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26 février 2021 5 26 /02 /février /2021 12:20

L'arc de triomphe (1587, granite de Plounéour-Ménez et 1589, kersanton) de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Son Annonciation et son inscription en vers bretons.

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Sur cet enclos paroissial de Saint-Thégonnec, voir :

 

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PRÉSENTATION.

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Avant de partir pour Saint-Thégonnec, j'avais relu les bons auteurs.

— "Quatre grosses piles ornées de volutes ou consoles renversées que surmontent des lanternons à la fois trapus et  élégants. Les deux piles du milieu sont reliées par une arcade au-dessus de laquelle règne une galerie d’arcatures séparées par des pilastres à gaines et terminées par des frontons. À la hauteur de la galerie est la représentation du mystère de l’Annonciation ; d’un côté la Vierge agenouillée sur un prie-Dieu, de l’autre, l’archange Gabriel. Plus bas, dans la frise cette inscription : ITRON : MARIA . VIR . SICOVR NI . O . PET : HUANTEC. DON. RECOUR HUI.EN.QUENTAF. ADVOCADES EVIT. PECHER. HA. PECHE RES. - 1587. "Dame Marie de Vrai-Secours Nous vous prions ardemment de nous venir en aide. Vous êtes première avocate Pour pécheur et pécheresse"." (J.M. Abgrall 1904 , Architecture bretonne, p. 107.)

 

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Inscriptions gravées : Saint-Thégonnec J.M. Abgrall Congrès arch. France 1898 et Bull. SAF 1916 :

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— "L'arc triomphal, décoré de lanternons se compose de quatre pilastres formant trois ouvertures; la principale est surmontée de niches à frontons dont l'une contient la statuette du saint patron de la paroisse. Dans la frise centrale, on lit ce quatrain rimé, en moyen-breton, avec rimes internes, et la date 1587 : ITROVN MARIA. GVIR : SICOVR NI : HO. PET : CHV ANTEC : DON RECOVR HVI. EN : QVENTAF ADVOCADES EVIT : PECHER : HA : PECHERES. " (L. Le Guennec, Morlaix et sa région)

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"L'année qui précède l'entrée du duc de Merceur dans la Ligue contre Henri de Navarre, en 1587, la Porte Monumentale rompt définitivement avec les styles anciens : niches à coquilles, frontons triangulaires ou cintrés, volutes, lanternons à dômes, belles moulurations apportent à Saint-Thégonnec un esprit nouveau qui sera bridé un moment par les désordres de la Ligue. Mais après la pacification due à l'Edit de Nantes et à l'arrestation de brigands trop célèbres tels que Fontenelle, l'élan constructeur reprend. Les paysans de la région qui avaient pris prétexte des temps troublés pour faire justice de leurs griefs contre les nobles n'auront qu'un désir, bâtir leurs églises dans le style des châteaux." (Y.-P. Castel)

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— "Un élève du Maître de Guimiliau (1589). À frais nouveaux, la présente enquête commence du coté de la porte monumentale de l'enclos, dominée dans le ciel du fronton triangulaire par le Père Éternel. La date du monument, 1587, s'inscrit entre les cerfs de la légende de saint Thégonnec. Celui de gauche traîne une sorte de charrette. Une hache énigmatique se dresse près de celui de droite. L'inscription lapidaire entremêle selon l'usage breton assonances intérieures, rythmes et rimes : I[N]TRON. MARIA : GVIR SICOUR NI : HO : PET : HVANTEC : DON : RECO[VR] HVI ENQVE[NT]AF. ADVOCAD ES EVIT . PECHER : HA PECHERES. "Notre-Dame du Vrai-Secours , de tout cœur nous recourons à vous, la première avocate du péché et de la pécheresse".

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"À l'étage, on remarque peu l'Annonciation, l'ange Gabriel et la Vierge se faisant face de part et d'autre des niches centrales vides. Le groupe en pierre de kersanton ouvre la série statuaire de l'enclos. La date 1589, inédite à ce jour, gravée sur le pupitre de Marie, permet d'attribuer l'œuvre à l'atelier du Maître de Guimiliau, l'auteur du célèbre calvaire. Le Maître y travailla de 1581 à 1588, à en croire les dates gravées sur celui-ci. L'Annonciation de Guimiliau et celle de Saint-Thégonnec sont indubitablement de la même main. Les prie-Dieu sont identiques, les vases de fleurs ont les mêmes anses à large volutes, les panses sont ornées de canaux et de godrons similaires, les bouquets, dans leur stylisation, se ressemblent. Le traitement des visages ne laisse, lui non plus, aucun doute sur l'étroite parenté des deux groupes. Celui de Saint-Thégonnec, précisément daté avons-nous dit, de 1589, vient ainsi éclairer l'histoire du calvaire de Saint-Thégonnec et réfuter l'idée d'une réfection moderne importante avancée par différents auteurs, dont R. Couffon suivi par V.-H. Debidour." (Castel in Roudaut p. 81-83)

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"La porte triomphale — ou arc de triomphe —, à l’entrée de l’enclos, est un édifice de style Renaissance en granite de Plounéour-Ménez réalisé dans l’atelier du château de Kerjean entre 1587 et 1589. Elle est composée de quatre piliers massifs surmontés de lanternes cubiques et de lanternons. Deux échaliers relient les piliers extérieurs et l’entrée centrale est faite d’un arc en plein cintre fermé à l’époque par une grille. L’arc est orné de trois statues en Kersanton : à droite Notre-Dame du Vrai Secours, à gauche l’archange Gabriel et au centre Dieu le père entouré de deux canons.  L'arc de triomphe est classé monument historique depuis 1914. Le mur de cimetière attenant est, quant à lui, classé en 1928." (Wikipedia)

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"L'arc de triomphe date de 1587 et se compose d'une grande arcade entre deux pylônes. C'est l'un des premiers ouvrages de ce type destiné à donner une entrée monumentale au cimetière." (Base Mérimée)

 

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J'arrive donc un bon matin en me frottant les mains, car j'ai au menu une inscription lapidaire (moi qui adore ça), une Annonciation (que je pourrais comparer à celles que j'ai photographiées dans la même situation de chaque coté d'une porte monumentale ou d'un porche), et l'arc de triomphe lui-même, avec, là encore, des perspectives de comparaison stylistiques avec les mêmes monuments des enclos voisins.

Mais une visite touristique, vous savez ce que c'est, dépend beaucoup de l'heure, de la lumière, de l'humeur du visiteur et de l'éveil variable de son regard. Saurai-je voir ? Le soleil, l'ombre ou la pluie voudront-ils me montrer ce que recèlent les pierres ?

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Enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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On lit souvent que les portes monumentales de nos enclos sont nommées en breton (à Sizun) Porz ar maro, "Porte de la mort", car elles marquent l'entrée du cimetière, mais avant d'en attribuer la présence  à je ne sais quel atavisme bas-breton, ou quelque réminiscence celte peut-être, on se souviendra que les architectes de la Renaissance, soucieux de s'inspirer des arcs de triomphe antique pour marquer l'entrée de leurs villes ou des châteaux, après que les peintres italiens comme Botticelli ou Mantegna aient réalisé des structures provisoires pour célébrer les entrées triomphales des princes et prélats dans leurs villes, ont créé de tels monuments, ou en ont proposé les modèles dans leurs traités. Les exemples sont nombreux. Philibert De L'Orme s'inspira de l'arc de triomphe de Septime Sévère pour le tombeau de François Ier et Claude de France à Saint-Denis (1558). Ou pour l'entrée du château d'Anet.

 

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Voici comment Yves Pauwels présente le Quinque et viginti exempla arcum ("25 exemples d'arcs") publié par Androuet du Cerceau en 1549 :

 

"Ce recueil de gravures compte parmi les publications les plus précoces de Jacques Androuet du Cerceau. Il a été composé dans le contexte de l’avènement de Henri II et des nombreuses entrées solennelles que le nouveau roi allait faire dans ses villes. Lyon avait donné l’exemple en 1548, et, en 1549, l’année même de la parution de l’ouvrage, c’est Paris qui offrait au jeune monarque une mémorable cérémonie. Les arcs de triomphe devenus indispensables au décorum de ces fêtes, il était plus qu’opportun d’en proposer des modèles. L’ouvrage donc se présente comme une anthologie d’exempla, variations sur le thème de l’arc de triomphe. De ce point de vue, il revêt une importance considérable, que peu d’historiens de l’art ont remarquée. En effet, en 1549, l’arc de triomphe vient à peine de faire son apparition dans l’architecture française. Le frontispice de l’aile principale d’Anet est encore en chantier, de même que les avant-corps de la cour du Louvre; ceux d’Écouen sont, au mieux, à l’état de projet. Mais de superbes exemples, sans doute dessinés par Serlio, avaient embelli les rues de Lyon en 1548, lors de l’entrée de Henri II. Et l’année même de la parution du recueil d’Androuet du Cerceau, Jean Martin et Jean Goujon préparaient pour les fêtes parisiennes plusieurs arcs inspirés de modèles serliens. L’arc à l’antique, par ses référents symboliques, historiques et culturels, était ainsi consacré comme le lieu commun par excellence d’une nouvelle architecture qui aspire au plus haut niveau de l’expression, celui du sublime. Or, 1549 est aussi l’année de la publication de la Défense et Illustration de la langue française par Joachim du Bellay ; celle du premier livre des Odes de Ronsard est imminente. La consécration du thème architectural va de pair avec celle d’une nouvelle poésie, celle de la Pléiade, dont l’ambition est la même : élever la littérature française au niveau du grand style, celui des odes ou de l’épopée. Avec une grande perspicacité, du Cerceau a senti l’évolution de l’art de bâtir, et son petit recueil s’inscrit parfaitement dans le grand mouvement de renouvellement qui bouleverse l’architecture française dans les années cruciales de l’avènement de Henri II." (Y. Pauwels 2007)

Dans cet ouvrage, après les arcs romains (arcs de Titus, de Septime-Sévère, de Constantin), et les arcs italiens (arcs d’Ancône, de Vérone, de Bénévent, de Pola, de Suse, de Ravenne), viennent les arcs « inventés » par du Cerceau, une suite de modèles classés selon la succession des ordres, trois doriques, deux ioniques, huit corinthiens, un « sus l’ordre corinthe » et deux de l’ordre salomonique. 

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Mais chacun de ces modèles voit son "ordre" déterminé par les caractères de ses colonnes, or, l'arc de triomphe que j'ai sous les yeux à Saint-Thégonnec ne présente aucune colonne. Seules deux consoles, de part et d'autre de l'arcature, sont cannelées comme des triglyphes doriques. La face nord est encore plus dépouillée.

 

"À la même époque, en 1587, s'élève à Saint-Thégonnec un arc très différent des précédents. Ici, quatre piliers de grande épaisseur sont amortis par de puissantes volutes en consoles renversées et couronnées de doubles lanternons. Ils déterminent trois passages, dont ceux des extrémités fermés par des échaliers, tandis qu'entre les deux piles centrales, formant l'entrée principale, est bandée une arcade à claveaux rustiques. Celle-ci supporte un attique décoré de quatre niches ornées de la coquille de Kerjean et séparées par des pilastres. Trois frontons surmontés, comme des lanternons, de nombreuses boules godronnées, le couronnent. De part et d'autre, ainsi qu'à La Martyre, se voit le groupe de l'Annonciation. L'ensemble, extrêmement lourd et d'une ornementation compliquée, ne manque cependant pas d'originalité et a probablement servi d'inspiration à l'entrée de Plounéour-Ménez où toute décoration a été bannie, exceptée les niches ornées de la coquille si particulière à Kerjean, et, plus tard mais très simplifiée et sans arcades, à celles de Bodilis et de Plouzévédé (1771).» (R. Couffon 1948)

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Pourtant, à Sizun,  quatre colonnes corinthiennes séparent les trois arcades de la porte monumentale (vers 1588) .

"À Sizun vers 1588 l'arc de Sizun également de style classique, est composé de trois arcades, en plein cintre et à claveaux rustiques, séparées par des colonnes corinthiennes. Celles-ci supportent un entablement correspondant à la coursière, qui subsiste et a conservé sont autel et son petit calvaire.. L'ensemble, bien qu'un peu lourd et de proportions moins bonnes que l'arc de Berven, ne manque cependant pas de caractère monumental et est le meilleur spécimen des portails complets de style classique subsistants en Léon." (R. Couffon)

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Arc de triomphe de Sizun photo yfernyen wikipedia

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L'arc de triomphe de Lampaul-Guimiliau, avec sa seule arcade, dispose aussi de deux colonnes corinthiennes.

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Arc de triomphe de Lampaul-Guimiliau (1668). Photo lavieb-aile.

 

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On comparera encore cette porte monumentale de Saint-Thégonnec avec l'entrée du château de Kerjean en Saint-Vougay, avec ses deux arches inégales et sa galerie couverte reliant la chapelle et la chambre des archives. Les deux portes (cochère et piétonne) sont flanquées de trois pilastres doriques cannelées, reposant sur des bases en saillie.

 

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Entrée du château de Kerjean (vers 1571). Photo lavieb-aile.

 

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L'arcade principale de la porte (1652) de l'enclos  d'Argol, en Presqu'île de Crozon, est également encadrée par deux pilastres cannelés

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Arc de triomphe d'Argol. Photo lavieb-aile.

 

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À la chapelle Notre-Dame de Berven en Plouzévédé, l'arc de triomphe a été réalisé entre 1575 et 1580 par l'atelier de Kerjean. Trois larges arcades en plein cintre, séparées par des colonnes corinthiennes, supportent une plateforme dont le couronnement n'a pas été achevé ou a été détruit.

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Arc de triomphe de N.-. de Berven. Photo Wikipedia.

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L'arc de Guimiliau, très modeste, est une large porte à arcade, surmontée d'un fronton courbe : une Vierge à l'Enfant le domine, entourée des deux cavaliers provenant d'un calvaire. Il est attribué (Le Seac'h) au Maître de Saint-Thégonnec, auteur du calvaire éponyme en 1610. Il est dépourvu de colonnes.

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Arc de triomphe de Guimiliau. Photo lavieb-aile.

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Très simple, sans colonne, mais à trois arches est l'arc de triomphe de Plounéour-Ménez.

 

 

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Porte d'entrée de Plounéour-Ménez. Photo Wikipedia.

 

 

 

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Enfin, l'arc d'entrée de La Martyre n'est citée que pour mémoire, puisque ce monument du début du XVIe siècle (v. 1520) est de style gothique flamboyant. 

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Après ce tour d'horizon comparatif, reprenons notre visite. Remarquons par exemple six niches à coquilles dépourvues de statues, mais aussi les canons qui font office de gargouilles, et qui sont plus habituels au sommet des tours de nos clochers.

 

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Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Dans la niche centrale, Dieu le Père tient l'orbe. Kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589.

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Dieu le Père coiffé de la  tiare, barbu, vêtu de la chape sur une tunique plissé, bénit le globe, bien installé sur son nuage.

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Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Porte monumentale de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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L'Ange de l'Annonciation. Kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589.

 

"La présence d'un groupe de l'Annonciation sur l'arc de triomphe est-elle symbolique ? Il est difficile de se prononcer à ce sujet, La Martyre étant dédiée à Notre-Dame et Saint-Thégonnec à Notre-Dame-du Vrai-Secours. Cependant, le fait que ce groupe surmonte certains porches, tels ceux de Pleyben, dont l'église est dédiée à Saint-Germain, ou de Bodilis, et que sur d'autres, tels que Landivisiau, où il n'y a pas d'arc de triomphe, on trouve l'invocation Memento Mei Mater Dei Pax Vobis parait en faveur d'un symbole. On sait que les prières de l'Annonciation sont une invocation à Dieu qui s'est incarnée dans le sein de la sainte Vierge  : Omnipotens sempiterne Deus, qui terrenis corporibus verbi tui veritatem per venerabilem  Mariam conjungui voluisti, petimus immensam clementiam tuam ut quod in ejus veneratione deposcimus, te propiciante, mereamur consequi." (R. Couffon)

 

"Saint-Thégonnec s'offre le luxe de deux Annonciations. La première est à l'entrée de l'enclos sur la corniche de la porte monumentale. La date de 1589, inscrite au bas du pupitre de la Vierge, de même que le style quelque peu fruste de la sculpture indiquent que l'oeuvre, qui fut commandée au temps du fabrique F. Mazé, est de la main de l'émule anonyme du Maître de Guimiliau." (Y.-P. Castel 2001)

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Les deux personnages de l'Annonciation sont installés un peu à l'étroit entre deux piliers cannelés, comme s'ils n'occupaient pas leur place initiale. 

Nous parvenons mal à lire l'inscription du socle : F : MAZE. Elle a été relevée par Y.-P. Castel .

Ce possible François Mazé était un donateur (ou le fabricien), et il appartenait peut-être à la même famille que Jean Mazé qui, avec son épouse Jeanne Inizan, ont offert la statue de saint Jean sculptée en 1625 pour la niche gauche du porche.

La date de 1585 est trop précoce pour trouver mention de ce François Mazé dans les registres paroissiaux. À défaut, voici une Françoise Mazé née vers 1585 à Saint-Thégonnec.

L'archange Gabriel, qui fléchit le genou en signe de salutation,  est vêtu d'une tunique plissée bouffante au dessus d'un cordon dissimulé. Sur cette tunique s'entrecroisent deux bandes dont je ne comprends pas l'utilité. La main droite (qui faisait le geste de salutation) est brisée, tandis que la main gauche tient le bâton ou rouleau sur lequel s'enroule un phylactère. Nous devinons son texte : AVE GRATIA PLENA.

Le visage, encadré par une chevelure frisée en boules (comme au bon vieux temps des anges du Maître du Folgoët au XVe siècle), est peu expressif, avec son front lisse, sa petite bouche triste, et ses yeux éteints. Ceux-ci, en amande, sont ourlés d'une paupière, signe qui distingue l'Émule du Maître de Guimiliau.

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Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de l'Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589).

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Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, 1589), porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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COMPARATIF DES ANNONCIATIONS.

On remarquera que ces Annonciations sont souvent placées, comme ici à Saint-Thégonnec, sous un Père Éternel (Rumengol, calvaire de Pleyben, etc.).

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Annonciation du calvaire de Tronoën vers 1450.

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Annonciation du calvaire de Tronoën (v. 1450). Photo lavieb-aile.

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Le Faou, Porche de Rumengol.

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Annonciation du porche de Rumengol. Photo lavieb-aile.

 

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Landrévarzec, chapelle de Quilinen, tympan du porche.

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Annonciation de la chapelle de Quilinen, calcaire polychrome. Photo lavieb-aile.

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Groupe de La Martyre : les statues sont posées de chaque coté de l'arc triomphal.

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Ange de l'Annonciation (kersanton), arc de triomphe de La Martyre. Photo lavieb-aile.

 

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Vierge de l'Annonciation (kersanton)), arc de triomphe de La Martyre. Photo lavieb-aile.

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Pencran, contre un pilier à l'intérieur de l'église.

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Annonciation, Pencran. Photo lavieb-aile.

 

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Pleyben, porche sud, kersanton, atelier des Prigent vers 1555.

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Ange Gabriel, Porche de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Vierge de l'Annonciation, porche de Pleyben. Photo lavieb-aile.

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Calvaire de Pleyben (kersanton, Prigent, 1555).

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Annonciation du calvaire (Prigent, 1555) de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Annonciation du calvaire de Plougonven, Prigent 1554.

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Annonciation (kersanton, Prigent, 1554) du calvaire de Plougonven. Photo lavieb-aile.

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Annonciation du calvaire de Plougastel, Maître de Plougastel, 1602-1604.

https://www.lavieb-aile.com/2020/04/la-fin-d-une-epidemie-le-calvaire-monumental-de-plougastel.html

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Groupe de Bodilis, dans les niches du grand porche sud de Bodilis. Ange Gabriel :Maître de Plougastel, vers 1610. Vierge : Roland Doré.

 

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Ange de l'Annonciation (kersanton, Maître de Plougastel, vers 1610), porche de Bodilis. Photo lavieb-aile.

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Vierge de l'Annonciation (kersanton, Roland Doré), porche de Bodilis. Photographie lavieb-aile.

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A Bodilis, Roland Doré a sculpté à part le vase fleuri enrubanné des paroles de la Vierge : Ecce ancilla Domini [fiat mihi secun]dum verbum tuum.

 

Annonciation (kersanton, Roland Doré) du porche de Bodilis. Photo lavieb-aile.

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Porche de Saint-Thégonnec, Roland Doré, vers 1625-1630.

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Ange Gabriel (kersanton, Roland Doré, v. 1625-1630), porche de Saint-Thégonnec. Photo lavieb-aile.

 

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Vierge de l'Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625-1630). Photo lavieb-aile.

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L'inscription en breton. Granite de Plounéour-Ménez, 1587.

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Elle est de lecture ingrate, car elle est gravée sur le granite (et non sculptée en réserve sur le kersanton mieux résistant à l'altération), et qu'elle est répartie sur trois blocs de pierre en situation orthogonale, ce qui ne permet pas le meilleur éclairage, à jour frisant.

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1. Sous l'ange Gabriel :

ITRON MARIAG

VIR SICOVRNI : H

Nota bene : la lettre H a échappé à de nombreux auteurs, elle se poursuit sur le deuxième blog (HO).

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Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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2. Sur l'entablement.

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O : PET : HVANT/EC : DON ; RECO[VR]/  [-] /  HVI : EN : QVE[NT]AF : ADVOCAD 

 

(je n'ai pu vérifier l'exactitude de la ponctuation par les deux-points) .

 

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Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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a) du coté gauche :

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 O : PET : HVANT

EC : DON : RECO

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Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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b) Du coté droit :

 

VR HVI : EN : QVE

NTAF : ADVOCAD

La lecture de la partie gauche est fondée sur les témoignages du chanoine Abgrall, car je ne la déchiffre pas, sous l'éclairage de mon cliché.

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Y.-P. Castel a lu

HVI ENQVE

AF ADVOCAD 

et restitue les lettres manquantes : RECO // [VR] HVI ENQVE[ENT]AF ADVOCAD/ES EVIT

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Le relevé d'Abgrall publié par F. Loth puis E. Ernault (cf. Infra)  semble très précis, mais comporte plusieurs erreurs ou lacunes. 

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Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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c) Au centre : La date de 1587 entourée du chariot et du cerf de saint Thégonnec.

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1587 : §-  (il reste à déchiffrer les deux signes qui suivent le deux-points, là où Castel parle d'une sorte de hache).

La légende du cerf de saint Thégonnec est rapportée par Quiniou ; on retrouve le motif du chariot rempli de pierres pour la construction de l'église sous la statue du saint patron de la paroisse, en haut du porche sud, ainsi que sur la niche à volet de l'intérieur de l'église, bas-coté nord.

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Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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3. Sous la Vierge.

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ES EVIT : PECH

ER : HA : PECHEREZ

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Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Inscription, (granite de Plounéour-Ménez, 1587), de la porte monumentale de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Au total, cette inscription se lit ainsi : Itron Maria gvir sicovr ni ho pet hvantec don recovr hvi en quentaf advocates evit pecher ha pecherez.

qui est transcrite ainsi pour souligner la  versification:

Itron Maria gvir sicour

ni ho pet huantec don recour

hui en quentaf advocatez

evit pecher ha pecherez

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"Dame Marie de Vrai-Secours

De tout cœur à vous nous avons recours.

Vous êtes première avocate

Du pécheur et de la pécheresse"

 

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Qui est "Dame Marie de Vrai-Secours ?"

Sainte Marie du Vrai Secours, ou Notre-Dame du Vrai-Secours,  est invoquée ou vénérée à diverses lieux et sous des vocables ou tournures bretonnes proches, telles que Itron Varia wir sikour, , Itron Varia 'wir Zikour, Itron Varia vir Zicour, etc.

Dans le Finistère.

-Elle est sans doute assimilable à Notre-Dame du Bon Secours, qui était vénérée à la chapelle de Pont-Christ. Cette chapelle étant tombée en ruine, la statue est conservée en l'église de La Roche-Maurice.

https://www.lavieb-aile.com/2017/09/le-retable-de-notre-dame-du-bon-secours-eglise-de-la-roche-maurice-29.html

-On sait qu'en 1518, Tanguy du Chastel avait fondé à Landunvez, au bourg de Kersent,  la collégiale Itron-Varia-Vir-Zikour, desservie par 6 chanoines. 

 

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/76512f46e94362f54f58a48512632e86.pdf

Abbé J.M. Gueguen, Landunvez en 1685,  BDHA 1924

- À Pleyben, existe la chapelle Notre-Dame-de-Vrai-Secours à Guenily

https://www.lavieb-aile.com/2019/08/la-chapelle-de-guenily-en-pleyben.html

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-vrai-secours/a3d69028-8bf1-4168-b0f6-0611b06da852

-À Ploéven, la chapelle Saint-Nicodème renferme une statue en bois du XVIIe siècle de Itron Varia a Sikour.

https://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-xii-chapelle-saint-nicodeme-les-statues-de-la-vierge-et-de-saint-nicodeme.html

 

Chapelle Notre Dame de Bon Secours Quéven Chapel Itron-Varia Gwir-Sikour Kewenn vallée du Scorff

https://www.queven.com/wp-content/uploads/2018/11/2_ND_de_Bon_secours_Queven.pdf

Saint-Nicodème à Ploéven

 

https://books.google.fr/books?id=iL9HAQAAMAAJ&pg=PA242&lpg=PA242&dq=%22Varia+gwir+sikour%22&source=bl&ots=KNgH9cpscL&sig=ACfU3U24mOOIOq7TZii13BVxOGE3bt7nCw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj_ydn2ufnuAhX14uAKHXF0D384FBDoATAHegQICBAD#v=onepage&q=%22Varia%20gwir%20sikour%22&f=false

- À Pont-L'Abbé, le retable de la chapelle Saint-Jacques de l'église Notre-Dame des Carmes lui est dédiée avec l'inscription Itron Varia gwir Zicour pedit evidomp.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:074_Notre-Dame_des_Carmes_Autel_et_retable_de_la_chapelle_Saint-Jacques.JPG

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Côtes d'Armor.

On trouve là le célèbre pardon Itron Varia Gwir Sikour de la basilique de Guingamp, institué en 1650.

À  Plounez en Paimpol a lieu également un pardon qui lui est dédié.

https://saint-brieuc.maville.com/actu/actudet_-paimpol.-pardon-de-plounez-la-procession-en-video_5-3241251_actu.Htm

Dans les autres départements, l'enquête pourrait être plus approfondie, je ne citerai que la chapelle Notre-Dame de-Vrai-Secours de  Plouay (56), datant de la 1ère moitié du  XVIe, la chapelle Notre-Dame de Bon Secours (Itron Varia Gwir-Sikour de Quéven (vallée du Scorff), et la statue de l'église de Pluviner.

http://www.pluvigner.fr/eglise-paroissiale-saint-guigner/

https://www.queven.com/wp-content/uploads/2018/11/2_ND_de_Bon_secours_Queven.pdf

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-vrai-secours/c87a19d4-b466-4646-9762-dbc022fa4a09

 

Voir plus largement:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame-de-Bon-Secours

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Étude linguistique.

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1°) Cette inscription a été étudiée par Emile Ernault dans L'ancien vers breton, exposé sommaire, H. Champion 1912, dans son paragraphe 36.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_163/LAncien_Vers_Breton__.pdf

 

Ernault §36.

« Mais il y a aussi des quatrains sur 2 rimes plates, où toutes les rimes internes sont indépendantes. Telle est l'inscription de Saint-Thégonnec, datée de 1587, en caractères épigraphiques. Tous les u sont écrits v, et la plupart des mots séparés par deux points.

M. Loth l'a transcrit et traduit ainsi (Annales de Bretagne, XI, 272) :

Itron Maria vir sicour

Ni o pet huantec don recour

Hui en quentaff advocades

Evit pecher ha pecheres.

« Madame Marie de vrai secours, nous vous prions ardemment de nous secourir, vous en premier avocate pour pécheur et pécheresse ».

Mais la rime et la grammaire exigent qu'on coupe les syllabes MARIA :

Itron Mari a a vir si-cour.

Vir ou wir est une mutation de guir amenée par la préposition a, et notée exceptionnellement ; cf. la rime de maru mort (marv ou marw) à mar gwenn si blanc (marv-enn ou mar w-enn), Mirouer, 316.Ilest très probable aussi que le 3ème vers veut dire : "Vous êtes la première avocate". Voir Rev. Celt. XVIII, 310-312 et plus loin §38."

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E. Ernault écrit effectivement dans son §38 un passage qui nous concerne:

"Les Heures (*) ont plusieurs vers de 9 syllabes, par exemple p. 45 :

Huy so en pep stat ad-uocad-ez

Eguit pep pechezr ha pechezrez

"Vous êtes de toute façon avocate pour tout pécheur et toute pécheresse."

Le premier vers peut n'avoir que 8 syllabes à cause de la rencontre des voyelles dans so en. C'est une variante, mieux rimée, de l'inscription du §36. Il y en a encore une,  page 170  du  Doctrinal (**)

Da pep pec'hezr ha pec'hezres

Ezeo haznad Advocates

"À chaque pécheur et pécheresse, elle est, comme on sait, avocate"

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(*) Les Heures bretonnes à l'usage de Quimper de Gilles de Kerampuil, v.1535 ?, curé de Cléden-Poher et chanoine de Carhaix, auteur du premier catéchisme en breton publié à Paris en 1576. Publiées selon Ernault à Calcutta par Whitley Stockes avec un glossaire et une traduction sous le titre Middle-Breton Hours en 1876.

(**)Le Doctrinal ar christenien est un recueil de cantiques publié par Malassis à Brest en 1688. (Selon J.-F. Courouau, les approbations datées de 1645 et 1646 peuvent faire penser à une édition antérieure réalisée dans l'atelier de Georges Allienne à Morlaix)

 

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2°) Emile Ernault me met sur la piste de l'article de M. Loth en 1896, Annales de Bretagne XII p.271-272, L'inscription bretonne de Saint-Thégonnec.

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"M. Pol de Courcy dans son volume De Rennes à Brest, p. 282, a lu et traduit ainsi qu'il suit l'inscription bretonne qui se trouve sur l'arc de triomphe à l'entrée du cimetière de Saint-

Thégonnec :

Itron Maria a guir sicour, ni o ped

C'huantec da récéo or hégen guenta

Advocates evit péc'her a péc'hérés

 

« Madame Marie de Bon-Secours, nous vous prions avec ardeur de recevoir notre premier bœuf , avocate pour le pécheur et la pécheresse. »

 

Ce don d'un bœuf et surtout d'un premier bœuf à la Vierge était passablement étrange, sans parler du breton qui ne pouvait être du XVIe siècle, époque de l'inscription. M. l'abbé Abgrall, l'archéologue bien connu, qui, comme il me l'écrit, s'était souvent demandé ce que le premier bœuf avait à faire dans cette histoire, passant dernièrement à Saint-Thégonnec, a voulu en avoir le cœur net. Voici la copie qu'il a bien voulu m'adresser de l'inscription telle qu'elle se trouve disposée :

Itron maria vir sicour

Ni o pet huantec don recour

Hui en quentaf advocades

Evit pecher ha pecheres.

 

« Dame Marie de vrai secour,

Nous vous prions ardemment (1) de nous secourir

Vous en premier avocate

Pour pécheur et pécheresse. »

 

Recour est employé en moyen-breton dans le sens de sauver et guérir. C'est un substantif en même temps qu'un verbe.

En quentaff est également très connu en moyen-breton.

Bon nombre d'inscriptions bretonnes ont été mal lues, et, par conséquent, mal comprises. Personne ne serait plus capable que M. I'abbé Abgrall de les reviser.

(1) Huantec, écrit aujourd'hui à la léonarde, c'hoantec signifie proprement avec envie, avec zèle : c'hoantec er grinn, je le ferai avec grand plaisir."

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3°) On peut lire aussi l'article d'Emile Ernault "La particule bretonne en, ent, ez" dans la Revue Celtique de 1870 page 308-314 :

https://archive.org/details/revueceltique18pari/page/310/mode/2up

Je le transcris ici, comme pour les deux articles précédents, depuis la publication originale (ceux qui se sont livrés à ce genre d'exercice savent son ingratitude monacale et le temps qu'on y consacre ; ou aux risques qui y sont pris de laisser passer une erreur). Cela a le mérite de montrer comment nos ancêtres sont su être attentifs à la valeur documentaire de l'inscription de Saint-Thégonnec :

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"LA PARTICULE BRETONNE EN, ENT, EZ

I . Dans son livre De Rennes à Brest, M. Pol de Courcy avait publié et traduit ainsi l'inscription bretonne qui se trouve sur un arc de triomphe daté de 1587, à l'entrée du cimetière de Saint-Thégonnec (arrondissement de Morlaix, Finistère) :

Itron Maria a guir sicour, ni o ped,

C'huantec da récèo or hegen guenta

Advocates evit pec'her a pèc'hèrés.

« Madame Marie de Bon-Secours, nous vous prions avec ardeur de recevoir notre premier bœuf, avocate pour le pécheur et la pécheresse. »

M. l'abbé Abgrall s'était souvent demandé ce que venait faire là ce « premier bœuf », qui n'est guère, en effet, moins fantastique que les « loups-garous » de l'inscription de Bon-Repos (voir Mélusine, III, 92, 93 ; Revue Celtique, VII, 278, 279; IX, 289; Annales de Bretagne, II, 259, 260).

Pour tirer la chose au clair, le savant archéologue breton a pris le bon parti de voir l'inscription de Saint-Thégonnec, et d'en envoyer une copie à M. Loth, qui vient d'en publier dans les Annales de Bretagne, XII, 271, 272, un fac-similé suivi d'une transcription courante et d'une traduction ; voici ces deux dernières :

Itron maria vir sicour

Ni o pet huantec don recour

Hui en quentaff advocades

Evit pecher ha pecheres.

« Dame Marie de vrai secours — nous vous prions ardemment de nous secourir — vous en premier avocate — pour pécheur et pécheresse. »

Les changements opérés par la transcription ont consisté à substituer l' u voyelle au v épigraphique dans sicour, huantec, recour, hui, quentaf, et à séparer les deux mots hui et en, entre lesquels le signe  : a été omis.

Ces changements sont justifiés, mais insuffisants. Si la langue exige qu'on coupe hvi : en, la versification ne demande pas moins impérieusement la leçon mari : a, ce qui donne au premier vers

Itron Mari a vir sicour avec rime intérieure régulière (Mari, si-cour).

Nous avons ici un nouvel exemple d'adoucissement noté dans l'écriture après la préposition a, contrairement à l'usage le plus général en moyen-breton (cf. Dict. étym., v. a 2).

Au 2ème vers, huantec est une nouvelle forme graphique de hoantec, désireux, ardent, les mots de cette famille sont écrits ainsi en moyen breton, sauf houantaat, désirer, houanta, il désire, dans les Middle-Breton Hours, 14, 15.

Au vers 3, la rime intérieure est constituée par deux syllabes du même mot, ad-vocad-es ; disposition relativement rare, cf. mon édition de Sainte-Barbe, p. vii; Rev. Celt., XIII, 233,237.

2. Le sens de ce 3ème vers me paraît être: « C'est vous la première avocate. » La forme en, combinaison de eu, e, c'est, avec an, le, la, les, est connue en breton moyen, on en trouvera trois exemples empruntés à trois sources distinctes, et un autre de la variante enn ,Dict. Etym., v. eu.

M. Loth dit que en quentaff « en premier » est « très connu en moyen-breton », ce qui me semble au moins exagéré. Je n'en ai noté aucun exemple. L'adverbe de quentaff était da quentaff, usité encore de nos jours : léon. da geñta, tréc. de géntañ, van. de getañ ; tandis que l'expression en quentaff n'a donné lieu à aucune forme moderne à moi connue. Je ne vois pas non plus qu'on ait jamais écrit * en eil comme en gall. yn ail, secondement; aujourd'hui on dit d'an cil, van. d'en eil.

Je ne nie pas la possibilité d'une locution adverbiale * en quentaff = gall. yn gyntaf; mais, jusqu'à ce qu'on en ait cité un exemple moins contestable, son existence me paraîtra douteuse. Comment une telle formule, qui fournissait aux poètes la précieuse ressource de deux rimes intérieures des plus commodes, en en ou ent, n'a-t-elle pas été plus souvent utilisée par eux, qui ont maintes fois mis da quentaff au bout de leurs vers ?

Ils avaient, en effet, pour la particule adverbiale, le choix entre les trois formes de même origine en, ent et ez (Gloss. moyen-bret., 2* éd., v. en 6).

3. Ce dernier point n'est pas admis par M. Loth, qui assimile ez au gallois ys, « il est », Chrestom. bret., 479 ; Rev. Celt., VIII, 16; XVII, 440, et même à ce dernier endroit l'écrit en conséquence es.

Je n'ai nulle part noté, ni vu noter avec référence cette variante *es, qui pourtant, si le mot est le v.-bret. is, devrait être, non l'exception, mais la règle.

Au point de vue du sens, le rapport signalé entre ez et le gallois ys n'a rien de convaincant, cf. Rev. Celt., XI, 356; des deux phrases galloises citées par M. Loth, il n'y en a qu'une où ys puisse être rendu en breton par ez, mais c'est une conséquence de la synonymie de deux expressions grammaticalement différentes: « oui, c'est vrai », et « oui, vraiment ». L'accord serait autrement étrange, s'il était fortuit, entre ez, particule ayant la propriété de changer un adjectif en adverbe, et ent, en, qui a exactement le même emploi ; cf. ent effn et ez effn, « directement »; enta et eza, « donc »; aujourd'hui en berr, em-berr et e-verr, « bientôt », etc.

Cette particule était en vieux-bret. int; c'est un cas de l'article, cf. Rev. Celt., II, 213 ; XV, 105, 106.

4. Quant au côté phonétique de la question, j'ai eu occasion d'en parler Rev. Celt., IX, 382; Zeitschrift für celtische Philologie, I, 42, 46; mais il n'est pas inutile d'y revenir.

Le breton conserve généralement devant t un ancien n, souvent nasalisé aujourd'hui. Pourtant cet n peut aussi tomber.

Dans les exemples cités Rev. Celt., XVI, 189, le son qui suivait nt est une voyelle; en voici où c'est r ou l ; moy.-bret. entre, et etre , auj. entre, et re; entroniez, « seigneurie », et ytron, « dame, maîtresse », léon. iñtroun et itroun, Grég., van. intron, l'A.; hetledan, « plantain », auj. hedkdan, vieux-bret. Haentletan = « voie large », comme en allemand Wegebreit, Gramm. Celtica, 2e éd., 1076, Zeitschr. f. celt. Philol., I, 19, 23.

En gallois ntr subsiste dans entraw, « maître, professeur », mais peut-être à la faveur d'une étymologie populaire d'après en +traw, cf. la décomposition de alltraw, « parrain », en all + traw, par M. S. Evans.

D'ordinaire, en cette langue, ntr donne thr : vieux-gall. ithr, entre ; mod. athraw, « maître, professeur. » M. Loth, Rev. Celt., XVII, 437, parait séparer ce mot de alltraw, qui répond au breton autrou, « maître », au XIIe siècle altro (Annales de Bret., VII, 243). Cependant il est bien difficile de ne pas identifier le moyen-breton Entroniez à son équivalent autroniez, et de ne pas voir dans iñtroun une formation voisine du vieux-breton eltroguen, « belle-mère », gall. elltreiwen, cornique altruan, avec le même changement phonétique que dans guëntle de guëltle, « grands ciseaux », Grégoire. La racine al, « nourrir, élever », permet de rendre compte des divers sens de ces mots. Le rapport d' athraw à alltraw rappelle celui du cornique kethel, « couteau », bret. moy. contell, auj. koñtel, du bas-lat. cuntellus, au cornique collel, gall. cyllell, de cultellus ; cf. en grec ----- etc. [1]

[I ]. On peut voir, sur athraw et intron, des explications différentes, Rev. Celt., XVIII, 239.

Un troisième traitement gallois de ntr consiste à faire disparaître le t: canrif, « siècle », de *cant-rim; canre, « suite, cortège », de *cant-reg, « à côté de » cathrain, « pousser, stimuler » (bret. moy. quantren, « fureur, » voir Gloss. moy.-bret., 2e éd., v. dazre), comme henllydan, « plantain », canlyn, canllyn, « suivre », en regard de cathl, mélodie = *cantlon, Rev. Celt., XVII, 443. Mais sans doute cette prononciation nr est due à l'influence analogique d'autres formes phonétiquement plus régulières, comme le simple can, gan, avec (bret.. gant').

Je crois qu'il en est de même du rapport des expressions ent effn et ezeffn en moy.-bret. La première est seule conforme à la phonétique ; l'autre est imitée de cas où ent, suivi de certaines consonnes, est devenu *elt, *eth, selon la règle qui a prévalu en gallois devant r et l.

5. Un autre mot où l'accord des deux langues sur ce point est difficile à nier est le bret. moy. et mod. ez dans ton = gall. yth, v.-irl. it_, de *in-t- ; ces formes se sont généralisées, même devant les voyelles.

On peut expliquer le bret. libour « petit lieu, poisson de mer », en haut Léon, D. Le Pelletier; m., en haut breton petit-lieu, espèce de merlan. Le Gonidec, comme une forme moderne de *libouzr, variante de *libountr = libontr « petit poisson de mer long de 5 ou 6 pouces, de la figure que l'on donne communément au dauphin, ou approchante », en bas Léon, appelé ailleurs touççec ar-môr, crapaud de la mer, Pel., liboñtr, m., Gon.

Le bret. moy. squezrenn, « éclat de bois », est parent du gall. moy. yskithyr, « dent, défense », qui est rapproché, avec doute, du lat. spinther, Z², 157. Ce dernier doit être tout différent; squezr- pourrait cependant venir de *squentr-, variante du bret. mod. skeltr, « éclat » (de bois, de pierre), skiltr, « éclat » (de la voix, des couleurs), etc. Mais ce n'est pas la seule explication possible; voir Gloss. moy. -bret, 2e éd., v. squezrenn, scoultr. »

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4°) Je remarque pour ma part qu' Émile Ernault,  linguiste et philologue de Saint-Brieuc, ne mentionne que la forme quentaff . Or Abgrall a relevé "QVENTAF". Mais le début du mot est peu lisible aujourd'hui, et F. Quiniou a lu la forme QUENTEF. Cette lecture de Quiniou a été reprise (mais sans doute pas vérifiée) par R. Couffon, par André Mussat en 1995 et par Michel Maury en 1997.

Il serait intéressant de vérifier cette graphie, car  quentef  serait alors une forme non attestée ailleurs de quentaf "premier, première", —qui est elle-même, on l'a vu,  une forme ancienne de  Gentan, Kentan, Ch'entan (Le Gonidec 1847 ; Favereau 2015) — .

Si on admet la graphie quentaf, il faut remarquer qu'elle se retrouve dans le Mirouer de la mort publié par Ernault en 1914,  et dans le Burzud braz Jezuz publié par La Villemarqué sous le titre "Le grand mystère de Jésus-Christ" en 1865. On le trouve encore, dès le titre, dans la "Vie de saint Gwénolé, premier abbé de Landévennec", An Buhez sant Gwenolé Abat quentaf [kentaf] eus a Lantevennec, rédigé à peu près en même temps que le Mirouer (Y. Le Berre) et publié par Ernault en 1932. Ou bien dans la "Vie de Sainte Nonne" Buhez santez Nonn, et dans la Vie de sainte Barbe Buhez Sante Barba (1557).

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Mais auparavant, elle se trouve dans le Catholicon : Qu~etaff [Quentaff], "premier". Or le Catholicon, premier dictionnaire trilingue breton-français-latin a été rédigé par Jehan Lagadeuc en 1464. Ce dernier était prêtre de la paroisse de Plougonven et serait né soit à Plougonven soit à Morlaix. 

http://www.catholicon.net/catholicon/catholicon-kemper/catholicon170.htm

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9067008f/f1.item

On retrouve le terme quentaff dans l'édition du Catholicon d'Yvon Quilleveré de 1521 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122841f/f261.item

 

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Le Mirouer de la mort (1519-1575) est un poème en langue bretonne de 3602 vers de préparation à la mort. Son original supposé (dont le manuscrit n'est pas conservé) a été écrit par "Maestre Iehan an Archer Coz" de Plougonven. Il a été publié en 1575 au couvent de Saint- François de Cuburien à Morlaix.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6528263n

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6528263n/f305.item.r=quentaf

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1932_num_40_1_1687

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Le Grand mystère de Jésus-Christ est un drame breton. Voir La Passion et la Résurrection bretonnes de 1530 publiées par Yves Le Berre d'après l'édition d'Eozen Quilliveré (BnF RES. Yn.11), CRBC, 2011. Eozen ou Yves Quillivéré est l'éditeur du Catholicon de 1521. L'édition de 1622 de cette Passion a été publiée par Georges Allienne de Morlaix, et corrigée par Tanguy Guéguen, prêtre et organiste natif du Léon.

Le terme quentaf y est présent 44 fois

https://books.google.fr/books?id=VfQIAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

https://archive.org/stream/legrandmystrede01villgoog/legrandmystrede01villgoog_djvu.txt

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An Buhez sant Gwenolé

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/333e8af0159ca3bd1483ac6f51bdea5a.pdf

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/pdf_2015_10_01/lancien_mystere_de_saint_gwenole__emile_ernault_.pdf

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1932_num_40_1_1687

Le Buhez Santez Nonn

https://books.google.fr/books/about/Buhez_santez_Nonn_ou_Vie_de_sainte_Nonne.html?hl=es&id=w6wOAAAAQAAJ&redir_esc=y

On trouve les 2 formes quentaf et quentaff.

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Le Buhez Sante Barba.

La première version en breton du Mystère de sainte Barbe a été imprimée à Paris en 1557  pour Bernard de Léau habitant à Morlaix. Une édition de 1608 a été publiée à Saint-Malo, puis a été publiée une édition de 1647. Yves Le Berre en a donné une traduction annotée (CRBC 2018).

La recherche par mots trouve 94 fois "quentaff".

https://archive.org/stream/LeMystreDeSainte-barbe/breton_barbe_mystere_djvu.txt

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k736792/f10.item

https://www.brezhoneg.org/fr/livres/buhez-sante-barba-vie-de-sainte-barbe-de-1608

On trouve aussi la forme aduocades, "avocate".

https://books.google.fr/books/about/Buhez_santez_Nonn_ou_Vie_de_sainte_Nonne.html?hl=es&id=w6wOAAAAQAAJ&redir_esc=y

Dans l'Eloge funèbre de Nicolas Claude Fabri de Péreisc rédigé en moyen-breton tardif (1638) et , la forme quentaff est mutée en quenta

https://www.persee.fr/docAsPDF/ecelt_0373-1928_1979_num_16_1_1629.pdf

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Bien que cette recherche n'ait été que survolée, nous voyons que l'inscription versifiée bretonne de Saint-Thégonnec, précisément datée de 1587, utilise des formes qui se retrouvent dans d'autres poèmes bretons contemporains de celle-ci, et parfois rédigés dans le Léon, comme le Mirouer rédigé à Plougonven (20 km de Saint-Thégonnec) et publié à Morlaix (12 km de Saint-Thégonnec). Maps.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1914, Architecture bretonne. Etude des monuments du diocèse de Quimper, A. de Kerangal Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

ABGRALL (Jean-Marie) 1916, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall (suite), Bulletin de la Société Archéologique du Finistère page 99.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f160.item.zoom

ABGRALL (Jean-Marie) 1898, "Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère", par M. l'abbé J.-M. Abgrall. Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Morlaix et à Brest ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques Société française d'archéologie. Derache (Paris), A. Hardel (Caen) 1898 page 157. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f224.item

CASTEL ( Yves-Pascal), 1956, Saint-Thégonnec, Renaissance du Haut-Leon, collection  Reflet de Bretagne , ed. Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_137/Saint_Thegonnec_Renaissance_du_Haut-Leon_.pdf

CASTEL ( Yves-Pascal), 2001,  Les anges dans les églises, Revue Minihy-Levenez n° 71-72, reproduit dans Patrimoine du Finistère.

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_anges.html

COUFFON (René), 1948, "l'architecture classique au pays de Léon, l'atelier de l'Elorn, l'atelier de Kerjean",  Mémoires de la Société d'Histoire et d’Archéologie de Bretagne. 1948, 28.

De part et d'autre, ainsi qu'à La Martyre, se voit le groupe de l'Annonciation. Inscription bretonne sur la frise : " ITRON : MARIA : VIR : SICOUR / NI : O : PET : HUANTEC : DON : RECOUR :/HUI : EN : QUENTEF : ADVOCADES/EVIT : PECHER : HA : PECHEREZ/1587. " (Dame Marie du Vrai Secours, nous vous prions ardemment de nous secourir, vous la première avocate pour pécheur et pécheresse.)

https://www.shabretagne.com/document/article/2612/de-l-honneur-et-des-epices.php

COUFFON (René), LE BARS (Alfred),  1988,  Répertoire des églises : paroisse de SAINT-THEGONNEC,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, 

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/1039.

— ÉLÉGOËT (Louis), 1996, Les Juloded Grandeur et décadence d'une caste paysanne en Basse Bretagne, Presses Universitaires de Rennes. 299 p.

https://books.openedition.org/pur/11548?lang=fr

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

QUINIOU (François), 1909, Saint-Thégonnec. L’Église et ses annexes F. Paillard, 1909.

https://fr.wikisource.org/wiki/Saint-Th%C3%A9gonnec._L%E2%80%99%C3%89glise_et_ses_annexes/Texte_entier

QUINIOU (François), 1929, “Saint-Thégonnec : une paroisse bretonne sous la Révolution,” Presses libérales, Brest, 232 p.

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/3696

ROUDAUT (F.) (dir.), 1998, Saint-Thégonnec. Naissance et renaissance d'un enclos, Brest, CRBC, 183 p.

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/saint-thegonnec-enclos-paroissial-de-saint-thegonnec/

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Wikipedia Liste des œuvres du Maître de Guimiliau

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_the_works_of_the_Ma%C3%AEtre_de_Guimiliau

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Inscriptions Sculpture
18 février 2021 4 18 /02 /février /2021 11:46

Les statues (kersanton, Maître de Plougastel v. 1610 et Roland Doré 1625 et 1635)  du clocher-porche sud de l'église de Saint-Thégonnec.

 

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Peut-être ignorez vous, Monsieur, que dans notre pays on cultive les statues. (Jacques Abeille)

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Sur cet enclos paroissial de Saint-Thégonnec, voir :

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Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

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PRÉSENTATION.

Entre le début de construction de l'église actuelle en 1563, pour son clocher ouest, jusqu'à 1716, la construction de l'enclos  a duré 153 ans. 

En 1587 s'élève l'entrée triomphale, inspirée des traités architecturaux de Serlio, Philibert de L'Orme ou d'Androuet du Cerceau, et de l'atelier du château de Kerjean (Saint-Vougay), tout proche.

En 1599 débute, comme en témoigne l'inscription du bénitier de l'intérieur du porche,  la construction d'un porche sud surmonté d'un clocher de 43 mètres de haut. En 1605 (inscription au dessus de l'agrafe) le porche proprement-dit est achevé, et l'année suivant, le premier étage est terminé, puisque le cadran solaire du contrefort oriental, à la hauteur de la statue de saint Thégonnec, porte le chronogramme 1606.

La construction de ce clocher s'achève en 1637. Deux contreforts en équerre (et non plus en diagonale ouvrant le porche en éventail comme à Pencran et Guimiliau) montent jusqu'à la plateforme. Les deux étages de colonnes sont surmontées, tel un arc de triomphe, par un fronton fait d'un oculus entouré de volutes. Huit niches à dais Renaissance, à étages de colonnes et lanternons, accueillaient des statues, mais quatre sont actuellement vides.

 

La tour est intégrée, entre 1652 et 1656, au bas-coté sud lors de l'élargissement de celui-ci.

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PLAN.

I. ATELIER DU MAÎTRE DE PLOUGASTEL (LANDERNEAU 1570-1621).

Saint-Thégonnec, niche centrale du porche extérieur, kersanton.

Saint Nicolas, niche centrale du contrefort droit du porche extérieur, kersanton.

Saint Pierre, première niche à gauche du porche intérieur, coté droit.

L'agrafe feuillagée du porche (hors atelier ?).

Les colonnes du porche (hors atelier ?).

 

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II. ATELIER DE ROLAND DORÉ (LANDERNEAU, 1618-1663)

Vierge de l'Annonciation, niche intérieure du contrefort gauche du porche extérieur, kersanton.

Ange de l'Annonciation, niche intérieure du contrefort droit du porche extérieur, kersanton.

Saint Jean l'Evangéliste, niche du contrefort gauche du porche extérieur, kersanton, 1625.

Saint Jean comme Apôtre, 6ème niche à gauche du porche intérieur, coté droit, kersanton.

Saint Jacques le Majeur,  6ème niche à gauche du porche intérieur, coté gauche, kersanton.

Saint Thomas (?),  1ère niche à gauche du porche intérieur, coté gauche, kersanton.

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L'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

L'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Éléments de datation. 1599, 1605, 1606.

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Bénitier intérieur (kersanton, 1599) du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Bénitier intérieur (kersanton, 1599) du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Agrafe et date de 1605 du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Agrafe et date de 1605 du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Cadran solaire (kersanton, 1606).

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Dans ce cadran carré, 15 rayons désignent les chiffres 7 6 5 4 3 2 1 (à droite)  et 5 6 7 8 9 10 11 12 (à gauche). Ces chiffres sont placés dans un cartouche périphérique délimité par une fine réglure.

Au sommet de ce cartouche, les chiffres 1.6.0.6. indiquent la date.

Le cadran occupe l'angle du oriental du contrefort.

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Cadran solaire (kersanton 1606) du contrefort oriental du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Cadran solaire (kersanton 1606) du contrefort oriental du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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I. ATELIER DU MAÎTRE DE PLOUGASTEL (LANDERNEAU 1570-1621).

Saint Thégonnec, niche centrale du porche extérieur, kersanton, vers 1610.

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Le saint patron de la paroisse est représenté en évêque, bénissant et marchant jambe droite en avant comme dans une procession épiscopale.

Ce qui le distingue de tout autre saint-évêque de Basse-Bretagne (où ils sont innombrables), c'est le chariot tiré par deux bœufs que nous voyons devant son pied droit.

On reconnaît la manière du Maître de l'atelier de Landerneau, qualifié d'hiératique ou d'austère : sous un grands front bombé, "les yeux globuleux participent à la gravité qui sacralise les visages" (Castel), tandis que la pose figée du personnage est accentuée par la rectitude des plis tuyautés du surplis.

Le nom de saint Thégonnec — Quonoc, Toquonoc, sanctus Tonochus, est attesté dès le IXe siècle, et la Vie de saint Pol Aurélien, écrite en 884, fait de lui l'un des principaux disciples du fondateur du diocèse de Léon. C'est une forme familière de Conoc, aujourd'hui Conec, qui a formé Plogonnec, Saint-Egonnec, Saint-Connec alias Saint-Conogan. (Bernard Tanguy)

Il est invoqué ici pour la préservation des récoltes, et une niche à volets de l'intérieur de l'église décrit les scènes de sa vie, et sur le volet de gauche se voient deux paysans amenant, chapeau à la main, un cerf attelé à une charrette.

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Niche à volets de la vie de saint Thégonnec, église de Saint-Thégonnec. Photo lavieb-aile

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Mais sur le calvaire de 1610, l'animal est un loup (et cette tradition a été reprise sur le vitrail de 1904 racontant "comment saint Thégonnec fit trainer par un loup des pierres pour la construction de son église").

Les deux bêtes à cornes (ou à longues oreilles pointues) sont attelées par un collier d'épaule (et non un joug) à un chariot à deux roues, qui porte un tombereau.

La date de 1610 pour cette statue est proposée par Y.-P. Castel, mais on peut suggérer aussi la date de 1606 indiquée par le cadran solaire. 

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Statue de saint Thégonnec, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Thégonnec, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Thégonnec, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Thégonnec, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Thégonnec, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Thégonnec, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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II. ATELIER DU MAÎTRE DE PLOUGASTEL (LANDERNEAU 1570-1621).

Saint Nicolas, niche centrale du contrefort droit du porche extérieur, kersanton, vers 1610.

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Ce saint Nicolas répond à l'iconographie traditionnelle où il est représenté en évêque (mitre, crosse, chape) avec à ses pieds le baquet d'où émergent les trois enfants (ou clercs) ressuscités, les mains jointes et le visage tourné vers le ciel.

Il est installé dans une niche polygonale à clocheton soutenue par deux colonnes (granite gris de Plounéour-Ménez. La niche de droite, identique, est vide. 

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Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Nicolas, clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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IIbis. L'agrafe feuillagée et les colonnes .

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Tous les porches du Léon, d'architecture classique et inspirés du traité d'architecture de Philibert De L'Orme comportent une agrafe feuillagée, mais aucune  n'est aussi belle que celle de Saint-Thégonnec, qui s'agrémente d'un masque féminin.

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Agrafe du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Agrafe du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Les colonnes cannelées et baguées inspirées de Philibert De L'Orme, kersanton noir à grain très fin.

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Ces colonnes qu'on retrouve à Guimiliau suivent le modèle inventé par Philibert De L'Orme pour le palais des Tuileries en 1564 et publié dans le Livre d'architecture publié en 1567. Ces bagues avaient pour but de dissimuler les joints entre les tambours des colonnes, en accentuant la séparation entre chaque tambour, tout en  instituant un ordre de colonnes à la française, tel qu'il l'explique dans son Traité Livre VII chap. 13 :

« S'il a été permis aux anciens architectes, en diverses nations et pays, d'inventer nouvelles colonnes, ainsi que firent les Latins et Romains, la Toscane et composée les Athéniens l'Athénienne et longtemps devant les dits Latins et Romains, ceux de Dorie, la Dorique, de Ionie, la Ionique, et Corinthiens, la Corinthienne,, qui empêchera que nous Français n'en inventions quelques unes, et les appelions Françaises, comme pourraient être celles que j'inventai et fis faire pour le portique de la chapelle qui est dans le parc de Villiers coté Rets, du temps et règne de la majesté feu roi Henri ?

Vrai est que pour la nécessité ou je me trouvai de ne pouvoir recouvrer promptement, et sans grands frais, des colonnes toutes d'une pièce, je les fis faire de quatre ou cinq pièces, avec beaux ornements, et moulures, qui cachent leurs commissures ; de sorte qu'à les voir il semble qu'elles soient entièrement d'une pièce, se montrant fort belles, et de bien bonne grâce."

 

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Colonnes du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Colonnes du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Chapiteau corinthien d'une des deux colonnes  du porche.

Le fût des colonnes est cannelée et rudentée.

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Chapiteau du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Chapiteau du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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III. ATELIER DU MAÎTRE DE PLOUGASTEL (LANDERNEAU 1570-1621).

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 Saint Pierre tenant sa clef, première niche à droite du porche intérieur.

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Statue de saint Pierre, intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Pierre, intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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IV. ATELIER DE ROLAND DORÉ (LANDERNEAU, 1618-1663).

Vierge de l'Annonciation, niche intérieure du contrefort gauche du porche extérieur, kersanton, v. 1625.

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Le groupe de l'Annonciation du porche de Saint-Thégonnec fait partie des statues les plus connues du sculpteur. 

Il reprend, en le métamorphosant mais avec une composition semblable, l'Annonciation de l'Arc de triomphe de 1587.

La Vierge est devant son prie-dieu, debout mais le genou fléchi comme si elle venait de se lever d'un bond, et la surprise que lui a causé l'irruption de l'ange est aussi marquée par l'envolée des plis du bas du manteau. 

La position de la main droite sur la poitrine signifie en même temps cette surprise ("qui ? Moi ?") et la réception confiante de l'annonce du messager (le "fiat" : "qu'il m'advienne selon ta Parole").

Le visage juvénile de Marie réunit toutes les caractéristiques du style de Roland Doré : les pupilles creusées dans des paupières ourlées, le nez droit, le délicieux sourire marqué par les fossettes des commissures, la petite lèvre inférieur, et le menton un peu pointu confèrent à ce visage une vie extraordinaire.

Les cheveux, qui tombent en nattes devant les épaules (privilège des jeunes filles) sont retenus par le bandeau occipital, plissé comme un "chouchou", dont j'ai très souvent signalé la valeur de marqueur iconographique, bien qu'il ne soit pas le propre de Roland Doré (on le trouve chez les ateliers qui le précédèrent, celui des Prigent et du Maître de Plougastel, ou dans les statues finistériennes en bois), ni le propre  de la Vierge (on le trouve sur les statues de sainte Anne et de Marie-Madeleine), mais il est "bien de chez nous" et bien propre au XVIe et XVIIe siècle de Basse-Bretagne.

https://www.lavieb-aile.com/2019/06/la-vierge-a-la-demone-de-la-chapelle-de-locmaria-lannn-a-plabennec.html

https://www.lavieb-aile.com/2019/06/la-chapelle-saint-sebastien-en-saint-segal-la-vierge-a-la-demone-et-le-retable-nord.html

Comme souvent, il s'agit d'avantage d'un voile qu'un bandeau ; la disposition de ces plis rend bien la qualité soyeuse de l'étoffe. Je l'ai qualifié d'occipital car il passe derrière  la nuque en débutant au ras du crâne, ou "occiput". Mais c'est un bandeau car il forme une boucle, non nouée.

La robe à encolure ronde est lisse au niveau du corsage, puis forme un bel éventail de plis sous l'effet de la fine ceinture, un éventail qui s'inverse vers le ventre et les jambes. 

Le pan droit du manteau est retroussé sous le poignet.

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Le fabricien qui a fait inscrire son nom, G. POVLIQVEN en caractères romain (l'écriture gothique est bien abandonnée) est fort répandu ici, puisque la base Geneanet classe Saint-Thégonnec en  deuxième place, presque à égalité avec Sizun dans les occurrences de ce patronyme. Mais pour la fourchette 1575-1625, cette base ne propose que Guillaume Pouliquen, qui ne peut être notre homme car il est né en 1624 (les registres paroissiaux semblent faire défaut avant 1610).

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Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625)  du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625) du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625)  du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625) du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625)  du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625) du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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V. ATELIER DE ROLAND DORÉ (LANDERNEAU, 1618-1663). 

Ange de l'Annonciation, niche intérieure du contrefort droit du porche extérieur, kersanton v. 1625.

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 L'ange Gabriel lève la main droite, dans un délicat geste d'énonciation ou de bénédiction, les dernières phalanges des doigts II et III sont brisées), tandis qu'il porte dans la main gauche le bâton de messager où s'enroule l'Annonce AVE GRATIA PLENA. Il est vêtu d'un surplis (dalmatique ?) à col carré sur une tunique à col rond aux longues manches plissées

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Le nom du fabricien, :Y: GVILLERM, est moins fréquent que celui de Pouliquen, , et, là encore, Geneanet ne propose aucun individu nommé Yves Guillerm dans la période qui nous intéresse. 

Les noms de G. Pouliquen et de Y. Guillerm ne sont pas suivis de la lettre F. qui signalerait leur qualité de fabriciens. Ce sont peut-être des donateurs, et, nous allons le voir, peut-être même un couple de donateur.

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Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (kersanton, Roland Doré, v. 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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VI. ATELIER DE ROLAND DORÉ (LANDERNEAU, 1618-1663). 

Saint Jean l'Evangéliste, niche du contrefort gauche du porche extérieur, kersanton, 1625.

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Alors que les autres statues sont sculptées dans un kersanton noir grisâtre ou gris sombre, la statue de saint Jean est taillée dans un kersanton noir à grain fin (L. Chauris).

"Le saint Jean de Roland Doré est l'une des statues les plus abouties de Roland Doré. Le scribe penché sur le coté écrit dans un livre épais avec son stylet alors que l'aigle lui tend l'étui aux calames. La virtuosité du visage aux traits doux est remarquable. Les yeux des statues ont des sillons palpébraux creusés ainsi que leurs pupilles, ce qui crée une impression de mobilité au regard. Le saint Jean évangéliste regarde ainsi vers le bas." (Le Seac'h)

Une inscription en lettres capitales romaines se répartit sur les trois cotés du siège du saint. 

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Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré,  1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, v. 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, v. 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription.

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Elle est de qualité aussi remarquable que la statue elle-même, par son intitulé très complet, sa disposition sur les trois faces, par sa facture aux lettres conjointes et sa ponctuation en deux-points. Et elle est précieuse, par la signature du sculpteur.

La lecture peut débuter sur la face principale, ou sur les faces latérales. Sur l'avant nous lisons dans un cartouche séparé :

I : MAZE : IAN

NE : INIZAN : MA

FAICT : FAIRE

et dans le deuxième cartouche:

: S : IAN :

soit "I. Mazé Ianne Inizan m'a fait faire. Saint Ian" et par extrapolation "Jean Mazé et Jeanne Inizan m'ont fait faire. Saint Jean."

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Cette partie de l'inscription est étonnante car la plupart des sculptures antérieures, en kersanton, portent les noms des fabriciens (suivi de la lettre F. ou de la mention FABR.), surtout lorsque ces noms sont précédés de la mention "m'a fait faire" qui supposent un acte de commande et donc un pouvoir décisionnel. Nous nous attendrions à trouver ici les deux noms des fabriciens élus pour l'année, et nous trouvons en réalité un prénom féminin, "Jeanne", qui exclut cette hypothèse.

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Or, Roland Doré a réalisé aussi à Saint-Thégonnec un calvaire à Bodéniry en 1632 avec l'inscription ANNA BREST JEAN GVILLERM, et une croix à Hellin en 1638 avec l'inscription FRANCESA POVLIQVEN FRANCOIS BROUSTAIL. (Un François Broustail est attesté à Hellin, fils de Jean : ici ; le prénom Francesca est attesté alors à Saint-Thégonnec ici )

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_thegonnec.html

Toujours à Saint-Thégonnec, la croix de Pennavern sculptée en 1647 par Roland Doré, porte l'inscription LOVIS BROVSTAIL. F. COVLLONNIER.

Or, il s'agit d'un couple, Louis Broustail et Françoise Coloigner, parents de Françoise Broustail née le  8 août 1628. Louis Broustail est décédé le 6 juillet 1647 à Pennavern.

https://gw.geneanet.org/yguillerm?n=broustail&oc=1&p=francois

 

À La Martyre, Roland Doré a sculpté le calvaire de Kerlavarec (sd) portant l'inscription, proche de celle de ce saint Jean : BEATRICE CABOVN MA FAICT FAIRE. ROLLAND DORÉ MA FAICT.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/la_martyre.html

Enfin, à une date plus tardive (1681), nous trouvons à Saint-Thégonnec l'inscription émouvante et explicite quant à la qualité d'époux de la croix de Brogadéon : FAIT:PAR:Y: ET: M: MADEC :EPOUS :1681.

À Brogadéon sont nés ou mort à cette époque un François Broustail (1625-1687), un François Coat, un François Madec (1681-1739) fils de Guillaume Madec (+Bogadéon 1696) et de Françoise Bellec. Mais généanet ne signale pas un Yves Madec et son épouse.

Ainsi, à Saint-Thégonnec et dans les communes voisines (qu'il conviendraient d'explorer), les épouses obtinrent de faire mentionner leur nom sur les pièces sculptées religieuses dont leur couple fit donation. C'est évidemment un fait sociologique qui mériterait une étude spécifique: est-il restreint à un petit secteur de la vallée de l'Élorn ? Est-il lié à la personnalité du sculpteur Roland Doré ? Se retrouve-t-il sur des dotations de sculptures en bois ? D'orfèvrerie ?

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Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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La deuxième partie de l'inscription débute sur le coté droit avec les mots : FAICT : LAN : 1625.

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On croit lire 1623, mais il manquerait alors la traverse haute du 3.

Roland  Doré a débuté sa carrière à Penmarc'h en 1618 et l'a achevé en 1662 à Saint-Thégonnec; Il semble que de 1618 à 1622, date à laquelle il sculpte la croix de Croslen à Saint-Thégonnec pour messire Henri Caro, prêtre, il soit encore un compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel. Mais en 1621-1622, l'acte de réparation de la croix du cimetière, aujourd'hui Croas-ar-Huré, le qualifie de "maistre Rolland Doré", à la tête de "ses compagnons" : il a alors repris l'atelier du Maître de Plougastel. En 1624, lorsqu'il termine le chantier du porche de Guimiliau, son style atteint  la maturité, et cette statue de saint Jean le confirme.  Et c'est à Saint-Thégonnec qu'il recevra le plus de commandes, de 1625 à 1662, pour neuf monuments (contre cinq à Logonna-Daoulas, quatre à Plougastel, Plounéour-Ménez et Hanvec, trois à Guiclan, Irvillac et Lampaul-Guimiliau, deux à Cléden-Cap-Sizun, L'Hôpital-Camfrout, Landerneau, La Martyre, Plabennec, Pleyben, Plogonnec, Saint-Nic, Saint-Servais et Saint-Urbain).

 

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Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré,  1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le coté  opposé du siège porte l'inscription R : DORE : MA : FAICT.

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Biographie.

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Roland Doré (Rollandus an Alaouret en latino-breton) est peut-être originaire de Plouédern. Il a signé le bénitier de l'église Saint-Edern de Plouedern avec l'inscription franco-latine "LAN 1641 R : LE : DORE : FECIT" précédée des noms du recteur et des deux fabriciens.

Il est également décédé à Plouédern, le 13 février 1663 et enterré dans l'église ; un document (Bull. SAF 2001p. 167) indique son nom sous la graphie "Rolland le Doree" et la mention "du plecismeur" (le Plessis-Meur, en breton Quinquis Meur): il serait décédé chez sa fille, dame Kerdelent.

Celle-ci, Françoise Doré, née avant 1619 épousa avant 1639 (date de naissance de leur fille Jeanne) Guillaume Kerdelent (+ 1663).

Roland Doré aurait épousé selon Couffon (souvent péremptoire) Jeanne Sanquer, fille de Jean et de Michèle Gérault, née le 29 août 1589. (je note qu'une Guillemette Sanquer née vers 1585 est cultivatrice à Quenquis Meur). Ils auraient eu trois enfants (?) baptisés à Saint-Houardon de Landerneau, prénommés selon les actes en latin Maria (°1612), Elisabeth (°1622) et Johannes (°1629) —ou selon Couffon,  Catherine (+1624) et Jean (°1629) — Ces liens familiaux ont leur part d'ombre, comme l'indique Y.-P. Castel qui parle d'une "biographie difficile à cerner".

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Signature.

Roland Doré a daté et signé cinq sculptures; outre le bénitier de Plouédern et le saint Jean de Saint-Thégonnec, il faut mentionner :

  • la croix Saint-Dodu de Guiclan : 1622 FAICT PAR R...
  • le calvaire de l'église de Commana : R : DORE : MA : FAIT : 1624
  • le vestige de croix de la forêt du Crannou à Hanvec : R: DORE : MA FAICT sur le fût et 1627 sur le socle.

Il a signé mais non daté :

  • le vestige de croix de Kerlavarec à La Martyre : ROLLAND : LE : DORE : MA : FAICT et BEATRICE : CABOVN : MA : FAICT : FAIRE
  • le vestige de croix de Landerneau (disparue) qui portait : LAN ... / ROLLAND : ... A FAIT CES ... / CROIS A SON DEV ... ("l'an ... Roland Doré a fait cette croix à son devis".

 

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— Sur les autres œuvres de Roland Doré dans ce blog.

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Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625)  contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, 1625) contrefort ouest du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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VII. ATELIER DE ROLAND DORÉ (LANDERNEAU, 1618-1663). 

Saint Jean comme Apôtre, 6ème niche à droite du porche intérieur, kersanton v. 1625.

 

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Le saint bénit de la main droite le calice de poison.

La statue porte sur son socle l'inscription (incomplète ?) IAN : GVILLOME.

Le patronyme Guillaume n'est pas attesté à Saint-Thégonnec à cette époque, même avec cette graphie.

 

 

 

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Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, v.1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, v.1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, v.1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean l'évangéliste (kersanton, Roland Doré, v.1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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VIII. ATELIER DE ROLAND DORÉ (LANDERNEAU, 1618-1663). 

Saint Jacques le Majeur,  1ère niche à gauche du porche intérieur, kersanton vers 1632.

 

 

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Saint Jacques tient comme tout apôtre le livre (référence aux Actes des Apôtres), mais aussi en main droite le bourdon des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, auquel est attachée la gourde en forme de coloquinte. Il porte aussi le chapeau aux larges bords frappé, au dessus du front, de la coquille emblématique. Remarquons ses autres attributs, comme la besace suspendu à un baudrier orné de coquilles, et la pèlerine, fermée par une dizaine de boutons ronds.

Les pupilles sont creusées , les paupières ourlées, le double pli frontal est froncé. Quand aux moustaches, elles ne partent plus des ailes des narines, mais des bords du philtrum, ce qui est plus physiologique.

Roland Doré a sculpté 89 statues pour 25 paroisses différentes, dont 54 apôtres. Deux séries sont complètes (Pleyber-Christ et Plestin-les-Grèves), celle de Trémaouézan est presque complète (11/12), et celle de Guimiliau se partage avec le Maître de Plougastel. À   Pleyben (photo infra), seuls Jean et Jacques le Majeur sont de Roland Doré.

 On peut donc comparer ce saint Jacques avec les statues homologues des autres sites.

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Saint Jacques le Majeur et saint Jean, kersanton, Roland Doré, porche de Pleyben. Photo lavieb-aile.

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Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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Les inscriptions S : IACQ.  I : MAZE et IACQVES PICART.

Elles indiquent presque certainement, après le nom du saint, celui  des deux fabriciens de l'année, qui ont commandité cette (ou ces) statues. Ou bien le nom de deux donateurs.

On lit S : IACQ sur le socle, I: MAZE sur le pli de gauche et IACQVES / PICART sur le pli de gauche.

 

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1. I. Mazé.

L'initiale du prénom peut correspondre à Ian, "Jean". Geneanet ne propose rien d'autre que Jeanne.

Il faut remarquer néanmoins une Béatrice Mazé, car elle est décédée en 1690 à Bodéniry, Saint-Thégonnec : nous allons voir pourquoi je la retiens, bien qu'on ignore l'identité de ses parents.

La date n'est pas inscrite.

Bien entendu, la question se pose de savoir si ce I. MAZE est le même, ou est apparenté au J. MAZE de la statue de 1625 de Jean l'évangéliste.

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2. Jacques Picart.

Les généalogistes décrivent un Jacques Picart, qui épousa Catherine Mallegol. Leur fils Jacques Picart, né à Saint-Thégonnec le 10 mars 1616 et décédé au même lieu le 16 septembre 1690, épousa Marguerite Mallegol. Il décéda le 16 septembre 1690 à Bodeniry, Saint-Thégonnec.

 

Y.P. Castel désigne, sans citer ses sources (et avec une erreur de graphie Picard pour Picart), comme donateur de cette statue Jacques Picart demeurant à Bodinery, "dont on sait, par ailleurs, qu'il paie des rentes à l'église en 1650". 

Il faut aussi corriger le lieu-dit pour le repérer sur les cartes sous la forme Bodéniry ou Bodeniri, ou Bodenery sur la carte de Cassini à 5 km au sud du bourg. C'est un hameau d'une douzaine d'habitations sur la carte EM de 1820-1866,  à 131 m d'altitude,  sur le plateau entre le cours de la Penzé et celui du Coat Toulzac'h — comme toute la paroisse —. Les registres paroissiaux y déclarent, sous la graphie Bodenery, les naissances de François Maguet en 1655 et d'Yves Tanguy en 1650 ... mais aussi sous la forme Bodiniri le lieu  de décès de Marguerite Mallegol, époux de Jacques Picart. Cqfd.

Nous retrouvons, trois ou quatre générations plus tard, un Jacques PICART né à Bodéniry (vers 1670 ?) qui épousa le 26 juin 1690 Marguerite Pouliquen, dont deux filles, Jeanne et Barbe. Cette dernière, après avoir épousé en 1714 Yves Billon, décéda à Bodiniri le 19 décembre 1738.

 

Il existe à Bodéniry (cf. supra) deux croix, dont l'une porte l'inscription ANNA BREST IAN GVILLERM 1632 . Elle est sculpté par Roland Doré.

L'autre porte les armes de Marie-Anne de la Haye et Jean du Dresnay (1670).

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_thegonnec.html

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Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur (kersanton, Roland Doré, v. 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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IX. ATELIER DE ROLAND DORÉ (LANDERNEAU, 1618-1663).

  Saint Thomas (?), 6ème niche à gauche du porche intérieur, kersanton, 1632

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Le saint tient son attribut, l'équerre des architectes. Sa barbe est identique à celle de saint Jacques. Sur la robe à trois boutons, le manteau forme, à gauche, un spectaculaire bouillonnement de plis en volutes doubles, et, au centre, une séquence de cinq plis en bec.

Sur le phylactère se trouve l'inscription CARNIS RESVRRECTIONEM, qui prouve, si besoin était, que les apôtres du porche forment un Credo apostolique. Il s'agit de l'avant-dernier article, ce qui montre que les statues ont changé de niche (on le savait, puisque saint Jacques le Majeur occupe la 3ème place du Credo, et Jean la 4ème).

Le saint n'est identifié que par l'équerre, or cet attribut est loin d'être spécifique de Thomas : dans le Calendrier des Bergers, Thomas, titulaire du 5ème article du Credo, porte la lance, comme sur de nombreuses statues. Et au Tréhou l'apôtre portant l'équerre porte le nom Mathieu sur le socle. Enfin, le onzième article du Credo est attribué à Jude -Thaddée.

Sur le pli est inscrit : Y : RIVOAL 1632.

Les généalogistes mentionnent Yves Rivoal né en 1620 à Saint-Thégonnec. Ses parents ne sont pas connus. Le défaut d'information sur un Yves Rivoal antérieur à celui-ci est certainement dû à l'absence de données disponibles sur les registres paroissiaux.

Comparaison avec la statue de saint Matthieu tenant l'équerre au Tréhou (porche daté de 1610, statue postérieure à 1618) :

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Saint Thomas (Roland Doré kersanton). Photographie lavieb-aile

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Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas  (kersanton, Roland Doré, 1635)  intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, 1635) intérieur du clocher-porche de l'église de Saint-Thégonnec. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 

CASTEL ( Yves-Pascal) 1956 Saint-Thégonnec, Renaissance du Haut-Leon, collection  Reflet de Bretagne , ed. Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_137/Saint_Thegonnec_Renaissance_du_Haut-Leon_.pdf

CASTEL ( Yves-Pascal) 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux, exposition au Musée des Jacobins de Morlaix, conservatrice Françoise Daniel.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

 

CASTEL ( Yves-Pascal), 1985, « Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du xviie siècle) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome 94, pages 97-116.

 

COUFFON (René), 1948, l'architecture classique au pays de Léon, l'atelier de l'Elorn, l'atelier de Kerjean,  Mémoires de la Société d'Histoire et d’Archéologie de Bretagne. 1948, 28.

https://www.shabretagne.com/document/article/2612/de-l-honneur-et-des-epices.php

COUFFON (René), LE BARS (Alfred),  1988,  Répertoire des églises : paroisse de SAINT-THEGONNEC,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, 

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/1039.

—DE L'ORME (A.), 1900, Saint-Thégonnec, in L'art Breton du XIIIe au XVIIIe siècle. Bulletin de la Société archéologique de Brest p.103 à 123. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076565/f100.item

— DE L'ORME (Philibert), 1567  Le premier tome de l'architecture de Philibert de L'Orme conseillier et aumosnier ordinaire du Roy, & abbé de S. Serge lez Angiers , Paris, Federic Morel

 

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/traite/Notice/ENSBA_Les1653.asp?param=

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/traite/Images/Les1653Index.asp

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85636g/f1.double


 

— ÉLÉGOËT (Louis), 1996, Les Juloded Grandeur et décadence d'une caste paysanne en Basse Bretagne, Presses Universitaires de Rennes. 299 p.

https://books.openedition.org/pur/11548?lang=fr

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

 

QUINIOU (François), 1909, Saint-Thégonnec. L’Église et ses annexes F. Paillard, 1909.

https://fr.wikisource.org/wiki/Saint-Th%C3%A9gonnec._L%E2%80%99%C3%89glise_et_ses_annexes/Texte_entier

 

QUINIOU (François), 1929, “Saint-Thégonnec : une paroisse bretonne sous la Révolution,” Presses libérales, Brest, 232 p.

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/3696

ROUDAUT (F.) (dir.), 1998, Saint-Thégonnec. Naissance et renaissance d'un enclos, Brest, CRBC, 183 p

 

 

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14 février 2021 7 14 /02 /février /2021 11:34

Le porche sud de Guimiliau : les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617).

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1°) Sur Guimiliau, voir :

 

 

2°) Les piédroits et voussures du porche de Guimiliau sont sculptés de petits personnages inspirés de la même thématique biblique que sur les porches réalisés par l' atelier des Prigent soit à Pencran ( 1553) soit  à Landivisiau (1554-1565)  et  qu'on retrouve plus tard sur le porche de Ploudiry (1665), sculpté par Le Bescont. Voir :

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Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

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PRÉSENTATION.

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Après m'être rendu à Pencran pour y décrire les moulures du porche sculpté par l'atelier Prigent en 1553, je reviens à Guimiliau, car l'atelier du Maître de Plougastel, qui succéda aux Prigent à Landerneau dans la taille du kersanton, s'est inspiré du porche de Pencran et de celui de Landivisiau (Prigent 1555) pour réaliser celui de Guimiliau une soixantaine d'années plus tard; pour ne pas dire qu'il en a recopié fidèlement les tableaux bibliques.

Ces saynètes ont été décrites par de nombreux auteurs, inutile de gaspiller ma prose :

 

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"Dans la façade, encadrant l'entrée du porche, deux colonnes cannelées sont portées sur deux bases ornées de cartouches vigoureusement sculptés. Deux autres colonnes engagées forment l'intérieur de l'embrasure de l'arcade d'entrée.

Entre les moulures prismatiques des embrasures, et dans les voussures de l'arcade, sont sculptées différentes scènes de la Bible. Il faut les lire en partant du bas et en faisant alterner les deux côtés : - Adam et Eve : le démon tentant notre première mère ; L'ange les chassant du paradis terrestre ; - Eve avec ses deux premiers enfants au berceau ; - Adam pénitent, tenant des instruments de labourage ; - Sacrifice de Caïn : Caïn debout, la fumée du sacrifice descend vers la terre ; - Sacrifice d'Abel : Abel à genoux, la fumée monte vers le ciel ; - Arche de Noé : Noé et ses enfants, puis les différents animaux mettant la tête à la fenêtre ; - Noé cultivant la vigne et cueillant du raisin, puis foulant ce raisin dans une cuve ; - Ivresse de Noé, péché de Cham ; - Annonciation, avec tout le texte de l'Evangile inscrit sur une banderole ; - Visitation ; - L'Ange apparaissant aux bergers ; - Adoration des bergers ; - Adoration des mages ; - Présentation et Circoncision ; - Fuite en Egypte. Au-dessus de la Sainte Vierge, portant l'Enfant-Jésus sur un âne, se voit un groupe comprenant une femme et deux anges dont l'un tient un enfant.

Dans les voussures, une foule nombreuse d'anges tenant des encensoirs ou différents instruments de la Passion. D'autres prient, les mains jointes ou les bras levés. On y distingue aussi saint François d'Assise, saint Laurent et deux autres saints. Cette archivolte est fermée par une admirable clef composée d'une grande volute recouverte d'une longue feuille d'acanthe. Du côté droit de cette clef, on remarque la date 1617." (J.M. Abgrall)

Une contribution majeure à leur étude a été apportée par la thèse d'Emmanuelle Le Seac'h :

"Trois mains différentes sont décelables dans l'arc d'entrée, divisée en deux blocs par une console en forme de clef. Le Maître de Plougastel a sculpté la majorité des scènes des piédroits, de la Tentation d'Ève à l'Arche de Noé, et, plus haut, les anges des voussures et Joseph endormi. Le "Valet" du Maître a représenté le Sacrifice de Caïn et d'Abel, Noé aux vendanges et son Ivresse et l'Annonciation. Un compagnon de passage a prêté main forte, de la Nativité de Jésus à la Circoncision.

Le Maître de Plougastel est fidèle à son style en représentant de petits personnages hiératiques. " (E. Le Seac'h)

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Les sculptures se succèdent dans les trois moulures des piédroits et des voussures en quinze blocs de kersanton de chaque coté autour de l'agrafe du sommet : sept pour les piédroits, huit pour les voussures. 

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Le porche sud de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Comparaison avec les porches de Pencran et de Landivisiau (cliquez ) :

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Le porche de Pencran (1553). Photographie lavieb-aile.

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Le porche de Landivisiau (1555). Photographie lavieb-aile.

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Nous retrouvons à Guimiliau la structure à deux contreforts d'angle vers lesquels les bancs et les piédroits s'ouvrent en éventail, nous retrouvons les deux crossettes (un lion et un dragon) presque en fac-simile, nous retrouvons l'ouverture en plein cintre de Landivisiau, mais par contre l'arc gothique à crochets et fleuron, les pinacles et le clocheton flamboyants ont disparu et l'entrée est surmontée d'une sorte de temple antique, avec son fronton triangulaire. Les modèles diffusés par Philibert Delorme dans Le premier livre de l'architectureparu en 1567, ne pouvaient pas concerner les architectes de Pencran et Landivisiau mais l'architecte de Guimiliau, après avoir vu (conçu ?) les porches de Lanhouarneau (1588), Saint-Thégonnec (1599) et Saint-Houardon de Landerneau (1604), et sous l'influence des innovations du château de Kerjean (v.1570) a fait un porche au goût du jour.

Autrement dit, cet architecte ou architecte-sculpteur a repris les piédroits et voussures avec leurs motifs bibliques encore médiévaux de l'atelier des Prigent et les a coiffé, dans un ensemble composite, d'un fronton Renaissance.

Note : Bastien et Henry Prigent ne sont pas, au XVIe siècle, des sculpteurs médiévaux et leur travail inclut de nombreux motifs Renaissance (masques, coquilles, volutes), mais sur des détails.

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Le porche sud de Guimiliau : les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617). Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Guimiliau : les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617). Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Guimiliau : les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617). Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Guimiliau : les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617). Photographie lavieb-aile.

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Les colonnes engagées "à la française" sont  inspirées de Philibert Delorme, qui avait inventé cette innovation pour la chapelle du Parc de Villiers. "Ces colonnes [du porche] comprennent quatre tambours cannelés et trois bagues ornées, dans le genre des colonnes de la façade des Tuileries construite par Philibert Delorme. Ce genre de colonnes se retrouve encore au fond du porche, et a été reproduit dans plusieurs édifices de la même époque, notamment dans le porche de Saint-Houardon, à Landerneau." (Abgrall).

Mais si elle  sont cannelées et baguées, elle sont aussi rudentées au tiers inférieur (les cannelures contiennent des "rudentures" en demi-jonc), à la différence de l'illustration du Premier tome de l'architecture, ci-joint.

Le terme dérive (1546) du latin rudens, entis "cordage de navire, câble).

 

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Philibert Delorme: illustration du Livre VII, chap. 13: "les colonnes françaises", in Le premier tome de l’architecture… , Paris, Frédéric Morel, 1567 

 

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L'architecte a donc su utiliser tous les Ordres architecturaux dans ce porche. Corinthien et composé, mais aussi ionique, dorique, et à supports anthropomorphes à l'intérieur.

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Le porche sud de Guimiliau : les colonnes (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617). Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de Guimiliau : les colonnes (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617). Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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La Tentation. Piédroit gauche. Kersanton, Maître de Plougastel, 1617.

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Adam et Ève sont encastrés chacun dans une niche à dais coiffé d'un petit personnage, tandis que le serpent, enlacé à l'arbre, traverse l'arête  : sa tête féminine  apparait du coté d'Ève, et sa main gauche lui propose la pomme du délit. Le couple protège sa nudité d'une feuille ronde, alors que selon la Genèse il n'accédera à la pudeur qu'après l'Expulsion.

Non sans ironie, Ève tient son sein droit comme une pomme.

Comme toutes ces scènes bibliques réalisées par le Maître de Plougastel, celle-ci  est très semblable à celles de Bastien Prigent pour les porche de Pencran et de Landivisiau, que copiera aussi Jean Le Bescont à Ploudiry ; elle peut nous servir d'introduction à la comparaison iconographique.

https://www.lavieb-aile.com/2021/02/le-porche-de-pencran-les-moulures.html

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/le-porche-1554-1559-de-l-eglise-de-landivisiau.ii.la-grande-arcade-exterieure.html

https://www.lavieb-aile.com/2020/04/le-porche-sud-de-l-eglise-de-ploudiry.html

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Comparaison :

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La Tentation, Piédroits (kersanton, traces de polychromie, Prigent v.1553) du porche sud de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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La Tentation, porche de Landivisiau. Photo lavieb-aile.

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Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les dais des scènes précédentes. Kersanton, Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Un petit personnage pose les deux mains sur sa tête, et son compagnon n'en pose qu'une seule, et glisse la main gauche sous sa ceinture.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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L'Expulsion de l'Eden. Kersanton, Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Adam et Ève dissimulent leurs sexes et posent une main sur la poitrine. L'Ange armé de son épée leur ordonne de quitter le paradis. Un palmier près d'Ève symbolise l'arbre de la connaissance.

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Les dais sont ornés du ruban perlé formant deux volutes en S réunis à leur sommet, comme dans les ornementations de l'atelier des Prigent.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Deux dais avec personnage (dont un moine). Kersanton, Maître de Plougastel, 1606-1617.

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 Eve avec ses deux premiers enfants au berceau ; - Adam pénitent, tenant des instruments de labourage. Kersanton, Maître de Plougastel, 1606-1617.

"Ève porte un enfant aux langes serrées alors qu'un autre est à ses pieds dans un berceau qu'elle pousse du pied. Adam est debout, appuyé sur sa bêche de paysan."

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Sacrifice de Caïn : Caïn debout, la fumée du sacrifice descend vers la terre ; - Sacrifice d'Abel : Abel à genoux, la fumée monte vers le ciel. Kersanton, Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Caïn et Abel (suite).  Le Déluge et l'Arche de Noé.  Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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De l'autre coté (à droite), le crime de Caïn jouxte la scène de Noé. Le corps d'Abel, le crâne fendu, est appuyé contre les rainures du piédroit. Le sculpteur, ne disposant que de peu de place, a rusé pour le représenter. Caïn semble déjà se repentir de son geste, une arme encore en main, avec Dieu qui lui apparaît de façon fugitive comme le suggère le fait qu'il est représenté en buste." (Le Seac'h)

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Dieu le Père, tenant l'orbe et coiffé de la tiare, parle à Caïn. Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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L'arche de Noé. Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Noé (coiffé et vêtu comme un marchand ou armateur du XVIe siècle) et ses fils sont à bord d'une nef bordée à clins.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Deux dragons réunis par un collier. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

Ils renvoient à ceux qui abondent sur les porches sculptés par les Prigent. On les trouve sur le porche de Pencran, exactement au même emplacement des moulures

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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L'ivresse de Noé. Genèse 18:29.  Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Noé dans les vignes. Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Un serviteur foulant le raisin en cuve. Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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La malédiction de Cham. Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Mal%C3%A9diction_de_Canaan

Noé endormi  dévoile ses organes génitaux ; Cham le regarde, ce qui choque ses autres frères Sem et Japhet. Ceux-ci le rhabillent en lui tournant le dos.

À son réveil, Noé maudit Canaan, le fils de Cham, et le condamne à être le serviteur de Sem et Japhet.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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L'Annonciation, scène de gauche : l'Ange Gabriel. Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

Inscription :

Un premier phylactère énonce :

ANGELVS . DNI . NVNCIAVIT . MARIE . & CONCEPTIT . DE . SPIRITVS / SANCTO

Angelus domini nuciavit Marie et concepit de spiritus sancto "L’Ange du Seigneur porta l’annonce à Marie, et elle conçut du Saint-Esprit."

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L'ange Gabriel tend vers la Vierge un bâton (le bras traverse l'arête de la moulure) où se déroule un second phylactère portant ses paroles :

AVE . GRATIA . PLENA . DÑS . TECUM

Ave gratia plena dominus tecum , "Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous."

cf. L'évangile selon Saint Luc Ch. 01 V. 28 et  V. 30.31.35  

On remarquera :

-la graphie gothique de SANCTO, dont les lettres possèdent un empattement fourchu.

-le recours au tilde (~) abréviatif 

-la ponctuation de séparation des mots par un (seul) point en losange.

- le bel éperluette &.

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Le porche sud de Guimiliau : les moulures .

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L'Annonciation, scène de droite : la Vierge. Kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Inscription :

ECCE . ANCILLA . DNI . FIAT . MIHI . SECVM . VERBVM . TVVM .ET

Ecce ancila domini fiat  mihi secum verbum tuum, "Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole".

La Vierge est séparé de l'ange, comme c'est la tradition, par un vase témoignant de sa virginité intacte (c'est un vase clos).

Elle est agenouillée à son prie-dieu. Elle est coiffée du bandeau occipital qui écarte  les cheveux du visage en les regroupant derrière la nuque. Ce bandeau est un marqueur iconographique de la sculpture finistérienne des XVIe et XVIIe siècle.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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La Nativité. Kersanton, 1606-1617.

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"Les scènes de la Nativité, de la Visitation, de l'Adoration des Rois mages, de la Fuite en Égypte , de la Présentation de Jésus au Temple et de la Circoncision sont du style des ouvrages en pierre tendre peu connue des Bretons. Les personnages sont plus petits, plus menus et si leur composition est harmonieuse, elle est moins ordonnée que celle du Maître de Plougastel. Ici, les traits sont fins, les drapés tombent avec naturel. Les proportions sont davantage respectées. Cet apport extérieur est peut-être le fait d'un compagnon de passage qui aurait participé à des chantiers en Île-de-France, en Bourgogne, en Pays de Loire ..." (Le Seac'h)

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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L'Annonce aux Bergers. Kersanton, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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La Fuite en Égypte. Kersanton, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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L'Adoration des Mages. Kersanton,  1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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La Visitation. Kersanton,  1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les anges et saints.

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Les anges 1. Ange thuriféraire ; anges entourant l'Enfant Jésus ; ange présentant les clous et le marteau de la Passion. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les anges 2. Trois anges orants. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Anges 3. Ange orant, soufflant dans une trompe, et thuriféraire. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

 

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les anges 4. Trois anges orants. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les anges 5. Trois anges orants. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les anges 6.  Ange orants, présentant la couronne d'épines, et thuriféraire. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les anges 7. Ange thuriféraire, soufflant dans une trompe, et orant. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les anges 8. Trois anges orants. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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9. Saint François montrant ses stigmates et deux anges. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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10. Saint Yves, saint Jean l'évangéliste et saint Laurent. Kersanton,  Maître de Plougastel, 1606-1617.

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Je pense pouvoir identifier les deux saints qui, à coté de saint Laurent (facile à reconnaître avec son grill), n'ont pas été reconnus par les auteurs, à commencer par Abgrall.

-Saint Yves se reconnaît à son bonnet de docteur, recouvert par le capuchon de son camail, mais aussi par le livre ou pièce de procès qu'il tient en main gauche : c'est la représentation traditionnelle du saint patron de la Bretagne, particulièrement honoré à l'église Saint-Miliau puisqu'il figure en statue dans le chœur, sur les fonts baptismaux, sur les deux retables du chœur, et à l'entrée intérieure du porche.

-Saint Jean se reconnaît par le calice de poison qu'il bénit. 

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, L'église de Guimiliau, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html

— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Notice sur Guimiliau, BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) 1924,  L'église de Guimiliau, porche, calvaire, ossuaire,  (Brest 1906, Morlaix, 1924 et 1935)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/4c94b42ee1cf842a818f30319dac78c2.pdf

 

— DEBIDOUR (Victor-Henry), 1953, La sculpture bretonne: étude d'iconographie religieuse populaire, Plihon, 1953 - 245 pages, page 208.

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Guimiliau,  Extrait de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/c5585b77d35c16ac2fe4dc3004e36d8f.pdf

LE GUENNEC (Louis), Morlaix et sa région. page 268

—  LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. 

—  NANTEUIL (Alfred DE LA BARRE DE ), 1914,   Guimiliau (S.F.A. - C.A. 1914) Non consulté.

POTIER DE COURCY (Pol), 1864, De Rennes à Brest et à Saint-Malo: itinéraire historique et descriptif; L. Hachette et Cie, page 283

https://books.google.fr/books?id=3ueE6p-q1AYC&dq=guengat+kergorlay+guimiliau&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

PRIGENT (Christiane) 1986, Guimiliau (Châteaulin, 1986).

ROYER (E.) 1979 : Guimiliau (Rennes, 1979) . Non consulté.

WAQUET (H.), 1952, Guimiliau (Châteaulin, 1952) - Guimiliau (Châteaulin, 1977) - Non consulté.

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton Maître de Plougastel Renaissance
13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 22:17

Le porche de Pencran : les statues (kersanton, notamment v.1553, Prigent) des contreforts.  Quelques autres statues de l'atelier Prigent.

 

 

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Sur Pencran :

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Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

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Sur les statues de l'atelier Prigent ailleurs que sur les porches:

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

Sur Wiki : https://fr.qaz.wiki/wiki/List_of_the_works_of_Bastien_and_Henry_Prigent.

 

RAPPEL (voir la présentation du porche ici).

Le porche sud de l'église de Pencran (ancienne trève de Ploudiry) est daté par inscription de 1553 (1552 à 1558 selon les lectures d'une inscription qui a été volée) et la quasi-totalité de ses sculptures en kersanton (pierre noire à grise très fine et très résistante à l'altération, extraite notamment en Rade de Brest) est attribuée à Bastien Prigent assisté de son frère Henry, actifs de 1527 à 1577. 

Les pièces les plus remarquables ont fait l'objet d'un article dédié  : les crossettes figurant un lion (à gauche) et un dragon (à droite) à la jonction du toit et des murs ; le pourtour de l'arc en plein-cintre avec ses trois moulures présentant des scènes bibliques et des anges ; le tympan conservant les reste d'une Adoration des Mages ; L'intérieur du porche avec les 12 apôtre d'un Credo, et un Christ Sauveur ; et cet article qui décrit les statues des contreforts.

L'ouverture du porche se fait en éventail dont chaque branche est équipé de bancs. Et c'est dans leur prolongement  que se trouvent les contrefort. Chacun est doté sus ses trois faces de niches à dais, mais sur ces six niches, seules quatre ont conservé leur statue.

Elles seront décrites de l'est vers l'ouest, et donc de l'extrême droite de l'entré du porche vers la gauche.

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Le porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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SAINTE ANNE ÉDUCATRICE. (Kersanton, Prigent v.1553).

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Niche extérieure du contrefort droit.

"Sainte Anne enseignant à la Vierge permet de comparer le style des deux sculpteurs [Bastien et Henry]. Ici, on retrouve les narines dilatées de la sainte Apolline de l'intérieur de l'église mais avec un visage plus plat. La tête a été recollée. Les chaussures sont plus carrées et les mains moins épaisses. Assise sur un petit tabouret, elle montre de l'index un livre ouvert à la Vierge, qui en saisit un angle. Elle est vêtue d'une robe recouverte d'un manteau ; le voile enserre comme un bandeau les mèches de cheveu." (E. Le Seac'h).

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Je retrouve une nouvelle fois le "bandeau occipital" si souvent remarquée dans la statuaire du Finistère, notamment de Marie ou de Marie-Madeleine, aux XVIe et XVIIe siècle, comme un trait auquel les trois ateliers de Landerneau restent attachés, mais qui diffuse en Basse-Bretagne .

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Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Le même atelier est aussi l'auteur (selon E. Le Seac'h) d'une Anne éducatrice pour le porche de Landivisiau (1555), mais les différences sont notables entre les deux œuvres.

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/le-porche-de-l-eglise-de-landivisiau.html

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Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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 SAINTE SUZANNE. (Kersanton, Prigent v.1553).

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Dans la niche médiane du contrefort droit, une imposante sainte porte l'inscription latine S : SUSSANNA  : ORA , "Sainte Suzanne priez [pour nous]".

Elle tient en main droite un court phylactère sans inscription et en main gauche un livre ouvert.

Le voile de son manteau est "coqué" (à plis rigides) — une caractéristique des statues des Prigent — et  laisse échapper sa longue chevelure dont seules deux mèches ondulées descendent sur le coté. Une chemise fine dépasse aux poignets et au col sous forme d'un petit plissé. La ceinture retient —sans doute par une agrafe  ou "troussoire" — le pan du manteau sous le poignet droit.  

 "Elle est vêtue d'une longue robe qui laisse à découvert des chaussures massives à bout rond. Le livre est décoré de marguerites plates et les manches de la robe sont plissées. Une chaîne à grosses mailles est terminé par un pendentif en forme de quadrilobe. Le col de la robe est ouvert par le milieu. Le visage et les draperies plus souples sont particuliers à Bastien Prigent [plus habile que son frère Henry]. Les pommettes sont saillantes et l'arête du nez très forte se poursuit avec un philtrum large et une fossette mentonnière prononcée. Les yeux semblent presque clos."(E. Le Seac'h)

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Sainte Suzanne de Rome est une vierge et martyre romaine du IIIe siècle fêtée le 11 août. 

Sur une statue conservée dans l'église de Sainte-Suzanne en Mayenne, elle tient également un livre dans la main gauche.

Plus près de nous, la chapelle Sainte-Suzanne en Sérent sa statue du XVIe siècle tient un long phylactère à son nom. Elle est coiffée d'un bandeau occipital.

À Uzel (Saint-Thélo), la statue du XVIIIe la représente tenant la palme du martyre, couronnée et voilée.

La chapelle Sainte-Suzanne de Mûr-de-Bretagne possède une statue en bois de la fin du XVe siècle : elle y tient un livre en main gauche et la palme en main droite et, comme ailleurs, elle porte une cape à fermail.

 

Sa présence de sainte Suzanne à Pencran, à coté de sainte Anne et de saint Pierre, est à rapprocher du fait que le musée du Louvre conserve les statues (Jean Guilhomet, début XVIe) de ces trois saints personnages, conçues pour la chapelle du château de Chantelle, et honorant les trois saints patrons d'Anne de Beaujeu — fille de Louis XI et régente du royaume de France de 1483 à 1492 — de Pierre de Beaujeu son époux et de Suzanne, leur fille unique. Cette statue du Louvre montre la sainte royalement vêtue (turban, robe cintrée, chape à fermail, ceinture en chaîne, nombreux bijoux) et tenant des deux mains un livre.

Suzanne de Beaujeu (1491-Châtellerault 1521) fut duchesse de Bourbon et d'Auvergne et comtesse de la Marche de 1503 à 1521, après avoir épousé en 1505 Charles de Bourbon.

https://www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1899_num_6_1_1164

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Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Sainte Suzanne (kersanton, Prigent, v.1553), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE À L'ENFANT. (Kersanton, XVe siècle).

Contrefort droit, niche interne.

 

Cette Vierge à l'Enfant est manifestement du XVe siècle (chaussures à bouts pointues, posture fortement hanchée et devait être fort belle avant qu'on ne brise la tête de la mère et du fils. 

On en voit encore les longs cheveux qui ruissellent sur le manteau et sur le corsage. Le bras droit est également brisé et ne nous permet pas de présager si Marie présentait, d'un geste ample, un objet à son enfant. Le manteau fait retour sous le flanc gauche, dissimulant une éventuelle ceinture. L'Enfant est vêtu d'une tunique mais ses pieds sont nus.

On sait que l'église de Pencran possède une cloche de 1365, attestant la présence d'un sanctuaire au XIVe siècle ; et que la Déploration du retable du chœur date de 1517 : il est donc normal que nous trouvions des œuvres antérieures à la date de fondation du porche sud en 1553.

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Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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L'ange et son inscription

"Une Vierge à l'Enfant du XVe siècle repose sur un ange-console, qui déploie de chaque coté de son buste aujourd'hui presque brisé des bribes de ce qui pourrait être le milieu et la fin d'une inscription assez longue : OSCH [?] ET TYL[?]AIR / ROF FABR.

Si l'on admet que ET et TY sont deux mots, — cela veut dire en breton "chez", ce serait là la seule partie intelligible avec, à la fin, FABR , abréviation du mot "fabrique"." (E. Le Seac'h)

Je ne peux améliorer la lecture faite par Le Seac'h de façon cohérente. Je ne suis pas convaincu du tout  que "et ty" soit du breton. 

À l'intérieur de l'église, se trouvent deux anges porteurs de phylactère assez semblables et servant également de consoles : sous la statue de saint Yves, l'ange porte l'inscription en caractères gothiques : PAX : VOBIS, alors que sous la statue de saint Antoine de Padoue, le phylactère est brisé. 

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Ange-console de l'église de Pencran (kersanton, XVIe siècle). Photographie lavieb-aile 2017.
Ange (kersanton), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

 

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Ange (kersanton), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

 

 

 

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L'entrée du porche de Lampaul-Guimiliau (auquel les Prigent ont participé) est encadrée par deux anges portant chacun une longue inscription, l'une en latin et l'autre en français, alors qu'un couple d'anges de la voûte tient une troisième inscription en latin.

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Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Console de la Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Console de la Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Le contrefort de gauche montre, sur sa face interne, une console dont la statue a été perdue. Cette console est également portée par un ange déployant un phylactère dont il manque la moitié, sans inscription lisible.

 

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Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, kersanton, XVe siècle, porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE DU CALVAIRE. (Kersanton, Prigent v.1553).

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Elle est déplacée d'un autre site où elle encadrait, avec saint Jean, un Crucifié. Son buste est d'ailleurs tourné vers la gauche par rapport à l'axe des pieds.

On reconnait les trois larmes qui font la particularité (mais non spécificité, puisque les ateliers suivant leur ont parfois emprunté) des frères Prigent, et qu'ils réservent à la Vierge, à saint Jean et Marie-Madeleine au pied de la Croix ou en Déploration.

Nous retrouvons aussi le voile "coqué", faisant un pli au dessus du front, avant de s'intégrer au manteau, qui est un autre trait de l'atelier.

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Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge (kersanton, Prigent, v.1553), contrefort de gauche du porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE À L'ENFANT DU PORCHE. Kersanton.

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Elle n'est pas attribué aux Prigent. Sa tête très ronde est couronnée. Elle a perdu l'objet qu'elle tenait en main droite.

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Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton), porche sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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SAINT PIERRE. Kersanton, XVIe siècle.

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Remarquez le blason (muet) du culot.

Cette statue presque trop neuve n'est pas attribuée aux Prigent (ni à quiconque) par Le Seac'h. Ses yeux ourlés en amande, ses moustaches qui partent du coin des narines, sa barbe aux mèches terminées par des boucles, le boutonnage en S de sa robe rappellent les apôtres du porche sud, ou le saint Luc des moulures du porche.

 

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Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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QUELQUES DAIS (kersanton, atelier Prigent, v. 1553).

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Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

Dais des niches des contreforts (kersanton, Preigent, v.1553), porche nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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STATUE DE SAINT SÉBASTIEN (vestiges). Kersanton, Prigent, XVIe siècle.

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Mur ouest du transept. 

Le saint est attaché par deux liens à un tronc d'arbre en forme de croix : le bras droit passe derrière une branche, le bras gauche est lié au dessus de sa tête. Le saint regarde vers le bas et la droite avec tristesse.

Il est vêtu d'un pagne. Son ventre, son thorax et son bras portent les trous des flèches.

On peut le comparer à son homologue de Ploudiry, attribué également à l'atelier Prigent : la posture des bras et la direction du regard sont simplement inversés.

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Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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On peut le comparer aussi au saint de l'arc de triomphe de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, et à celui du calvaire du bourg de Saint-Ségal.

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Saint Sébastien, kersanton, XVIe (Prigent ?). Arc de triomphe de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile.

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Saint Sébastien, kersanton, XVIe (Prigent ?) Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

 

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Le porche de Pencran : les statues des contreforts.

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STATUE DE SAINTE APOLLINE (kersanton polychrome, Henry Prigent v.1553).

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Sainte Apolline, vierge martyre dont les bourreaux ont arraché les dents (d'où la pince serrant une molaire qui est son attribut) est très vénérée  dans les églises et sur les Livres d'Heures (Livre d'Etienne Chevalier, de Jean de Montauban, etc. ), et ses statues sont au nombre de 20 dans le diocèse de Quimper et Léon (Couffon).

Elle est la co-patronne de l'église de Pencran, comme l'indique l'inscription de fondation.

"La première œuvre signée du seul Henry Prigent est, en 1555, une statue de sainte Apolline à Pencran. C'est elle qui permet de distinguer  les styles des deux hommes et de constater qu'Henry est le moins habile. La sainte, debout, tient dans le creux de la main gauche un livre ouvert et la tenaille de son supplice de la main droite. Son visage ovale est légèrement creusé au niveau des tempes. Le nez  massif avec les narines creuses attirent l'œil. Les yeux tombent, le menton est prédominent. Le teint de la sainte est surchargé en peinture ocre rouge, ce qui lui donne des pommettes carmin respirant la santé et le grand air. En comparaison, le style de Bastien est plus fin : il donne des coques au voile des femmes qu'il sculpte, aiguise les arcades sourcilières. Les yeux sont taillés en un petit losange horizontal. Les drapés sont fluides. De façon générale, la manière plus souple qu'il a de sculpter, qui produit un effet plus impressionniste, voire maniériste, contraste avec le hiératisme, la raideur des réalisations de Henry." (Le Seac'h p.139 )

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Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Sainte Apolline (kersanton polychrome, Prigent v.1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

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L'inscription.

Le socle a été barbouillé de peinture noire et surchargé d'une indication superflue  STE APOLLINE, qui dissimule la précieuse inscription gothique de quatre lignes (qui sera restituée, à coup sûr, par la restauration en cours). Je peux lire CEST YMAIGE FUT FAI...  LE MERCIER ET R.

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Lucien Lécureux écrivait en 1915 :

"Dans le bas-côté sud se trouve la statue de sainte Appolline dont nous avons déjà eu l'occasion de parler à cause de la date qu'elle porte. Cette statue est en pierre, de facture maladroite. Elle a été grossièrement repeinte. Sur le socle se lit l'inscription suivante en relief d'une écriture cursive assez gauche :

CEST YMAIGE FUT FAICTE
ET CESTE CHAPELE NICHE AN
P[AR] O. LE MERCIER ET R. SCAN
LAN 1555.

L'inscription est évidemment fautive. La première ligne contient déjà une de ces libertés syntaxiques fréquentes à cette époque dans les inscriptions françaises de Bretagne, où nous trouvons constamment le masculin pour le féminin. Déjà deux inscriptions de Pencran, celle de 1553 sur un cube de pierre et celle de 1517 au bas du groupe de la descente de croix, nous ont fourni des exemples de ce genre de faute : fut fondé ceste chapele — cest histoire fut complet.

La fin de la seconde ligne est incompréhensible. On lit très nettement : niche an. Peut-être le premier mot doit-il être interprété : niché. A cette époque on ne peut s'attendre à trouver un accent sur la finale. Quant à la syllabe an c'est une graphie très répandue en Bretagne à cette époque et encore au XVIIème siècle pour la préposition française : en. On lit sur le calvaire de Plougastel : A[N] LA[N] 1602, sur une sablière de La Roche : A[N] LA[N] M V LXVII.

Maintenant faut-il joindre an au mot l'an qui commence la quatrième ligne. Faut-il supposer une autre transposition et comprendre ainsi les deux premières lignes :

CESTE YMAIGE FUT FAICTE
ET EN CESTE CHAPELE NICHÉE

(niché au lieu de nichée étant un exemple de plus de manque d'accord) ?

En tout cas l'inscription est fautive, et d'ailleurs il ne faut pas trop s'étonner de trouver des fautes dans les inscriptions françaises de Basse-Bretagne, exécutées par des ouvriers bretonnants qui devaient souvent reproduire sans les comprendre des modèles déjà incorrects.

Quant aux deux noms qui occupent la troisième ligne, ce sont des noms de fabriques. Nous avons trouvé un autre O. le Mercier dans l'acte de 1619 relatif à la réparation des orgues. C'est un des deux notaires de Landerneau devant lesquels est passé l'acte. Il se peut que le fabrique 0. le Mercier habitât déjà Landerneau puisqu'en 1550 Hervé Kerahès avait sa demeure dans cette ville."

E. LE Seac'h a lu (et cela semble plus fidèle) : CEST. YMAIGE . FVT. FAICTE / ET . CESTE . CHAPELLE . PAR . HENRY . P. G. LE MERCIER . ET . R. SCAF. F. LAN 1555.

Ces informations capitales pour l'historien méritent d'être à nouveau disponibles à la lecture après suppression de la lamentable peinture noire .

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1. Une signature d'Henry Prigent, sculpteur.

 

E. Le Seac'h interprète astucieusement l'inscription "cette ymaige fut faicte et  ceste chapelle par Henry P.G." comme une signature du sculpteur :  "cette image fut faite en cette chapelle par Henry Prigent".

Ce nom est attesté à coté de celui de son frère Bastien sur le calvaire de Plougonven un an auparavant : "BASTIEN ET HENRY PRIGE[N]T ESTOIE[N]T YMAGEURS 1554. La première œuvre datée et signée, par Bastien seul, est le bénitier de la chapelle Saint-Guévoc de Trédrez en 1545 : [...] CO[MPOSEE. A. PAR . BASTIEN . P[RI]GE[N]T Ma; FAITE . MVC.XLV.". Mais un document des comptes de paroisse de Lanhouarneau concernant la croix de Croas-ar-C'hor 

 

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2. Recherches généalogiques.

1°) LE MERCIER.

Geneanet propose 10 indications pour ce patronyme à Landerneau. Dont un Olivier Le Mercier :

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"Olivier, anobli en 1515, père de Jean, et celui-ci de Sébastien, vivant en 1538, marié à Marie de Kerroudault." (Pol Potier de Courcy)

De plus, un acte notarié du 15 septembre 1531, relatif à l'église Saint Ivy, mentionne "Maître Jan le Mercier sieur de Beaurepos". (Archives Le Forestier de Quillien)

Mercier (le), sr de Beaurepos et de Keroman, par. de Guipavas. Confirmé par lettres de 1673 et maint. au conseil en 1717, sept gén. ; montres de 1534 a 1538, par. de Lambezellec, ev. de Leon. D’azur au chevron d’argent, accomp. en chef de deux quintefeuilles de même, et en pointe d’une cloche d’or, bataillée de sable.

Olivier, anobli en 1515, père de Jean, et celui-ci de Sébastien, vivant en 1538, marié à Marie de Kerroudault. Fondu dans Fontaine de Mervé." (généalogie Cedric L'haridon) (Pol de Courcy)

Cet Olivier serait le père de Jean, mais aussi de François, marié avant 1537 avec Thomine LE CAM et dont les trois enfants Marguerite (1537-)Jean (1542-) et Catherine (1545-) sont baptisés à l'église Saint-Thomas de Landerneau.

Par contre, la base Geneanet n'offre aucun individu à Guipavas ou à Ploudiry (ou à Pencran) pour ce nom de Mercier ou Le Mercier.

Un Maître Jean Le Mercier et Pierre Le Mercier participent à la montre de l'évêché du Léon en 1534 pour Lambézellec.

Un Jean Le Mercier est mentionné dans les archives de la juridiction de Corlay.

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2°) R. SCANF.

Je pense qu'il faut comprendre "SCANF" ou SCANV derrière les leçons "SCAN" et "SCAF" (ou un tilde n'a peut-être pas été relevé). Albert Deshayes consacre un item de son Dictionnaire (p. 160) à "Le Scanv" et ses nombreuses variantes Le Scan, Scaff, Scaf,  An Scanff, Le Scanf, Le Scanve, Lescan, Le Scao correspondant au qualificatif moyen-breton "legier, non pesant". . On les trouve à Quimper, Plouguin, Ploudalmézeau, Daoulas, Plourin-Morlaix, mais non à Ploudiry ou Landerneau.

La base Geneanet les trouve aussi à Saint-Pol-de-Léon (++), Lannilis et Plouvien, Plougasnou.

Le Nobiliaire de Pol de Courcy localise un Le Scanf, seigneur de Kervelguen en Goëllo.

 

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Socle de 1555, kersanton, église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Socle de 1555, kersanton, église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

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LA VIERGE DE PITIÉ  AUX TROIS LARMES : UNE OEUVRE DES PRIGENT ? Kersanton polychrome, XVIe siècle.

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Elle occupe un pilier sud de l'intérieur de l'église et fait l'objet de la restauration en cours.

Bien qu'elle n'est pas été placée par E. Le Seac'h dans son catalogue des œuvres attribuées aux frères Prigent, je peux suggérer cette attribution, puisque la Vierge montre sous chaque œil les trois larmes caractéristiques de cet atelier —mais qui seront reprises ponctuellement par le Maître de Plougastel (1570-1621) et par Roland Doré (1618-1663) —. Puisque l'atelier Prigent se signale à Pencran par de nombreuses sculptures, et que les deux autres ateliers sont plus tardifs, comme nous retrouvons les particularités stylistiques de l'atelier, comme le manteau qui forme un voile à plis rigides sur la tête, cela me semble (très) vraisemblable.

Ces larmes avaient été remarquées avant moi par Yves-Pascal Castel .

Voir la Vierge de Pitié de Tal-ar-Goas à Crozon : je fais la synthèse en fin d'article sur les Pietà des Prigent. Voir aussi la Vierge de Pitié du calvaire de Kerabri à Lothey, par les Prigent.

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La forme du groupe s'inscrit dans un triangle, et le manteau  de la Vierge englobe le corps de son Fils. Celui-ci, soutenu par la main droite de Marie sous la tête et sa main gauche sur le ventre, forme une diagonale orientée vers le haut et la gauche, mais il forme aussi une croix avec le bras droit (exposant la paume et sa plaie), et le bras gauche de la Vierge.

La Vierge de Pitié est assise, et ses jambes tournées vers sa droite et légèrement écartées soutiennent la tête et le flanc du Christ.

Les plaies des pieds, de la main droite et du flanc sont bien exposées, celles de la couronne d'épines seront à ré-examiner après restauration. Mais elles participent de la même dévotion aux Cinq Plaies, au Sang versé et aux souffrances endurées par le Rédempteur qui s'est développé en France (Bourgogne) et dans le Duché de Bretagne au XIV et XVe siècles, et qui ont suscité la floraison que l'on connait en Finistère des calvaires au XVIe siècle. Cette dévotion est indissociable de l'attachement aux larmes versées par les trois saints personnages au pied du calvaire (la Vierge, Saint Jean et Marie-Madeleine)et cette effusion des pleurs répondant par participation émotionnelle au versement du sang incite les fidèles à s'unir à ce geste de piété.

Voir Dévotion franciscaine aux Plaies du Christ à la cour ducale de Bretagne.

Cette dévotion n'est sans doute mieux attestée  qu'à Pencran, puisque ces larmes se retrouvent sur la Vierge du Calvaire (supra), sur cette Pietà, sur le visage de Marie-Madeleine au pied du calvaire (de 1521 ?), sur les trois personnages de ce calvaire autour de la croix, tandis que les visages attristés du retable de la Déploration de 1517 (sans larmes sculptées, mais avec mouchoir) relève de la même sensibilité.

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Vierge de Pitié, (kersanton polychrome, Prigent ?, XVIe siècle), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

Vierge de Pitié, (kersanton polychrome, Prigent ?, XVIe siècle), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2017.

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STATUE DE MARIE-MADELEINE ÉPLORÉE, (kersanton, Prigent v. 1553).

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C'est une Marie-Madeleine au pied du calvaire, figure habituelle de l'atelier Prigent, mais qui a été séparée du calvaire d'origine, que nous ignorons, pour être placée sur un socle sur la pelouse du nord de l'église.

Elle est agenouillée, et lève la tête et le regard vers le Christ crucifié tout en levant les deux mains écartées en signe d'émotion. Elle porte une riche et épaisse robe, aux manches, plissées qui s'évasent aux poignet, au corsage ajusté et non plissé tandis que la jupe laisse tomber des plis tubulaires sous la ceinture nouée par une rosette. 

Le manteau est tombé des épaules et forme, entre les reins et les jambes, une masse en éventail.

Le flacon d'aromates ou d'onguents est posé à sa droite.

Sa tête est partiellement voilée par le fameux bandeau occipital (cf. Sainte Anne supra), plissé en éventail sur l'occiput avant de rassembler les nattes et de se nouer derrière la nuque. Les deux nattes descendent devant les épaules.

Le bloc de pierre est brisé (on dirait même scié) sous la taille, et cette statue a peut-être été retrouvée dans des décombles.

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Cette Marie-Madeleine éplorée au pied de la croix se retrouve, avec toutes ses caractéristiques, sur le calvaire monumental de Pleyben, datant de 1555 (exactement comme la sainte Apolline de Pencran), mais aussi au calvaire du bourg de Saint-Ségal, et avec toutes ou partie de ces caractéristiques, au calvaire de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, au calvaire de la chapelle du Ménez-Hom en Plomodiern, et enfin au calvaire de Lopérec (et encore sur un contrefort de la chapelle Saint-Tugen en Primelin). Voir ma présentation ici :

https://www.lavieb-aile.com/2019/07/saint-segal-le-calvaire-du-bourg.html

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Enfin nous ne pouvons ignorer que cette Marie-Madeleine éplorée au pied de la croix est présente au pied du calvaire nord de Pencran (1521 ?) et du calvaire sud (cimetière). Mais dans ces deux cas, les trois larmes de compassion sont absentes.

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Marie-Madeleine (kersanton), calvaire nord de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

 

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Marie-Madeleine (kersanton), calvaire sud de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

 

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Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée  (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

Marie-Madeleine éplorée (kersanton, Prigent v. 1553), église de Pencran. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie) 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère T. 42. page 189.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f241.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1916, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall (suite), Bulletin de la Société Archéologique du Finistère page 95.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f126.item

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f155.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1898, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, par M. l'abbé J.-M. Abgrall. Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Morlaix et à Brest ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques Société française d'archéologie. Derache (Paris), A. Hardel (Caen) 1898 page 155. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f222.image

 

ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1902, Le livre d'or des églises de Bretagne, Oberthür.

— APEVE

 http://www.apeve.net/spip/spip.php?article8

CHAURIS (Louis )  2010, Le kersanton. Une pierre bretonne, Presses universitaires de Rennes,

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Pencran, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/7f786fe0966306242750d6e111e8c78d.pdf

FAVÉ (abbé), 1899, Excursion..., Bulletin SAF

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1899_0452_0506.html

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207649z/f457.item

— LÉCUREUX (Lucien), 1915  Société Archéologique du Finistère - SAF 1915 tome 42 - Pages 139 à 156

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1915_0199_0218.html

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— PÉRENNÈS (Henri), 1938 Notice de Pencran, BDHA 

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf 

—DANIEL ( Tanguy ) 1987, La mort d' un mythe : un art breton sans artistes . Cahiers de Bretagne occidentale , n° 6 , 1987 , p . 75 - 84 ( Mélanges Yves Le Gallo ) 

http://www.gbv.de/dms/hebis-mainz/toc/013196308.pdf

 

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