Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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PRÉSENTATION.
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L'église de Rosnoën porte à l'extérieur deux inscriptions lapidaires de fondation en caractères gothiques portant les dates de 1562 et de 1604 et le nom des fabriciens.
À l'intérieur, deux autres plaques plus tardives sont en caractères romains en lettres capitales. L'une porte le nom du recteur de Rosnoën Jean Boulart et la date de 1674, l'autre porte le nom d'un autre recteur plus tardif, François Luguern, décédé en 1732. Ceci a déjà été présenté ici.
Le calvaire visible actuellement a été construit en 1648 et porte le nom du recteur Maturin La Baron .
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Description.
Ce calvaire porte sur sa base les noms des commanditaires, prêtres et fabriciens, et la date de 1648. Il figure à son emplacement d'origine sur un plan de 1878. Ce calvaire a été remonté à une cinquantaine de mètres à l'ouest de son emplacement d'origine. Lors du déplacement et de la restauration intervenus en 1895, on remplace des statues géminées exécutées en 1648 par le sculpteur Roland Doré par des copies ; les originaux ont été remployés dans le monument aux Morts de la commune. La statue de la Vierge à l'Enfant, également l'œuvre de Doré, est placée dans une niche de l'élévation ouest de l'église.
Je ne parviens à connaître ni la raison de ce remplacement des statues, ni l'auteur des copies, de facture tout à fait honorable.
Le nouveau calvaire perd d'une part son orientation correcte (le crucifix fait désormais face à l'est, au lieu d'être symboliquement tourné vers le couchant), mais aussi sa cohérence, puis ce Christ en croix n'est plus encadré au pied de la croix par Marie et par Jean (ils sont remplacés par saint Pierre et saint Paul).
Les inscriptions du socle, fort précieuses sur le plan historique, et la base des statues de Roland Doré, sont partiellement dissimulées aujourd'hui par des potées de géranium.
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La quittance du 25 août 1649 de Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne, pour Ollivier Camus, fabrique, pour le calvaire de l'église de Rosnoën est conservée aux Archives départementales du Finistère (234G2, comptes de fabriques de Rosnoën, f°140 r°).
"Je soubsigné Rolland Dorée, sculpteur du Roy en Bretaigne cognois avoir receu de Ollivier Camus fabrique esté en l église parochiale de Rosnohen la somme soixante cinq livres moins (?) deux souls en parpayement de quatre cents cinquante [livres] ? dix livres à moy deubs pour la construction d'une novelle croix par moy faitte à l'yssue du bourg parochial dudist Rosnohen ; dont quitte tant le dist Camus que les précédants fabriq(ue) : les deniers desquels j'avois receu avant l'année dudist Camus en fabriq(ue) et dist ledist Camus comme je cognois avoir touché par ses mains la somme de cent soixante livres t(ournoi)s qi il debvoit par accord et acte raporté par noble Charles Robin notaire que ladiste somme soit à décompter et déclarer a (illisible) pour debvoir par le compte cydevant à Guill(aume) Bihan et Charles Crenen à p(rese)nt fabriques à la diste église le diste Bihan présent en tesmoign de quoy soubs mon segin (seing) le quitte généralement et enthierement [jusqu'] à ce jour ; faist le vingt et cinquiesme jour d'aoust mil six cents quarante et neuff le dist Bihan ne sachant signer a priè m(ess)ire Guill(aume) Camus de signer à sa requête."
L'acte est signé R le doré d'une écriture cursive nette et soignée.
Nous apprenons que ce calvaire de 1648 en remplace un autre, et qu'il est placé à la sortie du bourg. La somme de 460 livres est à comparer à celle de 198 livres déboursée par les commanditaires à Roland Doré pour la tombe de Jacques Barbier dans un acte du 23 février 1638.
Le nom du fabrique pour 1648, Olivier Camus, se retrouve inscrit sur le socle, comme celui de messire Guillaume Camus, curé de Rosnoën. Ses successeurs pour 1649 sont Guillaume Bihan et Charles Crenen. Mais il faut lire "Charles CREVEN", un nom propre bien attesté à Rosnoën. Charles Creven et Françoise Mallegol se sont mariés en 1630, et ont eu notamment un fils Jean Creven, prêtre, cité sur la plaque d'inscription de l'intérieur de l'église.
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I. LE CALVAIRE DE 1648/1895.
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Il est placé devant la mairie et il atteint 6 mètres de haut .
L'emmarchement et le soubassement sont en microdiorite quartzique ("pierre de Logonna"). Quatre degrés à moulurations portent un soubassement à niches vides.
Le socle cubique en kersantite porte des inscriptions sur trois de ses faces, elles seront étudiées infra. Le fût à pans y est érigé. Le calvaire est en kersantite.
Le croisillon porte des statues géminées. On identifie sur la face ouest : un saint évêque, une Vierge à l'Enfant au centre, et encore un saint évêque. Et sur la face est saint Pierre, puis au centre l'inscription RESTAUREE 1893, puis saint Paul tenant l'épée. Plus haut, le Christ en croix.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Au centre : le Crucifié.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Sur le croisillon à notre gauche : saint Pierre.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Sur le croisillon à notre droite : saint Paul tenant l'épée de sa décollation.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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LA FACE OUEST.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Au centre : la Vierge à l'Enfant.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Le saint évêque de gauche.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Le saint évêque à notre droite.
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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Le socle et ses inscriptions.
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Base du calvaire de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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L'inscription du coté est :
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MIRE : MATVRIN : /LE : BARON : RECTEVR
Soit "messire Maturin Le Baron, recteur".
Cette inscription est en réserve (en relief), les autres sont en creux.
Les auteurs y ont lu la date de 1648 que je n'ai pas trouvée.
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-Ce recteur est attesté en 1647 ("recteur de Rosnohen") comme parrain de Louise de Kersulguen, fille de François, et de Louise Menez. :
-Les archives mentionnent le 11 juillet 1649 la fondation par ses parents : "Maître Jacques Le Baron et Yvonne Le Dérédec, sa femme, fondent 3 livres 4 sols, pour jouir de la tombe où fut enterré Missire Mathurin Le Baron, leur fils, recteur de Rosnoën. " Les généalogistes signalent le couple Jacques Le Baron (v. 1595-1650) x Jeanne le Dérédec (Rosnoën 1595 -) et leurs sept enfants.
Socle (kersanton, 1648) du calvaire de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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II. LES STATUES DE ROLAND DORÉ (FRAGMENTS DU CALVAIRE de 1648) REMONTÉS AUTOUR DU MONUMENT AUX MORTS.
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La Vierge au calvaire.
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Chacune de ces statues illustre de façon exemplaire l'expressivité du sculpteur landernéen.
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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Saint Jean au pied du calvaire (géminé avec Barthélémy).
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La statue de saint Jean d'un calvaire de Roland Doré est toujours l'une des plus remarquables ; mais hélas celle-ci a été abîmée au niveau de l'œil et de la tempe gauche. Nous retrouvons la chevelure bouclée triangulaire en perruque, l'ovale longiligne du visage, les narines larges, la bouche aux commissures évasées, les deux mains croisées sur la poitrine, le pan du manteau unique qui retombe sous l'avant-bras gauche, déjà détaillés à Croaz-Moudennou.
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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Saint Barthélémy (au dos de Jean).
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Cet apôtre se reconnaît par le couteau qu'il tient contre lui : ce fut l'instrument de son supplice puisqu'il fut dépecé.
Sa présence est rare sur un calvaire.
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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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Un saint évêque (au dos de la Vierge).
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C'est cet évêque qui a servi de modèle aux deux évêques du calvaire de 1895, mais ici il porte une croix, et non une crosse.
Sa mitre évasée évoque le bonnet carré des docteurs et recteurs, et cela se retrouve souvent chez Roland Doré ; on le retrouvera chez saint Audoën infra.
Le visage est en ovale allongé.
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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
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La Vierge de Pitié.
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Liste des Vierges de Pitié de l'atelier de Roland Doré (1618-1663) :
Elle se distingue des nombreuses Vierge de Pitié (pietà) du Finistère, car le corps du Christ est orienté tête à la gauche de la Vierge. L'inclinaison de la tête et du haut du buste de la Mère vers la gauche rompt avec l'habituelle composition parfaitement triangulaire des Prigent et rend la Vierge plus présente.
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Le dos du groupe est creusé, ce qui montre bien comment il se moulait sur le fût du calvaire.
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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.
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Saint Audoën, patron de la paroisse.
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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.
Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.
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LA VIERGE À L'ENFANT DE ROLAND DORÉ DU CALVAIRE DE 1648 REMONTÉE AU PORCHE OUEST.
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Le visage à l'ovale allongé, les yeux aux pupilles creusées, le nez en tour Effel (triangulaire à base élargie), la bouche aux commissures creusées montrent que nous avons affaire à une œuvre de Roland Doré.
Cette Vierge à l'Enfant très élancée ressemble à celle du porche sud de l'église de Plougourvest, mais cette dernière ne présente pas, comme ici, un fruit à son fils.
Ce calvaire est digne d'intérêt, notamment en raison de sa Vierge de Pitié qu'Emmanuelle Le Seac'h a attribuée à l'atelier Prigent dans son Catalogue raisonné de 2014. Mais je suis passé très souvent par cette rue (tronçon de la D712 par laquelle, longeant l'Élorn, on va ou on revient de La Roche-Maurice et Landivisiau) sans le remarquer. Il se situe entre le n°78 et le n°80 de la rue, à la sortie de Landerneau, avant le premier pont de chemin de fer, en amont de l'École Marie-Curie, dans un petit enclos fleuri d'hortensias.
Il est difficile pour moi de savoir s'il a été déplacé d'un autre emplacement, car il ne figure pas sur les cartes comme celle d'Etat-Major et de Cassini. En tout cas, cette route n'était pas employée par les voyageurs, sous l'Ancien Régime et jusqu'au premier quart du XIXe siècle, car la route vers Landivisiau (Grande route de Morlaix) passait alors au sud de l'Élorn (Cadastre 1827).
Sur le cadastre 1827, la parcelle 229 porte la mention "Signal Vierge", et sur le carrefour, le symbole d'une croix. Est-ce un indice ?
Mais tout laisse à penser qu'il fut déplacé. À commencer par le fait qu'il n'est pas orienté (face principale portant le Crucifix tournée vers l'occident), sauf par l'alignement urbain. Puis, par le fait qu'il est composite, une Pietà du XVIe siècle posée au pied d'un calvaire du XVIIe. Enfin, cet encadrement par des palmiers évoque la décision d'un décideur de l'embellissement urbain du début du XXe siècle.
Cette situation me contrarie, car la Vierge de Pitié qui m'intéresse est tournée vers le nord-ouest, sous le Crucifix, et elle est restée dans l'ombre du contre-jour lors de mes différentes visites. Aurai-je dû me présenter au couchant d'une belle journée d'été ?
De même, le saint Pierre de la face tournée vers le sud-est reste à l'ombre partielle de son palmier ...
Néanmoins, j'ai obtenu la réponse à ma question principale. Cette Vierge de Pitié de l'atelier Prigent présente-t-elle les trois larmes si caractéristiques de celui-ci ? La réponse est oui, sans atermoiement. Et les photos, insatisfaisantes sur le plan artistique, montre clairement les autres détails stylistiques.
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I. LA VIERGE DE PITIÉ (kersanton, vers 1527-1570, atelier Prigent de Landerneau).
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Introduction.
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L'article Wikipedia Statues of Pietà in Finistere propose plus de 80 photos des Pietà du Finistère, puisque le terme, plus correct, de "Vierge de Pitié" n'est pas encore complètement passé dans les usages. Mais on trouve regroupées sous ce terme, comme dans l'article de l'abbé Castel Les Pietà du Finistère, les "Vierges de pitié" proprement dites (la Vierge et le Christ mort), et les "Déplorations" (groupe incluant Jean et Madeleine, ou une sainte femme, ou un disciple).
Si, parmi les 80 "pietà" de l'article de Wikipedia , nous retenons celles qui sont en pierre (et, alors, en kersantite) et non en bois, et celles qui ne sont pas des Déplorations, le nombre des œuvres est inférieur à 25.
Le nombre des Vierges de pitié en kersanton dans le Finistère est bien plus élevé, car on les trouve, au nœud d'un croisillon, sur de très nombreux calvaires sortis des ateliers landernéens des Prigent (1527-1577), du Maître de Plougastel (1570-1621) et de Roland Doré (1618-1663), ou d'ateliers anonymes.
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Les Vierges de Pitié et aux Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):
Selon le schéma adopté par les Prigent, la Vierge est en chevalier servant, le genou droit fléchi soutenant le dos du Fils, et le genou gauche posé à terre. Sa main droite soutient le dos, et sa main gauche soulève celle de son fils. Sa tête est recouverte par le grand manteau qui l'enveloppe en formant une pyramide.
Cette forme triangulaire est barrée par le corps du Christ, lequel est comme disloqué en ligne brisée à cinq segments. Les bras le brisent plus encore puisque le bras droit tombe verticalement, le coude fléchi et la main demi-fermée paume vers le haut, alors que le gauche est horizontal, droit jusqu'à la main paume vers le haut.
Il y a donc un contraste entre la pyramide "monolithique" maternel, exprimant l'effondrement par le deuil, et la dislocation du Christ défunt, témoin de sa crucifixion.
Le regard se porte naturellement vers le visage de la Mère, encadré par le voile empesé et aux plis cassés et par la guimpe. Ce visage est sévère mais peu expressif, comme figé par le chagrin, et c'est toute la valeur des trois larmes aux longs filets sous chaque paupière d'exprimer, en épanchement venant du cœur et impossible à retenir, la douleur d'une mère recevant le corps de son enfant.
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Le corps du Fils s'abandonne au gré des appuis qu'il reçoit, sa nudité bien charpentée n'étant couverte que par un pagne, dont un pan ressort du coté droit. Les plaies sont peu visibles, sauf sur le pied . Les jambes restent parallèles et les pieds ne sont pas croisés.
Du visage au nez fort et aux yeux clos, nous remarquons surtout la moustache qui nait des coins des narines et trace un V inversé en deux virgules bouclées. La bouche est entrouverte sur une rangée de dents. La barbe aligne des mèches peignées, à peine bouclées. Les cheveux longs forment un triangle avec deux longues mèches peignées se dirigeant vers les épaules.
La statue montre plusieurs fissures, correspondant ou non à des lignes de faille sur le bloc de kersantite.
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La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
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Autour du Crucifix, la statue de la Vierge et de Jean.
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Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
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II. SAINTE MARIE-MADELEINE ET SAINT PIERRE (kersanton, 1681).
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Je n'ai pu lire la date de 1681 signalée par Y.-P. Castel. Mais elle indique une réalisation plus tardive que les productions des grands ateliers de sculpture du kersanton, venu de ses sites d'extraction en Rade de Brest et achelminés à Landerneau, puisque l'atelier de Roland Doré s'achève en 1663. Parmi les "Petits Maîtres" dénombrés par E. Le Seac'h, seul Jean Le Bescont (vers 1664-1682) serait à envisager.
On remarque dans ces statues de belle facture un élément stylistique particulier, les yeux en drupes saillantes, mais dont les pupilles ne sont pas creusées, comme le faisait Roland Doré.
Marie-Madeleine s'identifie par ses cheveux longs et défaits et son flacon d'aromates, et Pierre par ses pieds nus, sa barbe et sa clef, tandis que son fameux toupet frontal est omis.
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Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
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Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.
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SOURCES ET LIENS.
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— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Landerneau, n° 998.
998. Landerneau, rue de La Tour-d’Auvergne, Croix-de-la-Vierge, g. k. 1. 6 m. XVIè s. 1681. Petit enclos fleuri. Base à larges pans. Socle cubique, griffes, Vierge de Pitié. Fût, croisillon, date 1681, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre, fleurons-boules godronnés, crucifix. [YPC 1980]
L'article Wikipedia Statues of Pietà in Finistere propose plus de 80 photos des Pietà du Finistère, puisque le terme, plus correct, de "Vierge de Pitié" n'est pas encore complètement passé dans les usages. Mais on trouve regroupées sous ce terme, comme dans l'article de l'abbé Castel Les Pietà du Finistère, les "Vierges de pitié" proprement dites (la Vierge et le Christ mort), et les "Déplorations" (groupe incluant Jean et Madeleine, ou une sainte femme, ou un disciple).
Si, parmi les 80 "pietà" de l'article de Wikipedia , nous retenons celles qui sont en pierre (et, alors, en kersantite) et non en bois, et celles qui ne sont pas des Déplorations, le nombre des œuvres est inférieur à 25.
Le nombre des Vierges de pitié en kersanton dans le Finistère est bien plus élevé, car on les trouve, au nœud d'un croisillon, sur de très nombreux calvaires sortis des ateliers landernéens des Prigent (1527-1577), du Maître de Plougastel (1570-1621) et de Roland Doré (1618-1663), ou d'ateliers anonymes.
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Les Vierges de Pitié et les Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):
Pourtant, parmi toutes ces sculptures de kersanton, très rares sont celles qui ont gardé leur polychromie. C'est dire tout l'intérêt de la Vierge de pitié de l'église de Camaret.
Cette église datant de 1930, il est probable que les statues qui y sont regroupées proviennent soit de l'ancienne église (elle-même datant du XVIIIe en reconstruction d'un édifice antérieure), soit, pour le cas de notre pietà, d'un calvaire, comme par exemple celui de 1538 qui jouxte l'église et qui a perdu ses personnages. En 1908, Abgrall ne donne qu'une description très succincte de l'église et ne mentionne pas cette Vierge. En 1980, Couffon la signale dans sa Notice en la datant du XVIe siècle.
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La composition est celle adoptée par les ateliers landernéens, où le triangle maternel est barré par la diagonale du corps du Fils, elle-même en ligne brisée où les deux bras, l'un vertical et l'autre horizontal, participe à une croix schématique.
Elle pourrait évoquer celle de l'atelier Prigent, et, alors, nous sommes amenés à y rechercher les trois larmes que Bastien et Henry Prigent sculpte volontiers sous les paupières de Marie. Cette recherche est ici restée vaine, même si les couches de peinture peuvent dissimuler ce que la pierre nue dévoile mieux. Deux reliefs en forme de goutte sont en effet visibles.
Les couleurs choisies sont celles qui sont attendues : bleu à galon d'or pour le manteau, blanc pour la robe, rouge pour le pagne.
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Transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge de pitié (kersanton polychrome, XVIe siècle) du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge de pitié (kersanton polychrome, XVIe siècle) du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge de pitié (kersanton polychrome, XVIe siècle) du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge de pitié (kersanton polychrome, XVIe siècle) du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge de pitié (kersanton polychrome, XVIe siècle) du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge de pitié (kersanton polychrome, XVIe siècle) du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge à l'Enfant du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
Vierge à l'Enfant du transept nord de l'église Saint-Rémy. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL, Jean-Marie, PEYRON, Paul. Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Quimper, 1908, vol. 2, p. 3-15.
— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988, p. 46-47.
Quelque soit la saison ou l'heure à laquelle le visiteur se présente, il n'aura pas un point de vue spectaculaire du calvaire de l'entrée nord-est de l'enclos de Saint-Divy, trop abrité par le feuillage des chênes et châtaigniers qui le dominent. Et quelque soit le point de vue qu'il adopte, la Marie-Madeleine placée au pied de la croix ne sera sans doute pas aussi visible qu'il le faudrait. Ou bien l'une des trois croix (celle du calvaire et les deux gibets des larrons) restera dans l'ombre et pourrait lui échapper. C'est que ce calvaire n'occupe pas son emplacement initial.
En effet, cet ensemble de trois croix édifiées sur les pilastres de l’entrée est a été déplacé pour permettre l’élargissement de la rue ouest au cours du XXe siècle, alors qu'il était placé à l’entrée opposée, au nord-ouest du cimetière. En outre, on a cru bon de le désorienter, c'est-à-dire de tourner la face principale vers l'est, alors que la règle, et la symbolique de la mort, veut que le Christ en Croix soit tourné vers l'ouest, coté du coucher du soleil. Hélas, cette licence que se permette les décideurs est fréquente.
Si notre visiteur distingue les trois croix, et s'il constate sur la croix principale l'existence d'un croisillon convexe et à deux consoles, il classera ce monument dans la typologie des calvaires bas-bretons (sans croisillon, avec un seul, ou deux croisillons). Mais hélas, les consoles ont ici perdu les statues (sans doute géminées) qu'elles portaient.
La formule adoptée, à trois croix séparées et avec un seul croisillon se montre finalement assez originale, sauf pour les grands calvaires monumentaux de Tronoën ou réalisés par les Prigent à Pleyben en 1555. Un calvaire proche de celui-ci, celui de Pencran, dispose de deux croisillons.
L'autre critère permettant des regroupements, c'est la Marie-Madeleine au pied de la croix, son manteau retombant sur ses reins. On retrouve cette statue bien reconnaissable à Pencran, Lopérec, Sainte-Marie du Ménez-Hom en Plomodiern, La Forest-Landerneau.
Emmanuelle Le Seac’h (Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne) a attribué ce calvaire à Henry Prigent, et on sait que l’atelier de Bastien et Henry Prigent a été actif à Landerneau de 1527 à 1577.
L'un des traits stylistiques de l'atelier Prigent repose sur les trois larmes s'écoulant des yeux de la Vierge et de Jean au calvaire (nous ne pouvons en juger ici puisque ces statues sont absentes des croisillons), de la Vierge de Pitié et de Marie-Madeleine. Sur ces deux sculptures, les larmes sont absentes (ou indiscernables).
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Description.
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Sa première et principale description est celle d'Yves-Pascal Castel pour son Atlas des Croix et calvaires du Finistère sous le n° 2694 Saint-Divy entrée est. Elle a été rédigée en 1980.
Les trois croix érigées sur les pilastres de la porte forment un monument de 7 mètres de haut en granite (soubassement) et kersanton (fût et statues). Le fût central, rond comme ceux des larrons, porte des écots, et Marie-Madeleine est agenouillée à son pied . Les culots de l'unique croisillon sont vides. Le nœud du croisillon porte coté principal la date de 1562 sous une inscription non déchiffrée, et l'écu des Rohan dont une des neuf macles est martelée. La croix est à fleurons feuillagés, au dessus de la statue d'un saint évêque portant une croix, tandis qu'un Christ au lien et une Vierge de Pitié occupent le revers.
Les lichens en altèrent déjà la lecture.
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Selon une tradition populaire tenace mais guère validée, le fût à écots témoignerait d'une épidémie de peste, par comparaison (guère crédible visuellement ici comme ailleurs) entre les écots et les bubons (abcès) de la peste bubonique.
Mais si on ouvre les yeux sur la réalité, ce sont bien des amorces de branches écotées qui sont sculptés, avec des tranches de section bien nettes, faisant du fût un arbre taillé pour le supplice, et reprenant la réflexion théologique initiée par sainte Hélène et développée dans la Légende de la Vraie Croix. L'arbre de la Croix aurait poussé sur la tombe du vieil Adam à partir de l'Arbre de Vie, et le Christ crucifié s'y présente comme le Nouvel Adam. Les fûts de l'atelier Prigent portent ces écots par exemple sur la calvaire monumental de Plougonven (1554) et sur celui de Pleyben (1555)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vraie_Croix
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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LA FACE PRINCIPALE. LE CHRIST ; SAINT DIVY ; INSCRIPTION DATÉE ; LA MADELEINE ÉPLORÉE.
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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Le Christ en croix.
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Au sommet de la croix, les lettres I.N.R.I du titulus sont de belle facture, perlées, aux hampes bifides, et s'inscrivent sur un phylactère aux extrémités élégamment torsadées.
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Le Christ, tête couronnée d'épines inclinée sur la droite, les yeux clos, porte un pagne noué sur le coté gauche.
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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Saint Divy en évêque.
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Saint Divy, fils de sainte Nonne, est le patron de l'église paroissiale, église où sa vie est peinte sur les lambris, mais il très représenté aussi à Dirinon, où il donne aussi son nom à une chapelle et à une fontaine.
Il est un peu rapide d'écrire qu'il est représenté en évêque, car malgré la mitre, les chirothèques, les pantoufles épiscopales et la chape, il tient une croix à trois extrémités pommées, plutôt qu'une crosse. Laissons cette subtilité aux spécialistes du saint, de son iconographie en Bretagne et Outre-Manche.
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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L'inscription datée de 1562.
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De cette inscription en caractères gothiques occupant le nœud du croisillon, seule la date, inscrite dans un cartouche en forme de parchemin aux extrémités enroulées en cornets, est parfaitement lisible : 1562.
L'inscription sculptée en réserve sur deux lignes dans des cartouches aux contours perlés n'a jamais été déchiffrée par les auteurs de référence, alors qu'elle semble accessible à une lecture pour peu qu'on s'en donnerait les moyens (accès rapproché ; éclairage adapté ; voire relevé par estampage comme le pratiquait ailleurs l'abbé Castel).
Dans l'ombre des arbres, je débute ici une première tentative afin de stimuler les érudits et les édiles (en rouge les éléments certains) :
P. LE GUERN
LORS : DE
1562.
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Le site Geneanet ne mentionne le patronyme Le Guern qu'à partir de 1672 à Saint-Divy (ou à Landerneau), mais cela témoigne peut-être des lacunes des actes paroissiaux. Néanmoins, cela incite à préciser mon incertaine lecture.
Une autre possibilité est de lire IORS, comme sur le socle de l'enclos portant l'inscription "LE PREMIER IOR DAOUEST L’AN MIL VCV, en belles lettres gothiques" (Castel, atlas n° 2693). Mais je ne parviens pas à intégrer cela dans l'emplacement disponible. Et le L est certain.
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Pour placer cette date de 1562 au sein de la production des Prigent (dont quelques œuvres sont datées), notons que la première date est celle du saint They de Plouguerneau (1527), puis du bénitier de Tréflez (1545), suivie par celle du calvaire de Plougonven (1554), de celui de Pleyben (1555), ou de Guisseny (1555), de la sainte Apolline de Pencran (1555), du porche de Landivisiau (1554-1565) et de celui de Guipavas (1563), de la croix de Kerabri en Lothey (1556), de la croix de Brondusval à Plouider (1562), du moine cordelier d'Irvillac (1566), du calvaire de Guiclan (1577). (E. Le Seac'h)
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
-chapelle Saint-Tugen en Primelin, contrefort sud-ouest.
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Les points communs (avec des exceptions à chaque fois) sont la posture agenouillée bras écartés, regard et tête levée ; les trois larmes ; le bandeau occipital ; la robe serrée par une ceinture nouée ; le manteau retombant en un éventail plissé derrière les reins ; le pot d'aromates.
Parfois (Plougonven), la sainte regarde vers le bas, et ouvre son flacon.
Ici, ces éléments sont présents, hormis les trois larmes. Le bandeau occipital, un large tissu de trois torons, vient entourer par des spires les longs cheveux devant la poitrine. La robe est luxueuse, avec deux manches ou fausses manches bouffantes, un épais plissé laissant deviner la préciosité de l'étoffe, et un revers de poignet en torsade. La ceinture, simple bande d'étoffe, est nouée en rosette.
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Je prends plusieurs clichés du visage pour y rechercher les larmes, recherche difficile en raison de la prolifération des lichens. En outre, ces larmes ne sont parfois bien visibles qu'à jour frisant. Mais je n'en vois pas la trace.
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L'ombre de la croix tourne comme l'aiguille d'un cadran autour de la sainte.
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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LA FACE SECONDAIRE. LE CHRIST AUX LIENS ; LA VIERGE DE PITIÉ ; LES ARMES DES ROHAN.
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Le Christ aux liens.
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Comparer aux statues issus de l'atelier des Prigent (E. Le Seac'h) :
-Guisseny, calvaire n° 706
-Loc-Brévalaire, calvaire, atlas n°1160.
-Saint-Servais, calvaire atlas n° 2821
-Le Tréhou calvaire atlas n° 3063
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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La Vierge de Pitié.
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Comparer aux Vierges de Pitié et aux Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):
Et plus généralement voir Castel, Les Pietà du Finistère, SAF. Ou taper vierge de pitié ou pietà sur l'onglet "rechercher", qui est là pour ça.
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La première chose que je dois dire, c'est que je suis venu ici, devant ce calvaire, pour chercher les larmes de la Vierge. Et que, comme pour Marie-Madeleine, je ne les ai pas trouvé, les larmes de Marie. Malgré le zoom, malgré l'éclaircissement du cliché cherchant à pénétrer l'obscurité du visage voilé.
Le visage est grave et beau, recueilli sur son intériorité plus que douloureux, les lèvres sont desserrées.
La Vierge est voilée dans son manteau, son corps formant une pyramide à base étroite, elle est en position de chevalier servant, le genou gauche posé à terre tandis que le genou droit soutient le dos du Fils, la main droite soulevant le flanc. Sa main gauche élève le bras gauche du Fils. Ainsi, le corps défunt du Christ forme une diagonale orientée vers le haut et la gauche, mais cette diagonale est brisée en quatre segments en M, et les deux bras, l'un vertical et l'autre horizontal, la traverse en croix. C'est le schéma le plus constamment adopté par l'atelier Prigent pour ses "pietà".
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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Les armes des Rohan.
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Un autre calvaire des Prigent porte le blason armorié aux armes d'un seigneurs prééminenciers et/ou commanditaires, la croix de Saint-Sauveur à Kerlouan (Poulpry), et hormis les calvaires, d'autres œuvres sont blasonnées, à Plourin-Ploudalmézeau, à la chapelle N.-D. de Traon de Plouguerneau. À La Forest-Landerneau, le calvaire du cimetière bas porte les armes de France et de Bretagne (hors atelier ?).
Les armes des Rohan comporte un nombre variable de macles (losanges évidés), le plus souvent neuf comme ici, posées 3, 3, 3, où le dernier a été martelé.
Les armes des Rohan sont présentes à Landerneau (fondation du pont en 1510 et de l'hôpital Saint-Julien en 1521), ou, dans la vallée de l'Elorn, à La Martyre et sur le porche de La Roche-Maurice. On peut les trouver aussi à Sizun, sur l'ossuaire, ou, en Morbihan sur le château de Jean II à Josselin, ou à Quimper sur le palais épiscopal de Claude de Rohan son fils, ou à Daoulas, à Merléac, etc, etc.
Saint-Divy étant une ancienne trève de La Forest-Landerneau (sur l'Elorn juste en aval de Landerneau), ce sont celles de Landerneau qui sont les plus significatives. Mais en 1562, date de ce calvaire, ni Jean II, ni ses fils Jacques (1478-1527) et Claude (évêque de 1501 à 1540), ni sa fille Anne (1485-1529) héritière du titre,. Après son mariage avec Pierre II de Rohan-Gié, leur fils René Ier de Rohan (1516-1552) donne naissance à Henri Ier qui devient le 19ème vicomte de Rohan et adhère au protestantisme.
Il est impossible, à défaut d'archives, de savoir si ces armoiries témoignent d'une donation et d'une commande pieuse de Henri Ier de Rohan, alors qu'il ne fréquente pas le Léon mais le château de Blain, où il devient le protecteur du culte réformé comme à Josselin et Pontivy.
Pour ma part, j'y vois plutôt l'effet de la vigilance de ses lieutenants pour faire exercer ses droits, comme sur l'ossuaire de Sizun vers 1585.
Les armes figurent sur un calvaire de Camaret daté de 1538 (Atlas n° 175), ou encore sur la Croix de Penmarc'h à La Roche-Maurice, daté de 1625.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
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LES DEUX LARRONS SUR LEUR GIBET.
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Conformément à l'iconographie des calvaires bas-bretons et des enluminures, l'une des jambes est liée au gibet, tandis que l'autre est pliée à 90° pour témoigner du texte évangélique dans lequel Pilate donne l'ordre aux soldats de briser les jambes des larrons pour mettre un terme à leur agonie (en leur ôtant l'appui nécessaire pour respirer).
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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.
"Du retable subsistent les ailes à colonnes torses et pilastres ; sur leur soubassement, inscription : " FAITE. PAR. MOI. NORLL. 1781. - CHARLES. LE. GALL. FABRIQVE. 1781. ", et dans les niches, statues de Notre Dame de Pitié avec un ange soutenant la main de Jésus et de saint Etienne tenant des pierres dans sa main. Au mur du chevet, panneau de bois sculpté et peint avec le Christ de l'Ascension en haut-relief. Clôture de chœur à balustres tournés, 1762." (Couffon)
Et en 2003 avant restauration :
"Les travaux récents n’ont pas encore permis la remise en place de la totalité du mobilier. Le maître-autel en tombeau galbé n’est plus surmonté du retable qui datait de 1781 ; le groupe de la Pietà à quatre personnages, en bois polychrome (XVIIe s.), ainsi qu’une statue de saint Étienne, revêtu de sa dalmatique de diacre, tenant d’une main la palme du martyre et de l’autre les pierres de sa lapidation, reposent sur le plancher du chœur."
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Chœur de la chapelle de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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L'inscription peinte.
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FAITE PAR MOY NORLL 1781. - CHARLLES LE GALL FABRIQVE 1781.
1°) NORLL.
Le Dictionnaire des artistes et artisans d'Yves-Pascal Castel nous donne une information sur le premier nom mentionné :
"NOREL. Peintre vitrier. Sa signature figure sur la pietà de la chapelle de Trévarn , en Saint-Urbain , avec la date de 1781 . Travaille à Sizun en 1784 ( pour 8 livres 10 sols ), en 1786 ( 5 livres 10 sols ), en 1787 ( 12 livres ) et 1791 ; au Tréhou en 1792. ( Voir Nory ) . Arch . dép ."
NORY Peintre vitrier . A Locmélar , en 1789 , reçoit 18 livres pour des vitrages au dessus de l'autel de saint Hervé et à la sacristie. De plus, « décrasse » le tableau de saint Hervé. La mauvaise graphie du nom fait qu'on est tenté de le confondre avec un NORET, œuvrant à Locmélar en 1785, et avec un NOREL (cf.)
2°) Charles Le Gall.
Les généalogistes reconnaissent là Charles Marie LE GALL, un cultivateur né en 1751 au manoir de Kerguern en Dirinon et décédé en 1816 à Cleus Braz (hameau proche de Trévarn). Il est très émouvant de retrouver ici le frère de Jérôme LE GALL, dont le nom est gravé sur le bénitier du fond de la nef avec la date de son décès en 1776 (voir mon article sur les inscriptions).
Charles Le Gall a épousé Marie-Anne LE BRIS en juin 1785 à Trévarn.
Il est difficile de savoir si la niche de ce retable à colonne torve et rinceaux est destinée à recevoir la Vierge de Pitié qui s'y trouve aujourd'hui.
Il est délicat d'attribuer à ce groupe sculpté la date de 1781 portée par l'inscription.
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Retable du chœur de la chapelle de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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La Vierge de Pitié à l'ange de compassion (bois polychrome).
C'est cet ange, agenouillé aux pieds du Christ et approchant la main ensanglantée de son visage, qui retient l'attention.
D'autant que le thème de la Vierge de Pitié aux anges de tendresse apparaît en Basse-Bretagne au XVe siècle.
Dans son ouvrage, E. Le Seac'h, après avoir décrit le calvaire de Tronoën (vers 1470) et le geste charmant des anges qui y écartent le voile de la Vierge de Pitié, consacre un paragraphe à cette gestuelle de l'ange de douceur de quelques sept pietà sortis du même atelier du Maître de Tronoën (à Kerbreudeur et ossuaire de Saint-Hernin, calvaires de Béron et Moustoir à Châteauneuf-du-Faou, Croas-an-Teurec à Saint-Goazec, Collorec, Laz, Saint-Trémeur de Carhaix, Kergloff, Le Moustoir, Plusquellec, Pennanvern à Gourin).
Puis elle décrit "les héritiers de la gestuelle de l'ange", dans cinq piétà du Finistère à Plonévez-du-Faou, Plozévet, Penmarc'h et Névez — toutes en pierre calcaire polychrome—, au Faouët (granite) et à Meslan (granite polychrome).
Ces anges sont déjà présents sur la Grande Pietà Ronde conservée au Louvre et peinte par Jean Malouel au début du XVe siècle.
— Sur les anges de compassion, et la gestuelle de l'ange, voir :
Retable du chœur de la chapelle de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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LE RETABLE DE DROITE : SAINT ÉTIENNE.
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Le saint vêtu de la dalmatique des diacres (cf. Actes des Apôtres) présente les pierres de sa lapidation et porte la palme de son martyre. L'ange présent à sa droite n'est pas accordé à la scène (il est agenouillé en adoration vers le tabernacle), ce qui renforce l'impression d'un remontage d'éléments composites (comme sur le retable nord).
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Retable du chœur de la chapelle de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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Le médaillon du sommet : l'Ascension du Christ.
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Médaillon sommital du chœur de la chapelle de Trévarn. Photographie Brigitte Thibault 4 juillet 2021.
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NOTRE BONUS : NOTRE-DAME DE TRÉVARN.
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C'est une Vierge à l'Enfant, mais dont la particularité est que la Vierge "apprend à lire" à son Fils en lui présentant un livre ouvert, ce qui évoque la scène analogue d'Anne éducatrice de la Vierge enfant.
Toute la subtilité, toute la profondeur théologique et spirituelle provient du fait que c'est la Vierge qui pose les yeux sur la page ouverte, tandis que l'enfant, qui regarde au loin, pose l'index sur la page. Autrement dit, il commente et révèle à sa Mère le sens des Écritures, avec la même science dont il fera preuve dans l'épisode évangélique de Jésus parmi les Docteurs de la Loi.
La Vierge est couronnée, ses longs cheveux tombent dans son dos, elle est légèrement déhanchée et porte une robe dorée sous un manteau bleu. L'enfant, aux cheveux courts, porte une tunique rouge qui descend jusqu'à ses pieds nus. La main gauche de la mère, qui supporte son fils assis, est gracieusement rendue.
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Notre-Dame de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Notre-Dame de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Notre-Dame de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Notre-Dame de Trévarn. Photographie Brigitte Thibault 4 juillet 2021.
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DU COTÉ DROIT : SAINT JOSEPH (?).
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Il est pieds nus et tient en main gauche une tige verte.
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Notre-Dame de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Notre-Dame de Trévarn. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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SOURCES ET LIENS.
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— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Saint-Urbain
"La commune de Saint-Urbain, située à quelques kilomètres au sud de Landerneau, a été constituée, lors de la Révolution, par la réunion de deux trèves détachées de la paroisse de Dirinon et devenues communes en 1790 : la trève de Saint-Urbain et la trève de Trévarn. En 1792, la commune de Trévarn fut rattachée à Saint-Urbain. Après le Concordat, Saint-Urbain devint paroisse, Trévarn n’étant plus que simple chapelle, dédiée à Notre-Dame.
C’est son statut d’ancienne église tréviale qui explique sans doute l’importance de cette dernière. L’existence d’une église en ce lieu est attestée depuis le Moyen Âge : en 1219 est mentionnée là une ecclesia sancti Baharni (nom de saint obscur) ; en 1324, le village portait le nom de Treffbarn. Ultérieurement, l’église fut dédiée à Notre-Dame-de-Pitié. Aujourd’hui, le placitre est entouré d’un mur d’enclos que l’on franchit par une ouverture encadrée de deux piliers supportant les statues en kersanton de saint Sébastien et de l’ermite saint Antoine. Un calvaire du XVIe s. porte une représentation du Christ aux Liens, une autre du Christ en Croix, le groupe d’une Pietà et, sur les extrémités de la traverse, deux saints dont saint Pierre. Les têtes du Christ en Croix et d’une sainte Femme, dont le style diffère de celui des autres, portent la marque de l’atelier du sculpteur landernéen Roland Doré (première moitié du XVIIe siècle). Hors de l’enclos, une fontaine de dévotion est l’indice, très vraisemblablement, de l’origine ancienne du lieu de culte.
L’église, en pierre de Logonna aux chaudes couleurs, a été construite à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe s. (plusieurs inscriptions portent les dates de 1666, 1683, 1700, 1701, 1719), selon un plan simple de croix latine, avec une abside à pans coupés. La façade occidentale est très dépouillée : un grand mur-pignon dans lequel s’ouvre un portail en plein cintre avec entablement en faible saillie, reposant sur deux colonnes en kersanton, le tout surmonté d’un clocher à une seule galerie, deux chambres de cloches et une courte flèche. Du côté sud, le transept fait une énorme saillie sur le mur gouttereau : de façon inhabituelle, il est percé d’une grande fenêtre et d’une porte en plein cintre datée 1700, (dont l’agrafe représente un angelot) ; elle est flanquée de deux pilastres ; son fronton cintré abrite une statuette de la Vierge. Une porte identique s’ouvre sur la nef, mais l’agrafe est ici constituée d’une simple volute. Une petite sacristie d’angle a été construite entre le bras sud du transept et le chevet.
Les travaux récents n’ont pas encore permis la remise en place de la totalité du mobilier. Le maître-autel en tombeau galbé n’est plus surmonté du retable qui datait de 1781 ; le groupe de la Pietà à quatre personnages, en bois polychrome (XVIIe s.), ainsi qu’une statue de saint Étienne, revêtu de sa dalmatique de diacre, tenant d’une main la palme du martyre et de l’autre les pierres de sa lapidation, reposent sur le plancher du chœur.
La chaire à prêcher a été démontée, et une partie de ses éléments sont remisés dans le bras nord du transept, où un autel est surmonté d’un grand retable du Rosaire, en bois polychrome : dans le corps central, le tableau qui représentait l’Enfant Jésus debout sur le globe du monde, a disparu – il avait lui-même succédé à une représentation du groupe du Rosaire -, mais subsistent treize médaillons sur les quinze traditionnels, et une longue inscription en breton, datant du xixe siècle : Ra zeuio en hano Jesus / Peb glin da staouet en ÂÂ / var an Douar ac en ifern / a ra zeui peb Teod da anzao / penaus on autrou Jesus Christ / a so asezet e gloar Doue an Tad (« Qu’en vienne, au nom de Jésus, / chaque genou à plier, au ciel, / sur la terre et en enfer, / et qu’en vienne chaque langue à reconnaître / comment Notre Seigneur Jésus-Christ / est assis dans la gloire de Dieu le Père ») ; de part et d’autre, des niches encadrées de colonnes torses à pampres abritent, à gauche un groupe de sainte Anne et de la Vierge portant l’Enfant Jésus, à droite un groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre (groupe qui, à l’origine, ne figurait probablement pas dans ce retable, puisqu’on peut lire sous la niche le nom de Joseph) ; chacune de ces niches est elle-même surmontée d’une niche plus petite servant de cadre à des statuettes d’évêques non identifiés.
Le reste de la statuaire, dans le transept, comprend un panneau de bois polychrome représentant l’Ascension, une statue de la Vierge tenant un livre ouvert sur les genoux de l’Enfant qu’elle porte sur le bras gauche (c’est Notre-Dame de Trévarn), et la statue d’un saint non identifié.
Au fond de la nef, près de la porte occidentale, deux bénitiers en pierre : l’un, en forme de vasque ovale décorée d’un angelot et d’un écusson martelé, porte la date de 1666, un autre, de forme cylindrique, celle de 1776 ; une pierre tombale en ardoise remonte à 1719.
D’importants travaux de restauration ont été entrepris au cours de la dernière décennie. Entre 1992 et 1996, avec l’aide d’une association locale, la commune a fait procéder à des interventions sur le clocher et la nef. À cette occasion, de graves désordres sont apparus dans la charpente, et un échafaudage de soutien fut placé dans le chœur ; par la suite, la charpente a été entièrement reprise, en gardant le maximum d’éléments d’origine ; arbalétriers, entraits, voliges, couverture d’ardoises ont été changés.
La Sauvegarde de l’Art français a participé au financement de ces travaux pour une somme de 24 392 € qui ont été versés en 2001. "T. D.
— LE GUENNEC (Louis), 1981, Le Finistère monumental, t. III. Brest et sa région, Quimper, 1981, p. 562-564.
— POL DE COURCY signale à Trévarn la présence d'une roue de la fortune comme à Confort
—Note : en 1721, les armes des Rohan furent apposées sur la façade de la chapelle de Trévarn.
"L'existence d'un lieu de culte à Trévarn est attestée au 12e siècle : lors de la seconde fondation de l'abbaye de Daoulas en 1172 par Guiomar de Léon et sa femme Nobile, l'église Sanctii Baharnii lui fut donnée à perpétuité. Jusqu'en 1805 elle constituait une trêve de Dirinon. L'édifice présente un plan en croix latine avec transept saillant et chevet à trois pans. Sur le bras sud du transept se trouve une petite sacristie de plan carré, greffée à l'est. L'édifice actuel est daté par inscriptions intérieures et extérieures. Les travaux de construction s'échelonnent entre 1682 et 1701. Dans le placître, côté sud, se trouve un calvaire à personnages restauré partiellement par le sculpteur Landernéen Roland Doré vers 1630."
La chapelle de Trévarn est dédiée à Notre Dame. Ancienne église tréviale de Dirinon jusqu'en 1792, puis rattachée à Saint-Urbain, elle était au XVIIIe siècle sous le vocable de Notre-Dame de Pitié.
En forme de croix latine avec chevet à pans coupés, elle date de la fin du XVIIe siècle et des débuts du XVIIIe siècle (1682-1701) mais son mobilier fut complété jusqu'à la fin du XVIIIe.
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LE RETABLE NORD.
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C'est un ensemble composite du XVIIIe et XIXe siècle rassemblant autour d'un élément central jadis dédié à Notre-Dame du- Rosaire divers statues ou groupes d'origine extérieure et inconnue.
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Une partie centrale forme un rectangle entouré de treize médaillons consacrés aux mystères (joyeux, douloureux et glorieux) du Rosaire. Ces mystères étant toujours au ombre de quinze, il en manque donc deux.
Le panneau central a peut-être été occupé par la Remise du Rosaire à saint Dominique Guzman et sainte Catherine de Sienne, comme partout ailleurs, mais ce sujet a été remplacé par une peinture sur bois représentant l'Enfant Jésus en Sauveur du Monde, debout sur le globe sous la bénédiction de Dieu le Père et entouré d'anges portant la colonne et la croix des Instruments de la Passion.
Sous ce panneau, un autre porte une inscription peinte en breton datant du XIXe siècle :
Ra zeuio en hano Jesus / Peb glin da staouet en ÂÂ / var an Douar ac en ifern / a ra zeui peb Teod da anzao / penaus on autrou Jesus Christ / a so asezet e gloar Doue an Tad
« Qu’en vienne, au nom de Jésus, / chaque genou à plier, au ciel, / sur la terre et en enfer, / et qu’en vienne chaque langue à reconnaître / comment Notre Seigneur Jésus-Christ / est assis dans la gloire de Dieu le Père »
De part et d’autre, des niches encadrées de colonnes torses à pampres abritent, à gauche un groupe de sainte Anne (ou Elisabeth ?) et de la Vierge à l’Enfant, à droite un groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre (groupe qui, à l’origine, ne figurait probablement pas dans ce retable, puisqu’on peut lire sous la niche le nom de Joseph) ; chacune de ces niches est elle-même surmontée d’une niche plus petite servant de cadre à des statuettes d’évêques non identifiés. (d'après T. Daniel)
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Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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LE GROUPE DE SAINT YVES ENTRE LE RICHE ET LE PAUVRE. BOIS POLYCHROME, 1ERE MOITIÉ XVIIe SIÈCLE.
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Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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Saint Yves, au centre et placé sur une estrade qui le surélève, porte sur la tête la barrette des recteurs (il a été recteur de Louannec les onze dernières années de sa vie) et il est vêtu d'une cotte talaire (qui descend jusqu'aux talons, mais laisse voir ses solides chaussures ) de couleur noire, d'un surplis blanc et d'un camail noir qui couvre ses épaules. Autrement dit, il n'est pas représenté en juriste, conforme à ses fonctions d'official du diocèse de Tréguier, juge des affaires relevant des compétences religieuses. Néanmoins, il écarte les bras, jambe droite avancée, dans un geste d'éloquence judiciaire. Il n'est tourné ni vers le Riche, ni vers le Pauvre.
Saint Yves, —comme les médecins anargyres Côme et Damien qui soignaient gratuitement —, exerce la justice en toute indifférence des sommes qu'on lui propose : il juge "en droit".
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Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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Le Pauvre.
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À sa droite, le Pauvre est pieds nus, tête nue, vêtu d'un sarrau jaune ouvert devant les cuisses (pour faciliter les travaux des champs) et serré par une ceinture. Il ne porte ni braies (bragou), ni guêtres (huseaux), c'est donc la version minimale du costume paysan.
Mais à l'inverse, l'artiste n'a pas versé dans le misérabilisme et n'a montré ni empiècement ni déchirures et pas d'avantage de blessure, d'amputation, de déformation des membres, d'orthèses ou de cannes, à l'inverse de divers groupes analogues.
Il porte sur le bras gauche un bissac dont le fond est moulé sur des objets arrondis. Il s'agit très vraisemblablement des pièces de son procès. La rhétorique est la suivante : le Pauvre s'épuise à défendre la justesse de sa cause par de nombreux écrits (dont la rédaction par des officiers et auxiliaires le ruine), tandis que le Riche se contente de tendre au juge une simple pièce d'or, et gagne le procès.
Aujourd'hui, le Pauvre, monsieur Casauce, sera défendu par l'Aide juridictionnelle, mais gagnerait-il face au brillant et influent avocat d'affaire largement rétribué ?
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Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
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Le Riche.
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Ce dernier, et c'est la loi du genre, est haut en couleurs, fort pittoresque, et attire nos regards. Nous admirons son couvre-chef et son volumineux bijou central, sa perruque bouclée et poudrée, sa moustache Louis XIII, son pourpoint rouge (ne porte pas cette couleur qui veut) à large col blanc rabattu et à parements bleus, fermée par devant par une série de petits boutons ronds, ses hauts-de-chausse cramoisis, ses bas noués par un ruban bleu, et ses chaussures vernis et à tige.
Sa posture ne témoigne pas de l'éloquence judiciaire, mais de l'éloquence financière : la main gauche sur son aumônière bien mal nommée, mais bien pleine et bien ornée de glands de passementerie, et les doigts de la main droite tendant au juge un louis d'or, aujourd'hui perdu.
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Les colonnes.
Elles sont ornées de rinceaux de vigne, symbole eucharistique, et dont les oiseaux viennent picorer les grappes.
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Retable nord (XVIIe siècle), chapelle de Trévarn en Saint-urbain. Photographie lavieb-aile 4 juillet 2021.
Photo Brigitte Thibault 4 juillet 2021.
Photo Brigitte Thibault 4 juillet 2021.
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Remarque.
Si nous nous basons sur la moustache, la perruque et le vêtement du Riche, nous datons le groupe d'Yves et les Plaideurs du règne de Louis XIII, soit avant 1643. Ce qui suppose qu'il soit antérieur à la chapelle actuelle, dont la construction a débuté vers 1682 (date inscrite sur le clocher). Mais tout indique que l'édifice actuelle était précédé d'autres sanctuaires.
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SOURCES ET LIENS.
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— AVRIL (Yves), DE CHARNACÉ (Suzanne), 2021, Saint Yves en images. Ed. Hugues de Chivré.
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Saint-Urbain
"La commune de Saint-Urbain, située à quelques kilomètres au sud de Landerneau, a été constituée, lors de la Révolution, par la réunion de deux trèves détachées de la paroisse de Dirinon et devenues communes en 1790 : la trève de Saint-Urbain et la trève de Trévarn. En 1792, la commune de Trévarn fut rattachée à Saint-Urbain. Après le Concordat, Saint-Urbain devint paroisse, Trévarn n’étant plus que simple chapelle, dédiée à Notre-Dame.
C’est son statut d’ancienne église tréviale qui explique sans doute l’importance de cette dernière. L’existence d’une église en ce lieu est attestée depuis le Moyen Âge : en 1219 est mentionnée là une ecclesia sancti Baharni (nom de saint obscur) ; en 1324, le village portait le nom de Treffbarn. Ultérieurement, l’église fut dédiée à Notre-Dame-de-Pitié. Aujourd’hui, le placitre est entouré d’un mur d’enclos que l’on franchit par une ouverture encadrée de deux piliers supportant les statues en kersanton de saint Sébastien et de l’ermite saint Antoine. Un calvaire du XVIe s. porte une représentation du Christ aux Liens, une autre du Christ en Croix, le groupe d’une Pietà et, sur les extrémités de la traverse, deux saints dont saint Pierre. Les têtes du Christ en Croix et d’une sainte Femme, dont le style diffère de celui des autres, portent la marque de l’atelier du sculpteur landernéen Roland Doré (première moitié du XVIIe siècle). Hors de l’enclos, une fontaine de dévotion est l’indice, très vraisemblablement, de l’origine ancienne du lieu de culte.
L’église, en pierre de Logonna aux chaudes couleurs, a été construite à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe s. (plusieurs inscriptions portent les dates de 1666, 1683, 1700, 1701, 1719), selon un plan simple de croix latine, avec une abside à pans coupés. La façade occidentale est très dépouillée : un grand mur-pignon dans lequel s’ouvre un portail en plein cintre avec entablement en faible saillie, reposant sur deux colonnes en kersanton, le tout surmonté d’un clocher à une seule galerie, deux chambres de cloches et une courte flèche. Du côté sud, le transept fait une énorme saillie sur le mur gouttereau : de façon inhabituelle, il est percé d’une grande fenêtre et d’une porte en plein cintre datée 1700, (dont l’agrafe représente un angelot) ; elle est flanquée de deux pilastres ; son fronton cintré abrite une statuette de la Vierge. Une porte identique s’ouvre sur la nef, mais l’agrafe est ici constituée d’une simple volute. Une petite sacristie d’angle a été construite entre le bras sud du transept et le chevet.
Les travaux récents n’ont pas encore permis la remise en place de la totalité du mobilier. Le maître-autel en tombeau galbé n’est plus surmonté du retable qui datait de 1781 ; le groupe de la Pietà à quatre personnages, en bois polychrome (XVIIe s.), ainsi qu’une statue de saint Étienne, revêtu de sa dalmatique de diacre, tenant d’une main la palme du martyre et de l’autre les pierres de sa lapidation, reposent sur le plancher du chœur.
La chaire à prêcher a été démontée, et une partie de ses éléments sont remisés dans le bras nord du transept, où un autel est surmonté d’un grand retable du Rosaire, en bois polychrome : dans le corps central, le tableau qui représentait l’Enfant Jésus debout sur le globe du monde, a disparu – il avait lui-même succédé à une représentation du groupe du Rosaire -, mais subsistent treize médaillons sur les quinze traditionnels, et une longue inscription en breton, datant du xixe siècle : Ra zeuio en hano Jesus / Peb glin da staouet en ÂÂ / var an Douar ac en ifern / a ra zeui peb Teod da anzao / penaus on autrou Jesus Christ / a so asezet e gloar Doue an Tad (« Qu’en vienne, au nom de Jésus, / chaque genou à plier, au ciel, / sur la terre et en enfer, / et qu’en vienne chaque langue à reconnaître / comment Notre Seigneur Jésus-Christ / est assis dans la gloire de Dieu le Père ») ; de part et d’autre, des niches encadrées de colonnes torses à pampres abritent, à gauche un groupe de sainte Anne et de la Vierge portant l’Enfant Jésus, à droite un groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre (groupe qui, à l’origine, ne figurait probablement pas dans ce retable, puisqu’on peut lire sous la niche le nom de Joseph) ; chacune de ces niches est elle-même surmontée d’une niche plus petite servant de cadre à des statuettes d’évêques non identifiés.
Le reste de la statuaire, dans le transept, comprend un panneau de bois polychrome représentant l’Ascension, une statue de la Vierge tenant un livre ouvert sur les genoux de l’Enfant qu’elle porte sur le bras gauche (c’est Notre-Dame de Trévarn), et la statue d’un saint non identifié.
Au fond de la nef, près de la porte occidentale, deux bénitiers en pierre : l’un, en forme de vasque ovale décorée d’un angelot et d’un écusson martelé, porte la date de 1666, un autre, de forme cylindrique, celle de 1776 ; une pierre tombale en ardoise remonte à 1719.
D’importants travaux de restauration ont été entrepris au cours de la dernière décennie. Entre 1992 et 1996, avec l’aide d’une association locale, la commune a fait procéder à des interventions sur le clocher et la nef. À cette occasion, de graves désordres sont apparus dans la charpente, et un échafaudage de soutien fut placé dans le chœur ; par la suite, la charpente a été entièrement reprise, en gardant le maximum d’éléments d’origine ; arbalétriers, entraits, voliges, couverture d’ardoises ont été changés.
La Sauvegarde de l’Art français a participé au financement de ces travaux pour une somme de 24 392 € qui ont été versés en 2001. "T. D.
— LE GUENNEC (Louis), 1981, Le Finistère monumental, t. III. Brest et sa région, Quimper, 1981, p. 562-564.
— POL DE COURCY signale à Trévarn la présence d'une roue de la fortune comme à Confort
"L'existence d'un lieu de culte à Trévarn est attestée au 12e siècle : lors de la seconde fondation de l'abbaye de Daoulas en 1172 par Guiomar de Léon et sa femme Nobile, l'église Sanctii Baharnii lui fut donnée à perpétuité. Jusqu'en 1805 elle constituait une trêve de Dirinon. L'édifice présente un plan en croix latine avec transept saillant et chevet à trois pans. Sur le bras sud du transept se trouve une petite sacristie de plan carré, greffée à l'est. L'édifice actuel est daté par inscriptions intérieures et extérieures. Les travaux de construction s'échelonnent entre 1682 et 1701. Dans le placître, côté sud, se trouve un calvaire à personnages restauré partiellement par le sculpteur Landernéen Roland Doré vers 1630."
L'examen des cartes est éloquente. Au sein d'un hameau de cinq ou six demeures, la chapelle et son calvaire (étoile) sont implantés en contre-haut de la fontaine votive (astérisque *), et sur l'autre rive du ruisseau que le manoir de Pargamou dont la chapelle dépendait.
On voit aussi l'actuelle N165 Châteaulin-Quimper qui sépare désormais la chapelle et le manoir, et qui vient raser le cours d'eau.
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Par contre, la carte contemporaine ne montre pas le chemin qui reliait la chapelle et la fontaine sans passer, comme aujourd'hui, par Le Ty Men et son hangar. Remontons le temps, et consultons le cadastre de 1814, où ce chemin (cette route) apparaît. Elle traverse ensuite le ruisseau et appartient à un réseau de chemins reliant entre elles les différents hameaux comme Le Tymen, Lumunoc'h et Parc-a-mou.
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La carte d'Etat-Major rend bien compte du fait que Briec, comme Landrévarzec, est caractérisé par un territoire vallonné habillé par un paysage mêlant bocages et cultures positionné à une altitude comprise entre 44 et 230 mètres . Ce territoire, traversé par de nombreux cours d’eau, renferme également de plusieurs zones humides, tandis que de nombreux hameaux et écarts (habitat isolé) occupent le reste du territoire communal dans un maillage dicté par le réseau hydrographique. Il est par contre difficile d'y imaginer les tracés d'une voie romaine ou d'un chemin de Compostelle passant, paraît-il, à coté de la chapelle.
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C'est cette importance du réseau hydrographique que je voudrais souligner, car c'est lui qui détermine le paysage, mais aussi l'implantation des habitats, l'établissements des moulins (principale source industrielle d'énergie à l'époque), les voies de communication, la fertilité des cultures et donc la richesse économique, mais aussi sans doute l'implantation sans doute très ancienne voire pré-chrétienne, de fontaines à proximité des sources, avec leurs rituels de guérison.
a) Nous ne disposons que d'un seul élément de certitude : l'inscription indiquant, à l'intérieur de la chapelle, sa fondation "le 14ème jour de février 1578". Mais les exemples sont nombreux de calvaires antérieurs à la chapelle ou l'église en place, et la chapelle de la Magdeleine actuelle a pu être reconstruite en 1578 sur un édifice antérieur où s'érigeait déjà un calvaire.
b) À Guernilis en Briec, la chapelle Saint-Sébastien date de 1574.
c) le blason du calvaire est celui des Moysan, sieurs de Parcamon, et se retrouve sur la chapelle, mais aussi sur leur manoir situé à 500 m. de la chapelle. Or, un Guillaume Moysan figure parmi les nobles de Briac lors de la Montre de la réformation de 1481 en Cornouailles (il y représente sa mère). Il serait le fils, ou le descendant d'un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469.
De même, Jan Moysan, sieur de Parcamon est présent à la Montre de la réformation de 1536, et représenté à la Montre de l'évêché de 1562.
Donc ce blason laisse la possibilité d'une datation entre 1469 et le dernier tiers du XVIe siècle.
d) la stylistique ne permet pas encore d'attribuer ce calvaire à l'un des ateliers de sculpture sur kersanton recensés en Basse-Bretagne, et donc d'en préciser la datation.
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Le culte de Côme et Damien.
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J'ai exploré dans ce blog l'iconographie des deux saints médecins et jumeaux en Bretagne, et notamment en Finistère au XVIe siècle, pour découvrir que leur culte est attesté dans de nombreuses paroisses, tandis qu'une chapelle leur est dédiée à Saint-Nic.
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Iconographie de saints Côme et Damien en Bretagne(et ailleurs..) : Iconographie de Saint Côme et saint Damien en Bretagne, sur une vingtaine de sites, sur les porches de Landivisiau (1554), Bodilis (1570), et Saint-Houardon de Landerneau (vers 1554), à Saint-Nic, Plougastel, La Martyre, Ploudiry, Languivoa, etc, etc... .Avec une petite iconographie générale (enluminures, ...).
J'ai ainsi pu montrer que saint Côme se caractérisait, le plus souvent, par la tenue d'un flacon d'urine, illustrant l'importance, dans l'art médical de l'époque, de l'uroscopie par laquelle le médecin, mirant les urines d'un patient, se prononce sur le pronostic en s'inspirant de la théorie des humeurs. L'attribut du saint est ainsi un récipient en verre, arrondi ou ovale, souvent tenu à hauteur de ses yeux.
Damien, lui, tient un pot de pharmacie et parfois la spatule permettant de mélanger ou de prélever l'onguent qu'il contient. Si Côme illustre le versant diagnostic de la médecine, Damien illustre le versant thérapeutique, et on comprend que leur jumelage est nécessaire pour témoigner du caractère indissociable ou complémentaire des deux fonctions.
Les deux frères sont le plus souvent figurés dans la tenue vestimentaire propre à leur art, c'est à dire en habit de docteurs et coiffés du bonnet carré réservé à leur titre (et qui se retrouve sur la tête des docteurs en théologie ou en droit comme saint Yves).
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La présence de Côme et Damien sur ce calvaire de La Magdeleine en Briec (anciennement en Landrévarzec) montre l'importance du recours aux saints et à la religion face aux pathologies de cette époque, au sein d'une sorte de pharmacopée hagiographique. Or, le toponyme La Madeleine indique, en France, d'anciennes léproseries ou des "lazarets" (de Lazare, frère de Marie-Madeleine), lieux d'isolement — confinement— lors des épidémies. Il parait logique que, dans cet endroit particulièrement voué aux problèmes de santé (et où saint Sébastien invoqué lors de la peste, a sa statue), nous trouvions ces deux docteurs en médecine.
On notera que l'ancien calvaire de la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic, la statue de l'un des saints est géminé avec celle de Marie-Madeleine ; ou que le reliquaire du même lieu contenait les reliques des deux médecins, et de Marie-Madeleine . Certains Albarello (pots à pharmacie) sont peints d'un coté de Côme et Damien, de l'autre de Marie-Madeleine. Etc..
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Il est également important de noter que l'église de Landrévarzec disposait, du coté nord d'un autel dédié à Côme et Damien, et que l'abbé Abgrall signale qu'on y voit leurs statues. Je n'ai pu encore m'assurer que c'est aujourd'hui encore le cas.
Aucune confrérie de saint Côme et Damien, n'est attestée.
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I. LA FACE PRINCIPALE : LE CRUCIFIX, LA VIERGE ET JEAN. LE BLASON ET LES DEUX ANGES.
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Vue et description générales.
Le calvaire de La Magdeleine mesure 6 mètres de haut et date du XVIe siècle. Un large soubassement architecturé à quatre niveaux, à corniches moulurées,, supportant d'un coté une table d’offrande porte un socle asymétrique, orné sur la face principale d'un emblème funéraire, sur l'autre face d'un écusson muet, et sur le coté sud de la date 1829.
Puis s'élève le fût à pans supportant un croisillon à consoles godronnées. Ce croisillon reçoit les statues de la Vierge- géminée à saint Côme au revers, et de saint Jean- géminée avec saint Damien, tandis que le nœud est orné, sous deux anges hématophores, d'un blason avec les armoiries des Moysan sieurs de Parcamou. La croix du crucifix est à branches rondes et fleurons-boules, et un saint évêque occupe le coté opposé.
Toute la partie haute (fût croix et croisillon) est en kersantite (roche principalement extraite en Rade de Brest et acheminée vers les ateliers de Landerneau) tandis que la partie basse est en granite.
J'ajouterai que ce calvaire placé sous la frondaison et sous l'ombre de grands érables ne favorise pas les tentatives d'un photographe amateur.
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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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1. Le Christ en croix.
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Sous le titulus INRI, nous retrouvons les caractères assez répandus du Christ des calvaires de la région : tête inclinée à droite, yeux clos, moustache au dessus d'une petite bouche, barbe en pointe, couronne tressée à deux brins, cheveux formant deux masses rectilignes en V inversé sur les épaules, côtes horizontales, nombril en bouton, pagne dont les pans ne sont pas apparents, jambes parallèles, pieds superposés.
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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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2. La Vierge au calvaire.
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Tête brisée replacée. Le visage, voilé, est inexpressif, le corps est peu animé, les mains sont jointes devant la poitrine. Le revers du manteau forme un large bande en S, au dessus d'une robe aux plis rectilignes.
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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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3. Saint Jean au calvaire.
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Le corps est aussi hiératique que celui de la Vierge, mais la rectitude du manteau est rompue par une ceinture plate. La main droite (une large palette malhabile) est posée sur la poitrine, la main gauche retient le pan du manteau , et le livre est retenu sous l'aisselle.
Par contre, la tête est fortement inclinée et tournée vers le Christ.
La chevelure en boule rappelle celle de saint Jean du calvaire de Rumengol, attribué à l'atelier ducal du Folgoët vers 1433-1457. Mais ce trait stylistique, bien qu'il soit caractérisé, est trop isolé pour permettre une déduction.
Par contre, la même chevelure, mais aussi les mêmes caractères généraux de posture ou de vêtement se retrouvent sur le calvaire de la chapelle de Trévarn en Saint-Urbain ; mais ce calvaire du XVIe siècle (article à suivre) n'est pas attribué à un atelier répertorié.
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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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4. Les anges hématophores ; le blason.
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Deux anges tiennent un calice pour recueillir le sang qui s'écoule des plaies des pieds du Rédempteur.
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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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Les armoiries peuvent se blasonner ainsi : à la bande losangée surmonté au canton senestre d'une tour. Cela permet d'y reconnaitre les armoiries décrits par procès-verbal sur les vitraux de l'église de Briec (d'or à la bande losangée de gueules, surmonté au canton senestre d'une tour crénélée d'azur murée de sable) ou sur ceux de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec (partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon]).
Ces armoiries se trouvent aussi sur l'une des portes de la chapelle de La Magdeleine, et je renvoie à mon article précédent, et à l'étude de ces armoiries par Michel Mauguin. On les trouverait aussi (je n'ai pu le vérifier) au manoir de Pargamou. Ce sont celles des sieurs de Pargamou, soit, pour le XVe et XVIe siècle, la famille de Moysan.
Seul bémol : le meuble qui occupe le coin supérieur droit ("canton senestre") est un peu différent d'une tour crénelée, ou d'un château.
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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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II. LE REVERS. LES SAINTS CÔME ET DAMIEN.
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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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Au centre : un saint évêque.
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Rien ne ressemble plus à un saint évêque breton qu'un autre saint évêque, sauf lorsqu'il peut s'identifier par une inscription, par le poisson de saint Corentin ou du dragon de saint Pol Aurélien. L'embarras du choix ne peut être atténué que par un micro-indice : dans la chapelle se trouve la statue de saint Tugen (identifié, là, par le bâton qu'il enfonce dans la gueule d'un dragon).
La mention de la mitre, de la crosse (brisée) tenue à gauche, de la main gantée qui bénit, du surplis et de l'aube toutes deux plissées ou de la chape ne nous seront d'aucun secours.
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Saint évêque, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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Saint Damien à droite de l'évêque (croisillon de gauche) tenant une spatule et un pot d'onguent.
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Le saint s'identifie comme docteur en médecine par son bonnet carré, mais aussi par l'épais manteau, fermé sur le devant, et à col rabattu. Il tient son attribut, le pot à onguent, et de l'autre main un objet oblong qui est sans doute une spatule plutôt qu'un livre.
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Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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Saint Côme à gauche de l'évêque (croisillon de gauche) tenant un livre et le flacon d'urine.
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La tête s'est brisée et est manquante (alors qu'au recto la tête de la Vierge, brisée, a été recollée). Le saint porte la même tenue que son frère, avec un manteau au col rabattu, fermé sur le devant et descendant sous les genoux au dessus d'une cotte plissée. Le bas de la cotte se soulève en deux logettes jumelles au dessus d'une solide paire de chaussures.
Il tient un livre en main droite et l'urinal ou matula en main gauche.
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Saint Côme, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Saint Côme, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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LA FONTAINE DE DÉVOTION ET SA STATUE.
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Le cartel près du calvaire en indique l'emplacement à 400 mètres au sud-ouest. Mais le chemin qui s'y dirigeait directement traverse une exploitation agricole et n'est plus en usage. Il faut reprendre la route de crête et se diriger vers Le Ty Men, puis longer un hangar et atteindre le vallon. Jean-Patrick Leroy s'y est risqué en 2016, mais a trouvé le site en bien meilleur état que moi, comme en témoigne ses photos et son croquis. Son récit, par contre, évoque les difficultés auxquelles il faut s'attendre : "Arrivé dans la ferme vous avez une grange neuve sur votre gauche . Prenez le chemin qui s'ouvre entre la gauche de cette grange et une aire d'ensilage . Il est bétonné sur les premiers mètres, éventuellement boueux ensuite . il vous conduit à la fontaine, en contrebas de la voie rapide . Un ruisseau la longe . Bottes indispensables, et attention à ne pas vous les faire arracher par la boue ..". Et déjà en 2009 Marthe Knockaert avait décrit la même expérience.
En 2021, il faut accepter de s'égarer, découvrir au passage un tout petit moulin à roue horizontale en aval, revenir, écarter des ronces, s'aventurer au petit bonheur avec l'excitation d'un explorateur, et deviner, dans l'ombre, la forme rectangulaire d'un bassin. Ses belles pierres plates sont recouvertes de verdure, mais l'édicule est bien là, avec, à l'intérieur, l'une des plus curieuses statues, celle dite "de sainte Marie-Madeleine".
Ce que nous avons perdu en confort et accessibilité, ce que le photographe perd en qualité de cliché, nous le regagnons en nous laissant envahir par le mystère sacré des sous-bois humides, le chuchotement des eaux courantes, le pépiement des oiseaux, l'évocation des naïades, des dryades ou des faunes qui doivent nous épier, tapies derrière les feuillages.
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Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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De la statue en granite, nous reconnaissons une femme, couronnée, à la taille très fine sous les deux seins très écartés (ou bien deux bras ?). Les deux parenthèses striées peuvent correspondre à sa chevelure (ou à un voile), mais elles se referment, sous la taille en formant une mandorle au dessus d'un drap plissé.
J'y reconnais parfois une Vénus surgissant comme une anadyomène d'un écran, parfois une Vierge, et avec les yeux de la foi dans les auteurs qui m'ont précédé, une Marie-Madeleine avec ses longs cheveux.
Et cette statue m'a fait pensé à la Vierge que j'avais découvert quelques jours plus tôt sur le calvaire de Gouesnac'h.
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Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL Jean-Marie, 1904, Notice sur Briec, B.D.H.A.
la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ;
Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).
"l'église Saint-Guénolé et Sainte-Trinité. L'édifice, en grande partie moderne, comprend une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept avec chapelle polygonale au Sud, et un choeur. La façade ouest porte la date de 1762 et la chapelle Sud est du XVIIIème siècle. On y trouve le tombeau de la famille de Ploeuc. L'église abrite les statues anciennes de Notre-Dame, saint Guénolé (XVIème siècle, en pierre polychrome, H. 1,85 m, l'abbé est mitré avec une crosse dans la main droite et un livre ouvert dans la main gauche, avec inscription du fabricien du nom de Maellissien), saint Jean-Baptiste, saint Côme et saint Damien, saint Antoine et la sainte Trinité (au-dessus de l'autel)."
— ABGRALL Jean-Marie, LE GUENNEC Louis, “Le chemin du Tro Breiz entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1922, tome 49, p. 71
— Cahiers de doléance pour la commune de Landrévarzec
152. Madeleine (La), g. k. 6 m. XVIè s. Large soubassement architecturé à quatre niveaux, corniches moulurées, table d’offrande. Socle asymétrique, emblème funéraire. Fût à pans. Croisillon à consoles godronnées. Statues géminées: Vierge-saint Damien, Jean-saint Côme, écusson avec armoiries. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix, anges recueillant le Sang. [YPC 1980]
— COUFFON René, LE BARS Alfred, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, 2e éd., Quimper, Association Diocésaine, 1988
Pour trouver la fontaine, il faut se rendre au hameau de Ty Men qui se trouve à plus de 400m au sud de la chapelle. Il vous faudra traverser la cour de ferme et prendre à gauche le chemin le long des bâtiments de ferme . Il est stabilisé au début, ensuite….. . Encore une centaine de mètres et à droite dans la végétation se trouve la fontaine. La voie rapide se trouve juste au dessus.
— LEROY Jean-Patrick 2016, "Chapelle de la Magdeleine à Briec", Journées du Patrimoine 2016, dossier photo Flickr
— SIX Anita (dir.), Le patrimoine des communes du Finistère, tome I, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, 1998
— SOURNIA (Jean-Claude), TREVIEN (M.), 1968, Essai d'inventaire des léproseries en Bretagne Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1968 75-2 pp. 317-343
Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et du Tro Breiz passent à côté de la chapelle.
https://www.briec.bzh/patrimoine-religieux/
La Chapelle de la Madeleine en forme de croix latine, date du 16 siècle. Aux murs latéraux du choeur sont visibles des sablières sculptés et au-dessus de la porte sud, des armoiries tenues par deux lions.
Aujourd'hui, Landudal avec sa chapelle de Saint-Tugdual et Langolen avec sa chapelle de Saint-Magloire forment deux paroisses séparées, mais Landrévarzec s'est annexé la chapelle de Quilinen, ancienne trève de Briec, et a cédé à Briec sa chapelle de la Madeleine, et son ancienne trève de Trefflez.
la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ; Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).
8 chapelles à Briec
PATRIMOINE de LANDREVARZEC
l'église Saint-Guénolé et Sainte-Trinité. L'édifice, en grande partie moderne, comprend une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept avec chapelle polygonale au Sud, et un choeur. La façade ouest porte la date de 1762 et la chapelle Sud est du XVIIIème siècle. On y trouve le tombeau de la famille de Ploeuc. L'église abrite les statues anciennes de Notre-Dame, saint Guénolé (XVIème siècle, en pierre polychrome, H. 1,85 m, l'abbé est mitré avec une crosse dans la main droite et un livre ouvert dans la main gauche, avec inscription du fabricien du nom de Maellissien), saint Jean-Baptiste, saint Côme et saint Damien, saint Antoine et la sainte Trinité (au-dessus de l'autel).
—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.
152. Madeleine (La), g. k. 6 m. XVIè s. Large soubassement architecturé à quatre niveaux, corniches moulurées, table d’offrande. Socle asymétrique, emblème funéraire. Fût à pans. Croisillon à consoles godronnées. Statues géminées: Vierge-saint Damien, Jean-saint Côme, écusson avec armoiries. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix, anges recueillant le Sang. [YPC 1980]
— LEROY Jean-Patrick 2016, "Chapelle de la Magdeleine à Briec", Journées du Patrimoine 2016, dossier photo Flickr
Fontaine introuvable ! A Briec prenez la direction Pleyben, puis celle de le chapelle plus loin sur la gauche . Quand vous êtes à la chapelle, continuez vers Landrévarzec et tournez tout de suite à gauche pour la ferme de Ti Meo . Arrivé dans la ferme vous avez une grange neuve sur votre gauche . Prenez le chemin qui s'ouvre entre la gauche de cette grange et une aire d'ensilage . Il est bétonné sur les premiers mètres, éventuellement boueux ensuite . il vous conduit à la fontaine, en contrebas de la voie rapide . Un ruisseau la longe .
Bottes indispensables, et attention à ne pas vous les faire arracher par la boue .
Croquis au crayon .
Finistère, Bretagne, France .
En 2000 - 2001, j'avais l'ambition de constituer un album de dessins sur les fontaines de Bretagne . Comme tout ce que j'entreprends j'ai abandonné .
Pour trouver la fontaine, il faut se rendre au hameau de Ty Men qui se trouve à plus de 400m au sud de la chapelle. Il vous faudra traverser la cour de ferme et prendre à gauche le chemin le long des bâtiments de ferme . Il est stabilisé au début, ensuite….. . Encore une centaine de mètres et à droite dans la végétation se trouve la fontaine. La voie rapide se trouve juste au dessus.
— COUFFON René, LE BARS Alfred, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, 2e éd., Quimper, Association Diocésaine, 1988
CHAPELLE DE LA MADELEINE En forme de croix latine, c'est un édifice du XVIe siècle, dont la flèche, tronquée par la foudre en 1910, a été refaite. Sur l'un des piliers : "14e IOVR DE FEVRIER 1578", et sur le clocher : "GVILLAVM. TRELLV. FABRIQVE".
Aux murs latéraux du choeur, sablières sculptées avec deux anges porte-armoiries, deux autres, aux angles du transept, aujourd'hui mutilés, représentent, selon J.-M. Abgrall, la Madeleine au nord, et sainte Catherine au sud.
Aux mêmes angles, des piliers octogonaux encastrés ; celui de l'angle sud porte l'inscription en creux : "1578. 14/IOVR. DV/ FEVRIER (?)".
- Au-dessus de la porte sud, armoiries tenues par deux lions.
Mobilier : Clôture du choeur, arcature sur balustres, bois naturel, XVIIIe siècle. Trois autels en pierres de taille. Sur le maître-autel, restes de gradins, bois peint, avec décor en bas-relief d'oiseaux picorant des grappes de raisin.
Statues anciennes
- en pierre polychrome : Vierge à l'Enfant, XVIe siècle ;
- en bois polychrome : Christ en croix sur la poutre de gloire, sainte Marie-Madeleine, XVIe siècle, saint Jacques le Majeur (identification douteuse ; elle porte l'inscription "Saint Jean", mais c'est peut-être le Christ ressuscité, un bâton à la main), milieu XVIe siècle, sainte Catherine d'Alexandrie avec un livre à la main, XVIe siècle, sainte Barbe, saint Sébastien, XVIe siècle, saint Tugen plongeant son bâton dans la gueule d'un chien, XVIe siècle autre sainte Catherine d'Alexandrie, la roue à ses côtés et la tête de l'empereur Maxence sous les pieds, XVIIe siècle, et la Vierge Marie couronnée par deux anges, un troisième portant le nom "MARI".
Vitraux de l'atelier J.-P. Le Bihan, 1985 : Crucifixion (chevet), sainte Barbe (aile sud), les travaux des saisons (ailes sud et nord), restauration de la chapelle (nef). *
Sur le placitre, calvaire déplacé en 1955 : autel en pierre contre le socle, statues géminées sur le croisillon.
A 400 m, fontaine monumentale renfermant une statue frustre de la Madeleine
la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ;
Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).
- Un chantier de restauration, la chapelle de la Madeleine (Gwechall, 1978).
— ABGRALL Jean-Marie, LE GUENNEC Louis, “Le chemin du Tro Breiz entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1922, tome 49, p. 71
— DILASSER Maurice (dir.), HERVÉ Gusti, Patrimoine religieux de Bretagne, Brest, Éditions Le Télégramme, 2006 — PEYRON Paul, “Les églises et chapelles du diocèse de Quimper”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1903, tome 30, p. 146
— SIX Anita (dir.), Le patrimoine des communes du Finistère, tome I, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, 1998
— SOURNIA (Jean-Claude), TREVIEN (M.), 1968, Essai d'inventaire des léproseries en Bretagne Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1968 75-2 pp. 317-343
La chapelle occupe (une fois de plus) une hauteur (150 m) dominant le vallon d'un ruisseau, celui qui alimente, près de sa source, la fontaine. Ce ruisseau s'écoule vers le sud-ouest, animait plusieurs moulins (Meilh Kerroc'h, Meilh ar C'hrek, , Moulin de Kerrefren) avant de se jeter dans le Steir. À 50 m en aval de la fontaine, un minuscule moulin à roue horizontale (pirouette) existe encore à Ty Men. Le site d'implantation est sans doute dicté par la source de ce ruisseau, soit en raison d'un culte pré-chrétien aux eaux et à leurs pouvoirs thérapeutiques, soit comme richesse économique (les moulins étaient jadis la propriété des familles nobles et les paysans étaient contraint d'y faire moudre leur grain), mais la chapelle a peut-être été la propriété des seigneurs de Parc-ar-mou, ou, du moins, ceux-ci y exerçaient-ils leurs prééminences. Sans doute toutes ces raisons se cumulent-elles ou se succèdent-elles.
Dans une vitre du pignon occidental, armes de Bretagne et de France, au-dessous, armes du marquis de la Roche et celles de Penanjeun-Launay, parti :d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur, alliance de la maison de Pacarmon.
Michel Mauguin, qui a étudié l'héraldique de la chapelle de Quilinen, cite le passage qui nous concerne et le commente :
« Et plus bas dans un autre soufflet les armes du Seigneur marquis de Laroche, et au-dessous Celles de la maison de Penanjeun Laulnay blasonnés cydevant, partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon]"
"Si le marquis de La Roche est bien identifié, il n’en est pas de même pour le second écu, Il s’agit de N. Launay et son épouse N. Moysan de Parc Hamon de Briec. L’écusson : d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur est inconnu des armoriaux, il est identifiable par une alliance de Guillaume Moysan (4) et de Marguerite Trégain en 1469, dont les armoiries figuraient dans un vitrail de l’ancienne église de Briec. (4) Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, http://www.tudchentil.org/spip.php?article29 "
n.b : Les armes des Trégain : d'or àtrois pommes de pin de gueules la pointe en haut.
Je note qu'à la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, parmi les nobles de Landrévarzec apparait : Jehan Moysan, sieur du Parc-Armou, (représenté par Guillaume Tréouret, dict faire pique sèche). Cette date est proche de celle de la fondation de la chapelle en 1578..
Montre 1481
Les nobles de Briziac.
[nota : source pour Briec : Bibl. mun. de Saint-Brieuc, collection de Boisgeslin (confirmer ?) aujourd’hui deux trèves de Briec sont devenus des communes : Landudal et Langolen [157].
Les paroisses de Briec et de Landrévarzec étaient alors géographiquement différentes de leurs découpages actuels : aujourd’hui Landrévarzec comprend les manoirs de Penayen – alors aux du Guern/De Launay – et de Lezodevet – aux Lesandevez]
Pierre de Lesandevez [158], archer en brigandine.
Hervé de Launay [159], archer en brigandine.
Jouhan Pezron [160], en palletoc voulge.
Danyel Quemarchec [161], par Martin Le Goff, en brigandine voulge.
Moricze Tremarchec [162], en brigandine voulge.
Jehan du Guern [163], en brigandine voulge.
Mahé Prigent, en brigandine pertuisane.
Guillaume Moysan [164], pour sa mere, en palletoc voulge.
Geffroy Gueguennou [165], en palletoc voulge.
Jehan Tregain [166], par Guillaume Le Gal [167], archer en brigandine.
[à ces seigneurs il faut probablement ajouter : Christophe Liziart, homme d’armes – cités page 326 – et son père, seigneur de Trohanet]
[p. 346]
Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, cependant le fait qu’elle se soit remariée en 1479, laisse présager que son premier mari fut décédé. Il devait être le prédécesseur, sinon le père, du Guillaume de 1481.
Au cheur, ils ont un banc et accoudoire et tombe plate avec écusson de trois fasces surmontées de quatre hermines, tombe située devers l'arcade qui sépare le choeur d'avec la chapelle de Notre-Dame qui fait l'aile du côté de l'Evangile. Au Nord de la dite tombe, sont trois autres tombes s'entrejoignant : la première porte un écusson en bosse avec trois fasces, et quatre hermines qui sont de Kerguelen ; les deux autres armoriées de cinq écussons des mêmes armes. Dans la vitre de cette chapelle Notre-Dame est un écusson d'argent à 3 fasces de gueules surmontées de 4 hermines de sable, avec diverses alliances :
d'azur à 3 quintefeuilles d'argent, armes de Quistinic, appartenant au Sr. du Vieux-Chastel des Aubrays ;
d'azur à 3 mains d'argent accompagnées d'un fer d'épieux en abyme, de la Maison de Kervier ;
d'azur au croissant d'or, qui est Penanjeun-Launay.
En la même vitre, deux écussons : au premier, côté de l'Evangile, est un écartelé aux 1 et 4 d'argent à 3 fasces surmontées de 4 hermines de sable (Kerguélen), aux 2 et 3 trois quintefeuilles d'argent (Quistinic).
Au second écusson : écartelé au premier armes des Kerguélen ; au second d'argent partie et coupé d'un filet de sable et cantonné de quatre loups passants de sable ; au troisième : d'azur à une fasce d'argent chargé de trois molettes de sable, la dite fasce accompagnée de 3 pommes de pin d'or ; au quatrième : d'azur au dragon ailé d'or, qui est de Coetninou et Pontlez.
Toutes ces armoiries sont dépendantes de la maison de Keranroc'h. De plus, au corbeau qui supporte l'image de Notre-Dame au-dessus de l'autel, écusson des Kerguélen.
En la vitre côté Nord, qui donne jour à l'autel de Saint-Cosme et Damien, écusson des Kerguélen, qui ont une lisière funèbre autour du haut du choeur et de la nef, semée d'écussons portant les mêmes armes des Kerguélen, Sgr. de Keranroc'h ; mêmes écussons dans les sablières et clef de voûte du lambris » (M. Abgrall) ;
n. En la chapelle qui compose une aile du choeur, côté Nord, et de l'Evangile, il y a deux autels et deux vitres. En la prochaine vitre : 1° armes du marquis de la Roche ;
2° écusson écartelé au 1er et 4 de Kerguélen, au 2 et 3 d'azur à 3 quintefeuilles d'argent ;
3° écusson de Kerguélen. Au bas de laquelle vitre est un chevalier armé à genoux, portant sur sa cotte d'arme un écartelé des armes de Kerguelen et Quistinit, et une demoiselle priante, « ayant une coiffure d'une figure très ancienne », portant sur sa robe armes parti de Kerguélen et de Pénanjeun.
Dans la seconde vitre, armoiries : 1° de La Roche (Keranroc'h) ;
2° de Penanjeun-Launay (d'azur au grelier d'argent) ;
3° armes de Penanjeun, parti de Bodriec Lamarche, qui est de gueules au chef d'argent, et au bas deux priants ; un chevalier portant sur sa cotte les armes de Penanjeun-Launay, d'azur au croissant d'or, et une priante portant sur sa robe armes de Penanjeun avec alliance d'azur au grelier d'argent.
Et dans un autre jour de la même vitre, autre chevalier priant, portant armes de Pennanjeun, et, près de lui, une priante portant sur sa robe armes de Penanjeun en alliance avec Bodriec-Lamarche : de gueules au chef d'argent.
Sur l'autel Saint-Yves, côté Nord de la même chapelle, est un écusson de Penanjeun et Kervier.
Dans une vitre du pignon occidental, armes de Bretagne et de France, au-dessous, armes du marquis de la Roche et celles de Penanjeun-Launay, parti :d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur, alliance de la maison de Pacarmon.
Sur autre vitre tirant vers le Nord, armes de Penanjeun-Launay.
Enfin, sur la porte du côté du cimetière, vers midy, est un écusson aux armes de Penanjeun écartelé d'azur à une macle d'or.
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Michel Mauguin
« Et plus bas dans Un autre soufflet Les armes du Seigneur marquis de Laroche, et au-dessous Celles de la maison de Penanjeun Laulnay blasonnés cydevant, partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon] Si le marquis de La Roche est bien identifié, il n’en est pas de même pour le second écu, Il s’agit de N. Launay et son épouse N. Moysan de Parc Hamon de Briec. L’écusson : d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur est inconnu des armoriaux, il est identifiable par une alliance de Guillaume Moysan (4) et de Marguerite Trégain en 1469, dont les armoiries figuraient dans un vitrail de l’ancienne église de Briec. (4) Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, http://www.tudchentil.org/spip.php?article29
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En 1736, fut inhumé dans cette chapelle François de Kerguélen, prêtre, mort au manoir de Penanjeun à l'âge de 28 ans, « après descente de justice », car il mourut par suite d'un homicide attribué, croit-on, au frère de la victime, parce que celle-ci n'avait pas voulu payer les dettes du manoir. En 1705, une cloche fut bénite pour cette chapelle, la marraine fut Anne Jacquette Danillo, dame de Penanjeun. La chapelle de Quilinen a aussi sa fontaine sainte, comme la plupart des chapelles de pèlerinage.
Sur la façade de l'édicule gothique sont trois écussons. Celui du milieu porte : d'azur au croissant d'or, qui est Penanjeun-Launay ; les deux autres sont parti du même et d'un second blasonné d'une croix. Le manoir de Penanjeun, Penn-ar-Yun (bout du marais), est distant d'environ 1 kilomètre, vers le Sud.
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivants de Landrévarzec (Landrevarzec) étaient présents :
Guillaume de Kerguelen, représenté par Thibault de Kerguelen son fils, archer en brigandine ;
Yvon le Page, archer en brigandine.
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Landrévarzec (Landrevarzec) apparaissent :
Jehan Moysan, sieur du Parc-Armou, représenté par Guillaume Tréouret, dict faire pique sèche ;
Olivier de Kerguelen, sr. de Kerenroch et de Penanyum, sous l'esdict ;
Henry de la Boëssière, présent, est sous l'esdict ;
Le sieur de Kerperennès est sous l'esdict ;
Péron Caradec est sous l'esdict.
PATRIMOINE de BRIEC
l'église Saint-Pierre et Saint-Paul (XVIème siècle). Reconstruite en 1789, elle a conservé des éléments anciens, notamment le pignon ouest et le porche latéral sud. L'église est composée d'une nef avec bas-côté de cinq travées, un transept et un choeur accosté de deux chapelles. La porte ouest date du XVIème siècle (de 1530-1545 environ). Le clocher, postérieur, porte à la base la date de 1692, sur la chambre des cloches 1695 et, au sommet 1697. Endommagé par la foudre, le clocher est remis en état en 1802. La porte du porche latéral avec ses colonnettes à chapiteaux date de la fin du XIVème siècle ou du début du XVème siècle. Le chevet et les ailes du transept ont été reconstruits en 1909 sous la direction de M. Chaussepied. Le retable du maître-autel et quelques statues datent du XVIIIème siècle. On y trouve les statues de saint Pierre, saint Paul, la Vierge, saint Corentin, saint Jean-Baptiste, saint Etienne, sainte Marguerite, sainte Barbe, saint Eloi et saint Herbot ;
Nota 1 : La partie la plus ancienne de cette église est la façade Ouest, dont le style ogival flamboyant semble indiquer les premières années du XVIème siècle. La porte est encadrée de moulures prismatiques et surmontée d'une contrecourbe et d'un galbe feuillagé dont les rampants portent sur deux lions sculptés. Les contreforts sont percés de niches abritant les statues de saint Pierre et de saint Jean-Baptiste. Le clocher qui surmonte cette façade est postérieur, et porte à sa base la date de 1692, et sur la chambre des cloches celle de 1694 (ou 1695). Le porche latéral, assez simple, est couvert d'une voûte d'ogive ; au-dessus de la porte, est une statue de saint Adrien, en tunique courte, manteau et couronne. Le reste des murs extérieurs est très simple et semble appartenir au XVIIIème siècle.
A l'intérieur, l'église se compose d'une nef, de deux bas-côtés et d'un petit transept, le tout formant sept travées séparées par des piles rondes qui portent des arcs surbaissés, avec moulures dans le genre du XVIème siècle. Le maître-autel est surmonté de deux gradins ornés de feuillages et d'arabesques.
Le tabernacle est entouré de huit colonnettes torses, dont six feuillagées, encadrant deux niches à coquilles qui contiennent les statuettes de saint Pierre et de saint Paul. Le couronnement à dôme et lanternon est décoré de trois niches et statuettes, de colonnettes torses, volutes feuillagées, urnes et bouquets de fleurs, le tout surmonté de la statuette du Christ ressuscité. Des deux côtés du retable sont deux niches avec statuettes, quatre panneaux carrés avec peinture sur bois, représentant les quatre Evangélistes. Au-dessus court une galerie de fuseaux, sur laquelle sont deux anges portant des reliquaires. Les statues vénérées sont : saint Pierre et saint Paul, la Vierge-Mère, dans le genre des statues sortant des ateliers du port de Brest, saint Etienne, saint Pierre-Célestin, en chape, tiare et croix papale, sainte Anne, saint Corentin, sainte Marguerite et une petite Sainte-Vierge. Dans le cimetière, sont deux croix en pierre dont une est datée de 1656.
Un procès-verbal fut dressé en 1781, pour constater les armoiries de la cloche qui devait être refondue, car il y avait contestation entre les seigneurs de la Chateigneraye (Quistinic) et ceux de La Roche et Laz au sujet de la mouvance du patronage de l'église de Briec (B. 484). S'il y a un écusson en bosse, au pignon oriental, aux armes du seigneur de La Roche et Laz, il est constaté qu'il y a été placé par voie de fait mais que les dits seigneurs n'y ont aucun droit. La cloche du côté Nord a 25 pouces de hauteur sur 30 pouces de diamètre, elle ne porte aucun écusson, mais l'inscription suivante : ANNO : DNI : 1691 : LVDOVICO : MAGNO : XIV° : REGNANTE : ILLMO : DD :FRANCISCO : DE : COETLOGON : DIOECESIM : CORISOPITEN : GUBERNANTE : JOANNES : HVELVAN : SACR : FACULT : PARISIEN : BACCALAUREVS : THEOLOGVS : DOMVS : SORBONAE : NEC : NON : PAROCHIAE : BRIZIEC : RECTOR. Au bas est écrit : T. LE : SOUEFF : FONDEVR : Au milieu, côté du Nord : IHS. Côté du Midi, dans un médaillon circulaire de 4 pouces de diamètre, la Vierge avec l'Enfant-Jésus dans ses bras, assise sur des nuages. Sur la seconde cloche, du côté du Midi, qui a 27 pouces de haut et 31 pouces de diamètre, est écrit : SIT : NOMEN : DOMINI : BENEDICTVM : 1702. Sans armoiries, mais elle porte une croix sous laquelle on lit FRANCOIS : LE : MOYNE : FONDEVR. De l'autre côté, est une Vierge en pied ayant les mains jointes. Cette cloche est éclatée.
Lorsqu'en 1789, il fut question de reconstruire l'église, on dressa le procès-verbal suivant pour constater l'état des prééminences. Il est conservé aux Archives départementales (B. 484) :
Au pignon oriental, derrière le maître-autel, dans le vitrail représentant le mystère de la Passion, il y a 5 écussons ; 3 en haut, 2 en bas, au-dessus de la maçonnerie.
En haut, cinq compartiments, le plus supérieur à droite, côté Nord, contient un écusson aux armes de France, le 2° et le 3° des mystères, le 4° les armes de Bretagne, le 5, un mystère.
Au 2ème panneau Nord, au-dessus de l'appui de la maçonnerie, est un ange portant en bannière : d'azur à trois quintefeuilles d'argent 2 et 1. Côté gauche même niveau, est un ange portant en bannière : burellé d'argent et de gueules de 10 pièces. Aucun autre écusson. Ces deux derniers appartiennent à la seigneurie de la Chataigneraye, dont le Sr. Dervan est propriétaire.
Au côté Nord, entre la chapelle de la Vierge dite de Trohanet et la première marche du maître-autel, est une tombe en grosse fonte de fer portant un écusson circulaire avec le cordon de Saint-Michel : parti au 1er deux faces, au second trois pommes de pin renversées pointe en bas. Au pourtour est écrit : REVIVRE. CRAIGNONS : DIEV : SVR : .. et au pourtour, Jean Melou, chevalier seigneur de Kersaint-Eloy et dame Marie de Trégain, châtelaine.
Au haut est écrit : donné par Messire de Trégain à la mémoire de leurs ancêtres, et monument à leur postérité, Mars 1654. Le procureur du seigneur de la Chateigneraye a dit que cette tombe a été placée clandestinement depuis 6 à 7 ans, et demande qu'elle soit enlevée.
Au côté gauche de la dite tombe, en est une autre rase en pierre, portant une croix soutenue par des os de mort en sautoir avec un écusson sans rien de visible.
A gauche, vis-à-vis de l'Evangile, entre la marche du maître-autel. et la balustrade, est une tombe sur laquelle est un écusson : parti au 1er d'un croissant montant, au 2ème d'une portion de huchet ou cor de chasse ; à gauche morceau de pierre tombale avec un écusson, portant au 1er un croissant montant, et au 2ème une face.
Vis-à-vis, au milieu de l'autel, est une tombe sans armoiries apparentes appartenant à Jean-Vincent de Kerguelen, sr. de Pennanjeun. Entre la balustrade séparant le sanctuaire de la chapelle Saint-Jean et Sainte-Marguerite est une tombe ayant en son milieu un écusson portant 3 coqs 2. 1. Au-dessous à droite, est un autre écusson : parti au 1er de 3 coqs 2. 1., au 2ème 3 petits écussons 2. 1., chacun de 4 besans ou tourteaux couronnés. A gauche, autre écusson : parti au 1er de 3 coqs 2. 1., au 2ème de 2 fusées en face au milieu surmontées de 2 besans ou tourteaux ; tombe réclamée par Yves-Joseph de Kerguélen, dépendante de la terre de Trémarec, juveigneurie de la Chateigneraye.
-A la chapelle Saint-Jean et Sainte-Marguerite, il y a trois soufflets, le 1er porte un écusson : d'or à 3 pommes de pin de gueules pointe en haut 2. 1., le reste est en verre blanc ou représente le mystère de la Passion. Dans l'enfeu, sur le milieu est un écusson portant : 3 pommes de pin 2. 1., avec une petite croix pattée en abîme au milieu, ledit écusson chargé en chef d'un lambel à 3 pendants. Sur une seconde pierre, est un écusson chargé : d'un grelier ou cor de chasse. Au-dessus du dit enfeu, est une voûte surmontée d'une impériale avec moulure et porte un écusson chargé de : 3 pommes de pin pointe en haut 2. 1. avec un tourteau en abîme, le dit écusson couronné d'un lambel à 3 pendants. A la naissance droite de la dite impériale, est un écusson portant les armes de la Boixière : 3 pommes de pin 2. 1. avec une petite croix pattée au milieu ou en abîme. A l'autre naissance de l'impériale, à gauche, est un écusson de : 3 pommes de pin 2. 1. avec un tourteau en abîme surmonté en chef d'un lambel à 3 pendants. Proche de la balustrade du maître-autel, est une tombe rase, portant 3 écussons sans armoiries.
-En la chapelle de la Vierge, côté Nord, au haut, du vitrail, sont trois écussons : Le premier : écartelé au 1 et 4 d'or à 3 croissants montants de gueules 2. 1. au 2 et 3 d'azur à une quintefeuille d'argent. Le deuxième : parti d'un et coupé d'un, ce qui fait trois quartiers au 1er d'or à 3 croissants montants de gueules, au 2ème qui est le parti de sinople à la massue d'argent, le 3ème qui est le coupé d'azur à 1 quintefeuille d'argent. Le troisième : parti et coupé du premier, ce qui fait 3. Le 1er porte d'or à 3 croissants montants de gueules, 2 et 1, le 2ème qui est le parti d'azur à la croix pattée d'argent, au 3ème qui est le coupé d'azur à quintefeuille d'argent. Au-dessous à droite, écusson en forme de bannière, cerné du cordon de Saint-Michel : parti au 1er d'argent à 3 faces d'azur, le 2ème de sable à la bande d'or chargée de 3 croissants montants d'azur, la dite bande surmontée en son canton senestre d'un besan d'or.
-Au mur du bas côté du Nord, à droite de l'autel, enfeu avec écusson sans armoiries. En haut, écusson : écartelé au 1er et 4 de 3 croissants, au 2 et 3 d'une quintefeuille, dépendent de Trohanet, juveignerie de la Chateigneraye.
-Dans la deuxième fenêtre du bas côté, à la clef de voûte, est un écusson d'or à la bande losangée de gueules, surmonté au canton senestre d'une tour crénelée d'azur murée de sable. Au-dessous, écusson : parti au 1er d'or à la bande losangée de gueules, surmontée d'une tour comme ci-dessus, au 2ème d'or à 3 pommes de pin de gueules et d'une moitié de chevron d'argent.
-A l'extérieur, à la clef de voûte du porche, du côté du Midi, sur le cimetière, écusson très vieux sans armoiries.
-Sous la base de la tour, au pignon occidental, trois écussons, le supérieur, entouré du cordon de Saint-Michel porte : 3 quatre-feuilles 2. 1. Le 2ème du côté droit, entouré du cordon de Saint-Michel, porte : sept macles 3. 3. 1. Le 3ème : parti au 1er, de 7 macles 3. 3. 1., au 2ème burelé de 10 pièces. — Ces trois derniers écussons appartiennent à la Chateigneraye et Acigné.
Au pignon de la vitre du maître-autel, est un écusson : écartelé au 1er et 4 de 3 vannets ou coquilles oreillées au 2 et 3 d'un lion léopardé, surmonté d'une couronne de marquis ; appartient à M. le vicomte de Pont-Bellanger, démissionnaire de M. le marquis du Grego, du marquisat de la Roche et de la baronnie de Laz. L'église de Briec possède encore deux jolis calices du XVIème et du XVIIème siècle et une boite en argent pour les Saintes-Huiles portant cette inscription : Dono dedit Joannes peccator parrochiae de Briec rector anno Domini Jesu-Christi 1723. Ce recteur est Jean Heluan (MM. Peyron et Abgrall, 1904).
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https://www.briec.bzh/patrimoine-religieux/
La Chapelle de la Madeleine en forme de croix latine, date du 16 siècle. Aux murs latéraux du choeur sont visibles des sablières sculptés et au-dessus de la porte sud, des armoiries tenues par deux lions.
Aujourd'hui, Landudal avec sa chapelle de Saint-Tugdual et Langolen avec sa chapelle de Saint-Magloire forment deux paroisses séparées, mais Landrévarzec s'est annexé la chapelle de Quilinen, ancienne trève de Briec, et a cédé à Briec sa chapelle de la Madeleine, et son ancienne trève de Trefflez.
la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ; Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).
8 chapelles à Briec
PATRIMOINE de LANDREVARZEC
l'église Saint-Guénolé et Sainte-Trinité. L'édifice, en grande partie moderne, comprend une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept avec chapelle polygonale au Sud, et un choeur. La façade ouest porte la date de 1762 et la chapelle Sud est du XVIIIème siècle. On y trouve le tombeau de la famille de Ploeuc. L'église abrite les statues anciennes de Notre-Dame, saint Guénolé (XVIème siècle, en pierre polychrome, H. 1,85 m, l'abbé est mitré avec une crosse dans la main droite et un livre ouvert dans la main gauche, avec inscription du fabricien du nom de Maellissien), saint Jean-Baptiste, saint Côme et saint Damien, saint Antoine et la sainte Trinité (au-dessus de l'autel).