer, cancri). Si je vous disais que tout ce petit monde de mots provient de la racine indo-européenne °karkr-, °kankr- "objet fait de matériaux entrelacés" (Alain Rey), vous comprendriez que nous ne puissions pas ôter facilement à ce mot de chancel son image d'entrelacs.

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Tout cela pour dire que nous aurions tort d'imaginer les jubés comme des séparations étanches et pleines comme des portes derrière lesquels le public n'a aucun autre accès à ce qui se passe dans le chœur que les lectures et les chants que quelque clerc veut bien venir leur proposer du haut de la tribune. Au contraire, les fidèles participent pleinement à l'office, au déploiement de luxe de la paramentique, aux chants et psalmodies sacrées et aux parfums de l'encens. Pourvu qu'ils soient bien placés...

 

 

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Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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LA PARTIE SUPÉRIEURE EN CLAIRE-VOIE.

 

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Quatre colonnes de chaque coté laissent la place, au centre, à une porte dont la largeur incite à imaginer à deux vantaux. 

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I. Le coté tourné vers la nef.

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Elle associe des motifs religieux (les figures de 4 saintes) ou laïc (un soldat) avec un vocabulaire typique de l'art grotesque, avec notamment cette hybridation des formes (humaines, angéliques, animales) par le végétal, et cette  désinvolture vis à vis de la réalité.

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A. La colonnade du coté gauche.

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Entre deux hémi-colonnes, la colonnade de quatre fûts évasées et baguées  aux chapiteaux pseudo-corinthiens sommés d'un fleuron soutient une architrave à deux registres. Le registre supérieur aligne trois frises de modillons en volutes (ou langocha), d'oves feuillagées et de perles. Le registre inférieur est celui des arcades en plein cintre, occupés de personnages.

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a) Dans ces arcades en plein-cintre formant niche, nous trouvons successivement de gauche à droite :

un masque ailé crachant un feuillage.

un masque ailé à barbe bifide crachant un feuillage.

Un masque barbu coiffé d'un linge noué

Une tête de mouton, feuillagée et crachant des feuillages

Un soldat en buste, coiffé d'un bonnet, la tunique plissée recouverte d'une cape, et désignant de l'index gauche l'épée ou glaive posée sur l'épaule droite.

 

 

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b) Dans les intervalles ou écoinçons :

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Un masque de profil

Un putto ailé à collerette de trois tiges de feuilles

Un putto ailé à bavette  de feuilles

Une tête de bélier crachant trois tiges de feuilles

Un putto ailé à collerette de trois tiges de feuilles

Un masque de profil


 

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Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

Clôture de chœur de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017 et 2020.

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B. La colonnade du coté droit.

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Nous retrouvons la colonnade de quatre colonnes évasées et baguées et leur chapiteau pseudo-corinthien sommé d'un fleuron. 

 

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a) Dans les arcades en plein-cintre formant niche, nous trouvons quatre saintes déjà représentées sur le coté est de la tribune. Ce sont successivement de gauche à droite :

Sainte Marie-Madeleine et son pot d'aromates.

Sainte Marguerite et son crucifix.

Une sainte vierge et martyre.

Sainte Apolline.

Au centre, un masque crachant un feuillage.

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b) Dans les intervalles ou écoinçons :

Un masque de profil.

Un masque de putto ailé crachant des feuillages.

Un masque humain coiffé d'un linge noué.