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27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 20:50
Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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8 rue des Écoles : encadrement de porte en microdiorite quartzique, linteau en anse de panier à accolade, chronogramme 1646, piédroits chanfreinés.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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[12] rue des Écoles. élévation en moellon, ouvertures en pierre de taille (microdiorite quartzique). Porte en anse de panier à linteau souligné d'un bandeau. Bords chanfreinés.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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En passant : 7 rue des Écoles. Prix spécial pour la pancarte "chien gentil".

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LA RUE DU FORT.

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Le 1 (?) rue du Fort : encadrement de porte en kersantite, porte cintrée à claveau, chronogramme 1695.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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3 rue du Fort : encadrement de  fenêtre en microdiorite quartzique et kersantite. Bords chanfreinés ornés aux pieds d'une hermine ou animal à préciser.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LA RUE DE LA GRÈVE.

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7 rue de la Grève. Encadrement de porte en microdiorite quartzique, linteau en trois blocs en anse de panier à accolade. Piédroits chanfreinés ornés à la base d'hermines.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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13 rue de la Grève. Encadrement de porte et fenêtres  en microdiorite quartzique et kersantite , linteau droit chanfreiné,  piédroits chanfreinés ornés à la base de griffes.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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17 rue de la Grève. Encadrement de porte  en microdiorite quartzique  , linteau droit à accolade,  piédroits chanfreinés ornés à la base de griffes.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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19 rue de la Grève. Encadrement de porte et fenêtres  en  kersantite , linteau droit; mention spéciale pour les jardinières.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LA GRAND'RUE.

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17 Grand'rue. Trois blocs gravés. Kersantite 1699 (?) ; granite 1956 ; monogramme TB. 

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Ma description est très loin d'être exhaustive, on la complétera par les photographies prises par Erwana L'Haridon, et surtout, on partira à son tour en visite pour faire ses propres trouvailles.

Dans la campagne, de belles découvertes sont à faire, avec les chronogrammes 1651 ; 1745 ; 1749 ; 1780 ; 1806 ; 1834 ; 1855 ; 1857 ; 1866 ; 1869 ; 1870 ; 1892 ; 1894 ; 1925, en suivant les indications d'Erwana l'Haridon..

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SOURCES ET LIENS.

L'HARIDON (Erwana), 2011, Bourg de Lanvéoc, dossier IA29004751 de l'Inventaire du patrimoine culturel

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/bourg-de-lanveoc/b7c4b600-a33b-4a49-9ab7-8cd7ac044ca8

L'HARIDON (Erwana), 2011, Les fermes et maisons des écarts de Lanvéoc, dossier IA29004751 de l'Inventaire du patrimoine culturel

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-fermes-et-maisons-des-ecarts-de-lanveoc/f5fc487d-2ebe-426b-84ce-494984cee580

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Crozon
27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 13:26
14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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L'inscription de la fenêtre du rez-de-chaussée, coté est. Kersantite, 1694.

Le bloc de kersantite est creusé d'un cartouche rectangulaire à deux demi-cercles aux extrémités et un aménagement pour la croix. Les lettres sont taillées en réserve en majuscules aux empattements élargis. Elles sont rehaussés par la peinture bleu-gris.

On y lit :

IHS.1694.MARI

Le monogramme IHS où le H est surmonté d'une croix est celui de IESUS ( précision sur Wikipedia).

Le monogramme MARI où le M, le A sont superposés et où le fût du M et celui du le R sont confondus  est l'une des formes de celui de MARIA, désignant Marie, la Mère de Jésus.

Ces deux monogrammes sont des indices sérieux pour penser qu'en 1694, cette maison était la demeure d'un prêtre (ou d'une religieuse). Ce ne peut être le recteur puisque Lanvéoc était une paroisse de Crozon jusqu'en 1862. L'ancienne chapelle Saint-Joseph, du XVIe siècle, a alors été remplacée par celle dédiée à sainte Anne en 1872. Elle renferme des statues de la Vierge à l'Enfant, de sainte Anne éducatrice ou de saint Joseph datant (comme notre inscription) du XVIIe siècle.

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14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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La date de 1694 n'est pas anodine puisque c'est celle de la Bataille de Camaret, qui vit la tentative de débarquement des forces anglaises sur la plage de Trez Rouz être repoussée par les troupes françaises dirigées par Vauban.

Lanvéoc est située sur la route royale de Nantes à Brest et c'est de son port que les voyageurs et les marchandises prenaient le bateau (une gabarre d'une douzaine de mètres) pour traverser la rade.

C'est donc par Lanvéoc que passèrent le 9 juillet 1686 (8 ans avant notre chronogramme) la délégation venue du royaume de Siam pour rencontrer Louis XIV à Versailles.

Cette situation sur un grand axe de communication a déterminé l'organisation en rue-village en T avec la succession d'une vingtaine de maisons dans la descente de la Grand'Rue (au XIXe Rue Nationale), venant buter sur un front de façades plus court donnant vers les chemins descendant vers le port (actuelle Rue de la Grève et Rue du Fort). C'est là que se trouvent encore des vestiges ou les pierres importées des maisons du XVI et XVIIe début XVIIIe, principalement sous la forme de baies en kersantite et microdiorite quartzique ("kersanton" et "pierre jaune de Logonna") dont on se plait à observer l' ornementation sculptée  : ici  une accolade, un chanfrein, une moulure, là les volutes et coeurs sur les linteaux, les griffes, sifflets et amortissements à la base des piédroit. 

Le cadastre napoléonien de 1833 montre 12 maisons du coté ouest de la Grand'rue et autant du coté est, avec à l'arrière un courtil ou une dépendance. Le bourg comptait en 1786 350 habitants, des marins, pêcheurs, cultivateurs et artisans. Le chiffre passa à  328 habitants en 1830, , 394 en 1862 et 400 en 1871.

La chaussée étant empruntée par des cavaliers, des colonnes de troupes, des convois, des charrettes et des diligences, la voie principale du bourg est très large. Sa largeur répond aux normes des routes royales : 42 pieds de large, soit 13 mètres.

En 1786, Jean-Marie Bachelot de la Pylaie décrit les maisons de la grand'rue : "On y trouve une rue large, d'une certaine longueur, droite, bordée sans interruption de maisons couvertes en ardoise qui ont presque toutes un premier étage au dessus d'un rez-de-chaussée. On en remarque même qui ont une certaine apparence nobiliaire et paraissent remonter au 15e ou 16e siècle." 

Les enseignes visibles sur les  cartes postales confirment l'intuition que les commerces d'alimentation, auberges et tavernes devaient être nombreuses. (Boulangerie ; Buvette ; Leostic, on vend à boire et à manger : Au retour de Brest).

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Comparaison entre la carte d'Etat-Major 1820-1866 et la carte IGN actuelle.

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Les inscriptions lapidaires des maisons de Lanvéoc II. Les dates de 1694 et 1752 au 14 Grand'rue.

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L'inscription de la fenêtre médiane de l'étage. Kersantite 1752.

F : D : 1752 : A : B :

Les initiales ne peuvent être interprétées, mais la date de 1752 indique soit la construction d'un étage, soit une restauration de l'édifice et le percement d'une ouverture.

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14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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La porte et son encadrement de kersantite.

Le linteau en anse de panier est sculpté d'une accolade.

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14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Le propriétaire actuel : monsieur François Jestin.

Tandis que je prenais mes photos, le propriétaire (que j'assimile au nom indiqué sur la boite à lettres) est apparu, intrigué,  à la fenêtre. Nous avons discuté de cette inscription, puis il m'a signalé que la maison était jadis un magasin. "Attendez, je vous prends en photo". Il m'a quitté sur un "Bon, je retourne écrire", et son sourire fut comme le passage éphémère d'une amitié. Qu'il en soit remercié.

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Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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SOURCES ET LIENS.

— LHARIDON (Erwana), 2011, Bourg de Lanvéoc, dossier IA29004751 de l'Inventaire du patrimoine culturel

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/bourg-de-lanveoc/b7c4b600-a33b-4a49-9ab7-8cd7ac044ca8

— BDHA

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/b798ad57b246d6b0cc6ec8e4596ca9fc.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Crozon
26 mai 2020 2 26 /05 /mai /2020 23:07

Vers une esthétique du fané (5) : la tête des mauvais jours.

 

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Voir :

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Y'a des jours comme ça où j'ai une tête de papier mâché. 

Y'a des jours comme ça où tu es toute décoiffée. 

Y'a des jours comme ça où il aurait mieux fait de resté couché.

Y'a des jours comme ça où  lundi  vient se mettre avec jeudi.

Y'a des jours comme ça où c'est même pas la peine d'aller se recoucher. 

Y'a des jours comme ça t'as vu ma gueule de déterré, 

Y'a des jours comme ça où ma chemise  est  toute froissée. 

Et y'a des jours comme ça où ta paire de bas est déjà filée. 

Y'a des jours comme ça où t'as  deux pieds gauches dans tes souliers. 

Y'a des jours comme ça où c'est pas la peine de m'énerver. 

Y'a des jours comme ça qui n'ont pas l'air de vouloir se terminer, 

Et y'a des jours qu'on n'a pas vu passer  où le boulot n'a vraiment pas avancé. 

Y'a des jours comme ça où tu es mal lunée, 

Y'a des jours comme ça où le soleil ne s'est même pas levé,

Et y'a des jours comme ça où je suis vraiment casse-pied. 

Y'a des jours comme ça où on sait que ça ne va pas s'améliorer. 

Y'a des jours y'a des années que je m'suis mis à grisonner,

Y'a des jours y'a des années que mes cheveux se sont mis à tomber, 

Y'a des jours y'a des années que je n'arrive plus à te rattraper,

Y'a des jours y'a des années que je m'sens bien fatigué,

Y'a des jours y'a des années qui  passent toutes  en accéléré,

Y'a des jours y'a des années je préfère même pas y penser, 

Et les marguerites qui sont désormais fanées.

 

 

 

 

 

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

La tête des mauvais jours.
Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

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Mais y'a des jours où on trouve quelqu'un à qui se confier,

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Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

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Quelqu'un qui est déjà passé par où on est passé,

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Photo lavieb-aile mai 2020

Photo lavieb-aile mai 2020

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Et puis voilà que tout repart du bon pied,

C'est le grand jour pour rebondir, chanter, sauter,

 

 

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Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

 

 

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Voilà le jour qu'on attendait, plein d'énergie et de gaieté,

malgré les jours et les années.

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Photo lavieb-aile mai 2020.

Photo lavieb-aile mai 2020.

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Published by jean-yves cordier
26 mai 2020 2 26 /05 /mai /2020 21:22

Sur l'inscription lapidaire  Anne FOLGAR / LE BEULIN 1730 du bourg de Lanvéoc.

 

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Sur Lanvéoc, voir :

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Sur les inscriptions lapidaires de la Presqu'île de Crozon, voir :

Liste de mes 150 articles sur la presqu'île de Crozon.

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Sur la façade de l'actuel bar restaurant La Rade, à Lanvéoc, mais non sur sa façade principale,   1 rue de la Grève, orientée sud, mais sur celle de l'étroite rue du Fort, face à l'ouest. Elle n'a pas fait l'objet d'une description approfondie en ligne, mais d'un signalement et d'une photo dans le travail d'Erwana L'Haridon recensant le bâti du bourg pour l'Inventaire général. [J'ai eu accès plus tard à l'ouvrage de Marcel Burel Roscanvel d'un village à l'autre. qui y consacre ses pages 217-218.]

Dans ce travail, l'inscription est qualifiée de pierre de réemploi ; mais quelle curieuse idée de ré-employer une si belle pierre dans un emplacement adjacent. Et si, comme nous allons le voir, cette pièce appartient au patrimoine de mémoire de Roscanvel, que vient-elle faire ici ? Selon M. Burel, interrogeant le propriétaire du restaurant, c'était le linteau d'une des fenêtres de l'ancien établissement, détruit pendant la guerre de 39-45.

Malgré sa situation, elle est visible à tous les habitants de la commune, et à tous les visiteurs qui viennent admirer la place, centrée par son puits joliment fleuri. Comment son libellé a-t-il pu  susciter si peu d'intérêt ? Comment sa petite énigme n'a-t-elle pas excité d'avantage la curiosité?

Elle porte mention (certes en abrégé) d'un pilote vice-amiral. Ce titre est-il si connu, cette profession si banale pour nos contemporains ? Alors que tout au contraire, elle relève de cette ethnographie maritime, discipline jadis  en vogue grâce à Bernard Cadoret et son  équipe du Chasse-Marée, qui devrait veiller jalousement à ses trésors indiciaires.

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Description.

Ce bloc tout en longueur est sculpté dans la pierre jaune de Logonna ou microdiorite quartzique provenant de la rade de Brest, en face de Lanvéoc. C'est elle qu'on voit  utilisée à Lanvéoc, en mélange contrastée avec la kersantite de ton gris, pour les linteaux et entourages de portes et fenêtres du XVIIe et XVIIIe siècles, puisque le grès local ne se prête pas à la sculpture.

Ses caractères majuscules sont taillés en réserve sur deux lignes dans un cartouche dont les 4 bords nous assurent qu'elle est complète. Elle a bien résisté à l'altération, et sa lisibilité est bonne. La ponctuation de séparation des mots fait appel au deux-points.

Mensuration : longueur 135 cm, hauteur 26,5 cm. Hauteur des lettres de la première ligne : 10 mm. De la deuxième ligne : 8 à 9 cm.

Le mur est enduit tout autour  d'un crépi de ciment, mais le chaînage d'angle laisse voir la pierre de Logonna, comme l'appareillage de la façade sud.

 

 

 1 rue de la Grève, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

1 rue de la Grève, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Son texte est le suivant :

NH : LE : BEVLIN : PV : AMIRAL

DLLE : ANNE : FOLGAR : 1730

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Sa transcription en est : Noble Homme LE BEULIN Pilote Vice-amiral / Demoiselle Anne FOLGAR 1730.

L'une des  branches de la deuxième lettre V a été martelée, volontairement ou non.

Cette transcription s'appuie sur la copie, par un généalogiste consciencieux Poirrier78, de l'acte de mariage  de Jeanne Folgar avec Bernard LELIAS, précisément en 1730 :

Acte de mariage - Lélias Bernard - Folgar Jeanne - Roscanvel - 1730 - Copy - Le seisième janvier mil sept cent trente après les fiancailles faites en face d'église et les trois proclamations des bans sans opposition par trois dimanches consécutifs du futur mariage entre Maître Bernard Lelias fils de défunts Yves Lelias et Jeanne Anthoine de la paroisse de Camaret d'une part, et demoiselle Jeanne Folgar fille de défunts le sieur Pierre Folgar, et demoiselle Marie Lozeach de cette paroisse de Roscanvel de l'autre part, et vu le décret de mariage en faveur de la dite Janne Folgar par messieurs les juges de Crauzon en datte du trente unième octobre mil sept cent vingt et neuf. Les ayant publiquement interrogé de leur mutuel consentement par paroles de présent, je soussigné pretre recteur de Roscanvel les ay conjoints en mariage solemnellement en présence de noble homme Jan Lozeach Sieur de Trevarguen, de noble homme Bernard Beulin pilote amiral du port de Brest, de Jan Folgar, de Jan Longen, de Charles Souben.

Signé : Bernard Lelias Janne Folgar Le Mignon Beulin pilote amiral Jean Lozeach Jean Rolland Jean Longen Charles Souben Jean Folgar Jean Souben Lélias

 

https://gw.geneanet.org/poirrier78?lang=fr&n=folgar&oc=1&p=jeanne

 Le mariage a été célébré le 16 janvier 1730 à l'église de Roscanvel par son recteur, et les témoins étaient Jean LOZEACH sieur de Trévarguen et oncle maternel de l'épouse, et noble homme Bernard Beulin pilote amiral du port de Brest.

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1. Jeanne FOLGAR 1714-1754.

Jeanne FOLGAR est née à Roscanvel le 22 août 1714 de Pierre FOLGAR (Camaret avant 1689-Roscanvel entre 1714 et 1730) et Marie LOZEACH, demoiselle de Kerveguen (Roscanvel v.1683-Kervian, Roscanvel le 8 décembre 1747). Son grand-père Jean FOLGAR était un honorable marchand de Camaret. Son oncle maternel est, nous l'avons vu, Jean LOZEACH, sieur de Trévarguen à Roscanvel

Il est tentant de l'assimiler à "Anne FOLGAR".

Les deux lieux-dits (manoirs) de Trévarguen et de Kervian à Roscanvel sont séparés de 2 km.

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Voir  les fermes et écarts de Roscanvel.

 

2. Bernard LELIAS 1704-1768.

Bernard LELIAS est né le 10 octobre 1704 à Camaret, dans le quartier du Notic principalement habité par des pêcheurs, armateurs et marins, puisque les maisons donnaient sur la grève, des escaliers faisant office de cale à marée haute. C'est également au Notic qu'il est décédé, veuf, à 63 ans, le 16 février 1768. Son père Yves était ménager à Camaret, sa mère Jeanne ANTHOINE (1668-1728) est née et décédée à Camaret.

Il était capitaine du guet, c'est à dire chargé de la police municipale (ou, à l'époque, paroissiale). Voir à Landévennec la maison de Nicolas BUZARE, né vers 1642 à Trégarvan  et décédé le 9 février 1710 à Landévennec, qui était également Maistre, Capitaine de la paroisse de Landévennec, mais aussi Bourgeois, Sénéchal de la juridiction de Landévennec et Noble marchand. 

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N.B un homonyme, maître Bernard Lélias est  notaire de Crozon entre 1724 et 1744.

Le couple eut six enfants entre 1730 et 1747, dont Clotilde, qui épousa en 1764 à Camaret Jean-Marie PERON.

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3. Bernard LE BEULIN.

Selon la généalogie de Gilles Carichon  il est né en 1667 à Roscanvel de Jean Le BEULIN et de Marguerite HARVEL. Ses grands-parents paternels sont Hervé LE BEULIN, notaire de Crozon et du Poulmic en 1674, 1681   et Marie LE TREUT.

Les généalogistes signalent aussi Hervé LE BEULIN, né en 1667,  pilote, marié à Marie LE HOU en 1680.

Les familles LE BEULIN et HARVEL sont connues à Roscanvel, comme la famille TANIOU, pour appartenir au XVIIe siècle à ces familles possédant des manoirs ou riches demeures dans le bourg (Taniou en 1618, Le Beulin) et issues de ces patrons de barque, bateliers, canotiers ou chaloupiers principalement établis à Lanvernazal. Voir Lénaïg Laot, Inventaire général.

Les restes d'un manoir au Gouerest, qui aurait  appartenu à Bernard Le Beulin sont décrits par 2 sites en ligne :

https://www.presqu-ile-de-crozon.com/roscanvel/manoirs-001.php

http://inventaire.eau-et-rivieres.org/media460

Mais les documents soutenant ces allégations ne sont pas fournies.

J'ai décrit les mentions épigraphiques témoignant de la prospérité de la famille HARVEL tant sur le clocher et le porche de l'église  paroissiale (1686) que sur leur manoir de Lodoën, portant les noms de Henri HARVEL et GUEGUENIAT en 1617 et 1622

http://www.lavieb-aile.com/2019/02/l-eglise-de-roscanvel-son-epigraphie-ses-cloches-et-ses-vitraux.html

 

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Qu'est-ce qu'un pilote vice-amiral ?

Là encore, les renseignements doivent être piochés ici ou là .

La Marine de l'Ancien régime est divisé entre Grand Corps, (uniforme rouge), portant l'épée, et Petit Corps (ou Officiers Bleus). Parmi ceux-ci, qui sont depuis l'ordonnance de 1689  les Officiers de Port, on distingue les officiers de plumes (intendant, commissaires, écrivain) et les officiers mariniers : capitaine du port ses lieutenants et enseignes, Pilote Royal, pilote entretenus, Maître Canonnier, Canonniers entretenus, Maîtres d'équipage, Maîtres charpentiers, Maître mateur...

 Le pilote amiral  est, on le devine, le poste le plus élevé de cet emploi. Il n'est employé que dans les Ports de Brest, Rochefort et Toulon,, où c'est un important personnage chargé de la discipline, des cours d'Hydrographie suivis par les Garde-Marine et du Pavillon : car il dirige l'école d'Hydrographie. On est d'abord pilotin, puis  aide pilote ; second ; maitre pilote ; Officier Bleu ou auxiliaire ; puis maître pilote entretenu ; et enfin maître pilote vice amiral, comme ce Jean-Louis BELLON  qui exerça à Rochefort de 1779 à 1787, et fut promu sous-lieutenant de vaisseau en fin de carrière.  On cite François Azon , pilote vice-amiral sur les vaisseaux du roi à Rochefort, et ses états de services de 1720 à 1751. Ou Jean-Louis Calas, mort en 1771, pilote vice-amiral à Toulon, ou Jean-André Chauvet, à Rochefort entre 1741 et 1784. Ou Antoine Bernard, pilote  de 1724 à 1794 puis lieutenant de vaisseau.

Je trouve mention de grade suprême de "pilote réal" (distinct de "pilote royal"), premier pilote d'une escadre de galère.

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https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?irId=FRAN_IR_053796&udId=c32ngw6q29q--tiklbozk0xb9&details=true&gotoArchivesNums=false&auSeinIR=true&fullText=le%20beulin

À Brest en 1725 (donc tout à fait dans le cadre de notre inscription), on distingue Boisouze Liard, le Premier pilote Amiral, Michot, Pilote Amiral, Toussaint Maupin, Pilote Vice-Amiral, Alexandre Maupin, Pilote entretenu, Aubin Poiré, Pilote entretenu, Sané, Pilote entretenu. Et ce dernier n'est autre que Noël Sané (1695-1762) deviendra pilote vice-amiral en 1758 : c'est le père de l'illustre architecte naval Jacques-Noël Sané (1740-1831), "l'un des plus brillants de l'âge de la voile, surnommé aussi le « Vauban de la marine ». Il est l'architecte de la quasi-totalité des vaisseaux de ligne construits en France de la Guerre d'Indépendance Américaine à la fin du Premier Empire." 

Toujours à Brest, Joseph Nielly (1708-) débuta comme mousse-pilotin en 1727, puis 14 ans plus tard premier pilote entretenu, pilote amiral en 1756, capitaine de flûte en 1763, et lorsqu'il mourut en 1780 avec le grade de capitaine de brûlot, il avait fait quarante campagnes sur les vaisseaux du roi.

On voit que cette fonction n'est pas celle d'un pilote côtier assurant les entrées de port, mais celle d'un pilote hauturier exigeant courage et habileté manœuvrière lors des combats.

https://vieillemarine.pagesperso-orange.fr/histoire/Port_et_arsenaux/Pages_finales/pageOrganigramme.htm

Par contre, je ne trouve aucune autre mention d'un pilote amiral de Brest du nom de Le BEULIN. Sans-doute faut-il consulter les archives de la Marine.

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Le Beulin, pilote vice-amiral, ou pilote amiral ?

Sur l'inscription, datée de 1730, il est clairement qualifié de Vice-amiral. Mais Jeanne FOLGAR est qualifiée de "demoiselle".

Sur l'acte de mariage du 16 janvier 1730, il est qualifié de pilote amiral.

Cela peut s'expliquer par les délais d'exécution de l'inscription, qui aurait été commandée quelque temps avant  (avant les fiançailles le 31 octobre 1729 ?).

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Bernard Le Beulin, apparenté à Jeanne FOLGAR ?

Notre pilote avait 63 ans lors du mariage. Il y est présent — comme témoin — au même titre que l'oncle de l'époux. Est-il apparenté, à un titre ou à un autre, avec la mariée ?

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Comment expliquer cette inscription.

Que vient faire à Lanvéoc cette inscription qui se réfère à des personnages connus à Roscanvel ?

Si nous supposons qu'elle était apposée sur un bâtiment civil (un manoir ?), comment expliquer la présence de ces deux noms ?

Le contrat de mariage de Jeanne FOLGAR spécifie bien que les parents de cette dernière étaient décédés. Bernard Le BEULIN jouait-il le rôle de tuteur ? Avait-il recueilli chez lui la demoiselle ? En avait-il fait son héritière par contrat ?

Autant d'interrogations qui ne peuvent être levées, mais qui peuvent inciter un internaute à faire un lien avec une pièce du puzzle dont il disposerait.

Exista-t-il une Anne FOLGAR distincte de Jeanne ? Je découvre tardivement que oui.

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4. Anne FOLGAR.

a) Jocelyn Person décrit dans sa généalogie cette Anne FOLGAR, née le 26 février 1702 à Crozon, décédée le 30 novembre 1741 à Crozon, fille d'Yves FOLGAR (1682-1764), officier marinier et de Louise CARN (v.1684-1711). Elle épousa Marc DERRIEN vers 1723 (date de naissance de son fils Gabriel). Le couple vit à Tremet (1735) puis "Kerlern" ou Quélern en 1735 . Marc Derrien, veuf, continue à vivre à Quélern, notamment en 1742 lors du décès de son fils Marc.

 

 

https://gw.geneanet.org/j438?lang=en&p=anne&n=folgar

b) Il existe une autre Anne FOLGAR, qui est sœur du tiers ordre de saint Dominique, et vit à Kergadiou. En juillet 1750, elle hérite de deux pièces de terre, Parc Cardinal et Leac'h Cardinal, près de l'étang de Kervian à Quéler, Roscanvern. Elle est la fille de Pierre FOLGAR, décédé vers 1719. Dont nous ne savons s'il s'agit du même Pierre FOLGAR père de Jeanne ( supra).

https://www.tybian.fr/31-11_cardinal/

https://www.tybian.fr/21-21_les-ascendants-de-jean-derrien/

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Remonter les chaînes ou réseaux généalogiques locaux de Roscanvel dépasse mes attributions, mais j'ai voulu montrer que les informations de cette inscription peuvent être croisées avec celles des généalogistes, ou avec d'autres sources, pour un enrichissement mutuel des connaissances.

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Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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ADDENDA. 

 

Je n'ai eu accès à l'ouvrage de Marcel Burel sur Roscanvel qu'une semaine après la rédaction initiale de cet article. Je découvris aux pages 217 et 218 les renseignements nécessaires. 

a) l'acte de baptême de Bernard Le BEULIN en 1667.

Je le transcris comme je peux d'après l'acte original:

"Ce jour 13ème octobre 1667 fut baptisé sur le en  fond baptismal de roscanvel bernard, fils naturel et légitime d'honorables gens Jean  le beulin et marguerite harvel par la nommination d'honorable ----lucas et marie le beulin le baptême fut -messire lucas teffany prêtre et curé dudit roscanvel --"

Il est donc le fils de Jean Le Beulin et de Marguerite Harvel. Selon M. Burel, Lucas et Marie Le Beulin sont les frère et sœur aînés du nouveau-né, de même que le notaire Hervé Le Beulin. Il serait né au manoir du Gouérest.

 

b) le mariage en 1703.

Selon M. Burel, le 15 octobre 1703, Bernard Le Beulin épouse à Camaret Anne Folgar, la fille de Jean Folgar, un honorable marchand qui habite le village de Ty ar Guern, mais qui est originaire de Roscanvel. Anne Folgar est née en 1684 au village de Gouerest à Roscanvel, elle est âgée de 19 ans. Les deux familles étant apparentées par un grand-père commun Le Treut, les futurs époux ont demandé une dispense de consanguinité.

c) la naissance des enfants du couple, tous nés à Roscanvel.

  • Marie, née en 1708
  • Clémence, née en 1710,
  • Anne, née en 1711,
  • Jeanne, née en 1713
  • Hervé Toussaint en 1716.

d)  Le déménagement  au Notic à Camaret vers 1722 .

e) la carrière de Bernard Le Beulin.

Il a obtenu son brevet de pilote le 17 août 1709.

Il était pilote entretenu en 1711

Il a été promu pilote vice-amiral en 1722 : "Sachant que le nommé Bernard LE BUSLIN a les qualités nécessaires pour bien s'acquitter, sa Majesté Louis retiens et ordonne pilote vice amiral pour en faire fonction sur les pavillons et autres vaisseaux de sa Majesté".

Il est décédé vraisemblablement en 1741 dans le naufrage du Bourbon au large d'Ouessant.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourbon_(1719)

f) Les pilotes du port de Brest et Roscanvel

Le nombre de pilote en service à Brest était de 9 en 1679 et a été porté à 12 en 1709 pour tenir compte de l'accroissement du commerce maritime, notamment avec les colonies.

Il existe à Roscanvel une tradition de pilotes entretenus, comme en témoigne les noms dans les registres de Noël MARTIN et de Jean HARVEL, de Roscanvel.

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Tout cela ne dit pas pourquoi le  pilote vice amiral Le BEULIN et "demoiselle Anne FOLGAR" sont venus s'établirent à Lanvéoc en 1730.

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SOURCES ET LIENS.

— BUREL (Marcel), 2019, Roscanvel, d'un village à l'autre, ed. Les éditions buissonnières, Crozon.

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Crozon
24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 11:15

L'église de Locronan : la statue de saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVIe siècles).

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— Voir sur Locronan :

 L'église :

Les chapelles :

 

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DESCRIPTION.

Derrière un pilier nord de la nef, cette statue d'applique, demi-nature au revers plat mesure 85 cm de haut, 25 cm de large et 20 cm de profondeur. Elle est en granite polychrome aux couleurs privilégiant les ocres et le rouge (livre, socle) avec des rehauts jaune d'or. La tête, brisée, a été rescellée. Les auteurs de la notice (Claude Quillivic et Jean-Pierre Ducouret) du site POP hésitent entre le XVe (c'est l'avis de Couffon) et le XVIe siècle et s'interrogent : aurait elle le même auteur que la statue en fragments de saint Eloi dans la présente église ?. Deux clichés sont disponibles sur POP, celle de Yann Celton en 2019 et celle de Gérard Dumont en 2020.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/OA029_20202901356

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003502

Le saint patron des jardiniers s'identifie facilement à sa bêche qui, comme d'habitude, distingue bien le tranchant en fer de l'emplanture solidaire du manche, en bois.

Il porte un habit monastique associant une cotte talaire, une chasuble ou scapulaire (deux pans antérieur et postérieur), une pièce recouvrant les épaules, et une coiffure assez proche des bonnets paysans ou "cale".

Les cheveux sont longs et bouclés. Le visage aux traits bruts se caractérise par des sourcils levés, des yeux en amande effilée, un nez fort et un menton rond projeté en avant, conférant une allure butée.

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http://www.lavieb-aile.com/article-chapelles-de-crozon-3-saint-fiacre-116462400.html

 

 

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Saint Fiacre (granite polychrome, XVe ou XVe siècle) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile mai 2020.

L'église de Locronan : la statue de saint Fiacre.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003502

— ABGRALL (Jean-Marie), PÉRÉNNES (Henri), 1925, Notice sur Locronan. Bull. dioc. Archit. Archéol. Quimper, pages 131-143.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4a4d765983806659ef1eeb10debc7f76.pdf

 

— BOCCARD (Michèle), 2009, "Locronan, église Saint-Ronan", Congrès Archéologique de France, 165ème session (Finistère, 2007), Paris, Société Française d'archéologie pages 185-189.

https://www.academia.edu/26540787/_Locronan_%C3%A9glise_Saint-Ronan_Congr%C3%A8s_Arch%C3%A9ologique_de_France_165%C3%A8me_session_Finist%C3%A8re_2007_Paris_SFA_2009_p._185-189

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988,  Répertoire des églises : paroisse de LOCRONAN, Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/55a0099976c148cb034b4323cf0497e5.pdf

— DEBIDOUR (V.H), 1953, La sculpture bretonne, Plihon, Rennes.

—  DILASSER (Maurice), 1979, M. Dilasser : Un pays de Cornouaille, Locronan et sa région (Paris, 1979) ;

—  DILASSER (Maurice), 1981,Locronan (Rennes, 1981)

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle, 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut.

— WAQUET (Henri), 1919, "Locronan", Congrès archéologique Brest-Vannes, p. 554-576.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f675.image

— WAQUET (Henri), Locronan ; Images de Bretagne, ed. Jos le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_148/Locronan__.pdf

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture
24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 09:54

L'Ophrys abeille Ophrys apifera Hudson 1782 à Crozon.

 

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Les Ophrys abeille sont apparues sur le bord des routes de la Presqu'île de Crozon, ou par essaims entiers dans des prairies où il est difficile de marcher si on ne veut les écraser.

Il n'est pas difficile de les photographier, il est difficile de cesser de le faire. C'est, à ras de terre,  une telle féerie que vous butinez de l'une à l'autre, enivré de couleurs vert tendre, rose violine ou grenat. Surtout, ne faites pas comme moi, ne vous mettez pas en tête de collectionner les différentes formes de la macule jaune d'or de la labelle. Ou d'évoquer, en les contemplant  de face, les peluches Kiki qui firent jadis fureur, ou encore les nains de jardins encapuchonnés. Ou de réussir une mise au point sur les pollinies, ces petites bourses jaunes se balançant au vent comme des cloches sonnées par un sacristain endiablé.

Sinon, vous serez punis de votre addiction par les heures passées à trier les centaines de clichés et à procéder à des choix impossibles.

J'ai sélectionner les sept photos que voici. Je regrette déjà celles que j'ai délaissées. Et je meure d'envie de retourner sur le terrain, à quatre pattes parmi le trèfle et le plantain.

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Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

Ophrys apifera, Crozon, 23 mai 2020. Photographie lavieb-aile.

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Published by jean-yves cordier - dans Nature Crozon
23 mai 2020 6 23 /05 /mai /2020 09:57

L'église de Locronan : la statue de saint Roch (granite, 1509) est-elle vraiment signée du sculpteur Guillemin? Analyse d'une dérive.

 

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— Voir sur Locronan :

 

Les chapelles :

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L'église de Locronan renferme une statue en granite représentant saint Roch, dont il est dit partout, à commencer par le site pop.culture.gouv.fr  qu'elle porte la "signature" de "Guillemin, sculpteur".

L'histoire commence en 1877 lorsque R.-F. Le Men, archiviste du Finistère, indique dans sa Monographie de la cathédrale de Quimper que les grandes orgues avaient été réparées par Hervé GUYLLEMIN ou GUYLLYMIN en 1525 et 1526. Il reproduit ensuite (p. 278) un contrat passé en 1561  par la fabrique de Sainte-Melaine à Morlaix avec Guillaume GUYLLEMIN ou GUYLLYMIN , maître-tailleur d'ymage et paintre demeurant ladicte paroisse.

Il revient ensuite sur Hervé GUYLLYMIN pour lui consacrer une notice. J'indique en crochet la graphie correcte du nom dans le document d'archive cité par Le Men en note :

 

Hervé Guillemin. Il rétablit en 1524, 1525 et 1526 les grandes et les petites orgues de la cathédrale, et reçut pour ce travail [p. 323] en différents paiements, la somme de 359 livres (plus de 9,000 francs) [HERVEO GUYLYMYN 1524, HERVEO GUYLLYMYN ou GUYLLEMYN 1525] . Guyllemyn fit aussi en 1543, pour le prix de 111 livres 14 sous 9 deniers (environ 1,564 francs), les grandes orgues de la chapelle de Notre-Dame-du-Mur à Morlaix. « À maistre Hervé Guillymyn à valoir en son marché pour faire les grandes ogres (sic) de ladicte chapelle (de N. De du Mur), 105 livres 15 sous. » « À Maistre Hervé Guillymyn, la somme de 7 l. 19 s. 9 d., qui luy estoient restés à cause des grandes orgues. » . Un compte de la fabrique du Mur pour l’année 1500, mentionne un paiement de 90 livres, fait à Hervé Guillymyn. Je ne sais s’il s’agit ici de ce facteur d’orgues ou de son père. En 1549 H. Guillemin reçut 30 sous monnaie « pour ung tableau de boys pour debvoir mettre en escript la dédication d’icelle église (du Mur). ». En 1474, Prigent Guillemin était organiste de la cathédrale de Quimper, et recevait de la fabrique une pension de cent sous (150 francs).

 

Il achève cette notice en ajoutant : "J’ai relevé dans l’église de Locronan, l’inscription  suivante, écrite en caractères gothiques au pied d’une statue en pierre, de saint Roch : « L’an M Vc . IX R. Guillimin. ».

Nous remarquons que René-François Le Men n'écrit pas qu'il a lu à Locronan la signature d'un sculpteur, il cite l'information factuelle de son relevé d'inscription lapidaire. 

Pour être complet, je signale que Le Men décrit d'autres personnages ayant ce patronyme : Jehan GUILLIMIN (et sa femme Jahanne Berthaud, inhumés en 1558), Olivier GUILLIMIN 1570, Françoise GUILLIMIN 1575, tous inhumés dans la chapelle Saint-Paul. Cela atteste ce patronyme dans la ville de Quimper.

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Réception.

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Henri Waquet reprend en 1919  la lecture de l'inscription par Le Men en indiquant que "Ce Guillimin, suivant lui, semble appartenir à une famille qui s'est consacrée principalement à la construction et à la réparation des orgues en Basse-Bretagne". Ce qui est un écart ou un contresens par rapport à la publication de Le Men.

En 1925, Abgrall et Pérennès décrive pour le BDHA la statue de saint Roch, datée de 1509 et ajoute : "Le Men y a lu la signature d'un nommé R. Guilimin, qui, d'après lui, se serait aussi occupé des orgues de la région." On mesure la dérive importante par rapport à ce qu'à écrit l'archiviste de Quimper, puisqu'il n'a pas parlé de signature, et qu'il sépare bien ce R. Guillimin de ses homonymes Hervé, facteur d'orgues, et Prigent, organiste.

 

En 1979, Maurice Dilasser, recteur de Locronan, écrit dans Locronan et sa région "deux statues de pierre polychrome celle de saint Christophe... la seconde est celle de saint Roch, voyageur lui aussi et  guérisseur. Elle porte sur son socle la date de 1509, où l'aurait sculpté R. Guillimin". Un renvoi à la note 16 indique "C'est la lecture qu'a faite de l'inscription l'ancien archiviste Le Men. ". Nous venons de voir que c'est trahir le texte de Le Men. Dans l'Index des noms, se trouve, sans conditionnel, l'entrée  : "GUILLIMIN, sculpteur, 576.".

En 1988, René Couffon décrit un "saint Roch portant l'inscription : "LA MVccIX. GUILLIMIN (?)" en caractères gothiques". Ce point d'interrogation l'honore.

En 1987, Y.-P. Castel et G.-M. Thomas crée dans leur Dictionnaire des artistes, artisans en Bretagne une première entrée pour Guillaume Guillemin, maître tailleurs d'ymage et peintre à Morlaix, et une autre entrée pour GUILLEMIN (R.) avec comme commentaire : "Sculpteur ? nom figurant au pied d'une statue de saint Roch, à Locronan, avec la date de 1509." Là encore, la prudence l'emporte ; mais la graphie GUILLIMIN n'est pas respectée.

Le site Infobretagne donne une description (sans date, sans auteur) du mobilier de l'église avec, pour cette statue, le commentaire "Saint Roch, flanqué du chien qui lui apporte un pain et un angelot : statue de granit, signée Guillimin et datée 1509, en caractères gothiques."

 

Le comble est la notice Pop.culture.gouv, se réclamant du copyright Monuments historiques 1994, puisque ce site, officiel s'il en est, affirme que le nom GUILLIMIN  est une signature de la statue, et crée un renvoi dans sa base de sculpteurs : GUILLIMIN (sculpteur).

Ainsi, un artisan a été créé de toute pièce, en dehors de tout document d'archives (tel le contrat passé à Morlaix avec Guillaume Guillimin), de toute base généalogique, de toute étude stylistique permettant l'attribution d'autres œuvres, etc...

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Nous assistons donc à une "invention" d'un artisan, par dérives, trahisons ou citations à l'à peu près, d'un texte initial très scrupuleux.

Le minimum est, ou aurait été, de vérifier l'inscription. Ce que je propose maintenant, non sans avoir décrit la sculpture elle-même.

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DESCRIPTION.

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La statue est classée depuis 1991. Elle mesure, si je me fie à la notice Palissy, 1,10 m de haut, 47 cm de large et 26 cm de profondeur.

L'homme est coiffé d'un chapeau noir à bords relevés ; il a les cheveux longs et bouclés. Ces deux éléments sont conformes à une datation sous le règne de Louis XII (portrait de Louis XII). Il porte, sous une cape noire à revers rouge, une tunique entièrement fermée en haut, mais fendue sous la ceinture où elle forme deux plis. On voit la marque sur la poitrine d'une forme en écusson. La tunique est serrée par une fine ceinture grise.

Sous des chausses ne couvrant pas les genoux, les jambes sont nues, au dessus d'une paire de solides chaussures.

Ce qui est remarquable, c'est que nous n'avons pas ici la scène emblématique par laquelle le saint montre, sur la cuisse, souvent gauche, le bubon, la plaie sanguinolente qui indique qu'il est atteint de la peste.

Pourtant, le chien, le fameux Roquet tenant dans sa gueule une boule de pain, suffit à affirmer l'identification. Dés lors, nous interprétons la tenue vestimentaire et la coiffure comme étant celle d'un pèlerin (un Romeu), et, par ricochet, nous désignons ce qui ressemblait à une lance de chasseur sous le nom de bourdon. Dès lors, saint Roch est campé devant nous, et le petit ange qui l'assiste à sa gauche en lui apportant un fuseau (disons, une baguette) entre parfaitement dans le tableau de l'hagiographie.

On sait que saint Roch est invoqué, comme saint Sébastien, dans les contextes d'épidémies de toutes sortes qui ont frappé la Bretagne au même titre que le reste du pays. 

La statue est le maître, lors des fameuses Troménies de Locronan, d'une hutte à son nom.

http://www.memoires-locronan.fr/tromenie-2/les-huttes/hutte-saint-roch

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Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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LE SOCLE.

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Le début de l'inscription est aisée à lire et fera consensus :

LÃ M Vc IX : en tenant compte du tilde sur le A (abréviatif du N), nous avons : LAN M[IL] V c[ent] IX, et donc: "l'an 1509".

Pour être très exigent (mais cette exigence est, en la matière, nécessaire), notons que René-François Le Men a mélangé sa "leçon" (ou lecture objective) qui était "LàM VC IX" et sa transcription "L'an M VC IX".

L'écriture est une gothique dont les fûts sont perlées (une perle au milieu) et à extrémités soit bifides (le L), soit à empattements en losanges (le M).

Ce M s'inspire des onciales mais il dessine au milieu un losange par l'entrecroisement des jambages.

 

Vient ensuite un sigle qui a été lu comme un R par Le Men, mais qui ressemble à un X allongé, ou à un F à empattement de base losangique et empattement de tête bifide, ou orné d'une plume. Je ne parviens pas à y reconnaître un R majuscule, à boucle fermée, ni un r minuscule. Un signe de séparation des mots ne me parait pas crédible.

Je ne peux proposer d'autre lettre, mais nous ne pouvons valider l'affirmation que nous aurions ici l'initiale R. d'un prénom.  

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Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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Le socle, partie droite.

L'inscription tourne sur le demi-cercle du socle avec une sorte d'angulation après la date, source d'une difficulté.

Surtout, les lettres sont proches de la gothique textura, celle qui sera adoptée par l'imprimerie [remarquons que cette technique, en 1509, a déjà plus de 50 ans, et que la première pièce imprimée pour les Rohan en Bretagne date de 1484. Mais la première imprimerie du Finistère, à Morlaix, date de 1570]. Cette écriture de forte densité est caractérisée par la régularité recherchant un effet de  "texture" uniforme des fûts verticaux, réguliers, à empattements  en losange. 

Dés lors il devient difficile de  distinguer les m, les i, r, n ou l car la lecture dépend de la manière dont on sépare ou au contraire dont on réunit les fûts pour y lire une lettre.

Pour le nom propre GUILLIMIN, la succession des lettres qui prêtent à confusion rend l'exercice très périlleux.

La première lettre, la G, est en minuscule, et il faut discerner le jambage inférieur assez discret pour la reconnaître.

Vient ensuite un fût isolé, que je luis comme un i, puis voici un U et enfin deux L. Je lis donc GIULL---

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Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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En tournant toujours, je parviens à une succession de 7 fûts en bâtons. Je cherche à y lire la suite du nom, soit -IMIN.

Avec un peu de volonté, j'y parviens.

En conclusion, je lis ici GIULLIMIN, avec un coefficient d'erreurs puisque ma lecture finale a été dictée par celle de Le Men.

Le patronyme GIULLIMIN n'existe pas sur Geneanet, et le moteur de recherche ne le connait pas non plus. Je dois revoir ma copie. Soit je me suis trompé, et la leçon de Le Men est la bonne, soit il s'agit d'une graphie particulière de GUILLIMIN.

Le patronyme GUILLIMIN est parfaitement attesté à Quimper et à Morlaix aux XVe ou XVe comme l'a montré Le Men.

En définitive, je valide la leçon de Le Men et je lis GUILLIMIN.

 

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Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Roch (granite, 1509), église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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DISCUSSION.

Nous avons donc une inscription LÃ M Vc IX [F?] GUILLIMIN. La lettre F, ou X, ou autre, peut être l'initiale d'un prénom, ou bien, même si l'hypothèse est faible, l'abréviation de "Fabrique". Ou de "Fait".

Nous pouvons donc affirmer (en oubliant les difficultés de lecture) que GUILLIMIN a placé son nom sur cette statue après la date de 1509. Est-ce en tant que commanditaire pour la paroisse (et donc de fabrique), ou entant que sculpteur et peintre ?

C'est la première hypothèse qui doit être privilégiée, en raison de la très grande fréquence des inscriptions lapidaires mentionnant en Basse-Bretagne en fin XVe et début XVIe le nom du fabricien (membre de la fabrique) et la très très grande rareté de la mention du nom du sculpteur, à une époque où son statut était celui d'un artisan, un factotum, et l'originalité de sa production non reconnue.

Dans le cas de cette statue, nous devons admettre que nous ne pouvons pas attribuer à cet anthroponyme une fonction. Seules les mentions équivalents à  "fait par", ou l'indication d'une profession, ou l'existence d'archives paroissiales plus précises, ou de productions signées ailleurs pourraient permettre d'affirmer qu'il s'agit d'un sculpteur.

Le seul micro-indice est l'attestation de Guillaume GUYLLYMIN ymagier et paintre à Morlaix, et actif sur sa paroisse exclusivement, en 1561.

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Ces chicaneries ne doivent pas nous détourner de l'essentiel : la date  précoce de cette statue, sa valeur esthétique, ainsi que l'attestation d'un culte rendu à saint Roch à Locronan, rendant compte des inquiétudes sanitaires de la population au début du XVIe siècle.

La statue a des points communs avec celle, en chêne,  de Pont-Croix (2ème moitié XVIe siècle).

http://roch-jaja.nursit.com/spip.php?article367

À proximité de Locronan, citons la statue du saint à Guengat (bois, 4ème quart XVe) ou à Saint-Nic (XVIIe)

http://roch-jaja.nursit.com/spip.php?article363

http://roch-jaja.nursit.com/spip.php?article1490

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SOURCES ET LIENS.

 

 

— ABGRALL (Jean-Marie), PÉRÉNNES (Henri), 1925, Notice sur Locronan. Bull. dioc. Archit. Archéol. Quimper, pages 131-143.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4a4d765983806659ef1eeb10debc7f76.pdf

CASTEL (Yves-Pascal), 1997, Locronan, statue de Notre Dame de la Délivrance, article pour le Progrès ou Courrier du Léon du 11 octobre 1997.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bd11cf3b114f13d9b7e05c3f7fe3118.jpg

— BOCCARD (Michèle), 2009, "Locronan, église Saint-Ronan", Congrès Archéologique de France, 165ème session (Finistère, 2007), Paris, Société Française d'archéologie pages 185-189.

https://www.academia.edu/26540787/_Locronan_%C3%A9glise_Saint-Ronan_Congr%C3%A8s_Arch%C3%A9ologique_de_France_165%C3%A8me_session_Finist%C3%A8re_2007_Paris_SFA_2009_p._185-189

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988,  Répertoire des églises : paroisse de LOCRONAN, Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/55a0099976c148cb034b4323cf0497e5.pdf

— DEBIDOUR (V.H), 1953, La sculpture bretonne, Plihon, Rennes.

—  DILASSER (Maurice), 1979, M. Dilasser : Un pays de Cornouaille, Locronan et sa région (Paris, 1979) ;

—  DILASSER (Maurice), 1981,Locronan (Rennes, 1981)

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle, 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut.

— WAQUET (Henri), 1919, "Locronan", Congrès archéologique Brest-Vannes, p. 554-576.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f675.image

— WAQUET (Henri), Locronan ; Images de Bretagne, ed. Jos le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_148/Locronan__.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans sculpture
22 mai 2020 5 22 /05 /mai /2020 17:15

L'église de Locronan : la statue ( calcaire polychrome, XVIe siècle) de Notre-Dame de la Délivrance.

 

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Voir sur Locronan :

 

Les chapelles :

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Voir  les œuvres en tuffeau de ce blog :

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PRÉSENTATION.

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Au cinquième pilier sud de l'église de Locronan se cache dans la pénombre relative une statue remarquable, celles de Notre-Dame de la Délivrance. Cette dénomination était réservée aux Vierges invoquées pour l'élargissement des captifs, mais surtout pour l'aboutissement d'une grossesse.

Henri Waquet écrivait en 1919 « Le mobilier de l'église principale ne comporte aucune œuvre d'art d'une valeur exceptionnelle. » C'était mettre la barre à une hauteur peu accessible. Les chanoines Abgrall et Pérennès, à l'œil pourtant très averti, ne la mentionnent pas en 1925.

Il est rare qu'un touriste franchisse les obstacles visant à le décourager de se détourner ainsi de la pratique du culte, tels que les rangs de chaise, l'absence d'éclairage dédiée ou d' une signalétique appropriée voire, ne rêvons pas, d'un cartel didactique. Et en 1997, l'abbé Castel, qui le premier se préoccupa de l'étudier, remarqua vite que les visiteurs de l'été ne s'approchait qu'intrigués par le spectacle d'un prêtre jugé sur une échelle.

Car il faudrait bien un escabeau pour déchiffrer le très riche matériel épigraphique et héraldique qu'offre cette statue.

Que fait ici cette statue ? Comment se fait-il que son blason épiscopal soit resté inattribué (alors que les armoiries des évêques de Cornouailles ou des abbés du diocèse sont bien connus) ? Comment ne pas errer en des recherches inutiles. Donnons ici une information capitale.

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Un don et une installation datant de 1909.

 

Ce serait (Debidour in Dilasser p. 577) un don de madame Lemonnier vers 1909.

 

Madame Marie-Louise Lemonnier, (Rennes, 1840-Nantes 1924) fille de l'avoué et sculpteur  rennais René Toulmouche, avait  épousé en 1885  Mr Paul-Hippolyte  Lemonnier (1836-1894), ingénieur des mines :

Puis, au décès de son mari, elle se rendit "par hasard" de Nantes où elle demeurait à Guengat puis à  Locronan, où, sous l'influence d'une injonction soudaine, elle fit en 1903 un don de 10000 F pour la restauration de l'église (le conseil municipal versant 1000 frs, la fabrique 1000 frs et le recteur 1000frs), créa coup sur coup l'école des filles "Sainte-Anne" (1912), l'école des garçons, une maison pour les maîtres, un théâtre à la demande de Guillaume Hémon, puis, ayant peut-être épuisé les possibilités locales,  fit construire une station de sauvetage en mer à Primelin (d'où son Canot "Paul Lemonnier"), une digue à Loctudy, une école de pêche et de navigation à Groix, un orphelinat de la marine à Pornic, un laboratoire de chimie à l'école de médecine de Nantes avant de léguer des œuvres d'art aux musées de Quimper et de Rennes. 

   *René Toulmouche, avoué près la Cour Royale de Rennes, sculpteur, membre de la Société d'Archéologie, ami de Souvestre. 

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DESCRIPTION.

Cette statue en petite nature en calcaire monolithique polychrome mesure 98 cm de haut, 34 cm de large et 18 cm de profondeur. Elle été restaurée et repeinte par les Monuments historiques au XXe siècle mais n'est pas classée. Elle daterait du quatrième quart du XVe siècle et proviendrait du Maine-et-Loire.

La Vierge est couronnée (bandeau réticulé, fleurons brisés); ses cheveux bruns tombent librement derrière ses épaules. on retient de son visage un peu épais ou carré le regard pensif qui ne fixe pas l'enfant, le nez droit et long, la bouche très fine et petite et le menton pointu ; le front et les sourcils sont épilés.

Elle est vêtue d'un lourd manteau bleu proche de la chape, fermé par un mors à deux agrafes. Sous ce manteau, la robe verte est tenue par deux larges bretelles dessinant un décolleté carré. Les manches blanches, visibles aux poignets, ne sont pas très larges. Sous la taille, la robe est blanc écru, et ses plis cassés recouvrent partiellement le sol. Des fleurs de lys ont été peintes (postérieurement ?), en or sur la robe et en noir sur le manteau.

Les chaussures noires sont à bouts ronds.

L'Enfant est nu, recouvert partiellement par le manteau maternel, son visage rappelle celui de sa mère. Il tend une banderole. Un soleil noir radiant est peint sur sa poitrine.

 

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Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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LE CORPUS DES SEPT INSCRIPTIONS.

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La statue offre à l'amateur non seulement l'inscription de son socle, la désignant, mais aussi sur les galons, l'étole de l'Enfant et autres supports six inscriptions religieuses.

Elles sont toutes gravées en relief et emploient des lettres perlées. Y.-P. Castel parle de « lettres fleuronnées » et «  qui, sans éliminer le gothique, a été introduit dès le début du XVIe siècle » et il renvoie à l'inscription de 1536 de l'église de Rumengol au Faou ; mais nous pourrions citer celle de la sacristie de 1544 de l'église du Faou, celle de Saint-Nic en 1561.

 

L'inscription de fondation de l'hôpital Saint-Julien de Landerneau (1521).

L'inscription de fondation du pont de Landerneau  en 1510 :

On les placera aussi en parallèle avec d'autres exemples épigraphiques de Basse-Bretagne, souvent lors de fondation d' édifices religieux :

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L'inscription du socle.

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NTE NOSTRE DAME DE LA DELIVR[ANCE].

Les trois lettres NTE ne reçoivent pas d'explication. Il ne semble pas qu'elles soient la fin d'un mot (entente, etc).

Le socle est manifestement brisé sur son coté droit, amputant la finale de DELIVRANCE, mais la tranche a été repeinte à l'or.

Les lettres sont perlées sur ls fûts droits (N ; T ; M ; R ), elles sont dotées de larges empattements (T, S, A ;E) lorsque les fûts ne sont pas empattés et bifides. Le A est doté d'une traverse supérieure. Le D est une onciale. La diagonale du N est courbe. Il n'y a ni signe de ponctuation, ni élision, ni signe abréviatif.

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Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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L' inscription de la banderole.

L'Enfant-Jésus tient une banderole portant l'inscription EGO SVM ALPHA ET O[MEGA], « Je suis l'Alpha et l'Oméga. Cette citation de l'Apocalypse désigne le Christ comme début et fin de toute chose.

Le H de ALPHA est incomplet, lié vers le A.

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Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription du mors de chape.

Elle est également facile à lire : MATER DEI. Elle se poursuit sur la bordure repliée à droite du manteau MEMENTO MEI , « Mère de Dieu, souviens-toi de moi ».

Je l'ai étudié ici :

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Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription du galon du manteau.

Elle commence à l'arrière de l'Enfant sur l'ourlet du manteau de la Vierge MARIA, se continue sur la bordure de la chape retenue par la main de Marie : DEI ORA PRO NOIS. Soit MARIA [MATER] DEI  ORA PRO NOBIS, « Marie mère de Dieu priez pour nous »

L'inscription des replis du liseré inférieur gauche du manteau se perd dans un feston : AVE [A]NCILLA TRINI[TATIS], « Salut, servante de la Trinité ». Deux lettres, peintes et non sculptées en partie cachées sous le blason, ne sont pas compréhensibles.

Inscription du galon de droite.

MA[TER] DEI « Mère de Dieu » et CELI REG[INA], « Reine des cieux ».

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Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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Le blason.

Son titulaire n'a pas été identifié. Il n'est pas à rechercher dans les armoriaux bretons si la provenance est exogène.

La crosse en pal indique un évêque, un abbé ou une abbesse. L'écartelé en 1 et 4 de sinople plein et en 2 et 3 fascé d'or et d'azur de six pièces est traversé par une bande de gueules à trois merlettes d'or brochant sur le tout. Si la statue a été repeinte après effacement des couleurs, les émaux du blasonnement sont peut-être une source d'égarement.

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Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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La broche de l'épaule gauche de la Vierge sous l'agrafe du fermail.

Elle forme un monogramme à deux lettres superposées C (ou G ) et I  (ou L, T) qui pourraient renvoyer aux initiales du donateur.

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Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

Notre Dame de la Délivrance, calcaire polychrome, fin XVe siècle, église de Locronan. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

— ABGRALL (Jean-Marie), PÉRÉNNES (Henri), 1925, Notice sur Locronan. Bull. dioc. Archit. Archéol. Quimper, pages 131-143.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4a4d765983806659ef1eeb10debc7f76.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1997, Locronan, statue de Notre Dame de la Délivrance, article pour le Progrès ou Courrier du Léon du 11 octobre 1997.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bd11cf3b114f13d9b7e05c3f7fe3118.jpg

— BOCCARD (Michèle), 2009, "Locronan, église Saint-Ronan", Congrès Archéologique de France, 165ème session (Finistère, 2007), Paris, Société Française d'archéologie pages 185-189.

https://www.academia.edu/26540787/_Locronan_%C3%A9glise_Saint-Ronan_Congr%C3%A8s_Arch%C3%A9ologique_de_France_165%C3%A8me_session_Finist%C3%A8re_2007_Paris_SFA_2009_p._185-189

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988,  Répertoire des églises : paroisse de LOCRONAN, Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/55a0099976c148cb034b4323cf0497e5.pdf

DEBIDOUR (V.H), 1953, La sculpture bretonne, Plihon, Rennes.

—  DILASSER (Maurice), 1979, M. Dilasser : Un pays de Cornouaille, Locronan et sa région (Paris, 1979) ;

—  DILASSER (Maurice), 1981,Locronan (Rennes, 1981)

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle, 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut.

— WAQUET (Henri), 1919, "Locronan", Congrès archéologique Brest-Vannes, p. 554-576.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f675.image

— WAQUET (Henri), Locronan ; Images de Bretagne, ed. Jos le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_148/Locronan__.pdf

 

 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29001260

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Published by jean-yves cordier - dans sculptures Chapelles bretonnes.
19 mai 2020 2 19 /05 /mai /2020 14:46

Le calvaire (fin XVe ou début XVIe siècle) de l'église d'Argol. Pour les amateurs de lichens.

 

 

Voir :

 

 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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DESCRIPTION. Un oeuvre du XVe siècle, de 1593, de 1617, de 1891 et 1909.

 

Ce calvaire en granite (socle) et kersanton de 4,50 m de haut est un ensemble composite ou plusieurs fois modifié. Sur une base maçonnée à corniche de trois degrés, où est encastrée une table d’offrande, un socle à pans porte sur ses quatre faces    l'inscription L’AN 1909 MISSION. L’AN 1891 MISSION. L’AN 1593 POSEE. L’AN 1891 RESTAUREE. Le fût octogonal, avec sa statue de saint Pierre en haut relief, serait du XIXe siècle. Sur le nœud ouest du croisillon se voient les armes de Jean Briant, abbé de Landévennec ( 1608-1632) qui témoignerait d'une autre époque encore, mais qui relève sans-doute d'une reconstitution de la fin du XIXe siècle. De l'autre coté, l'inscription date de 1617 :   "IAN GVELMALC, Y. GAL 1617". Le croisillon porte les statues géminées de la Vierge/Vierge, et de saint Jean/ ange du Jugement. Au centre coté ouest, le Crucifié sous un dais sur une  Croix fleuronnée. Au revers se trouve la partie la plus intéressante, avec au centre le  Christ ressuscité sur un arc en ciel présidant au Jugement dernier surmonté d'une banderole de lecture hasardeuse GARDE QUIL FERA SELON ESTANT / JUGERA. 

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L'attaque par les lichens est considérable et dénature les diverses parties de ce précieux témoin artistique : on peut en suivre les dégâts sur les cartes-postales et les photos prises en 2012 pour l'Inventaire. L'étude de l'inscription de la banderole en est pénalisée.

L'incurie à l'égard de cette œuvre est regrettable par le respect qui est dû à notre patrimoine, mais aussi car elle prive les visiteurs d'une satisfaction esthétique, et surtout car elle n'a pas encore livré tous ses secrets.

L'intérêt principal est de voir ici repris le même thème du Jugement dernier qui figure sur le coté oriental du calvaire de Châteaulin, à 20 km de là, datant du XVe siècle. On y trouve le même Christ au torse nu dans le manteau de la Résurrection, montrant ses stigmates, assis sur l'arc en ciel, les pieds nus posés sur le globe du Monde, tandis qu'un ange souffle dans une trompe pour annoncer le Jugement. La banderole est plus complète à Châteaulin, mais nous retrouvons une partie commune, GARDE QUIL FERA SELON --JUGERA. 

J'ai discuté de ce motif iconographique dans mon article sur Châteaulin. Le texte reste opaque, mais rappelle les versets de Matthieu 7:1-2 Nolite judicare, ut non judicemini, in quo enim judicio judicaveritis, judicamini : et in qua mensura mensi fueritis, remetietur vobis. En gros, prends garde que tu seras jugé de la même façon que tu auras jugé.

C'est la comparaison avec Châteaulin qui me permet d'identifier l'ange sonnant de la trompe, identification qui a échappé à Yves-Pascal Castel et à Christel Douard. De même, la femme du coté droit ne peut être que la Vierge, dans son rôle d'intercession. Les autres personnages, ici manquant, sont les individus sortant de leur tombeau à l'appel de la trompette : ils permettent d'imaginer l'état initial avant les modifications successives.

Je fais donc avancer l'étude de ce calvaire, mais j'achoppe face aux inscriptions. Je passe le relais au suivant.

 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE OCCIDENTALE : LE CRUCIFIX.

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Cliché Le Doaré, coll. Hamonic.

Cliché Le Doaré, coll. Hamonic.

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Le socle.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Pierre sur le fût.  1891.

C. Douard suggère que le fût polygonal, et le haut relief de saint Pierre, datent "probablement du XIXe siècle" (et donc de la restauration de 1891 indiquée sur le socle). Un rapprochement s'impose alors avec le fût et le haut relief de saint Yves sur la place Saint-Yves de Plomodiern, datant de 1893 et qu'on attribue à Yan Larc'hantec, de Landerneau.

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Calvaire de 1893 de la place Saint-Yves de Plomodiern.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Les armoiries du nœud.

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L'état de ce blason sur la carte postale (début XXe?), comparé à celui des mêmes blasons sur d'autres sites, incite à y voir une restitution datant vers 1891. Mais nous pouvons imaginer que ce blason a repris une figure comparable mais trop altérée.

Jean Briant, abbé de Landévennec de 1608 à 1630  portait d'azur (bleu) au pigeon portant dans son bec un rameau de sinople (vert). Avec la crosse en pal.

La façade de l'église ainsi que son arc de triomphe porte les armes d'autres abbés de Landévennec, ses successeurs les Tanguy, en affirmation de leurs droits sur cette paroisse.

 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Photo Christel Douard IVR53_20102911581NUCA copyright Inventaire

Photo Christel Douard IVR53_20102911581NUCA copyright Inventaire

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Le Crucifix.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Le Crucifié sous un dais.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge.

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Elle a la tête  voilée par son manteau, et tient les mains croisées sous sa poitrine. Sa tête est fléchie vers sa gauche.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean.

Il tient le livre de ses écrits, et garde la main droite sur la poitrine. Sa tête est légèrement levée et tournée vers sa droite. Les yeux sont des amandes recouverts par les paupières.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE ORIENTALE : LE CHRIST DU JUGEMENT DERNIER.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Le Christ du Jugement, au torse nu dans le manteau de la Résurrection, montre ses stigmates, assis sur l'arc-en-ciel, les pieds nus posés sur le globe du Monde.

L'arc-en-ciel est particulier par sa forme de trapèze.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription :

[GA]RDE QUIL FERA SELÕ FE

JUGERA

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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L'ange sonnant de la trompe.

Cette trompe est brisée. L'ange est vêtu d'un manteau dont le pan fait retour sur le bras gauche.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge.

Elle présente les paumes de ses mains à la façon de son Fils montrant ses stigmates. Cela m'embarrasse un peu. 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription du croisillon.

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IANCVEVMALCY GAL 1617

Nous pouvons essayer Ian ou Jean GVEN et Yves GALL, mais en tordant un peu la réalité.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL, Jean-Marie. PEYRON, Paul. Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Quimper, 1904, vol. 1, p. 1-9.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/fed8f088bb179f59656c3eefce913b48.pdf

"Elle porte cette date : LAN. 1593. A sa base est un petit autel en pierre, au-dessus duquel est une Notre-Dame-de Pitié, dont la robe et le manteau offrent des plis bien drapés. Deux anges debout soutiennent les bras de Notre Seigneur et deux autres plus petits, à genoux, recueillent le précieux sang coulant des plaies de ses mains. Sur les croisillons, de chaque côté de Notre-Seigneur en croix, sont les statues de la Sainte-Vierge et de saint Jean, auxquelles sont adossées deux Saintes Femmes, et au milieu, le Sauveur assis, triomphant."

— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Société archéologique du Finistère. Quimper, 1980.

http://croix.du-finistere.org/commune/argol.html

COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988, Eglises et chapelles du diocèse de Quimper.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/argol.pdf

"Dans le cimetière, croix dont le socle de granit porte la date de 1593, et le croisillon, en kersanton et timbré des armes de l'abbé Jean Briant, celle de 1617 ; elle a été restaurée en 1891. Statue de saint Pierre contre le fût."

DOUARD (Christel), LE LU ( Stéphanie), 2012, Calvaire (Argol), Dossier IA29005029 réalisé en 2012

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-argol/8ec861c2-6392-403d-bd43-6de18e724bad

 

h : 4,50 m

Œuvre hétérogène datant de plusieurs époques. Groupe de crucifixion, dais et phylactère avec inscription en lettres gothiques probablement début 16e siècle. Traverse datée 1617 portant les armoiries de Jean Brient, abbé de Landévennec (ouest) et le nom des fabriciens, peut-être Ian Guen et Marc Gall (est). Socle daté 1593 et 1891 (restauration). Fût (face ouest avec haut-relief figurant saint Pierre) probablement fin 19e siècle.

1593, porte la date
1617, porte la date
1891, porte la date

Base avec table d'offrande à l'ouest. Socle de 1593 remployée lors de la restauration de 1891. Fût monolithe en kersantite avec haut-relief figurant saint Pierre sur la face ouest. Statues géminées de la Vierge et de saint Jean (ouest), d'un apôtre ou saint Thomas (?) et d'une sainte femme (est). Dais gothique coiffant les statues géminées du Christ en croix (ouest) et du Christ ressuscité (est)

Il s'agit d'une oeuvre remaniée à plusieurs reprises. La lecture faite de l'inscription en lettres gothiques sur le phylactère (garde qu'il fera le roy estant jugera) demeure à être confirmée. Cette partie, la plus ancienne du calvaire, se distingue par sa structure encore médiévale dont le dais ouvragé et l'iconographie peu commune de la Résurrection du Christ. Il faudra sans doute rectifier la datation actuelle de cette oeuvre ; la date de 1593 qui figure sur la base semble correspondre à un remaniement et non à la création.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes. héraldique Inscriptions
17 mai 2020 7 17 /05 /mai /2020 22:19

Verrière recomposée des anciens vitraux de la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Beaune exposée dans le Musée.

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Voir sur Beaune :

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L'intérêt.

Cet ensemble qualifié de "macédoine" réuni des fragments des anciens vitraux de la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Beaune et de fragments provenant du legs Humbert. Une inscription précise que la mise en plomb a été assurée par "messires Defrance et C. Chenot de Dijon en 1912". Ceux-ci ont travaillé ensemble comme peintres-verriers en Côte d'Or (exemple)

 

Le défaut de cette recomposition est de mélanger des œuvres disparates sans connaître leur provenance exacte, les ensembles qu'ils formaient entre eux, et, surtout, la part de "restitution" à laquelle il a pu être procédé.

L'avantage est évident néanmoins, qui est de sauvegarder des pièces précieuses, et assez homogènes malgré tout puisqu'on y trouve une majorité de vitraux en verre blanc, peint à la grisaille et au jaune d'argent, voire à la sanguine, sur des thèmes principalement religieux puisque beaucoup provenaient de la chapelle : Nativité de la Vierge, Annonciation, calvaire, Vierge à l'Enfant, sainte Madeleine, saint Michel, saint Christophe. Deux scènes historiques non identifiées proviennent peut-être du fonds Humbert.

L'intérêt est également grand pour les amateurs d'ensembles emblématiques, puisqu'on y reconnaît la devise et les emblèmes du chancelier  Nicolas Rolin et de son épouse (fondateurs de l'Hôtel-Dieu), associées à un autre ensemble qui pose une énigme excitante.

Les dimensions  en sont :H = 180 ; la = 143,5 (dimensions totales) ; Christ en croix : d = 17.7 ; saint Christophe : d = 20.5 ; sainte Madeleine : d = 17.5 ; saint Michel : d = 10.8 ; Annonciation : d = 20 et 19.1 ; scène avec pape : d = 22.3 ; scène avec empereur : d = 21.8 ; Vierge à l'Enfant assise : h = 17.2 ; naissance de la Vierge : h = 23.7, la = 19.3

 

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Vue d'ensemble.

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Partie supérieure.

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Tympan de l'ogive : visage de sainte (?) au bandeau.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Vierge à l'Enfant, couronnée, nimbée, assise sur une cathèdre.

Blason à bordure rouge, fond bleu, figures en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc.

 

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Saint Christophe traversant le gué en portant le Christ enfant.

Médaillon de verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent.

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire ; monogramme H A (?)

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Calvaire sur un médaillon de verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent. Inscription A*NUS * DEI * QUI  * TOLIS * PECATA * MONDI * --RE NOBIS.

Monogramme en grisaille H et A (ou B et A) ornées de filigrane.

 

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Saint Michel terrassant le dragon.

médaillon de verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent.

Deux visages : a priori portrait de personnages historiques (donateurs)  en  verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent et (à droite, sanguine).

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Scène romanesque ou légendaire : un chevalier furieux frappe de son épée une ceinture et un fourreau portant l'inscription CO-TA MORI devant un pape offusqué et un paysan qui a lâché sa bêche.

Selon Pop-culture, "ce pourrait être une allégorie de la guerre avec au centre un seigneur guerroyant, à gauche le pape le désapprouvant et à droite un paysan effrayé ".

Grisaille et jaune d'argent sur verre transparent.

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième scène romanesque ou légendaire : un chevalier ayant ôté sa cuirasse et son casque se transperce de son épée devant le pape et un autre chevalier.

Grisaille et jaune d'argent sur verre transparent.

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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La Nativité de la Vierge.

Anne, la Vierge enfant, une servante  et Joachim.

Grisaille et jaune d'argent sur verre transparent.

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Bordure de gauche : la devise SANS DEPARTIR sur une banderole entourant une tige à feuilles de saule  avec ses racines. raccordé dans le carreau supérieur avec une tête de chardon

En dessous : trois chardons et leurs feuilles découpes. Putto tenant une S. Putto tenant un sautoir engrêlé.

La devise SANS DEPARTIR fait l'objet d'une notice de la base DEVISE et attribuée à Louis de Beauvau, 1409 †1462 Capitaine d’Angers, gouverneur de Lorraine, sénéchal d’Anjou (1445 et 1448), grand sénéchal de Provence. Seigneur de Beauvau, de Sermaise et de la Roche-sur-Yon, fils de Pierre de Beauvau et de Jeanne de Craon, Epoux 1) en 1427, Marguerite de Chambley  2) en 1440, Jeanne de Baudricourt  3) Anne de Culant

https://devise.saprat.fr/embleme/gaffes#footnote-7

On la trouve enrubannant des gaffes crochetées en marge du Diurnale Franciscanum peint pour Louis de Beauvau vers 1455 : Bnf NAL 3195.

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BnF NAL 3195

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Elle est associée à ses armoiries Ecartelé au 1 et 4 d’argent à quatre lionceaux de gueules (Beauvau), au 2 et 3 losangé d’or et de gueules (Craon), surmontant la belle  LOS EN CROISSANT qui est la devise de l'Ordre du Croissant dont il était chevalier.

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Gallica Diurnal franciscanum BnF NAL 3195 f.69v

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452809j/f119.image

 

La BnF le présente ainsi : Louis de Beauvau (Paris 1418-Rome 1462) entre 1430 et 1470. Ce personnage est décrit comme Poète. - Capitaine de la ville d'Angers, sénéchal d'Anjou. - L'adaptation du "Filostrato" de Boccace est incertaine entre Pierre de Beauvau, son fils Louis de Beauvau ou un cousin, Jean de Beauvau. On lui attribue le Roman de Troyle et Criseida (vers 1453-1455), adaptation "par Beauvau, seneschal d'Anjou" du  "Filostrato" de Boccace (attribution  incertaine entre Pierre de Beauvau, son fils Louis de Beauvau ou un cousin, Jean de Beauvau, 1380-1435). La devise déclarerait son titulaire serviteur sans départir de René d'Anjou.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_Beauvau

https://www.arlima.net/il/louis_de_beauvau.html

L'explicit du Romant de Troïlus (conservé dans 14 manuscrits) est : "que en le lisant vueillent avoir aucune compassion du tourment et du martire que amours jusques ycy me ont fait endurer, et je mettray cueur, corps et pensee a les servir loyaulment jusques a la mort et sans departir. Amen. Explicit le romant de Troïlus. Deo dicamus gratias."

La devise se retrouve dans le premier feuillet, en guise de dédicace  : "Sans despartir tant que seray en vie a vous, mes dames, me suis entier donné …angl personne ay mon cœur et pensée ente se et voulente pour parvenir aponoi acquerir la grace de bons contes et entre – principallement endont laquelle sans m-- mespriser fut par mes yeulx et…  [mains romans et mains livres entre lesquelz en ..]." BnF fr.1501

L'explicit du Romant de Troïlus (conservé dans 14 manuscrits) est : "que en le lisant vueillent avoir aucune compassion du tourment et du martire que amours jusques ycy me ont fait endurer, et je mettray cueur, corps et pensee a les servir loyaulment jusques a la mort et sans departir. Amen. Explicit le romant de Troylle. ."

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Gallica. Bnf 1501 f.1

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Explicit du Romant de Troyle BnF fr. 1501 Gallica

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Bordure de droite, en haut  : devise SEULE * (Seule étoile) sur une banderole entourant une tige à feuilles lobées, munie de ses racines et produisant une fleur à deux pétales et trois étamines. Emblème de Nicolas Rolin.

Bordure de droite, en bas : reprise de la devise SANS DEPARTIR et de sa plante : motif à 5 points en quinconce.

Bordure inférieure : putti aux armoiries d'or au sautoir engrêlé ou portant le mot JATENS.

 

 

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Devise et emblèmes du chancelier Rolin.

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On la trouve un peu partout à l'Hôtel-Dieu de Beaune, sur les tentures, les pavements.

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On la trouve sur un pavement de quatre carreaux de terre cuite vernissée polychrome  de 1451 du tuilier Denis Le Geot de l'atelier d'Aubigny-en-Plaine  (également responsable de la toiture à tuile vernissée des Hospices)  sur un quatre estampes sculptées sur bois du tailleur d'images Jehannin Fouquerel (commande sur les comptes de Jehannot Bar) en 1448. La devise, sur quatre carreaux, se compose d'un centre où sont apposées les initiales G et N enlacées figurant les époux Guigone de Salins et Nicolas Rolin. De ce motif émerge un arbuste, avec ses racines et ses branches donnant des feuilles lobées interprétées comme celles du chêne, symbole de fidélité et de pérennité de leur mariage. L'encadrement circulaire reprend la devise SEULE * (seule étoile) soulignant en un sens galant la fidélité et l'amour que Nicolas porte à Guigone.

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Voir MAERTEN (Michel)

http://www.cecab-chateaux-bourgogne.fr/Documents/Articles/Maerten%20-%20Les%20carreaux%20Nicolas%20Rolin.pdf

Pavement , musée Rolin d'Autun. Photographie lavieb-aile.

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Elle est reprise partiellement par le cardinal Jean Rolin, par exemple sur les deux coins supérieurs du cadre de la Nativité de Jean Hey exposée au Musée Rolin d'Autun : la devise change (Deum Time, "crains Dieu") mais l'arbuste est le même.

 

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Nativité par Jean Hey. Musée Rolin, Autun. Photographie lavieb-aile.

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Le cardinal Jean Rolin la reprend dans le Livre des Trois-Marie BnF français 24311 (c'est la même plante aux étamines dressées) avec la devise ED NEIB RE MA, interprètée comme DE BIEN AIMER.

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Livre des Trois Marie

 

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Médaillon de l'Annonciation

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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Médaillon de l'Annonciation ; visage d'un chantre et d'un clerc.

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Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

Musée de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Photographie lavieb-aile.

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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