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15 février 2022 2 15 /02 /février /2022 23:51

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529) : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.

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— Sur les Sibylles hors Finistère, voir dans ce blog :

— Sur les Sibylles du Finistère, voir :

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— Sur l'Aître Saint-Maclou, voir le premier article , qui comporte la présentation générale.

L'Aître Saint-Maclou à Rouen. I. La charpente sculptée (sablières et potelets) de 1526-1533 et de 1651 (galerie sud). 

 

Les colonnes des galeries sont numérotées à partir du côté ouest, qui en comporte 11. La colonne n°12 se trouve à l'intérieur, dans l'entrée de l'angle nord-ouest, près de la chapelle des Trépassés, elle représente la Création d'Adam et la Faute d'Adam et Ève. Puis viennent les Sibylles, deux par deux sur chaque colonne extérieure de la galerie nord, et enfin, à l'angle nord-est, et à nouveau à l'intérieur, la colonne sculptée du Meurtre de Caïn et Abel. Si on se souvient que les douze sibylles annoncent par leurs prophéties (ou "vaticinations"), pour les Chrétiens, douze étapes de l'Incarnation et de la Rédemption, nous avons là un programme iconographique assez complet de l'Histoire du Salut, face au Calvaire central de la cour.

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Plan par Sylvie Bethmont-Gasserand.

Plan par Sylvie Bethmont-Gasserand.

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LA COLONNE DE LA CRÉATION ET DE LA FAUTE D'ADAM ET ÈVE.

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L'entrée dans l'Aître Saint-Maclou. © Explor Visit

 

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1. La Création d'Ève.

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"Alors, yhvh elohim fit tomber un sommeil profond sur l'homme, et il s'endormit.

Alors il prit l'un de ses côtés et il referma la chair en dessous.

Alors, yhvh elohim  bâtit le côté qu'il avait pris de l'homme en forme de femme et il la présenta à l'homme." (Genèse 2:21-22, trad. M.A. Ouaknin)

 

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Dieu se tient debout à gauche et lève la main droite, tandis que, de la main gauche, il aide la jeune Ève à se redresser et à s'extraire du flanc droit d'Adam, dont elle naît. De celle-ci, au corps en grande partie brisée, nous voyons les mains jointes, les fesses, le ventre  et les jambes : leurs formes laissent préjuger de la beauté du visage.

Adam est allongé sur le coté gauche, jambes fléchies, et cachant son sexe de la main droite.

À droite, derrière la tête d'Adam, une montagne est couronnée d'un édifice, vers lequel se dirige divers animaux : lion (?), renard (?) ou gallinacé (?). Ce n'est pas exactement ce qu'on attend d'une scène de création du monde et des animaux, ce qui excite la curiosité sur l'interprétation de cette partie.

Dieu est vêtu d'une robe, serrée à la taille par un cordon noué, et à larges manches. Une ample cape est fermé par un cabochon carré. La tête (hormis un morceau de la barbiche), et les bras sont brisés. Les drapés sont particulièrement élégants.

La pierre blanche, ici comme sur les autres colonnes que nous allons examiner,  est calcaire, et il serait intéressant d'en connaître l'expertise géologique, qui pourrait indiquer la provenance.

On comparera ce sujet avec celui du quadrilobe du portail de la Sainte-Chapelle par Geoffroy-Dechaume, peut-être inspiré du portail de la cathédrale de Lyon.

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/oeuvre/creation-deve-quadrilobe-du-soubassement-cote-gauche-du-trumeau-du-portail-de-la-chapelle

https://books.openedition.org/purh/845?lang=fr

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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La Faute d'Adam et d'Ève.

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"La femme contempla . Oui, l'arbre était bon à manger et enviable pour les yeux ! Oui, l'arbre engendrait le désir de devenir intelligent ! Alors elle prit de son fruit et elle mangea. Et elle en donna aussi à son homme qui était avec elle, et il mangea." (Genèse 2:5-6, trad. M.A. Ouaknin).

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Cette représentation du serpent à la poitrine (et au visage, même s'il est ici brisé) féminine, mais à la queue qui s'enroule autour du tronc de l'arbre, je la connais bien, tant elle est fréquente, taillée en kersanton à l'entrée des porches bretons contemporains de cette colonne !  Et toujours, le serpent-femme est tournée vers Ève. Je l'ai décrite par exemple  à Pencran, à Guimiliau, à Sizun et à Ploudiry, et on en retrouve la source dans des enluminures comme celle du Livre d'Heures  dites de Henri IV BnF Latin 1171 , au folio 20v (sauf que, pour me contredire, le serpent regarde Adam). Ces enluminures sont peintes par le Maître des Triomphes de Pétrarque. Or ce livre provient de la bibliothèque du château de Gaillon, et ce peintre a laissé "une empreinte durable sur le milieu rouennais" (E. Adam).

 

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Sans chercher une science exacte, on peut créer des liens entre le cardinal Georges d'Amboise, commanditaire du château de Gaillon qui a introduit en Normandie le vocabulaire de la Première Renaissance, son neveu Georges II d'Amboise qui fut archevêque de Rouen en 1511 et prolongea l'œuvre de son oncle (chapelle de Gaillon et ses stalles), l'église Saint-Maclou dont ils favorisèrent tous deux la reconstruction (dédicace en 1521), et cette Aître Saint-Maclou.

Et examiner, pour se rapprocher plus encore de Georges Ier d'Amboise, et de Rouen, voici une enluminure attribuée à Robert Boyvin, actif entre 1480 et 1536, et qui avait été formé par le Maître de l'échevinage de Rouen . Et cette fois-ci, Dame-serpent regarde Dame-Ève.

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Robert Boyvin, Heures à l'usage de Rouen, Rouen, vers 1500. Paris, BNF, Arsenal, Ms. 416, f.10

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Mais ici (et combien on regrette le vandalisme des exaltés qui ont fracassé ces colonnes), la femme-serpent dont les formes généreuses et la chevelure établissent un rapport de rivalité spéculaire avec Ève, lui posent la main gauche sur l'épaule, tandis que la main droite, toujours en imitation symétrique, se pose sur une spire de la queue en face de la main de la première femme, laquelle est posée sur son sexe. 

Et s'il est fâcheux de ne pas voir l'œuvre d'art déployer la splendeur probable du temps où elle était intacte, par contre, cela libère l'imaginaire. Si bien que j'ai cru voir les deux visages se rapprocher dans leur entreprise de séduction, et s'embrasser.

J'ai ainsi pu bénéficier d'un unicum dont les perspectives spirituelles ou artistiques renouvelait le thème élimé de la Tentation.

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La main droite d'Ève, qui est brisée, tenait jadis la pomme. Dans certaines enluminures et sculptures, le serpent la tient, et la propose au désir. Dans d'autres, le fruit est encore tenu par les deux mains. Mais ici, le serpent ne l'a plus, Ève l'a saisi. Les jeux sont faits.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé d'Eustache-Hyacinthe Langlois en 1837, gravure d'après le dessin d'Espérance Langlois.

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E.-H. Langlois Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Il ne reste plus rien d'Adam, sauf une paire de pieds nus. Et à côté du pied droit, un pied de forte taille sort d'un drapé, laissant deviner un autre personnage :qui donc à cette époque, si ce n'est Dieu ou son messager ?

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'un des côtés de la colonne porte deux panneaux en bas-reliefs Renaissance. En haut, un couple nu entouré d'arbres stylisés (Adam et Ève dans l'Eden ?) au dessus d'une vasque. La femme qui nous tourne le dos a des cheveux très longs. L'homme, barbu, tient un objet (la pomme...?). En bas, un décor semblable à celui du château de Gaillon, avec une chimère au dessus de rinceaux. Entre les deux, un enfant, habillé, tient un fruit.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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LES 7 COLONNES DES SIBYLLES.

 

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Cette série de sept colonnes, dont la plupart conservent encore, quoique mutilées, leurs personnages féminins assemblés par deux, pose un problème délicat.

En effet, il est certains que nous avons affaire à une série des  sibylles, prophétesses de l'Antiquité dont le nombre, par parallélisme avec les prophètes bibliques, venait d'être fixé à douze à la fin du XVe siècle par  Filippo Barbieri  en Italie, et dont les attributs et l'association avec des épisodes de l'Enfance et de la Vie du Christ avait été durablement fixé par les Heures de Louis de Laval vers 1480-1485.

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Les Sibylles à Gaillon et à Rouen.

1. On sait l'influence des deux cardinaux Georges d'Amboise sur le développement artistique de Rouen et de sa région, à commencer par leur château de Gaillon. Or, les stalles de la chapelle du château de Gaillon, commanditées par Georges II d'Amboise qui y a placé ses armes et devises, montrent sur le premier registre des dorsaux le Dialogue des Sibylles et des Vertus. Les vaticinations des sibylles répondaient aux prophéties des 12 Prophètes.  Persique est associée à la Prudence, Érythrée à la Force, Tiburtine à la Justice, Agrippa à la Tempérance, Delphique à la Foi, Hellespontique à la Charité.  La Phrygique , associée à l' Espérance, était prévue dans le programme. (source)

Ces stalles ont été remontées dans le chœur de la basilique de Saint-Denis. Georges d'Amboise avait fait enluminer le manuscrit des Institutions divines de Lactance, texte qui décrit les Sibylles. Cf C. Meneau d'Anteroches 2020 et Wikipédia. Plus précisément, c'est Alphonse le Magnanime, roi d'Aragon et de Sicile, qui pourrait avoir commandé le manuscrit vers 1455 à Naples, et il aurait été acheté à Frédéric d'Aragon roi de Naples, avant sa mort en 1504,  par Georges Ier d'Amboise pour sa bibliothèque de Gaillon. Voir BnF Lat. 1674, qui a perdu son frontispice, ainsi que BM Besançon MS 170 dont le frontispice armorié est intact. Les miniatures du BnF lat. 1674 sont huit initiales dorées entrelacées avec des bianchi girari, et non des enluminures où auraient pu figurer des sibylles...

2. Le portail Notre-Dame de la cathédrale de Rouen  a été réalisé en 1512-1513. Les voussures portent, de l'intérieur vers l'extérieur, 12 Patriarches, 12 Sibylles et 12 Prophètes.  Les sibylles sont sculptées par Nicolas Quesnel, tandis que Pierre Des Aubeaux a sculpté les Prophètes, et Richard Le Roux les Patriarches.

3. La Tour de Beurre de la cathédrale date de la in du XVe siècle. Elle comporte deux sibylles et deux prophètes au sud, et deux sibylles dont la Tiburine face à Auguste à l'est. (Source)

 

 

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L'idéal serait, pour disposer cette série, que la galerie nord ne compte que six colonnes. Hélas, elle en compte sept, en comptant les deux extrêmes qui sont aujourd'hui partiellement incluses dans l'entrée et dans l'escalier de droite.

Certains ont proposé de reconnaître ici quelques Vertus. Celles-ci sont, dans l'iconographie traditionnelle au nombre de sept, en associant les Vertus théologales et cardinales. Elles se distinguent par leur attribut. Mais cela complique encore le problème, et aucune n'est identifiée ici (sur la colonne n° 13, les auteurs voient la Prudence, Vertu portant un miroir, mais les rayons qui diffusent autour du cercle m'incitent à y voir une lampe, attribut de la sibylle Persique ou Lybique). J'écarte cette hypothèse.

L'autre possibilité est de penser que la série n'est pas complète, et que le personnage est dédoublé. C'est la solution envisagé pour expliquer qu'une femme tienne une colonne, à coté de la sibylle Agrippa tenant son attribut bien connu, le fouet de la Flagellation. Sa voisine porterait la colonne, l'un des Instruments de la Passion, où le Christ est lié. L'hypothèse résout ce cas particulier de la colonne 18, et éventuellement celui de la colonne n°18, mais il est très surprenant que le commanditaire ait choisi cette option, attestée nulle part ailleurs, et qui lui impose de ne pas présenter la série, au chiffre très fort symboliquement, de 12 alors qu'il dispose de sept colonnes.

On peut penser qu'il y a eu des modifications lors de réaménagements ou de restaurations.

La colonne n°17 fait exception par rapport aux autres, car elle est la seule à présenter un blason qui occupe une place importante. Les deux personnages, détruits et dont on ne voit que l'emplacement, étaient-ils des sibylles.

Si on exclut cette colonne, nous avons bien douze personnages féminins, dont trois sont détruits, quatre n'ont pas d'attribut permettant de les identifier, quatre ont un attribut caractérisé (lampe ; rameau fleuri ; fouet ; croix).

Enfin, la revue des iconographie montre (comme pour les 12 apôtres et leurs attributs) un certain nombre de variantes.

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Rappel des attributs : Les 12 Sibylles françaises issues des Heures de Louis de Laval s'organisent  en deux sous-ensembles :

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— Vie de la Vierge :

1. La Persique tenant une lanterne et foulant un serpent : annonce la Vierge  de l' Immaculée Conception foulant le serpent.  : Incarnation : la Vierge donne naissance à celui qui se dira Lumière du Monde.

2. La Libyque tenant un cierge annonce la Vierge et l'Enfant apportant cette Lumière. Manifestation aux Gentils. 

3. L'Erythréenne tenant la fleur prophétise l' Annonciation et la Conception virginale.

4. La Cuméenne tenant un bol (une boule)  annonce la Virginité (ou Venue d'un enfant).  Naissance dans une crèche

5. La Samienne tenant un berceau  annonce la  Nativité  et l'Annonce aux Bergers.

6. La Cimmérienne tenant une corne (biberon) annonce l' allaitement de l'Enfant  par la Vierge 

7. L'Européenne tenant une épée annonce la Fuite en Égypte pour fuir le Massacre des saints Innocents.

— Passion et Christologie :

8. La Tiburtine tenant une main  annonce les gifles infligées à Jésus lors de sa Passion.

9. L'Agrippine  avec son fouet annonce la Flagellation.

10. La Delphique tenant une couronne :annonce le Couronnement d'épines de la Passion. Incarnation.

11. L'Hellespontine tenant une croix  annonce la Crucifixion. Incarnation et Passion

12. La Phrygique tenant un étendard crucifère annonce la Résurrection

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On pourra lire ici les réflexions de E.-H. Langlois :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110051h/f70.item

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Liste des statues des colonnes :

Colonne n° 13. Sibylle à la lampe (Persique) ; sibylle au rameau fleuri (Erythrée).

Colonne n°14. Deux sibylles indéterminées.

Colonne n°15. Deux personnages détruits.

Colonne n°16. Sibylles à la colonne. Sibylle au fouet (Agrippa).

Colonne n° 17. Deux personnages détruits. Grand blason central.

Colonne n°18. Sibylle à la lance. Sibylle à la croix (Hellespont).

Colonne 19. Un personnage détruit, une sibylle.

 

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Colonne n° 13 contre l'escalier.  Sibylle tenant la lampe (Persique ? ) et sibylle Erythrée tenant le rameau fleuri.

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La tenue de ces deux jeunes femmes aux allures dansantes de Ménades est tout à fait celle que l'on retrouve sur les autres séries iconographiques de Sibylles, sous le signe de l'élégance, de la jeunesse et de l'exotisme. Les têtes étant brisées, nous ne pouvons pas chercher ici les turbans et coiffures à glands qui sont un attribut général de ces dames vaticineuses. Leurs chaussures sont à bout pointu.

Mais leur duo dansant en ronde poursuit aussi le thème des autres galeries, à l'ouest et à l'est, celui de la Danse Macabre des Laïcs et des Clercs.

La sibylle Persique (identifiée par les autres auteurs comme la Prudence tenant un miroir) tient la lampe dont l'éclat est manifesté par des rayons. C'est bien sûr une hypothèse.

La sibylle Erythrée tient le rameau fleuri  (ailleurs une simple fleur) prophétisant la tige vierge qui fleurit et porte un fruit, virga et virgo.

 

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Relevé de Langlois en 1837 :

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E.-H. Langlois Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 14. Deux sibylles.

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Quelle grâce ! Quel charme juvénile, presque insolent  dans ce cimetière ! Quelle taille fine sous le corselet contrastant avec les manches bouffantes, les flots de plissé, les jupons, les frou-frous et les traines !

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Mais dans cette Aître où tout est destiné à rappeler au visiteur que le Temps passe, mais l'attend, la pierre usée, ces têtes brisées, ces accessoires de beauté qui ont perdu leur lustre, cette vétusté incitent à une méditation sur les Ruines et à une nostalgie du temps où ces Dames sculptées du temps Jadis venaient de surgir du ciseau du sculpteur.

La Beauté a deux ennemis : les vandales, et le vieillissement.

La Bêtise, et le Temps.

Mais elle montre ici, malgré tout, à qui sait en rêver, son triomphe : quelle grâce ! quelle charme juvénile !

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé de Langlois 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen II, la galerie nord : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen II, la galerie nord : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 15. Sculpture trop abimée.

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Voilà à quoi cela ressemble sur l'application du Site pour mon portable :

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Colonne n° 16. Deux sibylles dont Agrippa tenant le fouet de la Flagellation.

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.La sibylle de gauche est difficile à identifier, elle porte  une colonne brisée, qui est un symbole de la Passion (Ecce Homo, Outrages et Flagellation)

La sibylle de droite porte un fouet, par lequel elle annonce  la Flagellation. C'est Agrippa.

Là encore, on remarque leur beauté, et l'allure dansante de leur procession.

 

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé de Langlois en 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Il faudrait revenir pour faire une étude de tous les chapiteaux.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 17. Les sibylles ont été détruites. Un blason.

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Sur cette colonne, les sibylles sont effacées. Seul subsiste le blason qu'elles devaient  tenir. Peut-être le blason d'un riche marchand ou bourgeois de Rouen, d'un clerc ou d'un membre de la fabrique qui n'a pas été identifié.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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On comparera ce que nous avons sous les yeux avec le relevé qu'en donne Langlois ; En 1 deux ou trois animaux  ; en 3,  trois fers à cheval  ou fers de mule ; à droite Deux quartiers avec 5 étoiles 2;1;2 (et des coquilles en chef ?).

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le chapiteau de la colonne n°17.

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Les boules rondes sont-ils des fruits, ou plutôt des grelots ?

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 18. Deux sibylles dont l'Hellespontine tenant la croix.

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La sibylle de gauche relève sa robe et tient la lance. 

https://studioaix.pagesperso-orange.fr/cathedrale/sib_lance.htm

La sibylle Hellespontine est à droite, et avance d'un pas décidé. Elle porte la croix annonçant la Crucifixion du Christ.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé par Langlois 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche VI. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le chapiteau aux oiseaux ailes déployés.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 19 .

Elle est aujourd'hui incluse dans l'escalier.

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Celle de gauche presque entièrement brisée.

La sibylle de droite est  bien conservée, mais si on admire sa pose gracieuse on ne peut l'identifier à défaut d'attribut..

 

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé par Langlois 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche VI. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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LA COLONNE DU MEURTRE D'ABEL PAR CAÏN.

 

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Elle reprend la composition de la Colonne d'Adam et Ève.

On devra se contenter de ces médiocres images.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.


 

SOURCES ET LIENS.

AÎTRE SAINT-MACLOU

https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/un-cimetiere-a-galeries/

EXPO VIRTUELLE

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

— BETHMONT-GALLERAND (Sylvie), 2003, "Un autre travail du bois à Rouen : Les sablières de l’aître saint-Maclou", in Les stalles de la cathédrale de Rouen, C. Elaine Block, Frédéric Billiet p. 199-220 Presses universitaires de Rouen et du Havre 

https://books.openedition.org/purh/7435?lang=fr

https://books.openedition.org/purh/7437

— LANGLOIS (E.-Hyacinthe ), 1833, "Rouen au XVIe siècle et la danse des morts", Bulletin de la Société libre d’émulation de Seine-Maritime, 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 70. Non consulté.

« Dans les statuettes du cimetière de Saint-Maclou, tantôt la mort se montre dans une action d'entraînement plus ou moins brusque; tantôt, affectant une pose tranquille, elle parait employer le raisonnement plutôt que la violence. Sur quelques colonnes des plus mutilées, on retrouve des pieds décharnés dont l'élévation au-dessus du plan sur lequel posaient les figures atteste que plusieurs de ces cadavres symboliques gambadaient en s'emparant de leurs victimes. Quant à ces derniers personnages, ils montrent généralement, par leurs poses simples et calmes, plus de résignation que de résistance, » Langlois,

 

LAFOND ( Jean), 1969, « L'iconographie des portes de Saint-Maclou de Rouen ». In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1969, 1971. pp. 283-294; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1971.2239 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1971_num_1969_1_2239

LANGLOIS (Eustache-Hyacinthe), 1837, réed 1852, Essai historique, philosophique et pittoresque sur les Danses des Morts. Rouen, Lebrument, deux volumes I p.10-30, II p.10-61.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110051h/f66.item.zoom#

— LEVASSEUR (P.), 2003, « Observations sur l’iconographie de l’aître saint-Maclou : une synthèse de l’art macabre et des apports de la Renaissance », Actes du onzième congrès international d’études sur les Danses Macabres et l’art macabre en général , Rouen du 1er  au 5 octobre 2003,éditions Danses Macabres d’Europe, p. 41. Non consulté.

 

LOTH (Julien), 1910, L'Aître de Saint-Maclou, Rouen, Léon Gy, 28 p. Non consulté.

MÂLE (Emile) 1922, L’art religieux de la fin du Moyen-Age en France, étude sur l’art religieux du Moyen Age et sur ses sources d’inspiration, Paris, Armand Colin, 1922, p. 253-sq.

METROPOLE

https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf

— PAVIA (Amélie), 2011,  L’aître Saint-Maclou de Rouen. Monographie historique et technique d’une construction à pans de bois du XVIe siècle. Étude stylistique et iconographique de ses sablières Mémoire de master 2 en histoire de l’art moderne, (LEUTRAT E. dir.), Rennes 2, 2011, 633 p. Voir p.30 à35 :

https://www.academia.edu/31770552/La_symbolique_macabre_dans_les_sabli%C3%A8res_de_la%C3%AEtre_saint_Maclou_%C3%A0_Rouen

PILLET ( Maurice ), 1924, L'Aître Saint-Maclou : ancien cimetière paroissial de Rouen, Paris, Édouard Champion, 1924, 224 p. Non consulté.

https://www.google.fr/books/edition/L_Aitre_Saint_Maclou_ancien_cimeti%C3%A8re_p/8hEgAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=%22sibylle%22+Maclou+rouen&dq=%22sibylle%22+Maclou+rouen&printsec=frontcover

PREVOST (Chanoine Louis), 1970 Histoire de la paroisse et des curés de Saint-Maclou, depuis la Fondation jusqu'à nos jours (1219-1966), Rouen, Éditions Maugard. Non consulté.

VENOT ( Bernard), MOUILLESEAUX (Jean-Pierre), 1980,, L'Aître Saint-Maclou de Rouen : petit guide à l'usage des habitués du lieu et de ceux qui le découvrent, Rouen,  73 p. Non consulté.

— LAQUERRIÈRE) (A.), 1986, « L'aître Saint-Maclou et les anciens charniers », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, 518 p., p. 323-330 Non consulté.

THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile),2021 « Rouen – Aître Saint-Maclou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 12 février 2022. 

https://journals.openedition.org/adlfi/76013

 

"La campagne 2018 a permis la fouille et l’étude d’environ 250 sépultures, le corpus total sur l’ensemble de l’aître s’élevant à environ 500 sépultures. La densité funéraire est telle que le sol géologique (situé entre 4 et 6 m de profondeur par un précédent sondage géotechnique) n’a pu être atteint, même dans un petit sondage effectué jusqu’à 3,5 m de profondeur. La fouille de cet espace a mis en évidence une partie du cimetière paroissial utilisé jusqu’à la fin du xviiie s., mais aussi des fosses communes, accueillant jusqu’à six individus déposés simultanément. Des traces de fondation d’un bâtiment en bois inédit, probablement postérieur à l’occupation funéraire, ont également pu être observées directement au sud du calvaire.

L’étude en cours de cette collection ostéo-archéologique se fait grâce à une approche pluridisciplinaire impliquant plusieurs approches biologiques : analyses paléopathologiques macroscopiques, menées en partie dans le cadre d’une recherche doctorale, pour appréhender l’état sanitaire de la population, analyses isotopiques, particulièrement informatives sur le régime alimentaire des défunts, analyses paléoparasitologiques, renseignant notamment sur les conditions de vie et analyses paléomicrobiologiques, détectant la présence de l’ADN ancien de certains pathogènes dans le matériel dentaire et osseux, tels que la tuberculose, la syphilis ou la peste. Des analyses paléomicrobiologiques préliminaires, menées sur le corpus provenant du diagnostic de 2016, ont déjà permis de détecter la présence très probable du bacille de la peste chez un individu daté du début du xve s.

Les résultats archéologiques et anthropologiques issus de cette fouille vont permettre de développer de manière significative les connaissances concernant la population rouennaise et la gestion de ce cimetière de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne."

FOUILLES.

https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/la-restauration-et-la-nouvelle-vie-du-lieu/

THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile), 2019, 

https://journals.openedition.org/archeomed/24586

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/rouen/si-squelettes-aitre-saint-maclou-pouvaient-parler-1305877.html

— INRAP La boîte en plomb de l'Aître Saint-Maclou. Une boîte en plomb a été retrouvée dans une pierre sous la colonne (galerie ouest ?), contenant la plaque commémorative déposée en 1859 avec quelques pièces de monnaie contemporaines.

Dans le cadre des journées européennes de l’archéologie 2020, l’Inrap vous propose une vidéo inédite sur une curieuse boîte en plomb, découverte à l'aître Saint-Maclou, à Rouen. Que contient-elle ?

En 2019, lors des travaux de restauration du cimetière de l’aître Saint-Maclou, un site de la Métropole Rouen Normandie, des ouvriers trouvent une pierre évidée sous une colonne sculptée datant de la Renaissance. Et ils découvrent, enchâssée dans la pierre, une boîte en plomb.
Par ailleurs, on sait grâce aux archives qu’une plaque de cuivre portant une inscription a été laissée en dépôt dans l’édifice en 1859, lors d’une restauration antérieure.
Le service régional de l’archéologie (Drac Normandie) confie l’ouverture de la boîte à l’Institut national de recherches archéologiques préventives. La boîte contient-elle la plaque commémorative ou est-elle bien plus ancienne ?

Durée : 00:06:58 Sous-titres automatiques disponibles en français. Réalisation, montage : Serge Le Maho, Inrap Avec la participation de Sylvain Mazet Directeur-adjoint scientifique et technique Normandie (Seine-Maritime et Eure), Inrap

 

https://journees-archeologie.fr/c-2021/Archeorama/fiche-archeorama/61/La-boite-en-plomb-de-l-aitre-Saint-Maclou


 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Sibylles Sculpture Renaissance Héraldique
14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 14:37

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PRÉSENTATION (D'APRÉS LES CARTELS EXPOSÉS ET AUTRES SOURCES).

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L'aître Saint-Maclou est un ancien aître charnier datant du XVIe siècle, situé 186, rue de Martainville à Rouen. Il constitue un des rares exemples d'ossuaire de ce type subsistant en Europe. L'aître Saint-Maclou fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862

L'ossuaire se compose de quatre galeries encadrant une place centrale ; il est large de 32 mètres pour une longueur de 48 mètres. Les trois premières galeries sont réalisées en pans de bois au-dessus d'un soubassement en pierre, les fûts des colonnes sont sculptés de décors de la première Renaissance. La galerie du sud du XVIIe siècle est en revanche dépourvue de soubassement et de sculptures. Les galeries sont fermées par des cloisons en pans de bois maçonnés et des fenêtres lors de la construction d'un étage au XVIIIe siècle.

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Cliquez sur les images.

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"Le conseil de fabrique de la paroisse de saint Maclou décide, dès 1526, la construction de trois galeries qui entoureraient le cimetière : à l’Ouest, au Nord et à l’Est. La galerie Ouest mesure 45,50 mètres, 31,90 mètres pour celle du côté Nord et 44,35 mètres pour la galerie de l’Est. La décision n’a pas été envisagée sans lien avec les terribles épidémies de peste des années 1521 et 1522 qui ont ravagé le pays, la Normandie mais surtout sa capitale : Rouen, et qui fut particulièrement meurtrière.

Les galeries ont été édifiées les unes à la suite des autres de 1527 à 1533 par les maçons, ymagiers et huchiers placés sous la direction des maçons Jehan Louvel et Guillaume Ribert. Le corps de bâtiment situé à l’Ouest ouvrit le chantier, puis celui du Nord, et enfin les travaux se terminèrent par celui de l’Est. "

 

En 1526, la paroisse décide la construction de trois galeries ouvertes sur le cimetière, formant un U autour de celui-ci. Les travaux débutent en 1527 par la galerie ouest (celle qui permet d’aller de la rue Géricault à la rue Martainville). S’ensuivent l’édification de la galerie nord achevée en 1529 puis de la galerie est, dont la fin des travaux est estimée à 1533. La galerie nord possède une chapelle située à son extrémité du côté de la galerie ouest, la chapelle des Trépassés. Des messes y étaient données pour les morts.

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"L’Aître Saint-Maclou se présente comme un parallélogramme presque régulier, limité, dans sa plus grande longueur, par la rue Martainville à l’ouest et sur un petit côté par la rue Géricault (ancienne rue du Chaudron) au nord. La première entrée se faisait par la porte de l’ancienne rue du Sac ou du Chaudron (actuelle rue Géricault), cette porte disparaît en 1924. Les galeries entourent l’espace central du cimetière où les morts, au Moyen Age, sont ensevelis en pleine terre. Des restes osseux sont mis au jour à mesure que l’on ouvre de nouvelles fosses au sein du terrain déjà utilisé. Par respect pour les défunts, ces restes, des ossements rendus à l’anonymat par la décomposition du corps, peuvent être entreposés dans les charniers. Dans ce cas, sous la toiture à double pan, munie de lucarnes, les os sont empilés sur le plancher des combles.

Au centre de l’Aître s’ouvraient des fosses individuelles, comme le montrent les enluminures de l’Office des Morts.

Lors des inhumations successives, ou lors de la levée des restes après disparition des chairs, les os sont disposés au-dessus des galeries. Ainsi se remplissent les charniers, sortes de galetas reposant sur des piliers de bois. Les empilements d’ossements montent jusqu’à la charpente du toit à double pente, ouverte, de place en place, par des lucarnes. Cette disposition, similaire à celle du charnier des Innocents à Paris, se retrouve au cimetière de Montvilliers, près du Havre, ou à celui de Vienne à Blois. Un autre cimetière à galeries, datant de la fin des XVe et XVIe siècles, existe encore à Montfort-Lamaury, dans les Yvelines. Mais le décor de l’Aître Saint-Maclou est unique, par la richesse et la complexité de son programme iconographique, et surtout par l’ensemble des motifs ornant les sablières et les potelets de bois. " (Bethmont-Gallerand)

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© Kosept. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

© Kosept. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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L'image qui suit permet de comprendre la disposition du décor sculpté : des colonnes  en pierre soutiennent une galerie ajourée.

— Les maisons à pans de bois associent deux éléments : 1. le colombage désigne l' ensemble des poutres formant la charpente d'un mur. Cette ossature de bois est constituée de pans de bois dont les poutres délimitent des compartiments appelés carreaux ; 2. le hourdage, qui forme les murs et qui a un rôle de remplissage et de raidisseur.

—Les poutres horizontales supérieures et inférieures portent le nom de "sablières" dans le vocabulaire propre à la construction des maisons à pans de bois (ou à colombage). Ces sablières sont, pour les demeures des notables en milieu urbain, et ici  en particulier, le support de sculptures en bas ou moyen-relief.

— Les montants verticaux ou "potelets" assemblés aux sablières, sont régulièrement aussi le support de sculptures.

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Les sculptures des colonnes, hélas très dégradées, portent une remarquable Danse macabre  qui fera l'objet d'un second article, et des chapiteaux souvent décorés de grotesques. 

Les sablières et potelets reçoivent des frises de symboles macabres, certes communs et répétitifs (crânes et os entrecroisés), mais aussi plus divers et plus originaux, ce qui justifie leur examen détaillé le long des quatre galeries.

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"À cette époque, l’élévation des galeries se compose d’un soubassement en pierre, rythmé par des colonnes sculptées, surmonté d’une ossature en pan-de-bois servant de comble. Cette ossature forme une grille constituée de deux poutres horizontales nommées sablières et de potelets verticaux. L’ossuaire prend place dans ces combles. D’anciennes recherches (Laquerrière) donnent une interprétation de l’aspect de cet ossuaire : un espace ajouré, rythmé de petites colonnes en bois, où les ossements sont apparents ; au-dessus une toiture percée de lucarnes permettant au fossoyeur d’accéder à ce "grenier" au moyen d’une échelle. Toutefois, les archives et les recherches archéologiques récentes ne permettent pas de confirmer pleinement cette hypothèse. "

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Hypothèse d’élévation d’une des galeries de l’aître Saint-Maclou. Dessin d’Anatole Laquerrière, 1909. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Hypothèse d’élévation d’une des galeries de l’aître Saint-Maclou. Dessin d’Anatole Laquerrière, 1909. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Seuls les galeries ouest, nord et est datent de 1526-1533. Les éléments sculptés de la galerie sud sont bien plus tardifs ( 1650-1652), mais reprennent le même vocabulaire macabre.

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"L'AILE SUD. La construction de l’aile sud ferme la cour de l’aître Saint-Maclou en 1652. Elle est réalisée grâce à des donations dont la plus importante est due à Robert Duchesne, prêtre de la paroisse Saint-Maclou. Le chêne sculpté sur la façade rappelle peut-être ce donateur. Une volonté d’harmonisation avec les galeries antérieures se ressent : usage de matériaux semblables, colonnes, ossature en pan-de-bois, décor similaire. Quelques différences toutefois : le bâtiment est conçu avec un étage ; les colonnes ne reposent pas sur un soubassement et leurs sculptures restent, pour une raison inconnue, inachevées. Il comprend des logements sur plusieurs niveaux destinés aux prêtres, dont l’accès se faisait à l’arrière du côté de la cour des prêtres, ainsi qu'une galerie sur cour. Une chapelle dédiée à saint Michel est aménagée dans cette galerie du côté ouest." (Métropole)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Une vue de l'Aître au XVIe siècle, imaginée par Langlois (1833).

© Bibliothèque municipale de Rouen (Est.A.Langlois 124 12301)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"LES AMÉNAGEMENTS DU 18e SIÈCLE Face au nombre croissant d’enfants fréquentant les écoles, un étage est ajouté aux galeries ouest, nord et est, de 1745 à 1766, afin d’y accueillir des classes. L’avancée des travaux se fait peu à peu selon les ressources financières dont dispose le curé Adam Charles Esmangard, celui-ci ayant décidé de prendre personnellement en charge ce coût. En 1758 un incendie touche l’angle sud-ouest de l’aître freinant les travaux. Quatre escaliers extérieurs couverts sont installés aux angles des galeries. Ils permettent d’accéder à l’étage (l’escalier à l’angle sud-est de la cour a été démoli au début du 20e siècle puis plus tard celui situé à l’angle sud-ouest). Cette surélévation suppose la destruction des combles servant d’ossuaire. Les ossements ont été préalablement retirés et enterrés dans le cimetière en 1705. Les galeries seront ensuite peu à peu fermées du 18e à la fin du 19e siècle." (Métropole)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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LES PHOTOGRAPHIES DE MA VISITE (2020).

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"UN FUNÈBRE DÉCOR.

 Le décor de l’aître illustre son activité. Sur les sablières et sur les potelets, se déroulent des frises d’objets macabres, aperçu de l’univers quotidien d’un charnier : ossements (crânes, mâchoires, fémurs, omoplates, côtes, os iliaques) ; instruments liés à la cérémonie religieuse de l’office des morts (étoles*, missels*, croix, cierges, ciboires*, bénitiers, cloches), instruments de la Passion (clous et fouets) ; outils du fossoyeur (pelle, pioche, bêche, cercueil). …" (Métropole)

 

 

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Sur la photographie qui suit, nous avons successivement :

-Un cercueil entrouvert

-Un fémur entrecroisé avec un tibia.

-Un os iliaque

-Un crâne et sa mandibule

-Une mandibule (brisée).

 

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Un potelet montant orné d'une couronne de laurier à l'antique où figure un buste. Galerie ouest (1526-1533).

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Ces potelets au décor Renaissance sont tous centrés par une couronne à l'antique et enrubannée, rappelant la  pratique de déposer dans la tombe des couronnes de fleurs fraîches, ou bien de lierre ou de laurier, semper virens, comme le préconise Guillaume Durand, évêque de Mende au XIIe siècle.

Les couronnes reçoivent soit des instruments de fossoyeurs parfois entrecroisés ; soit des ossements ; soit des bustes, qui ne sont pas des portraits d’êtres vivants, mais le rappel des formes antiques de portraits funéraires.

Un autre rappel de l’Antiquité, des têtes de putti ailés ornent les chapiteaux."

 Sur la sablière haute, un tibia. Sur la sablière basse, une côte, et un livre.

Les bases des potelets sont constamment sculptés d'une tête de mort, motif qui se retrouvent moins constamment sur le chapiteau, où on trouve parfois des ossements, comme ici avec cette mandibule, ou des têtes de putti ailés.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Frise d'une sablière inférieure, galerie sud (1651). 

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Flambeau et instrument croisés,

Mandibule dentée,

Cercueil fermé,

Côte.

Fémur et tibia entrecroisés.

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Le flambeau (on en trouve ailleurs, entrecroisés) rappelle ceux qui accompagnent le corps porté en procession jusqu’à l’église, puis ensuite jusqu’à la terre bénite du cimetière.

Voir la procession des Charitons aux Andelys :

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Verrière de la Création et de la Procession des charitons, 150-1560 en baie 120 de l'ancienne collégiale du Grand-Andelys. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

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Voir l'Office des Morts des Heures d'Etienne Chevalier :

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Office des Morts, Jean Fouquet, Heures d'Etienne Chevalier.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte  de la galerie sud (1651). Crâne  démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent fémur et tibia puis  deux houes.

n.b "démantibulé", étymologiquement "démandibulé", sans mandibule.

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On trouve ailleurs des pioches, des pelles, des bêches et des louchets à fer plus allongé. "Les fossoyeurs figurent souvent dans les illustrations non bibliques de l’office des morts. Ils ramassent les os, les rassemblent dans les ossuaires. Dans les cimetières situés autour des églises, ils les déposent sous les gouttières. L’eau ruisselant du toit de l’édifice saint est bénite, ceux qui ne peuvent bénéficier d’une sépulture à l’intérieur de l’édifice en profitent." (Bethmont-Gallerand)

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os indistincts puis une côte et un os iliaque.

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À la différence d'autres pièces sculptées où la précision anatomique des ossements est remarquable et laisse supposer que les sculpteurs disposaient des modèles du charnier, les os sont moins bien rendus. L'os iliaque, semblable à une palette de peintre, se reconnaît au trou obturateur. Les côtes thoraciques ont toujours une large tête arrondie, et la tubérosité n'est jamais omise.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os indistincts puis un sablier, symbole du temps qui passe (Tempus fugit) et une faux symbolisant la Mort.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os (fémur et tibia stylisés) puis une pelle et une houe.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Potelet  dont la couronne est ornée d'une mandibule. Galerie ouest (1526-1533).

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La couronne enrubannée est suspendue à un anneau, et supporte ensuite des rameaux de chêne avec leurs glands.

Sur la sablière inférieure autour du crâne central, une pelle à bout carré  et une bêche à bout triangulaire renforcé par une ferrure ; une côte ; un fémur et un tibia entrecroisés.

Sur la sablière haute, autour du crâne central, un fémur et une pioche  puis un fémur et une côte.

Cette image montre la précision anatomique des fémurs, où la tête fémorale, le col, le grand et le petit trochanter ainsi que les deux condyles sont parfaitement rendus. Sur d'autres exemples, la qualité anatomique des tibias est également remarquable, avec les plateaux tibiaux à une extrémité, et la malléole externe bien sculptée de l'autre.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Potelet  dont la couronne est ornée d'un crâne. Galerie ouest (1526-1533).

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Ce crâne est singulier. Eustache-Hyacinthe Langlois y voyait « une tête de mort à triple face entourée d’une couronne », mais pour Sylvie Bethmont-Gallerand, " en fait, il n’en est rien, les trous des maxillaires aussi réguliers que les orbites donnent l’illusion d’une triple face".

Sous la couronne, un groupe végétal : des chardons?

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Sur la sablière supérieure : un fémur, deux côtes affrontées ; une omoplate (scapula) ; une houe ; un fémur et un tibia entrecroisés ; une mandibule ; une pelle .

Sur la sablière inférieure : deux côtes affrontées (comme sur le grill costal), deux torchères, une cloche symbolisant les heures. Puis après le crâne central viennent un goupilllon et le seau d'eau bénite, puis une croix de procession.

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— La cloche est un rappel du Temps, et de la dernière heure de survenue incertaine, mais S. Bethmont-Gallerand pense aussi aux sonnailles des morts et cloches à l’usage des crieurs des morts, ou crieurs des corps, ou des "clocheteurs". Le tintinabulum est une petite clochette agitée par le crieur, mais il y a aussi les tinterelles, petites cloches portées en tête des processions, pour accompagner le viatique et alerter les passants. La mort est annoncée par le glas et par les crieurs, salariés qui « crient le pater noster » et le nom du défunt, en invitant à la prière. Comme la croix, ces clochettes, parfois agitées par des anges dans les images aux marges des manuscrits, servent à faire fuir le diable. "

— Le goupillon ou "aspersoirs, aspergès"  est identifié par S. Bethmont-Gasserand : "Ces objets servent aux aspersions nombreuses qui précédent la mort et lui succèdent. Avant d’être incorporé à la terre bénite le corps est longuement aspergé. Des vases à eau bénite peuvent faire partie du mobilier funéraire, plantés dans la terre du cimetière, à proximité de la tombe.".

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Sablières de la Galerie ouest (1526-1533).

Sixièmes sablières depuis l'entrée à l'angle nord-ouest.

Sablière haute : Croix de procession, potelée ; côte ; fémur ; scapula. Crâne central. Cercueil entrouvert ; croix ; reliquaire ; fémur.

Sablière basse : Fémur et houe croisés ; cloche ; étole et instrument de procession ; côte ;  crâne central ; pioche et pelle croisées ; livre ouvert ; cercueil fermé ; côte ou mandibule.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Escalier de l'angle nord-est.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant (détail) de cet escalier : crâne, fémurs croisés, pelles.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

 

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POST-SCRIPTUM.

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J'aurai aimé photographier tous les motifs funéraires de ces sablières et de ces potelets. Je ne l'ai pas fait, mais j'ai retrouvé dans mes photos une incitation à bénéficier d'une visite virtuelle de l'Aître. 

Elle est remarquable, et permet de se livrer, comme je l'ai fait, à une recension du décor de chacune des sablières, de chaque potelet, de chaque colonne, et d'en faire pour des fins privés une belle série de captation d'écran.

Mais pourquoi vouloir être exhaustif ?

Je dirai seulement qu'en numérotant chaque sablière dans le sens anti-horaire à partir de l'entrée (angle nord-est) par S1, S2, S3 etc. j'ai repéré d'autres motifs que ceux que j'ai présenté ici :  en S2 un calice, en S3 un miroir, en S5 un reliquaire, en S10 et S12 un globe crucigère, etc...Ou qu'en désignant selon le même procédé chaque potelet (P1, P2, etc.), j'ai vu se succéder dans les couronnes de ces potelets des écus, des mandibules, des crânes, des os croisés, et en P10 des peaux de tanneurs, et ailleurs le visage rond d'un personnage sans doute féminin, etc.

Donc, je ne peux que conseiller à chacun de vivre cette très passionnante et très riche expérience :

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

 et souligner la qualité   de l'article de Sylvie Bethmont-Gallerand, qui est accompagné de quelques illustrations.

Merci aux organisateurs du site, et à leurs remarquables cartels d'exposition, car il est rare que le visiteur soit aussi bien guidé.

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SOURCES ET LIENS.

— AÎTRE SAINT-MACLOU

https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/un-cimetiere-a-galeries/

EXPO VIRTUELLE

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

— BETHMONT-GALLERAND (Sylvie), 2003, "Un autre travail du bois à Rouen : Les sablières de l’aître saint-Maclou", in Les stalles de la cathédrale de Rouen, C. Elaine Block, Frédéric Billiet p. 199-220 Presses universitaires de Rouen et du Havre

 

https://books.openedition.org/purh/7435?lang=fr

https://books.openedition.org/purh/7437

LANGLOIS (E.-Hyacinthe ), 1833, "Rouen au XVIe siècle et la danse des morts", Bulletin de la Société libre d’émulation de Seine-Maritime, 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 70. Non consulté.

« Dans les statuettes du cimetière de Saint-Maclou, tantôt la mort se montre dans une action d'entraînement plus ou moins brusque; tantôt, affectant une pose tranquille, elle parait employer le raisonnement plutôt que la violence. Sur quelques colonnes des plus mutilées, on retrouve des pieds décharnés dont l'élévation au-dessus du plan sur lequel posaient les figures atteste que plusieurs de ces cadavres symboliques gambadaient en s'emparant de leurs victimes. Quant à ces derniers personnages, ils montrent généralement, par leurs poses simples et calmes, plus de résignation que de résistance, » Langlois,

 

—LANGLOIS (Eustache-Hyacinthe), 1837, réed 1852, Essai historique, philosophique et pittoresque sur les Danses des Morts. Rouen, Lebrument,deux volumes I p.10-30, II p.10-61.Non consulté.

 

LEVASSEUR (P.), 2003, « Observations sur l’iconographie de l’aître saint-Maclou : une synthèse de l’art macabre et des apports de la Renaissance », Actes du onzième congrès international d’études sur les Danses Macabres et l’art macabre en général , Rouen du 1er  au 5 octobre 2003,éditions Danses Macabres d’Europe, p. 41. Non consulté.

 

LOTH (Julien), 1910, L'Aître de Saint-Maclou, Rouen, Léon Gy, 28 p. Non consulté.

—MÂLE (Emile) 1922, L’art religieux de la fin du Moyen-Age en France, étude sur l’art religieux du Moyen Age et sur ses sources d’inspiration, Paris, Armand Colin, 1922, p. 253-sq.

— METROPOLE

https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf

PAVIA (Amélie), 2011,  L’aître Saint-Maclou de Rouen. Monographie historique et technique d’une construction à pans de bois du XVIe siècle. Étude stylistique et iconographique de ses sablières Mémoire de master 2 en histoire de l’art moderne, (LEUTRAT E. dir.), Rennes 2, 2011, 633 p. Voir p.30 à35 :

https://www.academia.edu/31770552/La_symbolique_macabre_dans_les_sabli%C3%A8res_de_la%C3%AEtre_saint_Maclou_%C3%A0_Rouen

 

 

PILLET ( Maurice ), 1924, L'Aître Saint-Maclou : ancien cimetière paroissial de Rouen, Paris, Édouard Champion, 1924, 224 p. Non consulté.

PREVOST (Chanoine Louis), 1970 Histoire de la paroisse et des curés de Saint-Maclou, depuis la Fondation jusqu'à nos jours (1219-1966), Rouen, Éditions Maugard. Non consulté.

VENOT ( Bernard), MOUILLESEAUX (Jean-Pierre), 1980,, L'Aître Saint-Maclou de Rouen : petit guide à l'usage des habitués du lieu et de ceux qui le découvrent, Rouen,  73 p. Non consulté.

LAQUERRIÈRE) (A.), 1986, « L'aître Saint-Maclou et les anciens charniers », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, 518 p., p. 323-330 Non consulté.

 

THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile), « Rouen – Aître Saint-Maclou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 12 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/76013

— Maison à colombage vocabulaire :

https://books.openedition.org/pufr/7923

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Renaissance Sculpture Stalles
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 16:41

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PRÉSENTATION.

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Le calvaire de Guengat est remarquable par son ancienneté puisqu'il date du XVe siècle. Alors que les sculpteurs de l'atelier ducal du Folgoët utilisait alors déjà le kersanton (porches de la cathédrale de Quimper 1424-1433) , il est en granite, ce qui le rattache (E. Le Seac'h) à la production de l'atelier qui a réalisé vers 1470, en granite et kersanton, le calvaire monumental de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon en Cornouaille, à 25 km plus au sud.

Mais ce rattachement n'est pas étroit, et le sculpteur de Guengat, à qui ce seul calvaire est attribué, est qualifié par Le Seac'h de "suiveur de Tronoën" — comme celui du calvaire de Quéménéven et de Langonnet, ou des croix de Guiscriff et Quéménéven — sans qu'on y retrouve, notamment, les "anges de compassion" et "anges eucharistiques" très caractéristiques de l'atelier de Tronoën (mais qu'il a pu emprunter au calvaire de Rumengol issu de l'atelier du Folgoët). La Déploration de Guengat, par exemple, n'a pour moi pas grand chose à voir avec la Vierge de Pitié de Tronoën, malgré l'assertion de Le Seac'h jugeant que son " style est inspiré de l'atelier de Tronoën". Mais on retrouvera peut-être d'autres traits stylistiques, comme "les têtes rondes" et, malgré l'érosion du granite, les "barbes au menton glabre et qui s'arrête au philtrum" (Joseph d'Arimathie et Nicodème ?).

Il n'y a pas non plus beaucoup de trait commun, hormis le matériau, entre la Déploration à 6 personnages de Guengat et celle, à 4 personnages, de Guengat, bien plus compacte.

 

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Denis Parcou, "Le Maître de Tronoën", Wikipedia. Le calvaire de Guengat n'y figure pas.

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 Il a été restauré par le chanoine Abgrall au XIXe siècle (date ? Abgrall a reconstruit le clocher en 1892). En 1891, Diverrès avait décrit "les débris d'un ancien calvaire" dont le Christ en croix était déjà moderne, les deux larrons, et la Déploration, sans mentionner d'autres statues.   La statue de saint Fiacre a été ajoutée après 1908 (photos et tableaux).

En 1911, Abgrall écrivait :

"Dans le cimetière, assez près du porche, se trouve un calvaire de granit comprenant : la croix de Notre-Seigneur, travail de la fin du XIX siècle. — Sujets anciens : les deux larrons; Notre-Dame-de-Pitié et les trois Marie; sur un angle, l'Ecce-Homo; derrière, saint Jean-Baptiste et saint Fiacre. — Autrefois, on y voyait aussi saint Michel, qui a été renversé et brisé."

On  trouve une  description antérieure à  celle de Le Seac'h dans l'Atlas des croix et calvaires du Finistère d'Yves-Pascal Castel n°600 : il en indique la taille (7,40 m) et la date (XVe) avant de décrire le massif architecturé complexe sur lequel se dressent les croix des larrons, la croix centrale et des statues: groupe de N.-D. de Pitié, Christ roi avec une croix à écots, statue de saint Fiacre. Et la Croix centrale au fût à pans, à chapiteau et à croix fleuronnée portant crucifix (moderne). 

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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LA FACE PRINCIPALE ORIENTÉE VERS L'OUEST.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Le Christ en croix (moderne).

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Le calvaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Les larrons sur leur gibet.

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Par une erreur probable de restauration, les deux larrons regardent vers le Christ (alors qu'en règle, le Mauvais Larron se reconnaît à ce qu'il détourne la tête et le regard du Sauveur). Ils ont chacun une jambe repliée (pour rappeler le passage de l'Evangile où il est indiqué qu'on leur brisa les jambes pour achever leur agonie) et l'autre jambe liée par une corde au gibet, et ils adoptent une  position symétrique, le Bon Larron ayant la jambe gauche repliée et le Mauvais, la jambe droite. Une autre corde fixe en même temps les bras, sous la traverse, et la jambe repliée. Ils portent un pagne à l'entrejambe généreux ; l'un a les cheveux longs et bouclés, et l'autre est coiffé d'un curieux turban lisse.

On remarquera que les Larrons de Tronoën, en kersanton, n'ont pas la jambe repliée.

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Le Bon Larron à droite du Christ.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Le Mauvais Larron à gauche du Christ.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Sur le massif architecturé au pieds des croix : le Christ Sauveur, le groupe de la Déploration, et saint Fiacre.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Le Christ Sauveur ou Christ-Roi, couronné, bénissant, et tenant un bâton écoté (une croix brisée ?).

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Il est pieds nus, vêtu d'un grand manteau, et la couronne pourrait être la couronne d'épines, ce qui explique qu'on ait pu y voir un Ecce Homo. Mais le geste de bénédiction n'est pas cohérent avec cette hypothèse. Le tronc écoté pose problème, ne permettant pas d'y voir la colonne de la Flagellation. 

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Saint Fiacre du coté gauche.

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Cette statue est signalée en 1911 par le chanoine Abgrall, mais du coté est du calvaire, à côté de saint Jean-Baptiste. Effectivement, les tableaux et photographies du début du XXe siècle (vers 1908) du calvaire, face principale, ne la montre pas tandis qu'elle apparait sur les documents et descriptions de 1980 (Castel puis Couffon).

Le saint patron de l'église est représenté en habit monastique, tête nue et tonsurée, tenant la bêche en main droite et le livre en main gauche.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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La Déploration à six personnages. Joseph d'Arimathie, Jean, Marie, Marie-Madeleine, Nicodème autour du Christ.

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Voir  (classé par ordre chronologique approximatif) :
 

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Joseph d'Arimathie soutient la tête du Crucifié. En arrière-plan, Jean assiste Marie.

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Joseph d'Arimathie, membre respecté du Sanhédrin, ayant réclamé à Pilate le corps de Jésus afin de le déposer dans un tombeau avant le repos pascal, a acheté un linceul pour envelopper le corps. (Marc 15:42-47). Le sculpteur indique l'appartenance de Joseph aux notables Juifs par la barbe, les cheveux longs, le chapeau (une toque), le camail et la robe descendant jusqu'aux pieds.

Il soutient le corps défunt par une main droite placée sous la tête. L'autre main soutient le bras gauche sous l'aisselle.

La barbe forme comme deux favoris descendant assez bas et s'interrompant sur le menton et entre les lèvres supérieures (le "philtrum"), un trait stylistique du Maître de Tronoën, qui se retrouve sur Nicodème. L'érosion du granite (ou la médiocrité de mes photos) ne me  laissent qu'un léger doute. Je compare avec le Christ de la Flagellation de Tronoën :

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Calvaire de Tronoën. Photo lavieb-aile

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Saint Jean est peu visible, mais suffisamment pour que nous puissions vérifier qu'il est imberbe : c'est bien lui.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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La vierge, la tête recouverte d'un long voile, place une main sous le thorax de son Fils et place la main gauche au dessus ; elle est légèrement penchée et tournée vers la droite, et donc vers le visage de Jésus. Il est impossible de dire si elle est debout, ou demi-assise pour mieux soutenir le corps sur ses cuisses.

Nous ne discernons pas de guimpe. Le corsage est, selon la mode du temps, très ajusté aux volumes de la poitrine, tandis que la jupe retombe en plis parallèles jusqu'aux pointes des chaussures. 

Le corps du Christ est émacié, ses côtes sont encore visible malgré l'usure de la pierre. La tête s'incline franchement sur le coté droit. La barbe, très érodée, ne permet pas d'y rechercher les particularités tronoënesques...

Le bras droit tombe horizontalement tandis que le bras gauche,  vertical est soutenu  par Nicomède. Les plaies des mains et des pieds sont visibles, ainsi que celle du flanc droit.

Les jambes, sous le pagne, forment une diagonale rejoignant les pieds de Nicodème. Les jambes ne sont pas croisées et restent parallèles, mais le pied droit recouvre le pied gauche, tourné vers l'intérieur.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Juste après la Vierge, et en retrait, vient Marie-Madeleine. Tient-elle, sur le côté droit, derrière la Vierge, le flacon d'aromates, comme l'un de mes clichés me le laisse penser ?

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Enfin, Nicodème, le corps un peu incliné sur sa gauche, soutient la main gauche de Jésus. Lui aussi est, comme Joseph, représenté en Juif, avec chapeau, cheveux longs, barbe, robe serrée par une ceinture, et, détail significatif, l'aumônière.

On sait que dans les Dépositions, c'est lui qui, armé de tenailles, ôte les clous de la Croix. On a cru que le  sculpteur avait représenté de (longue) tenailles passées à sa ceinture, dans son dos. Mais c'est à mon sens le nœud de sa ceinture. J'appuierai mon avis sur ce détail  de la Mise au tombeau (attribué au Maître de Jouvenel) des Heures à l'usage d'Angers (1450-1455) BnF NAL 3211 : c'est clairement une ceinture nouée à l'arrière qui y est peinte.

D'ailleurs les prétendues tenailles forment une boucle, et non deux mors distincts.

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Nicodème, Mise au Tombeau (Maître de Jouvenel, v. 1450-1455), Heures à l'usage d'Angers BnF NAL 3211.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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LA FACE  ORIENTÉE VERS L'EST.

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Seuls les personnages disposés sur la plateforme nous retiendront, puis le côté oriental de la croix n'est pas peuplé de figures.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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1. Saint Jean-Baptiste. 

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Il est vêtu d'un manteau fermé sous le menton par une attache, et d'une robe, dont le bord inférieur  irrégulier sur les pieds nus cherche à évoquer le vêtement en poils de chameau de l'homme du désert. Il désigne de son index l'agneau posé sur un livre, illustrant ainsi les paroles Ecce Agnus Dei, Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde de l'Évangile de Jean (Jn,1:29), tandis que le livre, dont les 7 sceaux ne sont pas figurés, renvoient au livre de l'Apocalypse (de Jean l'Evangéliste) où l'Agneau immolé et rédempteur est la figure centrale.

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Jean-Baptiste a sans doute été le premier patron, ou le co-patron de la paroisse, avec saint Divy et le patron actuelle saint Fiacre, puisque le Baptême du Christ par Jean figure au tympan du porche, que Jean-Baptiste est peint sur le cabochon de la croix processionnelle, et que sa statue est actuellement placée dans la niche du chœur, côté épître tandis que saint Fiacre occupe la niche la plus honorable côté de l'évangile.

La barbe semble bien montrer ce V inversé dégageant les lèvres et le menton qui confirme l'attribution proposée par Le Seac'h.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Saint Michel archange terrassant le dragon.

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En 1911, la statue était brisée. Elle a été remontée (par qui ?) mais on lui a attribué une tête qui n'est peut-être pas la sienne. Avec son turban, ses cheveux longs et son visage poupon, elle conviendrait plus à Marie-Madeleine. Tenant son flacon.

Ce qu'il reste de l'archange  porte sous une vaste cape  l'armure, tient une hampe, pose le pied droit sur la bête du Mal et en comprime la gorge avec le bord de son bouclier. Rebondissement, le dragon saisit ce dernier et redresse la tête. Comment ce combat finira-t-il ?

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Les bustes d'un saint évêque et de Marie-Madeleine.

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Le saint est mitré (les fanons retombent sur ses épaules), il bénit et et porte la crosse épiscopale. Puisque nous sommes à Guengat, qui voue un culte ancien à saint Divy, pourquoi ne pas l'identifier ici ?

À ses côtés pour les besoins de la restauration, la sainte ne peut être que Marie-Madeleine, puisqu'elle tient son attribut, le flacon d'aromates ? 

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Toutes ces statues sont de la même pierre, un granite clair (leucogranite) à grain moyen. Les visages sont ronds, et tout particulièrement ceux de ce côté est.

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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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CONCLUSIONS.

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L'examen attentif de ce calvaire me convainc de la justesse de détermination d'Emmanuelle Le Seac'h, et de sa datation à la fin du XVe siècle. Il m'apprend à mieux en estimer la valeur. 

Espérons que la municipalité et les autorités de tutelle sauront le préserver des lichens et des mousses vertes qui, déjà, en altèrent la lecture.

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DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES.

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Ecole Française début Xxème « Calvaire de Guengat », miniature à l’aquarelle, monogrammée « HC » bas droite, située bas gauche et datée « 24 janvier 1908 », 13 x 4,5 cm (sous verre 19,5 x 10 cm). Quimper.enchères.com

 

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Carte postale E. Hamonic, cliché Jean-Marie Le Doaré 1906-1909 :

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Fin XIXe-début XXe. Coll. chanoine Abgrall.

 

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Liens :

Photographie du XXe siècle au Musée départemental breton:

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1998-7-44-gueng-24d8d

https://www.dastum.bzh/notice/guengat-le-calvaire/

Max Jacob : 

https://www.wikiart.org/en/max-jacob/le-calvaire-de-guengat

Norbert Lambart Inventaire vers 1981 : calvaire de face

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319812900757x/cc8706df-3bec-4893-9d3a-5d9cc9c30a2a

Idem, vers 1981 revers du calvaire

Inventaire, cliché couleur Sn :

 http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319812900762za/038c3b4b-46c1-4fbf-89dc-b68191adfe84

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319812900749x/7df01793-0bea-412f-b460-7291a93fe85c

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

 

ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), 1902, Les croix et les calvaires du Finistère , Bulletin Monumental  Année 1902  66  pp. 176-209

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1902_num_66_1_11302

"Notre-Seigneur en croix (travail nouveau). Les deux larrons. Notre-Dame-de-Pitié et les trois Marie. Sur un angle, Ecce Homo. Derrière, saint Jean-Baptiste et saint Fiacre. Autrefois saint Michel qui a été renversé et brisé."

—CASTEL (Yves-Pascal, 1980-1984 : Notice IA00005871 et IA00005871-01 de l'Inventaire Général

 

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005871_01.pdf

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-fiacre-guengat/7b67b318-39ed-451e-9ea5-48923998fa4c

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

—Infobretagne

http://www.infobretagne.com/guengat.htm

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.


 

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculptures sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2014. pages 128 et 323.

 

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

 

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Sculpture Chapelles bretonnes. Déploration.
27 janvier 2022 4 27 /01 /janvier /2022 21:45

Les statues, culots  et masques de l'église de Guengat.

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Voir sur Guengat :

 

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I. LE PORCHE. LE BAPTÊME DU CHRIST. Granite, XVIe siècle.

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Aucune inscription ne permet de dater ce porche. L'ossuaire qui s'y adosse à l'ouest porte l'inscription en lettres gothiques Respice finem 1557. Je postule donc pour le porche la première moitié du XVIe siècle.

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La porte de plein cintre à trois rangs de moulures est soulignée par une accolade à crochets et pilastres gothiques. À la place du fleuron, un groupe de deux anges portant un écu et deux phylactères sert de console à un Baptême du Christ.  Jean Baptiste se tient à gauche, barbu, pieds nus, vêtu d'un manteau et d'une robe, tient un livre ; le bras droit, qui devait s'élever pour verser l'eau du Jourdain, est absent. Le Christ mains jointes, vêtu d'un pagne, est plus bas, car plongé jusqu'aux cuisses dans le fleuve. Un ange ailé tient sur ses avants bras la robe du Christ.

À droite de l'accolade, un ange tient un glaive enflammé, tandis qu'à gauche, un dragon ailé montre ses dents.

Dans l'aisselle de l'accolade est sculpté une tête de jeune homme, coiffé par un bonnet "florentin".

Un écu muet occupe l'intersection des huit nervures de la  voûte, mais on trouve aussi sur ces nervures des sortes d'écus très allongés.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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À L'INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE : LES STATUES.

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LA VIERGE À L'ENFANT. Granite polychrome, XVIe siècle.

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Classée Mh 24 juin 1988 . Base Palissy PM29004388

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004388

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE À L'ENFANT EN BOIS POLYCHROME (XVIIe siècle).

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Classée Mh au 24 juin 1988, elle mesure 1,10 m de haut, 35 cm de large et 37 cm de profondeur.


PM29004390

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004390

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE DE PITIÉ.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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LE CHRIST SAUVEUR. Granite polychrome.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004394

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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LE CRUCIFIX DE LA NEF, MUR NORD.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINTE MARGUERITE ISSANT DU DRAGON.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINTE CATHERINE.

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Coté nord de la nef. Elle tient la roue de son supplice.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINTE BARBE.

 angle nord-est de la chapelle Saint-Roch.

C'est la statue que j'admire le plus.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINT FIACRE. Calcaire polychrome

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H = 121 ; la = 40 ; pr = 26

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004385

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINT DIVY

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Photographié dans cette niche en 2014. Aujourd'hui, la statue est déposée et mise en attente dans la chapelle du Rosaire.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINT VINCENT FERRIER. Bois polychrome, XVIe siècle.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004392

 

Saint Vincent Ferrier (Sant Visant en breton), moine dominicain, est honoré à Vannes. Le prénom Visant vient de "vincere" qui en latin signifie vaincre . Il est vêtu de la robe blanche des dominicains et du scapulaire brun. Il tient un bojet (un cœur) dans la main droite et un livre dans la main gauche. On y lit Ecce Agnus Dei miserere nobis.

 

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINT ROCH.

Le saint pèlerin (bourdon, chapeau frappé de la coquille, pèlerine), atteint par l'épidémie, et qui s'est isolé,  est assisté par un ange qui lui apporte un pain rond, et par un chien, le fidèle Roquet.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINT HERBOT. Pierre polychrome, XVIe siècle.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004391

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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SAINT MICHEL. Calcaire polychrome, XVIe siècle.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004393

L'archange menace de son épée le dragon qu'il terrasse sous son pied. 

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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JEAN-BAPTISTE. Pierre polychrome.

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Dans sa niche, à droite du maître-autel de l'église.

Saint Jean-Baptiste porte sous le bras gauche le livre sur lequel est couché l'agneau. La statue mesure 1,37 m de haut, 47 cm de large et 41 cm de profondeur.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004393

 

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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BAS-RELIEFS DES PANNEAUX DU CHOEUR. SAINT FIACRE ET SAINT JEAN-BAPTISTE.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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AUTEL DE LA CHAPELLE NORD.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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LES MASQUES ET CULOTS. Granite, XVIe.

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Personnage tenant un écu muet.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

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Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

Sculptures figuratives de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

 

"en pierre :

- en pierre polychrome : saint Fiacre (chevet) calcaire , coiffé, en robe et scapulaire et tenant une bêche - 1 m -, Vierge à l'Enfant voilée et couronnée qui tient son enfant sur le bras gauche - 1 m.-,

le Christ "Saint Sauveur" du monde provenant de la chapelle détruite du Saint Sauveur : couronné d'épines, barbe longue, manteau rouge, tient contre lui un globe surmonté d'une croix et lève l'index droit - 1 m.4O -,

saint Herbot, cheveux et barbe ondulés, forte corpulence, tient un livre de la main gauche - 1 m.75 -

saint Michel terrassant le dragon : de la main droite il brandit une épée, de la gauche il tient son écu sur le cou du monstre,

sainte Catherine - O m.65 -;

- en bois polychrome : groupe du Christ en croix entre la Vierge et saint Jean - Christ 1 m.80 aux bras horizontaux et à la chevelure retombant sur l'épaule droite, Vierge inclinant la tête à droite, retenant son manteau d'une main et désignant son fils de l'autre et Jean levant le visage vers le Christ, tenant son manteau d'une main et son livre de l'autre. 1 m.2O - (cf la Crucifixion d'Ergué-Gabéric) ,

Pietà, XVIe siècle ; la Vierge porte sur ses genoux le Christ au torse dressé, à la tête rejetée, le bras droit pendant; elle le tient sous l'aisselle droite et lui prend le bras gauche -1 m.10 (C.),

autre Vierge à l'Enfant à la longue chevelure ondulée et au grand manteau; de la main droite elle présente à son fils un fruit (pomme ou grenade) - 1 m. -,

saint Jean-Baptiste (chevet) - 1 m.10 -,

saint Roch au chapeau sans rebord orné d'une coquille, cheveux longs et barbe, manteau et bottes, tient un bâton; un ange en dalmatique agenouillé touche la plaie de sa cuisse droite; un chien assis à sa gauche lève la tête vers lui - 1 m.15 -,

Sainte Barbe (XVIe siècle) à la coiffure retenue par un turban qui revient sous le menton, tresses, robe au drapé élégant, ceinture, tient un livre ouvert de la main droite et s'appuie sur sa tour - 0 m.7O - ,

saint Ivy en évêque - 1 m.50 -,

saint Vincent Ferrier dit "Sant Visant" en robe avec scapulaire qui tient un livre et lève le bras droit - 1 m.20 -.

Autres statues : sainte Marguerite, saint Joseph, sainte Thérèse, sainte Anne, Notre-Dame de Lourdes (plâtres)

 

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

 

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.

 

 

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

— POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004858

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

 

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes.
26 janvier 2022 3 26 /01 /janvier /2022 16:10

L'armoire à bannières ( 2ème moitié du XIXe siècle) de l'église de Guengat. La croix processionnelle de 1584. Les bannières de procession (XIXe).

 

 

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Voir sur Guengat :

 

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Voir sur les bannières :

 

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PRÉSENTATION.

 

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La Bretagne conserve dans ses églises un certain nombre d'armoires permettant le rangement et la protection des bannières paroissiales lorsque celles-ci n'étaient pas utilisées lors des processions (fêtes et pardons) ou pour pavoiser le chœur.

L'Inventaire Général et la base Palissy en recensent plusieurs, toutes globalement sur le même plan, celui d'une armoire à deux battants.

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Certaines sont anciennes, comme celle de Melesse (1579) de La Martyre (1633), Hédé (1663), de Locmélar (XVIIe siècle) ou de Lassy (XVIIe), de Sizun (XVIIe), d'Esquibien (milieu XVIIe), de Carnac (fin XVIIe) ou de Baulon (fin XVIIe-début XVIIIe) , ou celle de la chapelle Saint-Tugen en Primelin (1703) de Vignoc (1773) d'autres datent du XIXe siècle, comme celles de Moutiers, de Cornillé (1845) ou Erbrée (non datée), Visseiche (id).

À Locmélar, ce sont deux armoires qui sont côte à côte.

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Elles ne semblent pas très différentes des autres armoires conservées en Normandie, Pays de Loire, ou Rhône-Alpes sur la base Palissy.

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Leur recensement n'est pas complet, et il n'est pas rare d'en découvrir lors de nos visites. J'en ai donné la photographie de quelques-unes ici (Dirinon). Il faudrait en dresser une typologie, et le premier critère que je me forge est de séparer des autres celles qui ont, en soubassement, un long coffre plus ou moins étroit et vertical où se logent les hampes, comme à Sizun ou Moutiers. Le meuble a alors une forme en T.

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Armoire à bannière de Locmélar. Photo lavieb-aile.

 

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Dans les autres cas, soit elles reposent sur le sol, ou au dessus d'un coffre, soit elles sont suspendues. Elles sont équipées  de crémones, et de serrures.

Elles sont parfois très banales comme à Moulins (35).

Leurs panneaux sont souvent à caissons, ou sont peints (Saint-Tugen) et portent très rarement, comme celle que nous allons découvrir, des sculptures figuratives. Celle de Cornillé comporte l'inscription Vexii ia regis pro devnt.

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En fait, je n'ai trouvé jusqu'à présent aucune armoire à panneaux en bas-reliefs comparables à celle de Guengat.

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L'armoire à bannière de Guengat daterait de la deuxième moitié du XIXe siècle, et serait ainsi presque contemporaine des confessionnaux de 1840 et de la chaire à prêcher de 1843 (dont les panneaux subsistent dans l'autel face au peuple) dont le nom du menuisier a été conservé, Vincent Garrec. Comme ces derniers, l'armoire est remarquable par ses panneaux soigneusement sculptés en bas-relief. Elle a été classée au titre d'objet le 15 juin 1999 et fait l'objet d'une notice PM29004858.

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Elle mesure 2,10 m de haut, 1,80 m de large et 44 cm de profondeur. L'essence utilisée est très probablement le chêne. Elle est soutenue par deux supports en équerre. Les hampes passent par un évidement du fond jusqu'à terre. Elle est adossée au mur nord de la "chapelle de Lanascol", au bas-côté nord, à côté du confessionnal n°2.

Il existe une deuxième armoire à bannière, dans l'ossuaire (fermé au public) avec des bannières de moindre valeur.

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Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Les panneaux supérieurs : dessin inspiré de baies gothiques à six lancettes et tympan.

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C'est un rappel stylisé de la baie axiale de Guengat et de ses six lancettes, mais avec des différences notables dans le remplage de la baie, et l'adjonction de rangs de quadrilobes.

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Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Le panneau sculpté en bas à gauche : la croix processionnelle de 1584.

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La logique du sculpteur (ou du commanditaire, la fabrique ou le recteur) est évidente : évoquer les processions avec en tête la croix, suivie de la bannière du saint patron de l'église Saint-Fiacre.

Ces processions avaient lieu lors des fêtes  les plus marquantes (deux processions du Saint-Sacrement) et lors des six  pardons.

« Il y a foire à Guengat une fois par an, le dernier lundi de Février.

Les pardons sont : Saint-Yvi, le deuxième dimanche de mai ; Saint-Jean, le 24 juin ; la fête patronale, le dernier dimanche d'août ; Saint-Fiacre, le dimanche qui suit le 3 septembre ; et celui du Rosaire, le premier dimanche d'octobre. Il y a aussi le pardon de la chapelle de Sainte-Brigitte, qui se célèbre le deuxième dimanche d'octobre." (H. Diverrès)

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« Il n'y a à Guengat que deux processions du Saint-Sacrement. Le premier dimanche la procession va à un quart de lieue du bourg et là il y a un reposoir. Le second dimanche la procession va à trois quarts de lieue d'une chapelle dédiée à sainte Brigitte et sur la route il y a toujours deux reposoirs. La bannière que l'on porte est rouge et porte d'un coté l'image de la sainte Vierge et de l'autre l'image de saint Fiacre.

Confréries. Il n'y a à Guengat que la confrérie du Rosaire qui est suivie avec ferveur et la confrérie des trépassés. La confrérie du Rosaire remonte à 1830 à l'occasion d'une mission. (Abbé Jean Keranguéven, recteur de Guengat, “Enquête diocésaine sur le culte marial en 1856 : réponse de la paroisse de Guengat)

 

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Le sculpteur a représenté de façon fidèle la croix processionnelle de 1584 conservée dans le "trésor", ou armoire vitrée sécurisée de l'église. Il y a associé l'image d'un chapelet, entourant la croix, certainement pour rappeler l'importance du culte du Rosaire à Guengat. Ce culte a été diffusé par le dominicain breton Alain de la Roche dès 1473, en Flandres, entrainant le développement de confréries, sous l'effet de larges indulgences accordées par le pape Sixte IV. Le pape Pie V attribua à Notre-Dame du Rosaire sa victoire inattendue sur les Ottomans à Lépante en 1571. Son importance a pu se développer en Bretagne  avec l'implantation du couvent dominicain de Quimperlé, et après  le "vœu de Louis XIII" en 1638. Mais rien n'indique qu'une confrérie du Rosaire existait à Guengat au XVIe siècle lorsque la croix fut offerte à la paroisse.

Outre ce chapelet, des lacs à glands de passementerie sont placés dans les angles.

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La croix cylindrique à extrémités en boules à godrons est fidèlement représentée, ainsi que le croisillon en chandelier portant la Vierge et Jean (moins identifiable bien-sûr que sur le modèle) et le médaillon qui en occupe le nœud (avec une ressemblance avec le crâne et les ossements entrecroisés évoquant le Golgotha). Le soubassement à trois étages est également conforme, avec ses deux niches, bien que les saints personnages que celles-ci abritent ne soient pas identifiables ici.

Voir infra les clichés de la croix elle-même.

La croix est encadrée en bas par deux ceps portant feuilles de vigne et grappes, en un évident symbole eucharistique.

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Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Le panneau sculpté en bas à droite : la bannière de saint Fiacre.

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La bannière est figurée de façon réaliste avec son motif (le saint patron tenant sa bêche et son livre, dans une niche) et ses rinceaux,  avec sa hampe, avec sa traverse à extrémités pommées, ses trois lambrequins frangés, et ses sept glands de passementerie. Elle est entourée de trois fleurs de lys et de six hermines.

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Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Armoire à bannière (XIXe) de l' église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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La croix processionnelle de 1584. Argent doré repoussé et âme de bois.

Classée au 18 janvier 1891.

René Couffon la décrit ainsi : "Croix processionnelle de type finistérien, en argent doré ( 1 m.32 ), tige et bras cylindrique, portant les statuettes de la Vierge et de saint Jean sur des consoles; au-dessous un gros noeud formé de deux étages de niches à coquilles occupées par les 12 apôtres; au pied du Christ , un médaillon ovale avec un gros cabochon. Elle est marquée du poinçon Y.S. et, au haut de la niche de la face antérieure, de la date de 1584. Cette dernière, postérieure au décès de l'amiral Alain de Guengat, prouve que celui-ci n'en fut pas le donateur, ainsi qu'il est souvent répété."

Les initiales Y.S. également présentes sur un reliquaire de Lennon (F. Salet 1965) n'ont pu être attribuées à un orfèvre.

La notice Palissy : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000322

 

"Bras cylindriques, terminés par de grosses boules, garnis de deux consoles latérales qui portent les figures de la Vierge et saint Jean, portant une clochette, suspendue à chaque bras et reposant sur un noeud hexagone à deux étages. La face de la croix est ornée du Christ couronné d'épines, fixé par trois clous. Sur le revers, un saint évêque est fixé sur la hampe sous un dais. Date (au-dessus de la niche de la face antérieure) : 1584. Poinçon non identifié : les initiales YS. H = 132 ; la = 77."

 

 

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On consultera : 

—Yves-Pascal Castel, Denise Dufief-Moirez, Jean-Jacques Rioult et al., Les orfèvres de Basse Bretagne, Rennes, Association pour l'Inventaire de Bretagne, coll. « Inventaire générale des monuments et richesses artistiques de la France, Région de Bretagne », 1994, 440 p

— Wikipedia, "Croix de procession finistériennes". https://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_procession_finist%C3%A9rienne

— L'excellente description de Christian Jouin, Tout sur l'église de Guengat

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Je n'ai pas trouvé en ligne comment les occupants des niches ont été identifiés. Je propose ici quelques pistes.

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La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Le médaillon et sa peinture polychrome : saint Jean-Baptiste et l'inscription IOANNES BAPTISTA.

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Cliché C. Jouin

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La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Saint Pierre. La date de 1584.

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La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Saint Jacques le Majeur tenant le bourdon et la pèlerine.

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Mais l'objet tenu dans la main gauche reste à déterminer. Un livre selon ce site. Ce qui est plausible.

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La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Saint Jean identifié par la coupe de poison qu'il bénit. Poinçon YS.

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La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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Saint André doit se trouver à proximité de saint Pierre sur une autre face.

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Sur les niches du rang supérieur. Pas de suggestion d'identification.

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La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

La croix processionnelle de 1584. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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LES BANNIÈRES DE PROCESSION.

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Les bannières de Guengat ne sont pas classées Mh, et ne présentent aucun élément de datation facile, tel que des armoiries épiscopales ou papales. La bannière principale ou "banniel braz", associant sur une face la figure de saint Fiacre et sur l'autre celle du Rosaire, date néanmoins sans doute du XIXe siècle, puisque l'enquête de Monseigneur Sergent sur les bannières de son évêché en 1856 la mentionne (Guillou 2013 page 209). Et les visites canoniques de 1847 indiquent 3 bannières en 1847 dont deux passées, et en 1852 2 bannières usées. En outre, l'abbé Abbé Jean Keranguéven, recteur de Guengat, mentionne en 1856 que "La bannière que l'on porte est rouge et porte d'un coté l'image de la sainte Vierge et de l'autre l'image de saint Fiacre.".

 

 

 

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LA BANNIÈRE DE SAINT FIACRE.

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Saint Fiacre est le patron de la paroisse, et des statues (dans le chœur, sur le calvaire, etc.), des statuettes des autels, des bas-reliefs des sablières, lui sont consacrés, ainsi qu'une fontaine datée de 1666 , où sa statue porte un écu sur le bas de la robe.

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Les archives de l'évêché conservent deux cantiques en breton dédiés à saint Fiacre, la Gwerz Sant Fiakr et Meuleudi ha peden da zant Fiacr

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Il est possible (C. Jouin) qu'il ait succédé comme saint patron  à saint Jean-Baptiste, qui est représenté baptisant le Christ sous le porche du XVIe siècle.

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Croquis de la fontaine Saint-Fiacre par Yves-Pascal Castel. Courrier du Léon.

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Croquis de l'écu du saint, en la fontaine Saint-Fiacre par Yves-Pascal Castel. Courrier du Léon.

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Cette bannière est de velours rouge, principale couleur des "banniel braz". Le saint, en motif peint sur étoffe rapporté au centre, occupe un médaillon entouré de rinceaux brodés au fil d'or, et de  l'inscription en breton SANT FIAKR PATRON AR BARREZ SIKOURIT AC'HANOMP : "Saint Fiacre patron de la paroisse secourez-nous".

Les trois lambrequins (où des clochettes étaient traditionnellement dissimulées) sont frangés de cannetille dorées. Les deux bras sont terminés par des glands frangés.

Il s'agit sans doute d'une production semi-industrielle, où, sur un schéma de base,  la figure du saint est rapportée, et l'inscription est adaptée. Cette figure est peinte sur tissu (visage, mains jointes) sur un corps en étoffe rembourrée et ponctuée de rouelles dorées. La cape qui entoure ses épaules est rare dans son iconographie, où seule l'habit monastique de bure ceint d'une cordelière est habituelle.

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Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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LA BANNIÈRE DU ROSAIRE.

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Voir sur ce thème :


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C'est à la fois une bannière mariale, et une bannière de confrérie :

" Il n'y a à Guengat que la confrérie du Rosaire qui est suivie avec ferveur et la confrérie des trépassés. La confrérie du Rosaire remonte à 1830 à l'occasion d'une mission." Abbé Jean Keranguéven, recteur de Guengat, 1856.

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Ses couleurs sont celles de la Vierge, le blanc et le bleu, et elle est frappée en bas du monogramme MA.

Au centre, la Vierge, les pieds sur des nuées, remet un chapelet du Rosaire à saint Dominique, agenouillé, tandis que son Fils en remet un à sainte Catherine de Sienne, selon une iconographie très habituelle. Les personnages sont placés dans une niche dorée et entourée des 15 médaillons des Mystères joyeux, douloureux et glorieux du Rosaire, dans des rinceaux aux fleurs à cinq pétales.

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Leur dénomination se succède en français dans des médaillons : L'Annonciation. La Visitation. La Nativité. La Présentation. Le Recouvrement. L'Agonie. La Flagellation. Le Couronnement d'Epines. Le Portement de Croix. Le Crucifiement. La Résurrection. L'Ascension. La Pentecôte. L'Assomption. Le Couronnement de la Vierge.

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Deux anges volent mains jointes au dessus de la scène du Don du Rosaire.

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Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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LA BANNIÈRE DE SAINT DIVY.

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Voir sur ce saint :

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Le culte de saint Divy (nommé par certains Yvi) est ancien à Guengat, puisqu'à Pont Kervern,  une Fontaine de saint Divy y porte la date de 1560 ainsi que les armoiries de Jacques de Guengat et Jeanne de Talhouët dame de Langueouez, qui se sont mariés en 1529.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/10332

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/fontaine-de-devotion-saint-yvi-pont-kervern-guengat/c2a5317b-085f-4b85-acd2-edf4864af9f3

 

 

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Fontaine de saint Divy à Guengat. Croquis d'Yves-Pascal Castel.

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Armoiries Guengat/Talhouët sur la fontaine (1560) de Saint-Divy. d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent ; à senestre armories famille de Langueouez : fascé ondé d'or et d'azur au chef de gueules .Croquis Y.-P. Castel.

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Certains y voient le premier patron de la paroisse. J. Gaultier du Mottay, en 1869, signale qu'il existait une chapelle qui était dédiée à saint Yvi. Ce serait une "chapelle" votive de l'intérieur de l'église. Le co-patronage Fiacre/Divy expliquerait qu'en 2011, nous trouvions dans les niches du chœur à gauche (côte de l'Evangile, côté noble) saint Fiacre, et du côté de l'épître à droite saint Divy, en évêque comme sur la bannière. Sa statue a été mise au rebut (dans un coin de la chapelle du Rosaire) et remplacée par celle de Jean-Baptiste.

 

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Statue de saint Divy en évêque, chœur de l'église. Photo lavieb-aile.

 

 

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La bannière de velours rouge porte le monogramme SD sur le lambrequin central, brodé al d'or parmi des rinceaux.

Une inscription en breton indique SANT DIVY PEDIT EVIDOMP, "Saint Divy priez pour nous".

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Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

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J'ai dans mes archives une photo plus ancienne (15-11-2011) d'une bannière assez proche.

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Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2011  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2011 .

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LA BANNIÈRE DES JEUNES FILLES. LA VIERGE (IMMACULEE CONCEPTION ?).

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Drap blanc, rinceaux, personnage traité comme le saint Fiacre de la bannière.

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Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022  .

Bannières de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022 .

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

— ABGRALL (Jean-Marie), 1914, excursion à Guengat,la croix processionnelle, Bull. SAF page 236.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1914_0283_0309.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 1982, Pèlerinage aux sources. Fontaines à Guengat, Courrier du Léon du 4 septembre 1982.

0114 Pèlerinages aux Sources - Fontaines à Guengat. 4.09.82.,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 23 janvier 2022, https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/1594.

 

 
 

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

GUILLOU-HERMELIN (Christiane) 2016, « Les bannières de Basse-Bretagne, ed. Les amis de Louis Le Guennec.

GUILLOU (Christiane) 2010," Les bannières religieuses en Basse-Bretagne aux XIXe et XXe siècles : Les ”vieilles” bannières." 2010. ffhal-00546728v2f

https://hal.univ-brest.fr/hal-00546728/document

GUILLOU (Christiane) 2013," Les bannières religieuses : une approche du catholicisme bas-breton 1805-2012."

 

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01231402/file/These-2013-SHS-Histoire-GUILLOU_Christiane.pdf

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01231402

http://www.theses.fr/2013BRES0070

 

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.

 

— KERANGUÉVEN (Jean), 1856,  “Enquête diocésaine sur le culte marial en 1856 : réponse de la paroisse de Guengat,”, Abbé Jean Keranguéven, recteur de Guengat, Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 23 janvier 2022, https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/10332.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/10332

” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 23 janvier 2022, https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/10332.

— LE GUENNEC, Note sur quelques orfèvres bas-bretons, Bull. SAF 1928 p. 82

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1928_0143_0155.html

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

— POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004858

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

 

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes. Bannières.
22 janvier 2022 6 22 /01 /janvier /2022 12:33

Le mobilier de l'église de Guengat : le confessionnal de 1840, l'autel "face aux fidèles" et ses panneaux de 1843,  et leurs inscriptions en "ancien breton".

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Voir sur Guengat :

 

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PRÉSENTATION.

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 En 1840, le menuisier Vincent Garrec construisit un confessionnal pour l'église de Guengat, et orna les panneaux de sculptures et d'inscriptions en français et en "ancien breton" énigmatique.

 

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Trois ans plus tard, le menuisier Vincent Garrec, de Guengat, sculpta les panneaux d'une chaire à prêcher avec un corpus d'inscription en "ancien breton" et les data de 1843. Aucun auteur ne décrit cette chaire, mais René Couffon signale que ses panneaux furent réutilisés pour "l'autel face au peuple" (qu'imposèrent les nouvelles règles liturgiques du concile Vatican II à partir de 1965). Le corpus d'inscriptions de cet autel, qui se répartit sur quatre panneaux, permet de mieux comprendre les inscriptions du confessionnal. C'est pourquoi je le décrirai en premier.

Christian Jouin me communique deux clichés de cette chaire :

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Cliché communiqué par C. Jouin.

 

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I. L'AUTEL FACE AUX FIDÈLES DU XXe SIÈCLE ET SES PANNEAUX DE 1843.

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Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Les inscriptions.

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L'abbé Yves-Pascal Castel, du Service de l'Inventaire Général, les a étudiées et ses conclusions ont été publiées paru dans le Courrier du Léon du 12 mai 1986.

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"Il y a sur le maître-autel de l'église de Guengat  une inscription étrange qui a attiré récemment l'attention des chercheurs de l'Inventaire général de Rennes. Pendant un certain temps, l'énigme que posaient les caractères sybilliens (sic) demeurèrent indéchiffrables. Mais grâce à la publication d'un dessin dans le bulletin de la Société archéologique du Finistère, les éclaircissements arrivèrent de toute part. On aurait pu s'épargner un tel déploiement de force !

À Guengat même, quelqu'un connaissait le sens des signes gravés sur l'autel : Jérôme Garrec en avait soigneusement fait le relevé par la méthode du frottis  et communiqué depuis longtemps au cercle de ses intimes la signification des caractères mystérieux. Il le savait par tradition familiale, étant le petit-fils de Vincent Garrec, le menuisier lettré qui exerçait son art au bourg de Guengat au milieu du XIXe siècle.

 

Vincent GARREC ne manquait  pas de talent. La chaire à prêcher et le confessionnal qu'il fournit en 1840 et 1843 à l'église paroissiale sont dans le pur style rocaille florissant au XVIIIème siècle et dont l'engouement se prolongea, on le voit ici, jusque dans le milieu du XIXème siècle. Le témoignage le plus ancien attestant des signes mystérieux utilisés par le menuisier de Guengat se trouve consigné dans la Grammaire du Père MAUNOIR, datée de 1659 qui l'appelle l'Alphabet des anciens Bretons Armoriques. D'après MAUNOIR, il est tiré « partie d'un ancien calice de l'abbaye de Landévennec, partie de quelques anciens bâtiments et monuments de la Bretagne ».  (Castel 1986)

"Alphabet des Anciens Bretons Armoriques, tiré d'un ancien Calice de l'abbaye de Landevenec, d'une Croix de Pierre en Plou-Sané, à deux lieues de Breft, du Château de Lezafcoët près de Doüarnenez, dans les pierres de taille que j'ai vu en place en 1701 étoient toutes marquées de ces Caractères & de quelques autres Anciens monuments de la Bretagne."

 

 

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Julien Maunoir, 1659, Grammaire page 4

 

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"On voudrait bien en savoir plus sur ce fameux alphabet, dont on ne trouve de traces gravées que par Vincent Garrec deux siècles plus tard.

Entre temps, les auteurs de Dictionnaires bretons, Grégoire DE ROSTRENEN en 1732, et Dom LE PELLETIER en 1752 , ont redonné l'alphabet armoricain, dans leurs ouvrages. Par chance, le premier indique, pour ce qui est des monuments sur lesquels on le trouve, en plus du calice disparu, les pierres du château de Lezarscouet près de Douarnenez, affirmant qu'il les avaient vues en 1702."

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Dictionnaire françois celtique ou françois breton... par le P. F. Grégoire, de Rostrenen, 1732 page 30

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"Si l'on ne possède aucune description des caractères du calice de Landévennec, BACHELOT DE LA PYLAIE donne le dessin des glyphes de Lezarscouët, comme il les appelle dans les planches ses « Études archéologiques et géographiques ».

Or ces glyphes ne ressemblent guère aux tableaux donnés par Grégoire DE ROSTRENEN ou Louis LE PELLETIER. Ce sont tout simplement des marques de tailleurs de pierre. Les glyphes ressemblent fort aux signes relevés par nous sur les pierres de taille des façades du manoir de Moëlien, en Plonévez-Porzay. Il n'y a guère de doute et chacun peut en faire la vérification lui-même.

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BACHELOT DE LA PYLAIE , glyphes de Lezarscoët relevés en 1845, planches « Études archéologiques et géographiques ».

 

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Ainsi l'on n'est guère à notre connaissance très documenté sur ce curieux sujet de l'alphabet armoricain.

Mais ce qu'il y a de plus curieux, c'est de savoir comment Vincent GARREC de Guengat a pu être au courant de ces caractères, dits armoricains. Est-ce le fait d'un recteur érudit qui possédait dans sa bibliothèque la Grammaire de MAUNOIR ou bien l'un des dictionnaires que nous avons cité plus haut, qui aurait communiqué au menuisier local l'alphabet ?

En examinant le relevé que nous donnons on remarquera que GARREC en use très librement. Pour certaines lettres, il utilise l'alphabet romain qui est, tout simplement, le nôtre. Par exemple, le MU de l'abréviation du mot menuisier est parfaitement compréhensible pour nous... Cet intérêt de Vincent GARREC pour l'alphabet armoricain témoigne d'un goût pour un ésotérisme, qui a toujours fasciné, à toutes époques et que nos contemporains, avides de mystères au milieu d'un monde en proie à la rationalité, sont en train de redécouvrir." (CASTEL (Y.P.) :Esotérisme ? L'Alphabet Armoricain. Une curiosité peu connue - In Progrès de Cornouaille - 12/V/1986.). https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/27060aae6f0ed8a6bcba4b01005569a4.jpg

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Yves-Pascal Castel  donne la transcription suivante des signes gravés sur la chaire à prêcher de 1843 transformée en autel :

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Yves-Pascal Castel 1986

 

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Traduction de la première inscription.

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​PHILIPPE GUEGUEN

ADJOINT TRESORIER

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Il faut sans doute comprendre : "PHILIPPE, adjoint. GUEGUEN, trésorier". En effet, les généalogistes ne mentionnent aucun Philippe Guéguen, mais par contre, de nombreux habitant de Guengat portent le patronyme PHILIPPE au XIXe siècle. Enfin, une inscription de 1838 à la voûte du chœur indique : "MARCHAND, Recteur. LE QUÉAU, Maire. PHILIPPE, adjoint. GUÉGUEN, trésorier 1660-1838".

 

 

 

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Traduction de la deuxième inscription.

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LE QUEAU MAIRE.

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Cette inscription  mentionne le nom de  Jean-Louis LE QUÉAU, né le 17 mai 1801 à Le Merdy, Guengat, et décédé le 9 avril 1849  à Guengat. Il fut maire de Guengat de 1836 à 1846.

https://gw.geneanet.org/kerangal?n=le+queau&oc=&p=jean+louis

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Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Traduction de la troisième inscription :

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GARREC VINCENT MU [MENUISIER] 1843.

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Vincent Garrec est le fils de Guillaume Le Garrec, (Plonéis,1785-1840), menuisier (acte de mariage 1831) et de  Marie Anne Perrine Jugeau (1787-1866). Il est né à Lezmel, Plogonnec  le 22 juin 1807 et est décédé le 8 février 1878 à Lestraon, Guengat. Sa profession de menuisier est précisée dès son premier acte de mariage en  1831. Il épousa en 1831  Marie Catherine Coadou 1797-1836,  dont il eut deux enfants Marie-Anne et Vincent, puis il épousa le 19 septembre 1836, à Guengat, Marie Catherine Lozachmeur ?1814-1887 dont huit enfants.

 

https://gw.geneanet.org/aaannagenea3?n=garrec&oc=&p=vincent+jean

https://www.geneanet.org/archives/actes/actesenligne/4925809

 

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Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Traduction de la quatrième inscription :

MARCHAND RECTEUR.

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Cette inscription  renvoie à Clet-Marie MARCHAND, de Cléden-Cap-Sizun, recteur de Guengat de 1834 à 1849 (Abgrall). Il peut être assimilé au prêtre  Clet Marchand, Trouguer en Cléden-Cap-Sizun 25 juillet 1799/ Bourg de Cléden-Cap-Sizun 9 août 1884.

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=marchand&oc=1&p=clet

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Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Panneau (1843) de l'autel (XXe siècle) de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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II. LE CONFESSIONNAL DE 1840.

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Le confessionnal de 1840, classé au titre d'objet au 15-06-1999 a été décrit en 1984 par Yves-Pascal Castel qui en a déchiffré les inscriptions. La base Palissy le décrit comme "confessionnal n°2" dans sa notice PM290004857, en indique les mensurations avec sa hauteur de 3,90 m, sa largeur de 2,50 m et sa profondeur de 1,30 m. Il a été restauré en 1992.

Il est placé contre le mur nord de la chapelle du bas-côté nord, à côté de l'armoire à bannières.

Il est de cette forme à trois pans, traditionnelle en France, où une loge centrale équipée d'un siège et réservée au prêtre est accessible par une porte. Elle est entourée de deux compartiments ouverts, équipés d'une tablette (et jadis d'un prie-Dieu). Les compartiments communiquent, au gré du confesseur, avec l'isoloir par un double guichet grillagé à volet d'obturation coulissant, sorte de "boîte à lettres de la conscience". Il est couronné par un demi-dôme.

La porte est ornée de deux panneaux sculptés dont le principal est ajouré. Les montants latéraux et supérieurs de la porte sont aussi décorés, tout comme le dôme.

Les inscriptions mentionnent en français le nom du fabrique, du recteur et du maire, et en alphabet "ancien breton" celui du menuisier Vincent Garrec avec la date de 1840.

L'église conserve deux confessionnaux, dont un au fond de la nef. Jadis, l'un était réservé aux femmes et l'autre aux hommes, mais j'ignore si cet usage répandu est attesté à Guengat. Je présenterai, pour être complet, le confessionnal "n°1" en fin d'article.

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Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Le panneau ajouré de la porte : le monogramme christique IHS sur un cœur et sous un pavillon frangé.

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Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Composition aux feuilles de chêne.

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Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Les inscriptions en français.

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Sur le bâti du coté gauche :

PHILIPPE ADJOINT FABRIQUE

soit, en s'aidant de l'inscription de la chaire, "Philippe , adjoint au Maire et membre de la fabrique" ?

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Sur le haut de la porte, du coté gauche :

MARCHAND : RECTEUR.

Cette inscription présente en "ancien breton" sur la chaire  renvoie à Clet-Marie MARCHAND, de Cléden-Cap-Sizun, recteur de Guengat de 1834 à 1849 (Abgrall)

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Sur le haut de la porte, du coté  :

JEAN : LOIUS [sic] : LE QUÉAU : MAIRE.

Cette inscription présente en "ancien breton" sur la chaire  mentionne le nom de  Jean-Louis LE QUÉAU, né le 17 mai 1801 à Le Merdy, Guengat, et décédé le 9 avril 1849  à Guengat. Il fut maire de Guengat de 1836 à 1846.

https://gw.geneanet.org/kerangal?n=le+queau&oc=&p=jean+louis

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Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Les deux inscriptions en ancien breton.

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Elles se rapprochent de celle de l'ancienne chaire à prêcher, qui  ont été déchiffrées, nous l'avons vu, en 1986,  par l'abbé Castel .

En s'aidant de ce relevé, Christian Jouin a déchiffré l'inscription de gauche ainsi :

 

IAN : KAVAV

VAL : FABRIQ

UE : ROSERE

soit "Jean Keraval fabrique du Rosaire".

La mention "fabrique du Rosaire" est obscure. Il existe alors une confrérie du Rosaire, mais pas de fabrique propre au Rosaire.

Ce nom est attesté par les généalogistes : par exemple pour un tailleur d'habit et cultivateur (1805-1878) :

https://gw.geneanet.org/duport1?n=keraval&oc=&p=jean

En 1894, un Keraval pose une balustrade pour l'église (C. Jouin)

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Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Pour l'inscription de droite, je transcris :

VINCENT GA

 MU 1840

, soit "Vincent Garrec Menuisier 1840" :

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Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°2 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Le confessionnal n°1.

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Il est comparable au confessionnal n°1, mais ne comporte aucune inscription.

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Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Panneau sculpté de la porte : les emblèmes papaux (tiare et clés).

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Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Confessionnal n°1 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1984, " Eglise Saint-Fiacre, inscriptions sur un confessionnal et sur l'autel" Bull. Société archéologique du Finistère page 327.

— CHUTO (Pierrick), 2010, «Le maître de Guengat».

"Au hameau de la Croix de mission, René Kéraval, le forgeron vit avec sa femme et ses sept enfants aux âges très rapprochés. Comme si cela ne suffisait pas, le couple accueille trois enfants de l'hospice. Cette pratique est courante à Guengat et permet aux ménages de gagner quelque argent.

À Lestraon, Vincent Garrec, menuisier et sa seconde femme, Catherine Lozachmeur, élèvent cinq enfants. Celle-ci a accouché d'Hervé le petit dernier, à 41 ans. Elle allaite également Marie-Louise Philomène, nourrisson abandonné à Quimper. "

https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/ouest-cornouaille/dzregion/guengat/livre-le-maitre-de-guengat-de-pierrick-chuto-23-02-2010-796261.php

Voir aussi :

https://www.histoire-genealogie.com/L-alcoolisme-au-XIXe-siecle-en-Basse-Bretagne

 

 

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

"Nouvel autel face au peuple, fait de panneaux provenant de la chaire à prêcher de 1843 ; l'inscription subsiste, en alphabet artisanal, dont le nom du recteur Marchand, du maire Le Quéau, de l'adjoint Philippe, du trésorier Guéguen et du menuisier, Vincent Garrec Mu. Ces noms se retrouvent dans une inscription peinte sur la voûte pour signaler une réfection du lambris.

Deux confessionnaux du XIXe siècle ; celui du sud porte la date de 1840 et une inscription dans les mêmes caractères que l'ancienne chaire."

 

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

— JOUIN (Christian),  2021, twitter Estelle Boudillet

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

— POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004857

 

 

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Sites divers :

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.

— Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

 

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

Wikipédia 

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Chapelles bretonnes. Sculpture
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 15:45

 

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat.

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Voir sur Guengat :

 

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Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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Contre la porte de la sacristie précédant la chapelle Saint-Roch au nord du chevet, un enfeu est occupé par un gisant.

En position symétrique du coté sud (chapelle Saint-Michel) se trouve un autre enfeu, vide, et dont, comme ici, l'accolade à crochets et fleurons s'appuie sur deux écus muets (sans doute martelé à la Révolution). 

On attribue, en toute logique, ces enfeus (déverbal d'"enfouir") à chacune des principales familles de la paroisse, Guengat et Saint-Alouarn. Et selon l'Aveu de Jacques de Kergorlay, héritier des prééminences après le mariage de son père René avec Louise de Guengat, l'enfeu "du côté de l'évangile" donc au nord est celui des seigneurs de Guengat (cf. Sources).

Ce n'est qu'au XXe siècle que l'enfeu nord reçut le monument funéraire qu'on y trouve aujourd'hui, et que les armoiries attribuent à la famille de Saint-Alouarn.

Celui-ci est l'un des rares gisants doubles (couple) de Bretagne avec celui d'Olivier de Clisson et de Marguerite de Rohan, un siècle auparavant.

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Les tribulations du gisant de Saint-Alouarn.

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Ce gisant proviendrait des ruines du manoir (?) de Saint-Alouarn à Guengat, lequel disposait d'une chapelle seigneuriale, et fut vendu à la Révolution après la fuite de la famille à Jersey.(H. Torchet )

Selon Christian Jouin, qui cite toutes ses sources, il fut placé ensuite dans la chapelle Lanascol (bas-côté nord), puis dans le cimetière jusqu'en 1881, puis dans l'ossuaire attenant à l'église juste avant le porche. Une photo de Jos Doaré datant de 1968 (site POP. Culture) le montre, posé au sol, sans soubassement, contre le mur d'un local qui est sans-doute l'ossuaire. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324. C'est donc vers le dernier quart  du XXe siècle qu'il fut placé dans cet enfeu.

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Description.

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L'enfeu associe à l'accolade gothique à crochets et fleurons retombant sur deux écus martelés une pierre plus haute (réemploi ??) où deux anges portent un écu également muet.

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Le gisant  est a priori celui de Jean de Saint-Alouarn et son épouse Marie de Trégain . On identifie clairement la famille par le griffon du blason placé entre les époux  et qui renvoie aux armes d'azur au griffon d'argent  de Saint-Alouarn.  L'animal est dressé, toutes griffes dehors, ses ailes sont visibles ainsi qu'une queue hérissée de spicules.

 

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SanglierT — Travail personnel Wikipedia

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Entre les deux époux, deux anges ont placé ce blason parfaitement lisible. De l'autre main, ils caressent les cheveux des défunts, et nous incitent à observer ces coiffures du XVIe siècle. Mais le plus admirable est la robe de la défunte, très ajustée, aux plis réguliers ne débutant que sous le bassin, mais dont le pli médian remonte sous forme d'une tresse serpentine jusqu'à l'amorce des seins.

Jehan de Saint-Alouarn est en armure. La ceinture est décorée de cabochons losangiques.  La cuirasse est recouverte d'un tabard frangé à l'extrémité basse. Le bras droit est en bonne partie brisé, tout comme la hanche droite. Le seigneur ne porte pas d'épée, mais c'est peut-être un poignard qui a été brisé sur la hanche.

Ses pieds sont posés sur un lion (ce qui est conforme à un usage répandu) tandis que ceux de son épouse reposent sur un chien, dans lequel on peux imaginer l'habituel lévrier malgré les destructions.

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Données biographiques.

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Pol Potier de Courcy indique :

Saint-Alouarn (de) : seigneur dudict lieu et de Kervéguen, paroisse de Guengat . Référence et montres de 1423 à 1536 pour la dite paroisse, évêché de Cornouaille. D'azur au griffon d'argent (Armorial de l'Arsenal). Fondue dans Alleno.
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Cette fusion avec Alleno date de 1550, par le mariage de Claudine , nièce de René de Saint-Alouarn (présent à la montre de 1536) avec Pierre Alléno de Kersalic, conseiller du roi au Présidial de Quimper. 

Dans cette famille, on connaît Daniel et Guillaume (montre de 1356), Jean (capitaine de Concarneau en 1393, René (1420), Hervé (montre de 1426), Jean (1470), Prigent (fondateur d'une chapelle Notre-Dame de Guengat en 1502, maître d'hôtel de Claude de Rohan en 1488), René (montre de 1536) et Daniel ( dernier abbé de l'abbaye de Quimperlé à partir de 1521, décédé en 1553).

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Le couple Jehan de Saint-Alouarn et Marie Trégain.

-Leur promesse de mariage date du 28 novembre 1471. Le 28/11/1471 mariage d'Alain de Kerraoul avec Marie du Fou fille  d'Hervé du Fou. (Le même jour : promesse de mariage de Jehan le fils âgé de moins de 14 ans d'Alain de Kerraoul de Sainct Alouarn avec Marie Tregayn la fille aînée de Jehan de Trégayn et  Marie du Fou."
 

"Aveux de Kerraoul: Jean Trégain décédé avant 1471 époux de Marie du Fou ( qui se remariera avec Alain de Kerraoul)
D’ou    Catherine de Trégain épouse d’Hervé Mazéas." et    Marie épouse en 1479 Jan de Kerraoul de St Alouarn, né en 1558.

-Leur mariage date du 14 décembre 1479.

 

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=534

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=670

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=677

-Jehan de Sainct-Allouarn fait partie, à la Montre de 1481, des "Nobles et annoblis deffaillans et non comparoissans"

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Montre_de_1481_en_Cornouaille.pdf

-Le manuscrit BnF 22318 indique page 172 que Marie Trégain est veuve en 1510 (évocation de Prigent de Saint-Alouarn contre Marie Trégain veuve de Jehan de Saint-Alouarn).

Le même manuscrit indique page 214 que Marie Trégain est encore vivante en 1517 ("1517, Marie Trégain contre Guillaume de Trégain son frère aîné sur la succession de leur père).

Elle est également vivante, sauf homonymie, en 1524 : id. page 723 : 1/X/24, Marie Trégain contre Guillaume Trégain.

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Datation.

-Selon les documents :

-La date la plus précoce serait celle du mariage : 1479

-La date plus probable, si le monument est commandé par la veuve, qui s'y fait figurer (ce n'est pas rare) est celle qui suit le décès de Jean de Saint-Alouarn  : peu avant 1510

-La adte la plus probable est celle qui suit le décès de sa veuve : après 1524

-Selon les armoiries : celles-ci ne donnent aucune précision en dehors de la désignation de la famille du défunt.

-Selon les  costumes : ces informations sont à prendre avec précaution, les défunts se faisant représenter selon des conventions, dans leur âge et leurs  atours idéaux. Néanmoins des spécialistes des armures, ou de l'habillement féminin, pourraient apporter d'utiles précisions.

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L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord,  dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Document : Musée départemental breton (non exposé) R. 2001.15.1 et 2.

Une pierre en deux morceaux est conservée au Musée. Sur la première moitié de la pierre, un écusson est sculpté représentant un animal ailé de profil à tête d'aigle et pattes de lion (griffon) . Un blason entier et un demi se trouvent sur la deuxième moitié.

"Catalogue du Musée Archéologique et du Musée des Anciens Costumes Bretons de la ville de Quimper" / SERRET (A.).- Quimper : éd.Société Archéologique du Finistère ; Quimper, imprimerie Cotonnec, 1901. p.109, n°19-24

"Bulletin de la Société Archéologique du Finistère", 1894, tome XX, Séances du 22 février et 26 avril 1894 : "une troisième pierre porte à chaque extrémité un écusson aux armes de Saint-Alouarn : d'azur au griffon d'argent."

 

Pierre aux armoiries des Saint-Alouarn - Fragment de pierre tombale. Granit, XVIe siècle.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e296d04e82cd30c9fa97fe5d8508bc81.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

"Au bas, la nef latérale Nord s'élargit sur l'espace de trois travées, de manière à former une vaste chapelle, autrefois chapelle seigneuriale des Lanascol ou Quimper. On y trouvait une tombe de cette famille avec deux gisants, couchés côté à côte, qui représentent, selon M. Pol de Courcy (Bret. Cont.) Hervé de Saint-Alouarn et sa femme, vivant en 1426. Cette tombe est maintenant transportée dans l'ancien ossuaire, au bas du collatéral sud."

 

—CHUTO (Pierrick), 2010, Le manoir de Saint-Alouarn de 1792 à 1834 à Guengat en Basse-Bretagne.

https://www.histoire-genealogie.com/Le-manoir-de-Saint-Alouarn-de-1792-a-1834-a-Guengat-en-Basse-Bretagne

"Le 30 mars 1792, un décret confisque les biens des ennemis de la Révolution. Le 27 juillet, un autre décret en ordonne la vente. La famille Aléno de Saint-Alouarn, propriétaire d’un immense domaine à Guengat, petite commune rurale à deux lieues environ de Quimper, émigre à Jersey. Depuis de nombreuses années, la famille ne séjournait que rarement au manoir. Le superbe hôtel de la rue Saint-Mathieu à Quimper et le manoir de La Villeneuve en Plomeur avaient ses préférences.

Deux jours de suite, ils parcourent les terres. Avant de quitter les lieux, ils entrent dans la salle au rez-de-chaussée de la maison de Saint-Alouarn, donnant à gauche de l’entrée et « aperçoivent au-dessus de la cheminée, les armes imprimées de morceaux de grappes blanches de la ci-devant noblesse ». François Morvan est chargé de monter sur une échelle et d’enlever les armes à l’aide d’un levier de fer. Il les a en garde jusqu’au moment où Laurent Ollivier se charge de les faire transporter par charrette à Quimper."

 

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

— COURCY (Pol Potier de), Nobiliaire :

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Abbaye_de_Sainte_Croix_de/27wGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Saint+-+Alouarn+griffon&pg=PA381&printsec=frontcover

 

DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

— KERGORLAY (Jacques de), 1681, Extrait de l'aveu de Jacques DE KERGORLAY :1681 : [AN P/1689] - Quimper (Finistère, France) - Terriers | 1678 - 1682 - Geneanet

« A cause de laquelle terre et Seigneurie de guengat cy devant déclarées ledit Seigneur déclarant est patron fondateur et le premier préminancier de l'églize parroissialle de guengat, laquelle parroisse a tousiours porte le nom de la Maison de guengat comme estants Véritablement les seigneurs patrons et fondateurs d'Icelle, ainsy qu'il Se Justiffie par la déclaration cy devant où l'on a employé plusieurs tenues Situées audit bourg appartenantes audit Seigneur déclarant, en laquelle Église parroissialle de guengat tant en la maistresse Vitre aux plus haults Soufflets tant en la Maistresse Vitre, qu'aux autres Vitres de ladite Église et chapelles d'Icelle, mesme en bosse et relief autour des murailles tant par dehors que au dedans en plusieurs endroicts et en la tour et clocher d'Icelle Sont les arbres timbrés et alliances de ladite Maison de guengat et dans le coeur &  chanceau de ladite Église, au milieu proche le balustre du grand autel est Un tumbeau de pierre de taille Enlevé de terre d'Environ deux pieds et demy armoyé par dessus et à l'entour des Armes et timbres de ladite Maison de guengat, Lequel tumbeau est l'ancienne Sépulture et Enfeu prohibitif des Seigneurs de guengat proche duquel tumbeau du costé de l'Évangille est Un banc à queue et Accoudouers Aussy Armoyé des Armes de ladite Maison appartenant audit Seigneur déclarant lequel et Ses prédécesseurs Seigneurs de guengat Sont En droict et possession Immémorialle de faire mettre Une ceinture et Lizière avec leurs Armes tant par dedans que par dehors à l’entour d'Icelle Églize parrochialle de guengat à chaque décéds des Seigneurs de guengat"

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089983

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP29W01734

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324

Photo Yann Celton 2019 :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/OA029_192900645

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—TORCHET (Hervé) , Famille de Saint-Alouarn

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=670

 

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Sites divers :

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.

— Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

 

— Bull. SAF 1968 ...sition de fonds qui appartenoit à la Maison de St Alloarn ) les armoiries de la Maison de Saint - Alouarn et le ... Et le soufflet du milieu au plus bas desdits soufflets a aussy un griffon des armes de Saint - Alouarn les autres vitrages estans de verres peints et en assez bon estat a l'exception de deux petits trous qu'il  faut reparer , avons ..

— Daniel de Saint-Alouarn, dernier abbé régulier de l'abbaye de Quimperlé vers 1538, mort en 1553 :

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Abbaye_de_Sainte_Croix_de/27wGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Saint+-+Alouarn+griffon&pg=PA381&printsec=frontcover
 

WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

—Wikipédia (donne la date de 1426 erronée)

https://de.wikipedia.org/wiki/St-Fiacre_(Guengat)#/media/Datei:Guengat_%C3%89glise_Saint-Fiacre_Gisants_516.jpg

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Chapelles bretonnes. Héraldique Sculpture
13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 18:59

L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonevez-du-Faou IX . Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) et leurs miséricordes.

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1°) Voir dans ce blog d'autres articles sur Saint-Herbot :

 


 

 

2°) Voir dans ce blog la description d'autres stalles :

 En Bretagne par ordre chronologique :

 

Hors Bretagne :

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INTRODUCTION.

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Voici un article qui est parfaitement inutile voire déplacé, puisque ces stalles ont été parfaitement décrites par Florence PIAT dans une thèse de 2012 intégralement disponible en ligne, et que ses photographies, bien plus complètes et attentives que les miennes, sont numérisées et disponibles dans son article de l'Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne.

Voici un article qui est un plagiat ou un patchwork de copier-coller du travail de Florence Piat.

Après ce coup de gourdin envers mon article, il me reste à lui tendre la main pour le défendre un peu. D'une part, il rendra hommage aux sites en ligne de cette  auteure. D'autre part,  il viendra compléter mes articles précédents sur les stalles bretonnes, et ma série sur la chapelle Saint-Herbot. Et puis le site de l'Inventaire, remarquable comme je l'ai dit, nécessite de cliquer séparément sur chaque stalle sans pouvoir en faire dérouler l'ensemble. Enfin, mon article sera associé à la description de la clôture elle-même. Tout cela pour ne pas avouer que j'éprouve du plaisir à le publier avec mes propres photos : c'est bien bas. Et je m'en excuse auprès de madame Piat.

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 .

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PRÉSENTATION (D'APRÈS F. PIAT).

 

 

"L’ancien duché de Bretagne conserve aujourd’hui dix ensembles de stalles, majoritairement situés dans la partie nord de la région : celles de la cathédrale de Dol-de-Bretagne (77 stalles), de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne (18), de la collégiale de Champeaux (54), de la cathédrale de Tréguier (48), de l’église de Boquého (8), de la chapelle Saint-Quay de Plélo (8), de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (66), celles provenant du château de Kerjean (6), celles conservées dans l’église SaintSymphorien de Couëron et provenant de l’abbaye Notre-Dame de Buzay (10), et enfin, celles de l’église Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou (15) . Ces dix groupes, réalisés entre la fin du XIVe siècle et le premier quart du XVIe siècle, offrent un aperçu qualitatif original de ce mobilier liturgique à la fin du Moyen Âge." (F. Piat, thèse)

 

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Ces 15 stalles font partie d'un chancel à claire-voie et balustres tournés, précédemment décrit, et surmonté d'une crucifixion ;elles sont  disposées en U à l'intérieur de ce chancel, mais le tombeau de saint Herbot occupe l'emplacement d'une stalle, sur le côté Nord de l'entrée Ouest du chancel ; tous les appui-mains sont identiques (arabesque ou  volute à l’intérieur de laquelle se trouve une tête à feuilles ) et les dossiers portent un décor en cuvette.
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Les stalles se trouvant dans la chapelle Saint-Herbot sont les plus tardives du corpus des stalles de Bretagne étudié par Florence Piat, avec une datation comprise entre 1550 et 1570. (Les dix groupes recensés sur le territoire de l’ancien duché de Bretagne se caractérisent par une relative homogénéité dans leur période de réalisation. En effet, si les stalles de Dol-de-Bretagne, de Buzay et de Boquého sont les plus anciennes, conçues entre la fin du XIVe siècle et le milieu du XVe siècle, les sept autres groupes ont tous été commandés et confectionnés dans le premier quart du XVIe siècle, exception faite des stalles de Saint-Herbot qui datent du milieu de ce même siècle.)

Leur style appartient complètement au répertoire de la Renaissance et une commande seigneuriale pourrait être à l´origine de leur réalisation. Cette chapelle, auparavant église, était le lieu d´un pèlerinage important en raison de la présence du tombeau de saint Herbot, saint que l´on invoquait - et que l´on invoque toujours - pour la protection des troupeaux. Des autels votifs sont ainsi disposés devant le chancel à balustres tournées qui clôture le chœur et dans lequel sont intégrées les quinze stalles de cette chapelle. L´ensemble est surmonté d´une Crucifixion qui fut rajoutée en 1659. Les portes et le couronnement du chancel sont sculptés de motifs totalement renaissants avec des putti, des grotesques, des masques, mais aussi les douze Sibylles et les Apôtres.

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Pénétration du vocabulaire de  la Renaissance, plus tardive en Basse-Bretagne (Saint-Herbot) qu' Champeaux et LaGuerche de Bretagne.

Le répertoire décoratif italien est expérimenté en Bretagne sensiblement à la même époque que dans le royaume de France, ce dont témoigne des œuvres telles que le tombeau de Thomas James (1507), son missel (1484), le portail de la chapelle du Saint-Sacrement à Vannes (1515-1531), ainsi que la présence, dans la péninsule, d’artistes venus expressément des régions transalpines pour travailler auprès de mécènes influents. Comme dans beaucoup d’autres régions, ce nouveau vocabulaire s’intègre et se mêle jusqu’aux années 1520-1530 à l’architecture et aux images médiévales, sans pour autant profondément modifier les structures issues du Gothique. Dans les stalles de l’ancien duché, le tournant s’opère effectivement en l’espace d’une décennie et, alors qu’un ensemble comme celui de Tréguier réalisé au début des années 1510 présente  encore toutes les caractéristiques iconographiques médiévales, les stalles de La Guerche-de-Bretagne, réalisées à la fin de cette même décennie développent largement de nouveaux motifs directement inspirés de l’art italien. En l’espace d’une dizaine d’années, ces thèmes pénètrent donc le vocabulaire décoratif et iconographique des sculpteurs sous l’action combinée de grands mécènes, comme les Laval et Espinay, la diffusion de gravures provenant de Flandres, d’Allemagne et également du bassin ligérien.

Cependant, cette arrivée des thèmes de la Renaissance ne se fait pas au même rythme partout en Bretagne et une distinction entre la partie occidentale et orientale du duché doit être faite. En effet, si l’on constate que les exemples de stalles situés en Haute-Bretagne et plus généralement le long des marches de Bretagne accueillent ces motifs dès les années 1515-1520, il semble qu’en Basse-Bretagne, ce répertoire ne s’implante véritablement que dans la seconde moitié de ce même siècle, par le biais de la seconde Renaissance comme dans la chapelle de Saint-Herbot. Ainsi, quatre groupes de stalles bretons présentent des éléments décoratifs empruntés à ce nouveau répertoire, cependant associés à des motifs déjà employés dans les exemples de la fin du XVe siècle : les stalles de la chapelle Saint-Quay de Plélo, celles de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne, de la collégiale de La Madeleine de Champeaux et, enfin, celles de la chapelle de Saint-Herbot. (F. Piat)

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Ces quinze stalles constituent probablement l’ensemble le plus complet du corpus breton grâce à la présence de ce chancel. Cependant, il n’est pas exclu qu’une partie d’entre elles aient été remaniées à la fin du XVIe siècle, au fur et à mesure de la construction de la clôture ou encore au moment où le tombeau en granit de saint Herbot fut élevé en table, monté sur quatre piliers et accolé à l’entrée du chancel, occupant ainsi la première stalle N.O . (Le sol de cette chapelle fut exhaussé au XVIIIe siècle et il est probable que les piliers aient été ajoutés à cette occasion. Cependant, la tombe, datant du XVe siècle a été délibérément intégrée au chancel car côté nef, on constate que le panneau du soubassement lui correspondant est monté sur des charnières (d’origine). Cette ouverture permettait aux fidèles de toucher le gisant du saint. Avant la construction de ce chancel, ce tombeau se trouvait à l’extérieur de la clôture. J.-J. RIOULT, « Plonévez-du-Faou, chapelle Saint-Herbot », in Congrès Archéologique de France. Finistère, 2007, p. 203-208. )

Plusieurs des quinze miséricordes représentent des vases ornementaux, tous différents. Une femme et un homme sont également représentés en buste sur deux miséricordes. Il pourrait s´agir des commanditaires de l´ouvrage bien que leurs bras, se finissant en feuillages, indiqueraient plutôt qu´il s´agit de silvani. Un autre personnage masculin, torse nu et allongé, tient dans sa main un fruit et enfin, une des miséricorde montre un Maure, coiffé d´un turban extravagant, des grelots aux oreilles, en train de chanter. Cette dernière miséricorde justifie à elle seule l´inclusion de cet ensemble dans le corpus des stalles « médiévales » de l´ancien duché de Bretagne. En effet, ce motif du Maure chantant est également présent sur les ensembles de La Guerche-de-Bretagne, de Saint-Pol-de-Léon et sur les stalles provenant de Kerjean et conservées à Saint-Pol. Les stalles de Saint-Herbot permettent donc d´apprécier la diffusion d´un motif, d´un modèle à travers une région.

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Ces sièges étaient réservé aux prêtres carmes qui desservaient la chapelle (qui serait un ancien prieuré ducal des Carmes de Rennes, attiré par les seigneurs de Rusquec), et que dirigeait un prêtre-gouverneur.

 

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Les stalles forment un ensemble plutôt bien conservé et entretenu, malgré des problèmes sur plusieurs charnières des battants des sièges (manquantes ou cassées), polychromie dans la partie supérieure du chancel.

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Sur le bord intérieur du chancel, faisant face à l'autel du chœur, un rang médian du coté ouest,  doté de 7 sièges (5 à 11) de part et d'autre de la porte principale de la clôture, est encadré par deux bras latéraux, nord et sud, de quatre sièges chacun.

On accède aussi au chœur par des portes latérales :  une jouée basse débute la série (coté externe de la stalle n°1) est sculpté  sur toute sa hauteur d'un saint André portant sa croix, tandis que la jouée nord, sur le coté externe de la stalle n°15, est sculpté d'unn saint Pierre tenant une clef à longue hampe.

 

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Plan par Florence Piat.

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I. Stalles situées sur le côté sud du chancel : n°1 à 4.

 

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Miséricorde de la stalle n°1. Un vase.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-01/c7526a30-ce63-41c4-a99b-83e2e11a9a38

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C'est le premier exemple d'une série de vase —ou urne— à deux anses en forme de S, ici assez grossièrement taillé sans polissage.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°2. Un vase.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-02/c83bc727-24f7-4472-a4da-c92eaaa3994a

Dans ce deuxième exemple de vase  à deux anses en forme de S, la base est faite de feuillages finement dentelés tout comme le sommet, tandis que le corps est composé de deux renflements, celui du bas étant comme entouré d'une bande de tissu, comme les turbans. Les formes sont soigneusement polies, et les anses, ou le corps, est orné de rouelles par marquage avec un outil rond.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°3. Un homme allongé.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-03/ca8304aa-7481-457b-bda9-89cb0e772ece

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"Un homme est représenté en buste, tourné vers sa droite. Il est barbu, les cheveux courts et bouclés, et porte une sorte de toge, nouée sur l'épaule gauche et dont l'extrémité flotte derrière lui. Ses bras ont été remplacés par des feuillages. Il lève les sourcils et son front est barré d'une grande ride. Une arabesque s'enroule derrière lui, au-dessus de son épaule droite." (F. Piat)

On retrouve l'usage de poinçon en O. Il s'agit d'un personnage hybride associant des traits humains et des accessoires végétaux, (voire animaux si "l'écharpe " est vue comme une aile  de chiroptère ), thème typiquement Renaissance en rapport avec le goût de l'époque pour les métamorphoses, et déjà très présent à La Guerche-de-Bretagne et à Champeaux.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°4. Bouc crachant des feuillages et fruits.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-04/09b0144d-2c75-4744-8225-c75f94551c37

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"Tête de bouc mangeant des herbes et des fruits. L'animal possède de longues cornes recourbées aux extrémités et qui occupent toute la longueur de la miséricorde. Son front est recouvert de poils frisés et son museau est fin et allongé." (F. Piat)

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Les fruits (poires, coings) ou légumes piriformes sont issus des décors en stuc et en bois (Scibec de Capri) de la salle François Ier à Fontainebleau.

https://www.lavieb-aile.com/2020/12/les-lambris-sculptes-par-scibec-de-capri-a-la-galerie-francois-ier-de-fontainebleau.html

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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II. COTE OUEST, au sud de la porte .

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Miséricorde de la stalle n°5. Bucrane hybride.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-05/79f73e7d-f427-45b7-8dcb-ed35801e95f0

"Les cornes d'un bucrane stylisé sont remplacées par deux têtes de lions qui viennent mordre des feuillages sortant des yeux du bovin. Les têtes de lions et la courbure des feuillages forment deux cercles de chaque côté du bucrane." (F. Piat)

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C'est encore un bel exemple du goût pour les métamorphoses, et les compositions chimériques entre règne animal et végétal. Le passage entre le bucrane et les deux petites têtes de lions (ou de boucs ?) est très progressif, tout comme celui entre le bord du crâne et les feuilles. On peut même voir, dans les lanières ponctuées de l'extérieur, l'introduction d'un autre "règne", celui des artéfacts ou productions de l'artisanat humain.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°6. Un vase.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-06/4f80994f-d58e-4b1e-8e14-e0d7e62c4cb9

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"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé de deux renflements qui semblent contenus par des bandes de tissu et resserrés au milieu." (F. Piat)

Voir la miséricorde n°2.

 

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°7. Visage d'homme barbu.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-07/ae23fd63-ca24-4306-b588-2ed64e004cee

"Un homme est vu en buste, de face. Il est barbu, a la bouche entrouverte et regarde vers le bas. Les pupilles sont creusées. Il porte un chapeau plat orné d'une plume et un costume à manches bouffantes, à la mode sous François Ier. Deux volutes se développent derrière lui, l'enroulement tourné vers sa tête. Des feuilles et des fruits sont sculptés derrière ses épaules." (F. Piat)

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C'est, par une ambiguïté subtile,  un décor intermédiaire entre la métamorphose humain/feuillage, et un buste seulement orné de feuillages.

 

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Chapelle Saint-Herbot : stalle 07 - Miséricorde : homme en buste. Cliché F. Piat.

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Miséricorde de la stalle n°8.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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COTE OUEST, au nord de la porte à coté du gisant de saint Herbot

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Miséricorde de la stalle n°9. Un chanteur moresque.

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F. Piat identifie ici un "chanteur moresque" qu'elle rapproche du Maure du jeu de cartes de Jean Le Dale (Lyon, dernier quart XVe siècle), et qui est  représenté aussi sur les stalles de Saint-Pol-de-Léon (n°65), de Kerjean (n°2) et de La Guerche-de-Bretagne (n°15), ce qui "rattache encore ce groupe de stalles à une certaine tradition médiévale et à des exemples plus anciens".

Elle se base sur le nez épaté, le bandeau (mais qui est peut-être le bord d'un bonnet à plume) et la bouche entrouverte.

Mais les  grelots suspendus à chaque oreille ne pourraient-ils pas aussi nous orienter vers la piste du Fou?

"Dans tous ces exemples, même si le traitement varie, des caractéristiques inamovibles peuvent être repérées. Ainsi, seule la tête est sculptée à chaque fois, le personnage porte un turban, ses traits sont africains et il ouvre toujours la bouche, laissant voir ses dents. De notre point de vue, ce personnage est en train de chanter, ce qui pourrait le rapprocher des morisques, ces danseurs et chanteurs professionnels qui se produisaient  lors des grandes fêtes et foires. Vêtus d’habits bigarrés, ils pouvaient également porter des grelots, à l’image de l’homme représenté sur la miséricorde de Saint-Herbot dont les oreilles sont ornées de deux gros grelots. C’est d’ailleurs ainsi qu’Erasmus Grasser le représente, vers 1480, dans la série de danseurs morisques conservée au Stadtmuseum de Munich. Présent sur quatre des dix ensembles de stalles bretons, le motif du chanteur moresque étonne par sa pérennité qui n’a de pair que l’adaptation iconographique dont il est l’objet. Car, de prime abord, il est malaisé de faire le lien entre la sobriété de la miséricorde de La Guerche et l’exubérance du costume du chanteur de Saint-Herbot. Si des caractères généraux restent donc employés dans toutes ces figures, le traitement du sujet semble revenir au choix du sculpteur" (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°10. Un vase.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-10/e848dde0-c2e5-459a-8b86-3c6292b19a00

"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé d'un renflement qui semblent contenus par des bandes de tissu. Le centre et le sommet du corps sont composés d'une partie du fût et du chapiteau d'une colonne polygonale." (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°11. Bouc mangeant des feuillages.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-11/57e304c2-0b31-4b4c-a084-9cad3b940a7e

"Tête de bouc mangeant des herbes et des fruits. L'animal possède de longues cornes recourbées aux extrémités et qui occupent toute la longueur de la miséricorde. Son front est recouvert de poils frisés et son museau est fin et allongé. Sur le rebord de la sellette, des pointillés sont creusés en arrondi au-dessus de sa tête." (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°12. Vase ornemental.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-12/6eab6078-3ce3-412a-b339-5b0fa2520986

"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé de deux renflements qui semblent contenus par des bandes de tissu et resserrés au milieu." (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Coté nord.

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Miséricorde de la stalle n°13. Un acrobate.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-13/65f681f5-57c7-490a-8904-c0430ab636f0

"Un homme barbu, torse nu est représenté couché sur le flanc, tourné vers la droite de la miséricorde. Il porte une culotte bouffante à crevées et à la braguette protubérante. Il appuie sa tête sur sa main gauche et tient un fruit ou une fleur dans sa main droite. Ses jambes sont repliées derrière lui de manière acrobatique, de sorte que les dessous des deux pieds sont visibles. Les cheveux de l'homme sont courts et bouclés." (F. Piat)

" Le personnage possède  de larges crevées. S’arrêtant à mi-cuisses, la braguette ou brayette est très proéminente, détail qui renvoie à la mode des années 1550."

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°12. Buste de femme.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-14/4ed0a2f1-0215-437d-bcd0-f45c1b3fadab

 "Une femme est représentée en buste, de face. Elle est richement vêtue d'une robe à décolleté carré, mais dont la poitrine est recouverte par un voilage plissé. Les manches semblent bouffantes mais ses bras ont été remplacés par des végétaux. Elle est coiffée d'un casque ou d'un chapeau à larges rebords en forme d'oreille. Quelques mèches de cheveux dépassent et viennent onduler le long du visage. Deux grandes gerbes de feuilles et de fleurs jaillissent derrière elle, au niveau de son cou. Son visage est joufflu et elle ne sourit pas." (F. Piat)

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C'est encore une figure hybride, humaine/végétale, malgré la richesse de sa coiffure et de sa robe.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°15. Vase ornemental.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-15/963fd489-22cc-43d5-8f6f-d8dfb09c056c

"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé de deux renflements qui semblent contenus par des bandes de tissu et resserrés au milieu." (F. PIat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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Source principale : 

 

 

 

 PIAT (Florence), 2012, Les stalles de l’ancien duché de Bretagne, de la fin de la guerre de Succession jusqu’au concile de Trente, [thèse : Histoire de l’art], Rennes, Université de Rennes 2, 2012, 2 vol.2.

 https://www.academia.edu/34924613/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_Les_stalles_de_lancien_duch%C3%A9_de_Bretagne._De_la_fin_de_la_guerre_de_Succession_jusquau_concile_de_Trente

Volume 2 Annexes :

https://www.academia.edu/34924818/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_-_Volume_2_-_Annexes

 PIAT (Florence), 2006, Ensemble de stalles dans la chapelle Saint-Herbot (côté Ouest, Nord et Sud du choeur, contre les parois intérieures du chancel) Dossier IM29005184 réalisé en 2006

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-stalles-dans-la-chapelle-saint-herbot-cote-ouest-nord-et-sud-du-choeur-contre-les-parois-interieures-du-chancel/ef019ff1-4a00-4a00-ae8d-597ce576ee46

Compléments :

— ABGRALL, J.-M. Le mobilier artistique des églises bretonnes. Bulletin de la Société Archéologique du Finistère. Tome 25, Quimper : S.A.F., 1898, pp. 3-13.

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon, Nouveau Répertoire des Eglises et Chapelles. Quimper : Association Diocésaine de Quimper, 1988.

— ​​​​​​​COUFFON, René. L'église de Saint-Herbot, in Bulletin Monumental, tome CXI, 1953, pp. 37-50.

 

 

 

 

— COUFFON (René), 1953,  L'église de Saint-Herbot. In: Bulletin Monumental, tome 111, n°1, année 1953. pp. 37-50

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

 

"De la seconde moitié du xvie siècle, il clôt le chœur sur trois côtés et comprend une série de panneaux sculptés en haut et en bas, séparés par des balustres tournés formant claire-voie. Les panneaux du bas sont décorés d'arabesques Renaissance. Sur ceux du haut regardant la nef sont figurés les douze apôtres en dix panneaux séparés par des cariatides et, sur les faces latérales, au nord les petits prophètes, au sud les sibylles. A l'intérieur, seize stalles font corps avec le chancel. Les panneaux qui les surmontent sont décorés, dans la partie centrale, de douze saints et saintes en dix panneaux séparés par des cariatides et, sur les côtés, de motifs décoratifs. Les jouées d'extrémité des stalles supportent un entablement formant baldaquin décoré de dix-huit bustes des évangélistes, des prophètes et des docteurs. En avant du chancel, deux tables de pierre servent à déposer les offrandes le jour du pardon, d'un côté les crins, de l'autre les mottes de beurre. Une restauration récente a mis au jour l'inscription suivante se rapportant à la Crucifixion qui le couronne : [.'AN 1659 O VOS OMNES QUI TRANSITIS PER VIAM ATTENDITE ET VIDETE SI EST DOLOR SICu(t) DOLOR Me(us) O : VOUS TOUS PASSANS ARRESTEZ VOUS E VOYEZ SIL EST UNE DOULEUR SEMBLABLE A LA MIENNE : LAM..."

— COUFFON (René), 1959, Notice de Plonévez-du-Faou, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bc495e8ae261523262138b91718a386.pdf

— MONUMENTS HISTORIQUES.

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/herbot/herbot.html

— PEYRON (chanoine), 1910, Notice, Bull. SAF page 164-167

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1910_0216_0242.html

— RIOULT (Jean-Jacques), CASTEL (Yves-Pascal), BONNET (Philippe), DUCOURET, 2010, Chapelle Saint-Herbot (Plonévez-du-Faou),  Inventaire général, région Bretagne

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-plonevez-du-faou/7310520a-35ca-4784-91b8-578f98ea65d6

—   BONNET (Philippe), RIOULT (Jean-Jacques), 2010,  « Saint-Herbot. Chapelle Saint-Herbot », dans Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, Bretagne gothique, Paris, Picard, coll. « Les Monuments de la France gothique », 2010, 485 p.

—  RIOULT (Jean-Jacques), 2009, « Plonévez-du-Faou, chapelle Saint-Herbot », Congrès archéologique de France « Finistère 2007 »,‎ 2009, p. 203-208 

— CASTEL (Yves-Pascal),  DUCOURET, 1966, 1972 et 1986, Dossier IA00005154 Inventaire général, région Bretagne

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005154_01.pdf

 

 

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Bibliographie complémentaire :

 ALEXANDRE-BIDON (Danièle), 2001, « L’iconographie des stalles : partage et transmissions des modèles (enluminures, gravures...) », in K. Lemé-Hébuterne (dir.), Autour des stalles de Picardie et Normandie. Tradition iconographique au Moyen Âge, Amiens, Encrage, 2001, p. 149-166.

 

—  BILLIET (Frédéric) 2001, « Un mobilier pour le chant. La vie musicale dans les stalles d’Amiens », Autour des stalles de Picardie et de Normandie. Traditions iconographiques au Moyen Âge, (ed. K. LEME-HEBUTERNE), actes du 4e colloque international de Misericordia International, Amiens, septembre 1999, Amiens, Encrage, 2001, p. 29).

http://docplayer.fr/62357535-L-es-etudes-relatives-a-l-iconographie-des-stalles-de-choeur-ne-peuvent-ignorer.html

file:///F:/chapelles/Saint%20Pol%20de%20L%C3%A9on%20stalles/Stalles%20blog/05_billiet_frederic_un_mobilier_pour_le_chant_la_vie_musicale_dans_les_stalles_de_la_cathedrale_dami.pdf

 

—  BILLIET (Frédéric)  Le miroir des miséricordes: XIIIe-XVIIe siècle : actes du colloque Université de Toulouse-Le Mirail. Images et sociétés, Université de Toulouse-Le Mirail. Section d'histoire de l'art Centre européen d'art et de civilisation médiévale, 1996 - 262 pages

 

.—  BLOCK (Elaine C.), 2003,Corpus of medieval misericords. France. XIII - XVI  century, Turnhout, Brepols, 2003,444 p. 

— E. C. Block: 'Proverbs on Choir Stalls in the Rhineland', ProfaneA. Mid. Ages, v/1 (1996), pp. 25–45

.—  BLOCK (Elaine C.), BILLIET (Frédéric)  Stalles de la cathédrale de Rouen (Les)

https://books.google.fr/books?id=7tThdObk0qwC&pg=PA78&lpg=PA78&dq=stalles+saint-pol-de-l%C3%A9on&source=bl&ots=tth0hiC8_3&sig=zZ9bwe1_Qj7cICq9VvvVWu8EHyY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiMjJnC-IvYAhXDDcAKHcx-DRk4FBDoAQhEMAU#v=onepage&q=stalles%20saint-pol-de-l%C3%A9on&f=false

— BOURNOT-DIDIER (Nancy) , 2000, André Sulpice et les stalles du Rouergue Thèse de doctorat en Histoire de l'art soutenue à Toulouse 2

 

— CHARLES (Olivier ), 2004, Chanoines de Bretagne, carrières et cultures d'une élite cléricale au siècle des Lumières, Presses Universitaires de Rennes

http://books.openedition.org/pur/17414

 

—  DURAND (Georges) : Monographie de l'église Notre Dame, cathédrale d'Amiens. Tome II . Yvert et Tellier, 1903.

http://www.stalles-dg.info/Acc/durdescrip.htm

 — KRAUS (Dorothy et Henry), 1968, Le monde caché des miséricordes. Suivi du répertoire de 400 stalles d'églises de France. Paris, 263 p. Les éditions de l'amateur.

— MISERICORDIA INTERNATIONAL MEDIEVAL ICONOGRAPHY

http://misericordia-international.blogspot.fr/

— SITES PHOTO

http://tchorski.morkitu.org/14/stpol-01.htm

— PELAD-OLIVIER (Monique), L'emplacement et l'organisation des stalles de la cathédrale de Rouen des origines à nos jours.

http://docplayer.fr/62033271-L-emplacement-et-l-organisation-des-stalles-de-la-cathedrale-de-rouen-des-origines-a-nos-jours.html

http://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Stalles/Index.htm

— PEYRON (Paul), 1901,  La Cathédrale de Saint-Pol et Le Minihy Léon, Quimper, Imprimeur de l’Évêché, 1901, 248 p. (lire en ligne) ou archive.org

https://archive.org/stream/lacathdraledesa00peyrgoog#page/n12/mode/2up/search/psallette

— PRIGENT (Christiane)   Sculptures de danseurs et de jongleurs dans les édifices religieux, à l’époque romane et à l’époque gothique. « Représentations sculptées de danseurs et de jongleurs comme manifestation de la culture laïque dans les édifices religieux à l'époque romane et à l'époque gothique », in M.S.H.B., tome LXXI, 1994, p. 279-313.

https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/MondeRomainMedieval/Prigent.pdf

— LANGLOIS (E.-H.) 1827, Notice sur les bas-reliefs des stalles de la cathédrale de Rouen et sur le Lay d'Aristote, E.-H. Langlois, Rev. de la ST. Lib. d'Em. de la S.-I., 1827, p.12.
— LANGLOIS (E.-H.)  1838, Stalles de la cathédrale de Rouen, E.-H. Langlois, 1838.

— LEMÉ (K.) 1994,  Stalles de Haute-Normandie, K. Lemé, Etudes Normandes, 1994/3, p. 21.
—  LEMÉ (Khristiane), 1993, Images de la société à travers les stalles du nord-ouest de la France, XIVe http://www.theses.fr/1993PA040260

— LEMÉ (Kristiane) : Le costume au début du XVI°siècle à travers les stalles de la cathédrale d'Amiens. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 4° trimestre 1996

— LEME-HEBUTERNE, Kristiane. Les Stalles de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens. Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Paris : Picard, 2007, tome XXVI.

p. 17-44 ; p. 57-114 ; p. 168-173

— TOURTIER, Guy (de), PRACHE, Georges. Les Stalles de la cathédrale d’Amiens, XVIème siècle. Lyon : Lescuyercz, 1970.

Kristiane Lemé-Hébuterne, Les stalles de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, Paris, Picard, 2007, 28 cm, 248 p., 213 fig. en n. et b. et en coul., carte, plans, dessin. – ISBN : 978-2-7084-0792-3

— JOURDAIN (Edouard) et DUVAL (Charles) : Les stalles de la cathédrale d'Amiens. Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Amiens, Duval et Herment 1843.

 — AMIENS. 1509 et 1522.

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/stalle-du-choeur-decor-en-bas-relief-d-une-jouee-la-vierge-des-litanies/08160568-5bd4-486b-8dce-04262e6e6f4e

https://inventaire.hautsdefrance.fr/recherche/globale?texte=Amiens+stalles

 

https://www.richesses-en-somme.com/cath%C3%A9drale-insolite-int%C3%A9rieur/stalles-de-la-cath%C3%A9drale/

 La visite virtuelle des stalles peut se faire sur le site  http://www.stalles-dg.info/Pag/accueil.htm

— BEAUVAIS : Inscription sur la 10ème stalle du côté gauche en haut sur une miséricorde : DE avec étoile et lune

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/ensemble-de-83-stalles/afd61497-aa6e-4021-b20b-5c2f92980865

— SOISSONS

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/serie-de-82-stalles/a873a336-a6d3-42a7-888e-e7f1a5ef3caa

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Sculpture Chapelles bretonnes. Renaissance
3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 10:53

Cherchez le Pauvre ! Saint Yves et le Riche : les huit poteaux d'une maison de Quimper datant de la fin du XVe siècle, conservés au Musée départemental breton.

 

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— Voir  sur les groupes de Saint Yves entre le Riche et le Pauvre :

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Et aussi Saint Yves et le geste de l'argumentation, etc. :

 

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PRÉSENTATION.

Le Musée Départemental Breton présente aux visiteurs six poteaux en chêne de plus de 80 cm de haut ornés de figures en haut-relief. Elles proviennent d'une maison de la fin du XVe siècle qui s'élevait en face du palais épiscopal, aujourd'hui Musée départemental breton, dans l'actuelle rue du Roi Gradlon. Elle fut détruite à la fin du XIXe siècle et vers 1930, l'immeuble de la Société Générale situé à l'extrémité de la rue s'éleva à son emplacement. Maps.

Lors de la destruction, la Société archéologique du Finistère en fit déposer au Musée le décor sculpté, dont ce fut l'une des premières acquisitions.

On y trouve un dragon, un ange portant un phylactère, saint Michel terrassant le dragon, saint Yves, le Riche, et saint François, ainsi que deux personnages non exposés, dont un saint Roch (?).

Puisque je m'attache, dans ce blog, à dresser une petite iconographie des groupes de Saint Yves entre le Riche et le Pauvre, je me propose de présenter, malgré l'absence du Pauvre, les poteaux de saint Yves et du Riche, et, tant qu'à faire, les autres poteaux de cette maison.

Néanmoins, une gravure de 1845 représente cette maison  à colombage, avec ses huit poteaux figurés : malgré le dessin forcément trop imprécis des figures, on identifie saint Yves et le Riche au centre,  séparés des autres par deux fenêtres à croisillons losangés. Le Pauvre était obligatoirement présent, à la droite d'Yves rendant la justice. 

Donc, le Pauvre pourrait être l'un des deux personnages des poteaux conservés en réserve, et dont la photographie est heureusement disponible sur le site du Musée.

Pourtant, sur ce site, il n'est pas identifié comme tel, et semble donc absent des collections.

C'est cette petite énigme que j'expose ici, à défaut de la résoudre péremptoirement.

 

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La gravure de 1845 représentant la maison . Numéro d'inventaire : 1993.43.1.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1993-43-1-maiso-d89ce

Extrait de l'Album "Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France - La Bretagne", J. TAYLOR, Ch. NODIER, Alph. CAILLEUX (Les principaux collaborateurs sont E. Cicéri, Mayer, Gaucherel, Dauzats, Jacottet), Paris, 1845, page 177

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix

Photographie sur gélatino-bromure posé sur verre

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1998-7-45-repro-7bfe3

 

 

Description par le musée :

"Cette estampe "Maison à Quimper" fut publiée en 1843 par Taylor et Nodier dans les "Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France - La Bretagne". Elle représente la façade d'une maison à colombages de la fin du XVe siècle à Quimper. Située en face du Palais épiscopal, au coin de la place Saint-Corentin et de la rue de l'Evêché, cette maison fut détruite vers 1846-1848 et, en partie, reconstituée au Musée Breton. Une enseigne porte l'inscription en breton "MARC'HADOUREZ / MARC'HAD MAD"."

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La gravure est également présentée sur le site du Musée de Bretagne. Le commentaire donne la traduction de la pancarte accrochée à l'entretoise : "Marchandise bon marché". Une femme en coiffe, berçant son bébé emmailloté est assise sur le banc, tandis qu'un homme coiffé d'un chapeau rond sur des cheveux longs, et en costume local (veste sans manche, gilet, chemise blanche, bragou braz bouffant,  sabots, et peut-être guêtres et ceinture)) attend le client les bras croisés.

Les draps ou étoffes sont exposés à travers les quatre étroites fenêtres. Deux statues en moyen relief encadrent la porte de plein cintre.

L'étage, en avancée sur la boutique, est orné de deux rangs de 18 colonnes au total. Les fenêtres sont divisées en deux parties, supérieure à montant fixe, et inférieure ouverte, les deux étant vitrées par des croisillons losangées. Ce sont vraisemblablement d'anciennes fenêtres à meneaux, ceux-ci ayant été supprimés après la loi de 1798 sur l'imposition des portes et fenêtres. Un  drap noir est exposé par la fenêtre de gauche.

Au pignon, partiellement protégé par des rangs d'ardoises sur un encorbellement, une fenêtre à deux battants est également ouverte : une grande cruche est placée dans l'embrassure, tandis qu'une perche assez frêle laisse pendre une vague poche qui excite ma curiosité.

Enfin, sous ce pignon crédenté, sont représentées les huit poteaux figurés qui en soutiennent l'avancée. Toutes les figures font face à la rue.

 

"L'une des plus belles pièces du musée archéologique n'a pu encore recevoir d'emplacement définitif : c'est la façade à pans de bois dune maison située naguère en face de l'évêché. Traverses et montants, tout est sculpté. Sur la partie supérieure des montants se trouvent de petites statuettes d'hommes, de femmes, d'animaux fantastiques traitées avec beaucoup de verve." (Henri Waquet)

 

 

 

 

Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix

Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix

Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix

Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix

BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix

BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix

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Les cartels explicatifs.

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Copyright musée départemental breton. Photographie lavieb-aile.

Copyright musée départemental breton. Photographie lavieb-aile.

Copyright musée départemental breton. Photographie lavieb-aile.

Copyright musée départemental breton. Photographie lavieb-aile.

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Le groupe d'Yves et le Riche.

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Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

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Saint Yves. Inv. 1847-1-3.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1e4488d1-0e3a-4e2f-894c-ae566b77f397

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-3-saint--d14aa

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Description par le musée :

Poteau représentant saint Yves: Chêne sculpté et peint. Hauteur en cm : 82 ; Largeur en cm : 20 ; Profondeur en cm : 42

"Saint Yves est représenté debout sur une console moulurée. Souriant et les bras légèrement ouverts, il tient de sa main gauche un rouleau qui fait rôle de procès. Le pilier est taillé dans un bloc principal auquel la main droite (non originale) a été fixée par clouage et collage. La façon dont a été taillée la partie supérieure se justifie par l'intégration de ce pilier à une architecture aujourd'hui démolie."

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Le saint est présenté en Official de Tréguier, portant la cotte talaire et le camail, et coiffé d'un haut chapeau évasé et non de l'habituel bonnet carré. Cette coiffure rappelle les mortiers des juges, cette toque de velours noir. La main droite n'est pas d'origine mais nous retrouvons globalement la posture de l'éloquence judiciaire, le bras droit écarté et la main gauche serrant les pièces du procès. L'autre posture habituelle, celle de l'argumentation avec les deux mains rapprochées pour énumérer les arguments, doit être écartée.

La tête du saint est penchée vers le bas, sans doute par l'impératif — majeur!— de le représenter plus grand que les plaideurs alors que les poteaux sont, eux, de taille identique.

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Les poteaux sont en chêne peint de cette peinture chocolat dont on abusa au XIXe siècle par souci de protection, souci d'autant plus justifié que le bois était exposé aux intempéries. Mais il est plus que vraisemblable que ces poteaux bénéficiaent d'une polychromie vive et séduisante.

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Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

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Le Riche. Inv. 1847-1-4.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-4-riche--40bfc

 

 

Description :

Hauteur en cm : 82 ; Largeur en cm : 18 ; Profondeur en cm : 33

"Ce pilier de maison fait partie du groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre. Il s'agit du Riche figuré sous un baldaquin, les pieds posés sur une console moulurée. L'homme est vêtu d'une tunique à large col, il porte un chapeau orné de cabochons et il est chaussé de bottes. A sa ceinture est accrochée une bourse sur laquelle il pose la main gauche. Dans l'autre main, tendue vers la droite, repose une pile de trois pièces. Le pilier est taillé dans un bloc de bois monoxyle. Seul l'élément situé au niveau de l'épaule gauche est rapporté d'origine. Le bois est du chêne. La partie supérieure présente un épaulement servant à loger une pièce d'appui et un tenon assurant l'assemblage avec la sablière haute. Il existait aussi un tenon dans la partie basse pour permettre l'assemblage avec la salière basse, mais il a été scié."

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Je n'ai rien à ajouter à cette description, les détails manquants s'observeront sur la photographie.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

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Le dragon ailé . Inv 1847-1-1

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https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-1-dragon-9e08a

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Ce serait, sur la gravure, la deuxième figure en partant de la gauche.

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Description par le Musée.

"Hauteur en cm : 82 ; Largeur en cm : 19 ; Profondeur en cm : 35

Ce pilier rectangulaire figure sous un baldaquin sommairement esquissé, une statue de dragon debout, gueule ouverte, langue sortie, ailes repliées de chaque côté. Il repose sur une console moulurée. Il semble fouler aux pieds une sorte de serpent aux yeux ronds tirant la langue. L'ensemble est sculpté dans un seul bloc. La partie supérieure est creusée d'encoches pour l'assemblage dans la maison. La partie inférieure présentait à l'origine le même type d'encoches d'assemblage, celles-ci ont été sciées afin de présenter une base plane et stable facilitant la présentation muséale."

 

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Je pense que le dragon ne foule pas un serpent, mais sa propre queue serpentiforme. Le corps et la queue sont couverts de verrucosités en boutons. C'est le type même du dragon débonnaire si fréquent, en bois, sur les sablières ou, en pierre, sur les crossettes.

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Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle),. Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

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L'ange au phylactère. Inv 1847-1-2.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-2-ange-a-fc2e8

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Ce serait, sur la gravure, la sixième figure en partant de la gauche.

 

Description par le musée :

Hauteur en cm : 84 ; Largeur en cm : 19 ; Profondeur en cm : 39

"Ce pilier de maison de forme rectangulaire représente un ange. Il est debout sous un baldaquin sommairement esquissé, et sur une console octogonale moulurée, à trois niveaux. Il tient en main un phylactère. Vêtu d'une longue robe à collerette, plissée et ceinturée à la taille, il porte de longs cheveux bouclés et de longues aîles repliées dans le dos. Son pied droit est nu, son pied gauche ne possède plus d'orteils et présente une forme arrondie de chaussure. Il pourrait s'agir de saint Gabriel, ange de l'Annonciation, venant annoncer à Marie la venue prochaine de son enfant. Le pilier sculpté représentant la Vierge et faisant pendant à l'ange aurait été perdu.
L'ensemble est sculpté dans un seul bloc de chêne. La partie supérieure présente des encoches destinées à l'assemblage sur la façade, et des traces d'outils."

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On comparera cet ange, pour ses cheveux bouclés et on aube à amict, à ceux du porche sud de la cathédrale, 1423-1433. Alors à moins de 50 mètres de cette façade. 

Je ne retiens pas l'hypothèse  d'un ange de l'Annonciation, et moins encore d'une Vierge dont le poteau aurait été perdu, puisque tous les poteaux sont visibles sur la gravure, et que le Musée en conserve la totalité.

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Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

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Saint Michel terrassant le dragon. Inv. 847-1-7.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-7-saint--5eadd

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Peut-être le septième en partant de la gauche ?

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Description par le Musée.

"Saint Michel est représenté debout en armure, foulant un dragon à ses pieds. De sa main droite, il tient une épée qui devait se ficher dans la gueule du monstre. L'ensemble repose sur une console moulurée. Le pilier est taillé dans un bloc principal. On constate cependant que trois éléments non originaux sont rapportés : le premier représentant le haut de l'épée et le second le prolongement des pieds du saint ainsi qu'une partie du corps du monstre. Il est probable que ces parties aient été retaillées suite à une importante attaque par les insectes xylophages. Le troisième élément consiste en une longue baguette ajustée à l'arrière du profil gauche, destinée peut-être à faciliter la présentation du pilier. La façon dont a été taillée la partie supérieure ainsi que la présence de trous disposés régulièrement sur le profil droit témoignent de l'intégration de ce pilier à une architecture aujourd'hui démolie."
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Je corrigerai "épée" par "lance".

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Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

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Saint François d'Assise. Inv. 1847-1-5.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-5-saint--83169.

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Le huitième ??

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Description par le musée :

Hauteur en cm : 82 ; Largeur en cm : 18 ; Profondeur en cm : 39

"Ce pilier de maison représente saint François d'Assise debout, habillé d'une robe de bure avec capuche et une cordelière nouée à la taille. L'ensemble repose sur une console moulurée. Le pilier est taillé dans un seul bloc de chêne de bonne qualité. On constate cependant la présence de deux petits morceaux de bois rapportés à l'arrière. Il est probable que ces éléments aient servi à fixer la sculpture sur la structure architecturale."

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Il expose ses stigmates en présentant les paumes de ses mains.

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Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Photographie lavieb-aile.

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Deux autres poteaux, non exposés. Inv. 1847-1-6. Saint Roch ? Le Pauvre ?

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-6-saint--9290c

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Sous un seul numéro d'inventaire et le titre "Saint Roch, poteau de maison à pans de bois. Pilier", le site du Musée place une photo principale d'un homme grimaçant, les yeux écarquillés,  au visage tourné vers sa droite, vêtu d'une tunique descendant sous les genoux. Sa main droite vient saisir un objet long (une bourse? ) placé du coté gauche, près de la taille. Les éléments d'identification de saint Roch, et notamment le roquet et la cuisse gauche blessée, sont absents.

Mais dans l'ensemble des sept photos placées en registre inférieur, six montrent un deuxième personnage, main droite près de l'oreille, vêtu d'une robe longue et plissée, et dont la main gauche est placée sur le genou gauche, fléchi. On peut y voir un saint Roch remontant sa robe pour dévoiler le bubon de sa cuisse. Mais en fait, la jambe droite est également nue, avec un pan d'étoffe entre les deux jambes. Le personnage est peut-être accroupi.

La description donnée en notice par le musée est compatible avec le premier ("édenté" ; "tenant une bourse dans la main droite"), ou avec le second ("l'autre main — mais c'est la main droite— dans la chevelure chignon").

Il est impossible de les identifier parmi les personnages de la gravure.

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Description par le musée :

Saint Roch. Chêne sculpté et peint. Hauteur en cm : 86 ; Largeur en cm : 20 ; Profondeur en cm : 40

Ce pilier de maison représente un personnage non identifié édenté, debout, tenant une bourse de sa main droite, l'autre dans la chevelure (chignon). L'ensemble repose sur une console moulurée. Le pilier est taillé dans un seul bloc de chêne de bonne qualité. On constate cependant la présence de deux petits morceaux de bois rapportés à l'arrière. Il est probable que ces éléments aient servi à fixer la sculpture sur la structure architecturale. porte une étiquette portant son ancien numéro de montage (32).

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Au total, le Musée possède bien la totalité des huit poteaux figurés. Et il est inconcevable que le Pauvre n'accompagne pas saint Yves et le Riche, et n'occupe pas la troisième place, à droite du saint breton.

Néanmoins, je ne peux aller plus loin dans ma réflexion, et je suis incapable de désigner le Pauvre parmi les deux derniers personnages. S'il faut choisir, j'opte pour le second, dont peut se convaincre qu'il soit déguenillé.

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Note : j'ai copié les photos du site du Musée, mais je les ai éclaircies pour mieux les examiner.

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Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Les huit poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

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Détail du troisième personnage, à l'emplacement attendu du Pauvre. Et une réflexion tardive.

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f371.item.r=morlaix.zoom#

En regardant la gravure, je constate que sous le rythme des accolades, ce sont dix supports qui sont disposés, mais que   les fenêtres ont pu en faire disparaître deux, dont, précisément, le poteau placé à droite de saint Yves. Y a-t-il eu  percement des fenêtres hautes, découpe de la corniche inférieure, et suppression de deux poteaux ?

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Saint Yves entre le Riche... Cherchez le Pauvre! À Quimper au Musée départemental Breton.

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Le décor à gueules de monstre, écailles et torsades. Inv. 1847-1-26. Non exposé.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/1847-1-26-potea-f3dcf

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Décor

 

Description par le musée :

Hauteur en cm : 98,5 ; Largeur en cm : 17 ; Profondeur en cm : 16

"Décor à gueules de monstres, écailles et torsades."

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Là encore, je n'ai pu photographier les œuvres, et j'ai donc téléchargé les photos du Musée.

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Poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

Poteaux d'une maison de Quimper (fin du XVe siècle). Copyright musée départemental breton.

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TENKAYAITRE : LES POTEAUX À DÉCOR SCULPTÉ D'UNE MAISON DE MORLAIX.

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"Le Musée expose dans la même salle quatre poteaux d'une maison du XVe siècle qui s'élevait à Morlaix  à l'angle des rues du Pavé et du Pont Notre-Dame. Elle fut démolie en 1866-1867 lors des travaux d'élargissement du centre-ville. Seul l'élément décoratif du rez-de-chaussée, un joueur de cornemuse,  est resté en place. Ces décors témoignent de la qualité des ateliers morlaisiens de la fin du Moyen-Âge et du début de l'époque moderne.

La thématique religieuse prédomine dans le décor des maisons "à pans de bois" de Morlaix : Vierge, saints porteurs de leurs attributs occupent les éléments importants de la façade , et laissent peu de place aux sujets profanes. Les figures de saint Martin et de saint Michel étaient placés à l'encoignure de l'édifice, comme le montre une lithographie des Voyages pittoresques et romantiques (1845). Leur taille monumentale a peu d'équivalent dans les autres villes de Bretagne.

L'homme buvant et le porteur de tonneau étaient situés sur des poteaux d'huisserie du deuxième étage de la façade du Pont-Notre-Dame, qui abritait sans doute une auberge." (Cartel du musée départemental breton)

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Copiés-collés :

"Jusqu’au milieu du 18è siècle, le principal carrefour de la ville se nommait le Pavé. Là se rejoignaient les routes venant de Brest (par la porte de Bourret) et de Paris (par la porte de l’hôpital), ainsi que les 2 principales artères de la ville close, la Grand-Rue et la rue des Nobles. Une dernière rue, celle du Pont-Notre-Dame, menait vers la porte du pont Notre-Dame, donnant sur la confluence des 2 rivières (Jarlot et Queffleuth), où fut construit la maison de ville à partir de 1610, et le port." https://histoiresdemorlaix.wordpress.com/2014/09/07/le-pave-a-morlaix/

"Les deux maisons qui s’élevaient avec une double façade aux angles de la rue du Pont-Notre-Dame, étaient des plus originales. La première, au nº 9, était ornée au rez-de-chaussée d’une petite figure qui semblait supporter avec peine tout l’édifice. Au-dessus, dans une niche à pinacles, se détachait la statue de saint Roch, accompagné de son chien fidèle, qui s’élevait sur ses pattes de derrière pour regarder son maître d’un air attendri. Au second se trouvait la figure de saint François qui montrait ses stigmates, on y voyait encore la Vierge et sainte Catherine. La façade, qui se trouvait sur la rue du Pont-Notre-Dame, était ornée de quinze personnages, parmi lesquels on distinguait un saint Nicolas, un Bateleur, qui, de ses deux mains, relevait la jambe gauche pour porter son pied jusqu’au menton, et un Homme sauvage armé d’une main d’un bouclier, sur lequel était gravé une tête de Méduse et de l’autre, d’un bâton noueux. La maison moderne n’a conservé qu’un bonhomme en chemise qui semble grelotter de froid.

L’autre maison qui était vis-à-vis de celle que nous venons de décrire, et qui avait le nº 7, portait à l’angle un Joueur de biniou ; cette figure grossière de sculpture, mais charmante de naïveté, d’attitude et d’expression, a été conservée et on la voit encore à l’angle de la nouvelle maison qui porte aussi le nº 7. La musique municipale, tenait tous les ans, le soir de la Sainte-Cécile, donner une sérénade au vieux sonneur, patron des ménétriers, qui font danser depuis des siècles les filles et les garçons dans les pardons de l’Armorique ; les amateurs trouveront cette figure curieuse dans l’ouvrage que le baron Taylor a consacré à la Bretagne. Au-dessus du joueur de biniou, était l’image de saint Martin, et au second étage était placée la statue de saint Michel. Ces saints personnages étaient accompagnés de grotesques, parmi lesquels figuraient des Buveurs d’une bonne facture, une Vieille qui filait et un Homme barbu.

Si on repassait devant le nº 9, on arrivait au nº 11 ; cette maison avait aussi deux figurines qui ne manquaient pas de mérite : l’une  représentait un Fou jouant avec sa marotte et un autre grotesque qui se tirait la barbe en faisant une horrible grimace. Le peuple les désignait sous le nom de Comus et de Momus ; ces deux caricatures semblaient servir d’enseigne à la librairie de M. Lédan, à qui appartenait cette maison. «  (Source http://www.mda-morlaix.com/images/pdf/1879aallier.pdf)

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Maps.

 

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Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

Voyage romantique... BnF Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f115.item.r=morlaix.zoom#

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On trouve une illustration de cette maison dans la gravure sur acier coloriée "Morlaix (L'ancien pavé)", in  "Histoire des villes de France avec une introduction pour chaque province" - Tome I : Bretagne, Touraine / Aristide Guilbert.- Paris : Furne ; Perrotin ; H. Fournier, 1844.- 12-456 p. ; 27 cm.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/hrzsvqhzx5rwzddefxvqyxums5k2jd7r2l54h39x9h0v21a4jc

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Morlaix, l'ancien Pavé en 1844. https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/hrzsvqhzx5rwzddefxvqyxums5k2jd7r2l54h39x9h0v21a4jc

Morlaix, l'ancien Pavé en 1844. https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/hrzsvqhzx5rwzddefxvqyxums5k2jd7r2l54h39x9h0v21a4jc

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/le-joueur-de-biniou-manque-cruellement-de-soutien-663409

 

 

 

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Saint Martin en évêque, bénissant.

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Je reprends la dénomination habituelle, mais je remarque que rien ne permet d'identifier cet évêque.

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Sculptures_in_Mus%C3%A9e_d%C3%A9partemental_breton#/media/File:053.Saint_Martin_b%C3%A9nissant.jpg

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/r-1885-4-1-sain-de9e8?isPdf=1

Description par le musée : R.1885.4.1

"Bois sculpté en haut relief Mesures : Hauteur en cm : 140 ; Largeur en cm : 34 ; Profondeur en cm : 28,5 Description : Saint Martin est habillé en évêque, avec une robe recouverte d'une chape retenue sur la poitrine par une barrette; sa tête est recouverte d'une mitre. Il bénit de la main droite, la main gauche tient une crosse ornée de trois boules. Il offre un visage encadré de courtes boucles régulières."

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Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

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Saint Michel terrassant le dragon.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/r-1885-4-2-sain-d0ff3

 

Description par le musée . R.1885.4.2

"Bois sculpté en haut relief. Hauteur en cm : 144 ; Largeur en cm : 32 ; Profondeur en cm : 31

Ce pilier de maison représente saint Michel terrassant le dragon. Le groupe est figuré sous un dais à rinceaux de type gothique et sur une console ornée de feuillages; il est encadré par deux colonnettes torsadées. Saint Michel, aîlé, est vêtu d'une lourde armure; des cheveux mi-longs bouclés encadrent son visage. Il se tient debout sur le dragon et lui enfonce sa lance dans la gueule, tandis qu'il brandit une épée de la main droite pour lui donner le coup fatal. Le monstre aux yeux exorbités et à la gueule terrifiante semble se débattre et essaie de retenir la lance de sa patte antérieure droite.
Le pilier est constitué d'une bille de bois de chêne dans laquelle est sculptée la représentation. Seuls quelques éléments étaient rapportés : l'extrémité supérieure de la lance et la moitié de la lame de l'épée. A l'avant, de chaque côté de la console, des orifices circulaires ont été creusés dans la paroi du pilier, ils correspondent à l'arrière avec de grandes encoches. Ces éléments font partie du système d'assemblage du pilier à la structure de la maison."

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Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

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Homme buvant au tonnelet.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:055._Buveur_et_porteur_de_tonneau.jpg

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/r-1885-4-4-homm-3ea01

Les deux pièces suivantes sont sans doute celles qu'on devine, en culot de corniches au dessus d'une enseigne "[Au] Bon Vin" signalant une auberge.

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Description par le musée R. 1885.4.4:

"Bois sculpté en haut relief. Hauteur en cm : 56 ; Largeur en cm : 16 ; Profondeur en cm : 19

L'homme est en génuflexion, le genou gauche posé sur le sol ; il porte entre ses deux mains un tonnelet. La partie renflée de celui-ci se prolonge en un goulot, que son personnage porte à ses lèvres. L'homme est imberbe, a des cheveux mi-longs bouclés. Il est coiffé d'un chapeau dont les pans sont relevés sur les oreilles et vêtu d'une robe longue ceinturée à la taille. Il repose sur une console et s'intègre dans une architecture voûtée. Le personnage est sculpté dans un seul bloc de bois (chêne)."

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Cet homme buvant au tonnelet est un motif fréquent des sculpteurs sur bois (sablières, miséricordes) et sur pierre (crossettes):

 

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Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

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Homme tenant un pichet et buvant au gobelet.

 

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/r-1885-4-3-homm-1fb5b

 

 

Description par le musée :R.1885.4.3

"Bois sculpté en haut relief. Hauteur en cm : 58 ; Largeur en cm : 22 ; Profondeur en cm : 19

L'homme en génuflexion (genou gauche au sol), est habillé d'une robe longue drapée, ceinturée à la taille et porte des chaussures au bout carré. Il tient dans la main droite un pichet, posé sur son genou. De son pouce, il ouvre le couvercle du pichet. De la main gauche, il tient un verre, qu'il porte à ses lèvres. Ses cheveux sont mi-longs et bouclés; il est imberbe. Le personnage se tient sur une console, directement taillé dans la masse de bois. Le personnage est sculpté dans un seul bloc de bois (chêne), non évidé au dos. Le haut de l'objet semble avoir été retaillé (élimination de zones trop vermoulues ?)."

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C'est là encore un motif fréquent des huchiers et sculpteurs sur pierre. Voir par exemple  au 6 rue des Boucheries à Landerneau :

 

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Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

Poreaux d'huisserie de la maison du XVe siècle rue du Pavé à Morlaix. Photographie lavieb-aile.

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Quimper Saint Yves
16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 18:01

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec.

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Voir, du même sculpteur :

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Et du Maître de Brasparts, qui s'en rapproche :

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Sur les Credo apostoliques :

 

 

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Situation.

Elle correspond, à 125 m. d'altitude, à la source d'un ruisseau qui se dirige vers l'ouest pour se jeter dans le Steir.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.065465&y=48.077798&z=16&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

Les cartes de Cassini et d'Etat-Major montrent mieux ce relief et ces rapports avec l'hydrographie.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.080032&y=48.083815&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

 

Toponymie : Kilinenn

A. Deshayes renvoie, pour Quilinen, à Quelenen :  correspondant au gaulois Celynen, sans doute dérivé de Celyn, "houx" en gallois. Il indique la graphie Quillynen en 1540. Pour l'auteur de l'article Wikipedia "Selon une légende apocryphe, le nom Quilinen proviendrait de "Ki (chien en breton) ar linen (ligne en breton)" car un chien aurait déplacé une ligne tracée au sol pour dessiner le plan de la future chapelle. Bernard Tanguy, dans son "Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère" écrit que le nom "Quillinen" correspond à celui du saint gallois Celynin, honoré à Llanpumsaint, dans le Carmarthenshire, également honoré à Saint-Quilinan-Bihan, à Louargat (Côtes-d'Armor)."

Matériau.

Le calvaire est entièrement en granite (leucogranite sous réserve).

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Datation.

Elle est incertaine. La chapelle elle-même est attestée dans les sources dès 1495 mais elle porte les armoiries épiscopales et la devise  de  Jean de Lespervez, évêque de Quimper de 1451 à 1472.

Y.-P. Castel donnait, en 1980, pour le calvaire la date du début du XVIe (Atlas), mais s'est prononcé ensuite pour une datation plus précoce "au milieu du XVe siècle"...,  "vers 1450" (Vidéo RCF. Rivages), en se basant sur l'absence de l'emploi du kersanton, alors que ce matériau est présent, associé au granite, à Tronoën (1450-1470). Cette hypothèse est reprise par D. Kernaleguen, qui en juillet 2019 (après la restauration du calvaire achevée en janvier 2019, et les recherches qu'elle engendra) indique une datation vers 1450.

 E. Le Seac'h donne la date vers 1500 pour les quatre calvaires du Maître de Quilinen (Quilinen, Motreff, Mellac et Saint-Hernin). Quelque soit la date adoptée, l'unité stylistique de ces quatre œuvres est indiscutable et suppose qu'elles se rassemblent dans un créneau temporel étroit.

Ces caractéristiques stylistiques très fortes de ces  calvaires peuvent-elles suggérer des datations ?

a) les anges hématophores . On les trouve dès 1450-1470 sur le calvaire de Tronoën.  Y.-P. Castel  qui en dénombre une quarantaine d'exemple entre le XVe et le XVIe siècles y voit l'influence des Franciscains par le culte des stigmates de saint François et de la prédication des frères mineurs centrés sur la croix. Or l'établissement des Recollets en Finistère date de 1458 (couvent de Cuburien à Saint-Martin des Champs) et de 1507 (Notre-Dame-des-Anges à Landéda). Mais la dévotion au sang du Christ s'écoulant des plaies dans le milieu monastique médiéval est bien plus ancien, comme le montre la Crucifixion de Giotto peinte en 1320, ou celle des fresques de l'Arena de Padoue (1303-1306), où des anges recueillent le sang en voletant. Voir mes commentaires sur le Puits de Moïse de la Chartreuse de Champmol (vers 1400). 

Une enluminure de la Somme du roi datant de 1464, montre Isabelle Stuart, duchesse de Bretagne,  agenouillée avec ses filles devant la Vierge de pitié, à laquelle elle est présentée par saint François : elle reçoit l'onction du sang des plaies du Christ, car sa poitrine est sur le trajet des lignes rouges sui réunissent un séraphin crucifix, et les stigmates du saint.

https://www.lavieb-aile.com/2020/11/devotion-franciscaine-aux-plaies-du-christ-a-la-cour-ducale-de-bretagne-au-xve-siecle-l-exemple-d-isabelle-stuart.html

C'est ce culte qui s'exprime par le fameuse oraison Anima Christi ...Sanguis Christi inebria me, Aqua lateris Christi lava me, attesté depuis le XIVe siècle dans de nombreux Livres d'Heures pour sa récitation à l'elevacion du corps Nostre Seigneur. Un exemple breton est trouvé dans le Livre d'Heures de Madeuc de Guémadeuc, vers 1500 (J. L. Deuffic, Le livre enluminé en Bretagne), juste après l'enluminure de la Messe de saint Grégoire (f. 121), représentant le miracle par lequel un jet de sang jaillit du flanc du Christ peint sur le retable et remplit le calice posé sur l'autel. (voir un exemple ici)

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b) les livres-ceintures ou livres-aumônières de saint Jean et de saint Barthélémy. Ils sont utilisés au XVe siècle avant leur déclin au XVIe.

c) les détails des costumes. Ce sont eux qui ont permis d'affiner la datation du calvaire de Tronoën. Mais ici, hormis le costume des marmousets qui pourrait nous éclairer, mais ici, nous n'avons ni soldats, ni bourreaux ni personnage civil en costume d'époque.

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C'est, dans tous les cas, l'un des premiers calvaires de Bretagne.

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Dimension.

Hauteur : 6,50 mètres.

 Côtés du triangle de base : 5 mètres.

 

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Numérologie ternaire ou binaire.

Base triangulaire dans laquelle s'inscrivent deux triangles formant une étoile à six branches.

Trois fûts : le fût central et ceux des deux gibets.

Trois sections successives pour le fût central : carrée (4 = terre), octogonale (8 = transition) et ronde (1 =ciel).

Deux groupes successifs  de trois marmousets avec leur trois écus.

Trois fois quatre apôtres au premier étage

Trois saints personnages au troisième étage

Trois saints personnages au quatrième étage.

Mais au sommet deux faces de la Rédemption : Mort et Résurrection.

Coiffées par une unique banderole pliée.

 

 

 

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La typologie et la succession chronologique des calvaires de Basse-Bretagne aux XVe-XVIIe siècles.

On nomme calvaire les croix qui adjoignent au Christ crucifié  la Vierge et saint Jean, ou bien les deux larrons.

On peut distinguer les petits et les grands calvaires.

Parmi les 15 grands calvaires bretons,  il est classique de distinguer  7 calvaires monumentaux (Tronoën, Pleyben, Plougonven, Saint-Thégonnec, Plougastel-Daoulas, et Guimiliau,  tous en Finistère, ainsi que Guéhenno en Morbihan). Les autres grands calvaires sont selon Y.-P. Castel p.113  ceux de Kerbreudeur à Saint-Hernin,  de Quilinen, de Cléden-Poher, de Lanrivain, de Saint-Venec à Briec, de Kergrist-Moëlou, et enfin de  Senven-Lehart. 

Le seul Finistère compte près de 3300 croix et calvaires (Atlas) et leur décompte chronologique n'est pas disponible. Les premières datations fiables sont celles d'une croix du cimetière de Scaer en 1400 et d'un petit calvaire de Saint-Gilles en 1409. Y.-P. Castel signale " Les inscriptions du XVe siècle, ne sont guère plus nombreuses. Dater les sculptures de ce siècle se fera par l'analyse des styles. Ainsi se reconnaissent les croix en granit dites du Maître de Tronoën naguère appelé atelier de Scaër. Au XVe siècle se rattachent aussi un certain nombre de sculptures dues à l'atelier du Folgoët, dont les croix se reconnaissent aux fleurons feuillagés parfois assortis d'un dais sommital. Au début du XVIe siècle, éclot la formule du petit calvaire classique, avec ses fleurons-boules, ses statues géminées, ses inscriptions nombreuses, 143 croix et calvaires datés pour le seul Finistère, un chiffre qui augmente légèrement pour le XVIIe siècle avec 156 dates. La chute du XVIIIe siècle, avec 53 croix datées en Finistère, n'en est que plus spectaculaire. "

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Néanmoins,  en s'appuyant sur les travaux de Castel (1997) et  Le Seac'h (2014),  la production de calvaires des XVe au XVIIe siècle en Basse-Bretagne peut être tracée à très gros traits ainsi  :

 

— Les calvaires de l'atelier ducal du Folgoët (1423-1509) : Chapelle de Rumengol (kersantite, 1433-1157) ; Le Folgoët (kersantite, v. 1443), Plomodiern (kersantite, v.1433-1457).

— Les calvaires sous l'influence de l'atelier du Folgoët : église d'Argol (kersantite), église Notre-Dame de Châteaulin (kersantite entre 1450 et 1500), Plougoulm (kersantite, XVe), cimetière de Sibiril (kersantite, XVe).

— Le calvaire de Tronoën (granite, rare kersantite) (vers 1450-1470) et les calvaires du Maître de Tronoën dont Kerbreudeur à Saint-Hernin, Béron et Le Moustoir à Châteauneuf-du-Faou, Le Moustoir (22), Croas-an-Teurec à Saint-Goazec ; Les calvaires du suiveur du Maître de Tronoën (XVe) à Guengat, Croas-Guernévez à Quéménéven, église de Quéménéven, et Langonnet (56)

— Les  4 calvaires du Maître de Quilinen (v.1500) à Quilinen en Landrévarzec (granite), Motreff (granite), Mellac (granite et grès arkosique), Saint-Hernin (grès arkosique) ainsi que la croix de Lothey.

— Les 5 calvaires à maces (massif d'implantation)  triangulaires outre celui de Quilinen : à Saint-Vénec en Briec,  Kergoat à Quéménéven (fin XV-déb. XVIe),  Trois-Fontaines à Gouezec et Confort-Meilars.

— Les 3 calvaires, très inspirés de ceux du Maître de Quilinen, mais utilisant le kersanton, du Maître de Braparts vers 1490-1520) à Brasparts, Loqueffret et Croas Keranguen à Plouénan.

— Calvaire de Saint-Maudez à Edern (XVe)

— Les calvaires du Maître de Laz (v.1527) à Briec, Laz, et Saint-Hernin.

— Les calvaires (kersantite) de l'atelier Prigent de Landerneau (1527-1577), dont Pleyben et Plougonven.

— Les calvaires du Maître de Lanrivain (V. 1548)

— Les 3 calvaires du Maître du Moustoir (v.1550)

— Calvaire de la chapelle N.-D. du Traon à Plouguerneau (1511)

— Calvaire de la chapelle de Locmaria-Lan (1537), et de Lesquelen à Plabennec 

— Calvaire de Camaret  (1538)

— Calvaire de la chapelle Saint-Eloy de Plouarzel (v.1548)

— Calvaire de Guéhénno (1550)

— Calvaire du cimetière d'Ergué-Gabéric (1553)

— Calvaire de la chapelle de Kerdévot en Ergué-Gabéric (XVIe)

— Calvaire de Kergrist-Moëlou (1578)

— Calvaires de Rungléo à Logonna-Daoulas (v.1578) et de Le Tréhou.

— Les calvaires du Maître de Saint-Thégonnec (1550-1610)

— Les calvaires de l'atelier du Maître de Guimiliau (1575-1589)

— Les calvaires (kersantite) du Maître de Plougastel (1570-1621)

— Les calvaires  (kersantite) de l'atelier landernéen de Roland Doré (1618-1663) dont  Senven-Léhart, vers 1630.

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L'essentiel est d'abord de  visualiser l'emploi de trois matériaux, la kersantite majoritairement autour de la rade de Brest et de la vallée de l'Elorn (Landerneau), le granite et leucogranite ailleurs et notamment en Cornouaille, et le grès arkosique limité au bassin de l'Aulne en amont de Châteaulin.

Puis, pour situer le calvaire de Quilinen, de remarquer que sa datation estimée le place parmi les premiers tandis que sa taille incite à le comparer à celui de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon.

Nous le plaçons à l'intersection de trois sous-ensembles :

-chronologique : 2ème moitié XVe.

-stylistique : "maître de Quilinen"

-conceptuel : maces triangulaires.

 

 

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VUE GÉNÉRALE.

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La composition est marquée par une réduction de taille des statues en allant vers le haut : les apôtres sont plus grands que le Crucifié.

Un banc fait la transition entre le soubassement et le massif.

Deux triangles sont superposés, le premier plus large que le second, et  leurs sommets sont opposés les uns aux autres pour former une étoile. 

Le point de vue sur la face principale et occidentale, celle qui est privilégiée dans un calvaire car le Christ en croix y apparaît, est occupée par un arbre volumineux. La face opposée, celle du Christ ressuscité, est visible depuis la route par laquelle arrive le visiteur. Mais la structure en étoile brouille cette vision bipolaire, et pour observer le monument, il faut tourner pour se présenter successivement sur l'une des six faces du double triangle. Et pour constater que les pointes des triangles, qui s'avancent telles des proues, sont souvent de meilleurs points d'observation que ces faces.

Ces déambulations nous font sentir physiquement que ce calvaire est animé d'un dynamisme remarquable.

 

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Commençons par le coté ouest, devant la base du premier triangle. Nous avons devant nous quatre apôtres du Credo (Pierre et André à droite), plus haut la Déploration, un peu décentrée, et plus haut encore deux groupes de saintes femmes et enfin le Christ en croix,  orientés vers notre droite.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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À la pointe nord-ouest du triangle inférieur du monument.

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Aucun personnage n'est orienté sur cet axe, mais il prend la croix en enfilade, et le visage du Christ est tourné vers nous.

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Le calvaire de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec.

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Le coté nord-est du triangle inférieur.

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De ce point-de-vue, quatre apôtres nous font face, ainsi que la Vierge à l'Enfant.

 

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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À la pointe est du triangle inférieur du monument.

Nous faisons face désormais, au sommet du calvaire, au Ressuscité. La règle qui veut que la Résurrection soit tournée vers l'Orient, signe de lever du soleil et du renouveau, est respectée.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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La base sud-est du triangle inférieur, le long de la route.

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Nous nous trouvons devant quatre apôtres, dont Jacques le Majeur à gauche et Jacques le Mineur à droite. Notre regard, qui suit l'axe de la pointe du triangle supérieur, prend la croix en enfilade.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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À la pointe sud du triangle inférieur du monument.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Sur le plan strictement descriptif, nous avons un calvaire à 47 personnages (en incluant anges et marmousets) disposés selon la succession horizontale suivante :

1er étage ou double triangle inférieur : les 12 Apôtres (sur 2 niveaux) sur 12 "marmousets" ou "cariatides",

2ème étage ou Triangle supérieur : la Déploration à 4 personnages,

— Fût central à section carrée, puis octogonale, interrompue par une danse de 3 marmousets tenant des écus et formant console pour les statues du 1er étage.

3ème étage : Fût central à section ronde, entouré de trois statues féminines en ronde-bosse de la Vierge à l'Enfant, de Marie Jacobé et Marie Salomé.

4ème étage : après  une nouvelle danse de 3 marmousets tenant des écus et formant console sur le fût cylindrique, trois nouvelles statues, celle de la Vierge et  saint Jean  (face à l'ouest) et de Marie-Madeleine (face à l'est).

5ème étage séparé du précédent par un disque évasé ; le fût forme la croix du Christ crucifié, tourné vers l'ouest, entouré de 2 anges recueillant son sang, tandis que le Christ ressuscité montre la plaie du flanc du coté est. Les deux statues sont taillées en haut-relief dans le même bloc qui forme le fût.

De chaque coté et ne dépassant pas le niveau du 3ème étage, les croix du Bon et du Mauvais Larron avec deux marmousets à leur base.

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Par rapport au calvaire de Motreff,  dont la disposition ascensionnelle et à étage est proche, nous trouvons un élément absent (saint Michel terrassant le démon), mais un développement considérable puisque nous passons de 16 personnages à 47 , avec l'introduction des 3 Marie du 3ème étage, et surtout des 12 apôtres avec leurs marmousets-consoles, sur un large soubassement en étoile.

En outre, une différence mineure mais loin d'être minime est la présence, autour des apôtres, de nombreux banderoles, dont les inscriptions, aujourd'hui perdues, ne peuvent être sous-estimées.

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Pour expliquer ce changement et cette ampleur du programme,  l'hypothèse pourrait se discuter que les calvaires de Mellac et de Motreff (qui partagent avec celui-ci tant d'éléments stylistiques qu'ils sont attribués au même sculpteur) aient précédé celui de Quilinen qui en est l'aboutissement spectaculaire.

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Je pose aussi l'hypothèse d'un changement d'orientation théologique. Les deux premiers étaient consacrés à la Passion et incitaient les fidèles à la compassion et à la conversion du cœur devant les souffrances du Christ, à la participation émotionnelle avec le chagrin de Marie, Jean et Marie-Madeleine, et à une méditation mystique sur le sang versé pour la Rédemption de l'Humanité. Des thèmes très présents, on l'a vu, dans la tradition monastique médiévale.

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La nouveauté principale, l'introduction des 12 Apôtres, incite à voir ce calvaire comme un Credo Apostolique, c'est à dire l'énonciation des 12 articles du Symbole des Apôtres exposant les vérités de la Foi et le résumé de l'Histoire du Salut. Si on en doutait, (puisque les 12 articles, attribués chacun à un apôtre, sont effacés), on se reportera aux autres grands calvaires triangulaires, et notamment à celui de Saint-Vénec, dont les statues portent sculptés sur des phylactères les articles en question (les autres calvaires triangulaires sont ceux de Trois-Fontaines en Gouezec, aux 12 niches désormais vides, et de Confort-Meilars, où les statues des apôtres aux phylactères ont été transférés sur la façade occidentale de l'église).

"Calvaires aux apôtres et. .. non point apôtres au calvaire, car sur la colline du Golgotha, Jean fut le seul des Douze à braver le cordon des soldats et des gardes. L'envoi en mission des apôtres et leur martyre leur donneront le droit de figurer sur les calvaires. L'Esprit de Pentecôte balayant les peurs, la tradition les montre portant chacun au Monde un des articles du symbole des Apôtres, le condensé de la foi chrétienne. Carhaix, Plouhinec, Melrand, accrochent ainsi douze masques le long de leurs fûts. Pléchâtel accorde aux apôtres une figuration en pied dans douze niches ogivales soulignées du nom qui les désigne sans erreur. À Quilinen, leur taille grandit et Saint-Vennec grave sur chaque phylactère un article du Symbole. Ailleurs, la mace architecturale réserve douze niches, souvent vides comme à Kerdévot, en Ergué-Gabéric, à Trois-Fontaines en Gouézec [et Confort-Meilars]." (Castel 1997 p.161)

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Cette hypothèse interprétative fondée sur le Credo  permet d'expliquer la présence du 3ème étage où la Nativité (Vierge à l'Enfant) introduit le dogme de l'Incarnation (et la conviction, qui n'est pas encore un dogme, de la Virginité et de l'Immaculée Conception).

Elle permet aussi, et ce n'est pas accessoire, de donner enfin une explication convenable à la disposition en double triangle en y voyant la métaphore de l'envoi vers l'Apostolat. Il faut "raconter" ce calvaire en débutant par l'Incarnation et l'Immaculée-Conception —j'y reviendrai—, en poursuivant par la Crucifixion et la Mort (Déploration), puis par la Résurrection et par Marie-Madeleine, premier témoin de celle-ci, avant de redescendre à ce qui correspond à la Pentecôte ou au temps, terrestre, de l'Église, c'est à dire à la mission confiée aux 11 apôtres par Jésus lors de son apparition : "Allez, faites de toutes les nations des disciples" (Mt 28:19) ou "Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création" (Mc 16:15) ou "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie" (Jn 20:21). Donc une lecture non plus ascensionnelle, mais de haut en bas. (Ou "ascensionnelle" par rapport à l'Ascension, qui suit l'envoi des apôtres dans Luc 24:49-51)

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La disposition des 12 apôtres sur les axes radiants de l'étoile dont le Christ incarné, mort et ressuscité est le pilier central correspond donc à l'Envoi et à l'éclatement universel du ministère apostolique, dans une inversion du concept précédent : la méditation centrifuge sur le sang versé s'inverse dans un élan centripète vers le Monde. Je prends ainsi, — sans le vouloir !—, le contre-pied de l'opinion d'Henri Quéfellec lorsqu'il écrivait : "Avec une extraordinaire puissance, il met l'accent sur la verticalité, sur le détachement d'avec le monde".

Toute croix est un omphalos, un axis mundi , un arbre-monde (et la croix du Golgotha est depuis sainte Hélène rapprochée de l'Arbre de la Connaissance) qui centre un enclos paroissial — ou le territoire d'une  communauté dans le sens du rassemblement, et lui fournit le but d'une visée commune ; mais ces calvaires stellaires et apostoliques complètent cette fonction par une incitation au départ, à l'extériorisation vers le Monde et les Autres, et — pour l'Église — à l'apostolat et l'évangélisation : un changement de paradigme qui n'eut pas de suite, mais qui s'illustre encore en constatant que toutes les statues des Apôtres, et celles des saints personnages, sont tournés vers l'extérieur selon des axes radiants (alors que les Apôtres auraient pu être tournés vers la Croix et contempler le Christ). 

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Un peu plus tard, dans de très nombreuses églises et chapelles bretonnes, les 12 statues des Apôtres portant leur article du Credo seront placées à l'entrée du sanctuaire, de part et d'autre du porche sud, comme un parcours transitionnel avant le bénitier, l'affirmation des articles de la Foi et le signe de croix allant de paire pour les fidèles.

 

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Voir ici sur ce thème du Credo apostolique, parmi beaucoup d'autres, ces articles.

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Pour présenter ma vision du calvaire de Quilinen, je le décrirai en débutant par le 3ème étage de l'Incarnation et je terminerai par l'envoi des Douze.

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LE TROISIÈME ÉTAGE : LA VIERGE À L'ENFANT ET SES DEUX "SOEURS".

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Ce troisième étage réunit, sur les consoles formées par les têtes des marmousets, trois femmes dont la Vierge à l'Enfant. Il s'agit des "Trois Marie", selon un thème médiéval associant les  Saintes Femmes des textes évangéliques et la légende de la Sainte Parenté (Légende Dorée de Jacques de Voragine, XIIIe siècle). Selon celle-ci, sainte Anne serait non seulement la mère de Marie (la Vierge), mais aussi de Marie Jacobé et de Marie Salomé.

La Vierge Marie serait née miraculeusement de la rencontre sous la Porte Dorée de Jérusalem d'Anne et de son mari Joachim, un couple frappé de stérilité ; cette conception par un baiser ou une étreinte permet à la Vierge d'échapper au Péché originel, c'est l'Immaculée-Conception, proposée par les Pères de l'Église, très en vogue au Moyen-Âge notamment par les Franciscains et à Rouen, mais combattue, avant de devenir un dogme en 1854.

Marie Jacobé serait née du deuxième mariage de sainte Anne avec Cléophas. Elle aurait épousé Alphée et aurait donné naissance à trois apôtres Jacques le Mineur, Simon et Jude, ainsi qu'à Joseph le Juste.

Marie Salomé serait née du troisième mariage de sainte Anne avec un homme nommé aussi Salomé. Elle serait la femme de Zébédée et la mère des deux apôtres Jacques le Majeur et Jean, qualifiés dans l'évangile de "fils de Zébédée".

Les Saintes Femmes des évangiles sont Marie de Magdala (assimilée à Marie-Madeleine), Marie mère de Joset et de Jacques ou Marie femme de Cophas (assimilée à  Marie Jacobé) et Salomé (assimilée à Marie Salomé) : elles sont présentes au Golgotha lors de la mort du Christ (Mc 15:40 et 15:47 : Jn 19:25) :

 

  • Mc 15,40 : « Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, parmi elles Marie de Magdala, et Marie, mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé… »

  • Mc 15,47 : « Or Marie de Magdala, et Marie, mère de Joset regardaient où on l’avait mis.»

  • Jn 19,25 : « Près de la croix se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. »

Elles sont également présentes (ou Marie de Magdala seule) au Sépulcre pour embaumer le corps du Christ, et un ange leur annonce, devant le tombeau vide, la Résurrection :

  • Mt 28,1 : « Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent visiter le sépulcre. »

  • Mc 16,1 : « Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. »

  • Lc 24,10 : « Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles. »

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Le terme de "Trois Marie" peut certes désigner Marie-Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé, souvent représentées devant la Vierge à l'Enfant. Mais il réunit aussi (de façon non exclusive)  les "trois sœurs de noble lignage" que sont la Vierge, Marie Salomé et Marie Jacobé.

Le thème des Trois Marie est attesté à Gouezec aux Trois-Fontaines (l'une des fontaines porte le nom de fontaine des Trois Marie). 

Le vitrail de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët, daté de 1550, est consacré à la Sainte Parenté.

Une gwerz des Trois Marie est collecté par Luzel à Pluzunet en 1867 :

https://fr.wikisource.org/wiki/Chants_populaires_de_la_Basse-Bretagne/Les_trois_Marie

Des chapelles leur sont consacrées à Vitré, Bécherel ou Montsûrs.

Le culte est aussi attesté autour de Rouen au XVe et XVIe siècle (y compris sous la forme d'un Arbre de Parenté analogue aux Arbres de Jessé), ou à Bruges vers 1500 :

Ici, à Quilinen, Marie-Madeleine est placée au 2ème  étage sous le Christ ressuscité ; il semble peu logique de la reconnaître aussi dans ce groupe.

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Un emplacement charnière.

Les trois filles de sainte Anne témoignent de la maternité et de la nativité : elles débutent l'histoire de la Vie de Jésus. Les trois femmes sont présentes au pied de la Croix, puis au Sépulcre : elles sont liées aux deux scènes du 4ème et 5ème étage, la Mort et la Résurrection, ainsi qu'au 2ème étage, la Déploration.

Mais Marie Salomé et Marie Jacobé, comme mères de 5 des 12 apôtres, sont reliées aussi au premier étage, l'envoi des Apôtres.

Toutes les deux font un geste de la main droite désignant l'espace qui les sépare. 

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LA VIERGE À L'ENFANT : L'INCARNATION.

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Elle fait face à l'est, au premier étage du fût. Elle est couronnée et voilée, et porte l'Enfant sur son bras droit. Ce dernier est nu, et tient une boule dans la main droite.

Le voile est en réalité le manteau, et celui-ci descend verticalement du coté gauche, tandis que le pan droit fait retour vers le coté gauche de la taille, où il est vraisemblablement attaché par une agrafe, avant de tomber en tablier par une cascade de plis obliques.

Le visage incliné sur la droite mais légèrement tourné à gauche fait une moue triste ou dubitative, comme pour témoigner de sa connaissance du destin tracé pour son Fils. Ainsi, elle annonce déjà le niveau supérieur : la Passion.

Elle renvoie au troisième article du Credo : "il est né de la Vierge Marie".

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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MARIE JACOBÉ ?

Rien n'indique qui est Jacobé et qui est Salomé : désignons arbitrairement celle de droite comme Jacobé.

Autre hypothèse, qui est séduisante : ce serait la Vierge Marie avec ses cheveux non voilés (comme celle de l'Annonciation) et sa voisine, qui est voilée,  serait sa mère sainte Anne (dans son geste typique de la Porte Dorée). Nous restons encore dans la représentation d'une Sainte Parenté.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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MARIE SALOMÉ ?

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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CINQUIÈME ÉTAGE, COTÉ OUEST. LE CHRIST CRUCIFIÉ.

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Le Crucifié a la tête penchée vers la droite (le coté où se trouve sa Mère) mais il est aussi tourné vers ce coté, par une rotation de la jambe gauche qui avance l'hémi-bassin gauche, et se poursuit au niveau de l'abdomen (comme en témoigne la position du nombril), du thorax (par l'épaule qui est plus haute et antérieure de ce coté), et de la tête, très fortement tournée.

Les bras sont fins, les jambes sont longues et effilées, se confondant avec le fût,  avec des cuisses presque malingres. Au contraire, le ventre est rond, dilaté, et projeté en avant par la cambrure.

Les trous des plaies des mains traversent entièrement la branche de la croix, et se retrouvent visibles sur le coté opposé. Les extrémités de la croix sont aplaties et convexes en forme d'écu.

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"Les bras de la croix ronds se terminent par des fleurons en forme d’écus qui à l’origine devaient porter des armoiries peintes. On s’étonnera peut-être de voir au revers de la potence horizontale deux trous qui témoignent sans doute de quelque remontage. Le Christ est serein. Pagne serré bien médiéval, il étend les bras. Quant aux anges « hématophores » ainsi nommés parce qu’ils recueillent le sang dans des calices, celui de gauche aux deux coupes tend l’une vers la plaie du côté. Au somment de la croix, le titulus porte les lettres INRI, (initiales du motif de condamnation imposé par Pilate qui déclara devant les objecteurs : « ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ! » (Jésus Nazaréen Roi des Juifs) (Jean, 19, 22). Les caractères gothiques sont en relief sur une large banderole flottante. Celle-ci se rabat sur l’arrière de la branche haute de la croix, un mouvement relativement rare qui est à ajouter aux particularités relevées sur le calvaire de Quilinen. (Lubin et Castel)

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le titulus.

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Il est remarquable par sa forme, qui n'est pas celle d'un écriteau placardé au sommet, mais  d'une banderole, repliée quatre fois puisqu'elle débute derrière la tête du Crucifié, se plie alors pour présenter les quatre lettres INRI en masquant le haut du fût, se plie à nouveau pour contourner le sommet et revenir du coté opposé où elle se replie une dernière fois derrière la tête du Christ ressuscité. Elle masque, de ce fait, la branche haute de la croix, et celle-ci adopte la forme d'un T, coiffé de ce voile.

Cette forme très originale se retrouve à Motreff et Mellac, ainsi qu'à Brasparts. Elle évoque un linge liturgique (le pale placé au dessus du calice de l'Eucharistie ?), ou encore ces étoffes de respect et d'honneur par lesquelles les anges portent les instruments de la Passion. Son trajet reliant la tête du Crucifié et celle du Ressuscité lui confère la valeur d'un discours théologique. Mais sa largeur et sa taille lui donne le statut d'un oriflamme, l'allure glorieuse d'un drapeau kérygmatique.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Les anges aux calices (anges hématophores).

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Ils sont vêtus d'une longue tunique dont la partie basse bouillonne en s'ancrant au fût de la croix, tandis que leur corps est stylisé en arc de cercle pour rejoindre, à l'extrémité de la traverse, la plaie de chaque main du Crucifié. L'ange de droite tend aussi un calice vers le flanc droit.

La croix avec ses deux traverses, son support,  le Crucifié, le Ressuscité, et les deux anges sont taillés dans un seul blog de granite, et on imagine la taille du monolithe initial, et la délicate tâche effectuée par le sculpteur.

Ils forment avec la croix une forme quasi graphique, comme la lettre grecque Psi, barrée.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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QUATRIÈME ÉTAGE : LA VIERGE ET SAINT JEAN (AU PIED DE LA CROIX).

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge.

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La Vierge au pied de la Croix porte comme c'est l'usage le voile et la guimpe ; elle croise ses bras devant la poitrine en signe d'affliction. La bouche est concave.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean.

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La statue a perdu sa tête, mais nous pouvons l'imaginer en nous basant sur les statues homologues de Motreff et de Mellac. Comme sur ces deux calvaires, Jean porte le Livre dont il est le rédacteur (l'Évangile selon saint Jean) dans un étui qui se resserre en boule, permettant de le tenir dans une main. La ferrure de la reliure est nettement visible.

Ce "livre-ceinture" appartient au vocabulaire stylistique du Maître de Quilinen ; nous le retrouvons sur la statue de Jean comme apôtre, et aussi sur celle de l'apôtre Barthélémy.

Je renvoie à mon article sur le calvaire de Mellac pour l'étude de ce livre-ceinture.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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DEUXIÈME ÉTAGE, COTÉ OUEST. LA DÉPLORATION À QUATRE PERSONNAGES.

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Voir la Déploration plus tardive (deuxième quart du XVIe siècle) et en bois polychrome de la chapelle de Quilinen.

C'est ici une Déploration à quatre personnages que nous pouvons comparer à celles de Mellac de Motreff et de Brasparts.

Nous constatons d'abord qu'elle n'est pas orientée dans l'axe du crucifix, mais vers sa droite, dans l'axe de la pointe du triangle supérieur  ; et que les personnages sont inclinés vers ce coté. 

Nous voyons aussi que ces personnages sont debout, ou plutôt qu'ils le semblent, car la Vierge est peut-être à demi-assise sur un bloc qui est visible en se plaçant derrière le groupe (et qui peut n'être que sa robe) C'est également le cas à Mellac et Motreff et encore d'avantage à Brasparts, tandis que dans la majorité des Vierges de Pitié et Déploration du Finistère, la Vierge est assise ou agenouillée.

De ce fait, la Mère ne porte pas son Fils sur son genou fléchi, il n'est tenu (ou retenu d'une chute annoncée) que par Jean, qui tient le bras droit, par la main sans force de Marie, placée sous l'aisselle, et par Marie-Madeleine, qui tient le bras gauche. Le déséquilibre qui contraste avec la position hiératique et figée crée un effet poignant, car le Christ en chancelant ébranle le spectateur, même à son insu.

Le corps du Christ est efflanqué, le thorax aplati, les épaules rentrées, les bras décharnés, et nous retrouvons le ventre dilaté du Crucifié. La tête tombe sur le coté, et n'est qu'à peine retenue par l'avant-bras de Jean. Le visage n'est pas arrondi, à la différence de la plupart des visages de ce sculpteur, et une barbe pointue accentue cela. Les cheveux forment d'épaisses mèches devant les épaules. L'impression générale est celle d'un effondrement.

Jean, aux traits et à la chevelure nattée féminine, regarde ailleurs, en direction de Marie. 

La Vierge a, comme il se doit, la tête couverte d'un voile qui descend au dessus des reins. L'érosion du granite m'incite à être prudent dans la description de ses traits.

Marie-Madeleine a les cheveux libres, et l'image prise de l'arrière en montre la longueur. Son pot d'aromates, qui l'identifie, est bien là, aux pieds du Christ. Son élégance vestimentaire ne s'évalue bien, aujourd'hui, que par la dentelle de ses poignets.

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" Saint Jean et Marie Madeleine encadrent la Vierge qui vient de recevoir le corps du Christ descendu de la croix. Elle  s’appuie à un bloc de pierre qui se voit pour qui observe le groupe sur l’arrière entre le fût de la croix et la statue de saint Thomas. La Vierge des douleurs soutient de la main droite le corps de son divin Fils. Jean de son côté saisit de manière ferme le bras de Jésus, un geste assez peu courant dans ce genre de représentation. Quant au Christ lui-même son corps se raidit tendu tel un arc, comme si Jean et la Vierge ne se résolvaient pas à le montrer abandonné, vraiment mort, désarticulé, comme on peut le voir dans tant d’autres pietà. On admirera au passage la délicatesse des plis de la tunique de la Vierge qui se déploient en motif étoilé à l’arrière du buste du Christ." (Lubin et Castel)

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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CINQUIÈME ÉTAGE, COTÉ EST. LE CHRIST RESSUSCITÉ MONTRANT SA PLAIE.

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Dans la logique d'une structure en spirale, échappant à la symétrie binaire et frontale, le Christ est tourné vers la droite, dès la position des pieds. Il lève le coude pour désigner de la main ouverte la plaie du coté droit. L'artiste utilise ainsi la face postérieure de l'ange de la Croix pour y sculpter l'avant-bras, puisque je rappelle que les deux Christ, la croix et les anges sont taillés dans un bloc monolithique. Le geste de bénédiction, et d'ostentation de la plaie, par la main gauche, et le visage, accentuent la rotation vers la droite. Le visage est très humain, et la bouche, quoique concave, semble sourire. Le Ressuscité porte, sous un ventre dilaté,  un pagne dont les pans et les plis se croisent au centre. Le manteau couvre l'avant des épaules et retombe jusqu'à mi-jambe. Le corps est étiré en hauteur et les jambes sont fines.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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QUATRIÈME ÉTAGE, FACE EST : MARIE-MADELEINE.

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(rappel : on trouve à l'ouest Marie et Jean au pied de la Croix)

Elle tient de la main droite le flacon d'aromate (cylindrique et à couvercle à boule) et place sa main gauche paume en avant, comme Marie Salomé précédemment. Ce geste et sa posture générale n'est pas celle de Marie-Madeleine au pied de la Croix (où elle est éplorée, les yeux levés, et où elle tord ses mains en signe de chagrin). C'est pourquoi je la place, dans ma description, après la Résurrection, et je suis convaincu que c'est délibérément que l'artiste l'a placé du coté oriental. Son geste paume en avant est celui de l'émerveillement face au Tombeau vide (comme pour Marie Salomé). On sait que Marie-Madeleine est, dans les évangiles, le Premier Témoin de la Résurrection, lors de la scène de la rencontre avec Jésus qui lui apparaît en jardinier, puis lui dit noli me tangere, "ne me touche pas". Indirectement, la paume en avant reflète cette exigence de réserve et de recul propre à cette scène.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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LES LARRONS SUR LEUR GIBET.

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Les larrons, les bras passés au dessus des potences en tau et les poignets et la cheville droite liés en arrière par des cordes, se tordent dans les affres de l'agonie. Comme dans les enluminures du début du XVe siècle, comme à Motreff et Mellac, et comme cela sera souvent repris sur les calvaires bretons postérieurs,  la jambe gauche est fortement fléchie pour témoigner du verset de l'évangile de Jean chap.19 mentionnant que Pilate ordonna qu'ils eurent les jambes brisées afin de provoquer leur mort : "Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l'autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes.". En effet, les suppliciés, ne pouvant s'appuyer sur leur jambes pour respirer, meurent par suffocation.

La jambe droite et les deux bras sont liées au gibet par un cordage dont le nœud parfois gancè est soigneusement détaillé.

Ils ont le crâne rasé ; ils portent une culotte à rabat formant braguette. Le Bon Larron regarde Jésus, le Mauvais s'en détourne. Il est plus contorsionné, le dos en hyperextension  ou opisthotonos.

 

On les trouve également, avec quelques différences, à Saint-Hernin et à Mellac tandis que le calvaire de Motreff ne montre plus que la base des gibets mais non les personnages.

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"Dans leur position acrobatique, le traitement du mouvement des larrons, malheureux condamnés décharnés, témoigne de l’audace de l’ « imagier ». Son habileté se joue du granite avec une virtuosité incomparable. Les corps des suppliciés se tordent, renversés par-dessus la potence du gibet, les mains liées derrière le dos. Dans le travail du sculpteur il y a aussi de la finesse. Il suffit de suivre le jeu de la cordelette au pied du mauvais larron. Elle vient avec un nœud de cabestan bien observé s’enrouler sur le gibet, et l’on voit son extrémité s’enfiler sous la boucle qui maintient le pied serré contre le fût. Quant à la cordelette de la jambe qui libérée par la douleur, se replie sur elle-même on en voit pendre les brins finement sculptés." (Lubin et Castel)

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le Bon Larron.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec.
Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le Mauvais Larron.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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LES "MARMOUSETS" ET LES ANGES DES DEUX NOEUDS DES FÛTS.

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Le fût est d'abord octogonal, sur deux mètres environ, puis il devient cylindrique et un premier nœud marque ce changement. Trois personnages y forment les supports des trois statues que j'ai nommé ici "les Trois Marie". Dans cette fonction d'atlantes, ce sont des petits messieurs au ventre proéminent, coiffés et vêtus comme des écuyers, et qui forment une ronde en se prenant par le poignet, les bras dressés.   Le père Castel, qui leur trouve une allure grotesque, les qualifie du terme de "marmousets", que je reprends puisqu'il est consacré. On les retrouve en leitmotiv sur les autres réalisations du Maître de Quilinen et de son successeur le Maître de Brasparts.

Un deuxième trio supporte plus haut, les statues de la Vierge, de Jean et de Marie-Madeleine. Ils sont bien différents, et leur tunique plissée sans ouverture d'encolure, ou leur sveltesse  évoque la représentation habituelle des anges, quoiqu'ils soient aptères. Ils nous présentent des écus, muets mais qui devaient être peints. 

Plus haut encore, le fût s'affine, après une virole tulipée, pour devenir la croix du Christ.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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1. Les marmousets du premier étage.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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1. Les anges du deuxième étage.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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LES DOUZE APÔTRES, UN CREDO APOSTOLIQUE. PRÉSENTATION.

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L'association des douze apôtres, placés dans un ordre canonique, avec des phylactères portés par les saints eux-mêmes dans au moins cinq cas, ou par les anges qui leur servent de supports, impose de voir ici un Credo apostolique, représentation assez réglée, depuis Saint Augustin dans les textes et depuis le XIIIe siècle en iconographie, d'une attribution à chacun des douze apôtres de l'un des douze articles du Credo, ou Symbole des Apôtres.

Les douze articles  se suivent dans un ordre immuable. L'attribution des articles est codifiée, mais on observe quelques variantes. Par contre, l'identification des apôtres par leur attribut (la clef de Pierre, la croix de saint André), quoique qu'elle soit constante pour les personnages princeps, est plus souple. L'un des documents de référence est la figure des Calendriers des bergers, accompagnée du texte du Credo. Mais ces Calendriers ou Compost ont été imprimés (et très diffusés) de 1491  à  1589 à Paris, Genève, Lyon, Rouen et Troyes, non sans des variations, voire des confusions. Auparavant, il faut rechercher les références par exemple dans les images classificatrices du Verger de Soulas BnF 9220, du XIIIe siècle, ou dans le Bréviaire de Belleville (1323-1326).

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Ce qui m'importe de souligner,  c'est que, si nous admettons la date de 1450 pour ce calvaire, il s'agit d'une présentation précoce de  ce thème iconographique en Bretagne dans la statuaire  avant qu'elle ne devienne presque la règle à partir du début du XVIe siècle et jusqu'au XVIIe siècle, mais en désertant les calvaires et en se transférant aux porches des sanctuaires. Quilinen pourrait être un essai, qui a été réajusté vers les porches : on passe alors d'une circumambulation à un passage entre deux rangs.

Certes, il existe d'autres calvaires à Credo apostolique : celui de Saint-Vénec en Briec, et celui de Confort-Meilars. Mais le premier possède des points communs avec Quilinen (son soubassement en étoile ; l'appartenance à la même paroisse initiale).

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Le Credo apostolique, un ars memoriae.

On regarde ces successions d'apôtres et leurs banderoles de manière différente si on comprend qu'il répond à un souci de faire réciter au fidèle, mais surtout de lui faire mémoriser et ressentir les douze articles, fondement de la Foi.

En effet, au début de la Renaissance, les théologiens et humanistes re-découvrent les techniques de mémorisations exposées, pour servir à la Rhétorique, attribués à Simonide de Céos,  dans les écrits de Cicéron, de Quintilien ou de la Rhétorique à Herennius. Il s'agit de créer des lieux ou palais de mémoire, "loci", divisés en sites que la vue retient facilement, et que l'orateur associe aux parties successives de son argumentation. Lorsqu'il doit l'exposer, il  parcourt mentalement ce monument, et revoit les images des endroits  où il a placé ses arguments. Pour cela, il faut certes un lieu, mais aussi une déambulation. Daniel Arasse, traducteur de l'ouvrage fondamental de Frances Yates, The Art of Memory (1966) a fait connaître l'importance de cette technique en peinture, non seulement comme aide-mémoire, mais pour convaincre et émouvoir. Il n'est pas indifférent à notre réflexion qu'il nous donne en exemple la Cène de Léonard de Vinci, avec ses apôtres.

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Ici, la déambulation inscrit l'image des statues dans le corps et l'esprit ( c'est cette association des stimuli kinesthésiques, voire intéroceptifs, des émotions visuelles et d'une narration  qui en permet l'ancrage, tandis que les jeunes visages et les gestes insistant des anges désignant le texte (hélas effacé aujourd'hui) des banderoles y associe les fondements de la foi en "formulettes" mnésiques.

La formule vers lequel la sculpture va évoluer, celle du franchissement d'un seuil, entre les deux rangs de six apôtres des porches, chacun des personnages, et donc des arguments, occupant une niche, a du s'avérer plus puissante encore, et cela me paraît être le cas.

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LES 12 APÔTRES.

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Ils sont disposés, par deux (les apôtres sont alors adossés) à  chaque pointe du triangle inférieur, et, par statue individuelle plus haute, sur les cotés de ce triangle.

En tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre :

Saint Pierre, en hauteur sur la droite du coté Ouest

Saint André et Saint Jacques le Majeur, adossés à la pointe Sud-Ouest.

Saint Jean puis saint Matthieu, en hauteur sur le coté Sud-ouest.

Saint Jacques le Mineur et saint Philippe, adossés à la pointe Est.

Saint Barthélémy et saint Thomas, en hauteur sur le coté Nord-est

Saint Simon et saint Jude, adossés à la pointe Nord-ouest

Saint Mathias, en hauteur sur la droite du coté Ouest.

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Note. Seuls les saints Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean, Jacques le Mineur, Philippe,  et Barthélémy, sont identifiés avec certitude, et Thomas et Simon avec une bonne probabilité.

 

 

 

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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1. Saint Pierre.

Premier article du Symbole des Apôtres : Credo in Deum patrem omnipotentem, creatorem cœli et terrae. "Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre"

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Il tient dans la main droite et contre son épaule une grosse clé dont l'anneau est losangique et le panneton savamment dentelé. Le livre (qui renvoie au Livre des Apôtres) est tenu fermé de la main gauche, tranche vers le haut.

La barbe, caractéristique du style du Maître, est, comme la chevelure, faite de boules serrées. Une autre caractéristique tient à la forme des sourcils, deux arcs très développés formant un auvent sous lequel les yeux paraissent creusés dans les orbites. Le nez des apôtres est large, épaté ; les lèvres dont les commissures sont légèrement tombantes, sont plus ou moins visibles.

Pierre est vêtu d'une robe et d'un manteau descendant si bas que les pieds (nus en principe) ne sont pas visibles. La robe est fermée par un bouton rond devant la poitrine, tandis que la fente de la manche est fermée par deux boutons ronds. Le manteau, qui ne couvre que  l'épaule gauche, revient en large pan d'où émerge le poignet gauche.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le marmouset ressemble à ceux du fût du calvaire, avec son visage très rond, ses cheveux en masses latérales, sa fonction de console, son torse dilaté et ses bras écartés. Il maintient une banderole repliée sur elle-même, et semblable à celle du titulus. Aucune inscription n'y est portée, mais il est vraisemblable qu'un texte y était peint. Mon hypothèse est qu'il s'agissait du premier article du Credo, en français ou en latin.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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2. Saint André.

Deuxième article : Et in Jesum Christum, Filium ejus. "Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur"

 

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Il tient ferme à deux mains la croix en X à la croisée de laquelle pend une pièce d’étoffe (le pan de son manteau, ou plutôt la banderole portant jadis l'article du Credo).

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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André est placé dos à dos  avec saint Jacques le Majeur.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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La face sud-est et ses quatre apôtres.

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3. Saint Jacques le Majeur.

Troisième article : Qui conceptus est de Spiritu Sancto, creatus ex Maria Virgine. "Qui a été conçu du Saint-Esprit,  est né de la Vierge Marie "

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Il tient des deux mains son livre ouvert, ce qui l'oblige à serrer son bâton (le fameux bourdon des pèlerins de Compostelle) entre poignet et poitrine. Un autre de ses attributs est la besace, suspendue à la ceinture et timbrée de la coquille Saint-Jacques.

 

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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4. Saint Jean et sa coupe de poison.

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C'est bien à Jean qu'est confié le quatrième article :  Passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus et sepultus est. " A souffert sous Ponce Pilate,  a été crucifié,  est mort,  a été enseveli."

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On l'identifie d'une part  car c'est le seul des apôtres à être imberbe, et d'autre part car il tient en main gauche une coupe rappelant qu'il montra ses pouvoirs en buvant, sans en souffrir, le poison que lui tendait Aristodème, grand prêtre du temple d'Artémis à Éphèse (Matthieu 20:20-24 et Marc XVI :17-18) .

La console qui soutient saint Jean est faite d’un petit personnage, le poing gauche à la hanche l’index droit montrant sur une large banderole aux souples replis, un texte lisible avant que le calvaire ne perde sa polychromie.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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5. Saint Matthieu.

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Traditionnellement, c'est Thomas qui occupe la  cinquième place, correspondant à l'article : Descendit ad inferna. Tertia die resurrexit a mortuis. Thomas porte comme attribut l'équerre, ou (sur les Calendriers des bergers) la lance. La statue du saint que nous voyons en cinquième place ne peut pas être identifiée, en l'absence de tout attribut. D'autre part, elle peut avoir été placée ici lors d'une restauration. J'ai suivi l'identification du père Castel :

 "N°5. Saint Matthieu se distingue par le livre de son évangile et un phylactère tombant droit sur lequel jadis s’inscrivait peint quelque verset du Symbole des Apôtres." (Lubin et Castel)

Mais le livre n'est pas un attribut spécifique de Matthieu, puisque presque tous les apôtres en portent un. 

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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6. Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon.

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Le sixième article, propre à Jacques le Mineur, est:  Ascendit ad cœlos, sedet ad dexteram patris omnipotentis. L'apôtre occupe sa place canonique.

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L'apôtre se reconnaît à son bâton de foulon, dont l'extrémité dilatée est caractéristique. Une banderole verticale descend sur la ligne médiane.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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La face nord-est et ses quatre apôtres.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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7. Saint Philippe tenant sa croix à longue hampe.

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L'article n°7 du Credo, propre à Philippe, est : Inde venturus est judicare vivos et mortuos.

Castel lui attribue  le 8ème rang. Mais une restauration a été postérieure à sa description et a modifié l'ordonnancement :

"8. Saint Philippe se tient au dos de saint Jacques, livre fermé en main droite, croix à longue haste dans l’autre. Parmi les douze apôtres du calvaire c’est le seul doté d’une coiffure. Une sorte de bonnet de toile, enserrant la tête ajustement médiéval que les personnes de qualité portaient sous un large chaperon. L’association sur notre calvaire de saint Philippe et de saint Jacques le Mineur est loin d’être fortuite. Ils sont tous deux fêtés aujourd’hui le 3 mai, alors qu’auparavant leur était réservé le 1er jour de mai. Ce léger déplacement dans le calendrier fut décrété en 1955, lorsque Pie XII déclara saint Joseph patron des Travailleurs, tenant à associer la commémoration religieuse chrétienne de la manifestation civile du fameux Premier Mai." (Lubin et Castel)

 

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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8. Saint Barthélémy et son couteau à dépecer.

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À Barthélémy est confié le huitième article :  Credo in Spiritum Sanctum. "Je crois en l'Esprit Saint".

L'un des éléments remarquables est le "livre ceinture", déjà commenté à propos de saint Jean. La ferrure (avec un cabochon losangique) et les nerfs du dos sont bien visibles, ce qui montre que nous n'avons pas affaire à un sac de transport (qui masquerait ces détails), mais à une étoffe de préhension intégrée à la partie haute de la reliure.

 

 

"9. Saint Barthélemy bénéficie d’une statue indépendante. Il tient en main droite le coutelas qui servit à le dépouiller de sa peau lors de son martyre. Il porte aussi un long phylactère. Le revers de sa statue, non affiné est laissé comme on dit, sous le coup de l’outil." (Lubin et Castel)

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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9. Thomas et son équerre.

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Si on identifie, par l'équerre, l'apôtre Thomas, il devrait occuper la cinquième place et présenter le cinquième article : Descendit ad inferna. Tertia die resurrexit a mortuis. "Le troisième jour,  est ressuscité des morts ." 

Au contraire, nous devrions trouver ici Matthieu (identifié parfois par une balance et parfois, comme dans le Calendrier des bergers, par une hache. C'est lui qui présente le neuvième article Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem, "[je crois] à la Sainte Église catholique, à la communion des saints".

 

 

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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10. Saint Simon et sa scie.

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Simon est ici à sa place, la dixième, correspondant à l'article  Remissionem peccatorum. "À la rémission des péchés"

 Saint Simon, tient en main gauche un livre ouvert. Sa droite s’appuie sur une scie qui compte une dizaine de dents. Cette scie rappelle que Simon au jour de son martyre fut scié, fermement serré entre deux lourdes planches.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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11. Saint Jude et sa hallebarde.

 Saint Jude Thaddée est également )à sa place traditionnelle correspondant au onzième article  Carnis resurrectionem, "À la résurrection de la chair".

 

 Il exhibe dans sa main droite la hallebarde, l’instrument de son supplice.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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12. Saint Mathias.

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C'est toujours lui qui termine le Credo, avec l'article  Vitam eternam. "[et à] la Vie éternelle [Amen]".

Mais comment l'identifier avec certitude ? Il tient la hampe d'un objet que je présume être une hampe (nous voyons la base du fer).

L'attribut de Mathias est habituellement la hallebarde ...

 

 

 

 

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Les anges aux phylactères servant de culots aux apôtres.

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Nous avons vu que nous devons distinguer deux types de statues d'apôtres : celles qui sont placées, par paires, à la pointe du triangle inférieur (André et Jacques le Majeur, Jacques le Mineur et Philippe, et Simon et Jude), sont plus basses. Les autres sont placées contre le massif rectangulaire.

Je leur applique la même numérotation que les titulaires.

Chacune de ces statues est posée sur la tête d' anges, mais du fait de leur disposition, il faut y distinguer là encore six qui sont taillés dans les pierres en pente du triangle, et  six qui desservent les statues plus hautes et indépendantes, et qui s'appuient sur le massif vertical du rectangle. J'indique leur numéro en chiffres romain pour le premier groupe, et en chiffre latin pour les autres.

Tous, sauf quatre, présentent des phylactères en en désignant le texte (peint et actuellement effacé) d'un index péremptoire.

Les quatre qui s'en dispensent appartiennent au premier groupe, ce sont ceux de André (II) et Jacques le Majeur (III),  Simon (X) et Jude (XI).  Ce sont des personnages en bustes, portant des aubes plissées à capuches rabattus sur la tête, et qui lèvent les deux bras pour soutenir, comme des atlantes, leur statue.

Comme ils occupent les pointes des triangles, ils forment des duos.

Au total, nous avons un ensemble de 8 phylactères, qui portaient certainement un texte peint au vu de l'insistance des anges à le désigner. Il faut y ajouter un phylactère qui ceinture le chanfrein du triangle supérieur. Et bien-sûr  les  banderoles de cinq apôtres. Le nombre total (13 ou 14) est trop élevé pour correspondre uniquement aux articles du Credo, mais cela ne me semble pas remettre en cause mon hypothèse.

Par contre, il faut — c'est évident — aller au delà d'un édifice simplement mnémotechnique et évaluer comment ces textes entrainent le fidèle à une pratique cultuelle dynamique, une procession alliant la récitation, incorporation ou manducation des paroles liturgiques et l'imprégnation émotionnelle de la participation aux souffrances de la Passion. Si on considère que tout le calvaire est pris dans ce mouvement, dans cette aspiration ascensionnelle ou cet élan spirituel, et si, comme il faut le faire, on en place le culte dans une dimension collective, on voit comme il donne une autre dimension (alors inédite) à la devotio moderna propagée par les chartreux, la lecture méditative, l'oraison et la contemplation individuelle des moines devant le Crucifix et les Plaies du Christ ou la lecture des Livre d'Heures. 

Il faudrait pouvoir y ajouter toute la liturgie chantée, l'éclairage (cierges, flambeaux), et bien-entendu la polychromie pour évaluer la puissance cultuelle d'un tel monument.

 

 

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Voici II et III ensemble, puis II, et III.

 

 

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile.

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Et voici X (sous Simon) et IX (sous Jude).

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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Bien qu'ils occupent la même position inclinée et inconfortable, VI (subalterne de Jacques le Mineur) et VII (celui de Philippe) s'entendent comme larrons en foire pour renoncer à se redresser, comme leurs collègues, et pour s'allonger sur la dalle tout en croisant leurs bras. 

Mais c'est pour la bonne cause :  car la couverture dont ils semblent enveloppés est un phylactère, dont ils pointent le texte de leur doigt.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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Les anges à phylactères de la rangée supérieure.

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On peut les considérer par couples de part et d'autres des pointes du triangle supérieur. Chacun maintient l'extrémité repliée du phylactère contre son torse, et déploie largement l'autre extrémité avec sa main droite, en se tournant vers elle. Mais ils écartent les bras en levant les coudes, comme les marmousets du premier étage. Leur chevelure est bouclée, mais ramassée en boules latérales. Leur visage et rond et joufflu, plus encore que ceux des autres marmousets ou de tous les personnages taillés par ce sculpteur.

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Voici par exemple, vue de l'ouest, le couple 12 (Mathias) et 1 (Pierre).

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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Le n°12.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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Le n°1.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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Le couple 4 (Jean) et 5 (Matthieu).

Ils portent des chapeaux, à bords évasés. Ils sont franchement tournés vers la droite.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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Le couple 8 (Barthélémy) et 9 (Thomas).

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Le n°8 porte une coiffe évasée. Notre n° 9, aux cheveux en boule,  fait exception, en tenant son texte de la main gauche.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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N°8.

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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N°9

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Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen)  de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

Le calvaire (granite, vers 1450-1500, Maître de Quilinen) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile

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SOURCES ET LIENS.

 

—ABGRALL (Chanoine J.M.), 1914, Excursion archéologique du 10 mai 1914. Compte rendu, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère  tome 41 - Pages 211 à 237.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1914_0283_0309.html

"Le monument que nous avons sous les yeux est d'un intérêt tout particulier; on peut le classer comme le premier et le plus harmonieux des calvaires de second ordre; on ne peut rien imaginer de plus heureux comme groupement de person­nages et comme silhouette originale. La base est composée de deux massifs triangulaires se superposant et se compénétrant,
les angles du second correspondant au milieu des côtés du massif inférieur; et tout autour de la deuxième base, sur des culs-de-lampe en cariatides, les apôtres sont diversement étagés, pour donner plus de mouvement à l'ensemble. La plupart des cariatides tiennent de longues banderolles qui courent con­tre les parois du socle et qui ont pu recevoir autrefois des ins­criptions en couleur, mais ne portant pas de traces de gravure.
Au pied de la croix, par devant, est Notre-Dame de Pitié, tenant le corps de son fils et accompagnée  d'une des Saintes­ Femmes; plus haut, à deux niveaux différents, deux autres Saintes-Femmes et l'apôtre saint Jean. Au dos de la croix on voit la Sainte-Vierge tenant l'Enfant-Jésus dans ses bras, plus haut la Madeleine tenant un vase d'aromates, et au sommet, derrière le crucifix, Notre-Seigneur ressuscité. Les larrons, surtout celui de gauche, se tordent dans des convulsions étranges, et il y a peu de sculpteurs modernes qui auraient assez de hardiesse et d'habileté pour traiter et mouvementer les corps humains comme l'a fait le vieil imagier du XVIe siècle. Les traces de peinture conservées sur les statues, demeurées surtout plus visibles dans les replis de leurs draperies, indiquent que primitivement tout ce calvaire était peint et doré: Qu'on ne se récrie pas à cette idée. Ce n'était point un exemple isolé. Au Moyen-âge comme au temps de la vieille Grèce classique, on a aimé l'architecture polychrome.
Les temples en marbre de la Grèce étaient rehaussés d'une décoration colorée. Au XIIIe siècle, la façade de N-D. de Paris était en grande partie dorée et peinte, et pour ce qui est  de notre pays, nous retrouvons les témoins de rehauts de pein­ture et de dorure aux porches de Lampaul-Guimiliau et de Rumengol, et au portail de l'évêque Alain à l'église du Fol­goët, sans compter une foule d'autres croix ou statues extérieures."

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/landrevarzec.html

1017. Quilinen, g. 6,50 m. Début XVIè s. Massif architecturé de plan triangulaire, le sommet pyramidant, statues des douze apôtres en ronde bosse, une Vierge de Pitié. Gibets des larrons. Fût central, marmousets, Jean et la Vierge, au sommet, sainte femme, saint au livre, Marie-Madeleine. Croix, fleurons carrés, crucifix, anges aux calices, Christ ressuscité. Oeuvre exceptionnelle. [YPC 1980]

—CASTEL (Yves-Pascal), 1997,  En Bretagne croix et calvaires ... Kroaziou ha kalvariou or bro, édition bilingue Minihi Levenez, Saint-Thonan.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c7ab1cc53d0ef299b5bb65ed3764d18c.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), LUBIN (Joël) 2013 Patrimoine du Finistère, Landrévarzec.

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_landrevarzec_quilinen.html

— CASTEL (Yves-Pascal), LUBIN (Joël) 2014, Landrévarzec. La chapelle Notre-Dame de Quilinen, Bull. Société archéologique du Finistère 133-154 ; 4

 

— CASTEL (Yves-Pascal), GARGAM (Y.), LUBIN (Joël), 2014, "Landrevarzec, le grand calvaire de Quilinen", vidéo de 20 minutes à partir de deux émissions sur RCF Rivages.

— FAVÉ (A), 1898, Un procès-verbal des prééminences à Landrévarzec et à Quilinen (1648), Bull. Société archéologique du Finistère , 14-29.

— KERNALEGUEN (Daniel), 2019, visite guidée

https://www.dailymotion.com/video/x7l6lyc

 

— MALO-RENAULT (Emile) 1907, L'art chez les Bas-Bretons, Le tour de France, tome troisième, 1907, n°40, p. 259-276 :

« Sur l'angle du mur bas, entourant le velours vert d'un carré d'herbe, [le calvaire de Quilinen ] dresse deux massifs triangulaires superposés aux plans inclinés desquels grimpent les statues des apôtres. Pierre, plus grand que les autres de toute sa tête, pour marque de son autorité, porte sur l‘épaule droite une clé géante ; André tient devant lui sa croix en X, les autres disciples dans le même mouvement  ascensionnel se groupent avec la Mère  Douloureuse et les saintes femmes autour des trois croix : tandis que courbés en arc sur le thau de leur supplice, les deux larrons sont dominés de très haut par le Maître.  Mais où le mysticisme triomphe,  c’est dans l’arrangement  des croix. En effet, si en sortant de la chapelle on regarde le calvaire, il est impossible d’apercevoir la croix du mauvais larron, elle disparaît totalement derrière la croix du Christ. Le génie de l’imagier s’est attaché à empêcher ainsi  la vision du réprouvé. Ceux qu’on nomme les Grands Calvaires : Tronoën, Plougonven, Guimiliau, Plougastel etc…nul de ces groupements, de ces grouillements de statuettes dans le Léon ou , ne vaut l’élégance hardie, l’ordonnance rationnelle du calvaire de Quilinen. Et ne faut-il pas noter à part, la grâce, flamande un peu, de la Vierge à l’Enfant appuyée au revers de la croix , la noblesse d’attitude de certains apôtres et le charme fin des petites figures à demi effacées qui leur servent de support, l’intensité de torture  qu’expriment les larrons ? Certes on ne trouvera point ici la souplesse  et la science sûre des imagiers de ou de l’Ile de France. Mais comme le sentiment remplace tout cela et comme celui qui regarde, sans mesquinerie d’analyse, se sent vite empoigné par la beauté de l’œuvre ! »

(in Charles le Goffic, 1921  L'âme bretonne édition 2017 page 113)

https://books.google.fr/books?id=B4KrDgAAQBAJ&dq=%22Mais+o%C3%B9+le+mysticisme+triomphe,+c%E2%80%99est+dans+l%E2%80%99arrangement+des+croix.%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

—MAUGUIN (M.) ) 2016, Les armoiries de la chapelle de Quilinen, alias Kilinenn, en Landrévarzec, Bull. Société archéologique du Finistère , 203-219.

 

 

— (calvaire de Quilinen) 1893, Bull. Société archéologique du Finistère 128

 

—SITE DE LA COMMUNE

http://www.landrevarzec.fr/spip.php?article25

.

A PROPOS DU CREDO APOSTOLIQUE :

 

 

 

— LAFEUILLE (Jérôme), 2020... Un nouveau regard sur le jubé de Kerfons, ARSSAT n°4

— LAFEUILLE (Jérôme), Le Calendrier des bergers modèle du Jubé de Notre-Dame de Kerfons. Son interprétation à la limière du Symbole des apôtres / in Société d'émulation des Côtes d'Armor. Bulletins et mémoires ; Histoire et Archéologie, Vo 148, Septembre 2020 (01/09/2020)

— MÂLE (Emile) Le Credo des apôtres in L'art religieux à la fin du Moyen-Âge en France  page 246-296

https://archive.org/stream/lartreligieuxdel00mluoft#page/250/mode/2up/search/credo

— PSAUTIER DE JEAN DE BERRY, Bnf fr. 13091, 1380-1400. Enluminures d'André Beauneveu.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546905/f16.image.zoom

— GRAND CALENDRIER DES BERGERS

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k84894z/f88.item

— GRANDES HEURES DE JEAN DE BERRY  ou Horae ad usum Parisiensem , 1400-1410

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b520004510/f11.item

— BREVIAIRE DE BELLEVILLE : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville. Bréviaire de Belleville, vol. I (partie hiver), 1323-1326

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451634m/f13.image

— GAY (Françoise) 1993, Le choix des textes des prophètes face aux apôtres au Credo", in Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— HASENORH (Geneviève), 1993 "Le Credo apostolique dans la littérature française du Moyen-Âge", Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— LACROIX (Pierre) , Renon, Andrée,  Mary, Marie-Claude, Vergnolle, Éliane [Publ.] Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon (1993).Sommaire en ligne 

— RENON F, relevé du Credo du chœur de la cathédrale de Cambray en 1404 Revue de l'art chrétien: recueil mensuel d'archéologie religieuse, Volume 8 Arras ; Paris 1864 page 262.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes. Sculpture Credo des apôtres

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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