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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 10:57

La Crucifixion et 3 autres scènes d'une Passion (3ème quart du XVIe siècle) de la maîtresse-vitre de l'église de Ploudiry.

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Voir aussi sur Ploudiry :

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PRÉSENTATION : LES 28 PASSIONS FINISTÉRIENNES.

À la fin du XVe et surtout au XVIe siècle, les paroisses du Finistère choisirent, pour leurs églises qui, souvent, étaient en pleine reconstruction, une baie d'axiale consacrée à la Passion du Christ. On en estime le nombre à une cinquantaine, dont 27 sont conservées, complètes ou par vestiges.  Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper et partagent des caractères stylistiques communs, ou parfois même des cartons identiques. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie .

Dans les verrières les plus anciennes,  les lancettes sont découpées par registres en une douzaine de scènes successives de la Passion (Locronan, 18 scènes ; Lanvénégen ; Ergué-Gabéric; Braspart) . Cette répartition en damier ne sera pas abandonnée.

D'autres, plus tardivement au milieu du XVIe siècle, placent la Crucifixion dans un grand tableau central de 3 lancettes, tandis que les épisodes qui la précèdent (Cène, Lavement des pieds, Agonie, Arrestation, Comparutions, Flagellation, Couronnement d'épines,) ou la suivent (Déposition, Mise au Tombeau, Sortie du Tombeau) sont de nombre réduit, et repoussés en position périphérique.  C'est le cas à Saint-Mathieu de Quimper dès 1535, puis à La Roche-Maurice (1539), La Martyre (1540) et Ploudiry (ces trois églises voisines appartenant alors à la même paroisse de Ploudiry) ou à Tourc'h. C'est aussi le cas à Gouezec  (v. 1550) où trois lancettes entières montrent la Crucifixion et une la Déposition, et à Guengat (1550) avec trois lancettes pour la Crucifixion, une pour la Passion préalable, une pour la Déposition et une pour la Résurrection.

Enfin, d'autres paroisses choisissent de consacrer toute la verrière à la Crucifixion.

Dans ce groupe à grande Crucifixion centrale, certaines ressemblances montrent la reprise des mêmes cartons. C'est le cas pour Ploudiry et ses trèves de La Roche-Maurice et de La Martyre (*). Un quart de siècle plus tard, ces poncifs sont repris à l'église Saint-Ouen de Quéménéven, en nord de Cornouaille. C'est ce regroupement, ce sont ces comparaisons iconographiques et cette compréhension d'une évolution dans la composition de l'espace et de la structuration du récit de la Passion  qui rendent la découverte d'une nouvelle verrière si passionnante malgré la répétition des séquences.

(*) Une autre trève, Tréflévénez, possède les restes d'une maîtresse-vitre de la Passion de 1560-1570, mais ne provenant pas de l'atelier quimpérois.

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et dans le Morbihan :

 

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On attribue aussi à l 'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

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DESCRIPTION.

La baie 0, en un simple arc brisé, mesure 2,60 m de haut et 1,60 m de large et son décor s'organise en deux registres. La partie la plus basse est cachée par le dais du retable d'autel.

Cette Crucifixion est le reste d'une grande Passion du 3ème quart du XVIe siècle, postérieure à celle de La Martyre (v. 1540) et celle de la Roche-Maurice (1539). Elle résulte du remontage des panneaux de l'ancienne maîtresse-vitre de la Passion lorsque le chevet et le collatéral sud furent reconstruits en 1700. Par contre, lorsque l'église actuelle fut construite sur les plans de l'architecte Le Bigot entre 1854 et 1856, en conservant l'abside et le porche de l'ancien édifice, les baies latérales furent supprimées, mais la baie 0 est demeurée.

Elle bénéficia d'une importante restauration au XIXe siècle, puis en 1923 et 1934 par Labouret, puis en 1990 par Jean-Pierre Le Bihan de Quimper. Les deux scènes latérales du registre inférieur ont été interverties lors de l'une de ces interventions.

Louis le Guennec y signalait l'effigie d'un seigneur de Rohan du XVIe siècle (comme à La Martyre où il s'agit de René Ier de Rohan).

En résumé, ce que nous voyons ne reflète pas fidèlement l'aspect de la maîtresse-vitre initiale, ce qui tempère la valeur des comparaisons avec les autres verrières, elles-mêmes souvent recomposées.

Selon Le Bihan 1991, la date de 1567 figurait sur l'une des vitres. Il cite en référence Cyrille Pennec et son "Dévot Pèlerinage du Folgoët", mais l'examen de cette source ne confirme pas cette donnée. Par contre, Miorcec de   Kerdanet, éditeur de ce dernier ouvrage, signale la date de 1567 dans la paroisse de Ploudiry, mais sur l'une des verrières de La Martyre, alors une trève de Ploudiry , "au dessous du Père Eternel", dans son édition annote de la Vie des saints d'Albert le Grand.

Jean-Pierre Le Bihan ne reprend pas cette information dans les articles des années 2010 de son blog consacrée à cette Crucifixion de Ploudiry, mais l'estime postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice, donc postérieure à 1540.

Je ne  valide donc pas cette date de 1567 et je m'en tiens à l'estimation de Gatouillat et Hérold : "Troisième tiers du XVIe siècle".

En 1957, Léa et Job Guével réalisèrent les verrières des baies latérales 1 et 2.

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VUE GÉNÉRALE.

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On remarquera :

— sur le plan stylistique, l'emploi de verres rouges (et bleus) doublés et gravés à l'outil. La vue des remparts de Jérusalem, en grisaille sur verre bleu. Le motif du damassé à quatre couronnes autour d'un point, leitmotiv de l'atelier Le Sodec tout autant que les chevaux hilares. L'absence d'inscriptions sur les galons des vêtements.

Le verre gravé relie cette verrière à d'autres dans le Léon (auquel s'ajoute Pont-Croix en Cornouaille) : "Ce groupe serait donc composé de : Cuburien, La Roche-Maurice, Ploudiry, La Martyre (Jessé), Pont-Croix et de Lannédern." (R. Barrié).

— sur le plan documentaire, les vêtements des larrons à crevés ou taillades, comme à La Roche-Maurice, relevant d'une mode en usage sous François Ier voire Henri II.

— sur le plan technique, le travail du verrier Le Bihan, qui a remplacé les plombs de casse par un collage bout à bout des verres brisés.

Je procéderai à plusieurs comparaisons avec le groupe St-Mathieu de Quimper/La Roche-Maurice/La Martyre/Quéménéven, mais je laisserai le lecteur prolonger cette démarche grâce à ces liens :

 

http://www.lavieb-aile.com/2020/03/la-maitresse-vitre-de-saint-mathieu-a-quimper.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/09/la-maitresse-vitre-de-l-eglise-saint-yves-de-la-roche-maurice.html

http://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-vii.les-vitraux-du-choeur.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/01/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-vii-les-vitraux-du-choeur.la-baie-0.html

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LA GRANDE CRUCIFIXION SUR TROIS LANCETTES. 18 PERSONNAGES, 5 CHEVAUX ET 1 CHIEN.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LE CHRIST EN CROIX ENTRE LES LARRONS.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Christ en croix.

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Verre rouge gravé pour le nimbe.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Comparaison :

Par rapport à La Roche-Maurice et La Martyre, je remarque la disparition des plaies de la Flagellation sur le torse, sans doute par suite des restaurations, et le pâlissement de l'écoulement du sang le long des avant-bras, tandis que celui des pieds le long de la croix a complètement disparu. Le casque à ouverture en hublot des soldats, si particulier, n'est plus apparent. L'encadrement par les deux chevaux, les étendards et la lance de Longin se retrouve, sauf le jeu des diagonales en croix du coté droit. À Quéménéven, le schéma est conservé malgré quelques différences.

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La Crucifixion (1539), maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Passion, baie 0, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion (3ème quart XVIe) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Bon Larron, dont l'âme est emportée par un ange vers les Cieux.

Tête et ange restaurés.

La comparaison avec les verrières de Saint-Mathieu (1896, qui serait une copie de Tourc'h 1550), de La Roche-Maurice est de celle de La Martyre est éloquente : les couleurs des vêtements ou leurs taillades ainsi que la posture jambe fléchie sont reprises à l'identique. Malgré l'importance de la restauration, on retrouve à Quéménéven la culotte verte à taillade, et la jambe gauche brisée par les soldats.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le Bon Larron, in la Crucifixion (1539), maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Le bon larron, lancette A, baie 0, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion (3ème quart XVIe) de l'église de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Mauvais Larron, dont l'âme est emportée par un démon gris.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Comparaisons :

 

Le Mauvais Larron, lancette droite de la Crucifixion (1539), maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Le mauvais larron, lancette C, baie 0, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion (3ème quart XVIe) de l'église de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le verre rouge gravé à la molette en lignes et olives , repeintes au jaune d'argent, de la culotte du larron.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LES CAVALIERS ; LA VIERGE ENTOURÉE DE JEAN ET DES SAINTES FEMMES; MARIE-MADELEINE.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Marie éplorée soutenue par Jean et une sainte femme.

Les silhouettes élancées, les traits des visages et les plis cassés des voiles semblent sortir d'un dessin à la pierre noire ou d'une gravure  rhénane.

Motif en fleur ou étoile à 4 couronnes du damassé.

Beau tapis de fleurs, peint au jaune d'argent sur verre bleu (gravé ? non signalé par Roger Barrié).

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Longin transperçant de sa lance le flanc du Christ.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix.

C'est presque le point crucial de la Crucifixion, puisque Marie-Madeleine, bras écartés paumes vers le haut en extase douloureuse devant le sang qui s'écoule le long de la croix est celle qui est proposée comme modèle de participation mystique aux souffrances du Rédempteur à chaque fidèle. 

Sa robe rouge est remarquable par le verre rouge gravé des petits quadrilobes habituels qui sont  peints au jaune d'argent. 

"La coloration jaune des gravures est obtenue par l'application locale, à l'extérieur, de sulfure d'argent qui pénètre le verre à la cuisson ; mais les exemples ne manquent pas où cette teinture n'a pas pris. Le jaune d'argent possède un rayonnement qui respecte les limites de l'écran rouge qui le circonscrit : ainsi l'effet somptueux gagne en netteté. A la dextérité du graveur s'ajoute un maniement habile du jaune d'argent." (R. Barrié)

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Centenier converti.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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1. L'Agonie du Christ au Mont des Oliviers. Panneau A1.

Nimbe en verre rouge gravé. Têtes du Christ et de l'apôtre de gauche restaurées.

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Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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2. La Cène. Panneau B1.

Le moment représenté est celui où Jésus désigne Judas comme devant bientôt le trahir :   c'est celui à qui il va donner à manger. Jésus se tourne vers Pierre pour lui parler à voix basse tandis qu'il tend un morceau de pain vers la bouche de Judas. Saint Jean, allongé contre Jésus, a tendu le bras vers le plat contenant l'agneau de la fête de pâques

Très restauré à gauche (les verres les plus blancs).

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La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Comparaison.

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La Cène, maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Fragment de Cène, Baie 1, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion de l'église de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LA REMISE DES CLEFS À SAINT PIERRE EN BAIE 1 PAR LÉA ET JOB GUÉVEL  EN 1957.

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Ces verrières me permettent de découvrir cet atelier de Pont-Aven grâce à un article du Télégramme de 2014. Job Guével était Léonard d'origine.

 

"Michel Guével sera l'invité de l'association des Amis du Musée de Pont-Aven, samedi 31 mai 2014. Il commentera l'oeuvre de son père, le maître verrier Job Guével, dans l'église de Nizon.

La conférence se déroulera dans ce lieu, qui abrite de magnifiques vitraux de cet artiste familier du paysage pontaveniste. Elle promet d'être d'autant plus intéressante que Michel a longtemps accompagné la démarche artistique de son père.

Chez les Guével, l'art du verre est une affaire de famille. Job Guével (1911-2000) est né à Pleyber-Christ dans une famille de négociants en vin. De vocation artistique précoce, il intègre l'École nationale des Beaux-Arts de Paris. Sa rencontre avec Léa Hette, issue d'une lignée de souffleurs de verre de Bohême, est déterminante. Il a réalisé de nombreuses oeuvres d'art sacré. On dénombre 300 vitraux de ce « sculpteur de lumière » en Bretagne. Les édifices de Pont-Aven et de Nizon n'ont pas été oubliés. Novateur dans la technique, le style et la recherche de la couleur, son travail introduit de la modernité dans un art resté un peu conventionnel.

Installés à Pont-Aven durant la Guerre, les Guével font bâtir en 1947 la maison-atelier aux hautes verrières, derrière le square Botrel.

Sur les pas de son père, Michel, maître verrier de talent, développe une oeuvre originale dans son atelier du moulin de Valmondois. Fidèle à la ville de sa jeunesse, il y a gardé un pied-à-terre et de nombreux amis.

Le rond-point Job Guével, nommé ainsi sur proposition des Amis du musée, sera officiellement inauguré ce même jour. Trois oeuvres de l'artiste, offertes à la ville, y sont dressées. Elles rappellent ainsi aux visiteurs qu'ils entrent dans la Cité des Arts."

Voir aussi https://www.ouest-france.fr/bretagne/pont-aven-29930/une-conference-consacree-aux-vitraux-de-job-guevel-2577869

 

Un autre article mentionne une installation à l'Haÿ-les-Roses, où il réalise les vitraux de l'église Saint-Léonard, et son décès dans cette ville en 2000.

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Baie 1 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 1 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LE COURONNEMENT DE LA VIERGE EN BAIE 2 PAR LÉA ET JOB GUÉVEL  EN 1957.

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Baie 2 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 2 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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BARRIÉ (Roger), "Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale" , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1976  83-1  pp. 35-44

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796

COUFFON, 1945

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COUFFON, (René) LE BARS (Alfred), 1988, "Ploudiy", 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLOUDIRY.pdf

"Vitraux : maîtresse vitre provenant de l'ancienne église (C.). Elle comprend à la partie supérieure une grande Crucifixion inspirée de celle de La Martyre mais plus tardive et affaiblie (XVIIe siècle). On sent le calque, car il n'y a pas de modelé et le dessin du centurion est même très mauvais. L'artiste a de plus alourdi la composition en ajoutant des personnages et en supprimant à gauche des chevaux qui l'équilibraient. Au-dessous, Notre Seigneur au Jardin des Oliviers, la Cène, l'Arrestation. Dans les deux autres fenêtres du chevet, vitraux de Job Guével représentant l'Assomption et les Clés de saint Pierre. "

GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum vol. VII, Presses Universitaires de Rennes, page 162.

FAVÉ (Abbé Antoine), 1899, Au retour d'une excursion (Landerneau-Châteaulin), Bulletin de la Société archéologique du Finistère 

 

LE BIHAN (Jean-Pierre), 1991, La maîtresse-vitre de l'église Saint-Pierre de Ploudiry, Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 189 à 202.

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2008, Ploudiry, une Crucifixion du XVIe, blog du 28 février 2008

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-17156286.html

"PLOUDIRY Eglise Saint-Pierre.    Edifice reconstruit en 1856-1857.
« Dans le devis de la construction de l‘église actuelle en 1700, il était prévu que les vitraux de l’ancienne église seraient replacés dans la nouvelle. Les armoiries du duc de Rohan figuraient en première place dans quatre vitraux. Ceux de la famille de Bresal dans 4 vitraux au-dessous de celle de Rohan. La famille de Rosnivien ne se voyait que dans une fenêtre, d‘autres armoiries, non identifiées, figuraient dans les vitraux.» Commission extra-municipale des affaires culturelles de Ploudiry.
La verrière du chevet, qui est une Crucifixion, est le reste d’une grande Passion, postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice. Restaurée en 1990 par l'atelier Jean-Pierre Le Bihan de Quimper, photo avant restauration avec la résille de plombs de casse; Le Guennec, historien, 1878-1935, y signale le duc de Rohan en donateur.
En 1700, il y a 3 vitraux derrière le grand autel, et  le chanoineAbgrall, au début du XX° siècle,dans ses notes manuscrites, voit 2 fenêtres figuratives dont le Couronnement de la Vierge du côté de l’épître et Jésus remettant à saint Pierre les clefs, du côté de l’évangile.

Verrières probablement disparues entre le relevé d’Abgrall et la pose de vitraux neuf en 1957, par l'atelier Guèvel de Pont-Aven. ce dernier a quasiment repris les mêmes sujets, Assomption et Clés de saint Pierre.

-1677. Kerautret, maître peintre et vitrier, met des vitres aux lucarnes de l’église et accommode toutes les autres vitres.

-1690, Alain Bourriquen, sieur du Jardin, peintre vitrier, accommode les vitres pour 6 livres et 4 sols.

-1700, église rebâtie.

-1708-1712. Jacques de Kergrach, maître vitrier, fournit des vitrages. Est dit de Landerneau.

-1755, François Michelot, maître vitrier, 90 livres.

-1856-1857. reconstruction sous Bigot.

 

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2010, Des gravures repères de l'église de Ploudiry , article de blog du 10 février 2010.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-des-gravures-reperes-de-caudan-sa-chapelle-et-ploudiry-son-eglise-44669961.html

"PLOUDIRY La Crucifixion du XVI° est beaucoup remaniée à la suite de nombreuses restaurations d'un même atelier et probablement d'un même peintre. Elle comprend quinze panneaux dont  trois panneaux du bas, A2,  A3  et A4 de la lancette de gauche, possèdent des gravures, une par panneau,un A pour 3 La
 La gravure de repère du panneau avec anges a deux gravures 1 rouge,  Le panneau  avec Jésus Christ a deux gravures 2 rouge. Le panneau avec Saint Jean a une gravure, 3rouge.
Une Crucifixion du XVI° qui est  très remaniée à la suite de nombreuses restaurations d’un même atelier et probablement d’un même peintre, comprenant 15 PANNEAUX dont les 3 supérieures ont le X et les 3 inférieurs proviennent d’une grande Passion
La première lancette de gauche a une gravure A2rouge sur le second panneau, ainsi que lsur les troisième A3 rouge et quatrième A4 rouge
La seconde lancette a une gravure sur B4 rouge le quatrième panneau
La troisième lancette a une gravure en C3 .rouge.
 Il s’agit ici d’un enlevé au bois sur le dépoli de la face extérieure, le verre n’étant plus protégé, la marque est plus visible étant plus attaquée.
Pour les panneaux A2 et A3 l’explication de l’utilité de la gravure a un sens. La lettre est seule au milieu du panneau de vitrail. Il s’agit ici d’une numérotation un peu semblable à aux  nôtres."

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2011, "Eglise Saint-Pierre ;1856-1857 Dossier Vitraux XV et XVIe Photos baies nef, sur papier dans dossier." Article du 3 avril 2011 

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-ploudiry-70914249.html

 

« dans le devis de la construction de l‘église actuelle en 1700, il était prévu que les vitraux de l’ancienne église seraient replacés dans la nouvelle. Les armoiries du duc de Rohan figuraient en première place dans quatre vitraux. Ceux de la famille de Bresal dans 4 vitraux au-dessous de celle de Rohan La famille de Rosnivien ne se voyait que dans une fenêtre, d‘autres armoiries, non identifiées, figuraient dans les vitraux.» Commission extra-municipale des affaires culturelles de Ploudiry.  La verrière du chevet, une Crucifixion, est le reste d’une grande Passion, postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice que les vitraux de l’ancienne église seraient replacés dans la nouvelle.

Les armoiries du duc de Rohan figuraient en première place dans quatre vitraux. Ceux de la famille de Bresal dans 4 vitraux au-dessous de celle de Rohan La famille de Rosnivien ne se voyait que dans une fenêtre, d‘autres armoiries, non identifiées, figuraient dans les vitraux.» Commission extra-municipale des affaires culturelles de Ploudiry. La verrière du chevet, une Crucifixion, est le reste d’une grande Passion, postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice. Le Guennec y signale le duc de Rohan en donateur.

En 1700, il y a 3 vitraux derrière le grand autel, et Abgrall, dans ses notes manuscrites, voit 2 fenêtres figuratives dont le Couronnement de la Vierge du côté de l’épître et Jésus remettant à saint Pierre les clefs, du côté de l’évangile. Verrières probablement disparues entre le relevé d’Abgrall et la pose de vitraux neufs par Guével qui a quasiment repris les mêmes sujets, Assomption et Clés de saint Pierre.

-1677. Kerautret, maître peintre et vitrier, met des vitres aux lucarnes de l’église et accommode toutes les autres vitres.

-1690, Alain Bourriquen, sieur du Jardin, peintre vitrier, accommode les vitres pour 6 livres et 4 sols.

-1700, église rebâtie.

-1708-1712. Jacques de Kergrach, maître vitrier, fournit des vitrages. Est dit de Landerneau.

-1755, François Michelot, maître vitrier, 90 livres.

-1856-1857. reconstruction sous Bigot.

Abgrall, fonds Bibliothèque Quimper. Description de la baie du chevet et signale un Couronnement de la Vierge du côté de l’Epître et côté Evangile la remise des clés ."

.

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2006, Des diverses poses de la Madeleine, article du 10 octobre 2006.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-4114062.html

Les diverses poses des Marie-Madeleine au pied de la Croix, dans les  Passions et Crucifixions du XVI° siècle  en Bretagne.  Iconographie de Marie-Madeleine.
Elle porte la chevelure dénouée et flottante, à cause de sa vie déréglée et parce qu'elle essuya les pieds du Seigneur. Elle  se pare d'un  collier de perles, souvenir de sa vie mondaine .Les larmes, le vase de parfums, d'onguent, les cheveux libres depuis le XIVe siècle, sont le signe de la pécheresse et de l?amante. Elle est vêtue de beaux  et riches atours 

-Bieuzy les Eaux, 56,
  Eglise,           Vitrail milieu XVI°  Du côté droit de la Croix,  La main droite enserrant, par derrière, la Croix . La main gauche plus bas.A genoux Robe bleue à manches vertes. Manteau rouge à damas en enlevés jaunes. L'église offre plusieurs baies sur la vie de Marie Madeleine

-Douarnenez, 29 Chapelle Sainte-Hélène Vitrail fin XVI°  Entièrement à droite de la Croix A genoux Mains jointes à la hauteur des pieds du Christ
Genou gauche à terre et sur le devant. Robe bleue à manche Manteau rouge.Pas de nimbe, le Christ non plus.Cheveux pris par un foulard long sur le dos ;
-Le Faouët, 56 Chapelle Saint-Fiacre, Vitrail seconde moitié XVI°A droite de la Croix Penchée vers Marie en Pâmoison Robe rouge à damas. Foulard blanc
 Nimbe verticale jaune.
Cheveux libres mais serrés
-Gouézec ,29 Chapelle N.D de Tréguron, Vitrail seconde moitié XVI°
                    Du côté droit
                    Derrière la Croix.
                    Mains et bras écartés
                    Robe verte
                     Manteau rouge
                    Chemisier blanc
                    Pas de nimbe
               Cheveux longs dans le dos, en boucles sur                         visage
                    Coiffure avec rangée de perles.
                    Vase à parfum sur la droite
Guengat , 29 Eglise Saint-Fiacre    Vitrail 1571   
                    Du côté droit
                    Mains jointes
                    Bras enserrant la croix.
                    Robe verte avec manches
                    Manteau rouge.   
                    Foulard blanc.
                    Nimbe vertical jaune.
                    Cheveux serrés par  deux cordelettes
-Guimiliau, 29 Eglise Saint-Miliau, Vitrail seconde moitié  XVI°,
                     A droite, en arrière ;
                     Mains jointes et bras enserrant la Croix.
                      Genou
                    Robe bleu à manches vertes à crevés
                    Manteau rouge.
                    Collet blanc
                    Pas de bonnet
                    Nimbe
-Langast, 22     Eglise            Crucifixion seconde moitié XVI°,
                    Seule au pied de la Croix
                    Marie et Jean dans autres panneaux
                    Assis sur talons
                    Bras enserrant la Croix sous les pieds
                    Robe verte à manches rouges
                    Manteau rouge doublée bleu
                    Foulard serrée autour du cou
                    Cheveux en queue dans le dos.
              Nimbe rouge soucoupe à étoile et filet jaunes                     en gravure.

-Locarn. 22        Vitrail XVI° Eglise   très restauré
                    A gauche de la Croix
                    Vue de dos
                    Cheveux longs jusqu'a là ceinture
         Robe tons chauds, bas, larmes faites avec des  enlevés blancs                     sur rouge.

-La Martyre.29   Eglise Saint-Salomon, Vitrail 1535 ,
                      Derrière, visage à droite de face
                       Mains écartées, celle de droite touche la                            Croix.
                       Genou gauche relevé à droite
                       Robe bleu à crevés et poignets verts
                       Elément de tissus vert partant des                                     poignées le long de la Croix.
                        Chemisier blanc
                        Manteau rouge
                        Pas de nimbe
                        Coiffure bonnet à rangées de perles
                        Cheveux en mèches à droite et gauche du                         visage
                        Vase de parfum à droite.
-Plemet,56      
Eglise        Crucifixion. Ne reste que le haut.
                        A droite de la Croix.
                        Tête à hauteur des genoux du Christ
                        Main droite prenant la jambe droite du                             Christ
                        Main gauche prenant la croix à hauteur                             des   pieds
                        Robe jaune d?argent
                         Chemisier blanc
                        Foulard blanc sur cheveux   
Pleyben , 29          Eglise Saint-Germain Vitrail fin XVI° Très restauré
                A droite, au pied de la Croix.
                Les mains et les bras enlacent la Croix
                Bien au-dessous des pieds du Christ.
                Genou gauche relevé du côté gauche
                Robe jaune à manches et feston rouges
                Chemisier ou collet blanc
                Chevelure ondulée
                Pas de nimbe
                Vase à onguent du côté gauche.
           
Ploëven, 29.  Chapelle Sainte-Barbe Vitrail fin XVI°
                A genoux à droite, de profil
                Le visage levée vers le Christ
                Mains levés le long de la Croix
                Robe jaune, haut blanc
-Ploudiry.29    Eglise Saint-Pierre  Vitrail fin XVI°
Du côté droit, derrière la Croix.
Mains et bras écartés
Robe verte et bleu
 Manteau rouge avec damas en enlevés.
Nimbe jaune horizontal
Cheveux serré par turban
Vase de parfum, côté droit de la Croix
-Plouvorn Chapelle Saint-Trémeur    Vitrail XVI°   
            seule une tête de Marie-Madeleine
            Provenance église
            Visage tournée vers la droite
            Mèches à droite et à gauche du visage
            Bonnet blanc
-Pouldreuzic, Chapelle N.D. de Lababan. Vitrail 1573       
            Côté droit
            Main  et bras droit enserrant la Croix
            Main gauche accrochée à la Croix.
            Jambe gauche en avant ;
            Robe
            Manteau
            Bonnet à double rangée de perles
             Cheveux tombant dans le dos
             Pas de nimbe
Quéménéven        Eglise Saint-Ouen    Vitrail seconde moitié XVI°
            côté droit
            Mains jointes enserrant la Croix
            Robe bleue
            Décolleté et bustier jaune
            Manteau rouge
            Bonnet noir a deux rangées de perles et étoiles                 blanches
            Nimbe entourant la tête ;

-Quimper, musée Breton Passion Vitrail seconde moitié XVI°   
            Du côté droit, derrière
            Jambes écartées enserrant la Croix
            Mains et bras croisés sur la Croix.
            Genou droit relevé
            Robe verte avec manches et crevés
            Chemise blanche ;
            Manteau rouge.
            Collet blanc
            Pas de nimbe.
            Cheveux dans coiffe noire à filet de perles
            Vase à onguent à gauche

-La Roche-Maurice    Eglise Saint-Maurice Vitrail seconde moitié XVI°
            Visage de face levé vers le Christ  du côté droit
            Corps derrière
            Mains écartés et levés, la droite touchant la Croix
            Robe bleu violet à poignée vert
            Manteau rouge
            Pas de nimbe
            Deux mèches de cheveux à droite et à gauche duvisage serré par bonnet blanc à rangée de perles             et lacets
            Vase de parfum en bas à droite.
-Saint-Goazec.    Eglise Saint-Pierre    1573 Crucifixion
            A genoux, de profil prostrée du côté droit
            Genou gauche en avant du à position
            Mains jointes
            Tête penchée
            Robe bleu
            Manteau blanc à pois jaunes d?argent
            Cheveux au vent en boucles sur visage
            Nimbe entourant la tête.
            Pas de pot de parfum
-Saint-Nic Eglise Saint-Nicaise, seconde moitié du XVI°
  Vitrail très restauré
            Côté droit, affalée par terre
            Bras et mains enserrant la Croix.
            Robe bleu à crevés
            Manteau rouge
            Petit nimbe
            Cheveux roux longs, en mèches sur le corps.
-Spézet Eglise Saint-Pierre    Vitrail seconde moitié XVI°   
            A droite de la croix
            Fait pendant à Vierge en pâmoison
            A genoux
            Mains levées, hauteur mi-corps du Christ.
            Robe bleu à crevés
            Manteau rouge
            Cheveux dans le dos
            Nimbe horizontal.
- Pontivy, Eglise de Stival, 56    Crucifixion
            Devant la Croix, avachie
            Tête levée vers le Christ.
       
-Tourc'h. 29 Eglise Saint-Cornély Vitrail seconde moitié XVI°       

Derrière la Croix. Mains et bras écartés
Genou gauche levé
Robe bleu, manches à crevés blanc.
Manteau rouge
Bonnet à deux rangées de perles.
Nimbe jaune soucoupe.

-Tréflevénez.    Eglise Saint-Pierre  seconde moitié XVI°   
.   Vitrail très restauré. Affalé du côté droit derrière contre la Croix. Bras et main gauche enserrant la Croix et pendants . Genou droit levé.Robe rouge. Manteau.  Vase de parfum au pied  de la Croix.
           
-Tréguennec.29 Eglise Notre-Dame    Vitrail Très peu d?informations car vitrail très mal restauré. Par contre tête  dans baie 1 pouvant être celle de Marie-Madeleine. Cheveux longs non peignés Décolleté.

 

LE GUENNEC (Louis), 1981 Le Finistère monumental II, Brest et sa région. Ed. de la Société des Amis de Louis Le Guennec (Quimper), 591 p.  Louis Le Guennec (1878-1935) érudit finistérien  a publié de nombreux articles, réunis das les trois tomes du Finistère monumental par ses Amis. Page 493-494

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf


 

— NDODUC

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm1/eg_StPierre@Ploudiry.htm

—PENNEC (Cyrille) 1634, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët. Edité en 1888 par Daniel Miorcec de Kerdanet chez J.-B. Lefournier (Brest).

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0a34d3c4989512e9f444662b79e57a7b.pdf

— MIORCEC DE KERDANET (Daniel-Louis), 1837,  La Vie des saints d'Albert le Grand annoté par ...

https://books.google.fr/books?id=YSvBi_0z3gsC&pg=PA505&lpg=PA505&dq=%221567%22+ploudiry&source=bl&ots=H2nmQl0aMI&sig=ACfU3U0hfjQz5LWD0qzFkeHJ966udXcDQQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjX8siJkffoAhV4A2MBHcbGAqoQ6AEwBHoECAsQLA#v=onepage&q=%221567%22%20ploudiry&f=false

 
 

 

 

 
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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 13:28

Description.

Ces fonts baptismaux  portent deux inscriptions à deux dates différentes, mais qui impliquent à chaque fois le même personnage, un prêtre du nom d'YVON [LE] PAPE.

 

La première, en français,  est inscrit sur le tour de la vasque, en deux lignes, la première en lettres majuscule en réserve et deuxième en creux et d'un style moins soigné :

CETTE / PISCINE : A : ESTE : FAICT : FAIRE : PAR : M : Y : PAPE : P : EN : SA :

VIE : LAN 1675

On trouve aussi un calice (placé habituellement comme blason par les prêtres) entouré des quatres lettres M / V [ou Y] et P / P .

Je transcris cela ainsi : "Cette piscine a été faict faire par M[essire] Y[von] Pape en sa vie l'an 1675." et autour du calice "Messire Yvon Pape Prêtre."

La seconde, en latin, et en lettres majuscules en réserve,  court en cercle sur la marge supérieure de la vasque  :

HIC : IACET : M : YVO : PAPE : P : MORTVVS : ANNO : 1715

"Ici repose  M Yvon Pape prêtre mort en l'année 1715."

Les généalogistes mentionnent à Ploudiry un Yves le Pape (1613-1683), père de Hervé LE PAPE (1638 -1710), qui épousa en 1691 Catherine LE GOFF. 

https://gw.geneanet.org/kermar?n=pape&oc=&p=yvon

.

Sur le coté, le Christ en croix est sculpté sous le titulus INRI.

Cette vasque, dont le contenant intérieur est bien plus petit qu'on pouvait le penser auraient donc la double fonction de bénitier, et de dalle funéraire. Il est probable de penser que le prêtre obtint le droit d'être enterré dans son église, et sous cette "piscine" dont il avait été commanditaire, dans une rare mais très belle symbolique réunissant le rappel du baptême par l'onction, et la foi dans la résurrection.

.

Le sculpteur n'est pas connu ; néanmoins, un bon candidat semble être l'architecte -sculpteur Jean Le Bescont, à qui est attribué le porche de Ploudiry en 1665, et qui a réalisé en 1680 (document d'archive du règlement) la "cuve de l'eau lustrale de la paroisse" portant l'inscription "LABRVM : PAROAE : AQVAE : LVSTRALIS :1680.". On versait chaque dimanche dans ce grand récipient qualifié de  "piscine" l'eau lustrale qui était ensuite versée dans des bénitiers plus petits.  Jean Le Bescond est l'auteur du bénitier de 1681 de La Martyre. Il est également l'auteur  de l'ossuaire de Saint-Thégonnec (1676-1682), après avoir effectué ou supervisé sur l'église divers travaux de 1651 à 1656 (bas-coté sud). Voir Le Seac'h p. 294-299.

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Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

Fonts baptismaux (kersantite, 1675-1715) de l'église de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

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J'ai omis de prendre la photo du Crucifix de face.

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. 1988, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988. p. 269

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLOUDIRY.pdf

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne , Presses Universitaires de Rennes.

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/ploudiry/ploudiry.html

http://infobretagne.com/enclos-ploudiry.htm

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre-rue-de-l-enclos-ploudiry/23b754e3-31b8-4db6-89a8-9457f6106b12

 

 

 

http://www.apeve.net/spip/spip.php?article187

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Published by jean-yves cordier - dans Fonts baptismaux. Ploudiry. Sculpture
19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 10:45

L'ossuaire (microdiorite quartzique, 1639-1640) de l'enclos de La Roche-Maurice.

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Sur La Roche-Maurice, voir :

 

—  sur l'église Saint-Yves  :

 

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— Voir sur les autres monuments de la commune :

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— Sur les ossuaires, voir :

 

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PRÉSENTATION.

Où je cède la parole aux bons auteurs :

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"L’ossuaire, placé en face du porche, porte les dates de 1639 et de 1640 gravées sur le fronton de la porte et sur le pignon sud. On y retrouve les mêmes dispositions qu'à l’ossuaire de Pencran, mais avec plus d'élégance.

Au-dessus de la porte centrale de la façade est inscrite une sentence latine. A gauche se trouve, sous une niche en accolade, un bénitier orné d'un buste de la Mort que tient, non pas la faux classique, ruais l'aiguillon élue lui prête l'iconographie du moyen âge. Le phylactère qui contourne l'accolade de la niche porte ces mots : Je vous tue tous.

Sur la partie inférieure de la façade, un cartouche, du côté droit, porte une tête de mort, un autre des ossements, un autre des entrelacs. Sur tous les autres cartouches se détachent des personnages à mi-corps : un paysan la bêche sur l'épaule ; une jeune fille tenant une fleur ; un homme de loi un rouleau à la main ; un mendiant, un prêtre, un bourgeois. Cette série d'images des diverses conditions humaines rappelle les danses macabres. On trouve une série analogue à l'ossuaire de Ploudiry." (Lécureux)

 

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"À La Roche-Maurice, en 1639-1640, on aboutit à la formule définitive des grands ossuaires et à l'édifice le plus parfait de l'atelier. À l'étage inférieur, les baies sont séparées par des colonnes corinthiennes qui reposent sur un stylobate décoré de panneaux semblables à ceux de Ploudiry. Ces colonnes supportent non plus un cordon, mais un entablement bien marqué avec une corniche sur laquelle s'appuient les niches du second étage séparées par des pilastres. Outre la porte de la façade principale, encadrée comme précédemment par deux colonnes servant d'appuis à un entablement amorti par un fronton triangulaire, une seconde porte semblable, mais encastrée de pilastres, s'ouvre dans le pignon sud." Couffon 1948)

"C'est l'édifice le plus parfait de l'atelier de l'Elorn. Il est de plan rectangulaire. [...] Au-dessus de la porte de la façade, une inscription : " MEMOR : ESTO : IV - 1639 - DICII : MEI : SIC : ERIT : ET : TVVM : MIHI : HODIE : TIBI : CRAS : " Dans la frise de la porte du pignon : " MEMENTO : HOMO : QVIA : PVLVIS : ES : 1640. " Au-dessus du bénitier d'angle, l'Ankou brandit un dard, et le phylactère faisant office d'accolade porte l'inscription : " IE : VOVS : TVE : TOVS. " " (R. Couffon 1988)

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« L’ossuaire. Placé, comme dans d’autres paroisses, sous le vocable de sainte Anne, l’ossuaire porte la date de 1639 au-dessus de la porte de la façade principale et celle de 1640 au-dessus de la porte du pignon sud. Faut-il voir une coïncidence avec le décès en 1638 d’Henri II, duc de Rohan, seigneur prééminencier de l’église Saint-Yves ? Rien ne l’indique. La vocation funèbre de l’édifice est affirmée dans trois inscriptions : la principale au-dessus de la porte de la façade : MEMOR. ESTO. IVDICII. MEI. SIC. ERIT ET TUUM. MIHI. HODIE. TIBI. CRAS. (Rappelle-toi mon jugement, tel sera aussi le tien, aujourd’hui moi, demain toi.), au-dessus de la porte du pignon on lit : MEMENTO : HOMO : QUIA : PVLVIS : ES : (Souviens-toi homme que tu n’es que poussière). L’unique bénitier de la façade est surmonté du buste d’un squelette qui tient une flèche et déclare sur une accolade en rubans : « Je vous tue tous ». Aucune de ces inscriptions ne fait référence à l’espérance chrétienne, elles soulignent le caractère inéluctable de la mort. » (G. Leclerc)

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"Élément constitutif des enclos, il porte ici des dates bien lisibles : 1639-1640. Il est donc bien postérieur aux œuvres jusqu’ici considérées. C’est sans doute l’indice du changement de statut de l’église. Chapelle du château, elle serait devenue église paroissiale.
L’ossuaire, comme son nom l’indique, est construit pour mettre les « ossements du peuple », comme inscrit au fronton du carnel de Pencran.
Depuis des temps immémoriaux, en Bretagne Occidentale, les morts de toute condition sociale, étaient enterrés dans l’église. Quand on allait à l’église « on allait sur sa tombe ». Lorsque les tombes étaient remplies, se déroulait une cérémonie de transfert des ossements dans l’ossuaire. A Guimiliau nous avons l’ossuaire d’attache dans sa forme la plus ancienne. Dans la Vallée de l’Elorn nous avons essentiellement des « ossuaires-chapelles ». Le plus ancien de style Renaissance est à Sizun (1585).
Celui de La Roche est l’un des fleurons de cette lignée. Sur la façade, au-dessus de la porte, une inscription latine :
Memor esto judicii Sic erit et tuum mihi hodie tibi cras « Mémorise mon jugement ainsi sera le tien, à moi aujourd’hui, à toi demain. » C’est le mort qui s’adresse au passant de façon particulièrement abrupte.
Les niches, destinées sans doute aux douze apôtres, comme on le voit à Sizun, sont vides ici." (APEVE)

 

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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LA PORTE DU PIGNON SUD.

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La porte de plein-cintre  est édifiée dans une belle pierre jaune de Logonna (microdiorite quartzique) extraite en Rade de Brest dans un appareillage de moellons de schiste. Deux colonnes cannelées  à chapiteaux droits servent d'appuis à un entablement amorti par un fronton triangulaire,  centré par un cartouche à cuir découpé renfermant une tête de mort. La clef de voûte s'enfle en une volute généreuse.

L'inscription  de l'architrave est sculptée en réserve, en lettres majuscules entre deux angelots. Elle énonce : MEMENTO : HOMO : QVIA : PVLVIS : ES : 1640. , soit :  "Souviens-toi, homme, que tu es poussière. 1640".

Dans sa forme complète Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris , elle  traduit un passage du Livre de la Genèse (Gn 3:19) où Yahvé s'adresse à Adam après sa chute  : "C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière."

Surtout, elle rappelle au fidèle la formule prononcée par le prêtre lors de l'imposition des cendres du mercredi des Cendres alors qu'il trace une croix avec de la cendre sur son front.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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LA PORTE DE LA FAÇADE ORIENTALE.

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La porte de plein-cintre  est édifiée, comme la porte sud, dans la pierre jaune de Logonna (microdiorite quartzique). Deux colonnes à demi-cannelées s'achèvent par des chapiteaux corinthiens. Ils  servent d'appuis à l'entablement amorti par un fronton triangulaire,  dont le décor central entre deux palmes (sans doute un blason) a été martelé.

L'inscription latine déclare :

" MEMOR : ESTO : IV / 1639 / DICII : MEI : SIC : ERIT : ET : TVVM : MIHI : HODIE : TIBI : CRAS : "

 

Elle  se déchiffre ainsi Memor esto judicii ; sic erit et tuum mihi hodie tibi cras
« Souviens-toi du jugement (du sort) qui fut le mien ; c'est le mien aujourd'hui, ce sera le tien demain. »

Ce n'est ni Dieu, ni la Mort, mais bien l'un des défunts, l'un des proches des familles qui s'adresse au passant pour le convaincre de la perspective funeste qui l'attend.  Ce qui, pour un chrétien, est une exhortation à une vie juste et à une pratique du culte et des Sacrements.

-judicium,ii : sentence, jugement, décision, arrêt. D'où : "Souviens-toi de la sentence à laquelle j'ai été condamnée : ce sera la tienne demain."

La finale, mihi hodie cras tibi est une formule très fréquente sur les sépultures.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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LE BÉNITIER D'ANGLE ET SON ANKOU. Microdiorite quartzique

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Au-dessus de la cuve à godrons du bénitier d'angle, l'Ankou, squelette personnifiant la mort, brandit une flèche. Il est assis  à cheval sur une double volute  portant l'inscription :  IE : VOVS : TVE : TOVS.  

Ce bénitier rappelle celui, en kersantite, de l'ossuaire (1619) de La Martyre qui tient également une flèche tout en maintenant la tête d'un défunt. 

Il est souvent photographié sorti de son contexte, qui est, ici, le registre inférieur de la façade vers laquelle il dirige sa flèche, et, en fait, également son avertissement " Je vous tue  tous". En effet, c'est la succession des huit personnages qui y sont sculptés en bas-relief qui lui donne tout son sens. Ceux-ci résument toutes les conditions sociales de l'humanité, depuis le pouvoir le plus élevé (le Pape) jusqu'à la situation la plus humble (le Mendiant).

Il mène ainsi un équivalent de ronde infernale et la séquence de l'Ankou et des huit états de la société humaine est une forme des Danses macabres où les squelettes viennent inviter le Pape, l'Archevêque, le Roi, le Noble, le Bourgeois, le Moine, le Bourgeois le Paysan et l'Infirme à les suivre vers le séjour des Morts; comme à Locmaria-an-Iskuit en Plouha, et à Kernascéden.

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Le parallèle s'impose avec l'ossuaire de Ploudiry, réalisé 4 ans auparavant, également en pierre de Logonna, où le squelette tourne sa flèche vers le Paysan, la Femme à la fleur,  le Juge et le Roi tandis que l'ange du bénitier dit : "Bonnes gentz qui par icy passez, priez Dieu pour les trépassez"

 

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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LES DIX PANNEAUX AUX HUIT PERSONNAGES VISÉS PAR L'ANKOU.

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La représentation des huit personnages emblématiques vise à souligner la vanité de l'attachement aux biens, aux valeurs et aux activités terrestres, et à les soumettre avec dérision au regard transperçant de la Mort, comme dans les Roues de la Fortune. Le Plaisir des sens et la Beauté éphémère, l'attrait pour le Pouvoir temporel, et bien-sûr la recherche de Richesse sont dénoncés par l'ironie habituelle aux moralistes. Mais cette dévalorisation est plus radicale, et moins proprement chrétienne peut-être, puisqu'elle vise également  le Labeur (du Paysan), la Loi, ou la  Théologie. Et même le Malheur est désacralisé et relativisé par la Mort qui  s'apparente moins au regard  de Dieu (Les premiers seront les derniers...) qu'à celui du Temps.

L’homme ne connaît même pas son heure : comme le poisson pris au filet fatal, comme l’oiseau pris au piège, ainsi en est-il des fils d’Adam surpris par le moment fatal qui tombe sur eux à l’improviste. Ec 9:12

 

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1. Le Paysan (sa bêche sur l'épaule).

2. La Femme (tenant une fleur).

3. Le Juge ou Docteur  en droit, (au geste d'argumentation, rouleau en main).

4.  Le Miroir (panneau vide).

5. Le Pape.

6. La Mort (Tête de mort et fémurs croisés).

7. Le Pauvre (le Mendiant infirme).

8. Le Prêtre (ou docteur en théologie).

9. Le Riche (tenant une pièce puisée dans son aumônière).

10. Entrelacs.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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1. Le Paysan (sa bêche sur l'épaule).

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 "PAROLES de Qohèleth,   fils de David, roi de Jérusalem.

 Vanité des vanités disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité !

Quel profit l’homme retire-t-il de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ?

Une génération s’en va, une génération s’en vient, et la terre subsiste toujours.

Le soleil se lève, le soleil se couche ; il se hâte de retourner à sa place, et de nouveau il se lèvera."

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En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ?

Tous ses jours sont autant de souffrances, ses occupations sont autant de tourments : même la nuit, son cœur n’a pas de repos. Cela aussi n’est que vanité.

Mieux vaut une pleine main de repos que deux pleines poignées d’efforts à la poursuite du vent. Ec 4:6

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La même figure sur l'ossuaire de Ploudiry :

Ossuaire (1635) de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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2. La Femme (tenant une fleur).

 

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La même figure à Ploudiry :

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Ossuaire (1635) de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

 

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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3. Le Docteur  en droit, ( en bonnet carré, au geste d'argumentation, rouleau du procès en main).

 

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Une figure semblable à Ploudiry :

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Ossuaire (1635) de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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4. Le Miroir (panneau vide).

Comme le suggère l'APEVE, devant cette figure manquante, "notre désir est grand de combler le vide. II suffit, au matin du jour, de laisser le soleil y projeter son ombre. Nous trouvons alors en bonne compagnie entre le savant docteur et le pape avec sa tiare. "

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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5. Le Pape.

Il est coiffé de la tiare, tient son bâton pastoral, et trace une bénédiction.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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6. La Mort (Tête de mort et fémurs croisés).

 

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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7. Le Pauvre (le Mendiant infirme, ou L'Aveugle).

Il porte du bissac (une besace) et un bâton, dans une main difforme ou couverte d'une moufle. Sa tête inclinée et fléchie témoigne de sa posture blessée et humble.

La figure de l'Aveugle est présente dans diverses danses macabres européennes.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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8. Le Prêtre (ou : l'Official,  docteur en théologie).

Il est coiffé de la barrette de docteur, il élève la main gauche d'un air docte, et tient en main droite un objet que je ne détermine pas. Il porte sur les épaules et devant la poitrine un camail à capuchon frappé d'hermines. Il évoque les statues de saint Yves dans son rôle d'official ou juge ecclésiastique du diocèse de Tréguier, et notamment celle qui se trouve sur la façade ouest de l'église de La Roche-Maurice, exactement en face de ce panneau. Néanmoins, la présence du saint breton n'aurait aucun sens ici, et il est plus logique d'y voir la figure de l'Official dans l'exercice et l'autorité de sa charge.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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9. Le Riche (tenant une pièce puisée dans son aumônière).

 

Les ossuaires sont construits, comme déjà les enclos paroissiaux, lors d'une période de prospérité économique liée à la production agricole et à la manufacture des toiles de lin, les créés (breton krez, chemise d'enfant) du Léon. La situation de Landerneau, abrité au fond de la Rivière de l'Elorn, comme celle de Morlaix, permet de participer à la commercialisation en Europe (Espagne et Portugal, Angleterre, Flandre). Les maisons buandières ou kanndi permettent alors le blanchiment du lin, véritable or bleu du Léon. Les paysans-marchands deviennent fortunés.

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 "J’ai entrepris de grands travaux : je me suis bâti des maisons et planté des vignes.

 Je me suis aménagé des jardins et des vergers ; j’y ai planté toutes sortes d’arbres fruitiers.

 J’ai creusé pour moi des bassins dont les eaux irriguent des pépinières.

 J’ai eu des serviteurs et des servantes, leurs enfants nés dans ma maison, ainsi qu’une abondance de gros et petit bétail, plus que tous mes prédécesseurs à Jérusalem.

 J’ai encore amassé de l’argent et de l’or, la fortune des rois et des États. J’ai eu des chanteurs et des chanteuses et ce plaisir des fils d’Adam : une compagne, des compagnes…

Je me suis agrandi, j’ai surpassé tous mes prédécesseurs à Jérusalem, et ma sagesse me restait.

Rien de ce que mes yeux convoitaient, je ne l’ai refusé. Je n’ai privé mon cœur d’aucune joie ; je me suis réjoui de tous mes travaux, et ce fut ma part pour tant de labeur.

 Mais quand j’ai regardé tous les travaux accomplis par mes mains et ce qu’ils m’avaient coûté d’efforts, voilà : tout n’était que vanité et poursuite de vent ; rien à gagner sous le soleil !" (L'Ecclésiaste 2:4-11)

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Qui aime l’argent n’a jamais assez d’argent, et qui aime l’abondance ne récolte rien. Cela aussi n’est que vanité.

Plus il y a de richesses, plus il y a de profiteurs. Que va en retirer celui qui les possède, sinon un spectacle pour ses yeux ?

 Le travailleur dormira en paix, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, alors que, rassasié, le riche ne parvient pas à dormir.

Voici un triste cas que j’ai vu sous le soleil : une fortune amassée pour le malheur de son maître.

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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10. Entrelacs.

 

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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LES DIX CARTOUCHES SCULPTÉS DES BASES DES COLONNES.

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"Les petites sculptures, au bas des colonnes, sur le cartouche, peuvent intriguer. II s’agit ici, comme ailleurs, de l’insigne donné au compagnon lors de son chef-d’œuvre et qui lui sert de signature." (APEVE)

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L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

L'ossuaire (1639-1640, microdiorite quartzique) de l'enclos de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.


 

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ANNEXE.

L'importance du culte des morts trouve en Bretagne des racines profondes.  Mais c'est au début du XVIe siècle, en 1519, que fut rédigé à Plougonven   Le Mirouer de la Mort de Jehan an archer coz (Jehan Larcher), poème en breton de 3602 vers rédigé en 1519  et publié en 1575 au couvent des Cordeliers de Cuburien près de Morlaix. Ce Mirouer aborde le thème des quatre fins dernières de l'homme, la mort, le jugement dernier, l’enfer ou le paradis. 

La présence de la Mort était d'autant plus forte que le Finistère connut, notamment à la fin du XVIe siècle, des épidémies dites de peste, des famines par mauvaise récolte et rudesse du climat, ainsi que des guerres comme celle de la Ligue en 1588-1598.

Les paroissiens ont longtemps privilégié de placer leur sépulture à l'intérieur de l'église. Plus ou moins rapidement confrontés à un manque de place, ils se firent enterrés autour de l'église, puis les ossements durent être rassemblés dans des ossuaires permettant aux familles de leur prodiguer respect, aspersion d'eau bénite   et prières.

On distingue les ossuaires ou reliquaires d'attache, appuyés ou enclavés à l'église, et les monuments indépendants du sanctuaire, et placés généralement contre le mur du cimetière au sud-ouest de l'enclos. Ils sont pour la plupart de forme rectangulaire et orientés nord-sud. Dans certains, une chapelle funéraire précède l'espace réservé aux ossements, comme à Pencran et Lanhouarneau . Ils comportent un, ou deux , bénitiers destinés à asperger d'eau bénite les ossements, accessible par les ouvertures non vitrées. La porte est généralement de plein-cintre couronné d'un fronton triangulaire. Plusieurs sont dédiées à sainte Anne, comme à La Roche-Maurice, Landivisiau, Guimiliau, Lannédern, Plourin-Ploudalmézeau et Saint-Hernin.

Ils sont parfois accolés à l'Arc de Triomphe, ou Porte des Morts, Porz ar Maro, qu'emprunte le cercueil à son entrée dans l'enclos.

L'Ankou est présent à Braspart, armé d'une faux, et à Ploudiry, La Roche-Maurice et Landivisiau, armé d'une flèche.

Les inscriptions en français,  latin ou breton appelant les fidèles au souvenir de la Mort sont présents dans 22 ossuaires de Bretagne, dont 16 dans le Finistère.

Les plus anciens ne sont pas antérieurs au XVe siècle, mais c'est généralement au XVIIe siècle que les églises édifiées près d'un siècle plus tôt entreprennent leur construction : de ce fait, ils offrent au visiteur de très beaux exemples de l'architecture de la Renaissance, notamment introduite en Finistère vers 1570 au château de Kererjean en Saint-Vougay (au nord de Landivisiau) après la parution des recueils d'architectures de Sébastiano Serlio (Livre III, 1540)  et de Philibert Delorme (Le premier tome de l'architecture, 1567).

 

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Les ossuaires du Léon : liste chronologique (Couffon): les enclos de la vallée de l'Elorn sont en rouge.

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Cléden-Poher, v.1575

Lanhouarneau v.1582, par l'atelier du château de Kerjean. 

Landivisiau v.1585, chapelle Sainte-Anne transporté au cimetière. Vallée de l'Élorn

Sizun 1585-1588. Credo des Apôtres.

[Daoulas v. 1581-1598 détruit pour construire la sacristie actuelle. Situé en Cornouaille

Pencran 1594.  Deux étages, le 2ème équipé de niches. Vallée de l'Élorn

Le Faou, 1603, détruit au XIXe

Kernilis 1609 (disparu)

La Martyre 1619. Kersantite. Vallée de l'Élorn

Roscoff, v. 1619. Deux étages,

Landerneau, Saint-Thomas 1635. Granite. Vallée de l'Élorn

Ploudiry 1635. Kersantite. L'Ankou et ses victimes. Vallée de l'Élorn.

La Roche-Maurice (1639-1640). Deux étages, le 2ème équipé de niches. L'Ankou et ses victimes. Vallée de l'Élorn.

Saint-Servais 1643

Plouzévédé 1645

Guimiliau 1648 (chapelle Sainte-Anne). Granite. Vallée de l'Élorn

Hanvec 1653 chapelle Saint-Jean

Loc-Eguiner 1657

Locmélar 1660, chapelle saint-Gouezou, détruit en 1920.

Lampaul-Guimiliau 1667-1669, chapelle de la Trinité inspirée de La Roche-Maurice. Crypte avec Mise au Tombeau. Deux étages, le 2ème équipé de niches. Vallée de l'Élorn

Commana 1677-1687

Saint-Thégonnec (1676-1682) Crypte avec Mise au Tombeau. Deux étages, le 2ème équipé de niches. Vallée de l'Élorn.

Goulven 1709

Pleyber-Christ 1738 sur édifice de 1573.

Sibiril 1743

Plabennec 1745

Guicquelleau 1790

Plougar, XVIIe

 

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Ossuaire du Léon et du nord de Cornouaille, in Couffon.La vallée de l'Élorn en bleu.

Ossuaire du Léon et du nord de Cornouaille, in Couffon.La vallée de l'Élorn en bleu.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, p.67

— APEVE

http://www.apeve.net/spip/spip.php?article239

— CIAP Enclos

https://www.ciap-enclos.fr/le-pays-des-enclos/#Enclos-de-La-Roche-Maurice

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, La Roche-Maurice, in Nouveau répertoires des églises et chapelles du diocèse de Quimper

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/ROCHEMAU.pdf

— COUFFON (René), 1948, L'architecture classique au pays du Léon. L'atelier de l'Elorn. L'atelier de Kerjean. Mémoires de la SHAB, page 67

https://www.shabretagne.com/scripts/files/51ebaffb02bf24.03861061/1948_02.pdf

— LE BARS (Alfred), 1961, Les ossuaires bretons, Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5283732d24ffc6.63778332/1961_04.pdf

— LE GUENNEC (Louis), 1981, Le Finistère monumental II, Brest et sa région page 501

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf

— LECLERC (Guy), 2012, La Roche-Maurice, église Saint-Yves et ossuaire,  Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne , Congrès de Brest SHAB pages 699-711. En ligne :

http://www.shabretagne.com/scripts/files/58e3e365148ef0.21808328/2012_31.pdf

— LÉCUREUX (Lucien), 1914, Congrès archéologique de France.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f218.image

— LÉCUREUX, Lucien, La Roche-Maurice, Congrès archéologique de France à Brest et à Vannes., Paris, Société française d’archéologie, 1919, p. 123-127.

http://www.infobretagne.com/roche-maurice-eglise-ossuaire.htm

— MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_150/La_Renaissance_en_Bretagne_.pdf


 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes. Ossuaire
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:46
Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Glossaire :

— Porche : "Construction en avant-corps, habituellement basse, abritant la porte d'entrée d'un édifice. "

— Portail : "Entrée monumentale d'un édifice religieux intégrée dans la façade"

— Tympan : [Dans les églises romanes ou gothiques] Espace compris entre l'archivolte et le linteau d'un portail, le plus souvent orné de sculptures. 

Archivolte : de latin signifiant « arc voûté » : Bandeau formé de moulures plus ou moins ornementées, qui fait saillie sur le nu du mur et suit le cintre d'une arcade, d'une imposte à l'autre 

Piédroit :Partie du jambage, du trumeau d'une porte ou d'une fenêtre

Trumeau : Pilier, souvent sculpté ou masqué par une statue, qui soulage en son milieu le linteau d'un portail.

Voussure : Partie cintrée surmontant une porte ou une fenêtre..Chacun des arcs concentriques d'une archivolte.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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PRÉSENTATION.
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« Le portail méridional de La Roche-Maurice n'est pas précédé d'un porche comme à Pencran et à La Martyre. Il comprend deux baies en anse de panier bordées d'une guirlande de feuillages. Contre le trumeau, on voit un bénitier surmonté d'un dais orné de quatre têtes en relief. Le portail est encadré par deux voussures parallèles en tiers-point qui délimitent le tympan. La gorge intérieure est garnie de feuillages qui encadrent quelques figures fantaisistes. La gorge extérieure contient, dans sa partie verticale, les statuettes des douze apôtres et ensuite des statuettes d'anges. Sur le tympan se détache la statue d'un saint breton, saint Maudé, abbé.

Le porche [ouest], qui porte l'empreinte du style de la Renaissance, est surmonté d'un fronton ; on y voit, dans des niches, les trois statues de saint Pascal Baylon, reconnaissable à son calice, de saint Vincent Ferrier et de saint Antoine de Padoue. » (L. Lécureux)

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"La façade midi serait sans caractère si elle n'était ornée d'un beau portail à deux portes géminées, en anse de panier, séparées par un bénitier surmonté d'un dais à pans coupés. Elles sont encadrées d'une arcade ogivale surbaissée, à trois rangs de nervures, garnies de feuilles de vigne, de feuilles de chardon et de niches de personnages avec dais, contenant les statuettes finement sculptées des Douze Apôtres et deux anges priants. De chaque côté, un groupe de trois colonnettes tournées en hélice et surmontées d'un pinacle, termine la décoration. Les colonnettes les plus extérieures sont timbrées aux mâcles des Rohan." (Le Guennec)

"Le portail [ouest], sous le clocher, porte la date de 1589. L'ouverture classique à large clef et fronton est encadrée de colonnes à chapiteaux ioniques avec têtes. Au-dessus du fronton, un cordon soutient une niche abritant une statue de saint Yves. Dans les contreforts, deux niches gothiques abritent les statues de saint Pascal Baylon et de saint Vincent Ferrier

"Le portail sud a deux portes géminées semblables à celles du porche de Landivisiau, - il daterait donc des années 1530-1540 - mais le porche semblable n'a pas été construit. Les deux portes en anse de panier ornées de feuilles de chardon sont surmontées de deux accolades Renaissance. Une large arcade à voussures et accolade de la fin du flamboyant englobe les deux portes ; dans le tympan, statue de saint Maudez (ou Maurice ?). Au trumeau, bénitier à dais gothique." (R. Couffon)

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"Le mur sud de l’église habituellement traité ailleurs en gros appareil homogène, mêle ici des pierres de taille de différente nature : granite, microgranite jaune et schiste noir, ces dernières pouvant atteindre 3 mètres de longueur . Dans ce mur aux matériaux disparates, s’ouvre un portail en pierre de kersanton noir à grain fin richement sculpté et pouvant être daté du milieu du XVIe siècle. Les portes géminées en anse de panier sont surmontées de deux accolades formées de rubans ornés de fleurs. Le trumeau qui les sépare porte un bénitier avec dais très Renaissance. Une grande arcade ogivale présente dans une de ses voussures une série d’Apôtres dans une suite de niches minuscules. Sur les côtés, des colonnes losangées sont décorées de macles rappelant les armoiries des Rohan." (G. Leclerc)

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"Renaissance.  Dans le courant du XVe siècle, il se produisit en Italie un retour marqué vers les ouvrages littéraires et aussi les monuments d'architecture et les antiquités de la Grèce et de Rome : on se met à les étudier et à les reproduire, et il surgit d'innombrables artistes adeptes de la nouvelle école. Par suite des expéditions des rois de France Charles VIII et Louis XII en Italie, 1495 et 1499, ces souverains et les seigneurs qui les accompagnaient vinrent à se passionner pour les nouvelles œuvres italiennes et entrèrent en contact avec les peintres, sculpteurs et architectes, dont ils amenèrent un grand nombre en France.

Ce mouvement d'innovation qui se produit en France dès les dernières années du Ve siècle, notre pays de Bretagne semble s'y montrer réfractaire pendant bien longtemps. La Renaissance apparaît chez nous, comme par surprise et d'une façon isolée et inexpliquée, en deux médaillons noyés au milieu de panneaux flamboyants dans le joli jubé de Lambader, datant de 1481-1490. Ensuite, la première manifestation, bien peu importante, n'a lieu qu'en 1533, au porche gothique de Lampaul-Guimiliau, dans les pilastres corinthiens de la niche qui couronne le fronton, et dans le bénitier de l'intérieur, tout chargé d'oves, de rais de cœur, rangs de perles, entrelacs et autres motifs absolument dans la note nouvelle.

Quatre ans plus tard, en 1537, se construit la façade Ouest de Rumengol qui est, avec le portail de l'Hôpital-Camfrout, l'une des plus belles pages de la vraie Renaissance en Basse-Bretagne. Dans la porte principale, on conserve encore les moulures prismatiques du style flamboyant, mais certains autres membres et ornements d'architecture se modifient et empruntent des formes inusitées jusque là : les petites pyramides aiguës et feuillagées deviennent des pinacles d'un nouveau genre formés de fuseaux en spirale, de boules à godrons, d'arrangements de rubans contournés en volutes et faisant bouquet terminal. Dans les contre-courbes de couronnement ce ne seront plus les feuilles de chou ou de chardon déchiquetées, mais une nouvelle feuille, approchant un peu de celle de l'acanthe, plus grasse, plus molle, plus arrondie. Les chapiteaux et les frises se ressentiront aussi de cette transformation qui se dessinera également dans les niches, les encadrements, les moulures et les crossettes garnissant les rampants des pignons. Dans tous ces ornements, on trouve les souplesses, les rondeurs, le gras sobre et délicat qui sont la vraie touche des premières années de la Renaissance.

Au porche de Landivisiau, 1554-1559, les dispositions générales de la période gothique se perpétuent, avec les profils et les feuillages anciens; mais au milieu de cette ornementation se rencontrent, conçus dans le style de François l" et d'Henri II, les culs-de-lampe des niches des apôtres et une partie de leurs couronnements, le bénitier avec le dais qui le surmonte, ainsi que la plupart des décorations qui tapissent le tympan intérieur, sans compter la niche du sommet du fronton.

Les mêmes caractères s'observent dans la porte Midi de La Roche-Maurice, 1539, et dans la façade Ouest, 1589; comme aussi dans le porche de Daoulas, 1566.

Ce travail de la Renaissance, mais plus avancé, absolument dégagé des formes flamboyantes, se rencontre dans le porche de Bodilis, 1570, dans les deux de Plougasnou, 1574-1582, dans ceux de Plouégat-Guerrand, 1574, Pleyben, 1588, Brasparts, 1589. A Bodilis et à Pleyben, on voit apparaître pour la première fois la colonne dite française, imitée de Philibert-Delorme, composée de tambours cannelés séparés par des bagues saillantes et sculptées." (Abgrall, 1904 pages 66-67)

 

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I. La statue du tympan : un saint abbé.

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C'est un saint puisque sa statue occupe cet emplacement ; et c'est un abbé  puisqu'il est tonsuré et porte un bâton pastoral  (quoique tenu en main gauche, comme les évêques) et un livre, fermé par  une agrafe. Le livre indique a priori qu'il est fondateur de son Ordre, dont l'ouvrage serait la Règle. Il est vêtu  d'une aube et d'une chasuble à trois plis en V. La première possibilité est d'y voir saint Guénolé, fondateur de Landévennec. L. Lécureux suggère saint Maudez, peut-être sur la foi d'une information reçue sur place. R. Couffon propose en alternative saint Maurice, qu'évoque le nom "La Roche-Maurice", bien que ce nom soit apparu au XIVe siècle par altération de Roch Morvan, du nom du vicomte du Faou fondateur du château. Saint Maurice du Carnoët est fondateur d'une abbaye puissante du diocèse de Quimper. Mais " La Roche-Maurice fut jusqu’au Concordat de 1801 une des nombreuses trèves de la paroisse de Ploudiry, elle-même prieuré cure de l’abbaye des chanoines réguliers de saint Augustin à Daoulas . Serait-ce alors saint Augustin ? Rien n'évoque l'évêque d'Hippone.

Emmanuel Le Seac'h attribue cette statue à un sculpteur de Locmaria-Lan du nom de S. Coëtdeleu, actif exclusivement (sauf ici) dans la paroisse de Plabennec. Il a sculpté le calvaire de la chapelle Locmaria-an-lan en 1527. Elle en reconnaît "les yeux et le visage caractéristiques"(p. 260). Cette situation ectopique est un peu étonnante.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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II. Les éléments héraldiques.

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Le château de Roch Morvan des vicomtes du Faou passa aux seigneurs du Léon, puis,  à la mort d’Hervé VIII en 1363, dans le domaine des vicomtes de Rohan  (mariage de sa sœur Jeanne avec Jean Ier de Rohan). Ce sont donc leurs armoiries de gueules à sept ou neuf macles d'or qui sont attendues  sur le portail.

On trouve en effet leurs macles (des losanges évidés) sur la partie extérieure des piédroits.

Au dessus du fleuron de l'accolade, un blason a été martelé. Il est entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel, également martelé, mais dont on peut affirmé qu'il est à double cordelière (deuxième collier, postérieur à 1515), et non à double las en aiguillette.

Les Rohan sont nombreux à avoir porté ce collier, comme PIERRE DE ROHAN, en 1476,  JEAN, vicomte DE ROHAN, en 1492, PIERRE DE ROHAN, sr. DE QUINTIN, LOUIS DE ROHAN, sr. DE GUÉMENÉ, en 1504, CHARLES DE ROHAN, 

J'ai décrit le collier premier modèle présent autour des macles des Rohan sur la façade du château de Josselin : ce sont les armes de Jean II (1459-1517), également visibles sur un vitrail de la chapelle du couvent des Franciscains observants de Cuburien à Saint-Martin-des-Champs.

Ce collier correspondrait plutôt, vu la datation du portail, à René Ier de Rohan ( 1516-1552), petit-fils de Jean II et fils de Pierre II de Rohan-Gié (mort en 1525). J'en ai montré le portrait en donateur sur la maîtresse-vitre de La Martyre, mais son collier n'y est pas représenté. Pourtant, il serait présent sur une lucarne du château de Pontivy.

En résumé, ces macles, ces armoiries martelées et ce collier sont à attribuer à René Ier de Rohan, dont les armoiries (en alliance avec celles de son épouse isabelle d'Albret) figurent sur la maîtresse-vitre de La Roche-Maurice datée de 1539.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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III. Le bénitier à dais en kersanton du trumeau.

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Il associe une cuve à godrons et rais de cœur, et un dais à quatre têtes, d'un style parfaitement Renaissance. Les deux parties ne sont pas scellées, mais sont des éléments  constitutifs du pilier.

Les quatre personnages, alternativement femme et homme, forment deux couples qui sont tournés l'un vers l'autre. Le premier couple, coté ouest, est le plus naturel et nous pourrions évoquer Ève, au visage très pur et Adam , plus âgé, portant la barbe et les cheveux taillés courts. Le second couple est soigneusement vêtu. La femme porte une coiffe courte d'où émerge la raie de cheveux sagement peignés. Elle est vêtue d'une robe dont nous ne voyons que l'encolure à petit rabat. L'homme, barbu comme le premier, est casqué. 

Ils semblent s'écouter, tout en étant plongés dans de graves et tristes pensées, visage légèrement penchés vers le bas. Ils font régner le silence, l'introspection, voire le remord.

Les caractères des deux visages d'homme se retrouveront dans les figures des douze apôtres des piédroits : les mèches des moustaches, en V inversé, partent du bord des narines. Les mèches des barbes forment chacune un point d'interrogation inversé.

Ce bénitier suscite l'admiration par la beauté recueillie et sobre qui s'en dégage.

Les personnages sortent de losanges à trois réglures entourés de fleurs variées mais qui occupent parfaitement l'espace triangulaire qu'elles décorent. Chaque compartiment est limité par un pilastre coiffé d'une flamme.

Le registre supérieur est occupé, entre ces flammes, par des tresses en volutes, où sont enfilés des anneaux ; et ces tresses sont nouées deux par deux par des arceaux. Les extrémités des tresses sont fendues en gueules stylisées.

Le registre inférieur, par symétrie, emploie des paires de volutes perlées, réunies par des arceaux.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ce bénitier à dais en kersanton, et  occupant le trumeau en évoque deux ou trois autres. Celui de Landivisiau, sculpté par Bastien Prigent vers 1554-1559 est très proche, tant par les personnages  en conversation que par les détails ornementaux. Il est plus développé tant pour le fond (un ange au goupillon) que pour la superstructure du dais.

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Bénitier à dais (kersanton, ca 1554-1559, Prigent) du porche de l'église de Landivisiau. Photographie lavieb-aile 2017.

 

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Le deuxième est un peu plus tardif (1604), plus développé et plus Renaissance encore, c'est celui du porche de Saint-Houardon à Landerneau. 

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Bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.

 

On peut aussi citer celui de Guimiliau datant de 1602. 

Le bénitier de La Roche-Maurice est issu d'un des ateliers de sculpture du kersanton  établis sur l'Elorn à Landerneau, et il est significatif que tous ces  bénitiers soient retrouvés, sur la vallée de l'Elorn, séparés de quelques dizaines de kilomètres. La Roche-Maurice se situe sur l'Elorn entre Landerneau et Landivisiau.

Le premier de ces ateliers, au XVIe siècle, est celui de Bastien et Henri Prigent (1527-1577). Puis lui succède entre 1570 et 1621 le Maître de Plougastel, trop tardif pour être retenu ici. La tentation est donc forte de l'attribuer aux Prigent, mais E. Le Seac'h qui a produit le catalogue raisonné de leur œuvre, n'y inclut pas le porche de La Roche-Maurice (qu'elle ne décrit pas dans son ouvrage), et pas d'avantage. 

Je compare les deux si beaux visages féminins tournés vers l'est : je me décide, le bénitier de La Roche-Maurice est de Bastien Prigent.

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Bénitier (kersanton, Prigent, 1554-1559) du porche de l'église de Landivisiau. Photographie lavieb-aile mai 2018.

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Bénitier à dais (kersanton, Prigent, v. 1550) de l'église de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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Une cuve à godrons et rais de cœur, sans dais, occupe le trumeau du porche de Daoulas.

René Couffon signale un autre bénitier à dais en kersanton au porche nord de Commana.

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Le bénitier en kersanton du coté intérieur du trumeau.

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Ce bénitier est une simple cuve hexagonale, dont la beauté vient de sa simplicité, de la patine de la pierre par les contacts répétés, et surtout d'un bas-relief simulant une banderole aux extrémités enroulées en cornets. On y lit en belles lettres minuscules gothiques A. MEN.

Une fois déjouée la tendance d'y lire la formule liturgique AMEN, on comprend qu'il s'agit d'un certain A. — peut-être Alain — MEN, voire LE MEN ou LE MENN. On a pu y voir le nom d'un donateur, voire du sculpteur, mais c'est pour moi le nom de fabricien, car c'est l'un ce ses privilèges de signifier sa présence à l'occasion du chantier de construction dont il a la charge.

Or, en 1552, un membre de la même famille, certainement aisée et respectée, accéda à la même charge et laissa son nom sur les sablières du bas-coté sud, puis nord. Il se prénommait Fiacre, si nos lectures des inscriptions sont exactes. Fiacre était-il le digne fils de son père A[lain] ? 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Les deux portes en anse de panier.

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Les portes géminées en anse de panier du gothique flamboyant,  sont surmontées de deux accolades Renaissance formées de rubans ornés de fleurs.

La moulure interne accueille un rinceau dont les tiges libèrent des feuilles trifoliées pointues.

Les portes géminées se retrouvent à Landivisiau, à Lampaul-Guimiliau.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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La double accolade (à crochets) reprend l'idée des volutes réunies par un anneau, déjà remarquée en registre inférieur du dais du bénitier.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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L' ensemble de ces caractéristiques se retrouve, au détail près, dans le portail du porche (kersanton, 1554-1559, Prigent) de Landivisiau, celui-là même qui accueille en son trumeau le bénitier à dais déjà cité.  Il est donc licite d'attribuer à l'atelier Prigent (1527-1577) de Landerneau non seulement le bénitier, mais aussi l'ensemble du portail sud de La Roche-Maurice, qui a dû  être antérieur d'une dizaine d'années à celui de Landivisiau (à l'intérieur, les sablières de La Roche-Maurice sont datée de 1552).

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Portail du porche de l'église de Landivisiau. Photo lavieb-aile

 

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Les douze Apôtres des piédroits.

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Ils sont placés dans des niches à dais ; et ceux-ci sont ornés de l'accolade à crochet évoquant celle des portes géminées. Ces dais à accolades se retrouvent au dessus des Apôtres du porche de Landivisiau (1554-1565), ou sur les voussures du porche sud (1553) de Pencran.

La série des 12 apôtres, souvent accompagnés du phylactère citant l'article du Credo qui leur est propre, est disposée le plus souvent de chaque coté du porche d'entrée, coté sud, comme une initiation rituelle ou un rappel de la Foi fait au fidèle qui pénètre dans les sanctuaires bretons.

Ici, puisque l'entrée se fait directement par un portail, dépourvu de porche, les 12 Apôtres sont disposés le long de l'archivolte. Ils prennent la place dans d'autres église de la même époque et des mêmes ateliers, des scènes bibliques (Adam et Ève, Caïn et Abel, Noé) ou de saints personnages titulaires, à Pencran, Landivisiau, ou d'anges comme à Guipavas (1563) et Daoulas (1566), ou de simples pampres à Lampaul-Guimiliau (aprés 153

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En partant en bas à droite et en suivant l'ensemble de l'arcade, nous trouvons :

  • Pierre et sa clef
  • André et sa croix en X
  • Jacques le Majeur et son bourdon
  • Jean et son calice de poison
  • Thomas  et sa lance 
  • Jacques le Mineur et son bâton de foulon.
  • Un ange.
  • (en amorçant la descente vers la gauche :
  • Un ange
  • Philippe et sa croix à longue hampe
  • Barthélémy et son coutelas de dépeçage
  • Matthieu et sa balance de publicain
  •  Jude et sa lance
  • Simon et sa scie
  •  Matthias et son équerre.

L'ordre est immuable, à la différence des statues encadrant l'entrée dans les porches, où les statues peuvent être déplacées. 

Cet ordre, de même que la nature de chaque attribut, est censé être fixé par la Tradition, mais fait l'objet de nombreuses variantes, comme sur ce retable de Lugny de 1528,  quand ce n'est pas de franches erreurs comme sur ce Calendrier des Bergers . Seule la séquence Pierre-André-Jacques le Majeur-Jean est pratiquement constante. L'ordre de ce portail est très proche de celui de l'ossuaire de Sizun (1585-1588). D'habitude, j'identifie Thomas à son équerre, mais Matthias est "toujours" en dernière position.

Voir dossier documentaire dans mon article sur le Credo de la maîtresse-vitre de Quemper-Guézennec.

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1. Pierre et sa clef

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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2. André et sa croix en X 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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3. Jacques le Majeur son chapeau à coquille et son bourdon

Le livre de la main droite est brisé.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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4. Jean, imberbe, et son calice de poison d'où sort un dragon.

 

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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5. Thomas  et sa lance.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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6.Jacques le Mineur et son bâton de foulon.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Un ange.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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(en amorçant la descente vers la gauche :  un autre ange, puis:

 

7. Philippe et sa croix à longue hampe.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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8. Barthélémy et son coutelas de dépeçage.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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9. Matthieu et sa balance de publicain.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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 10. Jude et sa lance.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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11. Simon et sa scie (tête brisée).

 

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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 12. Matthias et son équerre.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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La moulure ornée de pampres aux grappes picorées par les oiseaux et aux petits personnages.

Je retrouve ici les motifs charmants et truculents déjà observés à l'abbaye de Daoulas et à Landivisiau. Je ne peux qu'encourager le visiteur à s'attarder à y découvrir ces saynètes.

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Ces pampres sont toujours (depuis les premiers portails de Basse-Bretagne) issus de la gueule d'animaux (ou plus rarement de personnages). Ici, nous avons un lion à coté d'un reptile, lézard ou dragon.

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Un lion crachant la tige du pampre.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Un dragon crachant la tige du pampre.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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CONCLUSION.

Ce portail s'intègre dans le vaste ensemble des porches et portails sortis des ateliers de sculpture sur kersantite au milieu du XVIe siècle, et, accueille, dans des formes relevant du gothique flamboyant, un dais de bénitier dont les masques humains relève des innovations de la Renaissance. Il est amusant de multiplier les comparaisons avec les porches de Pencran et de Landivisiau, aux proximités si convaincantes que je propose de voir ce chantier de La Roche-Maurice comme issu de l'atelier de Bastien et Henri Prigent. Quand à la datation, ces rapports conduisent à privilégier une datation plus proche de 1550 que de 1540.

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ANNEXE : LES PORCHES DE BASSE-BRETAGNE XVe-début XVIIe :

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I. Rappel chronologie et attribution de quelques porches du Finistère d'après E. Le Seac'h:

Premier atelier ducal du Folgoët :

  • Notre-Dame du Folgoët, porche occidental : 1423

  • Notre-Dame du Folgoët, porche sud : 1423-1433

  • Quimper, cathédrale : 1424-1442

  • Saint-Pol-de-Léon, Kreisker : 1436-1472

  • Châteauneuf du Faou : Notre-Dame-des-Portes : 1436-1472

  • Kernascleden : 1433-1463

  • Le Faouët, chapelle Saint-Fiacre : 1450

  • Quimperlé, porche nord : 1420-1450

  • La Martyre porche sud : 1450-1468

  • Le Faou, Rumengol, porche sud : 1468.

— Deuxième atelier ducal du Folgoët :

  • Plourach, porche sud : 1458-1488

  • Plonevez-du-Faou, Saint-Hernot porche sud : apôtres 1481/porche 1498-1509

Atelier des frères Prigent à Landerneau :

  • Pencran, porche sud : 1553

  • Landivisiau, porche sud : 1554-1565

  • Guipavas, porche nord : 1563

— Maître de Plougastel :

  • Bodilis, 1601

  • Guimiliau, 1606-1617

non attribué :

  • La Roche-Maurice (1539-1550) 

  • Daoulas, (1566)

  • Landerneau , Saint Houardon (1604)

  • Guimiliau (1606-1617)

  • Gouesnou (1640-1664)

 

Roland Doré (1618-1663) :

  • Guimiliau, apôtres 

  • Pleyber-Christ, apôtres

  • Plestin-les-Grèves, apôtres

  • Trémaouezan (1610-1623), apôtres

  • Le Tréhou, apôtres;

Jacques Mazé :

  • Plouneventer, apôtres 1679

Événement marquants :

a) 1560-1580 : Construction du château de Kerjean  : introduction de la Renaissance en architecture (Philibert Delorme) et en ornementation (École de Fontainebleau). Influence sur les porches de Pleyben, Bodilis, Lanhouarneau, Saint-Houardon de Landerneau, puis Commana (1620-1650) et Rosnoen (1674-1714). Cf Mussat.

b) 1580-1600 : Guerres de la Ligue, interruption possible des chantiers.

 

 

II. Liens .Sur les porches de Bretagne voir dans ce blog :

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LE XVe SIÈCLE.

 

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LE XVIe SIÈCLE.

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LE XVIIe SIÈCLE.

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III. Liens. Les Apôtres des porches.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, p.67

APEVE

http://www.apeve.net/spip/spip.php?article239

BROUCKE (Paul-François), MAUGUIN (  Michel) ) 2006.  Les prééminences armoriées des Rohan au tympan de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves, La Roche-Maurice (Finistère), Bulletin de la Société archéologique du Finistère.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/58ac1051308735.01528915/2012_03.pdf

BROUCKE (Paul-François), 2012, "L’emblématique de la maison de Léon aux XIIe-XIVe siècles et les prééminences de Daoulas et La Roche-Maurice aux XVe-XVIe siècles", Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne , Congrès de Brest SHAB pages 59-82. En ligne :

http://www.shabretagne.com/scripts/files/58ac1051308735.01528915/2012_03.pdf

CIAP Enclos

https://www.ciap-enclos.fr/le-pays-des-enclos/#Enclos-de-La-Roche-Maurice

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, La Roche-Maurice, in Nouveau répertoires des églises et chapelles du diocèse de Quimper

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/ROCHEMAU.pdf

COUFFON (René), 1948, L'architecture classique au pays du Léon. L'atelier de l'Elorn. L'atelier de Kerjean. https://www.shabretagne.com/scripts/files/51ebaffb02bf24.03861061/1948_02.pdf

LE GUENNEC (Louis), 1981, Le Finistère monumental II, Brest et sa région page 501

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf

LECLERC (Guy), 2012, La Roche-Maurice, église Saint-Yves et ossuaire,  Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne , Congrès de Brest SHAB pages 699-711. En ligne :

http://www.shabretagne.com/scripts/files/58e3e365148ef0.21808328/2012_31.pdf

LÉCUREUX (Lucien), 1914, Congrès archéologique de France.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f218.image

LÉCUREUX, Lucien, La Roche-Maurice, Congrès archéologique de France à Brest et à Vannes., Paris, Société française d’archéologie, 1919, p. 123-127.

http://www.infobretagne.com/roche-maurice-eglise-ossuaire.htm

MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_150/La_Renaissance_en_Bretagne_.pdf


 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Porches kersanton Chapelles bretonnes.
14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 14:56

La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice IV : les sablières (1559) de la nef et du chœur.

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— Voir les premiers articles de cette série sur la charpente sculptée de La Roche-Maurice :

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— Voir aussi sur l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice :

 

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— Voir sur les autres monuments de la commune :

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Voir sur les sablières de Bretagne : 


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PRÉSENTATION.

Voir article II.

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La charpente de l'église Saint-Yves a été superbement restaurée entre 2014 et 2017  sous la direction de l'architecte en chef des monuments historiques Marie-Suzanne de Ponthaud assistée de Françoise Godet-Boulestreau, de l'agence d'architecture de Crozon,  supervisant les activités de peinture de l'entreprise Arthema de Nozay (44) et de menuiserie de l'atelier Le Ber de Sizun, dirigé par Steven Le Ber.

La nef est divisée par six entraits engoulés (poutres transversales dont les extrémités sont sculptées en gueule de dragon) en six travées. Le sixième entrait est une poutre de gloire, car elle porte les statues du Christ en croix entre Marie et Jean. Sous ce sixième entrait, un jubé polychrome (l'un des rares encore conservé malgré la Contre-Réforme qui demanda leur suppression) forme une séparation transversale : au delà  s'ouvre un nouvel espace, le chœur, rythmé à son tour par quatre entraits en autant de travées.

Malgré mes efforts didactiques, résumons : la charpente est divisée en 10 travées. Et chacune est décorée, à l'union entre le mur, et la voûte lambrissée, par des sablières sculptées et peintes : le sujet de cet article.

L'effet extraordinaire que  la restauration de 2017 suscite au  visiteur résulte en grande partie de la peinture du lambris en un très beau bleu profond, constellé d'étoiles, de macles (emblème des Rohan), de fleurs de lys, et décoré d'angelots et du monogramme IHS. Mon premier article, sur les culots de poinçon (ou abouts de poinçon), le montrait suffisamment. Des lustres en couronne conçus par Mael Iger diffusent un éclairage très adapté à ces splendeurs.

Me voilà à pied d'œuvre pour décrire les 20 sablières (12 pour la nef et 8 pour le chœur). Mais autant cette description s'est avérée plaisante (et, pour moi, passionnante) pour les bas-cotés, autant elle suscite pour cette partie IV une lassitude liée au caractère monotone du décor.

 Nous avions déjà eu un avant-goût de cela pour les quatre dernières sablières S7 à S10 et N7 à N10 des bas-cotés, faites de têtes isolées, d'hommes ou de sauvages tenant des phylactères ou d'anges. Eh bien, nous les retrouvons ici, placés beaucoup plus haut, bien que  cette fois, polychromes. Nous pouvons déjà postuler que c'est le même atelier de sculpteurs qui a réalisé les sablières S7 à S10 et N7 à N10 sur les bas-cotés, et l'ensemble des sablières hautes de la nef et du chœur. Un atelier différent, à mon avis, de celui qui a donné les belles pièces du début des bas-cotés, en 1552.

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Dois-je les présenter et les décrire une à une en les numérotant Ss1 à Ss 10 et Nn1 à Nn 10 comme je l'ai fait pour les bas-cotés? Repérer leur séquence dans le dédale de mes photos pour dresser une liste au risque de me tromper ? Faire ce travail fastidieux, inutile et vain? Oui, et débutons par la liste.

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La liste des sablières de la nef et du chœur :

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COTÉ SUD.

SS1 : deux hommes sauvages jambes écartées.

Ss2 : deux têtes de femme tenant chacune un phylactère.

Ss3 : têtes à oreilles de vache tenant un phylactère.

 Ss4 : deux masques à banderoles.

Ss5 : deux hommes sauvages jambes écartées.

Ss6 : inscription A : ROLLANT 1559.

Ss7 : Deux têtes d'hommes tenant un phylactère.

Ss8 : deux bustes d'homme dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

Ss9 : deux têtes de vache dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

Ss10 :  Deux têtes d'hommes dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

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COTÉ NORD.

Nn1 : deux hommes sauvages jambes écartées.

Nn2 : deux bustes d'hommes nus tenant une banderole.

Nn3 : deux hommes sauvages jambes écartées.

Nn4 : deux têtes de femme  tenant chacune un phylactère à inscription.

Nn5 :  deux hommes sauvages, couronnés,  jambes écartées.

Nn6 : deux lions présentant un blason bûché.

Nn7 : deux hommes sauvages jambes écartées.

Nn8 : deux têtes d'anges, ailes déployées.

Nn9 : quatre têtes d'homme, dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

Nn10 : deux têtes d'homme, dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

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Schéma de Marie-Suzanne de Ponthaud, et mention surajoutée des dates portées par les sablières.

Schéma de Marie-Suzanne de Ponthaud, et mention surajoutée des dates portées par les sablières.

Voûte lambrissée  de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Voûte lambrissée de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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DESCRIPTION.

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LE COTÉ SUD DE LA NEF .

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SS1 : deux hommes sauvages jambes écartées.

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Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss2 : deux têtes de femme aux chevelures excentriques tenant chacune un phylactère, entre deux masques humains de profil.

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Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss3 : têtes à oreilles de vache tenant un phylactère entre deux serpents.

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Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss4 : deux masques à banderoles.

La pièce suivante,  Ss 4, montre un masque humain au front ceint d'un ruban, et crachant une banderole à inscription. À coté de lui, un masque humain à oreilles de vache tient un phylactère blanc à inscription sibylline.

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Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss 5 : hommes sauvages jambes écartées.

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Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss6 : inscription A : ROLLANT 1559.

Située  juste avant le jubé,  Ss6 porte une inscription donnant le nom du fabricien (c'est mon avis) et la date du chantier : A: ROLLANT / 1559:

 Donc sept ans après la construction de la charpente des bas-cotés. Le patronyme est attesté à Ploudiry, mais plus tardivement et sous la forme ROLLAND.

Les deux portions de l'inscription occupent des cartouches tenus par des personnages hybrides, au torse nu et aux jambes remplacées par des plumes. Au centre, noué par des faveurs bleues, un carré a été bûché : gageons qu'il portait les armoiries des seigneurs prééminenciers.

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Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Voûte lambrissée, coté sud, avant le jubé (Ss3 à Ss6).

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Voûte lambrissée, coté sud, après le jubé (Ss7 à Ss10).

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Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss7 : Deux têtes d'hommes tenant un phylactère.

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Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss8 : deux bustes d'homme et homme sauvage dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

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Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss9 : deux têtes de vache (ou de bœuf) dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

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Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières sud (1559) du chœur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ss10 :  Deux têtes d'hommes dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

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La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice IV : les sablières de la nef et du chœur (1559).
La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice IV : les sablières de la nef et du chœur (1559).
La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice IV : les sablières de la nef et du chœur (1559).

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Blochet final au sud du chevet.

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La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice IV : les sablières de la nef et du chœur (1559).

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LE COTÉ NORD DE LA NEF .

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Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn1 : deux hommes sauvages jambes écartées.

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Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn2 : deux bustes d'hommes nus tenant une banderole.

 

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Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn3 : deux hommes sauvages jambes écartées.

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Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn4 : deux têtes de femme   tenant chacune un phylactère à inscription.

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Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn5 :  deux hommes sauvages, couronnés,  jambes écartées.

 

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Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn6 : deux lions présentant un blason bûché.

Cette pièce héraldique fait face à Ss6, qui portait l'inscription.

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Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) de la nef de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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SABLIÈRES DU CHOEUR, COTÉ NORD.

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Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn7 : deux hommes sauvages jambes écartées.

 

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Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn8 : deux têtes d'anges, ailes déployées.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn9 : quatre têtes d'homme, dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

 

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Nn10 : deux têtes d'homme, dans une frise en zig-zag blanche et jaune.

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Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Sablières (1559) du choeur de l'église de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Chapelles bretonnes.
14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 11:50

La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice III : les sablières du bas-coté nord (1561).

Voir les premiers articles de cette série sur la charpente sculptée de La Roche-Maurice :

Voir sur l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice :

 

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Voir sur les autres monuments de la commune :

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Voir sur les sablières de Bretagne : 


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PRÉSENTATION.

Voir article II.

Un bonus : les photos de 2011 avant la restauration.

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Liste des  pièces de sablières du bas-coté nord

N1 : homme tenant une volute entre deux animaux (chevaux?)

N2 : diable ailé agrippant un homme. Feuillages ; deux têtes d'âne.

N3 : Funérailles

N4 : Labour.

N5 : Homme tenant des cornes d'abondance.

N6 : Inscription 1561 ou 1552. Homme levant son verre ; saint Matthias ; un charpentier.

N7 : Deux hommes au phylactère.

N8 : anges

N9 : deux hommes aux phylactères

N10 : deux hommes sauvages jambes écartées.

 

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Blochet BN.1 : Fou en tunique à grelot (Le Ber, 2017).

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sablière N1 : homme tenant une volute entre deux animaux (chevaux?) .

L'homme tient-il un rabot ?

Frise inférieure de style bellifontain semblable aux frises de 1552 du coté sud, à volutes liées par des anneaux, et tête humaine aux yeux caves pénétrées par des arceaux. Ce décor est cité dans la partie supérieure.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Blochet  BN.2 : homme portant une courte fraise.

Son pourpoint est orné d'un élément en T, plutôt décoratif que figuratif.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sablière N2 : diable ailé agrippant un homme. Feuillages ; deux têtes d'âne.

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Frise inférieure : semblable à celle du coté sud, avec des épillets. Cartouche 2017 sous le blochet B.N3

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Blochet BN.3 : homme portant la fraise. 

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Sablière N3 : scène de funérailles (1561)

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Un chariot (charrette sans ridelle) tiré par deux chevaux porte le cadavre du défunt, suivi par une femme et son enfant puis un homme portant une pelle sur l'épaule ; on considère qu'il s'agit du fossoyeur.

L'attelage est mené par un valet.

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Une scène de funérailles est également présente sur les sablières de La Martyre, village voisin de La Roche-Maurice, vers la date de 1560. Elle est plus complète, avec 15 personnages (le clergé en tête, les six membres de la famille derrière), et un attelage à trois chevaux mené par un clochetteur.  Le style de ses sablières relève d'un sculpteur bien différent de celui de La Roche-Maurice.

On la trouve également sur les sablières de l'ossuaire de  la paroisse voisine, Pencran, mais à la date de 1594. Cet ossuaire est privé : pas de photo.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Les modalités de l'attelage sont précisément représentées : les bras du chariot entourent le cheval arrière, qui en soutient la charge par un demi-collier de selle, et par un collier d'épaule. Un cordage (ou une traverse en bois)  fixé en aval des poignées des bras est tracté par le cheval de tête, par un demi-collier (sans selle) et un collier d'épaule. Les chevaux n'ont pas de bride, celui de tête étant mené par une corde passé au poitrail.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Blochet  BN.4 : homme barbu.

Ce n'est pas un apôtre, car il est chaussé. Il est vêtu d'un manteau complètement ouvert, aux revers ornés, et s'évasant derrière le dos en capuchon.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sablière N4 : scène de labour (1561)

 

Un paysan guide sa charrue tirée par deux chevaux menés par le valet de ferme.

Les scènes de labour sont rares en sculpture au XVIe siècle, notamment sur les sablières, et celle-ci fournit  donc un document iconographique précieux.

Mais si ces scènes sont rares, on en trouve néanmoins non seulement ici, mais aussi sur les sablières de  La Martyre (vers 1560), Le Tréhou (vers 1555), Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, Pleyben, Bodilis, donc entre 1555 et 1570 dans un rayon de 50 km en Finistère. Les trois derniers sites relèvent de l'atelier du Maître de Pleyben. Plusieurs illustrent un accident par lequel un valet est écrasé par l'attelage. Soit un corpus de six exemples.

Je renvois à mon article sur la sablière du Tréhou, où j'ai approfondi l'étude de ce thème.

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Récapitulatif chronologique du corpus.

a) Église du Tréhou v.1555. charrue à avant-train à roues, attelage de 2 paires de bœufs et 1 bœuf de tête, conducteur + 1 guide de tête, renversé par le bœuf.

Les sablières de l'église Sainte-Pitère du Tréhou II : le labour.

b) Église Saint-Salomon de La Martyre (1560?).Charrue à avant-train à roues, et attelage à 2 chevaux + 2 bœufs + 2 chevaux +un maître d'attelage en tête. Pas d'accident.

L'église Saint-Salomon de La Martyre VI : les sablières (1560?).

c) église de La Roche-Maurice ( 1552 ou 1561). Charrue à avant-train à roues, et attelage à 2 paires de chevaux +un maître d'attelage en tête. Pas d'accident ?.

d) Église de Bodilis. I. (Maître de Pleyben 1567).

Charrue à avant-train à roues, attelage à 4 chevaux. Un conducteur,1 guide de tête et un semeur en avant. Pas d'accident.

Les sablières de l'église de Bodilis. I. La scène des semailles et du labour (anonyme, 1567).

 

e) Chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom (Maître de Pleyben v.1575). Charrue à avant-train à roue, attelage de 4 chevaux un conducteur, 2 guides et un 3ème écrasé par l'attelage.

La charpente sculptée du collatéral nord de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom en Plomodiern par le Maître de Pleyben (vers 1575).

f) Église de Pleyben ( Maître de Pleyben vers 1571) : haut de la nef coté sud. Charrue à avant-train à roue, attelage à 2 chevaux en couple + 1 cheval de tête. Un conducteur + un guide latéral. Accident (emballement du cheval de tête et écrasement du guide.

La charpente sculptée de l'église de Pleyben (vers 1571) par le Maître de Pleyben : le chœur et le haut de la nef. Sablières et  blochets.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Le maître courbé pour épouser la forme de la sablière, porte à la ceinture une hache. Il est coiffé d'un bonnet, porte un sarrau, et un bracelet de bras. Il tient les mancherons par ne prise différente de chaque coté.

La charrue comporte successivement les mancherons, tenus écartés par des traverses, et fixés sur le  dental (ou sep) par des goujons ; le soc, en avant du dental ; le timon, et ses deux chevilles élargies par des coins ; le coutre ou couteau, tranchant la terre en avant du soc.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Le timon, posé sur l'avant-train à deux roues, est ceinturé par un cordage retenu par une cheville en T.

Puis vient, en avant des roues, le "timon d'avant-train" barré par deux forts madriers ; ce sont ces madriers qui sont tractés par les deux chevaux, par l'intermédiaire de deux cordages fixés à un double collier d'épaule et à un collier de dos.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Enfin, le cheval de tête est mené par un valet de ferme. Il est penché en avant, soit par l'effort qu'il produit, soit (mais c'est ici peu convaincant) par un accident qui le renverse.

Il tient un outil dont le manche se termine par une fourche en V ; il serait intéressant d'en trouver d'autres exemples. J'imagine que cela lui sert à aiguillonner ses bêtes.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet  BN.5 : saint Pierre.

Il est identifié par sa clef ; son livre porte cinq lettres gravées.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sablière N5. Homme tenant deux cornes d'abondance

Au centre, un buste d'homme barbu coiffé d'un bonnet. Il tient dans ses mains les pointes de deux cornes d'abondance et, par un bracelet, de deux épillets. Les cornes libèrent à chaque extrémité des tiges qui s'épanouissent en bustes humains, plutôt féminins. Nous retrouvons ici la veine fantastique de métamorphoses entre l'humain et le végétal, noté sur les sablières sud et qui sont une des caractéristiques stylistiques du sculpteur, tranchant après deux scènes très réalistes de l'environnement rural.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet BN.6 : homme barbu en pourpoint à 7 boutons, col large à gland et courte fraise.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sablière N6 : Inscription de 1561 ou 1552.

C'est la pièce la plus difficile, et, de ce fait la plus passionnante pour le chercheur.

Elle précède la frontière qui, dans la nef, sépare cette dernière du chœur par le jubé. Et elle correspond, sur le bas-coté sud, à la sablière S6, qui porte aussi un blason (au lion rampant des seigneurs de Léon) et aussi une inscription datée de 1552.

Au centre, un cartouche carré devait porter des armoiries qui ont été bûchées. Ce blason est présenté par un lion.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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À gauche, un homme, allongé, est vêtu d'un manteau de belle coupe et coiffé d'un bonnet. Il tient dans la main droite un bâton et lève un verre de la main gauche.

Sur la frise inférieur, l'inscription (dont nous allons parler) dit : "POUR LES SARPANTER". Cet homme, qui pourrait être le fabricien maître d'ouvrage, offrirait donc ainsi à boire aux charpentiers et rendraient hommage à leur travail.

Son bâton porte une série de points régulièrement espacés en quinconce : comme une canne écotée, mais comme aussi une règle d'arpenteur.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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L'apôtre Matthias , patron des charpentiers.

Pour l'identifier, je me base sur les pieds nus, la barbe  et le livre, trois éléments qui indiquent qu'il s'agit d'un apôtre. C'est alors soit saint Paul, soit saint Matthias. Je retiens ce dernier puisqu'il est le patron des charpentiers ; son attribut le plus habituel est la hache.

À ses cotés, un homme barbu et coiffé d'un bonnet frappe avec un maillet sur quatre gobelets qui pourraient être des clochettes. Si on oublie ces cupules, l'homme devient un portrait parfait d'un charpentier. Toute la pièce devient cohérente.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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L'inscription.

 

Elle est légèrement gravée, et surtout  peinte ; par conséquent, elle n'a pu traverser les siècles sans risquer d'être modifiée. Or, sa lecture est cruciale sur le plan de l'histoire de la construction, et des sablières.

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Lucien Lécureux a relevé en 1914 le texte suivant : POURLES : SARPANIEL : JA[n] LE BOELL *  G + A[n] LAN MIL V LXI : ALAER MENN.

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inscription relevée par Lucien Lécureux en 1914.

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Guy Leclerc propose :

"Pour les Sarpanters ; Jacques le Born, Gouverneur, A l'An MVLXI. Fiacr. Menn" (Pour les charpentiers. Jacques Le Born 1561. Fiacre Le Menn).

Couffon donne les relevés suivants : " IA(N). LE. BOELL. G. AN. LAN. MIL VcLXI //1561. H. H. ELAERE. LE. MEN."

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La difficulté provient, entre autre, de la confusion possible:

- entre les C, les S longs et les L.

-du sigle du deux-points (réunis comme d'habitude par un serpentin) qui peut être pris à tort pour un S

-du -r minuscule et du -e minuscule, selon que la barre forme, ou non, un œil . Ainsi "SARPANTERS" peut être lu "SAEPANTRE :"

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Je peux à mon tour proposer :

 

POURLES SARPANTEL : IA : LE BORN (une fleur) G A LAN MVLII AIACR :  MENN (puis une fleur), soit peut-être " Pour les charpentiers Jean Le Borgne Gouverneur en l'an 1552 Fiacre [le] Menn"

Remarques.

1. Quelque soit la lecture, les graphies sarpenter, ou sarpentre, voire sarpaniel ne sont pas attestées en moyen-français dans la base de donnée du CNRTL. Godefroy donne les formes cherpantier, carpentir, charpenter, cherpentiers, charpenter,et  cherphentier (comptes de la cathédrale de Léon 1657-1660). Le DAN, (dictionnaire anglo-normand) donne :

 charpenter1, charpentier; carpentare, carpenter, carpentere; carponter, carpunter; charpunter (karpuntre Leicester 383).

[FEW: carpentum; Gdf: 2,78b charpenter; GdfC: 9,53c charpenter; TL: 2,279 charpenter; DEAF:  charpent; DMF: charpenter; TLF: charpenter; OED: carpenter n.; MED: carpenter n.; DMLBS: 286b carpentator]

[occupation] carpenter: 

Des charpenters, dé (ed. de)  mazouns […]  Lib Cust 99;

touz les carpenters et masouns et fevres  Cron Lond 49.22;

un grant lathe pur l’office du Carpentar’   PRO E101/547/21/7;

Item pur un carpunter overantz en la sale et quisine […]  Mch Tayl Accs 22-23 Rich II

2. IA LE BORN : le prénom doit être IAN pour Jean (mais on pourrait lire FAB) ; le patronyme Le Born n'est pas attesté à Ploudiry. Mais c'est une forme de LE BORGNE, mais également non attestée, pas plus que Le DORN. Sans localisation, je trouve sur geneanet Jean Le BORGNE BORN, né en 1595. La barre du -r de BORN est en réalité fermée comme un -e, et la lecture BOEN (voire BOELL comme Lécureux et Couffon) est plausible. La recherche en généalogie avec LE BON ou LE BOEN est infructueuse. Le nom LE BOELL  est attesté dans l'est de la France : ce serait le nom d'un hûchier alsacien??.

3. Le dessin de fleurette est suivi d'un 6 qui a été considéré comme un G, lequel a été transcrit par "gouverneur" qualifiant le dénommé Le Born. Un "gouverneur" est un fabricien, il dirige la fabrique de l'église. C'est fort hasardeux.

4. La lecture du chronogramme fait consensus, avec la date de 1561, ... sauf pour moi. Je lis MVLII (ou MDLII), ce qui donne la date de 1552. Or, c'est cette date qui est lisible sur la sablière symétrique S6 du coté sud. Elle est plus cohérente avec la date de 1559 de la nef, si on estime que le haut de la nef a été bâtie après les bas-cotés. Autre argument, cette date du coté sud est accompagnée du même nom FIACRE LE MENN. Si c'est le nom du fabricien de l'année, les deux dates doivent être similaires. Comme sur le coté sud, c'est l'avant-dernière lettre qui est ambiguë. Le fût en I est barrée d'une diagonale, sous l'effet peut-être d'un artefact, et son pied est orné.

5. Nous avons ensuite ALACR, ou AIACR, ou MARC, ou ALACE, ou FLACR, ou FIACR, suivi du deux-point en S. La transcription tentante en "Fiacre" est aléatoire.

6. le patronyme MENN est clairement lisible, avec un M majuscule gothique. J'ai signalé que ce patronyme est attesté à Ploudiry.

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Au total, la transcription de Guy Leclerc "Pour les charpentiers. Jacques Le Born gouverneur 1561. Fiacre Le Menn" a le mérite d'être plaisante, et de faire sens .  Mais finalement, presque tous ses termes sont sujets à caution.

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Sur mes photos, j'ai adopté la leçon de Guy Leclerc.

 

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières  du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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UNE RUPTURE DE STYLE.

Au delà de la sixième pièce de sablière, ( correspondant, dans la nef, au franchissement du jubé), nous assistons à un changement de style, dont le critère le plus objectif est l'interruption de la frise inférieure. Il y a changement stylistique, et les scènes figurées complexes et fantasques laissent la place à des éléments ponctuels sur une pièce de bois non sculptée par ailleurs : bustes d'hommes ou d'anges, hommes au phylactère. Le changement d'atelier est manifeste.

La même rupture survient également sur le bas-coté sud au delà de la 6ème travée, qui reprend sans variété  les mêmes anges et les mêmes hommes au phylactère.

Cela correspond-il à une réalisation plus tardive (ou antérieure au contraire) ? 

Sophie Duhem mentionne un atelier de l'église de Plonévez-du-Faou, également actif à Combrit, qui adopte ce style ( assez banal et répétitif), dont j'ai décrit une réalisation sur la  chapelle sud dite du Rosaire de Notre-Dame de Roscudon à Pont-Croix.

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Blochet B.N. 7. Non taillé.

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Sablière N7. Deux hommes au phylactère.

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Ils se remarquent par leurs bajoues saillantes, voire pointues.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet  BN.8 : non photographié.

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Sablière N8 . Bustes d'anges.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet  BN.8 : homme grimaçant .

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sablière N9 . Deux hommes au phylactère.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet  BN.9 : tête de dragon tenant dans sa gueule un humain .

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sablière N10 : hommes sauvages jambes écartées.

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Ce motif d'homme sauvage permet, par son intérêt, de terminer la visite en beauté. Le thème a été très étudié ces dernières années par Sophie Duhem et son équipe de l'Université de Toulouse dans un ouvrage dont les titres de chapitre disent bien le champ d'investigation :  "L’homme primitif : figures des origines et des confins du monde, L’homme des « seuils » : osmose des lieux et ambivalence des signes, L’homme des bois : figure du lieu et du territoire ; Figurer la nature hybride de l’homme végétal et sylvestre. L’état sauvage : état de nature et contre nature.". L'ouvrage a succédé à un colloque  de 2017 sur "l'Homme des bois et l'homme vert"

http://blog.apahau.org/appel-a-communication-lhomme-des-bois-et-lhomme-vert-limaginaire-de-lhomme-sylvestre-dans-la-litterature-et-les-arts-toulouse-janvier-2017/

—DUHEM (Sophie), 2019, L’homme sauvage dans les lettres et les arts, Cristina Noacco et Sophie Duhem (dir.) Presses Universitaires de Rennes.

Or, la contamination de la figure humaine par le  monde végétal (feuilles, bois, racines, palmes, bâtons écotés) sous les signes de la métamorphose, de l'hybridation, de la dilution des frontières, est précisément ce qui caractérisaient plusieurs des pièces de sablières, surtout  certes du coté sud, et notamment sur ses frises inférieures.

Si les pièces 7 à 10 sont d'un autre sculpteur que l'auteur des pièces 1 à 6, du moins, nous "bouclons la boucle" par le retour d'une certaine unité sous ce vent baroque venu d'Italie sous François Ier. 

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La sauvagerie s'allie bien sûr ici par cette posture jambes écartées à l'obscénité, ce qui est "hors de la scène". Dans tous les cas nous sommes dans ces confins, ces limites, qui caractérisent les sablières : une zone d'écart pour l'église,  qui — comme pour les crossettes et gargouilles à l'extérieur— n'est pas régie par le champ liturgique mais qui, loin d'être dénuée de règles, développe une forme étrange du sacré.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet  BN.10 : ange.

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Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières et blochets du bas-coté nord de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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— LÉCUREUX (Lucien), 1914, Congrès archéologique de France.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f218.image

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Chapelles bretonnes.
13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 14:06

La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice II : les sablières et blochets du bas-coté sud (1552).

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Je poursuis ma découverte de la charpente sculptée de l'église Saint-Yves, après sa remarquable restauration en 2014-2017. Cette série comportera 4 articles : I,  Les abouts de poinçon. II, Sablières et blochets du bas-coté sud. III, Sablières et blochets du bas-coté nord. IV. Sablières et blochets de la nef.

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Voir le premier article de cette série sur la charpente sculptée de La Roche-Maurice :

Voir sur l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice :

 

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— Voir sur les autres monuments de la commune :

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Voir sur les sablières de Bretagne : 


 

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PRÉSENTATION.

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"La Roche-Maurice fut jusqu’au Concordat de 1801 une des nombreuses trèves de la paroisse de Ploudiry, elle-même prieuré cure de l’abbaye des chanoines réguliers de saint Augustin à Daoulas.

L’église actuelle fut construite au cours du XVIe siècle ; c’est dans une église ou chapelle qui la précéda, qu’en 1363, Hervé VIII dernier seigneur de Léon fonda par testament deux chapellenies. À cette date, l’église de La Roche-Maurice est déjà placée sous le patronage de saint Yves décédé en 1303 et canonisé en 1347.

L’édifice actuel est de plan rectangulaire comme l’étaient la plupart des églises et chapelles bretonnes jusqu’au XVe siècle. Il porte sur sa structure des dates s’échelonnant de 1539 sur la grande verrière à 1589 au-dessus du portail occidental. L’édifice dut être entièrement reconstruit et peut-être agrandi au cours du XVIe siècle comme tant d’autres édifices religieux qui avaient eu à souffrir des guerres bretonnes entre 1487 et 1491. Au cours de ces guerres, le château de La Roche-Maurice fut assiégé et endommagé, nul doute que le bourg castral et son église eurent à subir quelques méfaits. La paix et la prospérité revenues favorisèrent un élan de construction ou de reconstruction d’églises et de chapelles déjà amorcé au cours du XVe siècle.

La construction de la nouvelle église de La Roche-Maurice se fait du temps du vicomte René Ier de Rohan (1516-1552) qui devint prince de Léon vers 1530, des vicomtes Henri Ier de Rohan (1535-1575), René II de Rohan (1550-1585) et Henri II de Rohan, ce dernier devenu duc de Rohan en 1603. La fin du mécénat ducal à la mort, en 1514, d’Anne de Bretagne entraîne le tarissement progressif du mécénat seigneurial. Rappelons que les Rohan adhèrent au protestantisme de 1550 à 1645. À La Roche-Maurice comme ailleurs, les ressources paroissiales, gérées par des fabriques recrutés parmi la paysannerie aisée, permettent la mise en œuvre de chantiers aussi bien que la commande d’œuvres d’art. Les comptes conservés de la trève ne concernent que les années 1692-17025, les ressources annuelles sont alors d’environ 600 livres. Le plus ancien document laissé par la fabrique date de 1560 et concerne un acte de donation. De l’époque de la construction de l’église actuelle et de son embellissement nous n’avons que quelques noms de fabriques, appelés tantôt trésoriers tantôt marguilliers, inscrits sur le verre, dans le bois ou la pierre. Les armoiries des Rohan et de leurs alliances qui figurent ou figuraient dans divers endroits de l’église rappellent moins leur mécénat que leurs droits de seigneurs prééminenciers. Les Rohan percevaient une chefrente sur certains biens que possédait la fabrique de l’église. En ce XVIe siècle qui voit la reconstruction de son église, La Roche-Maurice reste le siège d’une juridiction, son château fort est aussi en reconstruction sous la direction des capitaines qui en assurent la garde. Ce double chantier anime la petite cité mais aussi pèse sur sa population sous forme de corvées pour le château, de charrois gratuits pour l’église." (G. Leclerc)

 

L'intérieur, du type à nef obscure, et dont les arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers cylindriques, est lambrissé en berceau avec sablières et entraits engoulés. La richesse de ses sculptures, notamment des sablières, panneaux sculptés qui ornent le sommet des murs, a été remarquée depuis longtemps. 

Les auteurs les datent habituellement de 1559 (date sur le coté sud de la nef) et 1561 (bas-coté nord) , mais une inscription, particulièrement soignée du bas-coté sud,  méconnue jusqu'à la restauration de 2017, porte la date de 1552 et les armes des seigneurs de Léon.

La pose de la charpente aurait donc débuté par le bas-coté sud, puis le sud de la nef et enfin le bas-coté nord. Le chevet était construit depuis plus de 20 ans, puisque la maîtresse-vitre porte la date de 1539. On notera que la chapelle de Pont-Christ  reçut ses sablières en 1560.

La datation 1552-1561 des sablières correspond à la fin du règne d'Henri II et au début de celui de François II. L'influence des ornemanistes de l'École de Fontainebleau s'y décèle sur la frise inférieure, mais bien moins que dans les productions de l'atelier du Maître de Pleyben, postérieur d'une vingtaine d'année.

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Contexte : les ateliers de menuisier-imagiers de Bretagne à la moitié du XVIe siècle.

Le contexte peut se baser sur trois critères : stylistique, chronologique, et thématique.

— Les caractéristiques stylistiques du sculpteur des sablières de La Roche-Maurice n'ont pas été étudiées, et cette série d'article pourra procurer les moyens de le faire. 

— À défaut, nous pouvons profiter de connaître leur date pour les situer dans la production des sablières, même si beaucoup de celles-ci ne soient pas datées. En Finistère, 114 ensembles sont datés du XVIe siècle (S. Duhem).

En Basse-Bretagne, la charpente sculptée de La Roche-Maurice (1552-1561) est contemporaine de l'atelier  de Plomodiern (1544-1564), actif plus au sud, et antérieure à la production de celui de Pleyben (1567-1576). Elle est contemporaine des sablières de Pont-Christ (1560, perdues),  de Le Tréhou (ca 1555), de Lannédern (1559), et de La Martyre (ca 1560).

  — Sur le plan thématique, l'ensemble comporte au moins cinq thèmes remarquables : au sud une lutte au bâton de bouillie, un buveur au tonnelet, puis un couple de musiciens tambourin/cornemuse, et au nord  une scène de labour, et une scène de funérailles. Ces thèmes se retrouvent ailleurs en Bretagne. Le plus significatif est le labour à la charrue, retrouvé aussi  à La Martyre, Le Tréhou, Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, Pleyben, Bodilis, entre 1560 et 1570 dans un rayon de 50 km en Finistère. Les trois derniers sites relèvent de l'atelier du Maître de Pleyben.

Voir : Tous mes articles sur les sablières.

 

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Rappel sur la structure de la charpente.

Les entraits sont des grosses poutres de bois qui assurent la solidité de l'ensemble : des gueules de dragons ou engoûlants sont sculptés à  leurs extrémités. Des culots de poinçon sont ornés de blasons seigneuriaux, lion des Léon et macles des Rohan, ainsi que d'anges et de personnages aux expressions variées.

 

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Demi ferme. Copyright Anastasia Mityaeva d'après un dessin de Marie-Suzanne de Ponthaud.

Demi ferme. Copyright Anastasia Mityaeva d'après un dessin de Marie-Suzanne de Ponthaud.

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Ces sablières n'ont jamais fait l'objet d'une étude dédiée. L'auteure de référence reste Sophie Duhem, et l'Index de son ouvrage général sur les sablières de Bretagne, en 1997, pour l'item "Roche Maurice", possède 28 renvois de pages. Néanmoins, elle les attribue à B. Rollant (nom inscrit sur la nef sud, en réalité "A. ROLLANT"), alors qu'il faut voir sous ce nom, à mon sens, celui du fabricien en exercice en 1559. D'autre part, elle donne les dates de 1559-1561.

Guy Leclerc, en 2012 pour le SHAB, consacre un paragraphe de trente lignes aux sablières dans son article sur l'église, en indiquant les dates de 1569-1571.

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La charpente de l'église Saint-Yves est divisée en dix travées, tant dans la nef que sur les collatéraux. Dans la nef, les successions des entraits engoûlés se poursuit jusqu'au jubé, qui sépare la 6ème et la 7ème travée, qui débute le chœur.

Ces travées découpent la succession des sablières. Celles-ci sont sculptées en bas-relief peints monochromes sur l'extérieur des bas-cotés, et nous pouvons donc décrire dix pièces sculptées au sud et autant au nord : je les désignerai sous les sigles S1 à S10 au sud et N1 à N10 au nord.

Au centre les sablières de la nef puis du chœur sont également au nombre de 10 au sud (Sn 1 à Sn10) et dix au nord (Nn 1 à Nn 10).

Nous aurions donc, si le décompte est exact et qu'à la vérification il ne manque rien, un corpus de 40 pièces sculptées. Et chaque sablière est double, puisque sous la pièce supérieure, de 20 ou 30 cm de haut, court une pièce plus décorative, en frise, de 10 cm de haut environ. 

Chaque pièce des bas-cotés est entourée depuis la façade ouest jusqu'à la façade est d'un blochet : ajoutez donc au décompte 20 blochets, chacun sculpté en ronde-bosse d'un motif animal ou humain.

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Une restauration indispensable.

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Un cartel affiché pendant les travaux sur l'église apprenait au public que :

"Le principal désordre affectant les charpentes est un affaiblissement des structures des bas-cotés. Cet affaissement est en grande partie dû au pourrissement des sablières, repoussant l'ensemble de la charpente vers l'extérieur. Une précédente rénovation avait entraîné une remontée des parties basses de charpente, modifiant ainsi sa forme générale et provoquant des entrées d'eau aux extrémités des versants, le long des chevronnières. La charpente sera restaurée sur place afin de ne pas altérer les lambris constituant la grande richesse de cette église. Les ardoises de la couverture seront déposées, retaillées puis reposée sur la charpente une fois celle-ci restaurée. Les travaux seront réalisées en trois tranches, débutant par les deux premières travées du chœur. »

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Les trois tranches de travaux Tc1, TC2 et TC3 (plan M.-S. de Ponthaud) :

 

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Photo exposée dans l'église.

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Selon un autre plan (infra) établi par M.-S. de Ponthaud, les deux premières travées des bas-cotés  sont récentes, une partie de leurs sablières , et leurs blochets, ont été sculptés  en 2017 par l'atelier Le Ber de Sizun. 

La restauration des autres pièces :

"Les artisans ont préservé les bois d'origine et n'ont remplacé que les parties irrécupérables. En dépit de l'utilisation d'outils modernes, les méthodes de restauration restent traditionnelles. Les matériaux sont le chêne et le pitchpin, mis en oeuvre au XIXe siècle. Les principaux facteurs de dégradation sont l'humidité et l'utilisation de bois jeunes, propices à  l'installation des champignons et des insectes xylophages. La protection du bois est assurée par des produits anti-fongicides.

Les parties sculptées sont souvent altérées. Les artisans doivent remplacer les parties les plus abîmées. Ils ne conservent que le parement, la face visible et ouvragée. La pièce de bois est recoupée en atelier. Une partie de bois neuve remplace la section irrécupérable. Les parties sculptées sont remodelées à  l'aide d'une pâte, qui adhère bien au bois. La pièce est ensuite peinte par les polychromeurs." (Atelier Le Ber)

 

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Un bonus : on trouvera quelques photos des sablières datant de 2011, avant la restauration.

 

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Plan par Marie-Suzanne de Ponthaud, auquel j'ai ajouté les dates portées par les sablières.

Plan par Marie-Suzanne de Ponthaud, auquel j'ai ajouté les dates portées par les sablières.

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DESCRIPTION.

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Elle progressera d'ouest en est, donc de S1 à S10.

S1 : masque crachant des feuilles 

S2: Volutes entrelacées et têtes animales 

S3: deux hommes luttant au jeu du "bâton à bouillie" ou Baz yod ( 1552)

S4: Homme serrant un tonnelet ( 1552).

S5:  Musiciens (cornemuse et tambourin) ( 1552)

S6 : Inscription "Jacques Le Men 1552" ( 1552)

S7  et S8 : ?

S9 : têtes d'anges.

S10 : Deux hommes présentant des phylactères.

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Les pièces sont séparées par des blochets également désignés BS.1 à BS.10.

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Premier blochet BS.1  : un singe . Le sigle arobase (Atelier Le Ber, 2017).

Ce singe est peut-être un Capucin. Le menuisier s'est amusé, mais j'ignore son arrière pensée. Je l'avais attribué aux ateliers Le Ber, mais en février 2023, j'ai reçu ce message dont je remercie madame Le Ber :

 "Nous ne sommes pas à l'origine du blochet sculpté en singe. Il existait déjà avant notre intervention. Les travées 1 et 2, au Nord comme au Sud, ont été remplacées en 1995, par l'entreprise CCA. Par contre La frise inférieure, avec le "@", est bien de notre fait, en effet et date de la campagne de restauration qui s'est terminée en 2017. Un grand merci pour tous vos partages. Bien cordialement Anne-Claire Le Ber"

 

Le menuisier de l'atelier Le Ber a placé, en clin d'œil de la modernité de sa restauration, un sigle @ juste en dessous de ce singe.

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Blochet du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Blochet du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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S1 : masque crachant des feuilles.

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Toute la frise inférieure serait récente, puisqu'on ne l'observait pas en 2011.

 

 

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières  du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Blochet BS.2 : un homme ou ange pieds nus en tunique.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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S2: Volutes entrelacées et têtes animales.

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Sablières  du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières  du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières  du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de La Roche -Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Troisième blochet BS.3. Homme caressant sa barbe.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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S3: deux hommes luttant au jeu du "bâton à bouillie" ou Baz yod ( 1552)

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Ce jeu courant en Bretagne jusqu'au XIXe siècle — une lutte au bâton unique tenu transversalement et par les deux extrémités par chaque adversaire —, est également représenté sur les sablières de la chapelle Saint-Sébastien de Le Faouët (Morbihan) qui portent la date de 1608. On le trouverait aussi selon S. Duhem dans la chapelle de la Trinité de Bieuzy (Morbihan), mais je ne retiens pas cette suggestion car les deux hommes, avalés par des dragons, se battent en tenant chacun un bâton, par sa poignée.

Cette représentation dont nous n'avons que deux exemples en Bretagne possède donc une forte  valeur documentaire.

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Troisième travée : jeu de bâton breton, nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

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Mais à la différence de la chapelle Saint-Sébastien, où les concurrents sont figurés en costume XVIe siècle (à taillade pour l'un), les deux hommes de La Roche-Maurice sont nus, à la fois sur le dos et sur le ventre, les pieds tenus par des masques barbus, et, enfin, emplumés par des rubans, des volutes et des colliers de feuilles dépourvus de tout réalisme. Nous avons là une caractéristique stylistique, qui se retrouvera plus loin, de transformation du thème, au départ documentaire sur la vie rurale, en un décor fantastique. Nous trouvons aussi une dilution des frontières entre les trois mondes humain, animal et végétal, et une transformation de l'un en l'autre. Ces métamorphoses, ces passages se retrouveront plus tard — ou se  retrouvaient déjà —dans les réalisations du Maître de Plomodiern (1544-1564) en Porzay et au Cap-Sizun.

La frise (la première qui soit d'origine) est également importante à considérer car les masques humains tiennent des volutes enlacées par des anneaux (sans modèle naturel notamment végétal) et donnant naissance à des épillets. C'est, typiquement, le vocabulaire de l'Ecole de Fontainebleau, comme on en trouve dans les stucs du Grand Salon du château de Fontainebleau. Et ce vocabulaire sera repris par le Maître de Pleyben, notamment pour les sablières de la chapelle du château de Kerjean.

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Nous voyons donc que le style de ce huchier n'est pas assimilable à celui d'autres ateliers, mais qu'il existe des points de contacts témoignant, en Bretagne, d'une sensibilité aux influences artistiques du moment.

Les visages se caractérisent par des nez aux fortes narines, par des lèvres inférieures épaisses et par une ligne sourcilière longue et puissante, sous un front court et des cheveux presque crépus. Ces visages viennent ainsi frôler la monstruosité.

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet BS.4. Buste nu de femme aux lèvres épaisses et à la poitrine développée.

Elle est coiffée d'un bandeau au dessus d'un voile qui serre son menton. Ce buste se greffe sur des éléments décoratifs en volute.

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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S4: Homme serrant un tonnelet ( 1552).

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Le buveur, figure de l'intempérance, est encadré par deux grylles, personnages chimériques barbus à queue en feuille de lotus, dont la bouche crache une créature semblable.

Les exemples de ce type de tonneau, ou de figures d'ivrognes, ne manquent pas :

Scène d'ivrognerie autour de tonneaux à Notre-Dame de Grâces (1506-1508)

Scène d'ivrognerie au tonnelet à l'église de Loguivy-Plougras (1551-1557)

Scène d'ivrognerie des sablières sb4 de Bodilis en 1574.

blochet au tonnelet à la chapelle Notre-Dame des Cieux d'Huelgoat en 1580.

Buveur au tonnelet en about de poinçon de la chapelle Saint-Tugen de Primelin (ca 1535 ?)

Buveur au tonnelet des crossettes de Confort-Meilars (ca 1528).

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La frise alterne des volutes, des têtes reliées par des anneaux aux volutes, des sortes de monogramme,et des petits cuirs découpés (cuirs qui se développeront à Kerjean pour devenir une marque de fabrique du Maître de Pleyben, mais qui proviennent de l'École de Fontainebleau). Les masques aux yeux caves transpercés par des anneaux sont un nouvel exemple de la perte de réalisme. Ils se retrouvent en Sb4 sur les sablières de Bodilis (Maître de Pleyben,1574), juste a à coté de la scène d'ivrognerie.

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet BS.5 : une vache tenant un phylactère par ses sabots.

C'est peut-être un bœuf. Et pourquoi pas celui de saint Marc, si on y tient. Pas moi.

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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S5:  Musiciens (cornemuse et tambourin) ( 1552) et charrette de futailles.

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La scène à six personnages et deux animaux est riche, d'autant que la frise inférieure n'est plus strictement décorative. 

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Les musiciens.

Le regard est attiré d'abord par les deux musiciens. Celui de droite joue d'une cornemuse, dont le bourdon, orné d'une ruban en boucle, est posé sur l'épaule. Les deux mains sont posés sur le hautbois.

http://jeanluc.matte.free.fr/fichio/rochemaur.htm

Son compagnon joue d'un tambourin avec deux baguettes.

Une main surgie de nulle part leur tend un verre de vin.

Ils sont chacun coiffé d'un bonnet à plume.

En fait, nous ne voyons que leur tête, leur buste et leurs bras, qui s'implantent sur une queue de plume ou de feuilles.

Derrière chacun d'entre eux, une tête de profil (coiffée d'un bandeau ou d'un bonnet)  et le haut d'un buste.

Le Maître de Pleyben a sculpté plusieurs sonneur de cornemuse :

En blochet pour la nef de l'église de Pleyben vers 1571.

En about de poinçon pour la croisée du transept de la même église de Pleyben. (avec le bourdon à l'épaule gauche)

En about de poinçon de l'église de Bodilis (ca 1574)

En about de poinçon de l'église de Saint-Divy (ca 1570-1580)

En about de poinçon de la chapelle du château de Kerjean (1570-1580)

 

 

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Sur la frise, un cheval est attelé à une charrette dont on a déchargé deux tonneaux. 

 

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Aux extrémités, deux renards montrent leur tête, mais là encore empanachée de feuilles-plumes.

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet BS.6. Ange tenant deux clous.

Pas de photo.

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S6 : Inscription "Jacques Le Men 1552" ( 1552).

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Entre deux gueules de chien ou de loups (au corps végétalisé), deux anges allongés et volants tiennent d'une main un phylactère, et de l'autre un blason au lion dressé.

L'inscription dit ;

PIL E LACLE LE MEN / LAN MVLII

ce que je transcris par "[Fiacre] Le Men l'an 1552".

Le déchiffrage des premiers mots, et notamment de LACLE, est difficile. Faut-il lire IACIE pour ce rapprocher de IACQUES ? Ou plutôt lire FIACRE LE MEN, en s'inspirant de l'inscription nord , et en assimilant le E (quatrième lettre) à un F ?

(La généalogie Brenéol rapporte un Fiacre le Menn, mais il est né à Plouvien en 1680)

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Nous retrouverons ce "Fiacr Menn" sur la sablière N6 sur une inscription où son nom est suivi d'un G qui le désigne comme gouverneur, chef de la fabrique paroissiale.

Je ne le retiendrais comme auteur des sculptures que si la mention "  a fait faire" était présente. Dans le cas contraire, je le tiens pour le fabricien. Sa fonction était-elle précisée par le début "PIL E" ?

Un autre argument pour y voir un fabricien local est que le bénitier de kersanton du porche sud porte l'inscription A. MEN. Bien que, là encore, certains y voient le nom du sculpteur et d'autre celui d'un donateur, la présence du même patronyme sur deux chantiers différents, l'un en pierre, l'autre en bois, plaide pour deux fabriciens d'une même famille aisée de la paroisse. Le porche sud ne porte pas de date, mais on l'estime entre 1530 et 1540 (E. Le Seac'h), 1530 et 1550 (Abgrall 1183 et 1911) ou 1550 (Apève) : donc sans doute antérieur mais presque contemporain de ces sablières. Cela avait déjà été remarqué avant moi par L. Lécureux en 1914 ("un bénitier de granit à pans coupés , dont l' inscription en gothique A : MEN indique certainement le nom du donateur, que l' on retrouve, sur une sablière du bas-côté sud , orthographié Menn.") puis en 1919 "Nous noterons enfin, dans le bas-côté sud, au revers du trumeau de la porte, un bénitier en granit à pans coupés portant l'inscription en lettres gothiques A : MEN qui représente certainement le nom du donateur. Celui-ci est peut-être le même que Alaër Menn. — Alaer ou Alar est le nom d'un saint breton que l'on a fini par confondre avec saint Éloi — dont nous avons vu le nom figurer sur la sablière du bas-côté nord."

  

Si les archives ne permettent pas de retrouver des identités au XVIe siècle, le patronyme LE MEN ou LE MENN est attesté à Ploudiry (la paroisse à laquelle La Roche-Maurice appartient) sitôt que les généalogistes disposent d'actes . C'est bien le nom d'un paroissien.

Le blason montre les armoiries des seigneurs du Léon, dont les héritiers furent les vicomtes de Rohan.

La date est également problématique, en raison de l'avant-dernière lettre qui, en 2011, apparaissait comme un R. Néanmoins, cette date 1552 est donnée sur le site de l'entreprise Le Ber, qui, lors de la restauration, a pu faire la part entre les lettres réellement gravées, et les parties peintes postérieurement.

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Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Les photos de 2011.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières (1552) du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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UNE RUPTURE DE STYLE.

Au delà de la sixième pièce de sablière, ( correspondant, dans la nef, au franchissement du jubé), nous assistons à un changement de style, dont le critère le plus objectif est l'interruption de la frise inférieure. Il y a changement stylistique, et les scènes figurées complexes et fantasques laissent la place à des éléments ponctuels sur une pièce de bois non sculptée par ailleurs : bustes d'hommes ou d'anges, hommes au phylactère. Le changement d'atelier est manifeste.

La même rupture survient également sur le bas-coté nord au delà de la 6ème travée, qui reprend sans variété  les mêmes anges et les mêmes hommes au phylactère.

Cela correspond-il à une réalisation plus tardive (ou antérieure au contraire) ? 

Sophie Duhem mentionne un atelier de l'église de Plonévez-du-Faou, également actif à Combrit, qui adopte ce style ( assez banal et répétitif), dont j'ai décrit une réalisation sur la  chapelle sud dite du Rosaire de Notre-Dame de Roscudon à Pont-Croix.

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Blochet BS 8. Vache.

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Blochet du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Blochet du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2011.

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Blochet BS 8. Diable au phylactère.

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Blochet du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Blochet du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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S8 : Têtes d'hommes coiffés de bonnet carré.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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S9 : deux bustes d'anges.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet BS.9. Aigle au phylactère.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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S10 : Deux bustes d' hommes présentant des phylactères.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice II : les sablières du bas-coté sud (1552).
La charpente sculptée de l'église de La Roche-Maurice II : les sablières du bas-coté sud (1552).
Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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Blochet BS.10 : Ange au phylactère.

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Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

Sablières du bas-coté sud de l'église de la Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile 2017.

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SOURCES ET LIENS.

 

BROUCKE (Paul-François), MAUGUIN (  Michel) ) 2006.  Les prééminences armoriées des Rohan au tympan de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves, La Roche-Maurice (Finistère), Bulletin de la Société archéologique du Finistère.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/58ac1051308735.01528915/2012_03.pdf

BROUCKE (Paul-François), 2012, "L’emblématique de la maison de Léon aux XIIe-XIVe siècles et les prééminences de Daoulas et La Roche-Maurice aux XVe-XVIe siècles", Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne , Congrès de Brest SHAB pages 59-82. En ligne :

http://www.shabretagne.com/scripts/files/58ac1051308735.01528915/2012_03.pdf

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, La Roche-Maurice, in Nouveau répertoires des églises et chapelles du diocèse de Quimper

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/ROCHEMAU.pdf

 

"Les sablières portent les inscriptions suivantes : " IA(N). LE. BOELL. G. AN. LAN. MIL VcLXI/A. ROLLAND. 1559/1561. H. H. ELAERE. LE. MEN. "

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. ... Sophie Duhem ; préf. d'Alain Croix. Vue : ... Publication, Rennes :Presses universitaires de Rennes, 1997 : thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Alain Croix soutenue à Rennes2 en 1997.

LECLERC (Guy), 2012, La Roche-Maurice, église Saint-Yves et ossuaire,  Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne , Congrès de Brest SHAB pages 699-711. En ligne :

http://www.shabretagne.com/scripts/files/58e3e365148ef0.21808328/2012_31.pdf

 

LÉCUREUX (Lucien), 1914, Congrès archéologique de France.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f218.image

LÉCUREUX (Lucien), 1919, Congrès archéologique de France à Brest et à Vannes.

http://www.infobretagne.com/roche-maurice-eglise-ossuaire.htm

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Chapelles bretonnes.
11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 19:02

Le calvaire de la chapelle de Quillidoaré à Cast. Et si c'était le plus beau ?

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1°) Voir sur la commune de Cast :

 

Sur cette église Saint-Jérôme de Cast :

Le calvaire (kersanton, 1660, Roland Doré), la Vierge à l'Enfant (kersanton, v.1660, Roland Doré), et Marc évangéliste (kersanton, v.1660, Roland Doré) de l'église de Cast.

La Conversion de saint Hubert (kersanton, v. 1525, Maître de Cast)  de l'église de Cast.

— Sur la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle de Cast :

2°) Sur les calvaires du Finistère : utilisez l'onglet "rechercher".

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PRÉSENTATION. 

Le calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré n'a pas fait l'objet de publication ou d'étude spécifique. Emmanuelle Le Seac'h ne le cite pas dans son très complet catalogue des ateliers de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne. Yves-Pascal Castel le décrit ainsi dans son Atlas  (je développe les abréviations et le texte):

Chapelle de Quillidouaré, calvaire en kersanton de 6 mètre de haut, datant du milieu XVIe siècle, peut-être par l'atelier Fayet (?). Le fût à pans est dressé sur une base octogonale à trois étages, et un socle cubique portant la date de 1781. En lettres gothiques : G LE GAC F.. À la base du fût, un groupe N.-D. de Pitié du coté est et un Christ attendant le supplice à l'ouest. Un  croisillon mouluré porte les statues géminées: Jean/un apôtre, et de Vierge/Madeleine. Croix à branches rondes, fleurons à godrons, crucifix, un ange au sommet [tenant le titulus].

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Schéma relevé par Y.-P. Castel en 1980

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Je peux vérifier la validation de cette description pour les données objectives, mais je m'interroge sur celle de la datation, et de la suggestion d'attribution à l'atelier Fayet.

On sait que Y.-P. Castel a donné ce nom à l'auteur du calvaire de Lopérec daté de 1552 (?). Ce sculpteur est en tout point assimilable à l'atelier de Bastien et Henry Prigent, actif à Landerneau entre 1527 et 1577. Il s'en distinguerait par l'introduction d'anges recueillant le sang du Christ dans des calices tout en volant. Fayet aurait été actif de 1552 à 1563 comme compagnon de l'atelier des Prigent, réalisant, outre le calvaire de Lopérec, la partie haute de celui du cimetière de Laz (1563), le Christ mutilé de Coat-Nan à Irvillac, les vestiges de crucifié du Doyenné du Folgoët, les vestiges de crucifié du calvaire de Notre-Dame de Lorette à Irvillac, les vestiges de crucifié du pignon de l'école du Tromeur de Landerneau et 8 scènes en grès feldspathique du calvaire de Pleyben (catalogue E. Le Seac'h).

Si le Christ (avec ces cheveux en mèches décollées des épaules, par exemple), peut évoquer ceux de l'atelier des Prigent, les statues géminées m'apparaissent d'un raffinement relevant d'avantage du XVIIe. Mais je suis confiné dans la solitude de mes recherches en ligne ou dans ma bibliothèque, sans rien trouver d'autre sur ce calvaire.

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L'inscription.

L'inscription en lettres gothiques LE GAC F. (pour "fabrique"), (que je n'ai pas remarquée lors de ma visite)  peut-elle nous aider ?

Si on suppose que le G. correspond au prénom Guillaume, nous pouvons rechercher Guillaume Le GAC en généalogie à Cast. La recherche est fructueuse, précisant l'existence d'un individu né vers 1610 et mort en 1662. Après un premier mariage à Briec, il épousa à Cast vers 1652 Adelice Bihan. Mais il existe d'autres candidates, et la datation ne peut s'appuyer sur cet indice.

https://gw.geneanet.org/villadesresedas?n=gac+le&oc=4&p=guillaume

https://gw.geneanet.org/villadesresedas?n=gac+le&oc=1&p=guillaume

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Un calvaire désorienté.

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Ce qui est toujours étonnant, c'est de constater que le calvaire ne respecte pas la règle d'orientation, qui est plus exactement une règle d'occidentation : le Christ en croix entouré de la Vierge à sa droite et de Jean à sa gauche devrait être tourné vers le couchant, vers l'ouest, symbole de sa mort annonçant, comme pour l'astre solaire et son lever après la nuit, sa résurrection. Le nombre de calvaires qui ne respectent pas, pour au moins l'un des trois personnages, ce principe très simple, est confondant.

Ici, en effet, c'est  toute la croix et le croisillon qu'on voudrait faire pivoter de 180° sur le fût pour tourner le crucifix vers l'ouest ; mais alors, la Vierge serait à gauche du Christ. Il faudrait alors plutôt tourner chaque statue géminée, et la croix, de 180°, et tout irait bien. Et hop !

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Comme le calvaire de l'église de Cast, celui-ci est défiguré par les serpentins, moires  et les efflorescences des lichens blanchâtres.

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Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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LA FACE OCCIDENTALE. MARIE-MADELEINE ET JEAN ; LE CHRIST AUX LIENS.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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Marie-Madeleine.

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La statue est géminée avec celle de la Vierge.

La sainte tient le flacon d'aromates de la main droite et soutient le pan droit de son manteau de la main gauche.

Son visage, aux traits délicatement sculptés, est d'une beauté remarquable. Le front est dégagé, le regard volontaire, le nez droit, la bouche esquissant une moue.

L'un des critères stylistiques repose sur les mèches de cheveux, qui descendent devant les épaules en volutes successives : une manière qui ne se retrouve pas sur les productions des divers ateliers de Basse-Bretagne, sous réserve d'un inventaire plus complet que celui que j'ai mené. Aucun bandeau, aucun voile n'est visible.

Le manteau est retenu au dessus de la poitrine par une sangle de tissu. La robe à l'encolure ras du cou est ajustée au niveau du buste, et plissée sous la ceinture.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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Saint Jean.

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Y.-P. Castel ne précise pas son identité et dit : "un apôtre". C'est en effet un apôtre car il a les pieds nus et qu'il tient un livre. Mais le seul apôtre qui soit imberbe est Jean.

Les réticences à lever son anonymat vient du fait qu'il est géminé ... avec lui-même. Mais c'est également le cas à l'église de Cast, sous le ciseau de Roland Doré.

 

L'évangéliste le dispute en beauté et en caractère avec  Marie-Madeleine. Sa prestance vient sans doute de sa façon d'incliner la tête à gauche en levant le menton.

Sous le menton, la tunique plissée, serrée par une ceinture, montre ce petit détail d'une fente brève à l'encolure. Mais ce n'est pas celle, à deux languettes et deux boutons, du Maître de Plougastel, ni celle en huit à deux ou trois boutons des Prigent.

Les cheveux ont tout autant bénéficié du fer à lisser que celle de la Madeleine ; les bouclettes du front semblent ruisseler en cascade.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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Le Christ aux liens.

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La combinaison du Christ aux liens d'un coté, invitant le fidèle à la compassion pour le Christ souffrant, et de la Vierge de Pitié de l'autre face, est très courante dans les calvaires bretons.

Le Christ est assis, vêtu du manteau qui se moque de sa royauté, couronné d'épines, et les mains liées. La bouche entrouverte témoigne de ce qu'il endure.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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LA FACE ORIENTALE. LE CHRIST CRUCIFIÉ ENTRE LA VIERGE ET JEAN ; LA PIETA.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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Le Christ en croix.

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Il a, je l'ai dit, les caractères des crucifiés de l'atelier Prigent.

Au dessus de lui, un ange dont la tête s'encadre dans le coude de ses ailes, tient le titulus ; son sourire est charmant.

Les quatre lettres INRI sont d'une élégance rare : le fût des I sont perlés et les courbes du R sont parfaites;

 

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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La Vierge.

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Elle est voilée et porte la guimpe, comme toujours C'est peut-être la statue  plus banale, bien que la courbe du manteau, qui descend d'un seul pan à droite et fait retour sous le poignet droit, est très graphique.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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Je tente de vérifier que l'artiste n'a pas sculpté des larmes sous sa paupière.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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Saint Jean.

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La main sur la poitrine, le livre tenu par la main gauche qui retient aussi le pan du manteau, la robe et sa fente en ampoule à l'encolure, c'est, presque, le sosie du saint Jean auquel il est adossé. Pourtant, le sculpteur a commis sept erreurs en copiant son modèle ; la plus évidente est que le manteau recouvre complètement l'épaule droite. Mais l'allure générale  est celle d'un homme inquiet et souffrant ; notamment car le regard est dirigé vers la gauche. 

La chevelure est toujours wavy et s'aère dans son tiers inférieur.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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La Pietà.

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Les Vierges de Pitié en kersanton sont nombreuses, avec des attitudes variées pour le personnage du Christ.

Ici, le Christ est assis, très bas, le dos très cambré appuyé sur le genou et la jambe de sa Mère, avec les jambes tendues et horizontales. Les pieds sont croisés.

Le bras droit descend vers le pied chaussé de Marie, mais il n'est pas, comme ailleurs, tendu, mais au contraire fléchi au coude.

Le bras gauche, le long du corps, est soutenu par la Vierge. Celle-ci se penche vers son Fils.

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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Comparez avec :

 

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-iv.les-pieta-de-l-eglise.html

 

 

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Calvaire du Folgoët, atelier Prigent.

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Ploéven, calvaire de l'église.

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Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, calvaire. Atelier Prigent, et tête Roland Doré,

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Déploration (atelier Prigent), église de Saint-Nic

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Cast, calvaire de l'église, Roland Doré.

 

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Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

Calvaire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Quillidoaré, Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020 .

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SOURCES ET LIENS.

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980 , Atlas des croix et calvaires du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/cast.html

CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.  numéro 69 de la revue Minihy-Levenez de juillet-août 2001. L'auteur y étudie une centaine de Pietà et de Déplorations.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Calvaires
10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 17:45

Le vitrail de l'Arbre de Jessé (vers 1530, Le Sodec) en baie 0 de l'église Notre-Dame de Confort-Meilars.

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Voir dans ce blog :

 

Liste des 225 articles de ce blog décrivant les vitraux.

LES ARBRES DE JESSÉ

 

En Bretagne, selon l'ordre chronologique:

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Et en comparaison avec les œuvres bretonnes :

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Voir sur cette église de Confort-Meilars :

 

 

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PRÉSENTATION.

La maîtresse-vitre de  Notre-Dame de Confort mesure 4,30 m de haut et 1,70 m de large et dispose de  3 lancettes de six panneaux, —que je désigne de gauche à droite par A, B, C, et de bas en haut de 1 à 4, —  et d'un tympan à 3 ajours. Elle a été murée sur la hauteur d'un panneau en sa partie inférieure.

Elle est consacrée à  un Arbre de Jessé  ; un autre vitrail est consacré à la Vie de Jésus (avec une date :1554), et un troisième présente deux panneaux d'une Résurrection incomplète.

 

 

  Malgré sa proximité avec celui de Kerfeunteun à Quimper datant d'environ 1520, cet Arbre de Jessé est bien différent par une composition en dix-huit panneaux clairement structurés, chacun présentant un personnage pour former un ensemble de cases bien lisibles. On découvre de bas en haut et de gauche à droite les  donateurs et Jessé, puis les douze Rois de Juda, pour culminer avec la Vierge, le Christ et Saint Jean. Les douze Rois sont : Ezechias, David, Joram, Salomon, Acham, Joatan, Roboam, Ozias, Assa, Josaphat, Abia et  Manassé.

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Sachant que le chœur à trois pans de l'église a été édifié en 1528 par donation d'Alain de Rosmadec et de son épouse, et que les donateurs figurent sur le bas du vitrail, les auteurs des Vitraux de Bretagne pour le Corpus Vitrearum la datent de 1530 (Gatouillat et Hérold). Roger Barrié avait proposé la date de 1550.

On y reconnaît le style de l'atelier quimpérois des Le Sodec.

Je l'ai décrit une première fois en 2011. C'était alors, après la verrière de l'église de Kerfeuteun à Quimper,  ma deuxième description d'une série sur les Arbres de Jessé qui s'est amplifiée depuis. Je reprends ma description avec de nouvelles photos et un texte actualisé.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  La verrière a subi une restauration, jugée "absurde" par Abgrall puis J.J. Grüber, en 1840 par le vitrier-peintre quimpérois  Cassaigne, qui en a détruit le bel ordonnancement, et c'est Jean-Pierre Le Bihan, restaurateur de vitraux à Quimper, qui a du lui rendre une cohérence en 1995 : tous les détails peuvent se trouver ici : 

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-16659536.html

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  J'en retiens que les panneaux A2 et A6 (Ezechias et la Vierge) sont l'oeuvre de l'atelier Le Bihan.

  Pendant la dernière guerre, comme beaucoup de vitraux des églises de France (mais, selon Jean Lafond, trop peu d'églises en Normandie), ces verrières ont été démontées et mises à l'abri en 1939 et replacées en 1951.

  Elles ont été examinées par Roger Barrié dans le cadre de sa thèse parue en 1978; le même auteur a procédé avec Claude Quillivic à son évaluation pour l'inventaire général 1981. Dans le cadre de cet inventaire, une datation a été proposée : 1540 pour les verrières latérales, 1550 pour l'Arbre de Jessé. 

 Protection juridique : La verrière est classée au titre d'objet à la date du 10 11 1906.

 

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SOURCES D'INTÉRÊT.

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Cette verrière offre de très nombreuses sources d'intérêt :

— historique et héraldique : par la présence d'Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel. Relation avec les autres commandes de ce couple, comme la verrière  de Pont-Croix, portant les mêmes portraits de donateurs.

— stylistique  illustrant l'art de l'atelier quimpérois de Le Sodec, très présent en Finistère au XVIe siècle.

— technique pour l'art du vitrail : emploi  du jaune d'argent (déjà ancien), du verre rouge doublé et gravé, et de la sanguine. Des vues rapprochées des visages permettront cette étude.

— technique, pour les techniques de restauration des vitraux (suppression des plombs de casse au profit d'un collage bout à bout).

— histoire du vêtement : présence de crevés (ou taillades) propres aux règnes de François Ier et de Henri II, confirmant une datation vers 1530. Voir Cast, Conversion de saint Hubert vers 1525.

— Représentation des personnages bibliques avec indication codée de leur appartenance hébraïque : barbes longues, bonnet conique, franges, glands de passementerie.

— Iconographie des Arbres de Jessé. Je renvoie à la liste des articles de mon blog. Nous avons ici un schéma en chandelier à trois branches culminant par un Calvaire, comme à Quimper (Kerfeuten, 1520) et Le Faouët (Saint-Fiacre ) .

— Inscriptions des galons des vêtements dans la peinture, que ce soit la peinture au chevalet, l'enluminure ou la peinture sur verre : ces inscriptions le plus souvent dénuées de sens mentionnent parfois des oraisons (comme ici l'incipit du Pater), parfois le nom du personnage, mais de nombreux auteurs ont cédés à la tentation d'y voir des signatures, quitte à modifier les séquences de lettre. L'histoire de cet usage d'inscriptions décoratives dépourvues de sens reste, à ma connaissance, à écrire dans la Peinture du XV et XVIe siècle. Pourtant, un pseudo peintre-verrier "R. de Loubes" est toujours validé comme auteur de ce vitrail par le site Pop-culture!

Je reprendrai quelques thèmes en fin d'article.

 

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PRÉSENTATION PANNEAU PAR PANNEAU DE BAS EN HAUT.

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Registre inférieur : Jérémie, Jessé et Isaïe ; les donateurs.

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Cinq personnages sont placés sur une même scène, sous une grande tente ou un dais dont les deux prophètes Jérémie et Isaïe tiennent les coins, découvrant ainsi Jessé endormi. Ce dais rouge aux mouchetures blanches et doublé de satin bleu réunit les trois panneaux. La partie basse est manquante.

La zone inférieure a été complétée en 1994. La tête du donateur a été complétée.

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 1°) Case A1: Alain de Rosmadec présenté par Jérémie.

 

 

 

 

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  Le prophète Jérémie.

  C'est lui qui présente le donateur. Son nom n'est pas inscrit mais c'est habituellement lui qui, avec Isaïe, entoure Jessé . Il lève la main vers le sommet du vitrail pour montrer que c'est le Christ qui réalise la prophétie.

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  Inscriptions. 

  a) L'inscription principale est le phylactère où est écrit CREAVIT DEUS CELOM TERA

  Cela correspond à l'Incipit de la Vulgate, les premiers mots latins de la Bible qui débute par Genèse, 1, 1 : In principio creavit Deus caelum et terram, au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

Pourquoi cette citation ? Sans-doute pour souligner que le Christ du registre supérieur vient accomplir non seulement la prophétie d'Isaïe présentée sur le phylactère de gauche, mais la totalité de l'Ancien Testament depuis le début des Temps.

  J'admire la calligraphie aux lettres capitales très variables de forme, de taille ou d'inclinaison mais qui réalisent un ensemble très équilibré et élégant.

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b) On trouve aussi sur l'épaule et les manches de Jérémie les lettres suivantes : 

-MNOE avec N rétrograde

- VdICREN, avec d en onciale, N rétrograde. On voudrait y trouver un sens...Judiciem... cela ne donne rien.

- NoRI, avec un O en forme de 9, un N rétrograde. 

- M MNIB . NORI. N avec N rétrogrades. J'essaye Numinibus, pluriel datif de nomen, inis, la puissance agissante d'un dieu.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le donateur Alain de Rosmadec.

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   Le donateur, qu'on imagine agenouillé puisqu'on ne voit que la partie supérieure, les mains jointes, est Alain II de Rosmadec (18 août 1508-30 janvier 1560), d'une famille originaire de Telgruc, en presqu'île de Crozon avant d'obtenir la prééminence sur Pont-Croix, et que les guerziou (chansons populaires bretonnes) ont fait rentrer dans la mythologie bretonne en les présentant comme descendant des anciens rois de Bretagne; une des familles les plus illustres de la région par les fonctions occupées par ses membres et par leurs constructions à Quimper, Pont-Croix, Landudec et Confort, ou par ses alliances avec les grandes familles:

  "Alain, sire de Rosmadec, II du nom, de Tyvarlan, de Pont-Coix, baron de Molac, de La Chapelle, et de Sérent, vicomte de Bignan, maréchal de camp aux armées du roi en Bretagne, capitaine d'une compagnie de gens d'armes, de la noblesse et de la côtes de Basse-Bretagne. 

    Étant demeuré mineur à la mort de son père, sa mère lui servit de tutrice.

    L'an 1528, il épousa Jeanne du Chastel, fille aînée de feu Tanguy, sire du Chastel, de Poulmic, de Leslein, de Kersalio, et de Marie dame du Juch, du Mur, de Coëtivy, et de Kersimon, laquelle dame eut pour partage la terre et châtellenie de Kerlourenan, maison qui à eu ses seigneurs particuliers et chevaliers anciens. 

    L'an 1532, il assista parmi les barons aux États tenu en la ville de Vannes, où le duché de Bretagne fut uni à la couronne de France à la requête des États de ladite province, et ensuite il se trouva à Rennes, à l'entrée de François dauphin, et y porta le second bâton de poile, ainsi qu'il lui appartenait le droit héréditaire, comme seigneur de Molac. 

    L'an 1539, en la réformation de la coutume de Bretagne, il fut le premier député en l'ordre de la noblesse de la part des États, pour l'assemblée avec des commissaires du roi. 

    Il rendit son aveu au roi, qui se trouve en la chambre de comtes en date du 4 avril 1541. Il exerça l'Office de Maréchal de Camp en l'armée du roi en Bretagne, commandée par Monsieur le duc d'Étampes, gouverneur dudit pays l'an 1543. 

    Dame Jeanne de La Chapelle était décédée l'an 1544, Henry fils aîné du roi dauphin de Viennois, et duc de Bretagne, lui fit don de rachat en considération de ses services, par lettres données au Camp de Viennes le 10 octobre audit an.     

    Il mourut le 30 janvier l'an 1560 et fut déposé dans le tombeau des seigneur de Molac, en la chapelle de Notre-Dame de Lermain en la paroisse de Molac."

    Il eut 6 enfants :

-Tanguy de Rosmadec, dont le fils Sébastien II de Rosmadec ( 1566-1613) reçut le titre de marquis, et fit bâtir le fameux marquisat de Pont-Croix, l'actuel musée du patrimoine

- Marc,

- Claude,

-Marie,

- Louise,

- Jeanne.

  Signalons deux évêques, Bertrand de Rosmadec (1417-1455)  évêque de Quimper et bâtisseur de la cathédrale (c'est un demi-frère de Jean Ier, ancêtre de notre Alain II ) et Sébastien de Rosmadec, évêque de Vannes de 1624 à 1646, issu d'un Jean de Rosmadec seigneur de Plessis-Josso.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Il s'agit d'un des plus beaux visages peints des vitraux du Finistère. Il associe une coloration en lavis d'une sanguine brun clair, avec des traits fins de sanguine plus sombre, et de traits blancs qui procèdent d'un "enlevé" par la pointe du manche du pinceau.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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   Les armoiries portées par Alain de Rosmadec :

Le donateur est vêtu comme un gentilhomme de la Renaissance : en 1528 (le mariage avec Jeanne du Chastel a lieu le 8 mai 1528, et la chapelle dédicacée en août 1528), sous François Ier, 3 ans après le désastre de Pavie et la captivité du roi en Espagne, la mode est au port de la barbe, aux cols qui commencent à présenter à la place du décolleté de François Ier en 1525 une fraise dont les godrons restent encore discrets, un pourpoint court, et les crevés viennent fendre les belles étoffes, les brocarts, les velours et les soies pour faire apparaître la lingerie sous-jacente. Ce sont les Rois qui, comme des Rois de carte à jouer, vont nous présenter la mode Renaissance.

  Alain porte un corselet de cuirasse et des pièces d'armure protégeant les avant-bras, mais cette tenue militaire est recouverte d'une tunique légère (en soie ?) dont les couleurs ne sont autres que celles de son blason : étudions-les.

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  Les Rosmadec "portent palé d'argent et d'azur de six pièces", c'est à dire que leur blason est fait de trois bandes verticales blanches (argent) alternant avec trois bandes bleues (azur). Leur devise est : "BON ESPOIR".

  Alain porte ces armoiries, mais en débutant par l'azur de la manche, soit un palé d'azur et d'argent. Elles sont associées à un lion blanc  dressé sur ses pattes sur fond bleu : traduit en terme d'héraldique, il porte "d'azur au lion d'argent rampant". La langue est de la même couleur que le corps, il n'est donc pas "lampassé". 

  Le sire de Juch porte d'azur au lion d'argent, lampassé et armé de gueules (aux griffes rouges), ce ne sont donc pas ses armes, bien que Jeanne du Chastel soit de cette Maison.

  En 1406, ces armes avaient été partagées après un accord entre le sire du Juch et Jean de Rosmadec qui dut se contenter en signe de juveigneurie du Juch de porter "d'azur au lion d'argent morné", c'est-à-dire dépourvu de griffes, de langue et parfois de queue. Le juveigneur est, dans la noblesse bretonne, un cadet sans distinction d'ordre de naissance ; les armes plaines sont réservées au chef de famille, et les armes brisées (incomplètes), au cadet.

  Ce sont ces armes, devenues celles de Pont-Croix qui apparaissent dans le blason de Sébastien de Rosmadec :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_S%C3%A9bastien_de_Rosmadec.svg

  Mais ici, Alain de Rosmadec porte un lion qui n'est pas "morné" du tout, mais doté d'une belle langue et d'une belle queue.

  Comme il est sire de Pont-Croix, je penche pourtant pour y voir les armoiries correspondantes à son titre, au prix d'une erreur du dessinateur du carton du vitrail.

  C'est, avec son épouse, le commanditaire de ce vitrail, ce qui veut dire que c'est eux qui ont choisi ce thème ; l'arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunten a été réalisé en 1525-1530, et Alain de Rosmadec et Jeanne de Chastel, mariés en 1528, ont fait construire l'église de Confort en la même année de 1528 : le thème choisi pour Kerfeunten les a obligatoirement influencé.

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Les mêmes armoiries se voient dans la verrière sud de l'église de Pont-Croix, où le couple avait financé la modification du chœur. Mais c'est un palé d'argent et d'azur (si on intègre la manche dans le blasonnement) , plus correct, qui s'y voit sur le donateur.

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La baie 10 (vers 1530 ; v. 1544 ; v.1560) de la chapelle du Rosaire de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix. Photo lavieb-aile

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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2°) Case B1 : Jessé songeant, assis sous un pavillon.

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Présence de verre rouge gravé. Zone inférieure complétée.

 

 

S'est-il assoupi alors qu'il lisait une lecture pieuse à la rubrique D enluminée ? Mais non, bien-sûr : il songe, et c'est de ce songe que va naître sa vision prophétique d'une lignée royale. Il est déjà vieux, la barbe chenue, les mains ridées, mais ses traits sont sereins.

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  Il me semble que ce qu'il porte autour du cou, avec des rayures noires et blanches  est un talith, un châle de prière muni de franges (tsitsits), vêtement rituel pour la prière juive du matin. Il vient peut-être de lire Nombres, 15, 37-41 : "Et l'Eternel dit à Moïse : parles aux enfant d'Israël et dis-leur qu'ils se fassent, de générations en générations, des tsitsits aux bords de leurs vêtements". Il pense à la transmission du culte générations après générations, et il se sent comme un vieux tronc d'olivier noueux et tors mais à la sève puissante, il sent ces générations futures monter de sa propre colonne et fructifier. Il est âgé mais sa foi est forte, elle lui survivra.

  Derrière lui, effectivement, le tronc de l'Arbre de Jessé s'élève. Il peut sentir ses enfants, petits-enfants et arrière-petits enfants jouer dans les branches à chat-perché sur des générations et des générations. Il les voit ; ils ont des tsitsits aux quatre coins du vêtement dont ils se couvrent. Pas de souci, il peut s'endormir.

Inscriptions :

-sur la manche : NOPV

- sur le drap vert du fond : AMN...HEd...IAR...ONC...MA...NO

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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3°) Case C1 : Jeanne de Chastel et Isaïe.

 

"Panneau bien conservé, déplacé en haut de la lancette gauche pour remplacer un roi dans le montage précédent, et lui-même remplacé par le fragment de Couronnement de la Vierge réutilisé en baie 3." (Gatouillat)

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le prophète Isaïe.

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Jeanne du Chastel est présentée par Isaïe. Le prophète tient le dais d'une main, tandis que l'autre désigne le ciel en un geste jumeau de celui de Jérémie. Mais quelque chose ne va pas, et une observation attentive constate que la main à l'index dressé est en supination excessive pour une main gauche dont le bras est croisé devant la poitrine ; et puis l'avant-bras est trop long. On pense à une inversion des morceaux d'un puzzle. Revenant à la case A1, je vois bien que la main gauche de Jérémie est en réalité une main droite (voir infra, case A3 la main gauche correcte de Salomon). Les auraient-on interverties ?

Inscriptions:

-sur le phylactère (la partie supérieure en case C2): EGREDIET VIRGAd ER (DICE) : IESSE / ISAIA : c'est la citation d'Isaïe, 11, 1 dans la traduction latine de la Bible ou Vulgate :

                             Et egredietur virga de radice

                             Et flos de radice ejus ascendet,

  Un rameau sortira de la bouche de Jessé, et un surgeon sortira de ses racines.

  On note le mélange de lettres capitales et d'onciales (e initial,d, g), l'inversion de deux S alors que celui d'ISAIA est conforme, l'équilibre de la calligraphie, et on observe que le phylactère est écrit à son endroit, et à son envers pour IESSE.

- sur les étoffes : néant

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  Jeanne de Chastel  est issue de la branche aînée de la Maison du Chastel, famille appartenant à la haute noblesse bretonne et occupant le deuxième rang de la hiérarchie nobiliaire après les Rohan. Établie autour du chateau de Trémazan en Landunvez, elle voit se succéder Tanneguy du Chastel I , Tanguy ou Tanneguy III (1370-1458), Tanguy IV, Tanguy V (+ 29/05/1477), mais aussi Tanguy du Chastel (+1521) le père de Jeanne :

  -son père :Tanguy du Chastel Seigneur du Chastel et du Ploumic, Leslein et Kersalio  épousa en troisième noce le 23 juin 1501  Marie du Juch. Les armes de la Maison du Chastel sont "fascié d'or et de gueules de six pièces", soit un blason alternant trois bandes verticales jaunes et trois rouges. La devise est Marc car Doué ( s'il plaît à Dieu), ou Da vad teui (tu verras bien), ou Vaillance du Chastel.

- sa mère : Marie, dame et baronne du Juch (1533), dame du Coëtivy, du Forestic, du Mur, du Menault, du Leslein, de Kersimon. Les armes de la Maison du Juch sont, nous l'avons vu, "d'azur au lion d'argent et lampassé de gueules"; leur devise est: La Non-pareille.

- sa fratrie : de cette union nacquit Guillaume du Chastel, Jeanne, Olivier qui fut recteur d'Argol (+1550), Prégent, René et Jacques seigneur du Juch.

  Ce qui me surprend, c'est de ne trouver aucune trace des armoiries de la donatrice. Elles devaient se trouver sur le panneau muré.

  J'admire sa robe damassée, sa chemise blanche à col montant, ses bijoux (collier, broche, bagues à tous les doigts), ses manches réalisées avec ce verre rouge gravé de la robe de Jessé.

 

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Nous la comparerons au panneau de la baie 10 de Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix, où elle porte ses armes :

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Jeanne du Chastel, baie 10 de Notre-Dame de Roscudon à Pont-Croix. Photo lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Deuxième registre : les rois Ézéchias, David et Joram.

 

 

4°) Case A2 : Ezechias (Le Bihan, 1994).

 

  

 

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    J'apprécie beaucoup le travail de rénovation de l'atelier Le Bihan, mais ce panneau ne suscite pas l'émotion que je ressens devant l'oeuvre originale et ses mystères. Pas d'inscription, j'en profite pour écouter la belle histoire de la guérison miraculeuse du roi Ézechias. (Isaïe, 38 : 2-22)

   Car Ézechias, treizième roi de Juda fut un bon souverain, qui fit plaisir à son Eternel en chassant les idolâtres. Mais un jour, il tomba gravement malade, et il se tourna vers le mur, il appela Yahvé pour lui rappeler combien il avait été un bon et pieux serviteur. Et il pleura, tant et si bien que Yahvé lui fit dire : "j'ai vu tes larmes. Je vais te guérir ; dans trois jours tu monteras au Temple de Yahvé. J'ajouterai quinze années de ta vie. Voilà que je vais faire reculer l'ombre des degrés que le soleil a descendu sur les degrés de la chambre haute d'Achaz dix degrés en arrière."  

  Vous ne me croirez pas si je vous dis ce qui est pourtant l'exacte vérité : c'est que le soleil recula de dix degrés, sur les degrés qu'il avait descendu.

  Yahvé qui ne leva pas le petit doigt pour son serviteur Job et qui le laissa sur son fumier à gémir de douleur, voilà ce qu'il donna à Ézechias : quinze années gratuites!

  Je ne le regrette pas, car cela nous a valu ce cantique d'Ézechias, qui est admirable de poésie :

  Je disais : au midi de mes jours, je m'en vais

                  Aux portes du Shéol je serai gardé pour le reste de mes ans. 

Je disais : Je ne verrai pas Yahvé sur la terre des vivants

               Je n'aurai plus un regard pour personne parmi les habitants du monde.

Ma demeure est arrachée, jetée loin de moi, comme une tente de berger.

Comme un tisserand j'ai enroulé ma vie, il m'a séparé de ma chaîne.

Du point du jour jusqu'à la nuit tu m'as achevé.

J'ai crié jusqu'au matin ; comme un lion, c'est ainsi qu'il broie tous mes os,

du point du jour jusqu'à la nuit tu m'as achevé.

Comme l'hirondelle, je pépie, je gémis comme la colombe,

mes yeux faiblissent à regarder en haut. Seigneur, je suis accablé, viens à mon aide.

Comment parlerai-je et que lui dirai-je ? Car c'est lui qui agit. 

Je m'avancerai toutes mes années durant dans l'amertume de mon âme.

Le Seigneur est sur eux, ils vivent et tout ce qui est en eux est vie de son esprit.

Tu me guériras, fais-moi vivre.

Voilà que mon amertume se change en bien-être. C'est toi qui as préservé mon âme de la fosse du néant, tu as jeté derrière toi tous mes péchés.

Ce n'est pas le  shéol qui te loue, ni la mort qui te célèbre. Ils n'espèrent plus en ta fidélité, ceux qui descendent dans la fosse.

Le vivant, le vivant lui seul te loue, comme moi aujourd'hui. Le père à ses fils fait connaître ta fidélité.

Yahvé, viens à mon aide et nous ferons résonner nos harpes tous les jours de notre vie dans le Temple de Yahvé." 

   C'est beau, non ? avec l' hirondelle et la colombe qui gémissent,  avec la vie qui s'arrache comme une tente de berger, et le lion qui broie les os, c'est mieux qu'un psaume de David, nom d'un Yahvé, non?

   Et Yahvé fut de mon avis : il envoya Isaïe pour lui faire dire :"qu'on apporte un pain de figues, qu'on l'applique sur l'ulcère, et il vivra".

   Un pain de figues ! Sur l'ulcère ! Et il vivra !

 Alleluia !

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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5°) Case B2 : le roi David.

 

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On reconnaît le psalmiste à sa harpe.

Inscriptions :

DAVID : je note l'utilisation systématique de l'onciale pour la lettre D.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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6°) Case C2 : Le roi Joram.

 

  Il porte tous les attributs royaux : barbe, sceptre, collier, couronne, et un camail de verre gravé à mouchetures et à pois.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Inscriptions : Outre JORAM, on lit :

MOPUS RDILONBESNPVM(O).

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Cette inscription a fait couler plus d'encre que les précédentes, après que René Couffon se soit avisé qu'il s'agissait de la signature du maître-verrier quimpérois R. de Loubes, un artisan que l'on trouve mentionné dans tous les bons ouvrages, notamment le Dictionnaire des artistes et artisans de Bretagne de Yves-Pascal Castel, le Patrimoine Religieux de Bretagne, histoire et inventaire de Maurice Dilasser et Claude Berger (2006)  mais qui ne s'y trouve peut-être que parce que son nom a été découvert ici même. C'est ce nom qui est donné comme auteur du vitrail par R. Barrié dans l'Inventaire Régional de 1981 réf 29002964 après avoir relevé l'inscription "OPUS R. DE LOUBES". Dans un Bulletin de la Société d'archéologie de Bretagne de 1951, on signale l'existence au XVIIe d'un chanoine de Saint Corentin, la cathédrale de Quimper, portant le nom de J. de Loubes, présenté comme un possible descendant du maître-verrier. 

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  La mention se trouve publiée dans : René Couffon et Alfred Le Bars, Répertoire des églises du diocése de Quimper et de Léon, 1959, réédité après mise à jour en 1988 sous le titre Diocése de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles (p. 204 de cette édition).

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  Or il se trouve que Jean Pierre Le Bihan, qui a restauré le vitrail, a écrit en 2006 dans l'article de son blog intitulé "une famille de peintre vitriers cornouaillais du XVIème siècle" la note suivante :

  "inclure des initiales est chose fréquente chez les verriers. A Rouen, les frères Le Prince signant ILP pour Jean, ELP pour Engrand ou encore plus prés de chez nous, en plus des Le Sodec [voir : l'arbre de Jessé de Kerfeunteun] VI DI pour Vincent Desportes. Mais personne n'est à l'abri d'une erreur. Pour Notre-Dame de Confort en Meilars, Monsieur René Couffon donnait de Loubes comme auteur de l'arbre de Jessé. Une restauration postérieure révéla Raimondi Lombes".

  Tout me porte à croire que c'est Jean-Pierre Le Bihan lui-même qui a relevé ce nom et qui propose de lire Raimondi Lombes.

  Tout ceci me surprend, puisque je lis MOPUS et non OPUS (ouvrage, oeuvre), RdILONBESNPVM sans ponctuation permettant de lire la lettre R comme initiale d'un prénom, que la lettre qui suit le dILO est distinctement un N, et un N rétrograde comme tous les N de ce vitrail et non un U (comme dans Loubes) ni un M (comme dans Lombes). En outre, les lettres présentent de nombreuses anomalies, comme les lettres P en onciale, le D en onciale (ou minuscule) certes comme pour toutes les lettres D de ce vitrail, mais aussi le E proche d'un F, le second S inversé et qui s'apparente plutôt à un deux-points de ponctuation qu'à un S rétrograde, le V pointe en haut, comme si le diable carnavalesque de la dérision s'était déchaîné sur cette inscription.

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   Est-ce raisonnable de déterminer une signature sur ces éléments ?

  Si je reprends l'article que Jean-Pierre Le Bihan consacre à l'atelier Le Sodec, je lis qu'il peut attribuer à cet atelier quimpérois des œuvres reconnaissables par des particularités de style comme "une façon d'appréhender certains muscles comme celui au dessus du sourcil" , muscle très protubérant et marqué qu'il surnomme "à la banane" et qu'il a reconnu à Confort-Meilars, et par le traitement des veines des mains et des pieds en "graphisme losangé", graphisme qui m'a surpris en examinant en la case A2 les mains de Jessé.

  Plutôt que de considérer que l'auteur du vitrail est connu, le fait de renoncer à une attribution...contestable peut relancer les hypothèses et les rapprochements.

  Enfin, d'autres affirmations de René Couffon ne se sont pas trouvées confirmées, comme l'attribution de la Passion de La Martyre à Jost de Necker (voir : J.P. le Bihan, Jost de Necker, un mythe qui a la vie dure, 14 janvier 2009). Cela confirme la citation donnée en page de titre du Nouveau Répertoire des Eglises : "La science est faite d'erreurs patiemment corrigées" R. Couffon.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Troisième registre : les rois  Salomon, Acham et Joatan.

 

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7°) Case A3 : le roi Salomon.

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On remarque que l'inscription de son nom donne SALAMON (avec le N rétrograde).

 

Il porte le turban entourant un casque,  un camail gris-métal évoquant une cuirasse, une robe jaune damassée de motifs de feuillages, et ses manches roses à crevés portent les inscriptions PVSR à droite et MdVI à gauche.

  Sur son épaule, le pied botté  du roi Roboam conduit à l'inscription de la robe, MOPVR.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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8°) Case B3 : le roi Acham.

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Acham est une forme ancienne pour Achab, roi d'Isrël entre 874 et 863, c'est un roi impie que son épouse Jézabel détourne de Yavhé au profit du dieu cananéen Baal. Ce n'est donc pas un roi de Juda ( qui est alors Josaphat, qui part en guerre avec Achab contre Aram) et il n'a pas sa place dans la généalogie du Christ. Que lui vaut cette place centrale dans l'arbre ?

  Si on compare les rois du vitrail de Confort-Meilars et ceux de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres, on constate que ceux sont les mêmes, hormis que c'est Achaz qui figure à Chartres : il est alors évident qu'il faut lire ici Achaz et non Acham ; la lettre M d'Acham est clairement inscrite, ce n'est pas une erreur de lecture, mais une faute de transcription à l'origine ou lors d'une restauration entre ce M et un Z. 

Il porte la barbe, un turban, un sceptre, et un collier à chaînon rectangulaire. Sa manche droite porte les lettres NOPI et PVRI, le V étant inversé pointe en bas.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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9°) Case C3 : le roi Joatan.

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Inscriptions:

  -JOATAN et son N rétrograde.

 - manche droite : PNRVO

 - manche gauche : NDMEO (ou , NdMEQ)

 

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Quatrième registre : les rois  Roboam, Ozias et Assa.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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10°) Case A4 : le roi Roboam.

Inscriptions :

- épaule : N...ONDN

- écharpe : MOP

- Manche droite : PVRN et MITRIT

              gauche : NOBIV

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11°) Case B4 : le roi Ozias.

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 Installé en position de "chevalier servant" sur un rameau de l'arbre, sous les pieds d'Abbia, il dispose des mêmes attributs que les autres, barbe, couronne, collier de chaîne, épée, sceptre, vêtements à crevés, mais il ne désigne pas le ciel du doigt, se contentant de lever les yeux d'un air pensif. On ne lit aucune lettre sur ses vêtements.

  Ozias, ou Osias, ou Azarias, fut le dixième roi de Juda de -783 à -740. Son règne fut aussi prospère que celui de Salomon et sa conduite, sous les admonestations du prophète Zacharie, fut pieuse et fidèle à Yahvé. Mais "lorsqu'il fut puissant, son cœur s'éleva pour le perdre. Il pécha contre l'Eternel, son Dieu, il entra dans le temple de l'Eternel pour brûler des parfums" (Second Livre des Chroniques, 26,16), ce qui était le privilège des prêtres : pour s'être emporté contre les sacrificateurs consacrés, il fut frappé au front de la lèpre;" il fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée comme lépreux." C'est son fils Jotham qui prit sa place à la tête de la maison du Roi.

  En regardant bien, on peut voir un anneau tuméfié rond à la racine du nez du visage d' Ozias ; c'est le remords qui le mord. On comprend son regard triste.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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12°) Case C4 : le roi Assa.

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Son étiquette le nomme en inversant les S. Ses vêtements sont prodigues en inscriptions, dont il garde le secret :

 - sur le camail rouge aux motifs blancs gravés, on lit : NE   et  NOMINID. On peut faire dériver ce nominid, attesté en latin au IIIème siècle, de nomenis, ou bien le rapprocher du MNIB trouvé en A1 ; qu'en faire? Les N sont rétrogrades, bien-sûr.

- sur la manche droite, MNEO, et sur la manche gauche ONBRVSO , qu'on peut rapprocher du latin umbrosa, la pénombre. Le N de MNEO est conforme, celui de ONBRVSO est rétrograde.

- sur le galon de la tunique, PATERNOS(T) ...NIBID, avec N rétrogrades et lettre d en onciale. Le premier élan est de lire le début du Pater Noster (qui es in caeli, sanctificetur nomen tuum), mais le NIBID ne s'y intègre pas.

  Assa ou Asa est le fils d'Abia, le petit fils de Roboam, et le père de Josaphat ; il a régné 41 ans, quarante-et-une année de bons et loyaux services auprès de l'Eternel son Dieu, sans un faux pli, sans un mouvement de colère ou de prétention pour l'entacher de la lèpre, rien que de louables persécution contre les hiérodules (un mot toujours plaisant à placer), de destruction des autels et stèles en l'honneur d' Ashera, de Baal, du soleil et de la lune et de toutes les figures de l'horoscope.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Cinquième registre : les rois  Josaphat, Abia et Manassé.

 

 

 

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13°) Case A5 : le roi Josaphat.

 

Inscription:

- JOSAPHAT, à noter le h en onciale.

- NOBI

- sur l'écharpe violette : PTER(M)18LDI

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14°) Case B5 : le roi Abia.

 

 La broche qui orne son chapeau est gravée sur verre rouge, ce qui est  un travail original avec les quatre pois qui l'encadrent.

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Inscriptions :

-ABIA et le deux point.

-sur le galon de la tunique : (O)IRANT BE (I)MODPES

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15°) Case C5 : le roi Manasses.

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Inscriptions :

-MANASSES et non Manassé.

- collier : NRM(IO)

- galon de tunique : C (inversé) ILONSO MD ANTOIH:IBIVOT, si j'interprète le S inversé et couché comme une ponctuation. Qui trouvera un verrier du nom d' Ilonso Antoine Ibiuot ?

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le sixième  registre : la Vierge, le Christ en croix et saint Jean.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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16°) Case A6 : la Vierge.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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17°)Case B6 : le Christ.

 

   Le titulus semble récent; le bras droit a du être restauré. Les anges de quatre couleurs sont les mêmes que ceux du vitrail de Kerfeunteun.

  On peut admirer le traitement en grisaille du visage, et l'emploi de la sanguine dans son indication idéale.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Il faut remarquer combien le peintre a soigneusement et abondamment montré le sang qui s'écoule des plaies des mains, des pieds, de la tête couronnée d'épines, et du flanc droit.

 

  Lors d'une visite, j'entendais une touriste (les autres visiteurs des sites sont toujours des touristes) demander à son mari si cette plaie signifiait que le cœur du Christ était placé à droite. " Sans-doute" répondit prudemment le conjoint.

  Précisons donc que cette plaie est conforme au texte de l'évangile de Jean 19, 31-34:

     Comme c'était la Préparation, les Juifs, pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat - car ce sabbat était un grand jour-, demandèrent à Pilate qu'on leur brisât les jambes et qu'on les enlevât.

    Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui.

    Venus à Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes.

   Mais l'un des soldats, de sa lance, lui perça le coté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau.

   La tradition veut que ce coup de lance ait porté sur le flanc droit, elle dit aussi que le soldat se nommait Longin, que c'était un centurion, et qu'il se convertit.

  On peut remarquer aussi que la croix semble issue du tronc de Jessé, naissant comme sa branche maîtresse à la division de deux branches latérales.

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La peinture de cet écoulement sanguin ne relève pas d'une tendance morbide, mais d'une vénération des "Cinq Plaies" et d'un courant de méditation spirituelle sur le Sang du Christ, très répandu depuis le Moyen-Âge mais qui reste très important à la Renaissance en Finistère notamment pour les sculpteurs de calvaires.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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18°) Case C6 : Saint Jean.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  Il s'agit de Saint Jean l'Évangéliste, le disciple préféré de Jésus. On remarque qu'il est assis sur un rameau de l'arbre de Jessé.

Inscriptions:

- sur l'encolure du manteau : M...IPOI

- sur le galon du manteau :à droite : N..IIP.O...PIORHT: IRI.VOP..

                                       à gauche : NOV:RI ou NOVSRI

-sur le galon de la robe bleue : OSPRdEN.

Tout cela reste incompréhensible ; je remarque la similitude de la séquence ORTH : IRIVO avec celle de Manessé en case C5 : ANTOIH : IBIVO, avec le même H au graphique particulier.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le tympan.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  19°) soufflet, ange à la lyre.

On constate que presque toute la peinture au jaune d'argent est partie.

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Le vitrail (ca 1530) de l'Arbre de Jessé de l'église de Confort-Meilars.

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20°) Tympan, ange avec luth.

 

  Là encore, le jaune d'argent n'a pas tenu, sauf pour la belle boucle d'or, peut-être gravée.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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21°) Soufflet, élément central : cœur enflammé (1994).

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile .

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile .

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C . Une particularité technique: l'utilisation de verres gravés.

 

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  a) le verre rouge plaqué ; le vitrail gravé.

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Un vitrail est fabriqué par l'ajustement de verres blancs ou colorés, épais de 1,5 à 5 mm qui sont ensuite peints à l'aide de "grisaille" avant d'être associés entre eux au moyen de baguettes de plomb. Les verres colorés sont, ici, de 8 teintes : bleu-clair, bleu foncé, violet, vert pâle, jaune, rose et rouge.

  Le verre, un mélange de sable et de potasse auquel on ajoute depuis le Xe siècle de la chaux, est coloré par l'adjonction à la pâte de verre d'oxydes métalliques : sels de cobalt du "bleu de Chartres"; oxyde de cuivre pour le vert, le jaune ; oxyde de manganèse pour le pourpre, avec des teintes différentes selon la concentration et la température de cuisson. On obtient ainsi des verres teintés dans la masse. Le verre rouge est obtenu avec le protoxyde cuivrique, mais avec une teinte si foncée qu'il faut utiliser des verres très fins pour que la couleur soit suffisamment claire ; dés lors, ce verre est trop fragile, et on le plaque sur un verre transparent. En outre, ce verre rouge n'est pas coloré dans la masse. 

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   Si l'artiste veut faire figurer des détails de couleur qu'il ne peut peindre en grisaille, il doit découper un verre coloré et le sertir de plombs, ce qui représente un gros travail ; impossible d'écrire des lettres, ou de décorer un vêtement avec des motifs réguliers de cette façon.

  Pour palier à cette difficulté, les verriers eurent l'idée de décaper par abrasion la couleur rouge des verres plaquées pour créer des motifs transparents ; le verre est gravé au tour (dit encore  "à l'archet"),comme on le faisait pour graver le cristal de Bohème avec une roue dentée et un mélange huile-eau-abrasif pour réaliser des motifs : lignes droites, pois, formes géométriques.

  Si on en trouve les premiers exemples au début du XIVe, le verre rouge gravé ne devint répandu qu'à la fin du XVème siècle.

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  b) la peinture au "jaune d'argent".

  Au XIVe siècle, avant la "découverte" du verre rouge gravé, est apparu une nouvelle façon de colorer un verre blanc sans devoir découper et sertir de plomb une nouvelle pièce : l'application sur la face externe de la vitre  d'un "cément" de sulfure (ou de chlorure ou de nitrate) d'argent, en quantité si minime qu'on le mélange à de l'ocre pour faciliter l'application au pinceau, ocre qu'on retire après cuisson. Les sels d'argent réagissent chimiquement avec les composants du verre et donnent des teintes jaunes, orangé ou ambre si facilement qu'à partir de là, tous les personnages eurent tendance à être blonds ! Engrand le Prince est connu comme l'un des plus talentueux utilisateurs de ce jaune d'argent.

  Cette peinture, lorsqu'elle est appliquée sur le verre gravé, étend le registre de couleur des motifs gravés.

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c) L'article de Roger Barrié.

  En 1976, Roger Barrié (que nous retrouverons case C3) fait paraître Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIè siècle en Bretagne Occidentale, in Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, Tome 83, n°1, 35-44. Il y dresse la liste des verrières à verre gravé du Finistère, retrouvé en onze sites, dont l'église Notre-Dame de Confort à "Meilars". Étudiant les motifs gravés, il recense des liserés simples ou doubles, des pois, des fuseaux, des mouchetures, des carrés et des bonnets, et note à Confort l'emploi des mouchetures et les lignes. Il constate que le recours à la gravure survient lorsque le verrier veut souligner la "somptuosité" d'une scène : le thème des rois de Juda est l'occasion d'y recourir pour rendre compte du faste des costumes royaux.

  En conclusion, Roger Barrié écrit :" A partir de 1530-1540, les ateliers bretons ont usé avec succès de la gravure des verres doublés, surtout pour enrichir les effets colorés de leur production, bien qu'il faille reconnaître un certain épuisement à la fin du siècle" ..." la verrière de l'Arbre de Jessé à Confort fait sentir la limite du procédé[...] avec le risque de détruire la signification même de l'objet ou du personnage dans un éclaboussement de vibrations colorées", et cela d'autant plus que les verres gravés ont mieux vieillis que les verres peints et gardent une netteté gênante.

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d) ma visite à la recherche de ce rouge gravé :

   Il n'est pas nécessaire de rechercher longtemps ces verres rouges aux découpes rondes jaunes et blanches dont la régularité des bords signe le travail de gravure : je les retrouve sur 10 des 18 panneaux de la vitre maîtresse de Confort, sous le forme de mouchetures comme l'a vu R. Barié ( 5 panneaux) et  de liserés bordant les vêtements ( 7 exemples), mais aussi de pois (Joram, Manassé) et de fuseaux stylisant les "crevés" des costumes renaissance ( 4 exemples, David, Abia, Manassé et Josaphat), déployant donc toute la "grammaire" décrite par R. Barrié sur le Finistère. Ce sont tout-de-même les mouchetures qui prédominent, utilisées pour le grand dais qui réunit les trois panneaux du registre inférieur, pour la robe de Jessé, les manches de la donatrice, le camail de Joram, ou le manteau d'Acham.

  L'utilisation de la gravure pour dessiner des croisillons d'ornementation de manche et surtout pour tracer des inscriptions (NOBI sur Josaphat, NOMINID sur Assa) est plus originale.

  Enfin de nombreuses zones gravées ont été laissées blanches ( ou bien, comme l'indique R. Barié, la peinture n'a pas prise), mais certaines (manche et coiffure d'Abia) sont traitées au sulfure d'argent.

 

 

 

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gros-plans 3421c        gros-plans 3354c

 

 

gros-plans 3351c   gros-plans 3348c

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D. La peinture du verre : grisaille et sanguine.

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a) la technique :

Lorsque le verre n'est pas gravé ou coloré au jaune d'argent il est peint sur la face interne avec la "grisaille", peinture vitrifiable faite d'un mélange d'oxyde de fer ou de cuivre comme pigment, et de poudre de verre comme fondant qui sera provisoirement associé à un liquide (vin, vinaigre, urine) et un liant (gomme arabique) pour faciliter l'application au pinceau. Après cuisson à 650°, on obtient un résultat résistant et durable.

  Les techniques médièvales du vitrail ont été remarquablement décrites par un moine du XIIe siècle, Théophile, dans son Schedula diversum artum. Il explique dans ses chapitres 19  et 20 que chaque trait doit être exécuté en trois traits d'épaisseur et de valeurs différentes : prenons en exemple le sourcil, ou la lèvre, on effectuera un trait opaque principal avec la grisaille noire, le contour ; et deux traits avec un lavis plus ou moins foncé mais moins sombre que le trait de contour, pour les ombres et les demi-teintes, les modelés. C'est la technique des "trois couleurs pour les lumières du verre", complétée par des jeux de traits paralléles plus fins ou des hachures qui rendent le volume. Les contours sont tracés au pinceau aux poils longs et fins. Les modelés en lavis sont passés aux pinceaux aux poils courts et fournis nommés "putois" , voire en utilisant les poils de martre ou d'écureuil. 

    Au XV et XVIe siècle le travail des modelés évolue, et on passe un lavis uniforme qui, une fois égalisé en grandes plages au blaireau, va faire l'objet d'enlevage sur la grisaille juste sèche à l'aide de brosses dures en soies de porc, de pointes de métal, de bois ou de plume.

  Au XIVe siècle, on dispose de trois sortes de grisailles, noir, brun et sépia ; au XVe, en plus de grisailles rousses, rouges ou noires, des grisailles colorées sont disponibles, nommées "sanguines " et "couleur bois".

  Entre "grisaille" et "émail", les céments à base d'hématite (sanguine, du brun chaud au rouge vif) ou de peroxyde ou sulfate de fer ( jeancousin, du rosé au brun chaud) sont utilisés sous le nom de "carnation" pour réaliser les chairs des visages, le modelé d'une chevelure ou d'une barbe rousse, le volume des parties dénudées du corps, les mains.

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Joatan:

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gros-plans 3350c

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Josaphat :

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gros-plans 3354c

gros-plans 3356c

gros-plans 3408cc

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Acham (Achab)

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gros-plans 3423c

 

David :

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gros-plans 3424c

 

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  L'ancêtre de tous : Jessé :

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gros-plans 3421c

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b) l'application au vitrail de Confort-Meilars :

  Le seul but de ces notes de mes lectures est d'étudier à leur lumière les visages des rois de Juda (et des prophètes) de l'Arbre de Jessé : d'y apprécier le travail de grisaille, la technique des trois traits de Théophile, les contours et les modelés, l'enlevage et l'utilisation des carnations:

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L'un des plus beaux visages, et l'une des barbes les plus rousses : celui de Salomon :

gros-plans 3357c

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  Superbe aussi : Assa :

gros-plans 3348c

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gros-plans 3356c

 

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Isaïe :

gros-plans 3353c

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Jérémie :

gros-plans 3358c

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Joram :

gros-plans 3351c

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Manessé :

gros-plans 3346c

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E. Les lettres rétrogrades ou inversées.

a) Sur les phylactères:

Douze noms de rois, et deux citations de la Bible sont visibles sur des rouleaux. L'un d'entre eux, Ezechias, est contemporain et sort de mon étude. Parmi les autres, toutes les lettres N et une partie des lettres S sont écrites "à l'envers" ou, plus justement, de façon rétrograde : soit trois N (Manassés, Joatan, Salomon) et 7 S ( Manassés, Assa, et Jessé dans la citation d'Isaïe).

   Le titulus de la croix du Christ porte INRI sans inversion du N, mais l'inscription semble récente.

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b) sur les vêtements :

Parmi les lettres inscrites sur les vêtements, tous les N (au nombre de 28) sont rétrogrades. Des V sont inscrits pointe vers le haut. 

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Le thème de l'arbre de Jessé.

  Je redonne ici, pour la commodité du lecteur, ce que j'ai déjà exposé dans mon article sur l'arbre de Jessé de Kerfeunteun à Quimper, avec lequel ce vitrail vient en comparaison : Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunteun :

voir aussi : L'arbre de Jessé de l'église Notre-Dame de Saint-Thégonnec.

             Ce thème iconographique de l'Occident chrétien médiéval se développe au XIe siècle ( il est habituel d'y voir l'influence de Suger) en la cathédrale Saint-Denis où un premier vitrail de 1144 sert de modèle à celui de la cathédrale de Chartres en 1145-1150. Le thème de l'arbre de Jessé devient populaire et se répand au XIIe siècle dans les verrières, les Bibles et Psautiers ou en sculpture, et ne déclinera qu'au XVIe siècle après la Contre-Réforme.

      Ce qui est l'ancêtre des arbres généalogiques est né de l'application d'une formule de l' Ancien Testament dans la bouche du prophète Esaîe (ou Isaïe) à la généalogie de Jésus dans les Évangiles. La phrase d'Esaïe est celle-ci (en latin puisque c'est ainsi qu'on l'a trouve inscrite sur les vitraux): Esaïe, 11, 1-2 et 11, 10.

      Egredietur virga de radice Jesse et flos de radice ejus ascendet.

     " Un rejeton sortira de la bouche de Jessé, un surgeon sortira  de ses racines.Sur lui reposera l'esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahvé"

       " Ce jour-là, la racine de Jessé, qui se dresse comme un signal pour les peuples sera recherchée par  les nations et sa demeure sera glorieuse " (Bible de Jérusalem).

le texte latin de la Septante parle d'un Isaï, mais comme on peut confondre cet Isaï, le père de David, un berger ou éleveur ovin de Béthléem, avec le prophète Isaïe, le nom de Jessé, traduction grecque d'Isaï, a été préféré pour le désigner.

 Au IIe siècle Tertullien donna l'interprétation théologique suivante : "la branche qui sort de la racine, c'est Marie, qui descend de David. La fleur qui naît de la tige, c'est le fils de Marie."

  Dans les Évangiles, deux textes  proposent une généalogie de Jésus et détaillent par quelle filiation il est "fils de David, fils d'Abraham" : Matthieu I, 1-17 (soit l'incipit de l'Évangile de Matthieu), d'Abraham à Joseph, l'époux de Marie ; et Luc, III, 23-28, d'Adam à Joachim, père de Marie. Les généalogies sont donc  différentes et divergent à partir de David, Matthieu optant pour la descendance de l'un des fils de David, le roi Salomon alors que Luc choisit la descendance de Nathan, autre fils de David. 

  Matthieu faisant passer sa filiation par Joseph, cela posait un problème ardu aux théologiens, non pas parce que Joseph "ne connût point Marie", car le lien agnatique attribue la filiation à un enfant adopté, mais parce que cela donnait un rôle effacé à Marie, censée être "la fleur qui naît de la tige". Au Moyen-Age, le culte de Joseph est quasi inexistant, on ne rencontre ni toponyme, ni chapelle qui lui soient dédiés, pas d'avantage de représentations artistiques en dehors des Nativités qui n'apparaissent qu'au XIIIe siècle, il n'a pas de culte officiel avant le XVe siècle, est absent des prédications, et survit dans l'ombre de Marie jusqu'à ce que Gerson puis les franciscains lui donnent une place à part entière. Rien à voir avec le Saint Joseph chef de la Sainte Famille qui a été si honoré au XIXe et au XXe siècle, où tant de garçons ont été prénommés de son nom, et tant de filles baptisées Marie-Joseph ou  Joséphine, et sa fête le 19 janvier n'a été instituée qu'en 1480, pour ne devenir fête de précepte qu'en 1621. Absent ou transparent au Moyen-Age, il acquiert une place ambiguë à la fin de cette période, celle d'un vieillard saturnien, d'un travailleur manuel rustre, un béjaune qu'on affuble de la couleur jaune ou de rayures (Michel Pastoureau) pour monter en dérision sa place de dindon de la fable, voire de mari trompé.(Paul Paysan, l'image ambiguë de Saint Joseph à la fin du Moyen-Age, Médiévales, 2000, volume 19 n° 39: 96-111)

                     Feste n'a en ce monde-cy

                     Mais de lui

                     va le cri :

                     c'est Joseph le rassoté. (Eustache Deschamps (1346-1406) Oeuvres complètes) 

   

   Pourtant, c'est  la généalogie de Matthieu que les artistes médiévaux préférèrent, et chacun accepta de ne pas voir Joseph, mais Marie se placer au sommet d'une généalogie issue de Jessé par Salomon. C'est donc celle que je vais développer . Elle s'étend sur quatorze générations d'Abraham à David, puis quatorze générations de David à la déportation à Babylone, jusqu'à Jéchonias, et sur quatorze autres générations encore de Jéchonias et ses frères jusqu'à Jacob, puis Joseph. Bien-sûr, les miniaturistes et les verriers ne représentèrent pas les quarante-deux aïeuls du Christ, et choisirent parmi les rois de Juda en un florilège variable selon chacun.

Matthieu I, 1 : Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham :

  I, 2 : Abraham engendra Isaac ;Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères.

  I, 6 : ...Isaï engendra David ; David engendra Salomon de la femme d'Urie.

  I, 7 : Salomon engendra Roboam ; Roboam engendra Abia ; Abia engendra Asa.

  I, 8 : Asa engendra Josaphat ; Josaphat engendra Joram ; Joram engendra Jozias.

  I, 9 : Ozias engendra Joatham ; Joatham engendra Achaz : Achaz engendra Ezèchias.

  I, 10 : Ezéchias engendra Manassé ; Manassé engendra Amon ; Amon engendra Josias

  I, 11 : Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone.

  I, 12 : Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel. Salathiel engendra Zorobabel.

[...]

  I, 15 : Eliud engendra Eléazar ; Eléazar engendra Matthan ; Matthan engendra Jacob.

  I, 16 : Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ.

  I, 16 : Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis david jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations de la déportation à Babylone jusqu'au Christ.

  L'idée forte est d'associer les deux textes pour créer une métaphore, celle de l'arbre qui croît verticalement et dont chaque rameau donne, comme un fruit, un ancêtre, mêlant une représentation originale du temps orienté vers le haut et animé d'une croissance et d'un projet à celle de la transmission générationnelle. Cet arbre généalogique qui nous est si familier et cette conception linéaire et orientée du temps n'a rien d'évident en soi mais construit un de ces paradigmes sur lesquels sont bâtis notre pensée occidentale. En même temps, elle rassemble en une seule image une synthèse de la théologie chrétienne, du projet de Dieu dans la continuité/rupture entre Ancien et Nouveau Testament, et de la réalisation des prophéties bibliques dans la personne du Christ rédempteur par sa mort sur la Croix.

  La même idée est développée sous une forme iconographique proche dans la Légende de la Vraie Croix, telle qu'elle est représentée par exemple par Pierro della Francesca à Arezzo vers 1450.  Dans le Paradis poussait l'Arbre de Vie ; lorsque Adam et Ève en furent chassés, et lorsqu' Adam mourût, l'archange Michel apporta une graine de cet Arbre  que Seth fils d'Adam plaça dans la bouche de son père, pour le racheter du péché originel. De la graine poussa un arbre, sur la tombe situé à Jérusalem. Salomon fait abattre l'arbre pour en faire une poutre pour le Temple, puis cette poutre est réutilisée pour bâtir un pont à Siloé, avant d'être enfouie en terre. C'est cette poutre qui est utilisée pour dresser la Croix du Christ, plantée sur le Golgotha (araméen gulgulta, le crâne) : sur  la tombe et le crâne d'Adam. Ainsi la mort de Jésus sur cette croix-arbre vient-elle racheter Adam et sa race du péché.

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SOURCES ET LIENS.

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—ABGRALL (Jean-Marie), 1904

— COUFFON (René) & LE BARS (Alfred), 1988, Notices de Meilars-Confort.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/MEILARS.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum vol. VII, Presses Universitaires de Rennes, page 147.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-16659536.html

— PARCHEMINOU (Corentin), 1933, Meilars-Comfort, son hitoire, ses monuments, BDHA,page 90

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/295fd408ca344ed8913a9ae63b8516cd.pdf

— ROLLAND (abbé J. )1922, La chapelle  Notre-Dame de Comfort, Saint-Brieuc.

http://www.infobretagne.com/meilars-confort-chapelle.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Arbre de Jessé Vitraux Chapelles bretonnes.
10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 10:04

Vers une esthétique du fané (4). L'Amour en cage se fane vite.

Il est des temps où il faut se pencher vers le trois-fois-rien, le je-ne-sais-quoi et le riquiqui. Ou le souvenir des amours déchues.

Je poursuis ma quête du fané. Maigre récolte en début de printemps : un Physalis, et l'inévitable Pissenlit. Je me rabats sur mes tulipes qui débutent leur royal déclin. 

Tes laitues naissent-elles ? Oui mes laitues naissent. Presque rien à voir, mais ça m'est revenu.

Voir :

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Vers une esthétique du fané. Photo lavieb-aile.

Vers une esthétique du fané. Photo lavieb-aile.

Vers une esthétique du fané. Photo lavieb-aile.

Vers une esthétique du fané. Photo lavieb-aile.

Vers une esthétique du fané. Photo lavieb-aile.

Vers une esthétique du fané. Photo lavieb-aile.

Vers une esthétique du fané. Photo lavieb-aile.

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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