Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 juin 2021 2 29 /06 /juin /2021 17:47

La chapelle de la Magdeleine (1578) en Briec-sur-Odet.

.

 

.

PRÉSENTATION.

.

Autrefois située sur la paroisse de Landrévarzec, cette chapelle en forme de croix latine date du XVIe siècle. Elle est construite en appareillage de granite coté sud et en moellons de schiste coté nord. Elle a été restaurée vers 1978 (cf. "Un chantier de restauration, la chapelle de la Madeleine en Briec-de-l'Odet. Compte-Rendu des travaux",  Gwechall, 1978, T.I, pp.265-273, ill. .

.

.

 

Situation.

La chapelle occupe (une fois de plus) une hauteur (150 m) dominant le vallon d'un ruisseau, celui qui alimente, près de sa source, la fontaine. Ce ruisseau s'écoule vers le sud-ouest, animait plusieurs moulins (Meilh Kerroc'h, Meilh ar C'hrek, , Moulin de Kerrefren)  avant de se jeter dans le Steir. À 50 m en aval de la fontaine, un minuscule moulin à roue horizontale (pirouette) existe encore à Ty Men. Le  site d'implantation est sans doute dicté par la source de ce ruisseau, soit en raison d'un culte pré-chrétien aux eaux et à leurs pouvoirs thérapeutiques, soit comme richesse économique (les moulins étaient jadis la propriété des familles nobles et les paysans étaient contraint d'y faire moudre leur grain), mais la chapelle a peut-être été la propriété des seigneurs de Parc-ar-mou, ou, du moins, ceux-ci y exerçaient-ils leurs prééminences. Sans doute toutes ces raisons se cumulent-elles ou se succèdent-elles.

 

 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.030206&y=48.110324&z=18&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.022701&y=48.110745&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et du Tro Breiz passent à côté de la chapelle.

.

Carte d'Etat-Major (1820-1866).

 

.

Datation.

Le pilier octogonal encastré de l'angle sud du transept porte l'inscription en creux : "1578. 14/IOVR. DV/ FEVRIER ". Au dessus de la porte du transept sud se trouvent des armoiries tenues par deux lions qui seraient celles des sieurs de Pargamou, dont le manoir est voisin.

L'unique cloche est datée de 1809. La sacristie au nord-est a été construite en 1813.

Elle possède un clocher dont la tour porte l'inscription « GIVLAVM TRELLV FABRIQVE » datant peut-être du XVIIe siècle.

En 1910, après une destruction partielle par la foudre, la flèche du clocher a été reconstruite. La toiture a été rénovée vers 1980.

.

Le calvaire et la fontaine

Sur le placître, le calvaire du XVIe siècle a été déplacé en 1955 sans respecter son orientation désormais inversée, Crucifix vers l'est. Un autel en pierre occupe un coté du socle, et sur l'autre face sont sculptés les fémurs croisés et le crâne rappelant l'implantation de la Croix sur le Golgotha, ainsi que le lien entre le vieil Adam et le Christ de la Rédemption. Les statues géminées sur le croisillon montrent la Vierge et Jean au calvaire, et au revers saint Damien tenant le pot d'onguent et saint Côme le flacon d'urine.

A 400 m au sud-ouest, une fontaine monumentale renferme une statue frustre de la Madeleine (?)

.

La dédicace à sainte Madeleine laisse suspecter, comme tous les toponymes Magdeleine, Magdelaine, l'implantation d'une ancienne léproserie, et la présence d'une statue de saint Sébastien (invoqué contre la peste en raison de ses plaies) tout comme la présence sur le calvaire des deux saints jumeaux médecins Côme et Damien montrent en tout cas les liens de ce site avec les rituels de guérison ou de recherche de protection contre les épidémies. La présence d'une fontaine en témoigne également.

Malgré ce qu'on peut lire (" la chapelle est dédiée à sainte Marie Madeleine depuis 1789") le toponyme La Magdelaine ou La Magdeleine figure sur la carte de Cassini, avant 1789, et sur les actes d'état-civil de Landrévarzec aux XVIe et XVIIe siècle associés aux noms de TRELLU, PENNARUN, GADAL, JEZEQUEL, DOUGUEDROAT, et CHRISTIEN.

Elle se trouverait sur la voie romaine reliant Carhaix, l'antique Vorgium avec la pointe du Raz par Douarnenez "Is", et sur un des chemins vers Compostelle. Selon Picquenard (SAF 1923) "Pendant les invasions barbares, sous la Féodalité, pendant le Moyen-Age et la Renaissance, on ne s'est guère occupé de construire d'autres voies; on a continué à utiliser ce réseau gallo - romain; il est probable qu'un certain nombre de hameaux répartis le long de ces voies se sont installés dans les anciens relais (ou mutationes) et dans les anciennes hôtelleries (ou mansiones), distribués avec une grande régularité au bord desdites voies. Les ordres hospitaliers ont également installé leurs établissements charitables sur le parcours de ces voies; aux abords des villes, les léproseries y ont été cantonnées; de là ces noms de Le Temple, La Templerie, Saint-Jean, Locjean, La Madeleine, La Maladrerie, etc ... , qui jalonnent les anciennes voies."

Je n'ai pu vérifier ces assertions.

Aucune donnée n'atteste la réalité d'un pèlerinage mais c'est une hypothèse crédible.

 

.

Voies romaines, Pocard-Kerviler 1873 in Eveillard

 

.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

LE CLOCHER, SON INSCRIPTION ET SA CLOCHE DE 1809.

.

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Inscription lapidaire de la tour du clocher.

On lit sur le coté sud :

"GIVLAVM. TRELLV. FABRIQVE",

soit "Guillaume Trellu, fabrique".

Certains auteurs ont lu "Guillaume Trellu 1578", ce qui n'est pas confirmé sur place.

On notera qu'un Guillaume Trellu "de la Magdeleine" participe au cahier de doléance de Landrévarzec (dont dépend alors la chapelle) en 1789.

Un autre Guillaume Trellu (1629-1679) est signalé par les généalogistes à Landrévarzec et décédé à La Magdeleine, il avait épousé Catherine Gadal, dont un fils Hervé. Les généalogistes mentionnent aussi Guillaume Trellu (1701 -La Magdelaine,1754). Ce dernier avait épousé Marie Feunteun.

Je privilégie, comme auteur de cette inscription, celui décédé en 1679, à moins qu'il ait été précédé, à La Magdelaine, d'ancêtres portant le même prénom mais dont les archives n'aient pas conservé la trace.

https://gw.geneanet.org/aconestabile?n=trellu&oc=&p=guillaume

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&pz=guillaume&nz=de+vergy&ocz=7&p=guillaume&n=trellu

.

Nota bene : je crois deviner (artefact?) une inscription de trois lignes sur le bloc de pierre surmontant celle-ci.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La cloche de 1809.

.

L'inscription occupe quatre lignes.

Je ne parviens à lire que le texte suivant :

CommuNE DE BRIEC CLOche

MAGDELAINE PArrain

T MARAINE

FABRIQUE

Un relevé complet accessible en ligne est souhaitable, avec recherche de médaillons et du nom du fondeur.

La cloche se sonne à la main, depuis l'intérieur, le sonneur se tenant devant la porte ouest.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le portail ouest.

.

Il est souligné par une accolade gothique à crochets et fleuron, s'appuyant sur des culots sculptés de deux têtes d'allure primitive.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Les crossettes.

.

La crossette (pierre d'amortissement à la base de la toiture) de l'angle sud-est du transept est un homme ou une femme, nu.e., la tête baissée (et peut-être coiffée), les deux mains levés vers la face, tandis que les jambes très fléchies encadrent l'angle. On sait, pour la rencontrer très souvent à cet emplacement, que cette figure renvoie soit à celle de l'acrobate, soit à une posture érotique, les deux étant d'ailleurs reliées.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Une deuxième crossette montre une pause encore plus équivoque, où le personnage nu et ithyphallique écarte les bras et les jambes autour de la construction.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Les deux autres crossettes sont animales.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La porte sud et la porte du bras sud du transept.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La porte sud donnant sur la nef.

Elle porte au dessus de l'accolade  un blason sculpté sur le granite. Les motifs de ce blason sont usés mais semblent organisés en quatre quartiers, et nous trouvons en 3 un alignement oblique de trois losanges, que nous allons rapprocher de la bande losangée de deux autres blasons, celui du calvaire, et celui de la porte du transept.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La porte du transept sud.

.

Comme à l'ouest, l'accolade s'appuie sur deux culots en forme de têtes — vaguement — humaines.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le blason est présenté par deux lions et sommé d'une figure humaine (ou d'un ange ?).

Il est traversé en diagonale par cinq losanges oblique vers le bas et la droite, mais le quadrant supérieur droit est occupé par un meuble, très usé mais vaguement turriforme.

.

C'est le rapprochement avec le blason du calvaire de la chapelle, qui nous aide dans sa lecture.

.

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Discussion sur ce blason.

Le cartel du site mentionne ici les armoiries " de Talhoët de Landivy, ou de Pargamou"

Je trouve, tant à Landrévarzec (ancienne paroisse de la chapelle de La Magdeleine) qu'à Briec, sur le relevé de vitraux ayant actuellement disparu, la mention d'armoiries  d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur qui s'appliquent bien aux trois blasons de la chapelle de La Magdeleine.

.

1°) Landrévarzec. Chapelle de Quilinen.

Le relevé des vitraux est contenu dans un procès-verbal de 1648 :

Dans une vitre du pignon occidental, armes de Bretagne et de France, au-dessous, armes du marquis de la Roche et celles de Penanjeun-Launay, parti : d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur, alliance de la maison de Pacarmon.

Michel Mauguin, qui a étudié l'héraldique de la chapelle de Quilinen, cite le passage qui nous concerne et le commente :

« Et plus bas dans un autre soufflet les armes du Seigneur marquis de Laroche, et au-dessous Celles de la maison de Penanjeun Laulnay blasonnés cydevant, partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon]"

"Si le marquis de La Roche est bien identifié, il n’en est pas de même pour le second écu, Il s’agit de N. Launay et son épouse N. Moysan de Parc Hamon de Briec. L’écusson : d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur est inconnu des armoriaux, il est identifiable par une alliance de Guillaume Moysan (4) et de Marguerite Trégain en 1469, dont les armoiries figuraient dans un vitrail de l’ancienne église de Briec.

(4) Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, http://www.tudchentil.org/spip.php?article29 "

n.b : Les armes des Trégain : d'or à trois pommes de pin de gueules la pointe en haut.

 

Je note qu'à la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai,  parmi les nobles  de Landrévarzec apparait : Jehan Moysan, sieur du Parc-Armou, (représenté par Guillaume Tréouret, dict faire pique sèche). Cette date est proche de celle de la fondation de la chapelle en 1578.

Jean Moysan était présent en personne à la Montre de la réformation de 1536 — "Jan Moysan noble sergent Sr de Pergamou" —   et le site Tudchentil indique  que "Jean Moysan est sergent féodé de la châtelenie de Quimper pour Briec et à ce titre est cité au rentier de Quimper en 1539. Les biens de la succession de Jean Moysan sont avoués en 1560 (ADLA, B 2016)".

https://www.tudchentil.org/spip.php?article103

Le toponyme Parcamon, avec ses diverses graphies, peut s'interpréter (A. Deshayes, Dict. noms lieux) comme Park Hamon, "champ ouvert", attesté à Morlaix, à Ploujean et à Argol.

Le lieu-dit Pargamou est actuellement inclus dans la zone industrielle de Briec, avec les voies Pargamou bihan, Pargamou braz tandis que  Yeun Pargamou est le nom d'une cité de Briec. Le scan historique 1950 de l'IGN donne la graphie Parc-a-mou comme celle de l'Etat-Major.

Le manoir de Pargamou.

 

Il en subsiste une maison "maniale", aujourd'hui restaurée, avec porte en arceau et fenêtre "armoriée", et ces armoiries sont les mêmes que celles de la chapelle. Photo ici :

https://pargamou.pagesperso-orange.fr/

En 2004, Jean Coroller a soutenu un mémoire de maîtrise  Manoirs de Pargamou et de Kerlez en Briec. Essai de chronologie et de remise en situation (1481-2004), non consulté.

Voir la discussion du forum de généalogistes du Finistère sur Renée Moisan dame de Pergamou/ Pergamon /Pargamon  x Jean de Trégouët seigneur de Liscuit et de Launay. On s'y interroge sur les liens de Renée Moysan avec noble Jean Moysan, cf. supra.

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=18287

 

Il faudrait peut-être distinguer Jan I Moysan, écuyer sieur de Parcamou, sergent féodé de la châtelenie de Quimper pour Briec, Receveur ordinaire de Châteaulindécédé en 1560, époux de Françoise Le Gallais, et leur fils Jan II Moysan, ( époux de Jeanne de l Bouexière et père de Renée Moysan) . Leur fille Louise Moysan aurait épousé Jan II de Kerguélen seigneur de Kerlez décédée en 1568. La fille de Louise Moysan, Marie de Kerguelen, épousa François de Kerviher, décédé vers 1606.  

https://gw.geneanet.org/psabat?lang=en&pz=pascal+gorges+yves+id+n126164&nz=sabat&p=jeanne&n=de+la+bouexiere

 

 

 

.

2°) Église de Briec.

Le relevé des vitraux de l'église de Briec dans un procès-verbal de 1789 indique :

-Dans la deuxième fenêtre du bas côté, à la clef de voûte, est un écusson d'or à la bande losangée de gueules, surmonté au canton senestre d'une tour crénelée d'azur murée de sable. Au-dessous, écusson : parti au 1er d'or à la bande losangée de gueules, surmontée d'une tour comme ci-dessus, au 2ème d'or à 3 pommes de pin de gueules et d'une moitié de chevron d'argent.

.

Une fois ces données acquises, si nous admettons ma proposition d'identifier ces armoiries de La Magdeleine avec celles d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur des vitres de Quilinen et de l'église de Briec, si nous suivons  Michel Mauguin pour y voir les armoiries des Moysan sieurs de Parc-Armou ou Pacarmon, il suffit de consulter la carte de Cassini et celle d'Etat-Major pour constater que Parchamon (Cassini) ou Parc-a-mou (C. E.-M.) se trouve à moins de 500 mètres au sud de La Magdeleine, de l'autre coté du ruisseau et plus près encore de la fontaine.

.

 

 

 

 

 

.

.

L'INTÉRIEUR.

.

 

La chapelle de La Madeleine  est très émouvante car elle a conservé la simplicité de son cachet, associant  un sol de terre battue et des murs enduits de chaux soutenant une voûte en berceau non lambrissée, et de remarquables sculptures. L'un des grands mérites de l'Association qui la préserve est de l'ouvrir très largement aux visiteurs.

 

 

.

.

 

LA NEF.

 

.

 

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le Christ en croix sur la poutre de gloire, bois polychrome, XVIe siècle.

 

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La Vierge à l'Enfant, pierre polychrome, XVIe siècle.

.

La Vierge n'est ni couronnée ni voilée, et ses cheveux descendent sur son dos en boucles dorées. Elle regarde devant elle, plutôt que de regarder l'Enfant qui la fixe avec un sourire, alors même qu'ils échangent un objet (fruit ?) non discernable. De sa main gauche, elle retient le pan de son manteau

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

LE COTÉ SUD DE LA NEF.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Saint Sébastien, bois polychrome, XVIe siècle.

.

Cette statue de saint Sébastien possède tous les caractères du genre, son allure de jeune éphèbe maître-nageur, ses cheveux blonds comme les blés, son maillot jaune d'or bien moulant, les liens qui nouent ses bras à un arbre, faisant bomber le torse, et sa belle indifférence, exemple de foi chrétienne face au martyre, face aux huit flèches qui le transpercent (par référence aux cinq plaies du Christ). Ce sont ces plaies sanguinolentes, mais dont il triomphe avec abnégation, qui font de lui Le saint vers qui se tournent les paroissiens face à une épidémie de peste, ou, plus largement, face à toute maladie contagieuse atteignant la peau.

Une particularité néanmoins : la flèche transperçant transversalement la gorge.

La chapelle de Guernilis (1574), contemporaine de celle-ci (1578)  à Briec, et appartenant aux Trégain, est dédiée à saint Sébastien. "On venait y demander guérison des maux d'yeux et d'entrailles".

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le vitrail : la restauration de la chapelle. Le Bihan 1985, Quimper.

 

.

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

LE CHOEUR.

 

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La niche hexagonale de l'Annonciation, coté gauche de l'autel. Bois polychrome, XVIe siècle.

.

Il s'agit d'une Annonciation où Marie, en prières dans sa chambre agenouillée devant son livre saint, reçoit la visite de l'ange qui s'adresse à elle en la saluant des mots AVE MARIA.

Mais c'est également, de façon très originale, un Couronnement de la Vierge, où Marie reçoit la couronne tenue par deux anges. Dans la tradition, ce Couronnement survient lorsque Marie est montée aux Cieux.

.

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Les sablières et les blochets du chœur.

.

Sainte Catherine.

Cette femme est très richement vêtue et couronnée. Derrière elle, une roue brisée et armée de lames justifie l'identification à sainte Catherine d'Alexandrie, vierge et martyre vénérée en priorité, avec sainte Barbe, par les femmes de la noblesse, et présente dans leurs Livres d'Heures avec sainte Marguerite et/ou sainte Ursule.

Catherine, Barbe et Marguerite figurent, comme saintes protectrices de la santé, parmi les 14 saints auxiliaires particulièrement secourables dans les situations d'urgence. Si on y associe saint Sébastien, autre saint auxiliaire, et sainte Madeleine associée aux lazarets et lieux d'isolement des malades, et les saints Côme et Damien du calvaire, cette chapelle apparaît comme une vraie pharmacie  assurant toutes les protections.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le blochet du coté sud-est : sainte Madeleine.

.

La sainte porte son flacon d'aromates (pour l'ensevelissement du Christ) ou de parfum . Etrangement, elle a la tête couverte d'un voile, alors que son iconographie privilégie ses cheveux non couverts, descendant en flot sur ses épaules.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Les blochets du chœur : deux anges tenant des écus muets.

 

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Deux masques des sablières, coté sud.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

 

.

Sainte Marie-Madeleine, bois polychrome.

.

La sainte tient le flacon d'aromates. Les cheveux sont retenus par le bandeau occipital si fréquent au XVIe siècle en Basse-Bretagne dans les statues de la Vierge et de Marie-Madeleine.

.

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le vitrail du chœur : la Passion. Jean-Pierre Le Bihan, 1985, Quimper.

.

Comme dans les Passions des maîtresse-vitres finistériennes du XVIe siècle, que le maître-verrier connait parfaitement pour les avoir restaurées, Marie-Madeleine est agenouillée au pied de la croix, paumes ouvertes écartées en signe de grande émotion.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

LE BRAS NORD DU TRANSEPT.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Sainte Barbe (?) indiquée sainte Marthe (???) . Bois polychrome, XVIe siècle.

Pourquoi sainte Marthe ? Parce qu'elle est la sœur de Marie-Madeleine et de Lazare ?

Elle a des cheveux longs descendant le long de son dos. Elle tient un livre, qui est son seul attribut.

 

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le culot (granite), anthropomorphe.

.

À notre hauteur, nous voyons un homme au visage rayonnant affichant un grand sourire.

Il faut regarder la sculpture de plus bas pour constater que ce personnage est accroupi ou à genoux, jambes écartées et qu'il saisit ses jambes par les deux chevilles. Il n'est pas nu mais porte une tunique à gros boutons. C'est là la posture de l'acrobate jouisseur, déjà remarqué sur les deux crossettes de la chapelle. Mais ce geste de saisir ses chevilles a certainement une signification codifiée, puisque nous le retrouvons régulièrement associée à cette posture, notamment sur des crossettes et abouts de poinçon. Voir les deux exemples de Dirinon, la crossette de La Martyre et de Landerneau.

https://www.lavieb-aile.com/2017/02/l-enclos-paroissial-de-dirinon.i.les-crossettes.html

https://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre.i.les-inscriptions-exterieures.html

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Sainte Catherine. Bois polychrome, XVIIe siècle.

.

sainte Catherine d'Alexandrie, avec la roue à ses côtés et la tête de l'empereur Maxence sous les pieds, lève l'épée qui servit à sa décollation.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le culot.

Son motif, un homme tirant la langue, échappe lui aussi aux convenances. Son cou est entouré d'une collerette.

.

 

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Le vitrail : Les travaux des Saisons, Printemps et Eté. Jean-Pierre Le Bihan, Quimper, 1985.

 

.

Lancette gauche: Vaches pie-noires sous les pommiers.

Lancette droite : Les moissons.

Tympan : arrivée de l'hirondelle.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

 

 

LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

 

.

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Saint Tugen. Bois polychrome, XVIe siècle.

 

Le saint enfonce un bâton dans la gueule d'un dragon.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Une sainte tenant un livre, et un objet perdu dans la main droite. Bois polychrome, XVIe siècle.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 Saint Jean, ou plutôt Christ de la Résurrection. Bois polychrome, XVIe siècle.

.

Il tient un bâton dans la main gauche et il bénit. Le bâton peut correspondre à la hampe de l'étendard de la Résurrection.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Entrait engoulé : dragons.


 

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

 

Le vitrail : Les travaux des Saisons. Cueillette des pommes, labourage, coupe du bois. Jean-Pierre Le Bihan, Quimper, 1985.

.

 

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

C'EST FINI.

 

.

Euh, j'crois que j'ai oublié de photographier le vitrail de sainte Barbe. Je reviendrais. Sûrement.

.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

 

 

.

.

 

SOURCES ET LIENS.

ABGRALL Jean-Marie,  1904, Notice sur Briec,   B.D.H.A. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/af488ed0b5ac10edd2fb9441496254a9.pdf

la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ;

Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).

ABGRALL Jean-Marie,  1917, Notice  B.D.H.A Landrevarzec. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f380bb38f284bdf4491c2244061a938a.pdf

ABGRALL Jean-Marie, LE GUENNEC Louis, “Le chemin du Tro Breiz entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1922, tome 49, p. 71

— Cahiers de doléance pour la commune de Landrévarzec

http://infobretagne.com/landrevarzec-cahier-doleances.htm

COUFFON René, LE BARS Alfred, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, 2e éd., Quimper, Association Diocésaine, 1988

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BRIEC.pdf

 

CDT29

https://cdt29.media.tourinsoft.eu/upload/Fiche-inventaire---chapelle-de-la-Madeleine.pdf

—Comité de la Magdeleine à Briec : 

  02 98 66 65 70

https://www.briec.bzh/contacts/comite-de-la-madeleine/

— KNOCKAERT Marthe 6 mars 2009 (?)

http://martheknockaert.unblog.fr/category/fontaines-sacrees/page/60/

Pour trouver la fontaine, il faut se rendre au hameau de Ty Men qui se trouve à plus de 400m au sud de la chapelle. Il vous faudra traverser la cour de ferme et prendre à gauche le chemin le long des bâtiments de ferme . Il est stabilisé au début, ensuite….. . Encore une centaine de mètres et à droite dans la végétation se trouve la fontaine. La voie rapide se trouve juste au dessus.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-15689073.html

LEROY Jean-Patrick 2016, "Chapelle de la Magdeleine à Briec", Journées du Patrimoine 2016, dossier photo Flickr

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/albums/72157623215271744/

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/5444430661/

— MAUGUIN (Michel)

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

 

— PEYRON Paul, “Les églises et chapelles du diocèse de Quimper”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1903, tome 30, p. 146

 

POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22chapelle%20de%20la%20madeleine%20briec%22

SIX Anita (dir.), Le patrimoine des communes du Finistère, tome I, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, 1998

SOURNIA (Jean-Claude), TREVIEN (M.), 1968, Essai d'inventaire des léproseries en Bretagne Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1968  75-2  pp. 317-343

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1968_num_75_2_2464

— OUEST-FRANCE, 7 juillet 2013, 15 juillet 2015  et 21 juillet 2016,

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/la-messe-dominicale-celebree-la-magdeleine-711214

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/une-nombreuse-assemblee-au-pardon-de-la-magdeleine-3565972

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/la-madeleine-michel-coz-veille-sur-la-chapelle-4382216

— LE TÉLÉGRAMME 20 juillet 2011

https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/briecdelodet/briec/pardon-de-la-magdeleine-une-quarantaine-de-fideles-20-07-2011-1376112.php

Partager cet article
Repost0
25 juin 2021 5 25 /06 /juin /2021 10:34

Les statues de la cour du palais épiscopal de Quimper.

.

Voir l'article précédent, qui comporte tous les liens vers mes articles sur Quimper :

.

.

PRÉSENTATION.

.

Comme le rappelle le site du Musée départemental breton, ce dernier a été fondé en 1846 sous le nom de Musée archéologique du Finistère sous l'égide de la Société archéologique du Finistère fondée l'année précédente, la fameuse S.A.F si attentive à étudier et recenser le patrimoine du département. Devenu propriété de l'Etat en 1862,  et installé dans le Palais épiscopal jouxtant la cathédrale, il devint le Musée archéologique départemental et musée des anciens costumes bretons de la ville de Quimper et ses collections s'enrichissent des découvertes archéologiques et de nombreux dons. Un catalogue des collections est dressé en 1885 puis en 1901. Mais il devient aussi le refuge, le conservatoire, d'œuvres provenant de chapelles ou églises en trop mauvais état.

C'est ainsi que la cour du palais épiscopal, devant l'entrée du Musée, présente au visiteur une croix et un fragment de calvaire passionnants, l'une provenant de la chapelle de Coat-Quéau à Scrignac, dont les ruines ont été mises en vente en 1925, tandis que l'autre provient de la paroisse de Gouesnac'h. 

Il serait regrettable que le visiteur, trop pressé de découvrir les collections du Musée, passe trop rapidement devant ces témoins de l'art des sculpteurs sur pierre (kersanton du XVIe siècle, granite du XVe) de notre région.

D'autant qu'ici, ils ne sont pas défigurés par les lichens nitrophiles...

 

.

.

 

I. Statue géminée Jean/Pierre, fragment d'un calvaire de Coat-Quéau à Scrignac. Kersanton, XVIe siècle. Atelier Prigent ?

.

.

En 1925, la commune de Scrignac mit en vente publique les ruines de l'ancienne église de Coat-Quéau, devenue simple chapelle, longue de 30 mètres et large de 20 mètres, ainsi que le calvaire. La chapelle fut achetée par un industriel de Quimper, René Bolloré ; les pierres furent transportées à 40 kilomètres de là et réutilisées dans la construction d'une nouvelle chapelle à l'usine de Cascadec, en Scaër.

Une partie du mobilier est  exposé au musée départemental breton de Quimper ; Statue de saint Trémeur enfant portant sa tête dans ses mains ; statue d'une sainte non identifiée ; statues de sainte Apolline et ses bourreaux ; Statue géminée de saint Jean l'Apôtre et de saint Pierre.

Ce don des statues de la chapelle de Coat-Quéau, par la commune de Scrignac, à ce qui est alors le Musée départemental d'Archéologie est signalé en 1922 dans le bulletin de la Société archéologique du Finistère page LVI.

file:///F:/DOCUMENTATION/bulletins%20saf/saf1922.pdf

Ce groupe géminé a été décrit par Yves-Pascal Castel dans l'Atlas des croix et calvaires du Finistère en 1980 ainsi :

2613. Quimper, Musée départemental, statue géminée, 0,90 m. XVIè s. Statue géminée: saint Quéau saint Jean. Provient du calvaire de Coat-Quéau (Scrignac). [YPC 1980]

Il faut corriger "saint Quéau" par "saint Pierre". 

Yves-Pascal Castel en donne le croquis suivant :

.

Malgré son intérêt,  sa beauté, et son appartenance à un haut lieu du patrimoine breton, le Musée départemental,  je n'ai pas trouvé d'autres descriptions.

.

Louis Le Guennec donne un dessin de l'ancien calvaire de Coatquéau :

.

Louis Le Guennec, Morlaix et sa région, page 196;

 

.

.

Les statues de la cour du palais épiscopal de Quimper.

.

.

1°) Saint Jean l'évangéliste.

.

Il était probablement placé sur une crossette au pied du crucifix du coté gauche, avec la Vierge au calvaire du coté droit.  En effet, le geste de la main droite, paume élevée et en pronation, est fréquemment rencontré sur les calvaires, comme une expression du chagrin ressenti. La tête est inclinée vers la gauche (autre signe de bouleversement émotionnel) et légèrement tournée vers le Christ en croix.

Ce sont évidemment les trois larmes qui s'écoulent sous chaque paupière qui témoignent le plus de l'intensité du ressenti intérieur, et il est presque sûr que la Vierge était également figurée en larmes, si on se base sur les nombreux calvaires du même type. Puisque ceux-ci sont, pour la plupart attribué à l'atelier de taille du kersanton des Prigent, installé à Landerneau de 1527 à 1577, il est licite de proposer cette attribution pour cette statue. 

Le saint porte accroché à la ceinture les accessoires de rédacteur de l'Évangile : le plumier et l'encrier. Il porte d'ailleurs le Livre serré entre le torse et le bras. 

Il est vêtu d'une tunique plissée et d'un manteau plus court.

La chevelure est particulière, presque "au bol" mais plutôt "en demi-pamplemousse (épluché)" s'il faut faire des comparaisons, car elle est divisée en cotes radiées.

Malgré des différences, nous pouvons rapprocher cette sculpture du saint Jean au calvaire placé dans le cimetière de La Forest-Landerneau, et qui provient de l'atelier des Prigent. Dans l'article que je lui consacre, on trouvera tous les liens vers les sculptures "aux trois larmes" de l'atelier Prigent :

https://www.lavieb-aile.com/2021/04/fragments-d-un-calvaire-au-cimetiere-de-la-forest-landerneau.html

.

Nous remarquerons aussi le grain érodé et presque poreux de ce kersanton, qui n'appartient pas au faciès à grain fin.

.

Les statues de la cour du palais épiscopal de Quimper.
Les statues de la cour du palais épiscopal de Quimper.

.

.

2°) Saint Pierre.

.

Il est identifié comme apôtre par les pieds nus, la barbe et le livre (des apôtres), et comme Simon Pierre par la clef tenus à droite.

Il est vêtu d'un manteau fermé sous le cou par une agrafe ronde et dont le saint retient un pan par la main gauche. Là encore, le manteau est plus court que la tunique, qui est plissée, serrée par une ceinture, et fermée par devant par une série de gros boutons ronds.

Saint Pierre, comme premier évêque et premier des apôtres, est l'un des saints les plus fréquemment représenté au dos de saint Jean au calvaire, de même que nous trouvons souvent Marie-Madeleine sur l'autre bras du croisillon, derrière la Vierge.

 

Les statues de la cour du palais épiscopal de Quimper.
Les statues de la cour du palais épiscopal de Quimper.
Les statues de la cour du palais épiscopal de Quimper.

.

.

II. "Calvaire" de Gouesnac'h montrant le Christ en croix, et la Vierge au revers. Granite, période médiévale ou XVe siècle.

.

Yves-Pascal Castel en donne la description suivante :

 2612. Quimper, Musée départemental, g. 2 m. Moyen Age (?). Socle élevé. Fût massif, motif à croix. Croix fleuronnée, crucifix, Vierge (Stany GAUTHIER, Croix et calvaires de Bretagne, p. 57). [YPC 1980]

   

.

Comme l'indique Castel, Stany Gauthier donne sur la planche X fig. 123 de son remarquable ouvrage de 1944, planche intitulée "Représentations naïves du Christ", un croquis de la face principale. C'est cet auteur qui indique dans le titre de sa figure que ce calvaire provient de Gouesnac'h. Mais je n'ai pu trouver aucune information sur cette origine : le parvis de l'église ? La chapelle Saint-Cadou ? La chapelle Notre-Dame de Vrai-Secours ? La lecture de la notice de Couffon n'apprend rien. Les bulletins de la SAF ne signalent pas ce don. Le Catalogue du Musée archéologique, en 1901, comporte page 107 un paragraphe "Gros objets placés dans la cour du musée" qui ne décrit pas ce calvaire.

Il s'agit, si on respecte la définition donnée par Castel et reprise par Le Seac'h, d'une croix et non d'un calvaire, ce dernier comportant en plus du Christ en croix "au moins la Vierge et saint Jean", ou le gibet des deux larrons.

Alors que Castel date cette croix du Moyen-Âge, les photographes actuels donnent dans leur légende de clichés la date du XVe siècle. (Henri Moreau) (Wikiland).

.

Description.

.

L'ensemble est composé de trois blocs différents , un socle rectangulaire moderne, un fût vaguement en tronc de cône — stèle en réemploi??—  et creusé à sa base d'une cupule surmonté d'une petite croix, et la croix proprement dite, monolithique.

.

 

 

 

 

 

 

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

 

.

.

 

 

1°)  La croix, face principale : le Christ en croix.

.

Nous ne pouvons qu'être frappé par l'aspect inhabituel, ou primitif, de ce crucifix, monolithique. Le Christ, tête inclinée à droite, barbe indiquée par des traits radiants, est couronné d'un demi cercle tressé, qui ne correspond pas à sa chevelure (bien distincte) : une couronne d'épines ?

Les deux bras sont très courts, et s'arrêtent à la moitié des bras de la croix.

Les extrémités de la traverse sont fleuronnés en élégants godrons spiralés.

Un élément en boule est sculpté sur la poitrine, en son centre. Comment l'interpréter ? Le cœur ? 

Là où est sculpté habituellement le pagne, une arceau ceinture le bassin en s'appuyant sur les deux cotés de la croix.

Le pied gauche est cloué sur le pied droit, par une torsion à 90° de la jambe dans une position non naturelle.

Ce Christ n'est-il pas plus ancien que le XVe siècle ? De ce siècle, E. Le Seac'h mentionne essentiellement les réalisations du Chantier ducal du Folgoët (1423-1509) et du Maître de Tronoën (1470), mais cette croix montre qu'une prospection des croix médiévales associée à une iconographie comparative serait la bienvenue, tout comme une recension des stèles de la protohistoire, christianisée (atlas Gouesnach n°557).

Si je consulte l'Atlas pour Quimper, je trouve sur 26 œuvres les croix n°2591 et 2593 de Kerfeunteun, "Moyen Âge", n° 2602 de Penhars (une croix pattée, Moyen Âge) et 2603.

À Plogonnec, la croix de Croas-Bléon est datée de 1305 et cette croix  trilobée en granite porte un crucifix et une Vierge à l'Enfant. C'est, avec la croix de Plozévet de 1306, la croix  datée la plus ancienne du Finistère, si les lectures des dates sont fiables.

.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

 

2°)  Au revers de la croix  : la Vierge.

.

Si le Christ était singulier pour nos yeux habitués aux calvaires du XVIe siècle, que dire de cette Vierge, que l'on identifie avec peine comme telle ?

Encadré par le voile qui lui forme une arche, le visage est un œuf sur lequel les yeux, le nez et la bouche sont tracés de façon très sommaire.

Quelques indentations d'une couronne se remarquent au dessus du voile.

Deux bras prolongent l'arcade du voile, comme si ce dernier était devenu un manteau, et les deux mains se croisent devant la poitrine.

Le manteau et les bras forment ainsi un ovale autour de la tête. Au dessous, un ensemble de plis presque tous horizontaux forment une robe stylisée, et celle-ci retombe sur deux petits pieds, sans doute chaussés. Ou peut-être la Vierge est-elle agenouillée ?

L'ensemble est troublant mais très touchant, et évoque une Mère dévastée par la mort de son fils, au visage décomposé, visage halluciné enfermé par le chagrin dans l'enceinte désertée du Soi pour y crier silencieusement l'intolérable perte.

.

 

 

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Croix de Gouesnac'h (granite, période médiévale ou XVe siècle), cour du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2019.

.

.

ANNEXE : les planches IX et X de Joseph-Stany Gauthier, 1944.

.

Joseph-Stany Gauthier, 1944, Croix et calvaires de Bretagne, planche IX

.

Joseph-Stany Gauthier, 1944, Croix et calvaires de Bretagne, planche X

.

.

.

 

 

SOURCES ET LIENS.

.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980,  Atlas des croix et calvaires du Finistère , commune de Quimper, n°2612 et 2613.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/quimper.html

— CATALOGUE du Musée archéologique breton, 1885 et 1901

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527276z

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/98cc2b227bfa406e0aebff23984f81a7.pdf

 

GAUTHIER (Joseph-Stany), 1944, Croix et calvaires de Bretagne, Plon, Paris, p. 57.

— GRANDTERRIER.NET

http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=La_vente_du_calvaire_de_Coat-Qu%C3%A9au_et_son_transport_%C3%A0_Odet%2C_Ouest-Eclair_Illustration_1925

— DOUARD Christel

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-croix-monumentales-et-calvaires-de-la-commune-de-scrignac/a426a384-8813-46ad-a121-f44af8eadeec

— LE GUENNEC, Louis. 1979 Le Finistère monumental. Morlaix et sa région. Quimper, 1979. p. 195-196

— POP : ma recherche est restée vaine.

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?resPage=26&listResPage=26&base=%5B%22Collections%20des%20mus%C3%A9es%20de%20France%20%28Joconde%29%22%5D&mainSearch=%22%C2%AB%20Mus%C3%A9e%20d%C3%A9partemental%20breton%20%C2%BB%22

— WIKIPEDIA.

 

  https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_de_Koat-Keo

Photo de la croix de Gouesnach par Henri Moreau:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gouesnach#/media/Fichier:Quimper_28_Calvaire_Gouesnac'h_XVe.jpg

 

.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Kersanton Sculpture Prigent
23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 14:32

Le couronnement en palmier de l'escalier en vis du palais épiscopal (1507) de Claude de Rohan à Quimper et ses 24 sablières.

.

 

— Voir sur les sablières cette liste partielle :

Le grand intérêt des sablières de ce palais épiscopal est de témoigner de la présence de ces sculptures dans un espace civil (ou domestique, ou laïc, chacun de ces termes étant embarrassant dans le palais d'un évêque), tandis que nous disposons surtout d'exemples dans les chapelles et églises.

.

— Voir sur Quimper :

Musée départemental breton de Quimper

 

Musée des beaux-arts de Quimper

Évêché.

Chapelle de Tu Mamm Doué à Quimper

Église Saint-Mathieu

Eglise de Kerfeunteun à Quimper :

Entomologie : C.F. Le Borgne de Kermorvan

 

Cathédrale

 

.

.

PRÉSENTATION.

.

Le palais épiscopal : la Tour de Rohan.

.

 

"Cette tour d'escalier est la partie la plus ancienne du bâtiment. Elle fut élevée en 1507 pour Claude de Rohan, évêque atteint de folie mais issu d'une famille puissante et appartenant à l'entourage du duc de Bretagne. Le nom du maître d'œuvre du palais de Claude de Rohan, Daniel Gourcuff , nous est parvenu. Les pierres employées furent extraites de carrières autour de Quimper, tandis que la chaux était importée de Rouen ou de Vendée.

Extérieurement, la tour impressionne par sa verticalité et son élancement, effet renforcé par le décor flamboyant des fenêtres et de la cheminée.  

La tour est divisée en deux parties par de faux mâchicoulis, portant un décor sculpté de mascarons, d'animaux et de feuillages. Les fenêtres sont ornées de gables en accolades reposant sur des culots sculptés représentant , pour la plupart, les armes de l'évêque portées par un ange. Ce décor, représentatif du style du règne de Louis XII, est voisin de celui des Ducs de Bretagne à Nantes ou du château de Josselin, construit pour Jean II de Rohan, père de Claude.

Le règne de Louis XII, qui inaugura une période de paix, vit s'affirmer une nouvelle conception architecturale : les demeures seigneuriales ne sont plus fortifiées, mais conservent l'élément symbolique de la tour-donjon.
Les deux entrées du rez-de-chaussée desservaient deux vestibules : à droite, celui destiné au service, au sol couvert de simples dalles ; à gauche, l'entrée officielle, au carrelage soigné et pourvu d'un banc destiné aux visiteurs attendant d'être reçus par l'évêque.
La sobriété de l'espace intérieur de l'escalier contraste avec le faste extérieur de la tour. Seuls les paliers sont mis en valeur par des arcatures gothiques. L'escalier hélicoïdal s'achève par un somptueux lambris sculpté, en " palmier "." (Cartel du Musée départemental breton, apposé sur la tour).

.

L'escalier en vis de la Tour de Rohan, l’un des éléments décoratifs les plus importants du Palais.

 

"L'escalier hélicoïdal s'achève par un somptueux couvrement de chêne sculpté et peut-être peint à l'origine, remontant à l'achèvement de l'édifice en 1507. C'est un plafond circulaire, dont les solives rayonnantes divisent la sablière en vingt-quatre bandeaux. L'ensemble est soutenu par une colonne torsadée ponctuée des macles (losanges évidés), symboles héraldiques des Rohan et de l'hermine de Bretagne.

Le décor du pourtour présente une foisonnante diversité. Rinceaux, feuillages, phylactères (banderole) enroulé et surtout nombreux animaux réels ou imaginaires : lion, cochon, cervidé, renard ou chien attaquant des oiseaux, dragons, dont l'un semble s'avaler lui-même, tandis que d'autres s'en prennent à des humains grimaçants. Des personnages assez énigmatiques : un homme barbu, incarnation, peut-être de l'homme sauvage ; un autre tel une sirène, le corps couvert d'écailles ; un acrobate aux bras croisés, le pied levé, portant le pourpoint décolleté à manches bouffantes et à crevés, mode italienne diffusée en France au début du XVIe siècle. Un personnage en aube, tenant la mitre et le blason des Rohan, pourrait être une représentation de l'évêque commanditaire de l'édifice." (Cartel du Musée départemental breton présenté au public dans l'escalier.)

 

.

"Le plafond à plancher rayonnant tournant sur noyau est un chef d'œuvre de charpenterie est unique en Bretagne. Quant aux différents paliers de l'escalier, ils sont tous couverts de voûtes en arc brisé, mettant en évidence une parfaite maîtrise de la stéréotomie . Des voûtements comparables , également associés à un escalier en vis , existent non  seulement dans les maisons prébendales voisines situées place Saint - Corentin , mais également dans quelques manoirs des environs de Quimper notamment en Keriner en Pluguffan. Le développement spatial et ornemental y est certes plus modeste, mais tout laisse à penser que la grande vis construite pour Claude de Rohan devient un modèle dont certains notables, ecclésiastiques ou laïcs, cherchent à s'inspirer. Dans sa Monographie de la cathédrale de Quimper, R.-F. Le Men indique que Daniel Gourguff (ou Gourcuff) était, en 1507, maître d'œuvre du chantier épiscopal, peut-être en collaboration avec Guillaume Le Goaraguer, qui avait dirigé des travaux à la cathédrale et exécuté une... "  Histoire de Quimper 1994 page 122

 

https://www.google.fr/books/edition/Monographie_de_la_cath%C3%A9drale_de_Quimper/7pbCR4W-R30C?hl=fr&gbpv=1&dq=%22palais+%C3%A9piscopal%22+quimper&pg=PA228&printsec=frontcover

.

Sur les Rohan :

Sur la piste du "A couronné" de Jehan II de Rohan : I. L'inscription de fondation (1510) du pont habité de Landerneau.

.

Claude de Rohan, fils de Jean II, fut nommé évêque de Quimper de 1501 à 1540, mais sa simplicité d'esprit imposa qu'il fut remplacé dans ses fonctions d'évêque par Jean du Largez. En effet,  Jean du Largez, abbé de Daoulas de 1502 à 1519,  fut nommé le 8 juin 1505 évêque suffragant de Quimper (administrant le diocèse à la place de Claude de Rohan, l'évêque titulaire évêque de Cornouaille de 1501 à sa mort en 1540) avec une pension de 200 livres. 

Du fait de son incapacité, Claude de Rohan ne sera sacré que le 6 avril 1510 et ne prendra officiellement possession de son siège que le 6 juin 1518. On comprend que ce n'est pas à lui qu'il faut attribuer la commande et la supervision de son palais. Mais on s'intéressera aux choix artistiques de son père Jean II pour son château de Josselin, très novateur notamment par son escalier rampe sur rampe dont il est le premier exemple en France.  

Sur les Rohan et leur héraldique, voir parmi cent exemples :

 

.

Malgré le soin avec lequel ces éléments architecturaux et artistiques sont présentés au public, les 24 bandeaux de sablières figuratives n'ont pas fait l'objet d'un relevé photographique accessible en ligne : je me fixe donc la mission d'y pallier. L'interprétation des bandeaux est parfois difficile, et c'est d'ailleurs vrai de l'ensemble des sablières de Basse Bretagne. J'ai proposé ma description, mais j'accueillerai avec joie d'autres propositions.

.

 

 

 

.

 

Le "palmier".

.

 

Plafond en palmier (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Plafond en palmier (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Plafond en palmier (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Plafond en palmier (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Plafond en palmier (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Plafond en palmier (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La colonne torve aux macles des Rohan et aux hermines des ducs de Bretagne.

Anne de Bretagne est duchesse de Bretagne de 1488 à 1514.

.

 

Colonne (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Colonne (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Début de la description des bandeaux.

Je choisis un point de départ aléatoire pour débuter ma numérotation.

Liste.

.

.

N°1. Masque de face d'un homme grimaçant, les boucles de ses cheveux étant mordus par deux dragons.

N°2. Deux animaux (chien et lèvre ?) dans une navette en volute.

N°3. Fou sauvage et lièvre (?).

N°4. Deux oiseaux dont l'un se trouve saisi par la gueule d'un chien.

N°5. Rouleau à spires perlées aux armes (macles) des Rohan.

N°6. Masque d'homme ou femme portant une coiffe et mordant deux rangs de gros grains.

N°7. Masque d'homme et chien (?) couché.

N°8. Homme de face, écartant des bras les parois.

N°9. Homme de face : acrobate ?.

N°10. Chien de profil crachant des feuilles d'acanthe.

N°11. Deux têtes animales de profil (chiens ?) tenant dans leurs crocs un tronçon de colonnes aux macles des Rohan.

N° 12. Masque d'homme de face, encapuchonné, entre deux dragons.

N° 13. Dragon ailé crachant des feuillages.

N°14. Ange volant tenant la mitre et les armes de Claude de Rohan.

N°15. Figure complexe.

N°16. Spirale de phylactère.

N°17. Ange/homme de face présentant un phylactère.

N°18. Dragon se retournant gueule ouverte.

N°19. Lion de profil.

N°20. Masque d'homme de face, encapuchonné entouré de banderoles.

N°21.Dragon crachant une spire avec grappe et feuille.

N°22. Rouleau à perles et macles.

N°23. Spires.

N°24. Grappes et feuille.

 

 

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°1. Masque de face d'un homme grimaçant, les boucles de ses cheveux étant mordus par deux dragons.

.

Cette figure du visage grimaçant d'un homme dont les oreilles (ou ici les boucles de cheveux) sont mordillées par deux dragons n'est pas rare. On la trouve ainsi, entre autre, à Guengat.

https://www.lavieb-aile.com/article-l-eglise-de-guengat-ii-statues-sablieres-et-inscriptions-122885782.html

.

 

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

 

N°2. Deux animaux (chien et lèvre ?) dans une navette en volute.

.

Ces animaux parcourant le tunnel formé par les spires d'un phylactère rappelle l'hermine ducale sculptée sur les sablières de Quimperlé, ou taillée dans la pierre sur l'extérieur de la collégiale du Folgoët vers 1424.

.

 

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

 

N°3. Fou sauvage et lièvre (?).

.

Un visage de face est cerclé par un capuchon évoquant celui, à grelots, des fous, et une sorte de corne s'en échappe. Mais le corps du personnage se métamorphose, sous la ceinture, et se recouvre d'écailles concordant avec la forme générale de poisson. Les deux mains tiennent des objets que je ne m'aventure pas à identifier.

À gauche, sous la queue, un lièvre est entouré d'une ceinture d'écailles, et différentes parties de son corps sont feuillagées.

Ces métamorphoses supprimant les barrières entre humains, animaux et végétaux nous font pénétrer dans un univers onirique ou d'inversion des valeurs, sous l'influence des fêtes païenne médiévales mais aussi sous celle des Métamorphoses d'Ovide et de Lucien, très en vogue à la Renaissance. Les sablières du Finistère en donnent de nombreux exemples au XVIe siècle.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Suite de la description.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

 

N°4. Deux oiseaux dont l'un se trouve saisi par la gueule d'un chien.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

 

 

N°5. Rouleau à spires perlées aux armes (macles) des Rohan.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°6. Masque d'homme ou femme portant une coiffe et mordant deux rangs de gros grains.

Ce sont des grains (de raisins ?), ou des perles, ou autre chose.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°7. Masque d'homme et chien (?) couché.

.

Nous ne sommes pas loin du thème de la pièce n°1, mais l'animal est un chien (avec une gueule étrangement allongée) ou un lion, avec la queue rabattue sur le dos.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

N°8. Homme de face, écartant des bras les parois.

.

Ce joyeux drille semble repousser le cadre de son logement, il est habillé d'un épais manteau et sa chevelure, d'abord nattée ou méchée, fait fleurir des bouclettes qui participent à la drôlerie de la scène.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°9. Homme de face : acrobate ?.

Si les métamorphoses humain/animal/végétal sont destinées à faire perdre pied au spectateur, la figure de l'acrobate (très fréquentes sur les sablières, les abouts de poinçons des charpentes et sur les crossettes) incite au renversement pied par dessus tête du point de vue. L'artiste sculpteur a réussi ici son coup, puisque nous peinons à retrouver nos repères dans ce fouillis de plis, où émergent une tête et un pied nu.

 

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°10. Chien de profil crachant des feuilles d'acanthe.

.

Là encore, le masque animal (plus ou moins fantastique) de profil "crachant" des rinceaux ou des feuilles est très fréquent, sur les sablières, les miséricordes des stalles, et autres éléments sculptés : encore une façon de dissoudre les frontières animal/végétal !

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°11. Deux têtes animales de profil (chiens ?) tenant dans leurs crocs un tronçon de colonnes aux macles des Rohan.

.

Le mufle retroussé ou les narines dilatées correspondent peut-être plus à des dragons, voire à des lions.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N° 12. Masque d'homme de face, encapuchonné, entre deux dragons.

.

Encore un joyeux luron hilare, comme s'il prenait un selfie dans une posture particulièrement propre à amuser la galerie, écrasé comme par des presse-livres par un dragon et par la tête d'un dragon ou lion.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N° 13. Dragon ailé crachant des feuillages.

.

Où est Charlie ? Je distingue la tête d'un dragon, dont le corps serait celui d'un petit poisson ailé, dans un froissement de feuilles et de tiges. On se dit que c'est la photo qui est floue, on se rassure en croyant que, face à l'œuvre réelle, tout deviendrait limpide... mon œil ! Le trouble n'est pas (que) celui de l'autofocus, c'est celui que le sculpteur a délibérement créé pour nous rendre un peu fous.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°14. Ange volant tenant la mitre et les armes de Claude de Rohan.

.

Nous reprenons nos marques Un ange, à la chevelure bouclée en macarons, vient en volant apporter la mitre sur les armes des Rohan. À ses pieds, j'hésite à reconnaître une sphère armilaire.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°15. Figure complexe.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°16. Spirale de phylactère.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°17. Ange/homme de face présentant un phylactère.

.

L'ange porte en guise d'aube un manteau plissé et épais et nous retrouvons cette chevelure bouclée déjà notée. Il écarte un phylactère.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°18. Dragon se retournant gueule ouverte.

.

Picasso s'y plairait : l'arrière-train du dragon est vu de dessus, tandis que sa tête est vue de profil, et retournée vers la queue. La gueule ouverte semble vouloir se refermer pour s'entre-dévorer, mais nous ne sommes sûrs de rien, nous perdons pied, ... et c'est exactement le but recherché.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°19. Lion de profil.

.

Ce lion est de profil, allant vers la gauche, mais sa tête nous regarde. Si c'est un motif héraldique, c'est un "léopard passant". Mais les lions sont si courants  en sculptures de sablières ( c'est le motif le plus représenté avec les dragons), ou en sculpture de crossettes,  et le lion n'ayant rien à faire avec les Rohan, je ne retiens pas cette hypothèse. Comme toujours, la crinière bouclée permet l'identification, et la queue fait retour sur le dos.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lion_(h%C3%A9raldique)

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°20. Masque d'homme de face, encapuchonné entouré de banderoles.

.

Est-ce un fou, avec les grelots de sa capuche ? Il se perd dans les méandres d'une banderole presque végétale, et une tête animale s'y dissimule.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°21.Dragon crachant une spire avec grappe et feuille.

.

Oui, ce dragon crache des éléments végétaux (épillet ou grappe et feuille), mais ceux-ci se moulent sur la forme d'une spire de phylactère, donc un "artefact", produit manufacturé par l'humain. Vous me voyez venir ?

.

 

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

N°22. Rouleau à perles et macles.

.

J'ai oublié de prendre la photo !

.

.

.

N°23. Spires.

.

Et re-!

.

.

.

N°24. Grappes et feuille.

.

Feuilles de vigne et grappes de raisins.

.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Sablières (chêne, 1507) de l'escalier du palais épiscopal de Quimper. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

LES POUTRES DE LA SALLE DES ARCHIVES. (Non visitées)

.

À défaut de pouvoir visiter cette salle, nous pouvons lire le cartel placé dans l'escalier, et regarder la photo les sculptures de l'une des poutres :

"Ce palier permet d'accéder, grâce à un petit escalier à vis, à deux pièces hautes qui servaient, aux XVIIee et XVIIIe siècles, de salles des archives (elles ne sont pas actuellement ouvertes au public). Les poutraisons de la plus élevée présentent un décor sculpté proche de celui de l'escalier : un acrobate ; un ange portant les armes des Rohan ; une jeune fille aux traits gracieux ; un homme au chapeau à la mode italienne ; des créatures mi animales, mi humaines ; un africain enfin, comme le symbole d'une Europe qui sortait du Moyen Âge pour se lancer dans l'aventure des Grandes Découvertes."

L'ange qui porte les armes à neuf macles des Rohan présente cette chevelure aux boucles profuses formant comme deux ailes ébouriffées, si caractéristique des sculpteurs sur pierre de l'atelier ducal à l'œuvre, à quimper, sur le porche sud de la cathédrale vers 1424.

Un autre cartel montre une deuxième photo d'un personnage.

Nous ne pouvons que regretter de ne pas avoir accès, à défaut d'une visite de cette salle pour des raisons de sécurité fort compréhensibles,  au relevé photographique de ces poutraisons.

.

 

.

Le couronnement de l'escalier du palais épiscopal de Quimper et ses 24 sablières.
Le couronnement de l'escalier du palais épiscopal de Quimper et ses 24 sablières.
Ange présentant les armes des Rohan. Droits réservés Musée départemental breton de Quimper.

Ange présentant les armes des Rohan. Droits réservés Musée départemental breton de Quimper.

.

.

 

SOURCES ET LIENS.

 

— DUHEM, (Sophie), 1997. Les sablières sculptées en Bretagne. Images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.). Collection Arts et Société. Presses universitaires de Rennes, 1997.

 

— LE MEN ( René-François), 1877, “Monographie de la cathédrale de Quimper (XIIIè - XVè siècle) », Quimper, Lemercier ed.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/1e08593c46eb46336af146045b16d0f4.pdf

"Un autre monument d’une toute autre importance, le palais épiscopal, vient aussi se rattacher à la cathédrale avec laquelle il forme un angle du côté du sud. Les parties les plus anciennes de cet amas de constructions de diverses époques, ne remontent pas au-delà du commencement du XVIe siècle. Claude de Rohan, nommé évêque de Quimper, le 25 juin 1501, à la mort de Raoul Le Moël, voulut se préparer, dans sa ville épiscopale, avant d’y faire son entrée, un palais dont la magnificence fut digne de l’illustre famille à laquelle il appartenait. Les travaux commencèrent à la fin du mois de mars 1507. Les maîtres de l’œuvre furent Daniel Gourguff et Guillaume Goaraguer."

 

"On construisait en 1507, le palais épiscopal de Claude de Rohan. Dans le seul compte qui nous soit parvenu de ce travail, Le Goaraguer ne figure pas parmi les ouvriers employés régulièrement à la construction de ce monument, dont le maître de l’œuvre fut Daniel Gourcuff, mais il est assez souvent chargé de choisir et de mesurer de la pierre, dans différentes carrières, notamment des « pas de vis » pour le grand escalier, qui, en raison de leur dimension peu ordinaire, étaient difficiles à trouver. Comme Le Goaraguer était payé 5 sous par jour, tandis que Gourcuff, le maître de l’œuvre, ne recevait que 3 sous 4 deniers, il est très-probable qu’il avait une bonne part dans la direction de ce remarquable édifice"

"Daniel GOURCUFF. Claude de Rohan, nommé à l’évêché de Quimper en 1501, peu de temps après la mort de l’évêque Raoul Le Moël, voulut, avant de venir prendre possession de son évêché, se faire construire un nouveau palais épiscopal. Il commit à cette fin Prigent de Saint-Alouarn, son maître d’hôtel, qui institua François du Perier, comme contrôleur des travaux. Francois Le Scanff, receveur des Reguaires de Cornouaille, fut chargé de la dépense. Les travaux commencèrent en 1307 [pour 1507]. Du 31 mars de cette année, au 21 octobre suivant, il fut extrait de différentes carrières, mais principalement de celle du Boulc’hat, en la paroisse de Kerfeunteun, 1995 quartiers de pierres de taille, sans compter les pas de vis, ou marches d’escalier, qui avaient neuf pieds de longueur. Daniel Gourcuff, tailleur de pierres, fut le maître de l’œuvre. Il était payé à la journée à raison de 3 sous 4 deniers (4 fr. 50 c.) par jour. Le salaire [p. 295] journalier des compagnons qui travaillaient sous ses ordres, était de 2 sous 6 deniers (3 fr. 37 c.). J’ai exprimé plus haut, l’opinion que G. Le Goaraguer n’était pas demeuré étranger à cette construction. Je ne répéterai pas ce que j’ai dit à la page 228, de ce palais, qu’on appelait le « grand logis de Rohan » et qui faisait, à juste titre, l’admiration de tous. Il n’y a pas, à mon avis, dans le département du Finistère, de monument d’architecture civile : de style ogival, qui puisse être comparé à ce qui reste de ce logis, dont les détails d’ornementation peuvent nous donner une idée de l’habileté du maître qui l’a construit ".

 

"Les pierres qui servirent à la construction du palais épiscopal de Claude de Rohan, furent extraites des carrières du Boulc’hat, en Kerfeunteun ; de la Belle-Croix, en Briec ; de Saint-Affredec (Saint-Evarzec) ; de Langurun et de la Roche-Dagorn (Roc’h-Dagorn). La situation de ces deux dernières carrières m’est inconnue. C’est de la perrière de Roc’h-Dagorn, que furent extraits la plupart des « pas de vis » on marches, d’escaliers, longs de 3 mètres et destinés aux tourelles du palais épiscopal. Le port d’un seul de ces pas de vis, coûtait 5 sous (6 fr. 25 c.) en 1507, tandis qu’une charretée de pierres de la même carrière de Roc’h-Dagorn, était payée 3 sous 4 deniers (5 francs) seulement".

— QUIMPER.BZH

https://www.quimper.bzh/625-le-palais-des-eveques.htm

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=29232_2

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Sablières
11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 18:13

Le calvaire à dais gothique (kersanton, XVe siècle) du cimetière de Plougoulm, sa Vierge de Pitié et ses anges de tendresse.

 

.

 

Voir sur Plougoulm :

 

.

 

 

 .

PRÉSENTATION.

.

.

En 2014, Emmanuelle Le Seac'h a défini par un Catalogue raisonné la production de l'Atelier ducal du Folgoët de sculpture sur pierre, en distinguant  d'abord un Premier atelier (1423-1468) actif à l'église Notre-Dame du Folgoët, sur les porches de la cathédrale de Quimper, à Daoulas, à la chapelle du Penity de Locronan, au porche de La Martyre ou au porche du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon.

Elle attribue à cet atelier la Vierge allaitante de Plougoulm (kersanton, vers 1423-1433).

Cet atelier avait réalisé entre 1433 et 1457 le calvaire de l'église de Rumengol, au Faou. Celui-ci se caractérise notamment par un dais sommital carré gothique avec des arcs en accolade, par les fleurons feuillagés carrés de la croix, par la coiffure en macarons de saint Jean et, au revers, par une Vierge à l'Enfant couronnée par un ange dans un geste de sollicitude.

Ces quatre caractéristiques se retrouvent sur le calvaire du cimetière de Plougoulm, qui n'est pas attribué à l'atelier du Folgoët, mais à des sculpteurs anonymes héritiers de son style. En effet, on retrouve un dais gothique, le geste du couronnement bienveillant de l'ange (qui s'applique cette fois au Christ), la chevelure bien spéciale de Jean, et les fleurons carrés et massifs. 

Dés lors, ce calvaire de Plougoulm entre dans un ensemble stylistique des Héritiers du Folgoët, principalement dans le Haut Léon, et il est passionnant de le comparer  avec le calvaire du cimetière de Sibiril (kersantite, XVe), du cimetière de Scare (granite, 1400), et du cimetière de Lesneven (kersantite, XVe), avec la croix de Kerilis à Goulven (kersantite, XVe), celle du Pont-ar-Chastel à Plouider, celle de Castel-Huel (kersantite, XVe) à Coat-Meal et, plus au sud, avec avec un petit calvaire de l'enclos de Pleyben (porte des morts kersantite,  XVe).

.

En excluant les croix, il s'agit donc de l'un des plus anciens calvaires de Basse-Bretagne, avec ceux de :

J'ajoute à cette liste proposée par Le Seac'h le calvaire du bourg de Dirinon et ses trois anges adorables.

 

.

Sur le Premier atelier ducal du Folgoët, voir :

.

Sur le second atelier ducal du Folgoët (1458-1509) voir :


.

.

Situation : 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.044969&y=48.664413&z=18&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS2000-2005&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

.

.

 

 

 


DESCRIPTION.

.

Au milieu du cimetière  entourant l'église de Plougoulm et parmi les tombes, s'élève sur un emmarchement à deux degrés et un socle à griffe, le fût rond d'un calvaire dont le large nœud s'élargit en deux bras obliques portant des statues adossées.

Le calvaire a perdu son orientation dirigeant le crucifix vers l'ouest, et le coté principal fait désormais face à l'entrée de l'église (XXe siècle). Sur cette face, le Christ en Croix est entouré de la Vierge à sa droite et de saint Jean à sa gauche.

Le coté qui accueille le visiteur ayant franchi le portail du cimetière porte, au centre, une Déploration à quatre personnages, la Vierge de Pitié tenant le corps de son Fils est entouré de Marie-Madeleine à sa droite et d'une sainte Femme à sa gauche.

L'ensemble atteint 4,50 m de haut et est en kersanton pour la partie figurée au dessus du fût de granite.

Une date récente est portée sur le socle coté nord.

 

 

.

 

 

 

 

 

Le cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Le cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

LA FACE PRINCIPALE.

.

Le Christ est remarquable par la hauteur donnée à la tête par rapport au corps. Il est représenté, bouche entrouverte, les yeux clos, portant  une couronne d'épines aux épaisses branches entrelacées. Les cheveux sont longs, ondoyant et séparés en mèches qui retombent en boucles sur les épaules. La jambe droite repose sur l'autre jambe.

Un ange de compassion semble surpris en plein vol, les ailes écartées mais les mains déjà posées sur la couronne. On reconnaît les caractères stylistiques de l'atelier du Folgoët, comme l'importance donnée à l'amict (rabat de l'encolure), et surtout la chevelure exubérante, à mèche frontale en crochet, et aux masses latérales de boucles crépues. Le visage de l'ange est très rond, puéril, avec une bouche toute petite et des yeux en amande, amandes très fines et acérées. Sa tunique est de drap épais, plissée sous l'effet d'un cordon.

.

 

 

 

 

 

 

 

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

La Vierge au calvaire.

.

Elle est légèrement tournée vers sa gauche et tient les bras en croix devant la poitrine. Son voile forme trois plis, l'un au dessus du front et les deux autres sur le coté, selon un procédé que reprendra Bastien Prigent au XVIe siècle. Le manteau forme des plis épais mais laisse apparaître sous le pan inférieure la robe, qui à son tour laisse passer l'extrémité des chaussures. Celles-ci sont fines, mais moins pointues que celles, à la poulaine, de la Vierge allaitante du porche. 

.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Saint Jean au calvaire.

.

Il écarte légèrement les bras devant la poitrine pour témoigner de son émotion. La main droite est malhabile, trop large, ce qui donne raison à Le Seac'h : le sculpteur est un bon héritier de l'atelier ducal, dont la composition et la sensibilité sont grandes, mais dont le métier est moins affirmé.

Comme à gauche, le manteau est épais, le bas de la robe fait voir des chaussures pointues.

C'est la chevelure en macarons qui est la plus évocatrice des sculpteurs du Folgoët, et, comme à Rumengol, ou comme pour les anges de l'autel du Folgoët, du porche sud de Quimper et de La Martyre, les boucles forment des petites boules séparées, ressemblant parfois à des  cornes ou à des pâtisseries.

 

 

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

 

LE REVERS : LA DÉPLORATION À QUATRE PERSONNAGES.

.

(Je réserve, comme il faut le faire, les noms de Vierge de Pitié, ou Pietà par emprunt à l'italien, aux groupes réunissant Marie et son Fils sans autre personnage).

Il faut bien remarqué à quel point cette sculpture extrêmement précieuse pour l'histoire de l'art et pour l'élévation de nos âmes par la Beauté est défigurée par l'envahissement des lichens. C'est particulièrement déplaisant lorsque ceux-ci couvrent le visage, le tronc et le bras gauche du Christ, et rendent peu discernable le geste magnifique par lequel l'ange pose avec douceur sa main sur celle, blessée, du Crucifié. Une photo de "Supermat" est publiée sur Wikipedia, elle a été prise en 2011, tout comme d'autres publiées sur le site Monumentum. On y voit des plaques rondes, blanches et plates d'un lichen incrustant, mais en quantité encore limitée, sans aucune trace de ce lichen jaune d'or, certes très décoratif mais se développant en reliefs déstructurant la sculpture.

Voir mon opinion à propos d'un des (très nombreux) calvaires victimes de cette dégradation :

https://www.lavieb-aile.com/2020/03/le-calvaire-de-l-eglise-de-cast.html

.

 

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Marie-Madeleine.

.

Elle pose une main sur le pied du Christ et tient de l'autre main le flacon d'aromates. Marie de Magdala a un lien privilégié avec les pieds du Christ, sur lesquels elle a versé le vase à nard lors du repas chez Simon. Ainsi, dans les Déplorations, elle est toujours située du coté des jambes du Christ. Un autre de ses attributs est sa chevelure libre, non couverte, et ses longues mèches dénouées renvoient à son passé de courtisane, de même que son élégance. Elle porte ici une robe serrée par une ceinture plate, une cape à fermail ( dont l'agrafe est en forme de fleur), et des chaussures fines.

.

  

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Marie tenant son Fils.

.

Elle se tient vraisemblablement assise, et son genou droit est fléchi et avancé pour soutenir le bassin du Christ. Celui-ci est tourné tête à notre droite, ce qui n'est pas le plus fréquent dans les Vierges de Pitié et les Déplorations. Par contre, la diagonale du corps, le bras intérieur (proche de Marie) allongé parallèle à la cuisse et le bras extérieur tombant à angle droit est un schéma très répandu en Basse-Bretagne. Les jambes sont pliées et les pieds se croisent.

Marie soutient le tronc du Fils par le bras et la main gauche. Ni la posture de la Mère, ni celle du Fils ne sont naturelles, mais cela ne choque pas le regard. De même, les personnages sont raccourcis, avec, notamment pour Marie-Madeleine, des jambes très courtes par rapport à l'étage supérieure. On pourrait même penser qu'elle est agenouillée (elle est plus basse que la Sainte Femme), mais non, les chaussures indiquent le contraire.

La Vierge porte un voile dont les plis sont cassés sur le coté et se rabattent sur le contour. Le visage est rond, gracieux, et n'exprime ni chagrin ni dévastation émotionnelle. La bouche est petite. Les chaussures à bouts fins sont les mêmes que sur la face principale.

Le Christ  a des cheveux longs qui retombent sur les épaules. Il porte la couronne d'épines. Les plaies de la Passion sont visibles.

.

 

.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

Une Sainte Femme.

Qu'on y voit Marie Jacobé ou Marie Salomé, elle pose ses mains sur la couronne d'épines à une place le plus souvent réservé à Joseph d'Arimathie.

Sa tête est recouverte d'un voile, qui, comme pour la Vierge au calvaire de la face principale et comme pour Marie, est cadrée par des plis empesés.

Ainsi, nous avons ici réuni les "Trois Marie" selon un thème de dévotion et d'iconographie bien connu. Les trois visages sont sereins.

 

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

L'ange de compassion.

.

Au pied du Christ, un ange  tient tendrement la main blessée du Christ, tandis qu'il pose sa main gauche sur sa poitrine, dans l'attitude du servant d'autel. Il flotte encore dans les airs, les ailes éployées et la tunique longue emportée par l'élan. Sur cette tunique, l'amict ou encolure est marquée de plis en accordéons, comme l'ange du couronnement du Christ.  

Dans son ouvrage, E. Le Seac'h, après avoir décrit le calvaire de Tronoën (vers 1470) et le geste charmant des anges qui y écartent le voile de la Vierge de Pitié, consacre un paragraphe  à cette gestuelle de l'ange de douceur de quelques sept pietà sortis du même atelier (à Kerbreudeur et ossuaire de Saint-Hernin, calvaires de Béron et Moustoir à Châteauneuf-du-Faou, Croas-an-Teurec à Saint-Goazec, Collorec, Laz, Saint-Trémeur de Carhaix, Kergloff, Le Moustoir, Plusquellec, Pennanvern à Gourin).

Puis elle décrit "les héritiers de la gestuelle de l'ange", dans cinq piétà du Finistère à Plonévez-du-Faou, Plozévet, Penmarc'h et Névez — toutes en pierre calcaire polychrome—, au Faouët (granite) et à Meslan (granite polychrome).

Ces anges sont déjà présents sur la Grande Pietà Ronde conservée au Louvre et peinte par Jean Malouel au début du XVe siècle.

Ils ne sont pas étrangers aux anges qui couronnent la Vierge sur le calvaire de Rumengol, et qui couronnent la Vierge et présentent le titulus sur le calvaire du bourg de Dirinon, mais il est remarquable qu'à Plougoulm sont associés le geste du couronnement le geste de compassion à l'égard des plaies du Christ.

.

— Sur les anges de compassion, et la gestuelle de l'ange, voir :

.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

.

.

CONCLUSION.

.

Par la fraicheur des visages aux traits sereins malgré le drame auquel ils participent, par la qualité du kersanton, très fin et non altéré, et par le charme des deux anges de tendresse, ce calvaire de Plougoulm saura séduire tous les visiteurs qui y feront une halte.

Les passionnés de la sculpture du kersanton lui réserveront une place de choix par son ancienneté et par les nombreuses citations stylistiques au premier grand atelier de sculpture sur pierre en Basse-Bretagne.

La composition de la Déploration avec Marie-Madeleine et une Sainte Femme, mais sans saint Jean, est originale.

La présence au dessus du porche d'une Vierge allaitante également remarquable et issue de cet atelier ducal du Folgoët renforce l'intérêt de ce site artistique.

Il ne reste plus qu'à souhaiter que les autorités de tutelle se préoccupent de le préserver de l'attaque des lichens.

.

 

 

.

.

 

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal) 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère. Site de la SAF.

  

n°1964. Plougoulm, cimetière no 2, g. k. 4,50 m. XVè s. Deux degrés. Socle à griffes, fût rond. Croix, large noeud portant Vierge et Jean adossés à des personnages du groupe de N.-D. de Pitié; au revers, anges, fleurons, Christ. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plougoulm.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.( Revue bilingue breton-français  Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001)

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

"Les Pietà les plus anciennes associent parfois des anges pour consoler s'il est possible la douleur maternelle Au calvaire de Tronoën, à Saint-Jean-Trolimon, deux acolytes relèvent délicatement les plis latéraux du voile de tête de la Mère de Dieu. De même à Saint-Hernin, et au calvaire du Moustoir à Châteauneuf-du-Faou. Ces trois oeuvres sortent de toute évidence d'un atelier unique qui travaillait le granite, vers le milieu du XVe siècle et que nous nommons l'atelier du Maître de Tronoën (7). A Plougoulm un ange " vient, selon la formule de Debidour, en plein vol horizontal " se saisir de la paume percée du Christ (V.-H. Debidour, " La sculpture bretonne ", Rennes 1953, p. 114.). (Castel)

Pietà à quatre personnages dont saint Jean

En fait ces Pietà à trois personnages sont relativement rares, sans doute à cause de l'équilibrage plastique assez peu satisfaisant qu'elles sont amenées à produire. Pour pallier le déséquilibre, les artistes donnent à la Vierge l'assistance de deux acolytes. Sont évidemment tout trouvés pour accomplir un tel office, Marie-Madeleine, saint Jean ou une autre sainte femme, ce qui constitue deux types de Pietà à quatre personnages que l'on va examiner successivement, selon qu'on y voit un saint Jean ou une sainte femme.

La présence de saint Jean l'apôtre bien-aimé, n'a rien que de très normal en référence au récit évangélique de la Crucifixion : "Voyant ainsi sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, Jésus dit à sa mère 'Femme, voici ton fils.' Il dit ensuite au disciple : 'Voici ta mère.' Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui." (Jean, 19, 26-27). Ainsi aux calvaires de Plougoulm (cimetière), du Quinquis à Saint-Urbain, et de la chapelle Saint-Eloi à Ploudaniel. Les deux dernières oeuvres en pierre de kersanton datant du XVe siècle, empreintes d'esprit médiéval, sont très proches l'une de l'autre par la facture. (Castel, Les Pietà)

— COUFFON (René), LE BARS ( Alfred), 1988,  Répertoire des églises : paroisse de Plougoulm, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUGOUL.pdf

Dans l'enclos, ...un calvaire portant la Vierge et saint Jean sur le croisillon et une petite Descente de croix sous un dais au revers (I.S.).

—— COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45. 

— DEBIDOUR (Victor-Henri), 1953,  La sculpture bretonne, étude d'iconographie religieuse populaire, Rennes, Plihon, pages 118-130

"A Plougoulm , où la tête du Christ est à gauche de Marie , Jean y est remplacé par une Sainte Femme qui s'apprête à ôter  à ôter d'un geste délicat la couronne d'épines."

— DEBIDOUR (Victor-Henri), Croix et calvaires de Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_149/Croix_et_Calvaires_de_Bretagne__.pdf

— DEBIDOUR (Victor-Henri), La Vierge en Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_146/La_Vierge_en_Bretagne__.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— Wikipedia photo Thesupermat 2011

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Plougoulm_-_Le_calvaire_du_cimeti%C3%A8re_-_003.jpg

Le calvaire gothique et l’ossuaire du cimetière de Plougoulm sont inscrits aux Monuments Historiques par arrêté du 23 septembre 1970.

 

— BASE PALISSY.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090245

Moyen Age, 

Description historique

"Le calvaire gothique se compose de deux gradins carrés supportant le socle dont les arêtes supérieures sont abattues par quatre motifs en acanthe qui déterminent au sommet une section octogonale. La base et le sommet du fût sont carrés, le reste circulaire. A l'avers se trouvent le Christ entre la Vierge et Saint-Jean. Au sommet du croisillon, un ange se penche vers la tête du Christ. Au revers est représentée la Vierge de douleur entre deux saintes femmes. Le corps du Christ est à demi allongé sur les genoux de la Vierge, et soutenu par les trois femmes. Un ange lui tient le poignet gauche. La Pietà est abritée par un dais à pinacles et crochets."

 inscrit MH ; 1970/09/23 

 

 

— ROSCOFF-TOURISME.COM

https://www.roscoff-tourisme.com/fr/fiche/patrimoine-culturel/calvaire-gothique-et-ossuaire-du-cimetiere-plougoulm_TFOPCUBRE029V52PL5J/

D’un hauteur de 4,50 m, datant du XVè siècle, le calvaire gothique présente une croix portant d’un côté une représentation du Christ entourée de la Vierge Marie et Saint- Jean, avec au sommet du croisillon un ange , de l’autre la Vierge Marie, entourée de femmes, qui tient le corps du Christ dans ses bras, là aussi un ange est présent.

.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Sculpture Kersanton Chapelles bretonnes. Vierges de Pitié
23 mai 2021 7 23 /05 /mai /2021 10:23

.

.

PRÉSENTATION.

.

Toponymie.

Que signifie « Ménez-Hom » ? Dans le pays, on prononce Ménéhom, parfois Ménéhomb, toujours avec h fortement aspiré. -Corn ou -comb est un terme celtique, qui se trouve en Galles comme en Armorique au début ou à la fin des mots avec l' idée de creux, de vallon. Chez nous, jusqu'à à la fin du XIXe siècle, - kom (ar hom) était l'auge, la pierre creusée, ou munie d'un entourage qui en faisait un creux où l'on pilait l'ajonc. Menez-Hom serait donc « la montagne du creux, de la dépression ». Les documents anciens portent «Notre-Dame de Menez Com », rarement «Come». La mutation de C ou K en H ne s'écrivait pas autrefois; mais on la prononçait. La formule actuelle " Menez-Hom » apparaît pour la première· fois dans une sentence d'ordre du 20 janvier 1708 et dans un «baille à ferme» du 23 juillet 1708. Quant à Saint Côme, il n'a rien à voir avec le nom de Ménez-Hom qui existait bien des siècles avant sa chapelle. (J. Thomas)

" Le mot breton Menez signifie « mont » ou « montagne ». Komm (mutée ici en C'homm) signifie en vieux et moyen breton « vallée », et ressemble au gallois « Cwm » (même définition)." (Wikipedia)

.

.

 

Données géographiques.

.

 

a) Un croisement routier ?

Le visiteur qui se rend aujourd'hui à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom est frappé de voir la route Crozon-Châteaulin D887 traverser ce village en ligne droite (avec des véhicules et poids-lourds roulant rapidement malgré la limitation à 50 km/h) et longer le pignon ouest de la chapelle. Venant de Crozon, il a franchi les vastes landes dénudées couvrant les deux sommets de grès armoricain du Ménez-Hom, le Yed (329 m) et le Yelc'h (298 m) et, juste après la chapelle (193 m) et son parking, il peut continuer vers Châteaulin ou tourner à droite vers Quimper et Douarnenez par la D47.

Il peut alors, et l'examen de la carte ne le démentirait pas, attribuer l'implantation de ce sanctuaire à ce croisement routier situé à 21 km de Crozon, 12 km de Châteaulin et 28 km de Quimper.

Mais il doit alors réaliser que cette départementale rectiligne D887 est fort récente et que le Chemin de Grande Communication n°181 puis CGC n°8 Châteaulin-Camaret n'existait pas sur la carte de Cassini de 1784. Elle ne figure pas non plus sur le cadastre napoléonien de 1810, et elle est postérieure à 1817. Pour se rendre de Crozon à Châteaulin, on empruntait, sous l'Ancien Régime, un trajet qui contournait par le nord le massif difficilement franchissable du Ménez-Hom, et non par le sud comme aujourd'hui ; on descendait vers Le Cosquer, le Moulin du Veyer et on atteignait Dinéault, avant de poursuivre vers Châteaulin, laissant Sainte-Marie-du-Ménez-Hom à 2 km au sud.

C'est en réalité un tout autre axe routier, bien délaissé aujourd'hui, qui doit être considéré, celui qu'emprunte aujourd'hui la D47 et qui reliait Brest et Douarnenez en traversant l'Aulne par un gué ou un passeur au lieu-dit Le Passage. Il suit, pour monter vers Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, le cours du Gavran et ses moulins (notamment Pont-Carvan, le Cosquer, Coz Veil, le Moulin de Lezaff ). C'est cette route qu'empruntaient  les pèlerins en route vers Le Folgoët ou les marchands et fermiers attirés par les grandes foires du Ménez-Hom.

On pouvait gagner aussi Sainte-Marie-du-Ménez-Hom à partir de Saint-Nic. Mais dans tous les cas, en 1830, Jean-François signalait : "Là sont les chemins les plus cahoteux, les plus détestables du Finistère : on n'apporte aucun soin à leur entretien, aucun même pour empêcher leur dépradation, leur destruction."

.

b) La source du Gavran ?

.

On peut, par hypothèse, proposer que si les calvaires de croisement marquent comme des cairns les trajets routiers, leurs haltes et leurs croisées, les emplacements des chapelles ont plus de rapport avec le réseau hydrographique (mais ce réseau se superpose souvent aux chemins) ; et c'est un lieu commun de remarquer que les fontaines et sources ont fait l'objet d'un culte bien avant la pénétration du christianisme en Bretagne.

"La présence d'une fontaine à proximité du carrefour [d'une voie romaine sud-nord — carte dressée par Picquenard et corrigée par Eveillard —avec la route Le Mans-Camaret] est un élément fondamental de cet ensemble ; elle marque une étape et ajoute aux présomptions que l'on peut avoir de l'existence, à cet emplacement ou à proximité, d'un sanctuaire païen christianisé." (Dizerbo)

Nous pouvons penser, sans preuves tangibles, que la présence des fontaines a favorisé l'implantation des ermitages des saints évangélisateurs de la Bretagne au Ve-VIe siècle, et/ou que les points d'eau vénérés à la période gallo-romaine ont été christianisés et ont vu le développement de pèlerinages amenant ensuite la construction de sanctuaires, d'abord en bois, puis en pierre.

À Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, on constate que la fontaine de dévotion, à 300 m au nord de la chapelle, est située sur la source du Gavran, et que le sanctuaire est au centre du chevelu hydrographique qui ruisselle des pentes du Ménez-Hom. La Montagne elle-même est certes un point haut, solaire, mâle, jovien, mais fort aride en son sommet mais c'est aussi un centre nutritif, délivrant sur ses pentes l'eau indispensable aux cultures. Là encore, l'examen d'une carte est éloquente. Et, on l'a vu, la dénomination Hom, C'hom célèbre plutôt le vallon fertile que le sommet.

Enfin, certains auteurs(le recteur Celton cité par Dizerbo) ont fait remarquer que cette chapelle est, de Camaret à Châteaulin, la seule de la région consacrée à la Vierge, et non à un saint patron ; sa statue portant l'Enfant est au centre du retable. 

.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.235566&y=48.202709&z=16&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

 

-Carte de Cassini (1784)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095252f/f1.item.zoom#

-Réseau hydrographique :

https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

.

Cette présentation ne peut être plus complète. On se reportera avec le plus grand intérêt à F. Bréjon-Mosser, 1968 et à A.-H. Dizerbo 1987.

.

 

Le Ménez-Hom et la chapelle en 1784 (Cassini). Droits Gallica.

Le Ménez-Hom et la chapelle en 1784 (Cassini). Droits Gallica.

Le site en 1810 : cadastre napoléonien, feuille d'assemblage.

Le site en 1810 : cadastre napoléonien, feuille d'assemblage.

Le site en 1810 : cadastre napoléonien, feuille C1 (détail).

Le site en 1810 : cadastre napoléonien, feuille C1 (détail).

Le site en 1810 : cadastre napoléonien, feuille C1 (la chapelle, détail).

Le site en 1810 : cadastre napoléonien, feuille C1 (la chapelle, détail).

Le réseau hydrographique (Géoportail)

Le réseau hydrographique (Géoportail)

Photo aérienne (IGN remonterletemps).

Photo aérienne (IGN remonterletemps).

Vue générale de l'intérieur de la chapelle. Photographie lavieb-aile.

Vue générale de l'intérieur de la chapelle. Photographie lavieb-aile.

Vue générale de l'intérieur de la chapelle. Photographie lavieb-aile.

Vue générale de l'intérieur de la chapelle. Photographie lavieb-aile.

Vue générale de l'intérieur de la chapelle. Photographie lavieb-aile.

Vue générale de l'intérieur de la chapelle. Photographie lavieb-aile.

.

.

LES SCULPTURES (en dehors du retable, et des sablières).

.

I. SAINT HERVÉ AVEUGLE GUIDÉ PAR GUIHARAN. KERSANTON, XVIe SIÈCLE.


.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001496

Le groupe sculpté de 126 cm de haut et 48 cm de large occupe la deuxième pile nord. Le saint, dont la tête est couverte de la capuche de son habit, s'appuie sur un bâton (brisé) et pose la main droite sur l'épaule de son guide, le jeune Guiharan. Ce dernier tient le loup apprivoisé par une corde passée au cou. Le costume du guide est remarquable, associant une toque, un pourpoint à 5 boutons ronds et ceinture, des hauts de chausse plissés et des chaussures et chaussettes à revers (houseaux ?). 

Selon Dizerbo, "il y a lieu de rapprocher son culte de la protection qu'il assure contre les loups, qui ont persisté ici jusqu'à la fin du XIXe siècle."

Trois foires anciennes se tenaient autour de la chapelle, sur un champ de foire situé à l'est et au sud. Elles se tenaient le 17 juin pour la Saint Hervé, et le 15 août et le 8 septembre en l'honneur de la Vierge, patronne de la chapelle, pour les fêtes de l'Assomption et de la Nativité. Au XVIIe et début du XVIIIe s'institua la foire du 10 août, fête de la Saint-Laurent.

Les saints Hervé et Laurent sont donc représentés par leur statue dans la chapelle.

Selon Jacques Thomas, "cette vénérable statue a été transportée de l'église paroissiale à la chapelle du Ménez-Hom. C'est ici Saint Mahouarn, le patron de Plomodiern."

 

 

.

 

Saint Hervé, son guide et son loup, chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile

Saint Hervé, son guide et son loup, chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT HERVÉ ET SON GUIDE GUIHARAN, GROUPE SCULPTÉ EXTÉRIEUR. KERSANTON, 

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001495

Saint Hervé est également présent sur le groupe sculpté (kersanton) de la niche du tympan du portail d'entrée ("arc de triomphe").

L'attitude de l'ermite est comparable à la statue précédente : il tient un bâton et pose la main gauche sur l'épaule de Guiharan. Ses épaules et sa tête sont protégées par un camail à capuche. Il est barbu et ses paupières sont closes.

Guiharan guide son maître par le bras. Il semble franchir un obstacle, le genou gauche forment fléchi. Son pourpoint serré par une ceinture n'est plus boutonnée, mais marquée par des entailles losangiques correspondants aux taillades à la mode sous François Ier et Henri II. Il porte, suspendu au poignet gauche, une bourse ou une gourde. Sous les hauts-de-chausses plissés, les jambes sont couvertes de guêtres au dessus de solides chaussures de marche.

Si nous tenons compte de l'indice de la tunique à crevés, suggérant la mode vestimentaire du règne de Henri II (1547-1559), nous situons ce groupe un peu après la datation du calvaire (1544) et proche des premières datations de la chapelle elle-même (1570). Mais ces crevés se retrouvent encore sous François II, comme le montre le portrait du roi.

.

.

 

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

II. SAINTE BARBE TENANT LA TOUR À TROIS FENÊTRES. BOIS POLYCHROME, DÉBUT XVIe SIÈCLE.

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001487

Cette statue de 126 cm de haut occupe le deuxième pilier nord, au dessus d'une table d'offrande.

Elle est invoquée partout en Finistère, car elle protégeait de la mort brutale (donc sans confession ni sacrement), et sa statue est fréquente dans la plupart des sanctuaires.

Voir par exemple sa Légende ici :

et ses représentations ici :

 

 

.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

III. UN SAINT ABBÉ : SAINT BUDOC ? KERSANTON, XVIe SIÈCLE.

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001493

Nef, deuxième pilier sud.

Statue d'applique à revers plat, monolithique,  de 111 cm de haut

Le saint est représenté tête nue, vêtu d'une dalmatique, d'un surplis et d'une cotte talaire, tenant le livre de fondation de son monastère, et la crosse ( brisée) tenue à droite comme tout abbé. Il persiste des traces de polychromie, notamment ocre rouge.

La reliure du livre porte des ferrures ou joyaux en quinconce.

Cette représentation est stéréotypée, et on la retrouve par exemple sur le saint Maudez de la chapelle, ou sur la statue de saint Budoc à Trégarvan.

Je propose par simple hypothèse, l'identification de ce saint abbé avec saint Budoc, puisque celui-ci est un compagnon de saint Maudez (identifié par inscription dans le chœur), et que son culte est attesté à l'église éponyme de Trégarvan, proche de Sainte-Marie du Ménez Hom.

.

.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

IV. SAINT ÉLOI EN FORGERON. BOIS POLYCHROME,  XVIIe SIÈCLE.

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001488

Cette statue de 114 cm de haut  est adossée à l'angle de la deuxième pile sud de la nef. Le saint est représenté, dans la tradition bretonne, avec les attributs rappelant le miracle qu'il opéra en ferrant le cheval d'un inconnu (en fait, le Christ) en lui coupant la patte, puis en la replaçant. Mais il manque cette patte, qui était vraisemblablement tenue par la main gauche. L'enclume (de forme particulière), le marteau et le fer à cheval sont présents. Le saint porte la coiffure et le tablier propres à son métier. Mais la moustache, ou les guêtres et les chaussures, relèvent du style Louis XIII.

Cette statue atteste de l'importance du culte de ce saint comme protecteur des chevaux.

Voir aussi :

 

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

V. SAINT LAURENT AVEC LE GRIL DE SON MARTYRE. KERSANTON.

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001490

Sur le mur de la nef, cette statue d'applique en kersantite, monolithique, mesure 140 cm de haut, avec traces de polychromie. Le saint est tête nue, il porte une tonsure en couronne, est vêtu d'une chasuble aux bords perlés et frangés au dessus d'une cotte ou aube formant autour du cou un épais bourrelet. Ses attributs sont le grill de son supplice et le livre témoignant de sa foi.

.

 

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT LAURENT, STATUE DU RETABLE (1703-1710).

.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT LAURENT SUR UN BAS-RELIEF DU RETABLE (1703-1710).

.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

VI. SAINT MAUDEZ EN ABBÉ. KERSANTON POLYCHROME (traces), XVIe SIÈCLE.

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001491

Statue d'applique à revers plat de 131 cm de haut. Inscription en lettres gothiques sur la base : MAUDEZ. 

Le saint d'origine irlandaise a fondé au Ve siècle le monastère de l'île Maudez, près de Bréhat, avec saint Budoc et saint Tudy ou Tugdual. Il est représenté en abbé, avec sa mitre à fanons, sa crosse (brisée et tenue par l'intermédiaire d'un sudarium), et son livre à reliure dotée  de ferrures en quinconce. Il porte le manipule à l'avant-bras gauche. Il est vêtu d'une chape ou chasuble à orfrois, d'un surplis aux bords frangés. La ganse à gland de passementerie de son poignet gauche est peut-être lié à la présence de gants ou chirothèques.

.

 

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

VII. SAINT MICHEL ? OU ANGE DU PARADIS. BOIS POLYCHROME.

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001492

Deuxième pile du bas-coté nord. Statue d'applique de 168 cm de haut. 

Les auteurs de la notice de la base Palissy y voient saint Michel et décrivent "un effet de mouvement et une relation bienveillante".

J'y vois plutôt un ange (simple tunique serrée par une ceinture rouge) qu'un archange, armé de l'épée flamboyante, et indiquant d'un geste du bras gauche l'expulsion du Paradis ; mais on ne peut exclure que ce geste soit celui du Jugement dernier.

.

 

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

VIII. PERSONNAGE ITHYPHALLIQUE : LE VICE DE LUBRICITÉ. GRANITE.

 

.

Ce personnage en buste est vêtu d'un manteau plissé. Ses longs cheveux bouclés, sa calvitie frontale, son nez imposant et ses grosse lèvres au sourire béat attirent l'attention, mais moins que ses deux mains qui caressent un phallus en érection.

.  

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Sculptures de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

LE CORPUS DES INSCRIPTIONS.

.

 

- Sur le calvaire, l'inscription  JEHAN LE ALONDER FABRICQVE FEIST CESTE C / ROIX FAIRE L M VCC XLIIII  (1544).

Soit  "Jehan Le Alonder fabrique a fait faire cette croix en l'an 1544."

C'est la seule inscription de la chapelle en lettres gothiques.

Voir mon analyse de ce patronyme : https://www.lavieb-aile.com/2019/09/le-calvaire-de-la-chapelle-sainte-marie-du-menez-hom-en-plomodiern.html

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

LES PREMIÈRES INSCRIPTIONS DE LA CHAPELLE . PIGNON OUEST DE LA "CHAMBRE DES MOINES", 1570 et 1572.

.

La plus haute est placée sous un blason. Elles étaient peu apparentes lors de mes visites successives, mais un éclairage plus propice les rend peut-être plus lisibles que sur mes clichés. Quoiqu'il en soit, on les distingue encore, et elles ont été clairement relevées :

H HO MOREAU F EN LAN 1570 ;

H OLIER FA EN LAN 1572 ;

Soit : "Honorable Homme MOREAU fabricien en l'an 1570", et "H. OLIER fabricien en l'an 1572.

.

Une première campagne, non fondée sur des chronogrammes  est incertaine mais probable, accompagnant ou précédant le calvaire de 1544 dans la première moitié du XVIe siècle. Il en subsisterait le transept et le chœur dont on remarque les remplages de style gothique flamboyant. Il existait peut-être au départ un bas-coté nord, et la chapelle originelle se présenterait alors suivant un plan en croix latine à deux vaisseaux principaux (transept et nef) avec un chœur peu saillant. Le calvaire est daté par inscription de 1544 et est attribué par éléments stylistiques à un atelier de Landerneau (Prigent) : il relève de cette première campagne, et a ensuite bénéficié d'interventions postérieures.

Puis vient la  première campagne de construction fondée sur datations, lors du dernier tiers du XVIe siècle (1570-1591). La chapelle est alors agrandie au nord, avec la construction de la « chambre des moines » en 1570 et 1572 (inscription au pignon ouest).

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

LE BAS-COTÉ NORD ET LA NEF COTÉ NORD : 1573, 1574 et 1591.

R POLESEC FA LAN 1573 

 l MAUGUEN FAB LAN 1574 

 AV MOREAU FAB LAN 1591 .

Les arcades nord de la nef portent les dates de 1574 et 1591, tandis qu'on relève la date de 1573 à l'écoinçon des arcades est du vaisseau central du bas-coté nord.

.

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Inscription du bas-coté nord : 1573.

.

POLEZEC

FA : LA[N] : 1573

Soit "POLEZEC fabricien l'an 1573."

.

Le patronyme POLEZEC ou POLESEC est attesté par les généalogistes à Saint-Nic, à Plomodiern et Plonévez-du-Porzay.

Mais pour la période citée, (élargie à 1550-1650), le site Geneanet ne fournit aucun individu. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les données apparaissent à Plomodiern (Jean le Polesec né en 1700, Yves le Polesec né en 1706, Corentin né en 1720, etc.  Cette inscription prouve que ce patronyme y est attesté en 1573.

Le calvaire de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic , daté de 1645, porte l'inscription "SEB. POLESEC." La généalogie de Yves Le Floch sur geneanet.org mentionne ainsi Sébastien Polezec, né à Saint-Nic en janvier 1612, marié à Françoise Guern (dont 5 enfants) et décédé  le 1er juillet 1676 au Manoir de Brenalen à Saint-Nic,  à l’âge de 64 ans.

La charpente de la chapelle Saint-Côme et saint-Damien porte une inscription mentionnant Jacques [IAC] Polesec qui a boisé (posé la charpente ) la chapelle et sculpté les sablières, alors que maître Perfezou était recteur de Saint-Nic. Il est vraisemblable que ce soit le même menuisier-charpentier [I. POLESEC]  qui a son nom en 1638 sur l'inscription de la rampe de l'escalier de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien.

Jacques POLEZEC est mentionné dans la généalogie de Louis Brun. Il est né en 1590 et mort le 18 avril 1684 à Saint-Nic, laissant trois enfants, Hervé , Anne et Marguerite.

Il est certain que cette famille était très impliquée au XVI et XVIIe siècle  dans l'édification des chapelles de Saint-Nic et Plomodiern.

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Inscription de la nef coté nord : 1574.

Lettres capitales aux fûts perlés, sculptées en réserve sur le bloc de granite sur deux lignes séparées par une réglure. Ponctuation par deux-points pour la ligne supérieure, par un point seul au dessous d'une lettre suscrite pour la ligne inférieure.

 

I : MAVGVEN

FAB LAN 1574

La base Geneanet indique que Plomodiern est l'une des communes les plus référencées pour  le patronyme [le] MAUGUEN, qu'on retrouve aussi dans les communes voisines comme Saint-Nic, Dinéault, Ploéven, Quéménéven et Cast. https://www.geneanet.org/genealogie/mauguen/MAUGUEN. Il provient du breton mauu- (moderne mav-) suivi de -gwenn, "blanc".

L'initiale I: peut correspondre à Jean ; mais je ne retrouve pas de Jean Mauguen pour l'année indiquée (ou le créneau 1500-1600).

On connait à Plomodiern Jean Le Mauguen (1695-1730), prêtre, demeurant à Keryel en Plomodiern.

Le nom de M.Mauguen est sculpté sur la fenêtre de la sacristie de Ploéven vers 1680.

https://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-v-les-statues-de-l-eglise-et-ses-inscriptions-lapidaires.html

 

.

Cette inscription date donc la construction de ce mur du coté nord de la nef, entre la nef et le bas-coté nord.

.

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Inscription de la nef coté nord, près du transept.

.

AV : MOREAV

FAB : LAN : 1592

(Le dernier chiffre de la date est lu par certains comme un 1).

Ce fabricien se prénomme-t-il Auguste ? Aurélien ?

Le patronyme MOREAU peut adopter diverses graphies. On le retrouve, dans cette chapelle, sur le pignon ouest de la chambre des moines (H[onorable] H[omme] MOREAU F. EN LAN 1570) ainsi que sur le retable du chœur ( Noël MOROS fabricien en 1703) (voir infra).

Sur la galerie du clocher de Trégarvan (commune voisine) peut se lire le nom du fabricien F. MORO 1696.

https://www.lavieb-aile.com/2018/06/l-eglise-saint-budoc-de-tregarvan.html

 

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Inscription non datée du sommet du pignon de la deuxième lucarne coté nord.

.

Elle n'est pas datée, mais on peut la rapprocher, sur le plan stylistique, des trois inscriptions précédentes. Elle comporte trois lignes entre réglures :

GVILLA

VMMEDH

HERVE F

Soit  "Guillaume d'Hervé Fabricien".

Le patronyme est bien attesté à Plomodiern, mais au plus tôt en 1670 (Alain d'Hervé).

.

 

 

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les inscriptions du retable 1703-1715.

.

Ces trois retables qui se développent sur les 21 mètres du chevet de la chapelle ont pu être rapprochés de ceux de l'église Notre-Dame-de-Rumengol au Faou et de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal, où le retable sud est daté de 1706-1707. On y retrouve notamment les deux portes d'accès à la sacristie du retable  de droite (des Apôtres). 

 

Voir :

La chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal : la chaire à prêcher (Jean Le Seven, menuisier, Jean Cevaer sculpteur,  Yves Coquet, recteur 1694-1720) et  le retable sud (Jean Cevaer sculpteur, Yves Coquet, recteur  ,  F. Autret, fabricien,1706-1707) sous les armoiries de René-François de Kergoët 1668-1705 et Marie du Dresnais).

.

Or, le retable et la chaire à prêcher de la chapelle Saint-Sébastien porte le nom du commanditaire, le recteur Yves Coquet, qui avait fait construire en l'église de Pleyben en 1698 l'autel du Rosaire par Jean Le Seven, maître-menuisier du Cloître-Pleyben, et Jean Cevaër, maître-sculpteur de Pleyben. Le même style se reconnaît sur le retable du Rosaire de 'église de Lopérec. Il est tentant d'attribuer à ces deux artisans locaux le retable de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom.

J'en donnerai ici un argument supplémentaire.

.

 

 

Retable central (1703).

.

L'inscription se trouve sous la statue de saint Joseph :

NOEL : MOROS  : F : 1703.

.

C'est un membre de la famille MOREAU déjà signalée dès 1570 et 1592.

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Retable de gauche (retable des apôtres et évangélistes), 1715.

.

Les inscriptions se trouvent de chaque coté du tabernacle, au dessus des bas-reliefs.

.

1°) Au dessus du bas-relief de Marie-Madeleine et le Christ ressuscité (Noli me tangere).

N & D : MRE : OL : BOVRDVLOVS : R

Soit "Noble et discret messire Olivier Bourdulous Recteur.", à rectifier en BOURDOULOUS.

Olivier Bourdoulous (1688-1717 ), est né à Plougastel-Daoulas. Il a été nommé à Plomodiern en 1687, il prit possession tout de suite par le recteur de Cléden-Cap-Sizun et par lui-même le 22 août 1688, en présence de «Messeigneurs de Lanvilliau, Tréanna et de Trémaria, ses fils, des Messeigneurs de Moellien, du Vieux-Châtel et de Tronjoly ses enfants ». En 1696 il déclara ses armes à l'Armorial : «d'or à la couronne d'épines de sinople», Il dirige une Grande mission en 1715. Les registres le mentionnent comme témoin de nombreux mariages et décès à Plomodiern entre 1688 et 1712 .

https://gw.geneanet.org/golhena?n=bourdoulous&oc=&p=olivier

.

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Si on compare cette inscription avec celle du médaillon de la chaire à prêcher de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal, dont le texte est "N : & D : MRE : Y COQVET : DOCFEVR & RECTEVR", nous retrouvons le nom du recteur Yves Coquet commanditaire des retables de Pleyben (1698) et Saint-Sébastien (1706-1707), mais aussi le texte exact de l'inscription présentée ici, ainsi que sa forme, avec ses abréviations et l'usage de l'esperluette &. Mieux, la forme assez originale de cette esperluette, —dont on sait que la graphie est très variée — est strictement identique. On peut affirmer que la même main a sculpté les deux inscriptions, et que cette main est celle de Jean Cevaër.

.

Chaire à prêcher, chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

 

.

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

 

Au dessus du bas-relief de la rencontre du Christ avec les pèlerins d'Emmaüs (les deux bas-reliefs sont consacrés au thème des Apparitions du Christ ressuscité) :

.

GUILLAVME NICOLAS : F : 1715.

.

Est-ce Guillaume NICOLAS (Plomodiern 1683-Ty Nast, Plomodiern 1725, ménager ? Le témoin de son mariage en 1722 avec Marie d'Hervé est Guillaume d'Hervé (cf. inscription lapidaire supra) ...

https://gw.geneanet.org/zardoz?n=nicolas&oc=5&p=guillaume

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

L'INSCRIPTION DE L'ARC DE TRIOMPHE : 1739.

.

"Un joli arc de triomphe, composé d'une grande porte centrale et de deux petites arcades latérales, forme l'entrée du cimetière. Sur la face ouest, tournée vers la route, on lit la date de 1739. Dans la niche est une statue de la Sainte Vierge. A l'intérieur, une statue de saint Hervé avec Guiharan, mais sans le loup. Au-dessus, cette inscription : HERVE LASTENNET FABRICQUE ... 1739  " (Thomas 1966)

.

https://gw.geneanet.org/hamety?n=lastennet&oc=&p=herve

Hervé LASTENNET est né le 26 octobre 1718 à Saint-Nic [Grand-Launay ?] et décédé à Plomodiern,  Lescobet, le 22 juillet 1772.

.

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

 

.

L'inscription de 1766.

Elle est inscrite en lettres capitales sous le monogramme christique IHS et se dispose, sculptée en réserve, sur quatre lignes régulées.

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

 

MISSIRE : M : CRAVEC : RECTE[U]R

DE : PLOMODIERN : GUILL : LE

DOARÉ : PRETRE : VICAIRE

C : ROIGNANT : F : 1766.

Soit "Missire M. Cravec recteur de Plomodiern, Guillaume Le Doaré  prêtre vicaire, C. Roignant Fabricien."

.

Michel CRAVEC a été curé de Pleyben en 1742 puis recteur de Plomodiern de 1744 à 1769. Son nom est inscrit sur le linteau d'une fenêtre de la sacristie de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal en 1742. 

Il fit bénir la grande cloche de Saint-Mahouarn en l'église de Plomodiern en 1764.

https://www.lavieb-aile.com/2019/07/la-chapelle-saint-sebastien-en-saint-segal.inscriptions-lapidaires-blasons-et-crossettes.html

.

Guillaume LE DOARÉ est mentionné sur la généalogie d'Alain Gautier sur Geneanet. Il est le fils d'Yves Le Doaré et de Marguerite SALAUN et est né à Plomodiern le 16 mai 1738, et est décédé le 31 juillet 1769, âgé de 38 ans, à Plomodiern. Il demeurait  à(ou tenait l'exploitation de) La Forest. Les témoins de son décès étaient ses deux frères, mais aussi le recteur de Cast J. ROSPARS, le recteur de Ploéven Joseph LE GUYADER, ainsi que  quatre prêtres, J. LE DHERVÉ, C. RIOU, Jacques LE MARCHADOUR et J. PICLET.

 

.

Le fabricien pourrait être rapproché de Corentin ROIGNANT, Plomodiern 1737-Plomodiern 1797. Son père Jacques était né au village de Kervennec à Plomodiern, mais son grand-père Jacques et son arrière-grand-père Alain étaient nés à Saint-Nic (lieu-dit Nézert). Or, les inscriptions relevées sur la chapelle Saint-Côme et sur l'église de Saint-Nic mentionnent le nom d'Alain Roignant en 1675 avec sa profession de charpentier et son rôle de fabricien :

https://gw.geneanet.org/elagathu?lang=fr&pz=eric+jean+jacques&nz=lagathu&p=corentin&n=roignant&oc=1

https://www.lavieb-aile.com/2018/06/l-eglise-saint-nicaise-a-saint-nic-inscriptions-lapidaires-de-datations-et-nominatives.html

https://www.lavieb-aile.com/2018/07/les-sablieres-1641-1675-de-la-chapelle-saints-come-et-damien-a-saint-nic.iii.les-sablieres-des-bas-cotes-et-leurs-blochets.html

.

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les inscriptions de la deuxième lucarne.

.

 

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les inscriptions du clocher (1772-1773).

.

"Ce qui d'abord attire le regard, c'est le clocher à dômes superposés, l'un des plus jolis monuments de ce genre qui s'échelonnent pour ainsi dire, le long de la chaîne des Montagnes-Noires. On en voit de remarquables exemplaire à Notre-Dame de Châteaulin, Notre-Dame de Kergoat, a Plogonnec, à Edern (église paroissiale, chapelles de Lannien et du Niver), à l'église paroissiale de Châteauneuf, ainsi que plus loin, à Roudouallec et Gourin. Le clocher s'élève sur l'angle sud-ouest de la chapelle, et la porte formidablement voûtée qui est à sa base. constitue le porche latéral. Au centre, très belle clef de voûte avec feuille d'acanthe. De chaque côté, un pilastre ionique avec chapiteau et entablement, style XVIIe siècle. Au-dessus des chapiteaux la frise présente, d'une part, le chiffre 16, d autre part, le chiffre 63 (1663).  Sur le ressaut du milieu de la corniche, au pied de la niche qui la surmonte, on lit: JACQVES- NICOLAs., F. 1670 Immédiatement plus haut, une niche, accostée de deux grandes volutes, abrite une statue de Notre Dame de Pitié, à la figure très expressive, statue montée sur une petite pile en gâtine et cannelée. A 8 mètres de hauteur saillit, sur la face sud; une petite galerie robuste, où l'on aperçoit deux légers édicules en lanternes carrées, correspondant aux contreforts d'angle . Puis à 5 mètres plus haut, une seconde balustrade, portée sur un encorbellement, contourne les quatre côtés et s'orne, aux quatre angles, de canons en pierre servant de gargouilles. Là commence la chambre des cloches. Sur la pierre qui fait linteau, à mi-hauteur des arcades, se détache cette inscription : MISSIRE. MATHIAS JEAN LE QVINQVIS PLASSART. RECTEVR FABRICQVE. 1772 Sur la pile de l'angle sud-ouest de la galerie on lit : GERMAIN. HILLIE. 1773 Une troisième galerie domine les cloches. Elle est surmontée de trois dômes, dont le second forme lanterne octogonal~ et le troisième, de dimension fort réduite, supporte la croix. Le clocher de Sainte-Marie a donc été construit de 1663 à 1773." (Thomas 1966)

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

L'inscription de la chambre des cloches.

.

MISSIRE  : MATHIAS

PLASSART : RECTEVR

:  JEA : LE QVINQVIS

FABRICQVE :1772.

Soit "Missire Mathias Plassart recteur, Jean Le Quinquis fabricien 1772".

.

Messire Mathias Plassart  a été curé de Berrien de 1750 à 1774 (sic), et serait né le 23 février 1719 à Berrien.

https://gw.geneanet.org/mjaccottet?lang=fr&pz=anna&nz=bernard&p=mathias&n=plassart

.

Jean Le Quinquis peut correspondre à celui cité par les généalogistes comme étant né à Plomodiern le 14 mars 1739 et décédé à Gorre Ribl (Plomodiern) le 18 avril 1796. Il avait épousé le 16 juin 1756 Marie Marzin, d'où 4 enfants. Profession cultivateur, fils d'Alain Quinquis et de Marie Horellou. Son lieu de décès (et probablement sa  ferme) de Gorre Ribl se situe à 1400 m au sud de la chapelle.

https://gw.geneanet.org/hamety?n=quinquis&oc=2&p=jean

.

 

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

L'inscription de la galerie.

.

GER

MAIN

HILI.F

1773.

Soit Germain Hily, fabricien en l'an 1773 .

Les généalogistes décrivent Germain HILY, agriculteur, né le 22  avril 1734 à Plomodiern de Alain Hily , et décédé à Plomodiern le 21 octobre 1807. Il épousa le 16 juillet 1754 Anne MARC'HADOUR.

https://gw.geneanet.org/prigentjos?n=hily&oc=&p=germain

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les inscriptions des cloches (1810 et 1876).

.

La chapelle Sainte-Marie possède deux cloches.

.

 

 

 

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

MARIA VIRGINIA, la cloche de 1810.

.

Voici l'inscription que porte la plus ancienne, qui est aussi la plus petite : « J'ai été fondue du temps de Monsieur Gabriel Marc'hadour curé de la paroisse de Plomodiern et de Monsieur Thomas Poquet maire pour servir à la chapelle de Menez Come. Parrain et marraine ont été Monsieur Guillaume Gorec et dame Corentine Seznec qui m'ont nommée Maria Virginia. Monsieur Corentin Boussard marguillier. A Brest en avril l'an 1810. M. Lebeuvriet m'a fait. » (Marraine et marguillier sont de Penfond)." (Thomas 1966)

.

 

Ce que je remarque, c'est l'anse sculptée d'une face d'homme, une caractéristique qui se retrouve sur les cloches fondues par Le Soueff et par Le Beurrier de la Rivière sous l'Ancien Régime. La face visible depuis le sol, et que j'ai photographiée, ne montre pas l'orthographe du fondeur, donnée comme LEBEUVRIET par Thomas et comme  LEBEURRIER par Couffon.

Cette signature atteste de la persistance d'une fonderie à Brest dirigée par la famille Le BEURRIER, ce qui justifierait des recherches. Le dossier photographique devrait être complété par des clichés des faces non visibles ici, et par la recherche de marques ou médaillons supplémentaires. Le calvaire visible ici est à fleurons et à spirales.

Voir : Les fondeurs de cloches actifs dans le Finistère sous l'Ancien Régime

 

Ploéven, la cloche de Jean-Baptiste Le Beurrier de la Rivière 1735

Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère I. Thomas Le Soueff 1714

Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère II. Viel à Brest 1823

 

Rappel :

Les deux frères Le Beurier. Venus de La Colombe, ils sont arrivés vers 1684 et se sont vite mariés, Jacques avec une Bretonne, Jeanne Le Douarain, qu'il laissa veuve en 1686 et qui contracta en 1689 une nouvelle union avec Thomas Le Souef, un fondeur de cloches quimpérois d'origine normande ; Etienne dont la femme, Suzanne Delabaye, appartenait aussi à une famille de poêliers normands, en eut plusieurs enfants, une fille qui épousa un chirurgien, un fils qui entra dans les ordres et Joseph Le Beurier qui, après la disparition de son père en 1719, continua à fondre des cloches jusqu'à sa mort en 1734.

 

BEURRIER DE LA RIVIÈRE, Jean. Fondeur du Roi à Brest. II fit; avec Jean-François Beurrier de la Rivière, une cloche à Lampaul-Guimiliau en 1715, deux cloches à Milizac en 1718, une cloche à Bodilis en 1719. Il fondit seul, en 1725, deux cloches à Milizac, en 1726, une à Landerneau, et, en 1729, la cloche de Saint-Eloi de Plouarzel, en 1732, un timbre de 27 livres pour Saint-Melaine, en 1742, une cloche pour Plougonvelin.

BEURRIER DE LA RIVIÈRE, Jean-François. Fondeur du Roi à Brest, voir ci-dessus ..

BEURRIER DE LA RIVIÈRE, René. Il fondit à Brest pour Ploumoguer une cloche en 1760 et une autre en 1765.

.

 

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

MARIE CORENTINE, la cloche de 1876.

"Sur la grande cloche on lit l'inscription suivante : «Je me nomme Marie Corentine. Mon parrain Mr Guillaume Briant et ma marraine Melle Marie Balcon. Bénite par M. Quéré curé archiprêtre de Châteaulin. M. Guill. Deroff recteur de Plomodiern, Celton et Louest vicaires, Balcon maire, Sébastien Colin trésorier, L. Poquet fabricien de Ste Marie de Menez-Hom. Jean fondeur à Quimper 1876. » (Thomas 1966)

L'inscription de trois lignes débute par des manipules tenant une couronne, le passage à la ligne étant indiquée par trois étoiles ou un médaillon.

Le motif est, sur la face visible, un calvaire à spirales.

Voir sur ce fondeur les cloches de l'EHPAD de Châteaulin ,  de la chapelle Saint-André d'Ergué-Gabéric datant de 1854 ou de Guengat 1872.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320142900599nuca/dd408952-06bc-49cf-b9ef-daecf7b47857

http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=La_cloche_Louise-Marie_de_la_chapelle_de_St-Andr%C3%A9_parrain%C3%A9e_par_Nicolas_Le_Mari%C3%A9

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Cloches de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

LA CLÔTURE ET LES STALLES : 1891-1892 .

.

 

"La balustrade et les stalles du choeur sont dues au sculpteur Toularc'hoat, de Landerneau. Inscriptions : "G. GOURLAN. F. 1891." sur la balustrade, - "1892" et les initiales "J. L. D. - M. A. P." (Jean Le Doaré - Marie Anne Péron, donateurs) sur les stalles." (Couffon)

.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

Inscriptions de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

LA SECONDE GUERRE MONDIALE.

.

Les réseaux de résistance : le réseau Bordeaux Loupiac.

.

 

"Réseau de récupération et d’évasion du B.C.R.A [Mars/Juin - Octobre 1943]

Jean-Claude Camors arrive à Lyon à partir de mars 1943 sur ordre du B.C.R.A, pour créer un réseau de récupération et d’évacuation des aviateurs alliés et d’agents français. Après avoir étudié les possibilités, le réseau opte pour la création d’une filière de passage vers l’Espagne. A la mi-1943, ce réseau s’implante en Bretagne, notamment à Rennes grâce au pharmacien André Heurtier. Camors est appréhendé dans l’été mais arrive à s’évader et rejoindre Lyon au mois d’août. Le réseau grossit et recrute des patriotes pour loger, nourrir, habiller et fournir des faux papiers aux candidats à l’évasion. Des agents de liaison et de convoyage sont également recrutés pendant que le réseau s’implante également dans le nord de la Belgique.

En octobre 1943, on dénombre plus de 80 aviateurs déjà récupérés par le réseau. Ils sont principalement hébergés dans l’Yonne et dans la région parisienne. La filière d’évasion par l’Espagne échoue, on fait alors évacuer les aviateurs par voie maritime, avions ou par la Suisse. Le 11 octobre 1943, Jean-Claude Camors se rend à Rennes pour faire le point avec ses contacts de la région Bretagne-Normandie. Il est abattu le jour même au café de l’Europe par un agent double au service de la Gestapo. Ce dramatique incident provoque la rupture des liens entre le réseau et la Bretagne, notamment pour les agents brestois qui se tournent alors vers le réseau Bourgogne (*) pour la récupération d’aviateurs et le réseau Jade Fitzroy pour tenter d’organiser le rapatriement de leurs protégés anglo-américains. Le reste du réseau subira entre janvier et mars 1944 une vaste traque, provoquant une hécatombe dans ses rangs, notamment auprès de son comité directeur. La liquidation est prononcée en avril 1944, seuls quelques membres restent actifs dans la région parisienne le temps de confier les aviateurs à d’autres réseaux d’évasion." https://www.resistance-brest.net/mot49.html

(*)  dans ce réseau : Michèle Agniel, ou Claude Leclercq.

.

 

 

La chapelle Sainte-Marie du Ménez Hom à Plomodiern : diverses sculptures et les inscriptions.

.

.

Le monument de la Libération, Ménez-Hom 2 septembre 1944 FFI-FTPF.

.

La chapelle Sainte-Marie du Ménez Hom à Plomodiern : diverses sculptures et les inscriptions.
La chapelle Sainte-Marie du Ménez Hom à Plomodiern : diverses sculptures et les inscriptions.
Monument

Monument

.

.

MISCELLANNÉES

.

LES CROSSETTES (vers 1570-1573).

.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Christ en croix, bois polychrome, XVIIe siècle.

.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Vitrail à deux lancettes. Saint Joseph et sainte Anne.

Don de la famille Balcon 1872 et des amis de Guy Vourch 1988 

.

 

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

Bannière de procession (fin XIXe ou XXe siècle ?). Inscription AVE MARIA et monogramme marial.

.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Photographie lavieb-aile.

.

.

SOURCES ET LIENS.

.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1896-1902, "Livre d'or des églises de Bretagne."

— ABGRALL (Jean-Marie), 1891, "La chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom", Bulletin de la Société archéologique du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1891_0368_0374.html

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f362.item

— ABGRALL (Jean-Marie), 1916, Inscriptions gravées sur les églises et monuments du Finistère, Bulletin de la Société archéologique du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1916_0122_0159.html

— BACHELOT DE LA PYLAIE (baron ), 1850, études archéologiques et géographiques.

https://www.google.fr/books/edition/%C3%89tudes_arch%C3%A9ologiques_et_g%C3%A9ographique/w39aAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=cravec+recteur&pg=PA158&printsec=frontcover

 

— CADASTRE NAPOLEONIEN (1810)

Feuille d'assemblage 3P 173/1/1

https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/P/03P/3P173/FRAD029_3P173_01_01.jpg

Section C1 Bourg 3P 173 /1/9 

https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/P/03P/3P173/FRAD029_3P173_01_09.jpg

 

— CADIOU (Didier), 2013, "Itinéraires sur le Menez-Hom"  Avel Gornog n°22 pages 40-53

 

— CHAURIS (Louis), 2013, "Nature et provenance des pierres dans trois édifices religieux : Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, Dinéault et Argol", Avel Gornog n°22 pages 30-36.

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Plomodiern", Nouveau répertoire des églises de chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOMODIE.pdf

CHAPELLE SAINTE-MARIE DU MENEZ-HOM (C.)

Edifice de plan irrégulier par suite d'adjonctions : il comprend une première travée accostée d'une ancienne sacristie au nord et de la tour au sud, - deux travées à bas-côté simple au sud et bas-côté double au nord, - puis deux travées à doubles bas-côtés, un vaste choeur occupant la cinquième et dernière travée. Le chevet plat est peu débordant.

 

Autres statues anciennes

- en pierre : Pietà (tour) ; - en pierre polychrome : saint Maudez, saint Laurent, groupe de saint Hervé et Guic'haran, saint abbé ;

- en bois polychrome : Christ en croix, XVIIe siècle (C.), Ange de l'Eden, sainte Barbe, XVe siècle, saint Eloi.

La balustrade et les stalles du choeur sont dues au sculpteur Toularc'hoat, de Landerneau. Inscriptions : "G. GOURLAN. F. 1891." sur la balustrade, - "1892" et les initiales "J. L. D. - M. A. P." (Jean Le Doaré - Marie Anne Péron, donateurs) sur les stalles.

Le vitrail de la fenêtre axiale consacré à Sainte Marie du Ménez-Hom et signé "J.-L. NICOLAS père et fils, MORLAIX, 1872" n'existe plus.

Cloche portant l'inscription : "... A BREST. EN. AVRIL. 1810. M. LEBEURRIER. MA. FAIT."

* Arc de triomphe à grand fronton cintré et deux ouvertures secondaires (C.). Il porte l'inscription : "HERVE. LASTENNET. FABRICQVE. 1739 (ou 1759 ?)." Statues de la Vierge et du groupe de saint Hervé.

Sur le placitre, calvaire à trois socles disposés en diagonale (C.). Les croix des larrons sont mutilées. La croix du Christ est à double traverse : sur le croisillon inférieur, statues géminées encadrant une Pietà et, au revers, une Vierge à l'Enfant. Sur le croisillon supérieur, cavaliers, anges au calice et, au revers, Christ attendant le supplice. Au pied de la croix, la Madeleine à genoux. Sur le socle, inscription : "IEHAN. LE. ALONDER. FABRICQVE. /FEIST. CESTE. CROIX. FAIRE. L. MVccXLIIII." Fontaine dans une prairie en contrebas, en ruines

DIZERBO (A. H.),1987 -1989,  La chapelle de Sainte-Marie du Ménez-Hom , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXVI, 1987 (première partie) et tome CXVIII, 1989 (2e partie).

— DUCOURET (Jean-Pierre), BRÉJON-MOSSER (Françoise), 1968, revu 1977, Dossier Inventaire général IA00005276

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-sainte-marie-du-menez-hom-plomodiern/846473f6-3636-47d5-996e-c8b25171ec9b

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005276_01.pdf

— LECLERC (Guy), 1970, Sainte-Marie du Ménez-Hom, ed. Le Doaré.

— LECLERC (Guy), 2013, " La chapelle de Sainte-Marie du Ménez-Hom , une création rurale", Avel Gornog n°22 pages 18-21

— LECLERC (Guy), 2013,  "Les retables de la chapelle de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom", Avel Gornog n°22 pages 22-24

— MUSSAT (André), 1957, "La chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom", Congrès archéologique Cornouaille page 139.

https://www.google.fr/books/edition/Congr%C3%A8s_arch%C3%A9ologique_de_France/9CqseGceNSQC?hl=fr&gbpv=1&bsq=cravec+recteur&dq=cravec+recteur&printsec=frontcover

— PÉRENNÈS (Henri) et THOMAS, 1928, Sainte-Marie du Ménez-Hom en Plomodiern.

— PLATE-FORME OUVERTE DU PATRIMOINE POP.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005276

— La voie antique de Quimper à Daoulas

http://voies-romaines-bretagne.com/vrom2/quimper-daoulas.html

— THOMAS (Jacques), 1966, Plomodiern en Porzay, la Bretagne en miniature.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e663f926be69f768695d88ad4add5213.pdf

.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton Inscriptions
17 mai 2021 1 17 /05 /mai /2021 18:07

L'église Saint-Laurent de Kairon (Saint-Pair-sur-Mer) : le vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967) et les deux statues en tuffeau (fin XV ou début XVIe), le Trône de grâce et la Vierge de Pitié.

.

Voir aussi :

.

.

PRÉSENTATION.

Le toponyme Kairon (noté Quéron au XVIIIe) dériverait de ker- "habitation, village", (E. Le Hérichier, 1881) et signifierait "le petit monastère". Nous retrouvons ce ker- à Carolles, ker-hoel. Pour certains, ce nom de Kairon semble indiquer que c’était là un des asiles des ermites de Scissy et que dès cette époque très reculée un oratoire a du s’élever sur ce lieu consacré. Ces ermites du V et VIe siècle ont leur tombeau dans l'église de Saint-Pair : les saints Pair,  Gaud, Aroaste, Scubilion et Senier.

Avant la Révolution, l'abbaye du Mont-Saint-Michel dispose à Kairon d'une maison de convalescence pour les religieux infirmes ou âgés. La chapelle de cette maison s'appelle alors « Notre Dame du Petit Monastère » (Ecclesia N.D. de Parvo Monasterio de Quéron, mss du Mont-Saint-Michel n°14) et sert d'église paroissiale aux populations avoisinantes. En 1802, à la restauration du culte, la chapelle est conservée comme chapelle vicariale de Saint-Pair.

Cet édifice fut déplacé et reconstruit au XIIIème siècle et bientôt un curé fut nommé. C’est en 1662 que le curé de Kairon [la cure ? fut supprimé. Le culte ne sera restauré qu’en 1802 et la paroisse rétablie en 1828.

.

La carte de Cassini montre la situation de "Queron" sur les hauteurs nord de la vallée du Thar et de la Mare de Bouillon, et sa proximité du littoral. On y lit  au dessus du symbole de l'église la mention Saint-Pair Succursale.

 

 

Carte générale de la France. 127, [Saint-Malo - Grandville]. N°127. établie sous la direction de César-François Cassini de Thury ; 1758-1759

.

Le patrimoine mobilier de l'église de Kairon ne semblait d'abord pas avoir fait l'objet d'un recensement ou d'une description disponible en ligne ; l'interrogation des bases Palissy et Pop-culture.gouv, ou de la Liste des Monuments Historiques de la Manche est restée d'abord vaine. La recherche d'une documentation iconographique est peu fructueuse. Le site Wikimanche signale le cadran solaire de 2013, la restauration du coq-girouette, celle d'un Christ en croix du XVIIe, et un vitrail patriotique 1914-1918.

Pourtant, on peut souligner l'intérêt des vitraux du XXe siècle (par Charles Champigneulle entre 1922 (?), 1926 et 1927), mais aussi celui du vitrail de 1967 exécuté en dalle de verre (technique innovante) par Gabriel Loire, et surtout surtout, les très remarquables, très anciennes et très belles statues ( ou groupes sculptés) en pierre calcaire polychrome : ce sont à mes yeux des œuvres majeures.

Avec plus de temps, on noterait la présence d'une bannière (fin XIXe ou XXe siècle) dédiée au patron [depuis quand ?]  de l'église, saint Laurent et une statue du saint avec la grille de son supplice. La bannière de l'autre coté montre une Assomption. Les figures peintes sur toile sont cousues sur un velours rouge et entourées de rinceaux brodés au fil d'or, tandis que les lambrequins et la bordure sont enrichies de cannetilles dorées. Inscrite MH 06/08/199

 
 

.

Finalement, la liste des œuvres classées a été fournie par Ludivine Leteurtois, de l'Office Culturel de Saint-Pair-sur-Mer. Je la remercie. Voici la liste classée en fonction de la date d'inscription :

  • Statue Christ en croix XVIIIe siècle Œuvre restaurée Inscrite MH le 04/02/1974
  • Groupe sculpté – « La Pieta » (vierge de pitié) Limite XVe siècle-XVIe siècle ; Bon état ; Inscrite MH le 09/12/1975
  • Retable XVIIe siècle Œuvre restaurée Inscrite MH le 09/04/1975
  • Groupe sculpté – « La Trinité » XVIe siècle Etat moyen Inscrit MH le 06/06/1977

.

  • Autel XVIIIe siècle État moyen Répertorié MH le 06/08/1998
  • Bannière Limite XIXe siècle – XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 06/08/1998
  • Verrière Premier quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Crucifixion]
  •  
  • Verrière Quatrième quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Assomption]
  • Verrière Premier quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Décor géométrique à rosaces]
  • Verrière Troisième quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Baie de Gabriel Loire]

.

Enfin, j'aurai eu l'ensemble des informations souhaitées si j'avais su consulter le site Conservation des Antiquités et Objets d'Art de la Manche ou CAOA.

.

 

Église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

.

.

I. LE VITRAIL DE GABRIEL LOIRE (dalle de verre, 1967, 2m²).

 

 

Cette baie placée au coté nord du chœur montre un moine (tonsure en couronne) remettant un drap (suaire?) à une femme voilée (peut-être une moniale) agenouillée devant lui et levant les mains pour recevoir ce drap. Il faut aussi remarquer ce qui ressemble, dans le coin inférieur droit, à un panier d'osier.

.

Le sujet.

Le sujet de ce vitrail reste à déterminer. Ce moine est nimbé, c'est donc un saint, et il est vêtu d'un manteau rouge  comme un prêtre célébrant la messe ; il porte une étole. On ne voit ni crosse ni mitre permettant d'évoquer un évêque ou un abbé.

La forme du drap blanc n'est guère compatible avec l'idée que le saint porte un défunt. Il pourrait s'agir de la remise de l'habit monastique. Une hypothèse séduisante, proposée par Christiane Paurd, propose de voir ici saint Vital remettant l'habit à sa sœur Adeline. Saint Vital (1050-1122) fut ermite au Neufbourg avant de fonder en 1105 le monastère de la Sainte Trinité au Neufbourg avec sa parente Adeline. Vers 1110, il fonde le monastère de Savigny selon la règle de Saint Benoit et à proximité, au lieu de "La Prise aux Nonnes", il pose les bases d'une communauté de femmes, à l'image des abbayes doubles fondées par Robert d'Arbrissel.

Source : http://shapfougeres.blogspot.com/2012/02/abbaye-de-savigny-ii-saint-vital_28.html

Par ailleurs, la couleur blanche de l'habit est cohérente avec cette notice Nominis sur sainte Adeline (ou Aline):

"Adeline (ou Aline) fut la première abbesse de l'abbaye des "Dames Blanches" à Mortain dans le département de la Manche en Normandie, au diocèse de Coutances.
"Sœur de saint Vital, abbé de Savigny, elle était comme lui attirée par la vie monastique et fonda un groupe de moniales au Neufbourg près de Mortain. Lorsque Vital fit bâtir un couvent à Mortain, la communauté s'y installa en adoptant la règle et l'habit de Cîteaux. On l'appela " abbaye des Dames Blanches " et plus tard " Abbaye Blanche ". Avec Adeline on fête ce jour les autres saints de Savigny, saint Geoffroy, abbé, et saint Guillaume Niobé, religieux." (diocèse de Coutances et Avranches - calendrier diocésain)
À Savigny en Normandie, vers 1125, sainte Adeline, première abbesse du monastère de Mortain, qu'elle avait construit avec l'aide de son frère saint Vital.
"

Le fait que saint Vital et sainte Adeline appartiennent au calendrier diocésain du diocèse de Coutances et d'Avranches est évidemment un argument important.

.

L'inscription :

DON DES PAROISSIENS ET ESTIVANTS. 1967 . A. DOUCET CURÉ

L'abbé Doucet fut curé de Kairon et était le fils d'un Inspecteur de l'Enregistrement.

.

La petite inscription

GABRIEL LOIRE CHARTRES FRANCE 1967.

Gabriel Loire fut élève puis associé (1929) du maître-verrier de Chartres Charles Lorin avant de créer son propre atelier à Chartres en 1946 et de participer à la restauration et la réparation par des créations originales de très nombreux sanctuaires de France (on en dénombre 450) dont les baies avaient été victimes de destructions pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Il utilise la peinture sur verre avec sertissage au plomb, mais il excelle dans la technique dite de la dalle de verre.

.

.

.

La technique : la dalle de verre sur béton:

.

La dalle de verre sur béton est une spécialité des ateliers Loire depuis leur fondation : ces vitraux sont réalisés à partir de dalles de verre de 22 mm d'épaisseur (et jusqu'à 30 ou 40 mm), colorées dans la masse.

Le Maître verrier taille la dalle de verre à la marteline et en éclate la surface pour que la lumière soit diffractée. Après avoir disposé les verres sur la table de coulage et réalisé un coffrage aux dimensions du panneau, il "coule" un mortier de ciment avec armature métallique (ou ensuite de résine époxy) pour les sertir. https://www.ateliers-loire.fr/fr/dalle-de-verre.php

https://www.journeesdesmetiersdart.fr/sites/default/files/plaquettes/plaquette_st_leu_v_01_05.pdf

"Mise au point au début des années 30 (Jean Godin, Jules Albertini), les réalisations en Dalles de Verre sont un élément architectural du patrimoine national (religieux et civil) et, néanmoins, un univers peu connu du grand public. Le Métier d’Art associé est une « niche » dans les Métiers d’Art du vitrail. Contemporaine, la Dalle de Verre offre un éventail élargi de visions et de formes où les signatures de peintres, de maîtres verriers et de mosaïstes se sont exercées, dont certaines reconnues sur la scène internationale : Jean Godin [en 1929 dans la verrerie Albertini], Gabriel Loire, Fernand Léger, Henri Guérin, Max Ingrand, Louis Barillet, Jacques Le Chevallier, Joseph Guevel, Jean Lesquibe, Henri Martin Granel, Claude Idoux, Tristan Ruhlmann, Pierre Soulage, Frédérique Duran, et d’autres. Depuis la fin du XXème siècle, une nouvelle dimension artistique contemporaine est en voie de développement grâce à des créateurs de talent dont l’ambition est de redonner ses lettres de noblesse à cette matière et à son Métier d’Art oublié. "

Parmi ces noms, il ne faut pas oublier celui d'Auguste Labouret, qui avait déposé un brevet dès 1933 

Cette technique a été reprise par l'atelier monastique d'En-Calcat et de Saint-Benoit-sur-Loire et se retrouve en Bretagne pour les vitraux de l'Île d'Hoedic, ou en Normandie pour ceux de l'Île de Chausey.

 

.

 

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

.

.

II. LE TRÔNE DE GRÂCE, pierre blanche calcaire (tuffeau ?), larges traces de polychromie, XVIe siècle. Inscrit MH le 06/06/1977

Au fond de la nef coté nord. Hauteur 102 cm, largeur 50 cm. Il manque une aile à la colombe.

 

(On trouve encore l'appellation de "Trinité"). Comme l'explique correctement l'article Wikipédia, le Trône de grâce est une représentation verticale de la Trinité où Dieu le Père vêtu assis sur une cathèdre tient entre ses bras écartés la croix où son Fils est crucifié, tandis que la colombe de l'Esprit-Saint, issu des lèvres du Père comme son Verbe, pose le bec sur la tête du Fils. En peinture, l'exemple-type en est la fresque (1426-1428) de Masaccio pour Santa Novella de Florence. 

J'ai étudié ce motif iconographique ici:

 

.

Voir aussi :

.

Dieu le Père est tête nue (et non coiffée de la tiare), il est vêtu d'un manteau blanc aux pans croisés et d'une robe rouge aux plis resserrés par une fine ceinture. Son visage assez jeune et  à la barbe taillée le rapproche de son Fils. Celui-ci, vêtu d'un pagne,   a la tête légèrement inclinée ; tous les deux regardent devant eux.

Les couleurs sont le noir, le rouge et le jaune d'or, qui se retrouve aussi en sous-couche.

.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

.

.

III. LA VIERGE DE PITIÉ, pierre blanche calcaire (tuffeau ?), traces de polychromie, Fin XVe siècle-début XVIe . Inscrit MH 09/12/1975.

 

Au fond de la nef coté sud. Hauteur 60 cm, largeur 40 cm. 

(On trouve encore l'appellation, italienne, de "pietà").

La Vierge est assise et tient son Fils sur ses deux genoux ; la main droite soutient la tête, la main gauche le bassin. Elle regarde devant elle, c'est à dire qu'elle fixe du regard le spectateur ou fidèle. Elle est coiffée d'un voile formant un large auvent carré, mais sa gorge n'est pas couverte par la guimpe traditionnelle. Le nez est fin, la bouche est petite et triste.

Bien que les données de l'Inventaire donnent à cette Vierge de Pitié une date à cheval entre XVe et XVIe siècle, tandis que le Trône de grâce est daté du XVIe siècle, ces deux œuvres forment une unité tant par leur matériau que par le thème représenté, celui du Père tenant son Fils et celui de la Mère tenant son Fils. Néanmoins, nous n'avons pas ici une Trinité souffrante (où le Père porte le corps de son Fils d'une façon très analogue à celle de la Vierge), mais, avec ce trône de grâce, une affirmation plus théologique, et moins centrée sur le chagrin, du Plan du Salut.

.

 

 

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

.

.

IV. FRAGMENTS D'UN RETABLE EN BOIS POLYCHROME ET CRUCIFIX DU XVIIe.

.

 

La prédelle de l'ancien tabernacle en bois polychrome et doré (Dimension 106 cm x 64 cm) montre deux saints apôtres (dont celui de gauche dérobé (*)) autour du  Christ Sauveur du Monde. Il s'agirait de saint Pierre et de saint Paul. Les personnages sont séparés par des colonnes torves et enserrés chacun dans une niche et entouré d'un décor végétal.

(*)Vers le 15 août 2019, un voleur dérobe une statue en bois datant du 17e siècle incrustée dans le retable restauré quelques année plus tôt.

Le Christ en croix du 17e siècle de 128 cm de haut a été restauré par l'atelier Frédéric Rouchet de Granville. Il provient de la poutre de gloire (ou perque, ou tref en Bretagne). Les deux pieds ensanglantés reposent sur deux têtes d'anges. La main gauche est mutilée.

 

https://www.wikimanche.fr/Fichier:Kairon-Christ-en-Croix.jpg

.

Fragment de retable (bois polychrome, XVIIe)  église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Fragment de retable (bois polychrome, XVIIe) église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Christ en croix (bois polychrome, XVIIe, restauré), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Christ en croix (bois polychrome, XVIIe, restauré), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

.

.

SOURCES ET LIENS.

— DUJARDIN (Marius), "Autour de Carolles et Jullouville, extrait de la Revue de l'Avranchin

http://www.portedelabaie.com/index.php?id=152

 

 

 

— HULMEL (L.). 1942-1943 Notes d’histoire sur Saint-Pair-sur-Mer et Kairon, in: Revue de l’Avranchin, tome XXXII, 1942-1943, p. 583-588.

— LECANU (Auguste) 1878 Histoire du diocèse de Coutances - Volume 2 - Page 276

— LE HÉRICHER (Édouard), 1845 « Commune de Saint-Pair », Avranchin monumental et historique, vol.1, imprim. Tostain, 1845, p.567-628

https://books.google.fr/books?id=UWYPAAAAQAAJ&pg=PA567#v=onepage&q&f=false

"Sur une colline , entre la Mare de Bouillon et l'embouchure du Thar, où se trouve le Caillou-du-Thar, rocher d'où saint Pair fit jaillir une eau vive , s'élève l'église de Quéron. C'est une grande chapelle, dont on vient d'allonger la nef, sans : tour ni transept , couronnée seulement d'un campanier. Pla- . cée au milieu d'une bourgade de pêcheurs , elle est sous l'invocation de Notre-Dame, et n'offre que peu d'intérêt pour l'art et l'archéologie. Quéron , jeté entre la mer et le lac de Bouillon , entre de riantes campagnes et les montagnes sévères du Pignon-Butor, est dans un site admirable de grandeur et de variété. L'église est une annexe de celle de Saint-Pair ; mais Quéron forme une commune. Son nom d'Église du-Petit-Monastère semble indiquer que c'était un des asiles des ermites de Sciscy, et dès une époque très - reculée, un oratoire a dû s'élever sur ce lieu consacré. On a vu par les citations précédentes qu'il y avait une église au moins au XIII siècle, puisqu'un manuscrit de ce temps mentionne : « Ecclesia N. D. de Parvo monasterio de Queron . » Nous trouvons une plus ancienne mention de Quéron dans le Cartulaire de la Luzerne : « Unum pratum juxta pratum Geroldi de Cuiron , 11623. » Ce nom de Quéron semble être un nom propre normand, assez commun, Caron, ainsi prononcé à la manière saxonne. Il y avait dans la vicomté de Caen une paroisse de Caron aujourd'hui Cairon ."

— LE HÉRICHER (Édouard), 1881, Etymologie familiales de la topographie de la France... Manche.

https://www.google.fr/books/edition/Etymologies_familiales_de_la_topographie/3DMGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=kairon+ker+%22monast%C3%A8re%22&pg=PA34&printsec=frontcover

 

— NORMAND (Michel), 2012, La longue et riche histoire du patrimoine immobilier et mobilier à Saint-Pair-sur-Mer, Le Saint-Pairais , Bulletin municipal n°51, mai 2012

https://saintpairsurmer.fr/wp-content/uploads/2019/03/saint_pairais_mag_num_51.pdf

— WIKIMANCHE

https://www.wikimanche.fr/%C3%89glise_Saint-Laurent_de_Kairon_(Saint-Pair-sur-Mer)

https://www.wikimanche.fr/Gabriel_Loire

 

— LES VITRAUX

 

Baie n°0 à double lancettes  La Crucifixion, 1897, inscrite 08/08/2011. La fiche CACOA indique une date par inscription de 1897 sur cette verrière n°0 à double lancettes, la signature A. VERMONET, Reims, 1897 et la mention ROBERT DE LA VARDE 1897. Cet officier, saint-cyrien, (Cherbourg 4/03/1878, Saint-Pair 19/03/1961) fut conseiller municipal de Saint-Pair et surtout l'un des plus éminents bryologues — spécialistes des Mousses — européens. Il publia en 1925 une Contribution à la flore du département de la Manche . Il était membre de la Société linnéenne de Normandie depuis 1919. Le maître-verrier est André Vermonet-Pommery.

Baie n° 1 : La Vierge du Rosaire [1922] attribuée à Ch. Champigneulle, Paris. inscrite 08/08/2011.

Baie n°2 Vitrail patriotique 1914-1918 "Ils ont combattu le bon combat" attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°4 : Jésus calme les flots 1926, attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°5 : L'Assomption. 1927, attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°6 : La Sainte Famille de Nazareth 1926. Signée Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n° 7 L'Annonciation 1927, attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°8 : Mort de saint Joseph 1926, , attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baies 9 à 12 : verrières décoratives dont une est datée de 1903, à médaillons et rinceaux, bordure de rinceaux de vigne eucharistique. La verrière portant la date de 1903 indique don de Mr le Commandant DETIEUX et Mme DETIEUX 1903]

 

http://objet.art.manche.fr/

http://vitrail.ndoduc.com/vitraux/htm6601/eg_StLaurent@Kairon_2.php

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm13001/Saint-Laurent@Kairon.php

http://vitrail.ndoduc.com/vitraux/htm6601/eg_StLaurent@Kairon_all.php

https://www.wikimanche.fr/%C3%89glise_Saint-Laurent_de_Kairon_(Saint-Pair-sur-Mer)

 

.

1°) Sur le vitrail :

— ATELIER GABRIEL LOIRE

https://ateliers-loire.fr/fr/gabriel-loire-kairon-saint-pair-sur-mer-eglise-saint-laurent.php

— Reconstruction patrimoine de la Manche (vitrail Gabriel Loire)

http://objet.art.manche.fr/xml/images/inventaire_patrimoine_reconstruction_2011.pdf

2°) Sur le Trône de grâce :

BOESPFLUG (François), 2009, , « La Trinité dans l’art breton (xve-xviiie siècle) », Revue des sciences religieuses [En ligne], 83/4 | 2009, mis en ligne le 15 novembre 2013, consulté le 04 octobre 2018. URL : http://journals.openedition.org/rsr/441 ; DOI : 10.4000/rsr.441

BOESPFLUG (François), La Trinité dans l’art d’Occident (1400-1460). Sept chefs d’oeuvre de la peinture, préface de Roland Recht, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000, 22006.

BOESPFLUG (François), « La Trinité dans l’art alsacien (XIIe-XVe siècle). À propos de quelques oeuvres, du Hortus Deliciarum à la tapisserie de Saint-Jean-Saverne », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, XL, 1997, p. 99-123.

BOESPFLUG (François), ZALUSKA ( Yolanta) , Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident de l'époque carolingienne au IVe Concile du Latran (1215)  Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1994  37-147  pp. 181-240.

3°) Sur la Vierge de Pitié :

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Vitraux
10 mai 2021 1 10 /05 /mai /2021 19:12

Les statues (kersanton, vers 1620-1660) sculptées par Roland Doré au cimetière de La Forest-Landerneau : un saint évêque et Catherine d'Alexandrie.

.

1. Voir à La Forest-Landerneau :

.

2. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

.

.

PRÉSENTATION.

.

Au sommet des rampes de l'escalier qui relie le cimetière bas et le cimetière haut de l'église de La Forest-Landerneau ont été placées deux statues en kersantite dans lesquelles se reconnaît au premier coup d'œil l'art et la manière de Roland Doré, dont l'atelier de Landerneau fut actif à Landerneau entre 1608 et 1663. Elles en ont le visage rond, et le fin sourire qualifié de "doréen" pour ce je ne sais quoi de serein et d'ironique qu'on n'oublie pas.

Occupent-t-elles leur emplacement d'origine, ou bien ont-elles été placées ici en ré-emploi, dans un site riche en calvaires fragmentaires ou remaniés ? En tout cas, elles ne sont pas géminées, et ne proviennent donc pas (a priori) des croisillons d'un calvaire.

Elles ne portent aucune inscription, et aucune archive ne permet d'en préciser la datation. Viennent-elles du même site ? Le faciès du kersanton, gris fin dans les deux cas, ne m'a pas semblé identique (plus jaune pour la Catherine), mais je ne suis pas docteur es géologie. Mes photos rapprochées ne témoignent plus de cette différence qui était convaincante à mon regard in situ.

Ce sont les statues d'un saint évêque, à gauche et de sainte Catherine à droite.

Les pupilles de l'évêque sont creusées, selon un trait caractéristique du sculpteur ayant atteint la maturité de son art. Celles de Catherine ne le sont pas. Est-ce un indice fiable ?

Elles ne sont pas inconnues, et E. Le Seac'h qui les signale en donne un cliché page 209 de son ouvrage ; par contre, elles n'ont jamais été décrites spécifiquement.

.

Quoiqu'il en soit, ce sont des œuvres magnifiques, qui confirment une fois de plus du talent du grand Roland. Surtout, ne les loupez pas !

.

 

 

Statues des piles de l'escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Statues des piles de l'escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

.

.

Le saint évêque.

.

Il porte les attributs épiscopaux, que sont la mitre, la crosse tenue à gauche, et le geste de bénédiction. Aucun attribut ne permet de l'identifier parmi les nombreux saints évêques bretons.

Ses cheveux sont longs et tombent sur les épaules. Son visage est d'un ovale très allongé. Les yeux sont comme deux olives dénoyautées entre les paupières saillantes. Le nez, d'abord fin comme une lame, s'évase en narines presque épatées. Le philtrum est visible.  Le sourire doréen, en zig-zag, se reconnaît aux deux fossettes qui creusent les commissures.

La chape, ou manteau, tombe jusqu'au sol, et ses pans sont réunis par un fermail comparable à une sangle, dont le mors est un cabochon prismatique. Il recouvre le surplis au plis fins s'évasant sous le cou comme une petite fraise , et une cotte talaire aux plis plus larges. Le saint, en avançant la jambe droite, fait apparaître en museau de souris la courbe arrondie d'une solide chaussure.

.

On peut le comparer aux saints évêques des statues géminées du Passage à Plougastel, de Locmélar d'Irvillac, de Saint-Vendal à Pouldavid-Douarnenez (où un poisson permet d'identifie saint Corentin),  de Saint-Nicodème de Ploéven et de la chapelle Seznec de Plogonnec (voir liens supra).

.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Saint évêque, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

.

.

.

Sainte Catherine d'Alexandrie.

Roland Doré a représenté cette sainte ici, ainsi que sur le calvaire de Pen ar Feunteun de Guiclan, et sur celui de la chapelle de Sainte-Anne-du Portzic à Plonévez-Porzay.

.

Elle porte une couronne à larges fleurons, des cheveux bouclés, et tient ses attributs, l'épée de sa décollation dans la main droite, pointe en haut vers la poitrine, et la roue équipée de lames, mais brisée, dans la main gauche. Elle est vêtue d'un manteau, qui s'entrouvre sur une robe serrée très haut sous la  poitrine par une ceinture. Elle est cambrée et projette le ventre vers l'avant, selon la mode dont témoignent les Vierges gothiques.

Son visage est vraiment rond (et non ovale comme celui de l'évêque), mais le sourire caractéristique est bien là, animant une bouche petite entre les parenthèses des sillons naso-géniens.

.

 

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

Sainte Catherine, (kersanton, Roland Doré, v.1620-1660), escalier du cimetière de La Forest-Landerneau. Photographie lavieb-aile 2021.

.

.

SOURCES ET LIENS.

.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1910, "Notice sur La Forest-Landerneau", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie Quimper, Kerangal. 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/60798cc0c60ed80e4fbabd1443d17155.pdf

— CASTEL ( Yves-Pascal) 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux, exposition au Musée des Jacobins de Morlaix, conservatrice Françoise Daniel.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

 

— CASTEL ( Yves-Pascal), 1985, « Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du xviie siècle) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome 94, pages 97-116.

— COUFFON (René), LE BARS ( Alfred), 1988,  Répertoire des églises : paroisse de LA FOREST-LANDERNEAU, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/7fe6b104461be9db56d8ced2650d285a.pdf

"Près de l'église, calvaire : base rectangulaire à pinacles gothiques, croix des larrons sur le croisillon"

—— COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45. 

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton Roland Doré
8 avril 2021 4 08 /04 /avril /2021 11:31

.

.

SAINTE MARGUERITE ISSANT DU DRAGON. BÉNITIER. BLASON DES LE BORGNE DE KERUZORET.

.

La statue en kersanton se trouvait, selon la description de J.M. Abgrall en 1897 puis en 1904, en haut du trumeau des portes du porche nord.

La sainte sort (on dit qu'elle "isse") du dos du dragon qui a commis l'erreur d'avaler toute entière cette vierge (et future martyre) sans prendre garde qu'elle était armée de sa foi dans le Christ et d'un petit crucifix dont elle se serait servie, dit-on, pour se tailler une sortie. 

Ces statues de Marguerite d'Antioche étaient très fréquentes dans les églises et chapelles, en raison de sa vénération dans la protection des femmes enceintes.

Selon une tradition iconographique bien établie, la traîne de la robe de la sainte dépasse de la gueule du monstre, qui n'a pas encore eu le temps de l'avaler que déjà Marguerite effectue sa sortie miraculeuse. C'est mieux visible sur les statues peintes, où la robe rouge tranche avec la gueule noirâtre (voir par exemple sur le jubé de La Roche-Maurice), mais c'est néanmoins observable ici.

Comparer aussi (car cet atelier fut  actif à Lambader) avec la statue réalisée par Henri Prigent à Dinéault entre 1527 et 1577.

https://www.lavieb-aile.com/2017/02/l-eglise-sainte-marie-madeleine-de-dineault-iv.la-statue-de-sainte-marguerite.html

.

Les cheveux de la sainte sont retenues par le bandeau occipital qui recouvre l'arrière de la tête avant de passer entre la nuque et les cheveux : on sait que je m'attache à recenser les occurrences de ce "chouchou" pour évaluer sa valeur de marqueur iconographique spatial et temporel ( a priori XVIe et début XVIIe et Basse-Bretagne) qu'on retrouve, parmi tant d'exemples, sur la Vierge de la Nativité et sur la Vierge à l'Enfant du fond de la chapelle de Lambader, ou sur la Marie-Madeleine du calvaire de Croas-Lambader.

 

 

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Le bénitier en kersanton  a été offert en 1876 (Bull. arch. assoc. bret. 1889) par la famille Audren de Kerdrel (qui possédait alors le château de Keruzoret). Amaury de Kerdrel, qui était alors maire de Plouvorn (entre 1880 et 1921) et conseiller général du Finistère, fut, avec M. de Réals, très influent dans la restauration de la chapelle.

Il porte les armes aux trois huchets liés en sautoir de la famille Le Borgne de Keruzoret.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Blason aux armes des Le Borgne de Keruzoret.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT PATERN EN ÉVÊQUE (kersanton, XVIe siècle).

.

Inscription S.PATERNE. Tête brisée rescellée.

Saint Patern ou Paterne est le premier évêque de Vannes au Ve siècle. Il est assimilé au gallois saint Padarn, l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne. On estime que le toponyme Lambader (anciennement Lanbader) pourrait signifier "le monastère de saint Patern".

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT GOUESNOU (kersanton, XVIe siècle).

 

Inscription gothique :  S.GOUESNOU

.

Il s'agit d'un des premiers évêques du Léon (le 8ème selon la tradition), et l'un des premiers compagnons de saint Pol Aurélien, premier évêque.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Goueznou#:~:text=Ses%20vertus%20le%20firent%20choisir,sur%20le%20cr%C3%A2ne%20du%20saint).

La majorité  des saints évêques bretons n'ont pas d'attributs spécifiques, ce qui donne toute sa valeur à l'inscription nominative.  Comparer à la statue du saint à la fontaine Saint-Gouesnou de Gouesnou.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Goueznou#/media/Fichier:Gouesnou_08_Fontaine_de_saint_Gouesnou_Statue_de_saint_Gouesnou.JPG

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT ÉVÊQUE (kersanton, XVIe siècle).

.

Inscription S.GOUNEIE ?

Abgrall y voyait saint Guénolé.

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT DIVY (kersanton, XVIe siècle).

.

Inscription : S:DIVI .

Saint Divy  fils de sainte Nonne, a des statues à Dirinon, une à Plomelin, provenant de son église de Bodivit, une à Saint-Yvi, à Saint-David de Ouimperlé, et à Brennilis.

Voir La chapelle Saint-Divy à Dirinon.

Il tient sa crosse par l'intermédiaire d'un sudarium.

..

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT JEAN ÉVANGÉLISTE (kersanton, XVIe siècle).

.

On retrouve ici, plus facilement que sur les statues précédentes, le style des ateliers landernéen de taille du kersanton.

Porche de Pencran (Prigent, v. 1553).

Le visage est particulièrement fin et allongé, avec des cheveux méchés depuis une raie médiane, des yeux ourlés,  un nez long aux narines bien ouvertes, une petite bouche faisant la moue au dessus d'un menton pointu. Il tient un phylactère témoignant de ses écrits (Evangile selon saint Jean et Livre de l'Apocalypse) et est accompagné de l'aigle du Tétramorphe, tenant dans son bec le plumier. Il est vêtu d'une robe dont la  fente nous est familière tant elle est fréquente sur les saints et les séries d'apôtres des statues de kersanton du Finistère, et cette fente est croisée par la boutonnière du manteau, à l'unique bouton.

L'inscription portée sur le socle, en lettres gothiques porte le nom S : JOHÃNES, avec une ponctuation par deux-points, une hampe fourchue de la H, des lettres stéréotypées proches d'une textura, et un tilde abréviatif du N. Globalement, cette inscription se rapproche de celles des trois saints évêques et de celle de la Vierge à l'Enfant du porche ouest. Alors que la statue de saint Christophe, provenant de Lambader, et datée de 1600, porte une inscription en lettres romaines.

.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. II, poursuite de l'inventaire.
Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

NOTRE-DAME DE LAMBADER. Bois polychrome, XVIe siècle.

Restaurée en 1998

 

.

Elle porte sur son bras gauche l'Enfant, figuré en Sauveur du Monde, dont il tient le globe dans la main. Mais la Mère et son Fils ne se regardent pas, et Marie a un regard pensif et même déjà un peu triste. Sa posture est légèrement hanchée, sa ceinture dorée est portée très haute sous la poitrine.

Elle porte aussi le bandeau occipital, ou plutôt une variante, car le voile, qui se glisse bien entre la nuque et les cheveux, recouvre largement la tête, ne laissant visible que le haut des cheveux, et retombe sur les épaules et le haut du dos.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Vierge à l'Enfant, bois doré,  bas-coté nord de la nef.

.

Elle tient également l'Enfant bénissant le globe en Salvator Mundi.

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les évangélistes.

.

Saint Marc devant son lutrin.  bois polychrome, XVIe siècle ?. Pilier sud devant le jubé.

.

Il est figuré en docteur (en théologie) et porte le bonnet rouge à quatre pointes ou "barrette" et le manteau rouge liés à ce titre. Plus exactement, ce serait là la tenue d'un docteur en médecine, (qui serait plus adapté pour saint Luc) mais le lion qui est à ses pieds l'identifie sans ambages.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Saint Matthieu, bois polychrome.  XVIe siècle ? Pilier nord devant le jubé.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Sainte Geneviève. bois polychrome.

.

Je reprends l'identification donnée par Couffon, mais l'attribut le plus précieux, le cierge, n'est pas représenté.

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

.

LE PORCHE OUEST. NOTRE-DAME DE LANBADER ADORÉE PAR LES PÈLERINS.

.

Le clocher de Lambader est très connu, et sa hauteur de près de 58 mètres lui permettrait presque de rivaliser avec celui  Notre-Dame-du-Kreisker de Saint-Pol-de-Léon. Il a été classé dès 1840, mais s'est trouvé menacé par la suppression en 1830 d'un arc triomphal qui l'étayait et le reliait à  la maison Ar Presbytal, tandis qu'au sud la maison du Gouverneur dont  il était mitoyen  disparut dès 1825. Une tempête vient l'ébranler le 2 juin 1836, et  la flèche et la partie supérieure de la tour durent finalement être démontées de 1837 à 1841. À  partir de 1881, il fut reconstruit par l'entreprise Le Naour. 

C'est un clocher-porche qui orienté vers l'ouest, et le porche proprement dit est ouvert sur trois cotés par des arcs ogivaux s'appuyant sur deux solides piles à contreforts.

On se base, pour le dater, sur la donation de Jean V en 1432, ce qui reste une hypothèse.

Note : le clocher-porche de Pleyben date de 1588 à 1591, celui de Saint-Thégonnec (sud)  a été construit entre 1599 et 1637. Celui de Goulven de 1593 à 1639. Celui de Lampaul-Ploudalmézeau de 1611-1622.

René Couffon (L'architecture classique dans le pays du Léon SHAB 1948 p.52) a dressé la liste des clochers léonards ayant imité le clocher du Kreisker. 

Voir aussi ceux de :

-Bodilis (ouest),construit vers 1564-1570 qui, comme celui de Lambader avait sa base ouverte sur ses quatre faces par quatre arcades brisées. https://www.persee.fr/docAsPDF/bulmo_0007-473x_1958_num_116_2_3832.pdf

-Landivisiau,

-Sizun. coté ouest, 54 mètres, 1723 ?

-Saint-Vougay, 1635

 

 

.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

« La porte qui donne entrée dans l'église, sous le clocher, est orné de belles colonnettes, et l'archivolte en plein cintre est composée de moulures et de tores avec dos-de-carpe. Au dessus, un cul-de-lampe portait autrefois une statue de la Sainte- Vierge et aux deux cotés sont sculptés deux groupes de petits personnages agenouillés, six moines et six religieuses, avec l'inscription Interveni pro devoto foemino sexu, et la date de 1598. Ce bas-relief est donc de beaucoup postérieur au clocher et à la chapelle, qui sont du XVe siècle. » (Abgrall 1897)

.

C'est pour moi la part la plus intéressante de cet article, du moins sur le plan documentaire, en raison de la forme orthographique de l'inscription centrale (Nostre Damme de Lanbader), en raison de la date portée par une inscription latérale (1598) et par la citation liturgique qu'on y trouve, et par la représentation, peut-être unique en sculpture bretonne, d'une scène de dévotion.

Par contre,  la prospection photographique est pénalisée par l'obscurité relative (les rayons du soleil ne s'y glissent que timidement et seulement à leurs heures), et par les grillages de protection placés devant les deux moyen-reliefs.

.

 

La Vierge à l'Enfant.

.

Elle est couronnée, et ses pieds reposent — c'est un élément important — sur un croissant de lune comme les Vierges de l'Apocalypse ou de l'Immaculée Conception. Elle avance la main droite (qui présente ou présentait un objet ?) à l'Enfant vêtu d'une tunique et aux cheveux courts. Deux fragments sont manquants, à partir de la main gauche et du pied gauche.

Le pan droit du  manteau de Marie fait retour vers le poignet ou le flanc gauche, sans doute fixé par une troussouère (ceinture ou agrafe de robe). Ce mouvement d'étoffe crée une succession de plis en becs.

La robe est à encolure carrée.

.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Le socle cylindrique en kersanton (qui est apparemment solidaire de la statue) porte une inscription en lettres gothiques sur deux lignes.

Celle-ci  a fait l'objet de tentatives de descriptions :

"A la base du clocher est une porte gothique, surmontée d'une Vierge-Mère en granit, et d'une inscription où on peut lire : N. DAMME : DE : LAMBADER." (H. Pérennès)

"Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER »."  (Kerdanet 1837)

.

La vérité doit être placée entre ces deux propositions. En variant les angles de vue, je parviens à lire ceci :

NOSTRE  DAMME DE LANBADER (deux dernières lettres devinées plus que lues)

---OUR NOUS NV ----

On pourrait sans doute la déchiffrer entièrement par estampage en y accédant, ou en disposant d'une source de lumière adaptée.

La graphie Nostre Damme est attestée en France en 1287 à Reimsen 1480 en Anjou, ou à Liège dans la Chronique de Jean d'Oustremeuse, en Pays de Hainaut en 1461, à Rennes en 1526, à la chapelle de Quilinen en Landrévarzec,   mais aussi en 1776 dans l'appellation "Nostre-Damme de Kerdévot" en Ergué-Gabéric et sur un ex-voto de Notre-Dame de Quelven (56) . C'est dire qu'elle ne permet pas une datation précise.

On peut deviner pour la seconde ligne la demande  l'invocation "priez pour nous".

.

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

De chaque coté de la Vierge sont figurés deux groupes sculptés en demi-relief. Nous pouvons en trouver les descriptions suivantes :


 

"Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii »." 'Cyrille Pennec 1825)

"À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU »" (Miorcec de Kerdanet 1837)

." A gauche figurent six religieux agenouillés, à droite six religieuses, au-dessous desquelles on voit la date de 1592 et l'inscription: INTERVENI : P [RO] : DEVOTO : FE [M] I [N] EO : SEXY. " (H. Pérennès 1943)

On constate un désaccord sur le relevé de l'inscription et de la date. Mais la bonne lecture est celle de Miorcec de Kerdanet, comme le montrent les clichés qui suivent. La date est placée au dessus des derniers mots de l'inscription.

.

.

.

1°) Les six dévots.

.

Ils sont agenouillés et quatre d'entre eux tiennent devant eux un livre ouvert; Le dernier tient une canne ou une crosse.

Je ne discerne pas comment mes prédécesseurs (qui n'étaient pas gênés par le grillage de protection) ont reconnu ici des moines ; et les cheveux des personnages ne me semblent pas tonsurés.

Existait-il auparavant une inscription symétrique à celle de l'autre groupe, et portant les mots INTERVENI PRO CLERO ?

.

 

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

2°) Les six dévotes.

.

Six femmes sont agenouillées, la  tête recouverte d'un voile (ou plutôt d'une coiffe). Trois ont les mains jointes, les trois autres portent un livre ouvert.

Le principal intérêt vient de l'inscription, dont j'ai déjà donné ma leçon : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU

qui se transcrit par Intercede pro devoto foemino sexu.

En effet, la simple consultation d'un moteur de recherche identifie ici la fin du cantique dédié à la Vierge :

Virgo perpetua, templum Domini,
sacrarium Spiritus Sancti,
sola sine exemplo placuisti Domino Iesu Christo;
ora pro populo,
interveni pro clero,
intercede pro devoto femineo sexu.

Bienheureuse Marie, mère de Dieu,
vierge éternelle, temple du Seigneur,
sanctuaire de l'Esprit Saint,
toi seule as plu au Seigneur Jésus Christ;
prie pour ton peuple,
intercède pour le clergé,
interviens pour les femmes dévouées.

.

On trouve aussi ce cantique :

Sancta Maria Succurre miseris Juva pusillanimes Refove flebiles Ora pro populo
Interveni pro clero
Intercede pro devoto femineo sexu
Sentiant omnes Tuum juvamen Quicumque celebrant tuam sanctam commemorationem

 

Sainte Marie Viens au secours des malheureux Aide les timides Console les affligés Prie pour le peuple
Interviens pour le clergé
Intercède pour les femmes consacrées
Qu'ils ressentent tous ton aide Ceux et celles qui célèbrent ta sainte mémoire

.

"Dans certains textes, ce dernier cantique est attribué à Saint Augustin (354-430). Le texte complet se trouve dans la Patrologie latine de Migne, t.39, col. 2104-07: " Sermo CXCIU " (Sermon 194) , alias " St Augustin, Sermon 18 de Sanctis " : De Annuntiatione Dominica. Il se trouve aussi dans les Œuvres Complètes de St Augustin, Paris 1893, p.318

Les paroles du " Sancta Maria " sont donc attribuées à Saint Augustin, évêque d'Hippone. Cependant une note du Patrologiae Latinae Supplementum (vol.2, Paris 1960, col.854) déclare qu'il s'agit des paroles d'Ambroise Autpert, un Bénédictin mort en 784, ou une compilation sur un texte d'Ambroise ...

Finalement il est impossible de savoir avec certitude qui est l'auteur de ce cantique, ni la date de sa composition.

Le texte du " Sancta Maria ". L'auteur exalte d'abord la Vierge Marie, en qui la malédiction portée sur Eve, pécheresse, s'est changée en bénédiction. Puis il présente Marie, par qui le salut nous est venu, et enfin Marie, Vierge et Mère, acquiesçant à la parole de l'ange par son " Ecce Ancilla Domini ". L'auteur termine par une prière dont la partie principale a été reprise par l'Église romaine, comme antienne à l'office du commun de la Vierge au bréviaire ." http://peresblancs.org/sancta_maria.htm

.

Selon d'autres sources, le Sancta Maria, succurre miseris a été écrit par l'évêque  Fulbert of Chartres (c.952-1028), et est souvent associé à la fête du 5 août de la Dédicace de la basilique de Sainte-Marie-Majeure.

Le verset Intercede pro devoto femineo sexu se trouve aussi, sous le titre Beata Dei Genetrix Maria dans les antiphonaires de chants grégoriens ou dans les motets mis en musique par Luca Marenzio, Claudio Monteverdi , Cristóbal de Morales, Franciscus Strus , Ivo de Vento , Philippe Verdelot , Tomás Luis de Victoria , ou Samuel Webbe 

http://cantus.edu.pl/chant/31346

http://cantus.edu.pl/image/31296

.

Au total, cette invocation  des six "femmes dévotes" ou "femmes consacrées" s'adresse directement à la Vierge et renvoie à la liturgie de l'office commun de la Vierge. Il reste à interpréter le fait que les pieds de la Vierge sont posés sur le croissant lunaire : est-ce un indice de l'importance croissante de l'attachement au dogme de l'Immaculée-Conception ?

Il faut aussi rappeler, face à ces 12 religieux agenouillés devant Notre-Dame de Lanbader, l'importance des pèlerinages signalée par Cyrille Le Pennec : "Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pèlerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste.".

Je peux penser que les six hommes et six femmes ne soient pas des moines et des religieuses, mais des "personnes devotieuses", venus en pèlerinage.

.

Enfin, la date de 1598 fournit le témoignage d'une période d'aménagement de la chapelle, comme aussi la statue de saint Christophe datée de 1600.

.

 

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

 

 

 

 

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

.

 

— ABGRALL (Jean-Marie), 1897, Le Livre d'or des églises de Bretagne,  Lambader, Berven, Lochrist, Goulven, illustrations de Charles Géniaux, Rennes pages 1-3.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/lambader__berven__lochrist__goulven.pdf

« La porte qui donne entrée dans l'église, sous le clocher, est orné de belles colonnettes, et l'archivolte en plein cintre est composée de moulures et de tores avec dos-de-carpe. Au dessus, un cul-de-lampe portait autrefois une statue de la Sainte- Vierge et aux deux cotés sont sculptés deux groupes de petits personnages agenouillés, six moines et six religieuses, avec l'inscription Interveni pro devoto foemino sexu, et la date de 1598. Ce bas-relief est donc de beaucoup postrérieur au clocher et à la chapelle, qui sont du XVe siècle. » 

"On est heureux de retrouver encore dans cette chapelle quelques vieilles statues en pierre représentant la nativité de Notre-Seigneur, l'adoration des bergers et des mages, Notre-Dame de Pitié, saint Goueznou, saint Divy, saint Patern et saint Guénolé."

 

ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

 

"Dans la paroisse de Plouvorn, la chapelle de LAMBADER a été entièrement reconstruite avec son clocher, en 1877- 1881,. et malgré cela on peut toujours la considérer comme ancienne, c.ar on a reconstitué aussi fidèlement que possible l'édifice primitif en se servant des anciens matériaux, de sorte que la chapelle, rajeunie et consolidée, possède cependant l'aspect digne et respectable d'un monument des vieux âges. Ce qui est le plus remarqué et le plus vanté à Lambader, c'est le clocher, dont la vanité locale ose presque faire un rival du Creisker. Comme détails particuliers d'architecture il y a à observer la porte sous le clocher, ornée de belles colonnettes, et dont l'archivolte à plein-cintre est composée de moulures et de tores avec dos de carpe; puis le petit porche Nord percé de deux portes ornées de colonnettes et séparées par un léger trumeau, au haut duquel est une Sainte-- Marguerite agenouillée sur son dragon. Au chevet, sous la -grande fenêtre, est une petite sacristie ou chambre du trésor, toute bâtie en pierres de taille, en y comprenant même le toit. A l'intérieur on est agréablement surpris à la vue des belles dimensions et des belles proportions de l'édifice, qui se compose d'une nef et de deux bas-côtés donnant une largeur de 13 m. 90 sur une longueur de 28 mètres, le tout divisé en huit travées."

 

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

"Statues anciennes en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Lambader, sainte Geneviève, saint Vincent Ferrier, saint non identifié (Guénolé ?), et les statuettes de la Vierge (dorée) et des quatre Evangélistes.

"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé).

 

— DEBIDOUR (Victor-Henri), 1953,  la sculpture bretonne.

DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Plusieurs statues ornaient jadis l'église de Lambader, elles ont été renversées et mutilées, leurs débris gisent sur le gazon dans le préau ou cour du monastère. J'en remarquai une qui me frappa par le fini et la précision de son travail, elle représente un chevalier armé de toutes pièces , tenant l'épée nue sur l'épaule ; la forme de son armure indique la fin du quatorzième siècle. On remarque au bas de la cuirasse l'assemblage de pièces de lames transversales qui recouvre le défaut des cuissards et que l'on nommait tasseltes ou braconnière. La tête de cette statue a malheureusement été brisée ( Pour préserver cette statue de mutilations plus considérables, M. le marquis du Dresnay en a fait récemment l'acquisition et l'a fait transporter à Saint-Pol de Léon , où elle est placée dans son jardin. ) : je présume qu'elle représentait quelqu'un des commandeurs de Malte titulaires de la commanderie de Lambader. Ce ne peut être un templier, car, lors de la destruction de l'ordre du temple, les .chevaliers portaient encore le haubert ou armure entièrement en mailles, celle que l'on voit ici est celle de plaque et de lames adoptée au quatorzième siècle."

 

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

"On vénère à Lambader une belle statue en kersanton de Notre-Dame. Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit, provenant de l'ancien Calvaire. La maîtresse vitre contenait un brillant vitrail de 1543, qui a été brisé vers 1845 et remplacé, dans sa partie basse, par une maçonnerie, et dans sa partie haute, par un voile rouge. On en voit quelques débris à la chapelle de Keruzoret, ainsi qu'un saint Christophe et un saint Trémeur portant sa tête entre ses mains."

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND (Morlaix 1637) ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

Texte principal (C. Le Pennec Morlaix 1647, liste des églises et chapelles de N.D. basties en l'évesché de Léon) : "Si vous entrez dans Ploumorn (Plouvorn), vous ne pouvez faire beaucoup de chemin , sans remarquer la belle Eglise priorale de N. D. de Lanbader tant pour l'excellence du bastiment, qu'à raison de la grande devotion du peuple qui y aborde de plusieurs endroits. Ceste chappelle est construicte non loin du bourc parrochial , sur la pente d'une colline , prés d'un agreable ruysseau qui fait moudre nombre de moulins, avant de se rendre à l'ocean. Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pelerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste."

Note de Kerdanet : "Cette église est construite dans le style de l'architecture gothique arabe : elle a huit arcades élégantes dans chacun de ses bas-cotés., son clocher est très beau, c'est une tour carrée, ornée d'une balustrade légère et surmontée d'une flèche élevée, de forme prismatique hexagonale, flanquée de quatre clochetons. Cette flèche, toute en pierres de taille, est travaillée à jour, ainsi que les clochetons qui l'accompagnent, dont l'un a été renversé par l'ouragan du 2 février 1836. Le clocher est supporté par des piliers formant trois arcades. Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER ». À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU » On remarque, de plus, autour de l'église, diverses statues curieuses, telles que celle de saint Christophe, ainsi désignée SXDÕPLE 1600 », et la statue de N.D de Pitié dans l'attitude la plus recueillie et la plus expressive.

Le jubé en bois de Lanbader est aussi fort renommé ; c'est un réseau de sculpture, presque aussi remarquable dans son genre que celui du Folgoët dans le sien : il a 16 pieds ½ de long sur 3 pieds , 9 pouces de large ; ses éventails ont 8 pieds 3 pouces de développement, et sa porte 4 pieds ½ d'ouverture ; son escalier tournant compte 22 marches ; le tout orné de petites statues d'anges, parmi lesquels vient figurer, on ne sait pourquoi, un joueur de biniou (musette)

M. de Fréminville pense que Lanbader était une ancienne commanderie ; il n'en n'est cependant fait aucune mention dans celles du duc Conan IV, de 1160 ; mais on trouvait autrefois, autour de cette chapelle, les propugnacula, turricula et alias munitiones dont parle Pierre Mauclerc dans sa charte aux chevaliers du Temple. V. D. Morice, Pr. t. 1er col.638 et 850. Le gouvernement de Lanbader possédait, en 1790, 900 livres de revenu. »

PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

L'église de LANBADER, avec un très-beau clocher.

« On trouve en cet endroit plusieurs jolies statues en Kersanton, entre autres celle de S. Christophe, portant la date de 1600. Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii ».

 

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

 

—  REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne,  31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la Révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."

 .

— L'UNIVERS 27 septembre 1877 Inauguration de la chapelle restaurée sur l'initiative du recteur Hellard. Bénédiction par l'évêque en présence de la comtesse de Kerdrel. Promesse d'indulgence le jour du Pardon le lundi de Pentecôte.

.

 

DIVERS: ARCHIVE 1442.

Lettres et mandements de Jean V: duc de Bretagne, publiés ..., Volumes 4 à 5

Ordre de laisser les chapelains de Lambader et du Merzer jouir des dons qui leur ont été faits.

Vidimus du 10 oct. 1442 (Ar. Loire-Inf., E 83; anc. Ch. des comptes de Nantes).

A Redon, 1433, 13 mars. « Jehan... A nostre bien amé et feal conseiller Auffroy Guinot, nostre tresorier et receveur general, et aux fermiers de cest present impot par nous ordonné de XX s. par pipe estre levé en l'evesché de Leon, salut. De la partie de noz chappelains et orateurs dom Guillaume Baeleuc et dom Jehan le Saux, presbtres et gouverneurs des chapelles de Nostre Dame de Lanbader et du Merzer, nous a esté presentement exposé que, comme puix nagueres nous eussions donné en aulmosnes et de nostre devocion à lad. chapelle de Lambader, dont led. Guillaume est administrator, pour aider à l'eupvre et edifficacion d'icelle chapelle, la somme de quinze 1., à estre poiée sur et dud. impot, en mandant à vousd. fermiers d'en fere le paiement au desir de noz lettres sur ce données le vile jour de decembre darrein; mesmes à lad. chapelle du Merzer eussions voulu et octroié que tout le vin qui fust vendu en detaill en la maison de lad. chapelle par led. dom Jehan et ses commis, qui en est gouverneur, feust quicte de tout devoir d'impot, tant du temps que avenir, pour estre cellui devoir mis et emploié au bien et augmenttacion d'icelle chapelle, comme peust aparoir par noz lettres sur ce données en ceste nostre ville, dabtées du xuie jour de may, l'an mill mcc trante et un; ce neanmoinz, vousd. fermiers n'avez voulu oboir au contenu de nosd. lettres, ainczois les avez contrariées et contrariés, en disant icelles ne vous valoir pas descharge; par quoy lesd. suplians ne ont peu jouir de nosd. dons et octroitz, en grand retardement et prejudice du bien et augmentacion d'icelles chapelles... Pour ce est il que nous..., en ratiffiant nosd. premieres lettres..., octroions ausd. suplians et gouverneurs que ilz joissent desd. dons et octroiz... Et affin de se imformer du numbre desd. vins qui sont et seront venduz aud. lieu du Merzer..., avons commis nostre bien amé et feal conseiller Hervé le Ny, qui de ce vous baillera relacion... Si vous mandons, etc.

Ainxin signé, Par le duc, de sa main. - Par le duc, de son commandement et en son conseill, ouquel : Vous, l'evesque de Triguer, le president, le seneschal de Rennes, messire Pierres Eder et autres estoint. - J. PIRON. »

 


— WIKIPEDIA

Famille Audren de Kermel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Audren_de_Kerdrel

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton
31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 09:38

Le calvaire (kersanton, v. 1550, atelier Prigent ?) de Croas Lambader à Plougourvest et deux pièces (Vierge de Pitié et Jésus parmi les Docteurs) d'un calvaire monumental (kersanton, v. 1550 ou 1600) de Lambader.

.

 

 Voir sur Lambader :

.

— Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent (1527-1577):

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

.

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

.

Voir sur le Maître de Plougastel (1570-1621)

 

 


.

PRÉSENTATION.

.

Le calvaire de Croas Lambader ou du Spernen appartient aujourd'hui à une propriété privée au 1 rue de Lambader sur le bord ouest de cette rue, à 200 m du calvaire de Lambader et de la chapelle.

La propriétaire de la maison m'a très gentiment proposé de pénétrer dans le jardin pour pouvoir observer la face principale portant le Crucifix et tournée vers l'ouest. Qu'elle trouve ici l'expression de ma gratitude pour cet accueil.

Le calvaire est situé aujourd'hui en Plougourvest, mais le cadastre de 1829 le montre à la frontière avec Plouvorn, et du coté de cette commune.

Il est classé monument historique (28 novembre 1910) et fait l'objet d'une notice Mérimée PA00090247 et d'une notice Monumentum avec 8 photographies, sous le titre "Croix de chemin en pierre de Lambader, XVIe siècle".

Wikipedia propose une photo de 2012 par GO69. Ce cliché montre que la statue de la Vierge était orientée par erreur vers l'orient. Ce défaut a été corrigé depuis, lors d'une intervention de réfection d'une partie d'un angelot d'extrémité de croisillon, par rotation de 180° de la statue géminée et rescellement.

Il est décrit par Y.-P. Castel dans l'Atlas des Croix et Calvaires du Finistère sous le n° 1977, avec un croquis :

" Spernen S, Croas-Lambader, g. k. 5,50 m. Vers 1550. Trois degrés. Socle, Vierge de Pitié, Jésus au milieu des docteurs. Fût à pans. Croisillon aux anges, statues géminées: Pierre-Vierge, Jean-Madeleine. Croix à branches rondes, anges en place des fleurons, titulus en lettres fleuries, crucifix, Christ aux liens. Les groupes conservés dans la chapelle voisine présentent la même facture que ceux-ci. [YPC 1980]"

 

Enfin, il est décrit par Christian Gallic dans le bulletin 2017 du journal municipal Plouvorn Information :

.

 

.

C'est donc un calvaire composite, et les deux groupes de l'emmarchement, la Vierge de Pitié et Jésus parmi les Docteurs, ont dû être placés ici au début du XXe siècle. J'ai déjà décrit ces groupes dans mon article sur l'important ensemble de vestiges d'un calvaire monumental en kersanton (milieu du XVIe siècle ?), dont l'essentiel se trouve dans la chapelle. 

Le choix des personnages (Vierge et Jean d'un coté, Madeleine et Pierre de l'autre) est le même que sur le calvaire de Lambader mais ils ne sont pas couplés de la même façon (ici, la Vierge est couplée à Pierre alors qu'à Lambader elle est couplée à Marie-Madeleine).

Ni la carte de Cassini, ni la carte d'Etat-Major 1822-1866, ni les photos aériennes 1950-1965 (avant la construction des maisons bordant la rue), ne permettent de le situer, mais le cadastre napoléonien de 1829-1830 montre un symbole en étoile, à son emplacement actuel, tant sur la feuille d'assemblage que sur la 2ème feuille F du Bourg.

https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/P/03P/3P211/FRAD029_3P211_01_01.jpg

Parmi les calvaires issus de l'atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577), outre les  calvaires monumentaux  de Plougonven (1554) et  de Pleyben (1555), on conserve  6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier. Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré. Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages (statues non géminées).

3°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages ou 6 personnages avec statues géminées sur le croisillon

4°) Calvaire à deux croisillons.

Nous avons affaire ici au 3ème groupe, le plus nombreux.  On en voit des exemples à Saint Derrien, 1557,  à Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, à la chapelle Saint-Laurent de Pleyben, au cimetière de Bourg-Blanc, et à Saint-Divy.

 

 

.

 

 

Feuille d'assemblage du plan cadastral 1829.

Feuille d'assemblage du plan cadastral 1829.

Feuille F2 du plan cadastral 1829.

Feuille F2 du plan cadastral 1829.

.

.

 

 

 

 

LE COTÉ OUEST.

.

Le crucifix central est entouré des statues de la Vierge et de Jean sur le croisillon.

.

 

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Le Christ en croix.

.

Il est placé sous un titulus aux lettres gothiques un peu effacées, dont le fût est perlé et l'empattement fourchu.

Sous une couronne d'épines à deux brins tressés, le visage est fin avec des yeux clos dont la paupière est ourlée, des pommettes émaciées, un nez droit et long, un philtrum creusé, une bouche entrouverte sur les dents, une moustache en V inversé qui naît à l'angle des narines et s'achève en hameçon, et une barbe dont les mèches forment des virgules. La chevelure tombe devant l'épaule droite, et derrière l'épaule gauche.

Sur les bras, le pli du coude est marqué par un V peu naturel.

Le torse court porte le dessin des mamelons, des côtes presque horizontales et de la plaie du coté ; le nombril est indiqué par un cercle.

Le pagne est noué avec un pan sortant à gauche, et rentré à droite, mais le dessin des plis est remarquable par son entrecroisement médian.

Il ne ressemble pas exactement au fragment de Christ conservé dans la chapelle, mais il en partage les éléments stylistiques.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Les anges orants et  hématophores.

Trois anges occupent les extrémités libres de la croix, ils sont agenouillés mains jointes, les ailes rabattues dans le dos; Ils portent une tunique bouffante au dessus du cordon de la taille.

Dans la même posture et le même habit, un quatrième ange présente le calice du sang des plaies du Christ.

.

 

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

La Vierge éplorée.

.

Elle est saisie dans une attitude recueillie, mains jointes et la tête légèrement penchée en avant.

L'élément le plus remarquable est le motif des trois larmes s'écoulant sous chaque œil. C'est l'un des traits stylistiques de l'atelier Prigent (1527-1577). Mais par contre, nous ne retrouvons pas le voile marqué de plis rigides qui est une autre de ces caractéristiques qui était présente sur  la Vierge du calvaire de Lambader et sur la Vierge de Pitié du Monument aux Morts de Plouvorn. Le voile encadre à angles droits le visage et rejoint la guimpe. (*)

Le visage est ovale, les yeux sont ourlés, le nez triangulaire et fort, la bouche petite et concave faisant la moue, le menton pointu.

Si on la compare à la Vierge du calvaire de Lambader, celle-ci est plus figée, son visage est moins marquée d'humanité, sa tête n'est pas inclinée, et même le plissé des vêtements est moins animé.

.

(*) Ce plissement en Z du voile de la Vierge n'est pas constant sur les productions de l'atelier Prigent, et s'il est présent à Saint-Nic,  il est absent sur la Vierge de Dinéault.

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Saint Jean éploré.

.

Il porte une main sur la poitrine tandis que l'autre ramène le pan du manteau. Sa posture est hiératique (le terme s'applique aussi à la Vierge), figée par le chagrin, sans geste expressif, sans que la tête ou le regard ne soit tourné vers le Christ. Les deux angles pointus du col du manteau laissent voir la robe, fermée par deux (ou trois) boutons ronds.

Le visage est plus rond que celui de Marie, mais partage avec ce dernier la plupart des caractères, et notamment les trois larmes.

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

.

LE COTÉ EST.

.

Placé sur une console avancée, le Christ aux Liens est encadré par les statues du croisillon, celle de Pierre à sa gauche et Marie-Madeleine à sa droite.

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Le Christ aux liens.

.

Sa couronne et son visage sont proches de ceux du Crucifié, mais les yeux sont ouverts. 

Il porte le manteau de dérision, qui tombe directement à droite alors que le pan gauche fait retour par une large courbe au poignet. Les deux mains sont liées par une corde aux épais torons.

 .

D'autres Christ aux liens de l'atelier Prigent se trouvent au revers de la croix des calvaires de Bourg-Blanc, à Saint-Divy, ou, en tant que vestige, à Guissény (cimetière de l'église, 1555) et Lanneufret .

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Marie-Madeleine éplorée.

.

Elle est vêtue d'une robe et d'un manteau au plissé très vivant. Elle tient de la main gauche le flacon d'onguent dont elle soulève le couvercle conique. De ses yeux coulent les trois larmes, aux extrémités recourbées en crochet.  Son visage est rond, avec de cheveux divisés en deux mèches autour d'une raie médiane.

Sa chevelure est retenue par le même bandeau occipital, enrubanné sur les mèches qui retombent dans le dos, que celui, par exemple, de la Vierge à l'Enfant des vestiges de calvaire de la chapelle de Lambader.

Elle n'est pas très différente de la Madeleine du calvaire de Lambader, mais sa tête est plus engoncée dans les épaules.

.

.

 

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Saint Pierre tenant sa clef.

.

Sa robe serrée par une ceinture  est recouverte d'un manteau fermée par une patte à bouton rond. Sa clef à poignée losangique est plus grande que son thorax.

Son visage, dont la bouche semble tendu en avant par l'imminence d'une parole, est presque léonin, peut-être en raison d'une mâchoire carrée et d'un barbe tortueuse. La moustache part en crochets à partir des coins des narines.

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Les anges des extrémités du croisillon.

.

Ils sont semblables aux anges orants de la croix, et sont agenouillés mains jointes, et les ailes plus écartés.

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

.

LES GROUPES DES MARCHES DU SOCLE.

.

Ils proviennent des vestiges d'un ancien calvaire (monumental) et daté vers 1550 et attribué par Castel à un anonyme nommé par convention "Maître de Lambader" , car la majorité des scènes de l'Enfance de Jésus et de la Vie de Marie sont rassemblés dans la chapelle de Lambader. Je reprends ma description donnée dans la description de ces vestiges dans l'article :

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Vestiges d'un calvaire, kersanton, Maître de Lambader, vers 1550 / ou Maître de Plougastel vers 1600.

.

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550-1600).

.

Elle a la tête brisée. La forme générale de la Mère voilée dans son manteau est massive et triangulaire, et elle soutient sur ses deux genoux écartés le corps de son Fils, par une main placée sous la tête et une autre sur la cuisse droite. Le Christ forme une diagonale oblique vers le haut et la gauche et ses plaies des mains sont exposées, le bras droit fléchi pend (un peu maladroitement) le long de la jambe maternelle tandis que le bras gauche repose le long du corps.

Cette formule est proche de celle des deux autres Vierges de Pitié de l'ancienne paroisse de Plouvorn, celle de la fontaine de Lambader  et celle du Monument aux Morts du cimetière, toutes deux attribuées à l'atelier Prigent. Le visage de la Vierge y est marquée de larmes.

Bien que cette Pietà n' est pas attribué par Castel à l'atelier Prigent, on la comparera à ses homologues des calvaires de 

-Guimiliau, croix de Laguen de 1572,

-Saint Derrien, 1557 Calvaire de l'église

-Saint-Divy, Calvaire de l'église

-Loc-Brévalaire, Calvaire de l'église

-Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : .

-Dinéault, Calvaire de l'église

-La Forest-Landerneau : cimetière haut 

-Landerneau :  calvaire de la Croix-de-la-Vierge 

-Lanneufret : Calvaire de l'église 

-Le Folgoët Calvaire de l'église 

.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

Jésus parmi les Docteurs (kersanton, vers 1550-1600).

.

L'interprétation de ce groupe est difficile, notamment car il est camouflé (comme la Pietà) par les rosaces blanches, gris-vert ou rosées de lichens. Mais Yves-Pascal Castel a raison d'y voir Jésus parmi les Docteurs, grâce à l'attitude émerveillée des assistants, et malgré l'absence de Jésus qui occupait sans doute la place la plus haute au centre.

Les quatre personnages, assis en tailleur devant un pupitre à degrés,  lèvent tous la tête et le regard vers le haut, et écartent les paumes vers l'orateur en signe d'admiration. Deux portent le chapeau conique des Juifs, tandis que deux autres portent le bonnet carré des docteurs en théologie du XVIe siècle (ou un bonnet à rabat). Trois sont barbus. Deux portent un manteau à large rabat sur le col.

Je ne peux être plus précis, car leur tenue de camouflage est terriblement efficace, tant pour mon regard que pour la capacité de discrimination de mon objectif photo.

La scène est rare dans la sculpture en kersanton (porche de La Martyre), mais on la trouve, dans une composition très différente, sur le calvaire monumental de Plougastel.

.

 

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

.

.

CONCLUSION.

.

Ce calvaire associe à sa statuaire originale deux groupes provenant d'un autre calvaire.

Si on s'en tient aux données fournies par les sources de référence (Atlas de Calvaires et base Mérimée), ces deux sous-ensembles relève de la même datation, vers 1550. C'est aussi la datation acceptée pour le calvaire de Lambader. Cette proposition est suivie par Tanguy Daniel et par Christian Gallic.

Toujours selon les mêmes sources, aucun de ces deux sous-ensembles n'est attribué à un atelier déterminé. Rappelons que les ateliers actifs en Finistère (et en particulier dans le Léon) sont ceux de Bastien et Henry Prigent de 1527 à 1577, et de leur compagnon Fayet  de 1552 à 1563, puis du Maître de Plougastel de 1570 à 1621. 

.

L'indice des trois larmes : l'atelier des Prigent ?

Néanmoins, il est possible ou probable qu'Yves-Pascal Castel ait choisit pour l'Atlas la date, très précise, de 1550 pour ces deux ensembles après avoir constaté la présence d'un indice stylistique de haute valeur sur les trois personnages du calvaire, indice qu'il avait signalé sur le calvaire monumental de Plougonven daté de 1554 et  signé des Prigent.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

E. Le Seac'h, qui n'a pas inclus le calvaire de Croas Lambader dans son Catalogue des sculpteurs de Basse-Bretagne, a attribué les statues de la Vierge et celle de Madeleine sur le calvaire de Lambader aux Prigent (Catalogue p. 331). Et c'est elle qui a insisté sur la description de ces trois larmes en écrivant (p.140): " Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire, leurs Vierges de Pitié , de Saint Jean et de Marie-Madeleine quand ils lui sont associés." 

Elle précise encore :"Si la manière de sculpter de  Bastien est plus souple, si ses drapés sont plus fluides si ses yeux sont taillés en un petit losange horizontal, tandis que celle d'Henry, moins habile,  est  hiératique, plus raide, avec un nez massif aux narines creuses,  l'appartenance au même atelier se reconnaît à quelques autres traits : l'arcade sourcilière nette, et les visages pointus."

Sur les statues de l'atelier Prigent :

 

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

 

 

 

.

.

 

SOURCES ET LIENS.

.

ABGRALL (Jean-Marie,), 1904,  L'Architecture bretonne Quimper, A. de Kerangall.

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/3196

 

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère Plouvorn n°2385 et 2386.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html

2386. Lambader, placître, g. k. 6 m. XVIè, XIXè s. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre (décapitée). Croix, branches rondes, crucifix, écu. [YPC 1980]

2385. Lambader, dans la chapelle, k. Vers 1550, vestiges d’un calvaire dont certaines pièces sont placées à la croix de Spernen en Plougourvest (no 1977). Fuite en Egypte. Présentation au temple, Vierge de l’Annonciation, Vierge aux sept glaives, Nativité, saintes femmes, Crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Plougourvest  n°1977.

"1977. Spernen S, Croas-Lambader, g. k. 5,50 m. Vers 1550. Trois degrés. Socle, Vierge de Pitié, Jésus au milieu des docteurs. Fût à pans. Croisillon aux anges, statues géminées: Pierre-Vierge, Jean-Madeleine. Croix à branches rondes, anges en place des fleurons, titulus en lettres fleuries, crucifix, Christ aux liens. Les groupes conservés dans la chapelle voisine présentent la même facture que ceux-ci. [YPC 1980]"

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plougourvest.html

— CASTEL (Yves-Pascal), "Patrimoine du Finistère : les Pietà du Finistère" , site de la SAF, et Revue Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001.

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 25 mars 1995, A la découverte des croix monumentales, Plouvorn. Courrier du Léon

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3fb594a410e97c243be96830ef21eeda.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 2005,  “Minihi Levenez 092 : guide des sept grands calvaires bretons,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 23 mars 2021, https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9398.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé)

— DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

"On remarquera aussi et surtout les restes d'un ancien calvaire monumental, présenté en désordre en quatre endroits de la partie basse de la nef : une Présentation au Temple, une Annonciation et une Fuite en Égypte, une Nativité, un Christ (mutilé) et les Trois Marie. Il est possible que d' autres éléments de ce grand calvaire figurent sur la croix de Spernen ( dite aussi Croaz-Lambader ), à Plougourvest . Aucune date ne figure sur ces sculptures dont le style est celui du milieu du XVIe siècle . » .

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Plusieurs statues ornaient jadis l'église de Lambader, elles ont été renversées et mutilées, leurs débris gisent sur le gazon dans le préau ou cour du monastère. J'en remarquai une qui me frappa par le fini et la précision de son travail, elle représente un chevalier armé de toutes pièces , tenant l'épée nue sur l'épaule ; la forme de son armure indique la fin du quatorzième siècle. On remarque au bas de la cuirasse l'assemblage de pièces de lames transversales qui recouvre le défaut des cuissards et que l'on nommait tasseltes ou braconnière. La tête de cette statue a malheureusement été brisée ( Pour préserver cette statue de mutilations plus considérables, M. le marquis du Dresnay en a fait récemment l'acquisition et l'a fait transporter à Saint-Pol de Léon , où elle est placée dans son jardin. ) : je présume qu'elle représentait quelqu'un des commandeurs de Malte titulaires de la commanderie de Lambader. Ce ne peut être un templier, car, lors de la destruction de l'ordre du temple, les .chevaliers portaient encore le haubert ou armure entièrement en mailles, celle que l'on voit ici est celle de plaque et de lames adoptée au quatorzième siècle."

 — GALLIC (Kristian), PLOUVORN INFORMATION mars 2017 n°3 

https://fr.calameo.com/read/0047577681bc06131f887

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

"On vénère à Lambader une belle statue en kersanton de Notre-Dame. Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit, provenant de l'ancien Calvaire. La maîtresse vitre contenait un brillant vitrail de 1543, qui a été brisé vers 1845 et remplacé, dans sa partie basse, par une maçonnerie, et dans sa partie haute, par un voile rouge. On en voit quelques débris à la chapelle de Keruzoret, ainsi qu'un saint Christophe et un saint Trémeur portant sa tête entre ses mains."

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

Texte principal : "Si vous entrez dans Ploumorn (Plouvorn), vous ne pouvez faire beaucoup de chemin , sans remarquer la belle Eglise priorale de N. D. de Lanbader tant pour l'excellence du bastiment, qu'à raison de la grande devotion du peuple qui y aborde de plusieurs endroits. Ceste chappelle est construicte non loin du bourc parrochial , sur la pente d'une colline , prés d'un agreable ruysseau qui fait moudre nombre de moulins, avant de se rendre à l'ocean. Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pelerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste."

Note de Kerdanet : "Cette église est construite dans le style de l'architecture gothique arabe : elle a huit arcades élégantes dans chacun de ses bas-cotés., son clocher est très beau, c'est une tour carrée, ornée d'une balustrade légère et surmontée d'une flèche élevée, de forme prismatique hexagonale, flanquée de quatre clochetons. Cette flèche, toute en pierres de taille, est travaillée à jour, ainsi que les clochetons qui l'accompagnent, dont l'un a été renversé par l'ouragan du 2 février 1836. Le clocher est supporté par des piliers formant trois arcades. Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER ». À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU » On remarque, de plus, autour de l'église, diverses statues curieuses, telles que celle de saint Christophe, ainsi désignée SXDÕPLE 1600 », et la statue de N.D de Pitié dans l'attitude la plus recueillie et la plus expressive.

Le jubé en bois de Lanbader est aussi fort renommé ; c'est un réseau de sculpture, presque aussi remarquable dans son genre que celui du Folgoët dans le sien : il a 16 pieds ½ de long sur 3 pieds , 9 pouces de large ; ses éventails ont 8 pieds 3 pouces de développement, et sa porte 4 pieds ½ d'ouverture ; son escalier tournant compte 22 marches ; le tout orné de petites statues d'anges, parmi lesquels vient figurer, on ne sait pourquoi, un joueur de biniou (musette)

M. de Fréminville pense que Lanbader était une ancienne commanderie ; il n'en n'est cependant fait aucune mention dans celles du duc Conan IV, de 1160 ; mais on trouvait autrefois, autour de cette chapelle, les propugnacula, turricula et alias munitiones dont parle Pierre Mauclerc das sa charte aux chevaliers du Temple. V. D. Morice, Pr. t. 1er col.638 et 850. Le gouvernement de Lanbader possédait, en 1790, 900 livres de revenu. »

PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

L'église de LANBADER, avec un très-beau clocher.

« On trouve en cet endroit plusieurs jolies statues en Kersanton, entre autres celle de S. Christophe, portant la date de 1600. Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii ».

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

—  REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."


— WIKIPEDIA

 

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Sculpture Kersanton Maître de Plougastel Prigent
17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 12:24

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Vestiges d'un calvaire, kersanton, Maître de Lambader, vers 1550 / ou Maître de Plougastel vers 1600.

.

Mise à jour 22 mars 2021

 

.

.

.

 

.

 Voir sur Lambader :

.

 

.

PRÉSENTATION

.

 

Dans la chapelle de Lambader à Plouvorn, le visiteur découvre dès son entrée par la porte nord un beau groupe de la Présentation au Temple, et de l'autre coté de l'allée centrale de la nef, une Fuite en Égypte dominée par une Vierge de l'Annonciation agenouillée à son prie-Dieu. Tout cela est en beau kersanton gris à grain fin et suscite son intérêt. Lorsqu'il fait le tour du jubé, il découvre ensuite, de belles statues de bois polychrome, mais aussi, à nouveau en kersanton, une Vierge pleurante aux sept douleurs, une sainte Marguerite sortant de son dragon, et un saint Jean l'évangéliste avec son aigle. Mais au fond de la nef, dans une obscurité que la lumière venant des baies ouest accentue encore par effet de contre-jour, il trouve assemblé du coté sud-ouest une dizaine de personnages formant une Nativité entourée des Bergers et des Mages, tandis qu'au nord-ouest, c'est un bric-à brac de statues reliées par le thème de la Passion qui ont été rassemblées. Sans parler des trois statues de saints posées sur des consoles contre les murs adjacents.

Sa curiosité s'embrase, et s'il consulte la "plateforme ouverte du patrimoine" Pop-culture liée à la base Mérimée, il apprend que l'Adoration des Mages et la Fuite en Égypte, classés depuis 2014, sont "en pierre" (sic) et datent du XVe siècle, après avoir été initialement datés du XVIe siècle.

Pour peu qu'il ait exploré les œuvres sculptées, en kersanton, issues des ateliers de Basse-Bretagne au XVe siècle, notamment les œuvres de l'atelier ducal du Folgoët, il peut  s'étonner d'une datation si précoce (la région ne conserve pratiquement pas de sculptures en kersanton antérieures à 1423), ce qui suscite le désir de découvrir des travaux consacrés à ce corpus assez exceptionnel, et dont les auteurs motiveraient leurs affirmations. Il se reporte aux écrits du chanoine Abgrall (" quelques vieilles statues en pierre représentant la nativité de Notre-Seigneur, l'adoration des bergers et des mages, Notre-Dame de Pitié, saint Goueznou, saint Divy, saint Patern et saint Guénolé."), de L. Le Guennec (dont la monographie sur la chapelle n'est hélas plus accessible) qui écrit "Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit (sic), provenant de l'ancien Calvaire", de V.H. Debidour, de H. Pérennès, et de Le Seac'h, mais il ne récoltera que quelques bribes assez générales.

Dès 1838, Fréminville en constataient la présence " renversées et mutilées, leurs débris gisant sur le gazon dans le préau ou cour".

En 1864, Pol de Courcy écrit

"Vis-à-vis de Lambader se dresse une croix gothique dont les branches sont chargées des principaux personnages de la Passion. Plusieurs de ces statuettes, renversées par la tempête, ont été employés à macadamiser la route, d'autres jonchent aujourd'hui les douves de cette même route, sans que la fabrique de Plougourvest prenne souci de les rétablir sur leurs piédestaux."

.

Que dit René Couffon, (auteur par ailleurs d'Evolution de la statuaire en kersanton) ? Il décrit  :

 "Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé)". C'est pour l'instant  l'énumération la plus complète, avec une datation du XVIe siècle."

.

Pour ma part, je viens de décrire le jubé de Lambader, et j'ai constaté que si sa datation la plus fréquemment mentionnée est celle de 1510-1520, on doit tenir compte d'une donation par Marc de Troërin en 1534 pour d'importants travaux de réfection du chevet et de réparations de l'ensemble du lieu. Dans le même ordre d'idée, la maîtresse-vitre datait de 1543, et la partie ancienne du calvaire est datée vers 1550. Le milieu du XVIe siècle est une période importante de créations, certes pour le gros-œuvre mais aussi pour le mobilier et sans doute la statuaire. 

.

Après ces errances, j'accède enfin à deux descriptions d'Yves-Pascal Castel.

La première est la rubrique , datant de 1980, de son Atlas des Croix et Calvaires du Finistère :

"2385. Lambader, dans la chapelle, kersanton. Vers 1550, vestiges d’un calvaire dont certaines pièces sont placées à la croix de Spernen en Plougourvest (no 1977). Fuite en Egypte. Présentation au temple, Vierge de l’Annonciation, Vierge aux sept glaives, Nativité, saintes femmes, Crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

 

La seconde a été publiée dans le Courrier du Léon  en 1995 :

"Dans l'église Notre-Dame de Lambader sont réunies un certain nombre de sculptures en pierre de kersanton. Certaines proviennent de toute évidence d'un calvaire, tel le nœud creusé d'une large cavité pour l'assemblage au fût, et d'un autre pour recevoir la croix. Le nœud orné d'anges est assorti d'une console pour porter une statue. L'écusson aux cinq plaies, deux mains, deux pieds et un cœur est parfois appelé le blason des carriers. Un Christ mutilé est rangé dans un angle de la chapelle. Ces vestiges sont à mettre vraisemblablement en relation avec les statues géminées de la Vierge et de la Madeleine, de Jean et de Pierre replacées sur le calvaire de l'enclos, à l'époque moderne (n° 2385) par une famille qui l'a timbré du blason aux trois tours de Crec'hquérault (?).

Des groupes conservés dans la chapelle, on peut se demander s'ils ont autrefois fait partie d'un calvaire. L'Annonciation, la Nativité, la Circoncision, la Fuite en Égypte, la Vierge des douleurs sont d'excellente facture, mais d'une main différente de l'atelier Prigent ? Découvrant ainsi un nouvel atelier de sculpture dans le domaine du kersanton, on peut légitimement attribuer ces sculptures à un maître anonyme que l'on nommera le maître de Lambader".

.

Si nous ajoutons à ces vestiges ceux replacés sur la croix (voisine de la chapelle) de Croas-Lambader en Plougourvest, mais aussi  deux statues en kersanton venant de Lambader et ornant la façade de la chapelle Saint-Trémeur du château de Keruzoret, le corpus est de taille vraiment conséquente. Et même s'ils ne relèvent pas tous du même atelier, et ne proviennent  pas tous d'un calvaire, de moins les différents groupes de l'Enfance du Christ et de la Passion, qui forment un ensemble séquencé,  supposent au départ un calvaire monumental.

.

Je présenterai ces statues selon la chronologie de la Vie de Marie, de l'Enfance du Christ et de la Passion.

.

Annonciation

Nativité, Annonce faite aux Bergers, Adoration des Mages et des Bergers.

Présentation au Temple

Fuite en Égypte

Crucifixion

Nœud de calvaire : les Cinq Plaies.

Saintes Femmes

Vierge à l'Enfant, assise.

Vierge aux sept glaives.

.

 

 

 

 

 

.

.

LA VIERGE DE L'ANNONCIATION.

.

La Vierge est représentée devant son livre de prières ouvert sur le prie-Dieu, à coté du vase fleuri symbolisant sa féconde virginité. 

Son visage est rond, avec un front épilé,  des sillons naso-labiaux soulignés, un philtrum présents et une petite bouche au dessus d'un menton pointu. Ses cheveux non retenus (privilège des jeunes filles) descendent bas au dessus de son manteau. La main droite est posée sur la poitrine, indiquant son acceptation à l'Annonce de l'ange, tandis que la main gauche, posée sur le livre, peut signifier qu'ainsi se réaliseront les Écritures.

La robe  dont le col remonte au ras du cou est lisse et ajustée sur le buste, puis plissée en dessous d'une ceinture nouée.

Si nous comparons cette Vierge à celle des Annonciations que j'ai réuni en comparatif dans mon article sur l'Arc de triomphe de Saint-Thégonnec retrouve de nombreux points de parenté, mais aucune ressemblance convaincante avec un sculpteur en particulier.

Annonciation ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Annonciation ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
Annonciation ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Annonciation ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.

.

.

Vestige d'un Ange de l'Annonciation ?

Sous la baie nord-ouest du fond de la nef. La tête et les bras sont brisés, mais on identifie le personnage à sa position de chevalier servant un genou à terre ou à sa tunique recouverte d'un surplis.

.

.

Ange ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Ange ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

DIEU LE PÉRE TENANT L'ORBE, SUR DES NUÉES.

.

Il se trouve au fond de la nef coté nord, mais je le place ici par rapprochement avec celui de l'Annonciation de l'arc de triomphe de Saint-Thégonnec, ou du porche de Rumengol, ou du calvaire de Pleyben. Il porte une robe plissée, serrée par une ceinture nouée,  sous une chape fermée par un bouton rond, et il bénit de la main droite le globe terrestre.

Il est vraisemblable que cette Annonciation occupait un emplacement clef, un lieu de transition (porte, porche).

.

Dieu le Père ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Dieu le Père ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

LA NATIVITÉ ET L'ADORATION DES BERGERS ET DES MAGES.

 

Au fond de la nef, au sud-ouest.

Sous l'ange de l'Annonce aux Bergers, les trois Rois et trois bergers sont réunis autour de la Vierge, de Joseph et de l'Enfant-Jésus.

Beaucoup de ces statues sont brisées à leur base.

 

.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

La Nativité.

.

L'Enfant-Jésus, nu, est à plat dos sur une crèche en osier tressé. La similitude avec l'Enfant de la Présentation au Temple (infra) est évidente, puisqu'il est représenté en Sauveur du Monde, bénissant de la main droite l'orbe tenu dans la main gauche.

.

 

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

 

La Vierge.

.

La Vierge, agenouillée,  se penche vers lui, les mains jointes. Son visage est ovale, avec des yeux ourlés, et un nez droit dont les narines ne se développent en bulbe qu'à l'extrémité.

Elle porte un manteau dont les pans ne sont pas réunis par un fermail mais dont les angles supérieurs se maintiennent seuls devant les épaules en donnant l'impression d'une étoffe très ferme. Ce manteau se retrouve aussi dans la Vierge de la Présentation au Temple et de la Fuite en Égypte.

La robe, et la chemise, ont un col rond au ras du cou. Comme dans l'Annonciation, la robe est lisse et ajustée sur le buste, et plissée sur la jupe ; les manches sont également plissées, transversalement.

Les cheveux sont retenus par un voile que j'ai choisi de nommer bandeau occipital dans ce blog., car après avoir couvert l'arrière des cheveux, il passe devant eux, et derrière la nuque. Il tourne encore une fois autour des mèches de cheveux dans le dos de Marie. Ce bandeau occipital a une valeur de marqueur stylistique indiscutable  au XVIe et début XVIIe siècle en Basse-Bretagne, mais ne peut être attribué à un seul atelier de sculpture. On le voit par exemple, dans le comparatif déjà cité, sur l'Annonciation du porche de Pleyben (Prigent, vers 1555 ), mais aussi sur celle du porche de Saint-Thégonnec (Roland Doré, vers 1625-1635).

Sur le calvaire de Lambader (Prigent , v.1550), il retient les cheveux de Marie-Madeleine.

 

.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Saint Joseph.

.

Agenouillé également, il tient son bâton de marche entre le bras gauche et le torse, et entre les deux mains, un objet cylindrique qui ne peut être qu'un cierge, si on se rapporte à l'iconographie des Nativités (ici, par Robert Campin).

Il n'est pas représenté comme un vieillard, mais comme un bel homme, à la barbe taillée et aux cheveux aux mèches peignées. La moustache part en V inversé du coin des narines, laissant libre le philtrum (à la différence du Maître de Plougastel et de Roland Doré (Saint-Thégonnec), où les moustaches démarrent sous les narines).

Sous un manteau assez semblable à celui de Marie, il porte une robe serrée par une ceinture, ouvert par devant par une courte fente fermée par deux boutons ronds.

 

.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les trois Mages.

.

Melchior est agenouillé  tête nue et présente un récipient ouvert contenant l'or. Il a ôté sa couronne qui est posée sur sa robe entre ses genoux.

 

.

 

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

 

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Gaspard porte une couronne fleuronnée et perlée. Il  présente une coupe fermée par un couvercle, et qui, selon la tradition, doit contenir de l'encens.

Il est en armure (nous voyons les jambières) mais celle-ci est recouverte d'une tunique, d'un manteau, et d'un camail.

Derrière lui,  Balthazar, dont la tête manque, porte la myrrhe. Sa tunique est la plus courte. Il était souvent représenté avec un visage africain, imberbe, une boucle à l'oreille.

 

.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

L'Annonce faite aux Bergers et l'Adoration des Bergers.

.

Deux bergers, leur chien et quatre moutons sont sculptés dans le même bloc de kersantite. L'un des bergers tient sa houlette, bâton à l'extrémité dilatée et formant une crosse. Il est renversé en arrière et témoigne, par sa main ouverte, de sa stupeur devant l'apparition de l'ange du Seigneur. Il faut relire Luc:2 pour se souvenir de la frayeur suscitée par l'Annonce de la naissance d'un Sauveur :

"Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. "

À ses cotés, un autre berger joue d'une trompe, peut-être selon le chant traditionnel "jouez hautbois resonnez musettes", car de très nombreuses enluminures montre ce musicien (jouant souvent de la cornemuse). Grandes Heures d'Anne de Bretagne    Heures dites de Henri IV

.

 

 

.

Annonce aux Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Annonce aux Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Un berger debout.

.

Son visage est proche de celui de Joseph. Il est vêtu d'un manteau fermé par un bouton rond, et il tient dans la main la houlette de berger. Il s'incline respectueusement, le chapeau rond maintenu contre la poitrine.

Des rides horizontales sont tracées en ligne gravées sur le front (comme le fait le Maître de Saint-Thégonnec).

.

 

 

Adoration des Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Une sage-femme (Zélomi ou Salomé).

Sur ce personnage fréquemment représenté sur les Nativités peintes, voir :

 

https://www.lavieb-aile.com/article-vierges-couchees-et-livres-d-heures-de-rennes-suite-113133129.html

.

L'identification n'est bien-sûr pas certaine. La femme a la tête couverte d'un voile qui se confond avec le manteau ; elle porte une robe serrée à la taille par une ceinture nouée. Elle écarte ses deux bras, les deux paumes se faisant face.

.

Sage-Femme  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Sage-Femme ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Sage-Femme  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Sage-Femme ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Ces statues servent de crèche pour les fêtes de Noël.

.

Crêche  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Crêche ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

.

II. PRÉSENTATION AU TEMPLE.

À gauche de la nef, en face de la porte d'entrée latérale (nord) contre un  pilier

.

La table d'offrande coté nord.

Notre-Dame de Lambader est l'objet de pèlerinages depuis au moins  le XVe siècle (1432), et des femmes y affluaient, aux fêtes de la Vierge et le Lundi de Pentecôte, et en 1856, le curé témoignait encore : " Une des dévotions consisterait à demander l'usage de la parole aux petits enfants qui sont tardifs à parler. Les offrandes qui se donnent à la chapelle les jours où on y fait l'office, consistent en argent, vêtements de femmes, lin, cire, etc...". Ces offrandes étaient placées sur ces tables." Sur le porche ouest, deux panneaux montrent deux groupes de pèlerins (six hommes et six femmes) à genoux devant la Vierge.

.

 

 

Cette table d'offrande en kersanton, de style Renaissance porte trois masques humains en moyen-relief entre deux volutes. Emmanuelle Le Seac'h a attribué cet autel au Maître de Plougastel (1570-1621) et a remarqué le sillon naso-labial et le philtrum apparent de ces masques.

Je note les yeux en amande ourlés d'un double trait, les cheveux écartés dégageant largement le front, et pour le personnage inférieur la double ride frontale entre les yeux.

Un probable blason a été martelé.

E. Le Seac'h ne précise pas sa datation de cet autel ; mais elle attribue (cf. infra) au même sculpteur la statue de saint Christophe provenant de la chapelle et qui porte par inscription la date de 1600.

.

.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

La scène représente une Présentation au Temple, et non une Circoncision, comme en témoigne le panier contenant les deux colombes, offrande rituelle d'une Présentation. D'autre part, le grand prêtre tient l'Enfant dans ses bras mais ne tient aucun instrument.

« Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.» Luc 2,21-40

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9sentation_de_J%C3%A9sus_au_Temple

https://fr.wikipedia.org/wiki/Circoncision_de_J%C3%A9sus

.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Saint Joseph tient à la fois un cierge et le panier d'osier tressé aux deux tourterelles (ou colombes).

Dans les peintures et enluminures, où les personnages sont plus nombreux, ce sont le plus souvent des servantes qui portent ces accessoires.

Joseph est vêtu d'un manteau à capuche et aux pans attachés par un bouton, et une robe à fente pectorale.

.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.

.

.

Le grand prêtre porte une mitre à fanons et une chape. Il dépose sur l'autel l'Enfant-Jésus, qui est nu, mais qui est figuré en Sauveur du Monde, bénissant l'orbe tenu en main gauche.

.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

La Vierge qui porte le même manteau que dans la Nativité, tend la main droite dans un geste de présentation.

Le visage est ovale, le front épilé et très dégagé par les deux mèches de cheveux, les yeux ourlés, la bouche petite et concave au dessus d'un petit menton à fossette. Le philtrum est précisé.

.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

LA FUITE EN ÉGYPTE.

.

La scène occupe, à droite de la nef sur une table d'offrande et contre un pilier, une position symétrique à la précédente.

 

.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

La Vierge, voilée, tient dans ses bras son enfant solidement emmailloté.

.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

Joseph, en avant, tient l'extrémité du licol, et une canne coudée obliquement. Il porte le même manteau que dans la Présentation, mais dont la capuche recouvre la tête. Par contre, la robe a laissé place à une courte tunique serrée par une ceinture de cuir. Les jambes sont protégées par des houseaux et les pieds par de solides chaussures. Cette tenue se rapproche de celle des paysans bretons.

L'amande des yeux est dessinée par un trait gravé. La ride frontale verticale est marquée.

.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

La table d'offrande présente deux possibles blasons, dont le dessin, identique à droite et à gauche,  a été partiellement martelé.

.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.

.

.

VESTIGES D'UN CHRIST EN CROIX.

.

Christ en croix (vestiges) ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Christ en croix (vestiges) ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Christ en croix (vestiges) ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Christ en croix (vestiges) ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

VESTIGES D'UN NOEUD DE CROISILLON: LES CINQ PLAIES .

.

Le nœud montre d'un coté un ange présentant une sorte de blason carré  muet, et de l'autre  les Cinq Plaies du Christ, celles des mains et des pieds qui ont été transpercés par les clous, et celle du cœur censé avoir été transpercé par le coup de lance de Longin (bien que le texte évangélique précise que ce coup ait été porté sur le flanc droit).

Ce motif relève de la dévotion du sang, des plaies et des souffrances du Christ lors de la Passion, qui est la raison même des calvaires.

https://www.lavieb-aile.com/2020/11/devotion-franciscaine-aux-plaies-du-christ-a-la-cour-ducale-de-bretagne-au-xve-siecle-l-exemple-d-isabelle-stuart.html

.

Il a été reproduit sur le calvaire du placître de Lambader au XXe siècle.

Le calvaire (kersantite, XVIe siècle vers 1550, atelier Prigent, et anonyme, 1910)  de la chapelle de Lambader en Plouvorn.

 

.

 

Nœud de calvaire  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Nœud de calvaire ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Blason aux sept plaies  ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Blason aux sept plaies ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

LES SAINTES FEMMES.

.

Ces trois femmes sont, à la réflexion, d'interprétation difficile, car si deux d'entre elles sont voilées, celle du centre est tête nue, avec de longs cheveux. Ce serait Marie-Madeleine, mais qui tient ses mains jointes au lieu de tenir son attribut, le flacon d'aromates.

À ses cotés, ce serait Marie-Salomé et Marie-Jacobé, composant au total un groupe dit des Trois Marie.

La femme en retrait à notre gauche porte la guimpe et tient un chapelet, motif surprenant.

 

.

Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

LA VIERGE À L'ENFANT ASSISE.

.

La Vierge est assise sur une cathèdre et tient sur ses genoux son Fils figuré comme un enfant nu, dont la tête a été brisée.

La raideur de la posture de Marie me rappelle les groupes d'Anne trinitaire, où nous retrouvons ce type de siège, et, après tout, l'enfant pourrait être Marie dans les bras de sainte Anne. Néanmoins, je ne retiens pas cette hypothèse.

.

Le visage de la  Mère et très rond pour sa moitié supérieure. Les yeux sont ourlés, la boche et le menton petits. Les pans du manteau sont réunis par une large patte.

La coiffure au bandeau occipital, déjà notée sur la Nativité, vient enrubanner chaque natte.

.

 

Vierge à l'Enfant ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

LA VIERGE AUX SEPT GLAIVES (OU AUX SEPT DOULEURS).

 

.

Au centre de la poitrine de Marie s'entrecroise sept glaives, symboles des sept douleurs de la Mère de Dieu, dont on trouve facilement la liste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_des_Douleurs

Des larmes s'écoulent des yeux de la Vierge, mais elles sont bien différentes des trois larmes que l'atelier Prigent a sculpté sous les yeux de Marie, de Jean et de Marie-Madeleine éplorés au pied de la Croix (calvaire de Lambader) ou sur leurs Déplorations.

.

Vierge aux sept glaives ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Vierge aux sept glaives ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Vierge aux sept glaives ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

Vierge aux sept glaives ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.

.

.

DISCUSSION.

.

I. À Plouvorn, certaines œuvres sculptées en kersanton du XVIe siècle ont été attribuées à des ateliers bien identifiés :

.

L'atelier Prigent.

.

1°). Un monument aux morts du cimetière de Plouvorn renferme une Vierge de Pitié dont les trois larmes font discuter une attribution à l'atelier Prigent.

.

2°). Le calvaire de la chapelle de Lambader est attribué à l'atelier des Prigent et daté vers 1550.

Le calvaire (kersantite, XVIe siècle vers 1550, atelier Prigent, et anonyme, 1910)  de la chapelle de Lambader en Plouvorn.

.

3°) Le calvaire de Croas Lambarder, à Plougourvest mais tout proche de la chapelle de Lambader sur la route qui y mène, est également daté vers 1550  par Y.-P. Castel et ses statues géminées (Vierge/Pierre et Jean/Madeleine) sont sans-doute de l'atelier Prigent par concordance des dates et présence des trois larmes sous les yeux de Marie, Jean et Marie-Madeleine comme sur le calvaire précédent.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plougourvest.html

Par contre, probablement au XIXe siècle, il a accueilli sur son emmarchement deux groupes sculptés en kersanton qui, selon Y.-P. Castel repris par Tanguy, proviendraient de la chapelle de Lambader : une Vierge de Pitié, et un Jésus parmi les Docteurs.

.

 

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.

.

.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550-1600) de Croas-Lambader.

Elle a la tête brisée. La forme générale de la Mère voilée dans son manteau est triangulaire, et elle soutient sur ses deux genoux écartés le corps de son Fils, par une main placée sous la tête et une autre sur la cuisse droite. Le Christ forme une diagonale oblique vers le haut et la gauche et ses plaies des mains sont exposées, le bras droit fléchi pend (un peu maladroitement) le long de la jambe maternelle tandis que le bras gauche repose le long du corps.

.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.

.

.

Jésus parmi les Docteurs (kersanton, vers 1550-1600) de Croas-Lambader.

L'interprétation de ce groupe est difficile, notamment car il est camouflé (comme la Pietà) par les rosaces blanches, gris-vert ou rosées de lichens. Mais Yves-Pascal Castel a raison d'y voir Jésus parmi les Docteurs, grâce à l'attitude émerveillée des assistants, et malgré l'absence de Jésus qui occupait sans doute la place la plus haute au centre.

Les quatre personnages, assis en tailleur devant un pupitre à degrés,  lèvent tous la tête et le regard vers le haut, et écartent les paumes vers l'orateur en signe d'admiration. Deux portent le chapeau conique des Juifs, tandis que deux autres portent le bonnet carré des docteurs en théologie du XVIe siècle (ou un bonnet à rabat). Trois sont barbus. Deux portent un manteau à large rabat sur le col.

Je ne peux être plus précis, car leur ghillie suit est terriblement efficace, tant pour mon regard que pour la capacité de discrimination de mon objectif photo.

La scène est rare dans la sculpture en kersanton (porche de La Martyre), mais on la trouve, dans une composition très différente, sur le calvaire monumental de Plougastel.

.

 

 

 

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.
La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Les vestiges d'un calvaire.

.

.

L'atelier du Maître de Plougastel.

1°). La table d'offrande de la nef de la chapelle de Lambader, coté nord, est attribuée par E. Le Seac'h à l'atelier du Maître de Plougastel.

.

2°). La façade ouest de la chapelle Saint-Trémeur du château de Keruzoret en Plouvorn montre, dans deux niches, les statues en kersanton de saint Trémeur tenant sa tête, et de saint Christophe.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:1156_Ch%C3%A2teau_de_Keruzoret_chapelle_Saint-Tr%C3%A9meur.jpg

Le socle de cette statue porte l'inscription S:XPÕFLE 1600 :E.I.

Or, cette statue provient de la chapelle de Lambader et a été donnée par l'évêque au début du XXe siècle en remerciement des travaux offerts par la famille de Menou pour l'église de Plouvorn.

"Saint Christophe, la tête rejetée sur le coté, s'appuie sur son bâton, les jambes nues pour traverser une rivière poissonneuse. L'Enfant-Jésus, assis sur ses épaules, tient un globe dans la main gauche. Son visage est lisse et rond avec des cheveux mi-longs. Celui du saint rappelle les Apôtres et Évangélistes rencontrés jusqu'ici. Elle est de la plus belle facture du Maître de Plougastel.

La niche centrale contient une statue de saint Pierre, mitré, un livre ouvert dans la main gauche et tenant une clé géante dans la main droite. Le contour des yeux creusé et le modelé arrondi du visage sont caractéristiques de l'atelier." (E. Le Seac'h p. 194)

J'identifie plutôt le personnage mitré comme un saint abbé (Guénolé ?) tenant sa crosse.

Il existe aussi dans la niche latérale gauche une statue en kersanton de saint Trémeur (saint éponyme de cette chapelle), portant l'inscription S : TREMER en lettres gothiques.

On trouve aussi, encadrant la porte, deux anges sous un culot, comme on en voit aux extrémités de croisillons des calvaires, notamment à Lambader.

Je remarque qu'un Christophe de Troërin, écuyer, né vers 1590 à Plouvorn, est attesté par les généalogistes.

https://gw.geneanet.org/jmgarion?n=de+troerin&oc=&p=christophe

.

.

 

Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint abbé (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint abbé (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint abbé (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint abbé (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

.

.

Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Anges, vestige de calvaire, (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Anges, vestige de calvaire, (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Anges, vestige de calvaire, (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

Anges, vestige de calvaire, (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

.

.

II. Un calvaire de Plouvorn, celui de Kerzesquez, Kerzescouez,  date vers 1550 et comporte un  socle cantonné de petits masques, l'inscription  M.I. PEZRON, calice.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html

.

Au total.

Ces éléments montrent, si on admet les datations proposées mais jamais basées sur des inscriptions,  l'intervention à Plouvorn de l'atelier des Prigent (1527-1577) dans les années 1550, peu de temps après la restauration et le ré-aménagement de la chapelle de Lambader entre 1534 et 1543. 

Néanmoins, on ne retrouve sur les statues de kersanton conservées dans la chapelle aucun des caractères stylistiques des Prigent (par exemple le voile replié et rigide ou "coqué" de Marie, ou les trois larmes en goutte d'eau, même si ces dernières ne peuvent concerner que les saints personnages au pied de la croix).  Et l'un des meilleurs connaisseurs des ateliers de sculpture, Yves-Pascal Castel, n'en n'a pas proposé l'attribution.

D'autre part, E. Le Seac'h attribue au  Maître de Plougastel dont l'atelier a succédé, à Landerneau, aux Prigent dans la sculpture du kersanton, deux statues provenant de la chapelle, et une table d'offrande. Par contre,  Yves-Pascal Castel, qui connait très bien cet atelier pour en avoir le premier défini le style "hiératique" (Ann. Bret. 1983), n'a pas proposé cette attribution.

Si malgré tout, nous suivions Le Seac'h dans sa proposition, il faudrait sans doute envisager de l'étendre à l'ensemble de la statuaire de kersanton que je viens de décrire, et dont le style est homogène. Et, du même coup, attribuer à ce groupe la date de 1600 inscrite sur le Saint-Christophe.

Je ne retrouve  pas non plus les caractères du Maître de Saint-Thégonnec (comme les rides frontales horizontales, sauf dans un cas).

Le catalogue des œuvres attribuées au Maître de Plougastel par Le Seac'h est publié ici :

https://fr.qaz.wiki/wiki/List_of_the_works_of_the_Ma%C3%AEtre_de_Plougastel

J'ai décrit dans ce blog un certain nombre d'œuvres du Maître de Plougastel :

 

Yves-Pascal Castel écrit à son propos (Ann. Bret. 1983) : 

"Au début du XVIIe siècle on décèle deux ateliers que l'anonymat des créateurs oblige à classer sous les titres du maître de Plougastel-Daoulas et du maître de Saint-Thégonnec.

Le calvaire de Plougastel-Daoulas, 1602-1604, aux confins du Léon et de la Cornouaille affiche un hiératisme que d'aucuns estiment figé par rapport à l'exubérance de Guimiliau. Mais il fait école car nombre de calvaires dans le Léon, non datés, se rattachent au maître de Plougastel. Les monuments de Gouesnou, Guipronvel, Locmélar, La Roche et Saint-Sauveur, entre autres, participent de cette esthétique austère, acheminant le calvaire vers un certain classicisme qui n'exclut pas des schémas de convenance."

 

.

Conclusion

On peut s'étonner que, depuis l'unique article de Castel sur cet ensemble de statues dans le Courrier du Léon de 1995, ses conclusions n'aient pas été discutées par d'autres auteurs, notamment par E. Le Seac'h.

Il semble certes prudent de reprendre la proposition d'Y.-P. Castel de voir dans ce riche corpus le travail d'un sculpteur distinct, nommé du nom de convention "Maître de Lambader", actif vers 1550, mais il faudrait alors re-discuter les attributions des 2 calvaires, celui de la chapelle et celui de Craos-Lambader, qui datent de la même période

Il me semble plus audacieux  de ne pas écarter la suggestion d'E. Le Seac'h, et de retarder la datation vers 1600.

Mais pourrions-nous nous accorder sur un certain nombre de caractères stylistiques propres au corpus des statues de kersanton de Lambader ? Je propose :

Un visage rond pour la moitié supérieure puis ovale s'achevant par un petit menton retroussé.

Les yeux en amande effilée aux deux extrémités, et aux paupières ourlées, avec un regard fixe et absent.

Des sourcils en arc haut situé. 

Une bouche petite et concave sous un philtrum creusé.

 Les cheveux écartés de part et d'autre du visage à partir d'une raie  médiane qui dégage le front très loin vers le vertex, comme s'il était épilé.

Des moustaches partant souvent du coin de la narine et formant un V inversé ou deux virgules.

Des barbes sculptées en mèches parallèles recourbées en hameçon plus ou moins accentué.

Des manteaux masculins fermés par une patte ronde boutonnée.

Des robes masculines seulement ouverts par une courte fente à 2 boutons

Des manteaux féminins à pans écartés formant des pointes

Des voiles féminins rigides formant un carré à peine adouci,  mais sans plis (à la différence des Prigent)

.

La comparaison avec d'autres œuvres du même atelier est difficile en raison du grand nombre de calvaires du Catalogue, ou de séries d'apôtres et évangélistes alors que nous avons affaire ici à des scènes de l'Enfance du Christ. Nous pouvons nous rapporter aux scènes analogues du pourtour du Calvaire de Plougastel, mais il s'agit de bas-relief et non de statues en ronde-bosse. On trouve un Mariage de la Vierge, une Nativité, une Adoration des Mages, une Circoncision, une Fuite en Egypte (dont l'enfant emmailloté est semblable à celui de Lambader).

.

 

.

 

 

 

.

.

N.B Je décrirai dans un autre article les statues des saints (Jean, Pattern et Gouesnou) que j'ai écarté de cet article, ainsi que la statue de Notre-Damme de Lanbader du porche ouest.

.

.

.

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

.

— ABGRALL (Jean-Marie, L'Architecture bretonne

 

"Dans la paroisse de Plouvorn, la chapelle de LAMBADER a été entièrement reconstruite avec son clocher, en 1877- 1881,. et malgré cela on peut toujours la considérer comme ancienne, c.ar on a reconstitué aussi fidèlement que possible l'édifice primitif en se servant des anciens matériaux, de sorte que la chapelle, rajeunie et consolidée, possède cependant l'aspect digne et respectable d'un monument des vieux âges. Ce qui est le plus remarqué et le plus vanté à Lambader, c'est le clocher, dont la vanité locale ose presque faire un rival du Creisker. Comme détails particuliers d'architecture il y a à observer la porte sous le clocher, ornée de belles colonnettes, et dont l'archivolte à plein-cintre est composée de moulures et de tores avec dos de carpe; puis le petit porche Nord percé de deux portes ornées de colonnettes et séparées par un léger trumeau, au haut duquel est une Sainte-- Marguerite agenouillée sur son dragon. Au chevet, sous la -grande fenêtre, est une petite sacristie ou chambre du trésor, toute bâtie en pierres de taille, en y comprenant même le toit. A l'intérieur on est agréablement surpris à la vue des belles dimensions et des belles proportions de l'édifice, qui se compose d'une nef et de deux bas-côtés donnant une largeur de 13 m. 90 sur une longueur de 28 mètres, le tout divisé en huit travées."

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère Plouvorn n°2385 et 2386.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html

2386. Lambader, placître, g. k. 6 m. XVIè, XIXè s. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre (décapitée). Croix, branches rondes, crucifix, écu. [YPC 1980]

2385. Lambader, dans la chapelle, k. Vers 1550, vestiges d’un calvaire dont certaines pièces sont placées à la croix de Spernen en Plougourvest (no 1977). Fuite en Egypte. Présentation au temple, Vierge de l’Annonciation, Vierge aux sept glaives, Nativité, saintes femmes, Crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

— CASTEL (Yves-Pascal), 25 mars 1995, A la découverte des croix monumentales, Plouvorn. Courrier du Léon

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3fb594a410e97c243be96830ef21eeda.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé)

— DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

"On remarquera aussi et surtout les restes d'un ancien calvaire monumental, présenté en désordre en quatre endroits de la partie basse de la nef : une Présentation au Temple, une Annonciation et une Fuite en Égypte, une Nativité, un Christ (mutilé) et les Trois Marie. Il est possible que d ' autres éléments de ce grand calvaire figurent sur la croix de Spernen ( dite aussi Croaz - Lambader ) , à Plougourvest . Aucune date ne figure sur ces sculptures dont le style est celui du milieu du XVIe siècle . » .

 

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

— DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Plusieurs statues ornaient jadis l'église de Lambader, elles ont été renversées et mutilées, leurs débris gisent sur le gazon dans le préau ou cour du monastère. J'en remarquai une qui me frappa par le fini et la précision de son travail, elle représente un chevalier armé de toutes pièces , tenant l'épée nue sur l'épaule ; la forme de son armure indique la fin du quatorzième siècle. On remarque au bas de la cuirasse l'assemblage de pièces de lames transversales qui recouvre le défaut des cuissards et que l'on nommait tasseltes ou braconnière. La tête de cette statue a malheureusement été brisée ( Pour préserver cette statue de mutilations plus considérables, M. le marquis du Dresnay en a fait récemment l'acquisition et l'a fait transporter à Saint-Pol de Léon , où elle est placée dans son jardin. ) : je présume qu'elle représentait quelqu'un des commandeurs de Malte titulaires de la commanderie de Lambader. Ce ne peut être un templier, car, lors de la destruction de l'ordre du temple, les .chevaliers portaient encore le haubert ou armure entièrement en mailles, celle que l'on voit ici est celle de plaque et de lames adoptée au quatorzième siècle."

 

GALLIC (Kristian), Le jubé de Lambader

https://www.youtube.com/watch?v=R8v-UGsxanQ&ab_channel=DanielleRopars— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat brochure in-8°, 88 pages.

 — GALLIC (Kristian), PLOUVORN INFORMATION mars 2017 n°3 

https://fr.calameo.com/read/0047577681bc06131f887

LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

"On vénère à Lambader une belle statue en kersanton de Notre-Dame. Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit, provenant de l'ancien Calvaire. La maîtresse vitre contenait un brillant vitrail de 1543, qui a été brisé vers 1845 et remplacé, dans sa partie basse, par une maçonnerie, et dans sa partie haute, par un voile rouge. On en voit quelques débris à la chapelle de Keruzoret, ainsi qu'un saint Christophe et un saint Trémeur portant sa tête entre ses mains."

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

Texte principal : "Si vous entrez dans Ploumorn (Plouvorn), vous ne pouvez faire beaucoup de chemin , sans remarquer la belle Eglise priorale de N. D. de Lanbader tant pour l'excellence du bastiment, qu'à raison de la grande devotion du peuple qui y aborde de plusieurs endroits. Ceste chappelle est construicte non loin du bourc parrochial , sur la pente d'une colline , prés d'un agreable ruysseau qui fait moudre nombre de moulins, avant de se rendre à l'ocean. Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pelerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste."

Note de Kerdanet : "Cette église est construite dans le style de l'architecture gothique arabe : elle a huit arcades élégantes dans chacun de ses bas-cotés., son clocher est très beau, c'est une tour carrée, ornée d'une balustrade légère et surmontée d'une flèche élevée, de forme prismatique hexagonale, flanquée de quatre clochetons. Cette flèche, toute en pierres de taille, est travaillée à jour, ainsi que les clochetons qui l'accompagnent, dont l'un a été renversé par l'ouragan du 2 février 1836. Le clocher est supporté par des piliers formant trois arcades. Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER ». À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU » On remarque, de plus, autour de l'église, diverses statues curieuses, telles que celle de saint Christophe, ainsi désignée SXDÕPLE 1600 », et la statue de N.D de Pitié dans l'attitude la plus recueillie et la plus expressive.

Le jubé en bois de Lanbader est aussi fort renommé ; c'est un réseau de sculpture, presque aussi remarquable dans son genre que celui du Folgoët dans le sien : il a 16 pieds ½ de long sur 3 pieds , 9 pouces de large ; ses éventails ont 8 pieds 3 pouces de développement, et sa porte 4 pieds ½ d'ouverture ; son escalier tournant compte 22 marches ; le tout orné de petites statues d'anges, parmi lesquels vient figurer, on ne sait pourquoi, un joueur de biniou (musette)

M. de Fréminville pense que Lanbader était une ancienne commanderie ; il n'en n'est cependant fait aucune mention dans celles du duc Conan IV, de 1160 ; mais on trouvait autrefois, autour de cette chapelle, les propugnacula, turricula et alias munitiones dont parle Pierre Mauclerc das sa charte aux chevaliers du Temple. V. D. Morice, Pr. t. 1er col.638 et 850. Le gouvernement de Lanbader possédait, en 1790, 900 livres de revenu. »

— PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

L'église de LANBADER, avec un très-beau clocher.

« On trouve en cet endroit plusieurs jolies statues en Kersanton, entre autres celle de S. Christophe, portant la date de 1600. Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii ».

 

 

PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

 

—  REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."

 

FAUJOUR (Marc), La chapelle Notre-Dame de Kerzéan à Plouescat, ARMMA-SAPRAT : les armoiries possibles d'Audren de Kermel.

https://armma.saprat.fr/monument/plouescat-chapelle-notre-dame-de-kerzean/

L'UNIVERS 27 septembre 1877 Inauguration de la chapelle restaurée sur l'initiative du recteur Hellard. Bénédiction par l'évêque en présence de la comtesse de Kerdrel. Promesse d'indulgence le jour du Pardon le lundi de Pentecôte.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

DIVERS, YOUTUBE

https://www.youtube.com/watch?v=CNQ221jkJZQ&ab_channel=ValentinDluz

https://www.youtube.com/watch?v=k9rsmv2Ih6g&ab_channel=XavierBoderiou

— DIVERS: ARCHIVE 1442.

Lettres et mandements de Jean V: duc de Bretagne, publiés ..., Volumes 4 à 5

Ordre de laisser les chapelains de Lambader et du Merzer jouir des dons qui leur ont été faits.

Vidimus du 10 oct. 1442 (Ar. Loire-Inf., E 83; anc. Ch. des comptes de Nantes).

A Redon, 1433, 13 mars. « Jehan... A nostre bien amé et feal conseiller Auffroy Guinot, nostre tresorier et receveur general, et aux fermiers de cest present impot par nous ordonné de XX s. par pipe estre levé en l'evesché de Leon, salut. De la partie de noz chappelains et orateurs dom Guillaume Baeleuc et dom Jehan le Saux, presbtres et gouverneurs des chapelles de Nostre Dame de Lanbader et du Merzer, nous a esté presentement exposé que, comme puix nagueres nous eussions donné en aulmosnes et de nostre devocion à lad. chapelle de Lambader, dont led. Guillaume est administrator, pour aider à l'eupvre et edifficacion d'icelle chapelle, la somme de quinze 1., à estre poiée sur et dud. impot, en mandant à vousd. fermiers d'en fere le paiement au desir de noz lettres sur ce données le vile jour de decembre darrein; mesmes à lad. chapelle du Merzer eussions voulu et octroié que tout le vin qui fust vendu en detaill en la maison de lad. chapelle par led. dom Jehan et ses commis, qui en est gouverneur, feust quicte de tout devoir d'impot, tant du temps que avenir, pour estre cellui devoir mis et emploié au bien et augmenttacion d'icelle chapelle, comme peust aparoir par noz lettres sur ce données en ceste nostre ville, dabtées du xuie jour de may, l'an mill mcc trante et un; ce neanmoinz, vousd. fermiers n'avez voulu oboir au contenu de nosd. lettres, ainczois les avez contrariées et contrariés, en disant icelles ne vous valoir pas descharge; par quoy lesd. suplians ne ont peu jouir de nosd. dons et octroitz, en grand retardement et prejudice du bien et augmentacion d'icelles chapelles... Pour ce est il que nous..., en ratiffiant nosd. premieres lettres..., octroions ausd. suplians et gouverneurs que ilz joissent desd. dons et octroiz... Et affin de se imformer du numbre desd. vins qui sont et seront venduz aud. lieu du Merzer..., avons commis nostre bien amé et feal conseiller Hervé le Ny, qui de ce vous baillera relacion... Si vous mandons, etc.

Ainxin signé, Par le duc, de sa main. - Par le duc, de son commandement et en son conseill, ouquel : Vous, l'evesque de Triguer, le president, le seneschal de Rennes, messire Pierres Eder et autres estoint. - J. PIRON. »

 


— WIKIPEDIA

Famille Audren de Kermel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Audren_de_Kerdrel

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

.

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton Chapelles bretonnes. Maître de Plougastel

Présentation

  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
  • Contact

Profil

  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

Recherche