L'Aître Saint-Maclou de Rouen III, la Danse Macabre des colonnes de la galerie ouest (les laïcs) et de la galerie est (les clercs). Pierre calcaire, 1526-1529.
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— Sur l'Aître Saint-Maclou, voir le premier article , qui comporte la présentation générale.
- L'Aître Saint-Maclou à Rouen. I. La charpente sculptée (sablières et potelets) de 1526-1533 et de 1651 (galerie sud).
- L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529) : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.
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Voir sur les ossuaires de Bretagne :
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INTRODUCTION.
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"Une danse macabre sculptée représente une procession de couples, où la Mort, décharnée, entraîne le vivant dans une danse. La Mort gesticule, gambade, sautille alors que le vivant semble figé face à l’arrivée brutale et violente du trépas. La danse macabre de l’aître Saint-Maclou dissocie les laïcs (empereur, roi…) défilant sur les colonnes de la galerie ouest et les religieux (pape, évêque…) sur la galerie est. Il s’agit d’une représentation hiérarchisée de la société allant du plus puissant, l’empereur pour les laïcs, le pape pour les ecclésiastiques, aux plus humbles. Ces statues ont fortement été endommagées, on suppose, dans la deuxième moitié du 16e siècle, durant les Guerres de Religion, ce qui rend leur identification difficile. Les historiens donnent une origine française à la danse macabre, l’expression étant utilisée dans un poème du 14e siècle de Jean Le Fèvre. Un autre poème, la Danse des morts, attribué à Jean Gerson (1363-1429) inspire la première danse macabre peinte : celle du cimetière des Saints-Innocents à Paris en 1424. Le poème agrémenté de gravures reproduisant les fresques du cimetière de Paris se répand à la fin 15e siècle en France et en Europe, grâce au libraire parisien Guyot Marchand. L’imprimerie, nouvellement créée, va permettre cette diffusion et assurer une popularité au thème des danses macabres. Les représentations artistiques se multiplient en Europe. Une centaine a été recensée pour le moment. Leur création est souvent à mettre en relation avec un épisode de peste. Peu d’entre elles sont conservées aujourd'hui. En France, six ont été répertoriées : celles de La Ferté-Loupière (Yonne), de Kermaria (Côtes-d’Armor), de Meslay-le-Grenet (Eure-et-Loir), de la Chaise-Dieu (Haute-Loire), de Kernascléden (Morbihan) et de Brianny (Côte-d’Or). La danse macabre est liée au choc psychologique provoqué par l’effroyable mortalité de la Peste noire de 1348 et aux retours de l’épidémie qui fauchent les générations suivantes. (Métropole)
https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf
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Des colonnes peintes de couleurs chatoyantes et dorées :
"Les noms des maçons G. Trubert, G. Ribert, J. Louvel et N. Canu nous sont parvenus grâce aux salaires qui leur ont été versés au cours du chantier. Il en est de même pour les sculpteurs des colonnes de pierre figurant une danse macabre. G. Trubert est chargé de la taille et de la mouluration de toutes les colonnes à l’exception de trois fournies par les maçons Louvel et Canu et Adam Leselin et ensuite Gauthier Leprevost ont ensuite travaillé à la sculpture des couples de personnages. Enfin, Jean de Sées et Robert Collas sont intervenus lorsque les sculptures étaient terminées pour les peindre de couleurs chatoyantes et dorées. Robert Collas fut employé aussi pour enduire d’huile de lin la charpente. "(A. Pavia)
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"Les trois galeries à l’ouest et à l’est comptent 21 colonnes disposées de façon très régulière sur l’ensemble des façades. Elles sont édifiées sur un socle carré reposant lui-même sur un muret, s’élevant en s’étrécissant sur toute la hauteur du rez-de-chaussée des galeries pour déployer à son sommet des chapiteaux aux motifs rappelant ceux de la Renaissance. La moitié inférieure est cannelée et rudentée. À mi-hauteur, une bague timbrée d’un écu au monogramme de saint Maclou, sert d’appui au couple de figures. Le fût laisse apparaître des groupes finement sculptés en saillie représentant un couple de personnages qui mesurent environ 50 centimètres sans la tête. Ceux-ci sont situés un peu plus haut que la taille d’un homme. " (A. Pavia)
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Les colonnes des galeries sont numérotées à partir de l'angle sud-ouest, pour reprendre la numérotation en usage par le site "Aître Saint-Maclou", et de sa visite en ligne ou sur application pour portable. La galerie ouest comporte 11 colonnes consacrées à la Danse macabre des Laïcs invités par la Mort à sa danse. La galerie est comporte également 10 colonnes, dont seules 9 sont sculptées des figures de la Danse macabre des Clercs.
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Liste :
Les 11 Laïcs.
Colonne n°1 : trop usée. Le Sergent ?
Colonne n°2 : trop usée. L'Homme d'armes ?
Colonne n°3 : le Marchand ?
Colonne n°4 : trop usée. Le Bourgeois ?
Colonne n°5 : le Bailli ?
Colonne n° 6 : l' Ecuyer ?
Colonne n°7 : le Chevalier ?
Colonne n°8 : le Connétable ?
Colonne n°9 : trop usée. le Duc ?
Colonne n°10 : le Roi.
Colonne n°11 : l'Empereur.
Les 9 Clercs.
Colonne n°21 : le Pape.
Colonne n°22 : le "Patriarche" .
Colonne n°23 : trop usé [Le Cardinal ?]
Colonne n°24 : le Légat du Pape.
Colonne n°25 : l'Évêque.
Colonne n°26 : l'Abbé.
Colonne n°27 : Autre Abbé ou l'Astrologue
Colonne n°28 : trop usée. Le Chanoine ?
Colonne n°29 : trop usée. Le Maître d'école ?
Colonne n°30 : un moine prêcheur (Dominicain) : le "Chartreux".
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Comparaison avec les personnages de la Danse des morts de Guyot Marchand 1486 :
La danse macabre, ou danse de la mort, est un motif artistique de la fin du Moyen Âge. On considère la danse macabre du cimetière des Innocents de Paris, peinte en 1424, comme le point de départ de cette tradition. Aujourd’hui détruite, elle a pu toutefois parvenir jusqu’à nous grâce à un livre de l’éditeur Guyot Marchand, publié la première fois en 1485 et 1486.
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Cette liste permet de constater une bonne concordance avec les séquences de personnages de l'Aître Saint-Maclou, et dès lors de combler les lacunes liées aux destructions de Saint-Maclou.
1. L'empereur / le Pape
2. le Roi / Le Cardinal
3. Le Duc / Le Légat du Pape
4. Le Connétable / Le Patriarche
5. Le Chevalier / L'Archevêque
6. L'Écuyer / L'évêque
7. Le Bailli / L'Abbé.
8. Le Bourgeois/L'astrologue.
9. Le Marchand/ Le Chanoine.
10. L'Homme d'armes/le Maître d'école
11. Le Sergent/ Le Chartreux.
12. L'Usurier et le Pauvre / Le Moine.
13. L'Amoureux/ Le Médecin.
14. Le Ménestrel /L'Avocat.
15. Le Laboureur/ Le Curé.
16. Le Geolier./ Le Promoteur.
17. Le Berger/ Le Pèlerin.
18. L'Enfant / Le Cordelier.
19. L'Ermite/ Le Clerc.
20. Le Sot /Le Hallebardier
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Comparaison avec la liste des personnages de la Danse des Morts du BnF 995 de 1500-1510..
Cette liste montre que ce manuscrit suit assez fidèlement l'ordre de l'ouvrage imprimé par Guyot Marchand en 1486. Le Duc est absent.
1. L'Empereur/ Le Pape.
2. Le Roi/ Le Cardinal.
3. Le Connétable/ Le Patriarche.
4. Le Chevalier / L'Archevêque
5. L'Ecuyer/ Le Prélat (crosse)
6. Le Bailli/ L'Abbé.
7. Le Bourgeois/ L'Astrologue.
8. Le Marchand/ Le Chanoine.
9. Le Sergent/Le Maître d'école.
10. L'Usurier et le Pauvre homme/ Le Médecin
11. L'Amoureux/ L'Avocat.
12. Le Menestrier / Le (Moine)
13. Le Laboureur/ Le Cordelier.
14. L'Enfant/ Le Clerc.
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GALERIE OUEST : LA DANSE MACABRE DES LAÏCS.
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La colonne n°1. Trop usée. Le Sergent ?
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Hypothèse : le Sergent ? Son attribut est la masse d'armes. Voici, en guise d'introduction à ces Danses, le dialogue entre le squelette, et le vivant :
Le mort
Sergent qui porte cellez mace:
Il semble que vous rebellez.
Pour neant faictez la grimace:
Se on vous greve si appellez.
Vous este de mort appellez.
Qui luy rebelle il se decoit.
Les plus fort sont tost ravallez.
Il nest fort quaussi fort ne soit.
Le sergent
Moy qui suis royal officier:
Comme mose la mort frapper
Ie fasoye mon office hier.
Et elle me vient huy happer:
Ie ne scay quelle part eschapper:
Ie suis pris deca et dela.
Malgre moy me laisse apper.
Enviz meurt qui appris ne la.
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La colonne n°2. Trop usée. L'Homme d'armes ??
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On s'attend à trouver ici l'Homme d'armes.
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La colonne n°3. Un Marchand.
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Il ne reste plus que le bras gauche du squelette mais on devine qu'il porte un cercueil sur l'épaule et tient le vivant pour l'emmener avec lui. Ce vivant est habillé d'une manière qui rappelle les vêtements des riches marchands du 16e siècle.
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L'un des modèles possibles : l'enluminure du Maître de Philippe de Gueldre (1500-1510) du BnF Fr. 995. Selon John Plummer, ce maître pourrait avoir travaillé à Rouen, notamment pour le cardinal d'Amboise, mais Nicole Reynaud a montré qu'il n'avait travaillé qu'à Paris. Il est influencé par le travail de Bourdichon.
Voici l'invite du mort (transcription personnelle) :
Marchant regardez par deca
Plusieurs pays avez cherchié
A pié et à cheval de pieca
Vous n'en serez plus empesche
Decu vostre dernier marche
Il convient que par cy passez
De tout soing serez despeche
Tel convoite qui a assez
Comparez avec le texte de 1485 :
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Le relevé de Langlois 1837 :
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La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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La colonne n°4. Très usée. Le Bourgeois ??
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Il ne reste qu'un drap ; le squelette est suffisamment préservé pour déterminer qu'il s'appuie sur une faux.
Il serait logique d'y attendre le Bourgeois.
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La colonne n°5. Le Bailli ?.
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Il se caractérise sur la gravure et l'enluminure par son manteau fourré, son chaperon, voire son aumônière. Sur la colonne, aucun attribut n'est visible, mais le riche et long manteau est présent.
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Le relevé de Langlois.
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La colonne n°6. L'Ecuyer ?.
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Le noble personnage serait, si l'ordre est respecté, l'Ecuyer. Comme sur la gravure, il se tient en arrière pour échapper à la sollicitation du squelette dont sont conservés encore les vêtements, les jambes en mouvement, et les deux bras qui saisissent le vivant.
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La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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La colonne n°7. La mort invite à danser le Chevalier.
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Sur l'enluminure, il tient un bâton. Sur la gravure, il porte l'épée au côté gauche. Sur la colonne, il se détourne et tourne le dos au squelette.
Le mort s'adresse à lui en disant Vous q'entre les grans barons avez eu renom chevalier : le titre est donc considérable, au delà de notre acceptation courante.
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La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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La colonne n°8. La mort invite à danser le Connétable.
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Sur la colonne, le squelette porte un bâton de son bras gauche. Et il ne reste du vivant qu'un peu de ses vêtements et une épée, ce qui incite les experts à identifier un connétable, le chef des armées du roi, le plus haut grade de la hiérarchie militaire, celui qui, en tout lieu, représente le roi et tient son épée. Sous François Ier, il s'agira du fameux Anne de Montmorency, mais il reçut cette charge en 1538. Il plaça sur ses armes deux épées, pointe vers le haut.
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La colonne n°9. Très usée. Le Duc ?.
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On voit un pan de vêtement appartenant au mort, un bâton (ou épée) central, et le pied du vivant.
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La colonne n°10. La mort invite à danser le roi.
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Sur la colonne, le roi tient son sceptre avec son bras relevé sur sa poitrine. Le squelette nous tourne le dos, et ce dos est bombé comme une carapace de tortue, par un effet du linceul dont il se drape .
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La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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La colonne n°11. La mort invite à danser l'Empereur.
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Du squelette, nous ne voyons que le pied, et le geste par lequel il tire l'Empereur par son manteau. C'est une large cape retenue sur la poitrine par une agrafe ronde et perlée. L' épée est brandie à la main droite , l'autre main devait tenir le globe impérial. Le vandale iconoclaste, dans son jeu de massacre, a brisé toutes les têtes mais il reste ici la pointe de la barbiche.
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L'un des modèles possibles : l'enluminure du Maître de Philippe de Gueldre (1500-1510) pour BnF fr.995.
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Le relevé effectué par Langlois en 1837 :
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La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Les chapiteaux.
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Ils permettent de constater l'influence de l'ornementation de la Première Renaissance, introduite en Normandie à Gaillon par le cardinal Georges d'Amboise.
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La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Un des blasons.
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Ces blasons qui ornent chaque colonne ont été décrits ainsi par Langlois :
"Un écusson dans le goût du temps, surmonté d'une crosse, présente sur chaque colonne le monogramme ci dessous dans les enlacements duquel se trouvent toutes les lettres dont se compose le nom latin de saint Maclou, S. MACUTUS. La tige de la crosse forme le jambage du T, le C se trouve dans la moitié du M, et l'A compte pour le V supposé vu dans un sens inverse ; on ne peut méconnaître l'S, qui réunit, comme une espèce de ligature, ce groupe de caractères. Dans les monogrammes antiques, comme dans ceux du moyen-âge, une seule lettre, par la manière dont elle est combinée, en représente souvent plusieurs à la fois. Dans l'exemple dont nous donnons la figure, il n'existe à la vérité qu'un seul V, mais il suffisait généralement que chacune des lettres dont se composait un mot se trouvât une seule fois figurée, dans ces sortes de chiffres, pour qu'ils fussent considérés comme complet »
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Néanmoins, la présence d'une crosse "en pal" sur ce monogramme laisse supposer la marque d'une abbatiale ou d'une influence épiscopale.
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La Danse macabre des laïcs, sur les colonnes sculptées de la galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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LA GALERIE EST : LA DANSE MACABRE DES CLERCS.
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Dans cette galerie, tous les squelettes se dirigent vers notre droite, vers le sud (qui était alors ouvert).
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Colonne n° 21 : le Pape invité à la danse par la Mort.
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Sur la colonne, le Pape tient une croix papale à trois traverses. Sa cape comporte une capuche terminée par un gland frangé.
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La Mort :
Vous qui vivez : certainnement
Quoy qu’il tarde ainsi danceres :
Mais quant ? Dieu le scet seulement
Advisez comme vous serés.
Dam Pape : vous commenceres
Comme le plus digne seigneur :
En ce point honores seres
Aux grans maistre est deu lonneur.
Le Pape :
Hée : fault il que la dance mainne
Le premier : qui suis dieu en terre
J’ay eu dignité souveraine
En l’église comme saint Pierre :
Et comme autre mort me vient querre
Encore point morir ne cuidasse :
Mais la mort a tous maine guerre
Peu vault honneur que si tost passe.
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Relevé par Langlois à Saint-Maclou :
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Colonne n° 22 : le Patriarche invité à la danse par la Mort.
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D'après l'iconographie, c'est bien le Patriarche qui tient une croix à double traverse (d'ailleurs nommée "croix patriarcale". Le Patriarche de la colonne est mitré, comme en témoignent les fanons frangés visibles de dos. Le squelette est drapé de son linceul.
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Le relevé de Langlois en 1837 :
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Colonne n° 23 : trop usée. L'Archevêque ? Le cardinal ?
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Le personnage devait être l'Archevêque, tenant sur la gravure et l'enluminure une croix à une seule traverse. (pourtant, en théorie, la croix archiépiscopale a deux traverses).
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Ou le Cardinal (qui vient en deuxième position sur la danse macabre de 1486) :
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Colonne n° 24 : le Légat du Pape invité à la danse par la Mort.
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Ou : le Cardinal : tous les deux ont les rangs de houppe de leur chapeau qui pendent devant leur robe. Mais le Légat est le seul à tenir la croix à longue hampe et à traverse simple. Les cinq rangs de fiocchi du chapeau témoignent d'un haut rang dans la hiérarchie.
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Le relevé de Langlois en 1837 :
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Colonne n° 25 : un Évêque invité à la danse par la Mort.
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Il ne reste de la mitre que les fanons frangés retombant derrière la nuque sur le capuchon, orné d'un gland de passementerie.
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Le relevé de Langlois en 1837 :
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Colonne n° 26 : un Abbé invité à la danse par la Mort.
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Le Père abbé porte la crosse au même titre que l'évêque, mais du côté droit ; il s'en distingue par son habit monastique.
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Le relevé de Langlois en 1837 :
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Colonne n° 27 : un autre Abbé invité à la danse par la Mort. L'Astrologue ?
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Ou bien l'Astrologue, si on suit la séquence des Danses macabres contemporaines. Mais la croix, quoique tenue à main gauche, affaiblit cette hypothèse.
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Le relevé par Langlois :
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Colonne n° 28 : très usée. Le Chanoine ?
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D'après la séquence des Danses macabres, nous pourrions avoir ici le Chanoine portant l'aumusse.
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Colonne n° 29 : très usée.
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Il ne reste du squelette qu'un talon et un morceau d'habit tandis que le vivant n'a plus que ses deux pieds.
D'après la séquence des Danses macabres, nous pourrions avoir le "Maistre d'escole" .
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Colonne n° 30 : un moine prêcheur (dominicain) invité à la danse par la Mort.
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Ou "Chartreux" dans les textes de l'époque.
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Le relevé par Langlois.
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La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
La Danse macabre des clercs, sur les colonnes sculptées de la galerie est de l'Aître Saint-Maclou. Photographie lavieb-aile.
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Chapiteaux et blasons.
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Les chapiteaux.
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Le relevé de Langlois :
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Les blasons.
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Ils ont été décrits par Langlois : voir plus haut.
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UNE PIERRE COMMÉMORATIVE DE 1522 (ou 1525) .
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Les donateurs sont peut-être Jean Dufour (accompagné de ses fils et descendance), et son épouse (accompagnée de ses filles). Ces opulents drapiers avaient fait don en 1505 de deux cours et d'une maison afin d'agrandir l'aître. La famille Dufour est l'une des principales donatrices également de l'église Saint-Maclou (verrière de la façade occidentale).
"Le « Grand Chartrier », cartulaire enluminé exécuté en 1532, consacre le rôle prépondérant et durable de la famille Dufour dans la construction de l'église et célèbre l'accession de ces bourgeois aux plus hautes fonctions publiques et à la noblesse à la fin de la guerre de Cent Ans." (E. Hamon)
En effet Jehan Dufour fut selon Maurice Pillet conseiller de Rouen et seigneur du Monchel
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SOURCES ET LIENS.
— AÎTRE SAINT-MACLOU
https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/un-cimetiere-a-galeries/
EXPO VIRTUELLE
https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC
— BETHMONT-GALLERAND (Sylvie), 2003, "Un autre travail du bois à Rouen : Les sablières de l’aître saint-Maclou", in Les stalles de la cathédrale de Rouen, C. Elaine Block, Frédéric Billiet p. 199-220 Presses universitaires de Rouen et du Havre
https://books.openedition.org/purh/7435?lang=fr
https://books.openedition.org/purh/7437
— LANGLOIS (E.-Hyacinthe ), 1833, "Rouen au XVIe siècle et la danse des morts", Bulletin de la Société libre d’émulation de Seine-Maritime, 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 70. Non consulté.
« Dans les statuettes du cimetière de Saint-Maclou, tantôt la mort se montre dans une action d'entraînement plus ou moins brusque; tantôt, affectant une pose tranquille, elle parait employer le raisonnement plutôt que la violence. Sur quelques colonnes des plus mutilées, on retrouve des pieds décharnés dont l'élévation au-dessus du plan sur lequel posaient les figures atteste que plusieurs de ces cadavres symboliques gambadaient en s'emparant de leurs victimes. Quant à ces derniers personnages, ils montrent généralement, par leurs poses simples et calmes, plus de résignation que de résistance, » Langlois,
—LANGLOIS (Eustache-Hyacinthe), 1837, réed 1852, Essai historique, philosophique et pittoresque sur les Danses des Morts. Rouen, Lebrument, Deux volumes I p.10-30, II p.10-61.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110051h/f1.item
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— LEVASSEUR (P.), 2003, « Observations sur l’iconographie de l’aître saint-Maclou : une synthèse de l’art macabre et des apports de la Renaissance », Actes du onzième congrès international d’études sur les Danses Macabres et l’art macabre en général , Rouen du 1er au 5 octobre 2003,éditions Danses Macabres d’Europe, p. 41. Non consulté.
—LOTH (Julien), 1910, L'Aître de Saint-Maclou, Rouen, Léon Gy, 28 p. Non consulté.
—MÂLE (Emile) 1922, L’art religieux de la fin du Moyen-Age en France, étude sur l’art religieux du Moyen Age et sur ses sources d’inspiration, Paris, Armand Colin, 1922, p. 253-sq.
— METROPOLE
https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf
— PAVIA (Amelie) Le cimetière à galeries et l'inhumation au XVIe siècle.
https://www.academia.edu/31770790/LE_CIMETI%C3%88RE_A_GALERIES_ET_LINHUMATION_AU_XVI_e_SI%C3%88CLE
— A. PAVIA, L’aître Saint-Maclou de Rouen. Monographie historique et technique d’une construction à pans de bois du XVIe siècle. Étude stylistique et iconographique de ses sablières Mémoire de master 2 en histoire de l’art moderne, (E. LEUTRAT dir.), Rennes 2, 2011, p.49 à 51.
—PILLET ( Maurice ), 1924, L'Aître Saint-Maclou : ancien cimetière paroissial de Rouen, Paris, Édouard Champion, 1924, 224 p. Non consulté.
—PREVOST (Chanoine Louis), 1970 Histoire de la paroisse et des curés de Saint-Maclou, depuis la Fondation jusqu'à nos jours (1219-1966), Rouen, Éditions Maugard. Non consulté.
— VAILLANT (Pierre ) 1975," La danse macabre de 1485 et les fresques du charnier des Innocents ", Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public Année 1975 6 pp. 81-86
https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1977_act_6_1_1210
—VENOT ( Bernard), MOUILLESEAUX (Jean-Pierre), 1980,, L'Aître Saint-Maclou de Rouen : petit guide à l'usage des habitués du lieu et de ceux qui le découvrent, Rouen, 73 p. Non consulté.
— LAQUERRIÈRE) (A.), 1986, « L'aître Saint-Maclou et les anciens charniers », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, 518 p., p. 323-330 Non consulté.
—THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile), « Rouen – Aître Saint-Maclou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 12 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/76013
II MANUSCRITS ET OUVRAGES IMPRIMÉ BNF Danse Macabre.
https://www.arlima.net/ad/danse_macabre.html
—Notice BNF
"On discute de l'origine de la Danse Macabre ou Danse des Morts qui, apparue dans la seconde moitié du XIVe siècle, connut une grande fortune dans toute l'Europe jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Dérive-t-elle de la légende des "trois morts" et des "trois vifs", ces trois horribles cadavres qui, un soir, apparaissent dans un cimetière à trois jeunes gens pour leur rappeler leur humaine condition, l'inexorabilité de la mort, et les exhorter au bien ? Ou s'agit-il à l'origine d'une sorte de spectacle mimé, destiné à impressionner les fidèles, en conclusion d'un sermon sur la mort ? La plus ancienne représentation figurée d'une Danse Macabre se trouvait à Paris (1424), sur les murs du Cimetière des Innocents. D'elle dérivent de nombreuses représentations européennes. Elle fut détruite en 1663, mais les bois gravés que l'imprimeur parisien Guy Marchant publia en 1485 dans son édition en restitue pour nous une image assez exacte. L'ouvrage connut un tel succès que Guy Marchant imprima coup sur coup deux autres éditions : l'une copiée sur la première et parue sans date ; l'autre (ici présentée), datée de 1486 et augmentée de plusieurs textes. C'est très vraisemblablement sur l'une de ces éditions que fut copié à Paris, vers 1500-1510, le présent manuscrit, témoin du prestige toujours vivant du manuscrit cinquante ans après l'invention de l'imprimerie. Trente couples formés d'un mort et d'un vivant : pape, empereur, cardinal, roi, jusqu'au petit enfant, se succèdent dans cette danse que tous apprendront à danser." (M.-H. T.)
—"Danse macabre historiée" publiée en 1485 et 1486 à Paris par Guyot Marchand, illustré de bois gravés : BnF , département Réserve des livres rares, RES-YE-189
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8615802z/f11.item.zoom#
—BNF français 995, 1500-1510
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b100212581/f17.planchecontact
— BnF RES FOL-TE-8 par Jacques de Besançon, 1491-1492
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10542297k/f15.item
— BnF Rothschild 2535
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10527901x/f222.item#
— Danse macabre des femmes
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3143810/f12.planchecontact
— DUFOUR (abbé Valentin), 1874
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97352151
— FORTOUL (Hippolyte) 1842, Essai ...
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6436855k
—Comparaison des textes :
http://www.dodedans.com/Eparis-1486-text.htm
http://www.dodedans.com/Eparis01x.htm