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31 mai 2023 3 31 /05 /mai /2023 10:31

L'église de Clohars-Fouesnant : la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud.

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Voir :

—Sur cette église :


 

—Sur ce thème iconographique :

 

a) Les Trinités du Psautier :

 

 b) Les Trônes de grâce et Compassions du Père :

 

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PRÉSENTATION.

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Le groupe sculpté en pierre polychrome du porche de l'église Sainte-Hilaire de Clohars-Fouesnant est intéressant notamment pour deux raisons :

1°) son thème, la "Trinité du Psautier", renvoyant à d'autres exemples iconographiques à Dinéault, ou à Quimper. 

2°) son matériau , le grès feldspathique, assez rarement utilisé en Bretagne.

Haut de 1,09 m, il  est installé sur le côté droit de l'entrée du porche sud, scellé sur une table d'offrande en granite, sous un ange portant un phylactère, également en granite. Malgré l'harmonie des proportions, rien ne permet d'écarter l'hypothèse d'une installation tardive par ré-emploi. Néanmoins, un groupe sculpté de la Trinité est conservé à l'intérieur, en bois, du XVIIe, sur le thème du Trône de grâce. L'ange au phylactère "représentait-il" l'Esprit-Saint, ou bien l'inscription de cette banderole le convoquait-elle, malgré l'emploi d'une pierre différente? Cet ange à la tunique plissée (et retroussée en amict sur l'encolure), aux ailes cambrées derrière le torse, est "en vol" ; son phylactère est tenu en haut par la main droite et en bas par la main gauche. Son visage est rond mais très érodé, ses cheveux sont mi-courts, dégageant la nuque mais cachant les oreilles. L'aile gauche est brisée.

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Le Père et le Fils ont la même taille, sont assis sur la même cathèdre (visible sur les côtés) se ressemblent malgré des caractères de distinction, et les pans de leurs capes se croisent devant leurs genoux et forment par leurs plis cassés et cannelés ou couchés un seul ensemble de lignes convergentes verticales ou diagonales. Les pieds ne sont pas visibles, permettant de considérer que les deux personnes se rejoignent dans la partie basse. C'est un trait qui se retrouvent aussi sur les groupes d'Anne trinitaires où la mère (sainte Anne) et la fille ont la même taille.

Tandis que le Christ bénit de la main droite, Dieu le Père tient le globe terrestre (un orifice supérieur indique que ce globe portait jadis une croix). Les deux Personnes posent la main sur le livre central qui est ouvert, celui des Écritures.

 

Les épaules sont tombantes, effacées par le poids des lourdes chapes. Les deux personnages portent des aubes bouffant au dessus de la ceinture, et recouvertes d'une chape (chape pluviale des dignitaires de l'Église d'alors) maintenue par une agrafe, ronde, au bord moulurée pour le Fils et en forme de marguerite pour le Père. Le motif du galon plat en bordure est de losanges alternés avec des deux-points et des cercles.

Dieu est coiffé d'une couronne à fleurs de lis.  Les visages s'inscrivent dans un rectangle et sont allongés par une barbe. Celle du Christ, plus courte que la chevelure, présente des mèches séparées à trois rangs bouclés. Celle de Dieu est à quatre rangs, diminués en pointe avec une allure orientale de guerrier babylonien.

Les yeux  à double paupière sont creusés dans leur orbite, — et E. Le Seac'h remarque que c'est ce que faisait le Maître de Quilinen —, mais en rond et en plus bridés. On remarquera que, pour le calvaire de Mellacce Maître a utilisé le granite et le grès arkosique (arkose = Grès feldspathique avec plus de 25% de feldspaths).

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Les arêtes du nez sont légèrement courbées mais le nez est fin, droit, voire pointu (Père). Les pommettes sont saillantes. Les bouches sont fines.

Les cheveux du Christ atteignent les épaules, ils sont enroulés et striés mèches par mèches. Ceux de Dieu le Père sont séparés en trois boucles de chaque côté.

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La datation.

"La sculpture est à dater des environs de 1550  par tous les détails marquants (formes des agrafes, motifs des galons, plis couchés repassés des tissus, ligne archaïsante des visages. L'œuvre de G. Guillerme (?) se situe dans une période de transition entre le médiéval appuyé des Maîtres de Tronoën, de Quilinen, de Brasparts et l'esprit de la Renaissance qui se diffuse progressivement dans le Léon et la Cornouaille" (E. Le Seac'h p. 251)

Les experts de la base Palissy indiquent :  4ème quart du XVème siècle.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000136.

Le matériau.

La couronne, la main droite du Christ et le paan de sa chape sont brisés, montrant une pierre grise au grain très fin, tandis que le groupe est recouvert d'une couleur ocre jaune parmi laquelle se discernent quelques traces de polychromie rouge.

Cette pierre a été identifiée comme étant du grès feldspathique ou grès  arkosique.

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"Le faciès gréso-feldspathique est formé de quartz non jointifs – ce qui facilite le façonnement – et de plagioclases, moins nombreux, dans un fond phylliteux qui rend compte du caractère tendre de la roche (la nuance verdâtre est due à la chlorite). Ce grès feldspathique fournit de beaux moellons et des pierres de taille, voire même des éléments aptes à la sculpture (Eveillard, 2001)." (Louis Chauris 2012) voir Eveillard, J.-Y., 2001 – Les grès feldspathiques du bassin de Châteaulin dans l’architecture et la sculpture des siècles passés, La pierre en Basse-Bretagne, Brest, Université de Bretagne occidentale, CRBC, p. 41-53.

"Ces grès ont aussi été mis en oeuvre dans la statuaire : parmi bien d’autres, évoquons les statues dressées au chevet de l’église de Laz, la statue de Saint-Maudez au Vieux-Marché (Châteauneuf-du-Faou), celle de Saint-Nicolas dans la chapelle N.-D. de Hellen (Edern), plusieurs personnages du célèbre calvaire de Pleyben… Quelques éléments de la chapelle – ruinée – de Saint-Nicodème, en Kergloff, ont été remployés lors de la reconstruction de la chapelle Saint-Fiacre de Crozon, après la dernière guerre ; en particulier de superbes sculptures d’animaux ont été emplacés à la base du toit dans la façade occidentale (Chauris et Cadiou, 2002).

Dans un terroir dépourvu de granite, artisans et artistes locaux ont su mettre en œuvre un matériau qui, au premier abord, ne paraissait pas offrir les atouts de la « pierre de grain » qui affleure au nord et au sud du bassin. Ce matériau local, utilisé dans les édifices les plus variés, confère au bâti du bassin de Châteaulin une originalité architecturale. Son association fréquente aux granites « importés » induit un polylithisme du plus heureux effet. Parfois, le grès a même été exporté vers les bordures du bassin, au-delà de ses sites d’extraction. Du fait de ses aptitudes à la sculpture, le grès vert a été très tôt recherché pour la statuaire. Il joue localement le rôle des célèbres kersantons de la rade de Brest, à tel point que, dans un musée dont nous tairons le nom, une statue du xvie siècle, a été rapportée au kersanton, alors qu’en fait elle est en grès vert : hommage inconscient à ce dernier matériau ! L’emploi de cette roche singulière, constant pendant plusieurs siècles (au moins du xvie au début du xxe siècle) paraît aujourd’hui totalement tombé dans l’oubli. Ses qualités devraient susciter une reprise artisanale, tant pour les restaurations que pour les constructions neuves." (Louis Chauris 2012a)

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Autres statues en grès feldspathique.

-La Pietà (en fait une Déploration) du calvaire de Laz, datant de 1527, est en grès feldspathique. Ce matériau avait déjà été utilisé en 1350 pour un cavalier mourant et deux soldats de l'extérieur du chevet de l'église.

-La Pietà de la croix de l'église de Briec-sur-Odet, dans le même matériau, est également datée vers 1527.

-De même, la Pietà de l'église Saint-Jean-Baptiste de Plourac'h, sur le même modèle que la précédente, est en grès feldspathique polychrome. et datée de la même période.

-Dans cette église, trois autres statues de la chapelle des fonts sont sculptés dans la même pierre : celles de sainte Marguerite, de saint Adrien, et de saint Patern.

Ces six statues sont attribuées au même artiste, nommé par convention le Maître de Laz.

-Dans l'église de Châteauneuf-du-Faou, la sculpture en grès arkosique de la Trinité adopte le modèle des Trônes de grâce.

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 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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L'inscription en caractères gothiques : 

On y lit :

: M : G : GUILLERM : F.

Certaines lettres sont perlées, d'autres sont ornées au niveau des panses,  les fûts ou hampes sont bifides, les fûts sont droits et leurs  empattements sont en losanges, comme dans l'écriture gothique textura  quadrata.

La fin du nom est constituée, après un signe brisé que nous lisons comme un -r-, par quatre fûts droits identiques, ce qui incite Castel ou Le Seac'h à lire : M : G : GUILLERMI : F, "Messire G : Guillermi m'a fait".

Ils interprètent en effet le F final comme l'abréviation de "fait" :

Yves-Pascal Castel écrit  dans Artistes de Bretagne :

"GUILLERME ou GUILLERMYE (Guillaume) Sculpteur. Auteur du groupe en pierre de la Trinité dans le porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. L'inscription porte : M:G:GUILLERMI : F. Est-ce le même que Guillaume Guillermin, de Morlaix ? Ce dernier est "maître tailleur d'images et peintre à Morlaix (église Saint-Jean deSaint-Melaine) et a réalisé en 1561 avec Jacques Chrétien un tabernacle, peint les statues de saint Jean et de la Vierge et sculpté une statue de la Madeleine. Mais il s'agit là d'oeuvres en bois, et non de sculpteur de pierre.

Le patronyme GUILLERME avec la forme GUILLERM ou celle de GUILLERMI n'est pas attesté sur Geneanet à Clohars-Fouesnant. Néanmoins, dans la très grande majorité des inscriptions lapidaires des statues, le F final indique le Fabrique (fabricien), c'est à dire le commanditaire, et je considère que seule la mention explicite "m'a fait" ou en latin fecit autoriserait à ne pas voir ici le nom d'un paroissien exerçant la charge annuelle dans la fabrique.

L'initiale du prénom est peut-être ornée d'un -u- suscrit à la fin du paraphe.

Un autre élément troublant est le M — particulièrement orné — précédant l'initiale du prénom. Il qualifie en général un membre du clergé, le recteur en règle, et est l'abréviation de "Messire". Il serait parfaitement incongru qu'un sculpteur puisse porter ce titre.

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 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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DISCUSSION. LA THÉMATIQUE DES GROUPES SCULPTÉS DE LA TRINITÉ.
 

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François Boespfulg distingue principalement, dans les représentations de la Trinité dans l'art, les Trinités du Psautier, où le Père et le Fils ont la même taille, à peu près la même figure, et sont côte à côte, des Trinités rédemptrices ou Trinités souffrantes, elles-mêmes divisées en Trône de grâce (le Père tient son Fils crucifié, placé entre ses jambes) et en Compassion du Père, où Dieu tient le Christ mort comme le fait la Vierge le fait dans les Pietà ou Vierge de Pitié. 

 

 

I. La « Trinité du psautier ».

 Elle est ainsi appelée en raison de son rapport avec le premier verset du psaume 109. « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à ma droite »… Sur toutes ces images, deux trônes identiques et proches l’un de l’autre, pour le Père et le Fils,  ou le même trône. On retrouve ces images dans des enluminures après 1200, dans des monastères, puis chez des souverains. Plus tard sur des Livres d’heures. La plus ancienne semble être celle du Psautier de Cantorbery (1210)

II. Le Trône de grâce On y voit Dieu le Père siégeant, rarement debout, qui tient le Fils en croix entre ses genoux, comme pour le proposer à la méditation du spectateur tandis qu’une colombe dont l’emplacement varie symbolise l’Esprit. Cette représentation, caractéristique de l’art occidental et inconnue en Orient, tire son nom d’un passage de la Lettre aux Hébreux : « Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours. » (He 4, 16). 

III. La Compassion du Père .

IV.  La Trinité triandrique Les trois Personnes sont représentées sous forme humaine. Dans les images les plus anciennes elles sont souvent de face, assises côte à côte, un peu comme des triplés. Puis progressivement le groupe va s’animer et les Personnes se détacher les unes des autres, chacune présentant un attribut permettant de l’identifier.

V.Enfin, la Trinité trichéphale ou Trinité trifons .Cette représentation apparaît au XIIIème siècle. On y voit un être humain ayant au dessus du tronc soit trois têtes, soit une tête unique composée de trois visages. Pouvant induire que la Trinité est une sorte de monstre, elle fut interdite en 1628 par le pape Urbain VIII.

Enfin les Couronnements de la Vierge montrent souvent Marie couronnée par les trois personnes de la Trinité.

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Voir :

Les peintures murales (fin XIVe) de la chapelle de Jean Chiffrevast de la cathédrale de Coutances.

 

 

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La représentation de la Trinité en Bretagne (F. Boesplug).

"La Bretagne est la province de France où la Trinité fut le plus à l’honneur dans l’art entre le xve et le xviie siècle, notamment dans la statuaire, en bois polychrome ou en pierre, du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan. Les deux types iconographiques les plus prisés furent le Trône de grâce et la Compassion du Père, autrement dit des Trinités souffrantes (ou Trinités rédemptrices) où se dit la souffrance du Père en son Fils et la participation de toute la Trinité à l’œuvre de la Rédemption. François Boespflug  a rassemblé d’environ 150 objets sur ce thème en Bretagne et en a analysé les principales particularités.

Parmi les  150 œuvres réunis dans son corpus observé en Bretagne F. Boespflug compte 90 statues ou reliefs du type Trône de grâce, la plupart en bois polychrome, une trentaine du type Compassion du Père, dont celle du Cléguérec , moins d’une dizaine de Trinités du psautier (parmi lesquelles deux bas-reliefs et un vitrail de 1548 à la chapelle Notre-Dame du Crann, où la Trinité couronne une représentation du martyre de saint Laurent), ainsi qu' une vingtaine d’images relevant d’autres types ou inclassables parmi les catégories iconographiques habituelles : Vierges ouvrantes avec un groupe de la Trinité dans leur sein, comme à Saint-Matthieu de Morlaix, Sainte-Famille (Chapelle Notre-Dame du Bon Secours, Kergloff, tableau d’autel, XIXe siècle), apparition dans le ciel d’un Triangle avec oeil inscrit, etc.

Les «Trinités du psautier » sont :  celle en bois polychrome du musée départemental breton de Quimper R 1885:1:1 (XVe-XVIe), celle en pierre polychrome de Dinéault, de la fin du XVe siècle, et celle du porche de Clohars-Fouesnant (église Saint-Hilaire), qui est privée de sa Colombe. » d'après F. Boespflug

 

 

PRÉSENTATION DES TRINITÉS DU PSAUTIER DE BRETAGNE.

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A. LA TRINITÉ DU MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE QUIMPER.

Bois polychrome sculpté en haut-relief.

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La proximité de ce groupe avec celui de Clohars-Fouesnant est évidente :

 

"Le Père et le Fils sont assis côte à côte sur le même trône de part et d'autre d'un axe de symétrie matérialisé par la colombe de l'Esprit dans la partie haute et par la main de l'ange dans la partie basse.
Le Fils est à la droite du Père. De sa main droite, il bénit et de sa main gauche, il tient un livre ouvert qui repose sur ses genoux et qui porte une inscription gravée. Sa barbe est plus courte que celle du Père et ses cheveux sont divisés en tresses déliées. Le Père porte une chevelure et une barbe abondantes et bouclées. Ses cheveux sont ceints d'une couronne royale. Dans sa main gauche, il tient la boule du monde. Tous deux sont vêtus d'une tunique à plis fins et multiples, serrée à la taille et retombant par-dessus la ceinture, et d'un manteau retenu sur la poitrine par un fermail ouvragé de forme octogonale.
Le bas du manteau du Père aux nombreux cassés et anguleux revient en tablier sur leurs genoux et cache leurs pieds. On observe un jeu sculptural de la figuration. Il n'y a en effet que trois genoux, limitant deux triangles. Ce jeu des triangles est repris dans la partie haute par les têtes des deux personnages limitant un triangle dans lequel s'inscrit la Colombe.
Le groupe s'insère dans un ovale de quatorze anges. Cinq d'entre eux portent des intruments de musique. En partant du haut, vers la droite, une vièle, un orgue portatif, une harpe, une mandore ou mandola (sorte de petit luth) et un psaltérion. Ils sont représentés en buste, tous vêtus d'une tunique. Ils offrent un visage rond d'où émane un air de bonhomie un peu rustique. Ils sont nettement individualisés. En suivant le même ordre que précédemment, le premier : cheveux bouclés ; le second : cheveux bouclés avec un bandeau doré ; le troisième : cheveux tombants ; le quatrième : cheveux hirsutes ; le cinquième : cheveux longs ; le sixième : cheveux bouclés, mains jointes ; le septième : cheveux "à l'ange" ; le huitième : cheveux bouclés ; le neuvième : de dos, tresse dans le dos, bandeau doré ; le dixième : couronne perlée avec feuillage ; le onzième : cheveux hirsutes ; le douzième : double couronne de roses, cheveux longs ; le treizième : cheveux longs avec une frange sur le front ; le quatorzième : cheveux bouclés et front dégarni.
L'encadrement de ce médaillon est formé de nuages conventionnels, constitués de coeurs "tête-bêche", uniformes et symétriques.
Le sculpteur a insisté sur les nombres impairs, les nombres sacrés. Les quatorze anges résultent de l'assemblage de nombres impairs (cinq d'entre eux portent des instruments, plus neuf autres... qui participent de l'harmonie universelle). Le nombre trois de la Trinité est matérialisé par les trois triangles du Père, du Fils et de la Colombe."

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/r-1885-1-1-sainte-trinite-musee-departemental-breton-b171cfed-d40f-453e-a4bb-caece2c23958

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Copyright Musée Départemental Breton

 

 

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B. LA TRINITÉ DE L'ÉGLISE DE DINÉAULT (29)

Comme à Clohars-Fouesnant, ce groupe en pierre montre le Père couronné, et tenant le globe de l’univers tandis que le Fils bénit ;  et là encore l'artiste a tenté de rendre la consubstantialité voire la circuminsession des deux premières Personnes de la Trinité en enveloppant si bien leurs genoux sous un même manteauqu’on croirait qu’elles n’en ont ensemble que deux.

De même également, les deux personnes tiennent ensemble un livre ouvert. Mais  sur la tranche du livre est juchée la Colombe et on y lit  l’introït de la messe de la fête de la Trinité : Benedicta sit sancta et individua Trinitas… .

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Voir mon article :

L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault VI : Le retable de la Trinité.

Photographie lavieb-aile

 

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C LA TRINITÉ DE L'ÉGLISE DE SAINT-AIGNAN

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d. Les GRANDES HEURES d'ANNE DE BRETAGNE PAR J. BOURDICHON, 1503-1508.

 

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BnF latin 9474.

 

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PRÉSENTATION D'AUTRES TRINITÉS DE BRETAGNE.

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Cléguerec. Trône de grâce. Retable, bois sculpté polychrome, XVIe siècle

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Spézet, chapelle Notre-Dame-du-Crann. Trône de grâce.  Retable, bois polychrome.

https://www.lavieb-aile.com/2016/06/les-retables-de-la-chapelle-notre-dame-du-crann-de-spezet-finistere.html

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Photographie lavieb-aile.

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Église de Châteauneuf-du-Faou.

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Photographie lavieb-aile.

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Église de Loqueffret. Retable : trône de grâce

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Photographie lavieb-aile.

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L'arc de triomphe de l'enclos de Pleyben. Kersanton. Trône de grâce.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle de la Trinité de Pleyben. Kersanton polychrome. Trône de grâce.

 

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Photographie lavieb-aile.

 

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Rumengol, bois polychrome. Trône de grâce.

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Retable de la Trinité , église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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L'église Saint-Jacques de Locquirec . Photographie lavieb-aile.

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La Vierge ouvrante de l'église Saint-Matthieu de Morlaix. Trône de grâce.

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Photographie lavieb-aile.

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Fontaine Saint-Thivisiau, Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Henri),1906, Notice sur Clohars-Fouesnant, Bull. diocesain d'histoire et archéologie p. 65

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/6550c9a397317f36a001ec0ce9b9320f.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/68e44d4982e68d65583712db5573df22.pdf

BOESPLFUG (François), 2009, "La Trinité dans l’art breton (XVe-XVIIIe siècle) Esquisse d’une enquête",  Revue des sciences religieuses 83/4 | 2009
 

BOESPLFUG (François),Yolanta Zaluska 1994, Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident de l'époque carolingienne au IVe Concile du Latran (1215) , Cahiers de civilisation médiévale  Année 1994  Volume 37  Numéro 147  pp. 181-240 http://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1994_num_37_147_2591

— COUFFON (René), 1988; Notice sur Clohars-Fouesnant, in Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/381a591365aa013e3ade171dc06ff221.pdf

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle, éditions Presses Universitaires de Rennes, page 250, illustration fig. 257 

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27 mai 2023 6 27 /05 /mai /2023 10:49

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :   sa fontaine. Sa statuaire. Sa charpente, l'inscription du recteur Perfezou et les sablières.

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Cet article de 2018 a été complété de nouvelles photographies et commentaires en mai 2023.

 

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

L'église :

 

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La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

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La chapelle Saint-Jean-Baptiste :

 

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Voir aussi :

 

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PRÉSENTATION.

Voir ma présentation dans mon article précédent. 

La chapelle a été décrite — voir infra Sources et Liens — par l'abbé Corentin Parcheminou en 1930, par le père Maurice Dilasser en 1979, par René Couffon (publié en 1988), et par les services de l'Inventaire en 1986 et 2016.  Je découvre la synthèse donnée par T.D [Tanguy Daniel] pour les Cahiers de la Sauvegarde de l'Art français en 2002, qui fait état des récentes restaurations : je l'ai recopié ici :

 

 

"La chapelle Saint-Jean-Baptiste est située entre la baie de Douarnenez et le Ménez-Hom, sur la route qui mène vers la presqu'île de Crozon. Elle a été construite à la fin du XVIe siècle, ainsi que l'indiquent deux inscriptions sur le bras sud du transept (1591 et 1593), remaniée au XVIIe (inscription sur un entrait de la nef et style du clocher), restaurée au XIXe (1817 inscrit au-dessus de la porte sud).

L'édifice, en forme de croix latine, avec un chevet plat à l'est et un clocher-mur à l'ouest, est construit en pierres grossières — surtout du grès — extraites du Ménez-Hom voisin. La maçonnerie a été récemment restaurée dans sa totalité. Le clocheton en granit, sur le mur ouest, orné de pinacles et de pots à feu, supporte une courte flèche garnie de crochets ; on y accède par un escalier aménagé sur le rampant sud.

L'intérieur est actuellement très dégradé. Le sol est en terre battue, la trace des anciennes dalles étant encore visible. Les murs sont enduits d'un crépi à la chaux en très mauvais état ; des traces de peinture ocre ancienne apparaissent par endroits sur le mur est du bras sud du transept : on peut y lire, notamment, le nom de Quéré. Le mobilier a été en grande partie enlevé : seuls subsistent le maître-autel de pierre, une balustrade délimitant un espace qui servait de sacristie entre le maître-autel et le mur du chevet, une statue en pierre polychrome de saint Jean-Baptiste et deux stalles à quatre sièges chacune, datant du XIXe siècle. Une armoire à quatre porte en très mauvais état est adossé au mur de l'abside.

À l'intérieur, on note le décor savoureux de certains entraits : l'engoulé par les dragons, d'autres ornés de têtes de dragons aux extrémités et au milieu. Les sablières sculptées ont subsisté dans le bras sud du transept et dans le chœur où un cartouche représente les Cinq-Plaies. Aux angles du carré du transept, les blochets représentent les quatre évangélistes.

Sur le placître, au sud de la chapelle, se dresse le calvaire daté de 1645 avec le Christ en croix et les statues de la Vierge et de saint Jean-Baptiste, adossées l'une à l'autre à des figures non identifiées. De l'autre coté de la route, en contrebas, une fontaine porte la date de 1712.

Grâce à la restauration des parties hautes, la chapelle est aujourd'hui hors d'eau. La charpente a été complètement refaite dans le chœur, à la croisée du transept et dans une partie de la nef.

La couverture d'ardoise est neuve, sauf sur la partie occidentale de la nef qui était en bon état.

En 2000, la Sauvegarde de l'Art français a versé une aide de 15 245 € pour les travaux de maçonnerie sur les quatre murs, la réfection de la charpente et la couverture d'une grande partie de l'édifice. " T[anguy] Daniel

 

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Cet article est accompagné d'une photographie émouvante car elle montre l'état intérieur pendant les travaux. Je me permets d'en donner une capture d'écran.

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Copyright "T.Daniel", Cahiers de la Sauvegarde de l'Art français 2002 p.192.

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Nous y trouvons également une carte de la chapelle :

 

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Le Pardon a lieu  le dimanche avant le 24 juin, date de la Saint-Jean. J'ai assisté à celui de 2018, et il m'a semblé qu'il s'agissait d'un renouveau.

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I. LA FONTAINE DE DÉVOTION (1712).

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La fontaine est difficile d'accès, et, lors du Pardon, la procession ne descend pas la rampe d'un précaire escalier en bois et ne s'engage pas sous l'humide futaie  : seul le prêtre et ses acolytes s'y rendent pour puiser l'eau de l'aspersion des bannières et des fidèles.

Pour sa situation sur le cours d'eau qui descend vers la mer, voir l'article sur le calvaire.

Ses eaux étaient réputées guérir ou prévenir les affections oculaires (ou, selon Dilasser, les maux de tête).

Sa forme générale en demi-cercle délimitée par de volumineux blocs de pierre placés sur tranche est unique dans la région. 

La niche, aujourd'hui désertée de sa statue, est remarquable car c'est un monolithe en demi-cintre surmonté d'une croix, avec deux rampants servant de bancs.

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Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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L'INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE : LA CHARPENTE, SON INSCRIPTION ET SES SABLIÈRES.

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1. La charpente.

 

Elle a le mérite de ne pas être lambrissée et de laisser étudier son ossature, ce qui rend la visite passionnante pour peu ...que l'on tente de comprendre le langage des spécialistes. Je me lance, mais les experts me corrigeront j'espère, et malgré le saint lieu le lecteur ne prendra pas mes assertions comme paroles d'évangile.

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a) la nef et les transepts.

Les charpentes armoricaines ont été étudiées par Corentin Olivier. Celle de la nef appartient au groupe des charpentes "à fermes et à pannes" (voir les explications dans mon article sur Landevant), et parmi celles-ci au sous-groupe (il y en a trois) "à poinçon court, faux-entrait droit et aisselier" (C. Olivier fig. 4).

Glossaire ici.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

 

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La nef vue de la croisée du transept.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le bras sud du transept.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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b) Le chevet.

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Si la nef est couverte "à fermes et à pannes", par contre, il est peut-être possible d'écrire que la partie de charpente qui couvre le chevet appartient au groupe "à chevrons formant fermes".

Rappel : 

- Les charpentes dites à chevrons formant fermes : les chevrons en vis-à-vis de chaque rampant sont reliés entre eux au niveau du faîtage et par un faux-entrait (pièce horizontale). Cet ensemble forme ainsi un « triangle indéformable » appelé ferme. Les fermes se répètent tous les 60 cm et servent de support à la fixation des liteaux permettant la pose des ardoises ou des tuiles. http://inventaire-patrimoine.regioncentre.fr/files/live/sites/inventaire_patrimoine/files/contributed/images/Articles_actu/IVR24_20170000003NUDA.jpg
Les charpentes dites à fermes et à pannes : les fermes, beaucoup moins nombreuses mais plus robustes, supportent un ou plusieurs rangs de pannes soutenant elle(s)-même les chevrons dont la section peut alors être amoindrie. Ce principe constructif est bien moins consommateur en bois. 

Le maillage serré des fermes (autrement dit, des arbalétriers ) et l'aspect en carène de bateau avec membrures et bordé m'incite à cette option.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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2. L'inscription de 1653.

Le troisième entrait (poutre transversale), engoulé (sortant de la gueule d'un dragon à ses deux extrémités), porte une inscription sur sa moitié droite de sa face ouest.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le texte en est (les relevés qui ont été publiés sont inexacts, au minimum pour la ponctuation, l'exception étant le relevé de Sophie Duhem)  :

 M : GVIL : PERFEZOV REC : M KVAREC  FA  1653

Elle se comprend ainsi : " Messire Guillaume Perfezou recteur et M.  Kervarec Fabricien 1653."

Le recteur Guillaume Perfezou est bien connu de ceux qui ont lu son nom sur le calvaire de la chapelle, qu'il fit ériger en 1645 avec Sébastien Polesec comme fabricien. 

Ou encore  de ceux qui ont vu, dans la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien, les trois inscriptions des sablières :  "D'ici jusques au premier pilier a été boisé aux frais de vener persone Mre Guil. Perfezou recteur de Saint-Nic 1641", puis plus loin "D'ici jusqu'à l'autre écriteau a été boisé par Iac Polezec et Ol. Guillossou et était recteur Mre Guil. Perfezou", alors que la boiserie du bas-côté sud porte les inscriptions "M. G. Perfezou. R. G. Marzin. F. 1661".

Et encore de ceux qui ont repéré, sur les piliers de Saint-Côme, l'inscription : "Ces quatre derniers piliers furent bastis 1645. Mre Guil. Perfezou R[ecteur].

Et de ceux enfin qui ont pris la peine de déchiffrer le texte gravé sur la chaire à prêcher de la même chapelle : "SVMPTIB (US) VENERAB (ILIS) VIRI D (OMINI) D. GVILLELM (I) PERFEZOV SACERDOS AC RECTOR. HVIVS ECCLESIAE ANNO D (OMINI) 1638. FECERVNT. I. POLESEC IO (SEPH) ET OL (IVIERIVS) K (ER) MORGAN"

Au total, ce sont sept inscriptions qui portent son nom, en 1638, 1641, 1645, 1653 et 1661. 

Ce nom de famille est attesté 14 000 fois sur Geneanet  quasi-exclusivement en Presqu'île de Crozon, et pour les hommes, le prénom Guillaume prédomine, juste après Yves.

Guillaume Perfezou, prêtre de Saint-Nic, est mentionné comme parrain en 1637, 1639; 1645; 1654.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les sablières (1653) du bras sud du transept.

Notice Palissy 

L'auteur de référence en matière de sablières bretonnes est Sophie Duhem, par sa thèse publiée aux Presses Universitaires de Rennes en 1988. Elle y donne (p. 334) les dates des  les trois ensembles de sablières de la paroisse de Saint-Nic, celles de l'église Saint-Nicaise (1562, XVIe), de la chapelle saint-Côme (1641, 1646, 1661 et 1670)  et de la chapelle Saint-Jean (1653), elle en relève précisément les inscriptions (page 321), et consacre un paragraphe page 146 aux sculpteurs de Saint-Nic (1641-1670).

 

Les sablières de la chapelle Saint-Jean sont commentées page 283 : "En 1670, à la chapelle Saint-Nic (Chap. St-Jean), le sculpteur Jean Roignant représente des dragons et des oiseaux au milieu de formes végétales". Mais le charpentier Roignant qui a laissé sa signature à Saint-Nic se prénomme Alain, et c'est à Saint-Côme qu'il inscrit son nom sur la porte nord avec la date de 1675 (ainsi que sur la tribune de l'église, sans date). J'ignore de quelle source provient ce "Jean Roignant".

On lit page 146, après la description stylistique des sablières de Saint-Côme par Olivier Guillosou et Jacques "Bolesec" en 1641 et 1646 , ceci :

 

"Un autre compagnon se joint aux ouvriers une dizaine d'année plus tard, pour exécuter un ouvrage de même goût dans le bas-coté sud de l'église. Une poutre précise l'époque (nous sommes en 1661) et l'une des factures identifie le nouvel artisan : il s'agit d'Alain Roignant, qui reproduit fidèlement les thèmes sculptés par ses compagnons mais pour un résultat plus médiocre que tente de camoufler une excessive décoration de stries, d'encoches et de points. L'artisan a visiblement été formé aux « méthodes » des sculpteurs et familiarisé avec les images de l'atelier.

Son activité ne débute pas en 1661 puisqu'il exerce déjà son métier en 1653. il réalise à cette époque les décors sculptés de la chapelle Saint-Jean, toujours pour le recteur Guillaume Perfezou. Ses déplacements le conduisent à quelques kilomètres de là, dans la paroisse de Trégarvan qui l'emploie à l'ornementation de la charpente. La date de réalisation de cet ensemble n'est pas connue ; elle est probablement contemporaine des travaux de Saint-Nic et de l'achèvement des reliefs du bas-coté nord en 1670."

 

Il est certain que le rapprochement entre les deux ensembles de sablières des deux chapelles bâties ou couvertes dans les mêmes décennies sous le même recteur s'impose.

À Saint-Côme, il y eut un premier chantier en 1641 au début  de la nef côté nord (première travée), sans nom de chapentier, puis un deuxième chantier en 1646 (deuxième et troisième travée) durant lequel Jacques Polesec et Olivier Guillosou étaient les charpentiers. Les sculptures des sablières y sont de  qualité soignée. Pour le côté sud de la nef, la première tranche se déroula en 1645 sur les quatre derniers piliers.

Les bas-côtés furent réalisés, au sud, en 1661 , et au nord en 1675 : c'est sur ce bas-côté nord,  sur la dernière pièce, qu' on trouve une inscription AL. ROIGNANT FAB[rique] ET CHARP[pentier] l'AN 1675. La porte nord porte également l'inscription AL: ROIGNANT F: 1675.

Ce n'est donc qu'en 1675, 34 ans après les premiers travaux sur la charpente de Saint-Côme, qu'Alain Roignant est mentionné comme charpentier. La qualité des sculptures est plus rustique.

 

 

 

Les éléments stylistiques de ces sablières de Saint-Jean (1653) et de Saint-Côme (1675) se retrouvent aussi dans l'église de Trégarvan en 1670-1676.

On les retrouve aussi vers 1659 dans l'église de Landévennec.

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On y trouve le même contenu thématique assez simple ou répétitif:

-frises "eucharistiques" aux oiseaux picorant les raisins de rinceaux de vignes.

-têtes d'angelots encadrés d'ailes.

-couple de dragons affrontés aux têtes liées ensemble par un anneau de corde.

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Et on y trouve les mêmes éléments stylistiques "rustiques" où les figures sont dégagées du bois à coups de gouges aux arêtes encore visibles et souvent peu atténués par ponçage, et où les outils de menuisiers (tarière notamment) sont largement utilisés pour la structuration ornementale des volumes. :

a) Pour les dragons :

 

  • les écailles du corps traités, selon les zones, par deux entailles différentes, soit en coup de biseau, soit en ligne irrégulière et sinueuse.
  • Les plages du corps lisses, dépourvues d'écailles, 

  • les langues dont le caractère épineux est figuré par un aspect foliaire (absent à Saint-Jean).

  • Le fouet des queues traité comme des épis ou des grappes.

  • Les trous des pupilles.

b) pour les oiseaux et raisins :

c) pour les personnages des blochets (absents à Saint-Jean sauf les 4 évangélistes du carré du transept, assez différents) :

  • Tête bilobée par des joues rondes au dessus d'un menton en galoche ou godet
  • Vêtement stylisé, non réaliste.
  • Trous d'ornementation pour les yeux, la collerette et la ceinture. les trous forés assez profondément pour représenter les yeux et les boutons. Ils sont soigneusement exécutés, très réguliers, et nous allons les retrouver régulièrement. J'émets l'hypothèse qu'ils ont pu servir de mortaise pour des éléments décoratifs colorés.
  • La collerette en larges pétales , comme celle d'un Pierrot, se retrouve sur les blochets de la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic (bas-côté sud, 1661), mais non à Saint-Jean, où on note des camails à bords crénelés.

Au total, je préfère parler prudemment d'un "maître de Saint-Nic", anonyme, actif de 1641 à 1676, même si il correspond probablement à Alain Roignant, "charpentier" (tribune de l'église), qui apparaît à Saint-Côme comme fabricien et charpentier mais non sculpteur. 

Un Alain Roignant bien connu des généalogistes  est né à Saint-Nic en 1629, s'est marié en 1655 avec Marie Bihan (1629-1690) et a eu une fille, Marguerite (1661-1721). Il est décédé à Saint-Nic en 1709 à 80 ans, au village de Nezert (bms).

 

Sur les réalisations du Maître de Saint-Nic (1641-1676) [Alain Roignant] :

 

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Le coté ouest du bras du transept sud.

Une première pièce de bois nous offre deux dragons affrontés, et une deuxième un pampre tenu par des oiseaux, et dont les grappes sont picorées par d'autre.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Deux dragons affrontés, aux cous reliés par un anneau, et la tête tournée vers leur queue.

Le thème des deux dragons aux têtes reliées par une boucle est courant, notamment en sculpture sur pierre par les frères Prigent.

On le trouve dans l'église de Saint-Nic, coté nord de la nef, au dessus de l'inscription M. Le Parlant : Fa[bricien] 1566. Mais ceux-ci sont feuillagés, ailés, sculptés avec finesse et détail : ils sont dus au Maître de la nef de Plomodiern actif de 1544 à 1566.

 

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Sablires de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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On le trouve, dans un traitement bien différent,  sur les sablières de  la chapelle Saint-Côme, soit au fond de la nef (première photo ), soit sur le coté nord de la nef  au dessus de l'inscription   IAC POLESEC ET OL GVILLOSSOV , soit sur le bas-coté sud (2ème photo infra)  associé à la date de 1661. Jacques Polesec et Olivier Guillosou sont les fabriques commanditaires du chantier, et non les sculpteurs.

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Sablière nord de la chapelle Saint-Côme, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

 

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Chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

 

 

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

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Pampres tenus par des oiseaux, et dont les grappes sont picorées par d'autre.

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On le trouve à l'identique sur les sablières du bas-coté nord de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien, au dessus de l'inscription AL[ain] ROIGNANT FAB[ricien] ET CHARP[pentier] 16--" La date a été lue comme 1670 (Couffon), 1673 ou 1675. 

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Chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic, photo lavieb-aile.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Le bras sud du chœur, côté est.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Pampre centré par une tête d'angelot (1).

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les sablières du coté sud du chevet.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le chœur côté droit : un cartouche à cuir découpé au motif des cinq plaies.

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C'est la pièce la plus intéressante, et qui a été mentionnée par tous les auteurs. Elle dénote avec le reste du décor sculpté d'une part parce que c'est la seule représentation religieuse, d'autre part car on ne la trouve pas dans les autres sanctuaires de la paroisse, et enfin parce que, au contraire, elle trouve son modèle précis chez un sculpteur de sablière bien documenté, le Maître de Pleyben (1567-1570).

a) le fond.

Ces "cinq plaies" sont portées par un cartouche, ou plus précisément par un "cuir découpé à enroulement", typique de l'art bellifontain introduit en France par le Primatice à Fontainebleau vers 1532.

En Basse-Bretagne, ce motif Renaissance semble avoir été introduit lors de la construction du château de Kerjean à Saint-Vougay, dans le Léon, soit en sculpture sur pierre pour ce château, soit en sculpture sur bois pour les sablières de sa chapelle seigneuriale  (vers 1570), mais aussi pour celles des églises de Pleyben (v.1571), de Saint-Divy (v.1570), de Bodilis (1567-1576), de Roscoff et pour celles de la chapelle de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (v.1575).

L'une des caractéristiques des cuirs découpés de l'auteur de ces sablières, (qui a reçu le nom de convention de Maître de Pleyben) est d'être perforés de trous (virtuels) par où passent des cordages, ces derniers étant tendus par des anges ou autres personnages.

Or, ce cuir découpé de la chapelle Saint-Jean présente ces orifices, par où se faufilent des sangles marqués d'entailles en I, sangles qui se prolongent latéralement en s'élargissant et se dédoublant.

Nous remarquerons que Sainte-Marie-du-Ménez-Hom est distante de  5 km de la chapelle Saint-Jean. Pleyen est situé à 28 km.

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b) le thème.

C'est celui des cinq plaies infligées au Christ lors de sa Passion, celles des clous des mains et des pieds lors de la Crucifixion, et celle du cœur, renvoyant au coup de lance final  porté sur la droite du thorax par un soldat romain.

Ce thème christique est représenté à Kerjean dans le chœur :

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Cuir découpé des Cinq Plaies, sablières de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile

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Il est présent aussi à Pleyben, toujours dans le chœur, mais aussi dans le transept sud.

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Sablières de l'église de Pleyben. Photo lavieb-aile

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Il est présent encore à Bodilis, à nouveau deux fois :

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Photographie lavieb-aile

 

Photographie lavieb-aile

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c) le contexte.

Les quatre évangélistes en blochets autour du transept ou du chœur sont présents à la chapelle Saint-Jean tout comme dans la chapelle de Kerjean, ou à Pleyben, ou à Saint-Divy, etc.

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Les influences du travail du Maître de Pleyben sont donc évidentes sur cette pièce de sablière et sur son cantonnement par les quatre évangélistes. Les conséquences à en tirer restent à discuter, après avoir évalué si cette pièce est de la même main que les autres, donc de la même datation vers 1653 et attribuable à l'atelier actif à la chapelle Saint-Côme entre 1641 et 1670, et notamment à Alain Roignant, ou si elle relève d'un autre atelier.

 

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Le chœur côté gauche : suite de rubans reliant une tête cornue de face et une tête animale (dragon? ) de profil.

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Nous retrouvons les rubans ou lanières feuillagées marquées de suites de I (IIIIIIIIIII) de la même main que la pièce précédente, et relevant de la même influence stylistique propre au Maître de Pleyben.

La tête cornue crachant les lanières ressemble à celle du centre de la pièce N3 de Saint-Côme.

L'essence de bois  me semble (??) plus précieuse que celle des pièces des bras du choeur.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les sablières du bras nord du chœur.

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du côté est : deux têtes d'angelots ailées, de chaque côté de l'entrait.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Du côté ouest : une tête d'angelot, ailée, au milieu d'une frise de vigne picorée par des oiseaux.

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On retrouve le contour bilobé du visage de l'ange.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les blochets du carré du transept : les quatre évangélistes.

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J'ai pensé qu'il ne s'agissait pas d'un travail attribuable à "Alain Roignant" ou son atelier. Mais pourtant, les camails à bords découpés, le visage bilobé de l'ange de saint Matthieu, et les barbes peignées en arborescence, rendent recevable l'hypothèse.

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a) Saint  Luc.

Il est barbu (ce n'est pas saint Jean) et il a les pieds nus (c'est un apôtre ).

Il est assis et il écrit (il a perdu sa plume) sur un livre : c'est un évangéliste .

Un lion montre sa tête. C'est saint Marc. Mais n'est-ce pas plutôt une tête de taureau, au front frisé ? C'est saint Luc.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Saint Jean.

On reconnaît l'aigle entre ses jambes. Ses épaules sont couvertes par un camail à découpes rectangulaires. Il a perdu son stylet, mais on distingue sa posture écrivant sur un livre.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Saint Marc.

Au lieu de d'un des quatre symboles du Tetramorphe, nous trouvons une fleur ; ou bien une facies léonin. De toute façon, c'est un évangéliste, barbu, en train d'écrire son œuvre.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Saint Matthieu et l'homme.

On recommence :

Il est barbu (ce n'est pas saint Jean).

Il est assis et il écrit (il a perdu sa plume) sur un livre : c'est un évangéliste .

Un petit homme tient le livre des deux mains. C'est saint Matthieu. 

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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L'about central, ou clef pendante.

Elle a la forme traditionnelle (carré du transept de l'église de Pleyben) d'un parallélipipède rectangle dont les quatre faces abritent un personnage. Celui tourné vers le sud est barbu et porte une couronne, cela pourrait être le Christ. Les autres faces sont peu distinctes.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les entraits à engoulant et nœud et les abouts de poinçons feuillagés.

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Les entraits, ou poutres transversales, sont à engoulants, c'est à dire sculptées de gueules de dragons à leurs extrémités. Mais le milieu des poutres sont également sculptées en gueules affrontées.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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LES ÉLÉMENTS MOBILIERS : STATUES ET TABERNACLE.

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La Vierge à l'Enfant. Bois polychrome, XVIe siècle.

Hauteur 146 cm, largeur 42 cm, profondeur 22 cm. Statue d'applique, petite nature.

Notice Palissy. Inscrit MH 09/01/2003.

Notice Palissy Ducouret/Quillivic

La Vierge est couronnée, souriante, et porte un voile à plis tuyautés, un corsage gris  lisse et une jupe plissée rouge . Jésus, présenté face aux fidèles, porte une tunique blanche.

(notez les traces de peinture murale ocre sous l'enduit).

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Saint Jean-Baptiste (pierre polychrome, XVIIe), dans une niche (bois polychrome).

Hauteur : 1,80 m, largeur 60 cm, profondeur 38 cm. Inscription sur la base : S [J] EHAN B.

 

Les éléments d'identification sont la barbe longue, les cheveux longs, le manteau en poils de chameau (franges aux manches), et bien-sûr l'Agnus Dei, l'Agneau posé sur le livre tenu sur l'avant-bras gauche et qui représente le Christ et son sacrifice.  L'index droit prophétique  désignant l'Agneau est un attribut à part entière du Précurseur.

Mais ici, l'index, qui passe derrière le museau, semble s'introduire dans la bouche de l'animal.

Notice Palissy "Jean-Baptiste n°1" . Inscrit MH 09/01/2003..

Notice Palissy Ducouret/Quillivic

 

 

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Saint Jean-Baptiste, dit Sant Yann bihan (le petit saint Jean). Bois polychrome, XVIIIe.

Statue d'applique, demi-nature, à revers plat, de  80 cm de haut et de 22 cm de large. 

 

Même représentation que la statue n°1, mais la peau de chameau forme la robe, serrée par une ceinture , et qui est recouverte d'un manteau bleu. La tête du chameau recouvre le pied gauche... L'index droit est brisé. La jambe droite nue, et les pieds nus, mettent en évidence le  statut érémitique du saint.

Notice Palissy. Inscrit MH 09/01/2003

Notice Palissy Ducouret/Quillivic

 


 

 

 

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Saint Philibert en  évêque. Pierre polychrome, XVIe.

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 Notice Palissy. Inscrit MH 19/01/2003.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

 

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Une statuette de procession, buste de saint.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Saint Joseph.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Une pietà en bois.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Le tabernacle à colonnettes et quatre panneaux des évangélistes. Bois polychrome, milieu XVIIe siècle.

Le tabernacle trapézoïdal à trois panneaux est posé sur l'autel de granite panneau central est orné de la Sainte Face et du calice eucharistique, et les deux panneaux latéraux  de saint Tugen à droite et d'un saint évêque ou abbé tenant un livre (saint Guénolé ?).

Les décors en bas-reliefs des panneaux de la prédelle représentent de gauche à droite saint Matthieu (homme), saint Marc (lion) , saint Luc (taureau ailé) et  saint Jean (aigle).

En arrière-plan, la balustrade du milieu du XVIIe, longue de 5,14 m et haute de 2,18m, avec ses deux niveaux, le premier composé de panneaux taillés juxtaposés, et le deuxième niveau composé d'un rang de balustres ; trois traverses occupent toute la largeur ; 2 portes latérales reprenant les mêmes éléments. L'ornementation associe plis en serviette, denticules, dents de scie et écaille..Notice Palissy. inscrit MH 09/01/2003.

Notice Palissy

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Une vue latérale montre saint Matthieu accompagné d'un jeune homme, saint Marc avec son lion, et saint Tugen tenant une clef de la main  gauche et bénissant un chien qui montre ses crocs à ses pieds (il est invoqué contre la rage).

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La clôture de chœur (placée ici en bordure d'autel).

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C'est une claire-voie à fuseau sur la moitié supérieure, au dessus de panneaux en plis de serviette, et dotée de portes latérales. Elle ne comporte aucune inscription. Certains panneaux ont été remplacés.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

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Vues générales de la chapelle vide. Son sol battu, son état en 2023.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

 

 

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SOURCES ET LIENS.
 

BASE MERIMÉE, Notice :

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IA00005245

"Première campagne 16e siècle, partiellement datée 1591, inscription transept : " B10F FA 1591 MORICE L F ". Charpente et sablières en 1653 pour G. _Perfezou recteur de Saint-Nic, portent l'inscription : " M. GUIL PERFEZOU REC M KVAREC FA 1653 ". Calvaire en 1645. Clocher milieu 17e siècle. Fontaine en 1712"

1591 ; 1645 ; 1653 ; 1712 .

Un vaisseau, plan en croix latine. granite ; grès ; appareil mixte ; moellon toit à longs pans ; pignon découvert ; noue ; flèche en maçonnerie

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_8=REF,REFA&VALUE_8=IA00005245

CASTEL (Yves-Pascal), s;d, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, Société Archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_nic.html

"2766. Saint-Jean, g. k. 5,50 m. 1645. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût à pans. Croisillon, culots à godrons: M. GVILL. PERFEZOU RECTEUR IE. B. BOLEZEC F. 1645, statues géminées: Vierge-saint, Jean-Jean le Baptiste. Croix, fleurons, crucifix." [YPC 1980]

COUFFON (1988)

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

CHAPELLE SAINT-JEAN

Edifice en forme de croix latine remontant au XVIe siècle, remanié au XVIIe et restauré au XIXe (1817 au-dessus de la porte sud). Clocheton amorti par une flèche à crochets et gables ajourés. Marches d'escalier sur le rampant sud. Il est lambrissé avec entraits engoulés et sablières sculptées : flore, oiseaux, dragons affrontés et, dans le choeur, sur le côté nord, cartouche contenant l'emblème des Cinq Plaies. La poutre transversale du haut de la nef porte l'inscription : "M. GVIL. PERFEZOV RECT. M. KVAREC. FA. 1653."

Mobilier : Maître-autel de pierre : le retable bas porte dans des médaillons les figures en bas-relief polychrome des Evangélistes. Le tabernacle est ouvragé : Sainte Face sur la porte, et, entre des colonnettes, en bas-relief, saint Tugen avec clef et chien dans le panneau de gauche et un évêque dans celui de droite. Derrière le retable, une haute balustrade donne accès, par deux portes à balustres, à une sacristie qui occupe le chevet.

Statues anciennes - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant, Pietà, saint Joseph, saint Jean-Baptiste dit Sant Yann Bihan ; - en pierre polychrome : autre saint Jean-Baptiste, de haute taille, dans une niche à colonnettes et fronton, et un saint évêque (Philibert ?).

Dans la sacristie, vieille armoire massive à quatre portes, en mauvais état.  Près de la chapelle, calvaire relevé vers 1950 ; il porte l'inscription : "M. GVILL. PERFEZOV. RECTEVR. IE. B. POLESEC. F. 1645." Fontaine voûtée en anse de panier et datée 1712.

 

— DANIEL (Tanguy)  "T.D"  (*), 2002, article sur la restauration de la chapelle Saint-Jean-Baptiste pour le Cahier 15 de  La sauvegarde de l'art français, Numéro 15 , Picard, 2002, pages 190-192.

(*) très vraisemblablement Tanguy DANIEL, Professeur d'histoire et géographie (en 2005). - Président honoraire de la Société archéologique du Finistère (en 2005)

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/wp/wp-content/uploads/saint-nic-c15.pdf

— DUHEM (Sophie) 1998, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes,  390 pages. Saint-Nic pages 19, 24, 25, 29, 36, 95, 100, 113, 119, 143, 146, 147, 183 (médaillons),  218, 242, 257 (les évangélistes de la chapelle Saint-Jean), 283 (chap. St-Jean), 299, 321 et 334.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=781

 

— DILASSER (Maurice), 1979, La chapelle Saint-Jean in Un pays de Cornouaille Locronan et sa région. Paris, Nouvelle Librairie de France. page 632.

"Sise au bord de la route de la Presqu'île, la chapelle peut remonter au XVIe siècle mais fut modifiée et restaurée ensuite, comme l'indiquent les dates de 1653, accompagnée du nom de M. Guil. Perfezou, l'infatigable recteur de Saint-Nic, ou de 1817 sur la porte sud et de 1873 sur la charpente. C'est une construction grossière faite de moellons tirés du Ménez-Hom (grès, granite et schistes), édifiée en forme de croix latine. Le clocheton du mur ouest garnie de crochets boursouflés et accompagnée de pinacles et de pots à feu à l'étroit sur leur plate-forme.

·À l'intérieur, la voûte est lambrissée avec entraits, dont l'un est engoulé par des dragons. Les sablières sont sculptés en forme de monstres, d'angelots d'oiseaux qui picorent. Un cartouche présente, comme au chevet de Ploaré et sur une sablière de Kerlaz, les stiggmates des pieds, des mains et du cœur. Des blochets, taillés en forme d'évangélistes, proposent un thème que l'on retrouvera en bas-relief sur le retable polychromé. Une Vierge Mère (bois polychrome) paraît aussi ancienne que la chapelle, ainsi que l'un des deux saints Jean-Baptiste (pierre polychrome). Dans un recoin qui sert de sacristie, derrière une balustrade, est rangée une statue mannequin faite pour être habillée."

OLIVIER ( Corentin), 2014, Les charpentes armoricaines : inventaire, caractéristiques et mise en œuvre d’un type de charpente méconnu, Mémoire de master 2, Université Rennes 2, sous la direction de Pierre-Yves Laffont et Vincent Bernard, 2014, 410 p.

— OLIVIER ( Corentin), 2016, « L’archéologie des charpentes anciennes (xive -xvie siècles) au service de la connaissance des forêts du Massif armoricain », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t XCIV, 2016, p. 109- 121.

PARCHEMINOU ( Corentin), 1930  “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,” 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

 

 

"Chapelle de Saint-Jean.

Celle-ci est à deux kilomètres du bourg, sur le bord de la route de Crozon. Moins belle que la chapelle de Saint-Côme, la chapelle de Saint- Jean est pourtant loin d'être indifférente. Elle possède un petit clocher bosselé, de jolies portes gothiques et des fenêtres flamboyantes. A l'intérieur, les poutres transversales sont tenues comme à Saint-Côme par des gueules de monstres. Une frise sculptée court au haut des murs : plantes, vignes avec feuilles et grappes que picotent des oiseaux, dragons accouplés par une corde au cou, anges aux ailes déployées, sorte d'écusson allongé portant l'emblème des Cinq Plaies : deux mains et deux pieds transpercées et un cœur. Au carré du transept, aux quatre coins, on voit dans la frise  quatre personnages à longue barbe, tenant chacun un livre ouvert. Le premier est assis sur les épaules d'un génie qui lui enserre les jambes ; un autre sur un génie qui élève les bras pour tenir le livre comme un lutrin ; un autre est assis sur les épaules d'un génie affreusement laid ; le dernier, enfin,. au lieu d'un génie, a une colombe à ses genoux. . Quatre petits personnages sont sculptés autour de la clef de voûte.

Une poutre transversale à gueules porte cette inscription : M. GVILL : PERFEZOU : REC : M. KV AREC : FA : 1653. Sur la charpente, on lit la date 1873 (réfection).

Au fond de la chapelle, on a déposé les débris de l'ancien calvaire qui ressemblait à celui du bourg. On y lit cette inscription : M. GVILL. PERFESZOV. RECTER E B. POLESEC. F. 1645.

Statues. - A l'autel principal, Evangélistes assis chacun avec son attribut : lion, taureau, aigle, homme. Sur un panneau du tabernacle, Saint Tujen avec chien et clef. Sur l'autre panneau, autre Saint avec mitre et crosse, lisant dans un livre .. Derrière l'autel, un Saint Jean-Baptiste, de stature herculéenne, portant un mouton. Cette statue est en pierre. - Vierge portant l'Enfant-Jésus. A l'autel latéral gauche : Sainte curieuse assise. La partie inférieure du corps est dissimulée par une sorte de caisse. Elle est habillée d'une vraie chemise en grosse toile. - Pieta honorée sous le nom de N. D. de la Chapelle-Neuve. - Saint Joseph. A l'autel latéral de droite : Saint Philibert, mitré et crossé. - Saint Jean-Baptiste (appelé Sant Yann Bihan parce que plus petit que l'autre statue) portant un agneau. A ses pieds une tête de loup (?). Toutes ces statues sont en bois, excepté celles de Saint Philibert et de Saint Jean-Baptiste. Non loin de la chapelle se trouve la fontaine dn Saint. Elle porte la date 1712, derrière le fronton."


 

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6 mai 2023 6 06 /05 /mai /2023 18:16

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer : une visite guidée sur les traces d'un cachalot.

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE PAR COPIER-COLLER.

Document n°1.

"En 1863, alors qu'il dirige les fouilles du tumulus du Mané er Hroek, René Galles décide de fouiller un autre tumulus de la commune de Locmariaquer : le Mané Lud. Celui-ci fait 90m de long pour 50m de large et environs 6m de hauteur. Aujourd'hui, le tumulus est bien conservé, presque complet, bien qu'ayant été coupé sur ses côtés, là par des maisons, là par une route.

La fouille a révélé une petite chambre funéraire, constituée de moellons, sans couloir d’accès, qui renfermait des ossements peu conservés, de la poterie et des objets de silex.
Le tumulus renferme aussi un dolmen, à l'ouest de la masse tumulaire, qui semble avoir été ajouté postérieurement et dont certaines des dalles sont gravées. Ces gravures ont été identifiées comme des haches, des bateaux, mais aussi un cachalot sur la stèle du fond de la chambre. Un escalier aménagé après la fouille permet de descendre dans le dolmen.

Le tumulus de Mané Lud et son dolmen, se trouvent à moins de 100 m du tumulus d'Er Grah et du site de la table des marchands. A pied, il faudra faire un petit détour pour relier les deux sites, mais il est aussi possible de rejoindre le tumulus de Mané Lud depuis la zone de stationnement aménagée à 150m à l'ouest, par un sentier piéton." (Paysages de mégalithes)

Document n°2.

"Le tertre du Mané-Lud est le premier grand monument de Locmariaquer que l'on aperçoit en arrivant d'Auray. Pratiquement installé au point culminant de la commune, c'est le seul dont le nom nous ait été transmis par le président de Robien, sous la forme déjà francisée au 18e siècle de Mont-Helleu, ce que l'on peut rapprocher du breton Uhelan (d'en haut) et qui n'a rien à voir avec les "cendres" ludu (humaines bien sûr !) invoquées à partir de déformations tardives par des esprits en mal de nécrophilie.

Il s'agit d'un grand "tumulus carnacéen" de 80m de long, 50m de large et 5m de haut. Au centre, un cairn circulaire abritait un caveau grossièrement maçonné de 2,25x1,25m recouvert en encorbellement. Il contenait les restes de deux personnes accompagnées simplement de quelques silex et fragments de poteries.

Vers l'est, ce cairn central se prolongeait par une nappe de pierres limitée par une curieuse structure : de deux mètres en deux mètres, six grandes pierres dressées dessinaient un arc faiblement concave vers l'ouest, portant des ossements déterminés comme étant des crânes de chevaux. Le tout était noyé dans une masse de "vase" atteignant 4m d'épaisseur et formant l'essentiel du tumulus.

L'extrémité occidentale du monument est engagée entre les maisons du village. Un grand dolmen à couloir y est enserré dans un second cairn dont les pierres affleurent en surface. Sa couverture comporte une énorme dalle d'orthogneiss (8,3m de long, 4m de large et 0,5m d'épaisseur), brisée sans doute par suite d'un porte-à-faux et anciennement amputée de son extrémité.

La chambre en a toujours été connue ouverte (elle fut jadis utilisée comme étable) et son couloir a été amputé par les constructions attenantes. La structure est strictement mégalithique, à dalles jointives (voire se recouvrant en écailles pour assurer l'étanchéité).

Le sol de la chambre est formé d'une seule grande dalle d'orthogneiss taillée en ogive, probable stèle anthropomorphe réutilisée. Plusieurs piliers de la chambre et du couloir sont ornés." (Mégalithes du Morbihan http://www2.culture.gouv.fr/culture/arcnat/megalithes/)

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PRÉSENTATION PERSONNELLE.

 

La lecture s'apparente à une marche, tantôt flaneuse, tantôt hasardeuse, tantôt emportée par le rythme haletant de l'aventure.

Ma découverte des articles de l'archéologue Serge Cassen (directeur de recherche CNRS à Nantes) sur les mégalithes de Carnac et du Golfe du Morbihan m'a  entrainé dans un périple fabuleux. Marchais-je encore, ou rêvais-je déjà ?

Trois articles sur le tumulus de Mané Lud, très voisin de la célèbrissime table des Marchands de Locmariaquer, (successivement Mané Lud en sauvetage ; en images ; et en mouvement) m'ont appris que je trouverai là les gravures d'un cachalot, de bateaux, et d'oiseaux. Et non quelque déesse-Mère ou autre Hache-charrue.

J'ai  deux amours : les cétacés (et les bateaux, et les oiseaux...) et le Golfe du Morbihan (et les îles du Ponant).

Lire ici :

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J'ai donc suivi Serge Cassen page  après page à Mané Lud, je me suis laissé entrainer entre les allées de pierres dressées, j'ai appris à les qualifier d'orthostates et à en traquer les traces, j'ai baissé la tête sous les dalles de couverture, je me suis  habitué à l'obscurité, j'ai été presque à ses côtés lorsqu'il menait son enquête et s'enthousiasmait de ses découvertes et qu'il criait "There she blows ! There ! There !".

Et puis j'ai posé ces centaines de page si bien illustrées, j'ai quitté ce monde virtuel et numérique (l'auteur a montré tout l'intêret de sa méthode d'acquisition et de traitement numérique des photographies superposées sous incidences lumineuses complémentaires, du scanner laser et de la photogrammétrie), pour aller, comme un grand, voir moi-même Mané Lud, tel celui qui, ayant trop lu Moitessier et les Damiens, part franchir le Cap Horn et toucher les glaces antarctiques.

J'embarquais, en guise d'Instructions nautiques, la précieuse littérature savante.

C'est ce voyage que je décris ici, par mes photos. Car pour le texte, je laisse la parole à Serge Cassen. Toutes les citations sont en retrait et entre guillemets avec la source. Toutes les figures sont extraites, avec sa permission, de ses articles mis en ligne.

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Au nord de la Table des Marchands .Google maps

 

 

 

 

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L'arrivée : la vue extérieure.

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Depuis la Table des Marchands, on suit brièvement  la route jusqu'aux panneaux indiquant le site (à moins de prendre un étroit raccourci depuis le parquing) et on craint de s'être égaré car on ne repère l'endroit qu'au dernier moment : . Et dès lors, il va falloir se perdre, ou du moins perdre son temps, son XXIe siècle, pour atteindre le Néolithique : c'était il y a quelques 6000 ans.

Ce que nous découvrons, au sommet d'une légère élévation, c'est une belle pierre plate : la dalle de couverture de la tombe à couloir. La Rivière d'Auray est visible au nord-est (CPA)

Après l'avoir contourné, nous constatons la présence de quelques marches menant à un petit dédale longeant une habitation : nous y sommes.

 

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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Et le couloir est fort étroit ; on descend quelques marches, on évite l'angle de la  maison, on se faufile, on joue déjà à l'indien, car Indiana Jones est sans doute devant nous : la grande aventure.

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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La bouche du royaume des morts est ouverte, j'invoque Ulysse lors de sa Nekyia. 

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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L'entrée dans le couloir. Les orthostates.

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Note personnelle : j'ai trouvé à mon arrivée les motifs des gravures surlignés (à la craie ou la peinture), un procédé qui semble utile au néophyte mais  dont la nuisance, aggravée par leur nettoyage par détergent, a été soulignée par  Serge Cassen 2005 p.337.

Le monument se compose de 5 dalles de couverture, de 21 orthostates et d'une dalle sur le sol de la chambre.

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Neuf orthostates conservent des gravures : trois dans le couloir (n° 16,17, et 6), cinq dans la chambre (n°19, 21, 1, 1A et 2) dont 1 en grande partie occulté. Deux orthostates sont en orthogneiss (n° 20 et 5) à la lointaine origine (bassin oriental du Golfe, à 10 km de là), tandis que le n° 4 est en migmatite dont la source la moins éloignée se trouve à la pointe de Kerpenhir sur la même commune de Locmariaquer.

Le sol de la chambre (dalle 25) est une grande stèle d’orthogneiss de forme vaguement anthropomorphe et sculptée d’une bande en relief surmontée de deux éléments circulaires aux extrémités. Fouillée en 1912, il fut découvert sous cette stèle des objets en or attribués au néolithique et au campaniforme (Z. Le Rouzic 1912).

Il s'agit de dalles de ré-emploi (on ignore si la face non visible est gravée), et le couloir initialement court aurait été allongé ensuite : "Les stèles gravées du Mané Lud, réemployées dans la construction d’une tombe à couloir au début du IVe millénaire, parlent d’un ouvrage de monolithes édifié bien plus tôt, probablement au contact d’un tumulus de pierres et de limons recouvrant une ciste [tombe] à deux individus destinée (Galles & Mauricet 1864, p. 15)." (Cassen 2011)

 

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Cassen Fig. 1 – Plan de la tombe à couloir du Mané Lud à Locmariaquer, Morbihan (d’après Cassen et al., 2005), et extraction des stèles gravées suivant un ordre croissant arbitraire de leurs tailles.

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Les interprétations de Serge Cassen.

Cet auteur déconstruit les interprétations anciennes des gravures de Mané Lud et propose les changements  sémiologiques suivants  :

la "Grande Déesse" devient un cachalot soufflant ;

l"’herminette"  devient un homme bras en croix ;

la "hache du bûcheron" devient  une arme guerrière ;

la "houlette du berger" devient un bâton de jet  (crosse);

le "cornu"  se transforme en un oiseau volant ;

le "peigne-graffiti" est  un bateau monté ;

• et "l’idole en écusson"  est considéré comme un monde en miniature.

Bref, ça va souffler !

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Liste des orthostates réinterprétés (dans l'ordre de leur succession sur le site) : 

  • L'orthostate n°16. Une arme de jet ;  une embarcation surmontée d’un oiseau ; un autre oiseau survole la représentation d’une terre (carré).
  • L'orthostate n°17. Un vol de 12 oiseaux.
  • L'orthostate n°6. Un voyage : l'homme-croix, l'oiseau, la hache emmanchée, le quadrilatère-monde.
  • La stèle 2. Une lame de hache ; deux crosses ; trois oiseaux ; une embarcation sans équipage ?.
  • L'orthostate n°19. Une crosse (arme de jet) au dessus d'un oiseau. Le quadrilatère "monde divisé".
  • La stèle 1. Le cachalot.
  • L'orthostate n°1A : signes en U superposés : vol groupé de 4 oiseaux.
  • La stèle 2. Une lame de hache ; deux crosses ; trois oiseaux ; une embarcation sans équipage ?.

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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L'orthostate n°16. Une arme de jet ;  une embarcation surmontée d’un oiseau ; un autre oiseau survole la représentation d’une terre (carré).

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En jaune : une embarcation à 6 personnages survolée par un oiseau. Et une crosse : une figure de proue ?

En rouge : un oiseau au dessus du carré représentant la Terre.

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Serge Cassen, «Le Mané Lud en mouvement. Déroulé de signes dans un ouvrage néolithique de pierres dressées à Locmariaquer (Morbihan)»

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"Les gravures seront partagées en deux sous-ensembles.

En haut et à gauche (en jaune), trois signes bien distincts sont disposés à égale distance l’un de l’autre suivant un axe oblique et se partagent entre crosse, bateau et oiseau (fig. 12) :

- sur la gauche de la dalle, l’instrument dirige l’extrémité du crosseron vers la gauche ;

- l’embarcation est à peu près orientée parallèlement au sol actuel, mais en réalité contrainte par un ressaut naturel dans la pierre sur lequel elle semble reposer et qui impose une légère obliquité ; elle contient six personnages, à l’image des embarcations de la stèle n° 6, mais le personnage dominant les autres par la taille est ici placé au centre du motif ; une crosse, extrémité distale dirigée vers l’extérieur, prolonge la pointe gauche du bateau ;

- l’oiseau est en plein vol et surmonte le bateau.

Un autre groupement de deux signes (en rouge) s’inscrit plus bas entre deux failles altérées :

- tout d’abord un oiseau, deux fois plus petit que le précédent, signifie lui aussi un plein vol ;

- en dessous, un petit quadrilatère assez peu marqué mais indéniable est orienté parallèlement au sol.

Il est évident que nous retrouvons des éléments de la structure sous-jacente au Mané Lud, déjà révélée sur les dalles 2, 6 et 21 : d’une part un oiseau surmonte une surface terrestre, d’autre part un oiseau surmonte une embarcation et donc une surface d’eau. Pour cette dernière composition, la proue pourrait être signalée par une forme en crosse, l’avant du bateau étant en règle générale valorisé dans les représentations et les miniatures, à l’image des têtes animales (cervidés, bovins, oiseaux) révélées par les gravures et les modèles réduits de l’âge du Bronze pour ne s’en tenir qu’à la Russie d’Europe, la Scandinavie et la Sardaigne (Lahelma 2005 ; Coles 2006 ; Guerrero Ayuso 2004). Au Mané Lud, une certaine ambiguïté persiste sur cette forme en crosse ; elle pourrait en effet représenter l’arme que nous connaissons, mais également une tête animale simplifiée, et les précédents exemples européens contenant plusieurs figurations gravées très semblables peuvent nous permettre d’abonder dans ce sens (voir par exemple à Begby Ic, Østfold, Norvège - Coles 2005, fig. 248). Mais dans la mesure où une autre crosse à la morphologie assez proche est disposée en avant du motif en question, nous retenons temporairement l’arme de jet comme figure de proue du navire. Par conséquent, une direction au déplacement peut être proposée, de la droite vers la gauche."

En somme, une crosse verticale dirige une embarcation surmontée d’un oiseau, tandis que plus loin et plus bas sur la stèle, contraint par un jeu de deux failles parallèles, un autre oiseau, plus petit ou plus lointain, survole la représentation d’une terre également réduite en proportion. " (Cassen 2011) 

 

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—À propos du signe quadrilatère, Serge Cassen  :

"En somme, cet espace délimité à la marge océane, nous l’acceptons au Mané Lud comme une surface abstraite qui serait une terre, un monde, un jardin des délices, une habitation, une arche, une île fortunée ; peu importe." (Cassen 2011)

—La signification de la  crosse a été longuement étudiée par Serge Cassen: en s'appuyant sur la comparaison avec le lituus au manche courbe étrusque (ancienne arme de jet  qui, progressivement, est passée au rang de symbole, tout d’abord comme insigne royal dans la première royauté romaine, puis objet de divination aux mains des augures), et avec le sceptre heqat égyptien en « point d’interrogation » . Ce sceptre étaient remis au roi lors de son intronisation avec le fléau à grain, celui-ci rappelant sa fonction de pourvoyeur de nourriture pour le peuple tandis que la crosse marquait son rôle de berger, de guide.

En outre, il signale les bâtons de jets égyptiens  âmâat  utilisé pour la chasse aux oiseaux dans les marais . Les auteurs s’accordent à reconnaître dans ces bâtons de jets, trouvés le plus souvent dans des tombes, un double usage, cynégétique et talismanique.

Pour Cassen, le signe néolithique « crosse » n'est pas un bâton de pâtre, mais une arme de jet à fonction assomante, un peu comme un boomerang : il est opposé systématiquement, sur les stèles morbihannaises, avec des animaux (oiseaux, cachalots) qu'il vise.

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Le signe "bateau".

D'abord rangé parmi les « pectiniformes » par G. de Closmadeuc (Closmadeuc (de) 1873), ce signe "en forme de peigne" sera identifier par A. de Mortillet  en 1894 comme  un bateau à proue relevée portant des hommes, à l’image de représentations semblables amplement documentées en Scandinavie dès cette époque. Mais les auteurs modernes  rejetteront cette image. Serge Cassen la reprend en soulignant sa cohérence :

-ce signe est uniquement réparti sur la zone côtière sud-armoricaine ;

- une composante importante du procès d’apparition du Néolithique en France méditerranéenne, puis atlantique, passe par des déplacements par voie maritime (*);

- le cachalot est représenté sur ces stèles contemporaines.

Sa coque peut varier d’une morphologie en « croissant de lune » ou disque tronqué, à celle souvent dite «corniforme » qui est une variante aplatie ou allongée de la figure géométrique précédente ; elle  peut être isolée, vide, ou bien surmontée de traits verticaux parallèles figurant des personnages embarqués, systématiquement conduit par un personnage plus haut que les autres.

 

"Trois sortes d’embarcations résonnent  sur les dalles de Mané Lud, trois formes également connues en Bretagne :

- la première est montée de personnages dont l’alignement est toujours dominé par un individu-tige plus grand que les autres, bien souvent vertical à la proue ;

- la seconde soutient un homme seul ouvrant ses bras en croix, encore placé à la proue ;

- la troisième forme de navire est une coque non montée, épurée, dont on ne sait ce qu’elle contient car aucune verticalité ne l’anime et ne lui donne vie."

(*)La découverte, dans les tombes, de pendeloques et perles en variscite, dont l'analyse a prouvé l'origine espagnole, renforce l'idée d'une population maîtrisant la navigation maritime ; de même, le ré-emploi de dalles lourdes d'un site à un autre du Golfe de Morbihan et de la Rivière d'Auray suppose la capacité de transporter des embarcations plus ambitieuses que des pirogues monoxyles.
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Le signe en U ou signe-oiseau.

Un très riche argumentaire permet  à Serge Cassen de justifier qu'il remette en cause l'interprétation habituelle (un signe en joug ou la représentation de "cornus" renvoyant à des bovins et caprins) au profit d'oiseaux ; l'association très fréquente de ces oiseaux avec des embarcations est remarquable.

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Ma photo montre  cet orthostate n°16, où on reconnaît l'oiseau et l'embarcation, mais elle montre aussi combien on peut passer assez rapidement devant lui sans en détailler les gravures si on attend un motif spectaculaire. Il aurait fallu être très attentif, ralentir, scruter la pierre en variant l'éclairage : il aurait fallu avant de s'engoufrer ici avoir appris à regarder : comme face à tout art, c'est un long apprentissage, et rien n'est donné au naïf.

Un peu plus loin, on discerne les oiseaux de l'orthostate n°17.

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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L'arrivée dans la chambre : à gauche, l'orthostate n°17, et à droite, l'orthostate n°6.

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer : une visite...guidée.
Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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L'orthostate n°17. Un vol de 12 oiseaux.

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Serge Cassen, «Le Mané Lud en mouvement. Déroulé de signes dans un ouvrage néolithique de pierres dressées à Locmariaquer (Morbihan)»L’ancienne stèle a été penchée pour mieux « jointoyer » le bord de l’orthostate voisin n°18 à l’entrée de la chambre ; le haut de la stèle a par conséquent été partiellement retaillé

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" Douze signes clairement établis, et deux autres moins assurés, se partagent une surface grossièrement triangulaire sur la partie gauche de la stèle. Ces deux derniers tracés incertains pourraient être identiques aux tracés voisins mais, dans les deux cas, seule la branche gauche est bien marquée, donnant l’image d’une crosse sur la gauche, d’un arc-de-cercle sur l’individu plus à droite, sans qu’il soit permis de trancher définitivement.

Loin de représenter le bétail domestique présumant un quelconque état socio-économique de la société étudiée, ces cornus sans tête sont à nos yeux la transcription la plus simple d’oiseaux en plein vol. Mais, ainsi que nous l’avions noté (Cassen et al. 2005, p. 365), cinq des sept signes gravés sur le côté gauche de la dalle débordent sur sa tranche [...].

Nous résumons par conséquent la scène à un vol d’oiseaux, peut-être en formation triangulaire, avec un individu en tout cas isolé à la pointe droite tandis qu’une série est alignée sur le bord gauche avec l’extrémité de chaque aile uniquement visible sur la tranche de la stèle, dans une autre de ses dimensions." (Cassen 2011)

 

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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L'orthostate n°6. Un voyage : l'homme-croix, l'oiseau, la hache emmanchée, le quadrilatère-monde.

 

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"Quatre zones peuvent être discernées dont trois couvertes de gravures. La
première, délimitée dans la partie inférieure droite par une brisure oblique naturelle dans la
roche, comporte cinq motifs aisément identifiables (hache, « bateaux », carré, « U ») ; la
seconde, dans la partie inférieure gauche, au-delà de la faille, est vide de gravures ; au-dessus
de celle-ci, un secteur est rempli de motifs géométriques traités en petites cupules (carré,
cercle, lignes) ; détaché de cet ensemble, un ultime secteur occupe l’espace restant, à nouveau
sous formes de tracés gravés où l’on reconnaît deux haches emmanchées, un « bateau »
et un motif quadrangulaire ouvert sur une série de traits verticaux." (Cassen 2005)

"Les gravures. Cinq signes fondamentaux sont reproduits : l’homme en croix, l’oiseau, la hache emmanchée, le bateau, le quadrilatère-monde. Ils se partagent la surface en évitant certains secteurs, et s’orientent différemment dans l’espace. Six groupements ont été arbitrairement distingués par des lettres, de A à F (fig. 10).

A - (en vert clair) Sous la ligne de ressaut déjà mentionnée sont réunis cinq signes inscrits dans un espace triangulaire :

- dans l’angle droit, au bas de la dalle, un signe quadrilatère (trapézoïdal) est exactement tangent à l’arête de la pierre ; si sa base rectiligne est bien parallèle à la ligne de sol (actuel), son côté opposé est en partie oblique tandis que les bords latéraux sont également divergents selon cette même dynamique ;

- deux bateaux bordent les deux côtés du signe précédent ; ils sont penchés, suivant en cela à la fois une partie du tracé supérieur du quadrilatère et une faille apparente sous la seconde embarcation du bas ; respectivement cinq et six segments verticaux figurent les deux équipages et un personnage s’y trouve systématiquement placé plus haut que les autres et bien posé à l’extrémité gauche, partie que nous reconnaissons en conséquence devant très certainement figurer une proue ;

  • juste en avant de la proue de l’une de ces embarcations, une hache polie sur manche crossé dirige son tranchant dans la même direction, c’est-à-dire vers la gauche ; - un signe oiseau surmonte l’ensemble, et tout comme l’embarcation qu’il survole, et à la différence du quadrilatère, l’extrémité de son tracé en creux déborde sur la tranche de la dalle (fig. 11).

  • - un signe oiseau surmonte l’ensemble, et tout comme l’embarcation qu’il survole, et à la différence du quadrilatère, l’extrémité de son tracé en creux déborde sur la tranche de la dalle (fig. 11).

Le hors-champ de l’oiseau et d’un bateau, la position des proues, l’orientation du tranchant de la hache, tout concourt à désigner un sens commun au déplacement des signes dont au moins deux sont par essence mobiles (l’oiseau, le bateau). Au surplus, la direction de ce déplacement peut être déduit de nos observations antérieures, notamment sur l’orthostate 17, dans la mesure où les mêmes oiseaux montrent là-bas un déploiement triangulaire avec un seul individu à l’une des extrémités ; il signifie, comme dans la réalité, la tête du groupement (l’oiseau suiveur récupérant la composante ascendante en bout d’aile de l’oiseau précédent, battements d’ailes alternés par rapport à l’oiseau qui précède). Si cette composition reproduit une formation d’oiseaux en vol, alors ils se dirigent de la gauche vers la droite, ils entrent littéralement dans le cadre. En sorte que sur la dalle 6 et suivant ce principe directeur, l’oiseau, les bateaux (et la hache ?) se meuvent de la droite vers la gauche, et par conséquent donnent une indication de « montée » par l’obliquité légère mais notable des représentations.

B- (en blanc) . Comme posé sur la ligne de ressaut, une gravure isolée en forme de croix latine occupe le « sommet » de cet accident naturel. Elle représente un humain dans une position statique universelle, bras tendus, jambes jointes, une station qui est néanmoins exceptionnelle, loin de signifier la vie courante.Si le tronc est vertical, les bras sont penchés l’un dans l’alignement de l’autre, et suivent la direction du signe sus-jacent, à moins bien sûr que ce ne soit l’inverse.

C- (en bleu clair Ce grand signe quadrangulaire n’est pas fermé, mais ouvert sur le dessus. Il contient plusieurs traits parallèles dont deux sont inscrits dans une figure courbe, formant alors la ligne qui pourrait être rapportée à un bateau embarqué, mais alors très arqué ; cette dernière figure est comme posée sur une diaclase qui forme un ressaut dans la pierre, grossièrement horizontal. Une cupule est disposée à son côté, sur cette ligne naturelle.Comment interpréter cet ensemble, très perturbé par des tracés parasites provoqués par le nettoyage de graffitis ? Si nous admettons la représentation d’une surface terrestre par le biais du motif quadrangulaire (simple ou divisé, droit ou oblique), la figure « ouverte » de l’orthostate 6 ne laisse pas d’intriguer, et en dire davantage serait cette fois bien risqué.

D- (en jaune) Sont ici regroupées deux haches polies emmanchées, tranchants dirigés vers la gauche. Les lames semblent parallèles au sol, mais un des deux manches est oblique et suggère en conséquence une action portée par la plus grande lame régulière au talon pointu.

Fait exceptionnel, unique dans l’état actuel des connaissances, les manches ne sont non seulement pas crossés, comme en A et comme il est usuel de le produire en gravure en Bretagne, mais ils ne dépassent pas non plus le corps de la lame au point que ce type d’emmanchement inconnu dans notre corpus pose question.

- Est-ce un mode d’emmanchement réel, qui impliquerait une fixation directe par liens et colle, peu documentée en Europe à cette époque ?... Cette possibilité est admissible mais difficilement crédible, d’autant plus qu’aucune lame polie à gorge – une morphologie fonctionnelle en règle générale recherchée pour adopter cette configuration – n’est connue dans l’ouest de la France (voir Avias 1949, pour vérifier le rapport d’identité entre le « casse-tête » à gorge et la manière de le représenter par la gravure sur un rocher).

- Est-ce un mode d’emmanchement réel, qui supposerait une lame de hache perforée sans dépassement du manche ?... L’hypothèse est recevable (cf. Klassen et al. à paraître) mais nous ne connaissons pas d’instruments perforés, en pierre ou en métal, trouvés en contexte en Bretagne, datés de cette époque (milieu du Ve millénaire).

- Est-ce un emmanchement idéel dont le classique crosseron serait alors supprimé ?... En ce cas, un manche tronqué qui n’est plus opérationnel – comment, en effet, la lame polie pourrait-elle tenir ? – charge l’arme d’une autre signification ; et l’objet « crosse », privé de sa partie active, ne fournirait plus que la matière du « manche » de l’arme, au mépris de son ancienne efficacité dans le monde réel.

E- (en rouge)  Dans ce même quadrant arbitrairement façonné par nos axes majeurs divisant la stèle, une série de petites cupules fut diversement appréciée par les observateurs et les commentateurs. Une figure quadrangulaire et une autre circulaire ont en tout cas systématiquement retenu leur attention, sans pour autant motiver une interprétation spécifique à leur propos. Reprenons l’énumération :

- un contour quadrangulaire est nettement dégagé dans le registre inférieur ; il est approximativement parallèle au sol actuel ;

  • un autre contour, cette fois plus circulaire, marque la partie supérieure, seulement interrompu par la coque d’un bateau ;

  • - depuis ces deux figures, d’autres petits segments formés de deux ou trois cupules partent vers le bas, ou vers la gauche tout en étant parallèles à la même ligne de sol ;

- comme « sortie » de la petite hache emmanchée, ou en tout cas rejoignant son tranchant, une ligne – toujours ponctuée au moyen de cupules – oblique légèrement vers le bas ; une autre lui semble parallèle, inscrite au-dessus ; les deux étant à leur tour parallèles à une ligne semblable émanant de l’angle supérieur gauche du signe quadrilatère, ces trois alignements étant peu ou prou dirigés vers le bord de l’orthostate ;

- un autre alignement, équivalent mais obliquant vers le haut, semble être orienté vers le tranchant de la grande lame emmanchée.

Il est intéressant de noter que les bordures droites des figures quadrangulaire et circulaire sont tangentes à un même axe vertical virtuel, et qu’aucune cupule ne dépasse cette limite (fig. 10) ; une limite qui coïncide de surcroît avec les tranchants superposés des deux haches emmanchées, ce qui ne peut être le fruit d’un hasard. Soulignons en aparté que S. Ferguson (Ferguson 1864) est le seul à avoir repéré deux lignes de cupules partant de la lame polie la plus basse, alors que notre figure n° 17 en 2005 ne rendait pas justice de cette bonne observation en ne rappelant que les levés, par ailleurs incomplets à cet égard, de Cussé, Closmadeuc, Le Rouzic/Péquart et Shee-Twohig.

F- (en violet) Le dernier sous-ensemble est placé à l’angle supérieur de l’orthostate ; il est ici le troisième motif (fait d’un croissant et de barres verticales) que nous interprétons comme la représentation d’une embarcation montée, dont un personnage plus grand que les autres pourrait indiquer la proue (en Scandinavie, A. Fredsjö dès 1948 traduisait cette distinction de taille d’un humain à la proue des navires de l’âge du Bronze comme la marque d’un statut particulier - Bengtsson & Bengtsson 2011, p. 38). Ce bateau n’est pas gravé parallèlement au sol actuel mais, à l’image des deux autres inscrits dans le registre inférieur, est placé en oblique par rapport à ce plan de référence. Deux particularités supplémentaires doivent être soulignées :

- la coque interrompt la ligne de cupules formant le signe circulaire sous-jacent, preuve d’un évitement volontaire dans une composition globale cohérente ; les personnages signifiés dans l’embarcation « débordent » sur la tranche supérieure de la stèle, ajoutant une troisième occurrence au sein du programme iconographique relevé sur cette même dalle, après les hors-champs notés sur l’oiseau et sur un autre bateau.[...]

Nous appellerons voyage ce déplacement suggéré des grands mobiles, réserves d’imaginaire qu’étaient en ce temps-là une embarcation et un oiseau, devant lesquels l’instrument hache crossée ouvre la voie. Nous opposons un univers révélé par des tracés continus à un autre monde signifié par des tracés discontinus, en sorte que ce jeu des interruptions nous ramène au principe fondamental du passage d’un état à un autre (Cassen 2009b, p. 65). (Cassen 2011)

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À propos du signe-croix, Serge Cassen précise :

"Le signe en croix inscrit sur les stèles du Mané Lud est la représentation d’un anthropomorphe de type statique, du type « crucifié », la représentation d’un personnage en position arrêtée, jambes fusionnées et bras écartés, dans l’attitude la moins « narrative » qui soit ; mais peut-être aussi, par là même, la plus exceptionnelle qui soit."

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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Le groupe A : un oiseau (mal compris par celui qui a surligné la gravure), l'embarcation à équipage, la hache, le signe-quadrilatère (la terre), et la deuxième embarcation. 

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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Détail de l'orthostate n°6 partie A : le signe-quadrilatère (la terre), et la deuxième embarcation. Sur place, on comprend très peu ce que l'on voit.

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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Détail de l'orthostate n°6 partie C le bateau du bas avec son équipage dont un personnage plus grand à la proue.

 

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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Détail de l'orthostate n°6 partie D : les deux haches.

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer : une visite...guidée.

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L'entrée dans la chambre.

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L'orthostate n°19. Une crosse (arme de jet) au dessus d'un oiseau. Le quadrilatère "monde divisé".

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"Les gravures  sont partagées en deux zones séparées par un ressaut naturel dans la pierre, dans le tiers inférieur ; nous considérons cette partition comme pertinente.

Dans la partie basse, (en jaune) un signe quadrangulaire est placé à la verticale, marquant plutôt le secteur droit de la dalle si l’on s’en remet à l’axe longitudinal ici dessiné (fig. 9). La figure est à son tour exactement divisée en deux par un trait horizontal. Cette surface quadrangulaire séparée en deux moitiés est l’illustration même d’un concept mieux connu par l’expression philosophique du rapport à l’altérité ; en répétant l’opération, le monde se divise, presque à l’infini (le réticulé, la grille, le damier, etc. - cf. Cassen 2007a).

Au-dessus (en rouge), un signe oiseau très affaissé, « aplati » au point de ressembler aux embarcations gravées de Scandinavie, est inscrit sur le même côté droit mais de telle manière qu’une branche montante de l’aile mord sur l’arête de la stèle et se prolonge sur la tranche. Un schéma déjà entrevu avec les oiseaux gravés sur l’orthostate 17 mais débordant là-bas sur le côté gauche.

Enfin, plus haut encore sur la pierre (en rouge), une gravure courbe terminée par une dépression grossièrement circulaire n’avait pas subi le risque d’une interprétation dans le Mané Lud en sauvetage (2003), faute de connaître la suite du tracé tronqué par la taille et la mise en forme postérieure du sommet de la stèle. Mais après la découverte du Bronzo (Cassen 2005) où une crosse gigantesque semblait stopper l’envol d’un oiseau, il nous a semblé crucial de revenir aux clichés de notre campagne photographique pour vérifier si l’amorce d’un tracé rectiligne, pouvant suggérer le manche, ne serait pas encore visible, comme par « transparence » dans la matière enlevée. Et ce fut très opportunément le cas. En sorte qu’une campagne complémentaire de relevés fut programmée en 2010 (34 clichés) pour préciser le tracé. Il y a fort à parier maintenant, malgré cette impossibilité de discuter à partir d’un document complet qui, seul, permettrait d’être bien plus affirmatif, que ce prolongement rectiligne attesté est bel et bien le manche d’une crosse qui opposerait ainsi sa zone active au signe oiseau sous-jacent, individu provenant derechef d’un hors-champ, un oiseau déplacé de la gauche vers la droite et désormais directement concerné par cette plausible frappe." (Cassen 2011)

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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L'orthostate n°21.

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Serge Cassen

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"Les gravures. Quatorze signes ont été inventoriés. Ils sont assemblés en bas à gauche et vers le haut à droite, distribués en oblique en laissant ainsi la surface en bas à droite et le quadrant en haut à gauche entièrement vides d’inscriptions. Nul doute que ces évitements sont volontaires.

Le signe crosse, le plus fréquent, est reproduit à cinq exemplaires, dont un est clairement appuyé sur la ligne naturelle de démarcation à mi-hauteur de l’ancienne stèle, marquant le centre de la composition ainsi que le milieu de la dalle (fig. 4). Si les manches sont plutôt droits, l’individu au contact du motif quadrangulaire présente une courbure classique et par conséquent une longueur moins importante du manche, à l’image des crosses similaires dans le corpus de la France de l’ouest. Il est d’ailleurs le seul à être penché, à l’instar du signe carré adjacent et du signe en forme d’oiseau qui le surmontent. Tous les autres signes sont en position verticale et paraissent de la sorte stabilisés.

Deux signes haches sont gravés dans chaque « moitié » de la dalle, tranchants dirigés vers la gauche, de même tous les crosserons du signe précédent sont dirigés vers la gauche, sans exception. Les manches des haches sont aussi en forme de crosse, mais si l’exemplaire du bas de la stèle laisse ressortir le talon pointu de la lame, ce n’est pas le cas du spécimen positionné en haut.

Trois signes cruciformes sont enfin regroupés dans le bas de l’orthostate, deux sont isolés mais un est directement connecté au dernier signe de ce registre puisqu’il s’inscrit à l’extrémité d’un croissant que nous interprétons comme un bateau. Nous serions par conséquent en présence d’une embarcation contenant un seul personnage central traduit par une barre verticale (le mât semble moins crédible ; voir à ce propos la transformation du mât en croix – ou inversement – dans la représentation du bateau de Saint-Vincent gardé par deux corbeaux, fig. 5), mais présentant dans le même temps, vers la proue ou vers la poupe, un autre personnage debout les bras en croix. Une ligne horizontale tracée sous cette composition introduit un égal effet de support au second personnage les bras en croix, placé en bas et au centre de la stèle, et bien qu’il n’y ait pas contact avéré entre les tracés. Ce personnage est surmonté dans son axe vertical exact par un grand signe oiseau. Le troisième cruciforme est inscrit au-dessus de cet ensemble, mais sur le côté de l’oiseau. Ainsi, les deux oiseaux sur la stèle n’ont pas de signe les surmontant directement." (Cassen 2011)

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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La dalle 25 (plancher de la chambre).

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"Ce grand monolithe en orthogneiss est l’exemple type de la stèle en réemploi que Le Rouzic (1913) avait déjà identifié en ce sens dès 1913. Intensément piétinée par sa position en « plancher » qui lui fut dévolue dans la construction de la chambre, à l’instar de plusieurs tombeaux morbihannais (Kerlud, Petit Mont, etc.), on regrettera là encore que les passages innombrables effectués sur cette pierre aient abrasé, érodé, poli l’intéressante sculpture qui en marque sa partie médiane. 

Un « bandeau » en relief, d’une quinzaine de centimètres de large sur 2 à 3 cm d’épaisseur partage la surface, à la hauteur des deux points d’inflexion notés sur les deux bords, les reliant en quelque sorte ; ce positionnement est certainement voulu et désigne le secteur en pointe, actuellement dirigé vers le couloir d’accès, comme une forme signifiante, que l’on doit rapprocher de la stèle de chevet de la Table des Marchand. Ce détachement en relief est le résultat d’un large enlèvement de matière en son pourtour.  Aux deux extrémités supérieures de cette barre, deux motifs ou renflements circulaires se détachent nettement, et furent signalés en tant que tels par Le Rouzic.

En partie fouillée par son dessous par Z. Le Rouzic — lequel y trouva des objets en or — cette stèle mériterait d’être un jour soulevée afin que l’on puise en explorer sa face cachée, dont l’éventuelle composition gravée serait à même de compléter cette immense gravure en champlevé qui la partage en deux secteurs bien différenciés." (Cassen 2005)

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Cassen 2005

 

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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La stèle 1. Le cachalot.

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Serge Cassen, «Le Mané Lud en mouvement. Déroulé de signes dans un ouvrage néolithique de pierres dressées à Locmariaquer (Morbihan)»

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Ce motif était auparavant interprété comme une déesse antique ou une "hache-charrue".

 

"Loin d’une fantastique déesse, il s’agit là de la figuration d’un cétacé la plus réaliste que nous ayons pu trouver dans le corpus armoricain ; il s’agit enfin de la représentation d’un cachalot, espèce déjà pressentie (Cassen et Vaquero, 2000) mais que valide irréfutablement cette découverte (tête quadrangulaire, dégagée par flexion du corps de l’animal). On rapprochera cette image donnée par l’utilisation opportuniste du relief de la pierre, observée à l’extrémité de la tête, de la figuration au rendu semblable remarquée à l’extrémité céphalique d’un des cachalots du Mané Rutual." (Cassen 2005)

"Voici une forme nouvelle, sans doute peu éloignée des restitutions de nos prédécesseurs qui en avaient reproduit les lignes directrices, mais suffisamment distante pour qu’un regard neuf puisse cette fois déclencher un autre processus de reconnaissance, à vrai dire facilité par le réalisme de la figure.

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[...]Les unités graphiques identifiables peuvent être résumées ou décrites comme suit :

  • la tête est quadrangulaire ;
  • le souffle jaillit en « fontaine », à l’image des figurations familières de l’eau émergente (fig. 2) ;
  • la queue est profilée selon une vue latérale, en perspective ;
  • la tête et le tronc sont dans un égal rapport de proportions ; auxquels s’ajoutent : 
  • la tête « carrée » dégagée par flexion du corps de l’animal ; 
  • la flexibilité de l’appendice caudal si remarquée en mer lors du plongeon vertical qui laisse alors aisément entrevoir cet affaissement de la queue en une barre perpendiculaire au tronc ;
  • l’emprise étonnante de la tête qui occupe dans la réalité le tiers du corps de la bête, confirment notre diagnostic premier (Cassen, Vaquero, 2000) : le cétacé n’est pas une baleine, mais bien un cachalot.

[...]Remarquez la manière dont le « souffle » est rejeté vers l’avant, depuis un évent en position anatomique erronée mais suffisamment efficace à l’échelle de la représentation pour rendre compte d’un phénomène étonnant, visuel autant que sonore, qui domine l’animal émergeant au loin et sur lequel cette signature universelle est finalement centrée et abstraite.

C’est cette évacuation vers l’avant en une courbe terminée en deux traits rectilignes qui nous autorise à effectuer le rapprochement formel avec la « boucle » dégagée au-dessus de la Chose (the Thing) sur les stèles de Galice et du nord du Portugal (Cassen, Vaquero, 2000, fig. 174). Une dynamique particulière du tracé, commune aux deux contextes géographiques, qui ne peut procéder d’une simple convergence iconophile mais qui relève au contraire, à la même époque, d’une même idée graphique sous-jacente, d’une même solution partagée/adoptée pour un problème singulier de représentation, confortant l’intuition première reliant l’ouest ibérique et le sud de l’Armorique." (Cassen 2007)

 

"Cette gravure est la plus réaliste du corpus armoricain, et seuls un enregistrement insuffisant des surfaces et la croyance systématique en l’aspect anthropomorphe des menhirs ont détourné le regard et la reconnaissance (voir Cassen 2005, 2007a, pour un historique des recherches).

Le cachalot est fort bien restitué, puisque la tête occupe véritablement le tiers du corps, ce qui est exceptionnel ; le dessin rapporte bien cet allongement et la partie quadrangulaire de la tête. La rencontre des deux axes majeurs divisant la stèle se place à peu près là où devrait se trouver l’oeil de l’animal, ce qui n’est peut-être pas un accident. La nageoire caudale est également remarquable de vérité, tant sa souplesse naturelle ne laisse habituellement transparaître que cet état « plié », vu en profil, l’organe étant rabattu sous son propre poids lors de la plongée ; et dans la mesure où l’observateur n’est jamais vraiment dans l’axe exact de la bête plongeant mais plutôt placé sur un des côtés, cette dissymétrie est l’image parfaite qui peut en être donnée. Par contre, le dessin du souffle est une erreur anatomique manifeste quant à son placement sur la tête. L’évent du cachalot est en effet placé loin en avant de la tête, en son extrémité même, et l’on se demande pourquoi le graveur a fait cette erreur. Il est vrai que le souffle est le moins localisable des phénomènes observés, même depuis une embarcation, puisqu’il ne s’agit pas d’un jet mais d’un mélange gazeux et liquide largement diffusé au-dessus du corps de l’animal. Un animal difficile à voir, difficile à approcher. Aussi n’est-il pas impossible que sur ce détail précis du comportement du cachalot, le graveur ait réuni l’image générique du souffle renvoyant aux cétacés visibles à cette époque.

En définitive, ce réalisme de la figure n’est pas superposable aux gravures connues sur la même commune (Table des Marchands, Grand Menhir) et plaide probablement pour une date plus ancienne de la réalisation, avant que ne se poursuive le processus d’abstraction et de simplification des grandes unités graphiques (corps, tête, souffle, queue, pénis, melon) qui atteindra un extrême avec la stèle de Dissignac. Dissignac est également le seul signe à être représenté tête vers la gauche, car au Mané Lud le mouvement de l’animal est bien suggéré de la gauche vers la droite, à l’instar de tous les autres signes similaires du corpus." (Cassen 2011)

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Comme l'indique Serge Cassen, on retrouve des gravures de cachalots, jadis considérées comme des "haches-charrues" sur d'autres mégalithes du Morbihan (La forme d'une chose, S. Cassen, 2000) :

  • Le Grand Menhir brisé du site de la Table des Marchands (Locmariaquer)
  • La dalle de couverture du cairn de Gavrinis (Larmor-Baden), ré-emploi d'un fragment d'un menhir de 14 mètres voisin du Grand Menhir de Locmariaquer.
  • Le menhir de Kermaillard (Sarzeau), avec une embarcation heurtant un quadrilatère-monde.
  • L'orthostate n°6 de la tombe à couloir de Mané-Rutual (Locmariaquer), avec une scène interprétée comme un affrontement avec une embarcation.
  • L'orthostate de la tombe à couloir de Pen-Hap à l'Île-aux-Moines.
  • Le plafond de la tombe à couloir de Kercado à Carnac,
  • sur le site de Kerhan-Lann Porz Menec à Ploemeur.

On le trouve également à Dissignac (Saint-Nazaire, Loire-Atlantique)

Un processus d'abstraction du dessin progresse de Mané Lud à Gavrinis puis à Dissignac.

Le rapprochement est fait également avec des gravures des stèles de Galice et du nord du Portugal (Aboboreia, Dombate, Casa Dos Mouros).

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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L'orthostate n°1A : signes en U superposés : vol groupé de 4 oiseaux.

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Orthostate n°1A. Serge Cassen, «Le Mané Lud en mouvement. Déroulé de signes dans un ouvrage néolithique de pierres dressées à Locmariaquer (Morbihan)»

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"Le sommet de la stèle fut manifestement cassé. Trois trous percés sous les motifs néolithiques
rappellent une ancienne tentative de carrier pour débiter la roche." (Cassen 2005)

"En somme, la stèle présente un vol groupé d’oiseaux, dont la disposition ne suggère aucune direction de déplacement, ni d’un côté ni de l’autre, ou alors plutôt vers l’avant, ou bien vers l’arrière. À moins qu’il ne s’agisse que d’un procédé commun de rangement et d’ordination, par répétition d’un objet. Mais l’imbrication des sujets signifie probablement davantage que la seule action itérative ; c’est en tout cas un procédé retrouvé à l’identique à Gavrinis, par exemple sur le bloc en réemploi RS2 avec ses six oiseaux imbriqués et superposés (aujourd’hui peu visibles), contraints entre deux autres signes semblables mais trois plus grands." (Cassen 2011)

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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La stèle 2. Une lame de hache ; deux crosses ; trois oiseaux ; une embarcation sans équipage ?.

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"Une lame de hache triangulaire, tranchant dirigé vers le haut, est sans problème identifiée dans la partie basse, et se conforme à un modèle bien inventorié dans l’ouest de la France. Sa verticalité peut donc corroborer l’état actuel d’implantation du support, malgré son sommet fracturé qui peut en effet plaider en faveur d’une mise en forme à l’occasion du réemploi d’une stèle préexistante.


Au sommet du monolithe (le sommet actuel, que l’on sait tronqué), un premier signe quadrangulaire complet est disposé à peu près dans l’axe longitudinal, mais en réalité plutôt inscrit dans le quadrant droit. Il semble prolongé par des segments rectilignes et verticaux, qui confortent ainsi, avec le rectangle gravé, l’orientation donnée par la lame de hache et l’implantation de l’orthostate. Ces segments sont malheureusement difficiles à lire et seul le fragment supérieur paraît faire partie intégrante d’un second motif plus complet, grossièrement quadrangulaire, qui chevauche l’autre quadrilatère plus régulier, sans que l’on puisse connaître la chronologie relative des tracés. Une diaclase naturelle est mise à profit pour « poser » le segment de base de cette seconde figure. D’autres segments incertains marquent le quadrant supérieur gauche mais il est impossible d’y reconnaître une figure géométrique familière ou un motif déjà recensé.

 

Plus satisfaisante est l’interprétation des gravures sur le côté droit de la stèle. Quatre familles de signes se succèdent ; ainsi, du haut vers le bas, peut-on décrire :
- deux signes en crosse opposés par leur partie active ;
- trois signes oiseaux imbriqués, à l’image de l’orthostate 1A ;
- un signe rayonnant difficilement identifiable ;
- enfin un signe courbe – lui aussi, comme le précédent, très abîmé par le nettoyage des années 1990 – que nous sommes tentés d’interpréter comme le bateau du registre armoricain, mais une embarcation sans équipage. |...] en somme, un bateau est surmonté d’un signe non identifié, l’ensemble est surmonté de trois oiseaux en plein vol « stationnaire », et le tout est couronné par un couple de crosse qui, avec les oiseaux ainsi disposés, reproduisent un schéma structural déjà inventorié sur la commune de Locmariaquer, comme au Mané er Hroëck (Twohig 1981)." (Cassen 2011)

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

Le tumulus de Mané Lud à Locmariaquer. Photographie lavieb-aile avril 2023.

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Au total.

"Les orthostates enregistrés dans la tombe à couloir du Mané Lud sont très probablement les ultimes témoins d’un ouvrage de pierres dressées qui, peut-être, accompagnait la ciste enfouie sous le tumulus plus ancien à l’extrémité duquel s’est adossé le dolmen daté des débuts du IVe millénaire. Les dimensions homogènes des dalles et la réalisation technique comparable des gravures sur leurs faces visibles s’ajoutent à une remarquable convergence des signes permettant de conclure, sans risque majeur, à l’existence d’un ensemble architectural cohérent (barre rectiligne ou barre curviligne de stèles). Ainsi, les monolithes du Mané Lud auraient été placés à l’extrémité nord-ouest de la dorsale de Locmariaquer, fermant (ou débutant) la suite des ouvrages semblables édifiés à Kerpenhir, Men Letionnec, Mané er Hroëck et Grand Menhir, tous montant et barrant cette ligne topographique sur près de 3 km. "

Cette première barre de stèle serait contemporaine de la stèle en grès occupant le fond de la Table des Marchands, avec des datations vers 4600-4300. La réorganisation des stèles de Mané Lud I pour former le dolmen daterait du début du IVe millénaire (en même temps que la Table des Marchands).

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La visite solitaire et libre de ce site est une expérience très forte puisque le franchissement d'un seuil (jamais anodin) puis la progression dans un couloir voûté étroit et l'arrivée dans une chambre au silence lapidaire mais serein s'accompagne d'une part de l'aventure mentale de la confrontation  troublante avec les traces d'humains des Ve et IVe millénaires; et surtout du face à face avec l'expression de leur pensée et de leur spiritualité. Que cette pensée nous échappe très largement n'évite en rien le choc de la rencontre avec une altérité fraternelle. 

En outre, ou surtout, cette rencontre passe par la contemplation finale du  Cachalot. Il ne s'agit surtout pas d'une scène de chasse, mais de la représentation d'un être mythique transcendantal, de l'archétype du Sauvage.

En des lignes magnifiques, Serge Cassen (Mané Lud en mouvement) explore toutes les dimensions philosophiques et anthropologiques de ses découvertes archéologiques et ouvre les perspectives d'un voyage vers la mort d'un Roi du "Royaume de Carnac", mené dans cette transition entre deux états par un navire sans équipage et accompagné des signes qui lui confèrent le pouvoir : armes de jet, haches, embarcation à équipages, oiseaux , et monde en miniature.

 

 

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Cette visite est terminée, mais vous pouvez la prolonger  par la reconstruction 3D  de Mané Lud sur sketchfab:

https://sketchfab.com/3d-models/dolmen-de-mane-lud-locmariaquer-2d31a7610ea7433daf18ef60ee841da9#upload

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SOURCES ET LIENS.

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—CASSEN (Serge),VAQUERO LASTRES J., 2000, La Forme d’une chose, in: Eléments d’architecture : exploration d’un tertre funéraire à Lannec er Gadouer (Erdeven, Morbihan) : constructions et reconstructions dans le Néolithique morbihannais : propositions pour une lecture symbolique, Cassen S. (Dir.), Chauvigny, Association des Publications chauvinoises (A.P.C.), 2000, p. 611-656 (Mémoire ; 19).

https://www.academia.edu/2065171/La_forme_dune_Chose

—CASSEN (Serge), 2003, Cassen & Vaquero Lastres 2003a, CASSEN S., VAQUERO LASTRES J., Relevés de gravures pariétales. Le Mané Lud (Locmariaquer, Morbihan - 2002/2003). Propositions pour un nouveau corpus des signes gravés, Rennes : Rapport d’opération programmée sous convention de recherche, SRA/DRAC Bretagne et Laboratoire de Préhistoire, Université de Nantes s.l., s.n., 2003a, 32 p., 41 fig.

 

—CASSEN (Serge), 2005, CASSEN S., LEFÈBVRE B., VAQUERO LASTRES J., COLLIN C., Le Mané Lud en sauvetage (Locmariaquer, Morbihan) : enregistrement et restitution de signes gravés dans une tombe à couloir néolithique, L’Anthropologie (Paris), Paris, 109, 2, 2005, p. 325-384.

https://www.academia.edu/1954737/Le_Man%C3%A9_Lud_en_sauvetage_Locmariaquer_Morbihan_Enregistrement_et_restitution_de_signes_grav%C3%A9s_dans_une_tombe_%C3%A0_couloir_n%C3%A9olithique

—CASSEN (Serge), 2007, Le Mané Lud en images : interprétations de signes gravés sur les parois de la tombe à couloir néolithique de Locmariaquer (Morbihan), Gallia Préhistoire, Paris, 49, 2007a, p. 197-258.

https://hal.science/hal-02345835v1/file/GP_49_197-258_CASSEN.pdf

 

 

— CASSEN (Serge), 2011, «Le Mané Lud en mouvement. Déroulé de signes dans un ouvrage néolithique de pierres dressées à Locmariaquer (Morbihan)», Préhistoires Méditerranéennes [Online], 2 | 2011, online dal 26 mars 2012, consultato il 28 avril 2023. URL: http://journals.openedition.org/pm/582; DOI: https://doi.org/10.4000/pm.582

https://www.academia.edu/1954748/Le_Man%C3%A9_Lud_en_mouvement_D%C3%A9roul%C3%A9_de_signes_dans_un_ouvrage_n%C3%A9olithique_de_pierres_dress%C3%A9es_%C3%A0_Locmariaquer_Morbihan_52

 — CASSEN (Serge), GRIMAUD (Valentin) 2016, PAYSAGES DE MEGALITHES. Corpus des signes gravés néolithiques 2016.

 

https://www.megalithes-morbihan.fr/fileadmin/user_upload/Les_sites/Corpus_signes_graves.pdf

— Documentaire film, juin 2021 " CARNAC, Sur les traces du royaume disparu", 1h 35'

https://www.youtube.com/watch?v=_QR_ALrSLkE

 

— GALLES (René), 1864, "Étude sur le Mané-Lud de Locmariaquer," Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 10 (Juillet à Décembre 1864), pp. 355-364 (10 pages)

https://doi.org/10.11588/diglit.24252.50

 

— MEGALITHES DU MORBIHAN

http://www2.culture.gouv.fr/culture/arcnat/megalithes/

— PAYSAGES DE MEGALITHES

https://www.megalithes-morbihan.fr/les-sites/tumulus-de-mane-lud.html

— LIEUX INSOLITES

https://www.lieux-insolites.fr/morbihan/man%E9%20lud/lud.html

 

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Published by jean-yves cordier - dans Néolithique. Sculptures Monument funéraire Navires sculptés
16 avril 2023 7 16 /04 /avril /2023 20:37

Un geste d'embaumement du Christ : le retable en pierre de la Passion , provenant peut-être de Saint-Denis, deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Pierre (calcaire) avec trace de polychromie.

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Ce retable montre dans la sixième niche un geste d'embaumement du Christ : voir :

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Voir aussi sur le musée du Moyen-Âge de Cluny à Paris :

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La notice du musée :

"Ce retable en haut-relief de forme rectangulaire ornait peut-être l’autel d’une chapelle de l’abbatiale de Saint-Denis, mais cela n’est pas assuré. Une autre hypothèse le fait provenir de l’église Saint-Gervais de Paris.

Quoi qu’il en soit, il s’agit de l’un des plus beaux exemples conservés de l’art du retable en Île-de-France au milieu du 14e siècle. Six scènes de la Passion du Christ (de gauche à droite : Arrestation du Christ, Flagellation, Portement de croix, Mise au tombeau, Résurrection, Descente aux limbes) sont placées sous des arcs supportés par des colonnettes et couronnés de gables et d’arcatures ajourées.
Ce cadre de microarchitecture très élaboré évoque une structure monumentale telle qu’un jubé, comme si les scènes étaient abritées dans un espace semblable à l’église où se tient le fidèle.
Il manque sur ce retable une représentation de la Crucifixion, généralement placée au centre. Sans doute faut-il imaginer qu'elle était figurée au-dessus du retable, sous la forme d’une statue du Christ en croix ou même d’une image peinte, créant un élan ascensionnel en contrepoint de la succession horizontale des autres scènes.

 Acquisition en 1887. N° Inventaire : Cl. 11494

Hauteur : 81 cm.Largeur : 215 cm Lieu de production : Ile de France. Lieux de destination : abbatiale de Saint-Denis; [ou] église Saint-Gervais. Période : 2e quart du 14e siècle

Techniques : sculpture en haut-relief; sculpture"

https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/retable-de-la-passion.html

http://mistral.culture.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_98=DOMN&VALUE_98=sculpture&NUMBER=36&GRP=386&REQ=%28%28sculpture%29%20%3aDOMN%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=3&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=100&DOM=All

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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1.Arrestation du Christ. Le baiser de Judas. Pierre rengaine son glaive après avoir trancvhé l'oreille du serviteur du grand prêtre.

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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2. La Flagellation ; le Christ a les mains liées à la colonne (brisée).

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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3. Le Portement de croix.

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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4.L'embaumement sur la pierre de l'onction.

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Sur la scène de la "Mise au tombeau", ou plus précisément de l'embaumement sur la pierre de l'onction , un homme barbu coiffé du bonnet conique verse le contenu de son flacon d'aromates sur le corps du Christ, entre deux autres notables Juifs, a priori Joseph d'Arimathie et Nicodème, qui soutienne le corps par l'intermédiaire du suaire.

 

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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Détail.

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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5. La Résurrection ou Sortie du Tombeau.

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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6. La Descente aux limbes.

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Le Christ vêtu du manteau de la résurrection, et montrant la plaie de son flanc droit, tend la main  à Adam et Ève qui sortent de la gueule du Léviathan.

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Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

Le retable en pierre de la Passion , deuxième quart du XIVe siècle. Musée de Cluny Cl. 11494. Photographie lavieb-aile 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Passion
27 mars 2023 1 27 /03 /mars /2023 10:56

Les armoiries  ducales (v.1508) de l'extérieur de l'église Notre-Dame de Grâces (Côtes d'Armor). Les sculptures des façades.

 

Voir sur l'église Notre-Dame de Grâces :

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PRÉSENTATION.

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Je renvoie, pour la présentation de l'église, aux articles et notices de François Merlet et de Philippe Bonnet. Je note, pour ce qui concerne mon sujet, que la date de construction de la chapelle est connue avec précision (1507), et que tous les auteurs mentionnent la double influence à sa fondation de l'Ordre des Franciscains, et d'Anne de Bretagne.

"Un franciscain de Guingamp ayant bâti vers 1500 au village de Beuzit une petite loge en forme d´oratoire, les gouverneurs de la trève de Saint-Michel en Plouisy décident d´édifier une chapelle dont la première pierre est posée le 12 mars 1507. Anne de Bretagne, de passage à Guingamp en septembre 1505, prend certainement une part importante dans le financement du chantier, qui apparaît exceptionnellement rapide : une inscription sur la sablière atteste que la charpente est posée le 5 février 1509. Selon une notice manuscrite du 17e siècle, le frère Pierre Bilsic, profès du couvent des franciscains, joua un rôle déterminant dans l´entreprise. " (P. Bonnet)

"l'église Notre-Dame-de-Grâces (1506), œuvre de l'architecte Pierre Bilsic (cordelier du couvent de Guingamp, décédé le 12 février 1518), construite par Jean Bellec au village de la Boissière sur l’emplacement d’un ancien oratoire (sur les terres du seigneur de Kerizac ou Kerisac) et à proximité d'une fontaine de dévotion. La première pierre est posée le 12 mars 1506 et la charpente le 5 février 1508. La porte Sud-Est de l'édifice date de 1505-1520 : elle représente la scène de l'Annonciation. La sacristie date du XVIIème siècle"

Les éléments principaux du décor sculpté des élévations ouest et sud sont  de trois types : soit héraldiques ( et ducales au dessus des deux portails sud), soit animalier (avec une quasi exclusivité du lion [celui de Montfort?] retrouvé entre autres sur les crossettes), soit franciscain, puisque certaines gargouilles représentent des moines cordeliers.

Tout cela a été décrit, mais il manquait une description détaillée de ces éléments sculptés basée sur une documentation photographique également détaillée : c'est la raison de cet article.

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LA FAÇADE SUD.

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"La façade méridionale, richement traitée, présente une succession de cinq pignons dont les rampants sont garnis de choux frisés. Les contreforts s´ornent de niches à dais dans la tradition cornouaillaise, comme ceux de la tour, et sont surmontés de gargouilles à sujets satiriques.

La travée occidentale, correspondant à la sacristie, plus récente que les autres, s´en distingue par une introduction du répertoire décoratif de la Renaissance : pilastres ornés de losanges et candélabres se mêlent aux arcs en accolade du gothique tardif. Au rez-de-chaussée, ses fenêtres ouest et sud, rectangulaires, sont protégées par des grilles en fer forgé ornées de lys et d´hermines.

Les pignons correspondant aux première et troisième travées du bas-côté sont percés de portails en arc brisé encadrés par des pinacles.

-Le premier à l´ouest, décentré vers la droite, reprend le parti du portail occidental, mais avec seulement deux ressauts ornés de frises de feuillage. Il est surmonté d´un monumental motif héraldique composé de deux lions portant un écu semé d´hermines et sommé du casque des Montfort, se détachant sur un fond de cordelières.

-Le second, désaxé vers la gauche, a une voussure à ressauts simplement moulurés, également surmontée des armoiries ducales. La porte a conservé ses vantaux sculptés du début du 16e siècle illustrant l´Annonciation. Au-dessus est percée une rose à huit lobes. " (Philippe Bonnet)

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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LE PIGNON DE LA PREMIÈRE TRAVÉE DE LA NEF ET LE PORTAIL PRINCIPAL. ARMOIRIES D'UN DUC DE BRETAGNE.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Description.

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Au dessus d'une porte à accolade, fleuron et pinacles, une corniche sculptée d'une vigne forme un cadre qui accueille le complexe héraldique réparti sur 16 blocs de pierre.

Les supports sont deux lions léopardisés, présentant un écu d'hermines plain réparties 4, 3, 2,1. L'écu est suspendu par une courroie à un heaume de face.

De ce heaume parte les lambrequins qui encadrent le cimier lequel figure un lion. Celui-ci voit son postérieur enrubanné par une banderole qui portait certainement une inscription peinte (car, bien entendu, tout  ce décor était polychrome) d'une devise ou "mot".

De chaque côté se trouvent sept cordelières dont six complètes : la corde toronnée forme un huit rythmé de quatre nœuds de capucin avant de s'achever par des glands de passementerie. La cordelière est maintenue dans sa boucle supérieure par des sortes de crochets ou pontelets, elle est "ferrée". Ces crochets ne sont pas retrouvés sur les autres représentations de cordelières, où le sommet de la boucle est occupé par le troisième mœud de capucin.

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Discussion.

 

Le complexe héraldique de Notre-Dame de Grâces  peut être comparé celui  d' autres édifices, plus anciens, relevant du mécénat ducal des Montfort, à commencer par celui de Jean V en la collégiale du Folgoët (1423) et sur les portails de la cathédrale de Quimper.

Voir par exemple sur les porches de Bretagne  :

 

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À Quimper,  les armoiries du duc dominent le portail ouest, et celle de la duchesse le portail sud. Au Folgoët, ces blasons (effacés) sont accompagnés de l'hermine au naturel passant par les spires du mot "A ma vie" tout comme sur les sablières de Quimperlé, tandis qu'à Quimper le même "mot" figure plusieurs fois ; le blason ducal est sommé du lion des Montfort tandis que le blason losangique de la duchesses est coiffé par l'hermine au naturel et colleté.

Ici, l'hermine au naturel est absente,  et sur la banderole du cimier l'inscription est effacée , mais le lion est bien présent. Surtout, les cordelières sont largement représentées, rappelant, soit l'ordre des Franciscains et la cordelière de leur habit, soit le duc François II et sa fille la duchesse Anne. Mais ces cordelières ne sont retrouvées que sur le portail principal, aux armes du duc, et non associées au blason losangique et féminin du deuxième portail.

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La cordelière a été une devise employée chez les Montfort avant qu’Anne de Bretagne n’en fasse un usage systématique. Comme souvent chez les princesses et, à plus forte raison chez les héritières, Anne reprend en grande partie la panoplie emblématique de son père et de ses prédécesseurs. La cordelière apparaît déjà sur une miniature datée de 1464 et figurant Isabelle Stuart et ses deux filles présentées par leurs saints à une Vierge de piété. La duchesse, veuve depuis quatorze ans, est présentée par saint François d’Assise, patron de son époux pour lequel on lui connaît une grande dévotion, et ceinte de la cordelière des Franciscains.  Isabelle Stuart reçoit, comme saint François, sous forme de rayons rouges, les jets de sang provenant des plaies du Christ.

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C'est, pour les franciscains, un symbole d’humilité dont les trois nœuds rappellent les vœux des frères – pauvreté, chasteté, obéissance. Mais c'est aussi un rappel de la riche symbolique du lien , ou de celle de la corde évoquant le mot concorde.

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Si on admet l'hypothèse que le projet d'édification de la chapelle a été encouragé et financé par Anne de Bretagne lors de  son passage à Guingamp en 1505, peut-être en raison de l'attachement des ducs de Bretagne, et des ducs François Ier puis François II, aux franciscains,  on peut penser que le programme héraldique a été conçu dès cette année-là. Elle est alors duchesse de Bretagne depuis 1489, et reine de France depuis 1491,  veuve de Charles VIII et épouse de Louis XII depuis le 18 novembre 1504. Le duc de Bretagne est donc, en 1505 et pendant la construction de la chapelle de 1507 à 1509, le roi Louis XII. On s'étonne donc de ne pas trouver, au dessus du portail principal, les armes de France, et sur le portail secondaire, les armes de France en alliance avec celle de Bretagne. [Certes  on trouve une fleur de lys sur le remplage de deux baies, mais cela n'a aucune valeur héraldique]. Ces armes en alliance apparaissent tant sur une enluminure de Jean Bourdichon des Epistres en vers françois où Anne de Bretagne siège devant une tenture à cordelières que sur le frontispice des Grandes Heures d'Anne de Bretagne.

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Epistres en vers François, Saint-Pétersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, Fr. F. v. XIV, 8, fol. 58v° , vers 1500 par Jean Bourdichon. Tenture aux cordelières, écu de France et Bretagne couronné et entouré de la cordelière, initiales A.

 

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On remarquera aussi l'absence de couronne...  à la différence de ce fronton du château d'Amboise.

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Château d'Amboise : armoiries de France et de Bretagne, cordelière, et couronne.

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Ou à la différence du frontispice des Grandes Heures :

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Grandes Heures d'Anne de Bretagne (1503-1508) folio 1.

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Faut-il admettre qu'Anne de Bretagne ait affirmé ici son pouvoir de duchesse et son autonomie en rendant un double hommage à son père François II, d'une part en rappelant haut et fort l'attachement de sa famille à saint François d'Assise et à son ordre, d'autre part en plaçant ses armes de duc sur le portail principal ?

Ou bien faut-il penser qu'elle ait placé à Notre-Dame de Grâces les armes de son père et de sa mère ? C'est précisément entre 1502 et 1507 qu'elle fait sculpter par Michel Colombe le tombeau et les gisants de François II et de Marguerite de Foix. Autour du monument, la Prudence est ceinte de la cordelière. Aux pieds du duc, un lion présente les armes d'hermines plain, mais le blason est couronné. Aux pieds de la duchesse, et présenté par un lévrier, le blason est losangique, ceint de la cordelière, mais mi-parti et couronné.

 

 

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

 

 

Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Le cimier : un lion portant une banderole.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Détail du culot ou dais au dessus du cimier.

Ce cliché montre les entrelacs de la frise de vigne, discret rappel de ceux de la cordelière.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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LE PIGNON DE LA TROISIÈME TRAVÉE DE LA NEF ET LE PORTAIL SECONDAIRE (1505-1520). ARMOIRIES D'UNE DUCHESSE  DE BRETAGNE.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Description.

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Le portail est, comme le précédent, à accolade gothique scandée par des choux frisés, et à pinacles supportant une corniche . Mais le complexe héraldique est au sommet de l'accolade, en guise de fleuron.

Sur le contrefort, une niche à dais gothique, supporté par un ange à philactère, est vide. On peut imaginer que s'y trouvait, comme au portail sud de la cathédrale de Quimper, une statue de sainte Catherine.

La porte en bois est sculptée d'une Annonciation, et cette annonce divine d'une grossesse et de la naissance d'un fils est, bien entendu, très importante au cœur d'Anne de Bretagne, qui a perdu ses deux premiers enfants (Charles-Orland en 1495 et Charles en 1496).

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Ce sont à nouveau deux lions léopardisés qui servent de tenants au blason ; celui-ci est losangique et son titulaire est donc une femme, et ses meubles ont été buchés. Mais ce qu'il reste des hermines permet d'affirmer qu'il était d'hermines plain, sans partition. Après tout, ne seraiut-ce pas une couronne qui le coiffe ? Difficile d'en être sûr.

Puis viennent les deux lambrequins entourant un lion de face.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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La niche du contrefort et l'ange de son culot.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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LE PIGNON DE LA SACRISTIE (XVIIe siècle)

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"La travée occidentale, correspondant à la sacristie, plus récente que les autres, s´en distingue par une introduction du répertoire décoratif de la Renaissance : pilastres ornés de losanges et candélabres se mêlent aux arcs en accolade du gothique tardif.

Au rez-de-chaussée, ses fenêtres ouest et sud, rectangulaires, sont protégées par des grilles en fer forgé ornées de lys et d´hermines." (P. Bonnet)

La fenêtre de l'étage est soulignée par une accolade à pinacles, de style Renaissance, sommée d'un lion tout à fait comparable à celui du cimier du panneau héraldique, mais à fouet de la queue trifide. Il semble porter devant sa crinière une banderole.

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LES GARGOUILLES DE LA FAÇADE SUD.

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Quatre gargouilles drainent les eaux de chaque pignon de la façade. Je ne les ai pas toutes photographiées. La première semble être une religieuse, en robe à cordelière, portant une coiffe.

La deuxième est seulement sculptée d'une tête à son extrémité.

La troisième est un dragon ailé.

C'est la quatrième, un cordelier, comme sur le pignon ouest,  qui est la plus pittoresque :

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Un moine cordelier aux mains près de la bouche.

D'habitude, ce type de gargouille évoque un personnage glouton, vomissant avec les deux mains aux bords des lèvres. Mais ici, on peut penser que le moine est en train de crier.

Il porte une longue robe serrée par la cordelière ; sa tête est couverte d'une capuche.

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LES CROSSETTES DE LA FAÇADE SUD.

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Un lion.

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Un lion.

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Deux lions.

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Un lion.

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Autre figure.

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Un lion et un dragon ailé.

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On notera la queue entrelacée en huit du dragon, qui, par référence ou humour, renvoie aux boucles des cordelières.

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LA TOUR FORMANT PORCHE  DE L'OUEST.

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"L´édifice est précédé à l´ouest par une imposante tour carrée, formant porche.

Le portail ouest, dont les ressauts de la voussure en arc brisé sont ornés de frises végétales et couronnés par une archivolte à choux et fleuron, s´inscrit entre deux contreforts en équerre qui épaulent la tour. Un arc segmentaire au réseau d´intrados polylobé lancé entre les contreforts et surmonté d´un gâble forme auvent au-dessus du portail.

Chaque face de la tour est percée de deux baies géminées en arc brisé surmontées d´accolades à choux frisés et fleuron.

De la plate-forme entourée d´un garde-corps ajouré de deux rangs de mouchettes s´élève une flèche de granite octogonale, cantonnée de trois clochetons hexagonaux et, à l´angle sud-est, d´un quatrième de proportions plus importantes et à huit pans, qui couronne la vis d´escalier.

Sur les faces cardinales de la flèche s´adossent d´élégants gâbles construits ajourés retombant sur des colonnettes. Ce parti modernise un modèle donné deux siècles plus tôt par la tour de croisée de Guingamp et repris dans de nombreux clochers du Trégor."

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L'accolade gothique qui s'inscrit dans le triangle du gable est orné de choux et d'un fleuron à vigoureuses tiges et feuilles de trèfle, et elle se double à l'intérieur d'une frise de sarments de vigne.

Elle me semble être là pour souligner un motif, probablement héraldique, mais les pierres actuelles ne gardent aucun témoignage d'un décor qui aurait été buché.

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Sur le rampant du gable, la tige du rinceaux a à feuilles cordiformes sort de la gueule d'un lion.

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Les seules armoiries visibles sont celles, assez discrètes, de la famille Hingant de Kerisac.

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La chapelle a été construite sur une portion de terre léguée par la famille Hingant de Kerisac qui, en contrepartie, fit apposer ses armes au-dessus du portail occidental. 

C'est en réalité un écartelé à quatre quartier différent, dont seul le premier porte les armes  de la famille Hingant, de sable à trois epées d’argent, posées en pal, les pointes en haut, leurs
gardes et leurs poignées d’or.

En 3, on parvient à identifier les armes de Kerduel de gueules, à six annelets d’argent ; au chef cousu d’azur, chargé de trois quintefeuilles du second

 

Cette réunion des armes de Hingant et de Kerduel est connu sous le nom d'écartelé de Kerduel, donné comme autre version des armes de Hingant par Pol Potier de Courcy car renvoyant au sceau d'Olivier Hingant :

https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Potier_de_Courcy_-_Nobiliaire_et_armorial_de_Bretagne,_1890,_tome_2.djvu/35

Hingant sr de Kerhingant, paroisse de Saint-Quay, — de Kerduel, paroisse de Pleumeur-Bodou. — de la Salle, paroisse de Perros-Guirec, — du Roc'hou, paroisse de Lanvézéac, — de Kerizac, paroisse de Plouizy, — de Kerdavid, — du Faou, — de Kerascouët, paroisse de Ploubazlanec, — de Chateau-Croc, paroisse de Pordic. — de Kerigouault, — de Crec'h  alsi, — de Rosooêt, — de Penlan, — de la Ville-Mario, paroisse de Saint-Ouay, — de Kerbihan.

Anc. extraction, réf 1668, neuf générations.; réf. et montres de 1427 à 1543, paroisse de Pleumeur-Bodou et Pordic,  évêché de Tréguier et Saint- Brieuc. .

De sable à trois épées d’argent, garnies d’or ; aliàs écartelé de Kerduel (Sceau 1502) .

Jean, ratifie le traité de Guérande à la Roche-Derrien en 1381 ; Jean, vivant en 1417 épouse Jeanne de Kersaliou  ; Raoul, leur fils (*), épouse en 1477, Catherine, dame de Kerduel ; un conseiller au parlement en 1611 ; un page du Roi en 1709.

Fondu au xviiie siècle dans Los.

 (*) En réalité, Raoul Hingant, fondateur de Hingant de Kerduel, est le fils d'Olive de la Roche-Huon (et non de Jeanne de Kersaliou). C'est Olive qui apporte en dot la seigneurie de Saint-Ylliau en Saint-Laurent qui restera longtemps un fief Hingant.  

La date de ce sceau de 1502, rapprochée des dates de construction de la chapelle, nous incite à nous intéresser à cet Olivier Hingant, seigneur de Kerduel . Il est le fils de Raoul ( - 1438), écuyer, seigneur de Kerhingant, époux de (1414) Catherine de Kerduel, dame de Kerduel.

 


 

"Olivier, sieur de Kerduel, signe le serment de fidélité au duc de Bretagne en 1437, partage ses puînés le 20-06-1477, comparaît à la montre de 1480 en « homme d’armes, coutilier en brigandine, lance page » pour Pleumeur-Bodou, se fit confisquer ses biens par lettres du duc François II de Bretagne du 03-09-1484. Il épousa Aliette de Chefdebois, veuve de Pierre Ollivier [qui demeurait à Quemper-Guézennec, fils de Raoul Ollivier, sieur de Kerborn et de Kercouan]  et  fille de Guillaume de Chefdebois (*), sieur de Kerlouet, et de Jeanne de Kernevenoy [Fille de Charles de Kernevenoy, sieur dudit lieu, et d’Alix de Rodalvez]..

(*) Fils de Geffroy de Chefdebois et de Catherine de Kermoysan, dame héritière de Kerlouet. Elle épousa (2) Philippe de Kernevenoy, sieur dudit lieu, fils de Charles de Kernevenoy, sieur dudit lieu, et de Marie de Coatgoureden ," (Eric Lorant)

Voici son sceau d'après dom Morice :

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Christophe Hingant,, fils d'Olivier,  sieur de Kerduel et de Saint-Iliau, enrôlé le 01-02-1489 comme homme d’armes de la compagnie des ordonnances du duc sous la charge d’Olivier de Coëtmen, grand maître de Bretagne, comparaît pour Pleumeur-Bodou à la montre de 1503 en « cheval et harnois blanc, injonction », époux en première noce de  Françoise de Kermerchou, fille de Prigent de Kermerchou, bouteiller du duc de Bretagne, et d’Anne de Coatgoureden de Locmaria ; il épousa en seconde noce Marie du Quellenec, de la maison de L’Estang, veuve de N de Kergorlay, sieur du Cleuzon [Cludon] . (d'après Eric Lorant)

Cet écartelé de Notre-Dame de Grâces pourrait donc renvoyer à Christophe Hingant de Kerduel ; mais les quartiers 2 et 4 ne correspondent ni aux armes sa mère Aliette de  Chefdebois, ni à celles de son épouse de Kermerc'hou, d'argent à la croix tréflée de sable chargée de cinq étoiles d'or, ni à celles de Marie du Quellenec, d'hermine au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d'or.

Ces armoiries pourraient avoir été sculptés postérieurement, mais là encore, je ne retrouve pas les armoiries des épouses des descendants de Christophe Hingant (Yves, Louis, Claude, Jean-Baptiste Hingant de Kerissac).

Sources  consultées :

Eric LORANT :https://www.academia.edu/38310646/G%C3%A9n%C3%A9alogie_Bretagne_n_4_HINGANT_de_Kerduel_Pleumeur_Bodou_et_de_Kerlavarec_Plouha_

https://man8rove.com/fr/blason/iz9hxg2-kermerc'hou

http://desrentes-rolland.over-blog.com/article-1827929.html

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/hingant_de_kerissac_-_preuves_pour_la_grande_ecurie_1709_.pdf

https://man8rove.com/fr/blason/t1o11m-hingant

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&iz=0&p=louis&n=hingant

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La réponse !

Elle m'est apportée par Laurent Hablot , que je remercie :

Il porte bien en 1 Hingant, en 2 Rivault de Kerisac, en 3 Kerduel, en 4 Perrien

Mais il faut plutôt lire un mi-parti de deux écartelés au 1 Hingant/Kerduel et au 2 Kerisac/Perrien

C'est le mariage de Raoul Hingant avec Catherine de Kerduel (fille d'Yvon et d'Olive de la Roche-Huon), héritière, en 1414 qui créé la première combinaison Hingant/Kerduel.

L'association des armes H de K/Kerisac peut avoir deux causes :

  • L'union en 1501 de Françoise Hingant avec Julien Rivault, sgr de Kerisac (qui lui vient de sa première femme Meryen de Kerisac). Mais cette union donnerait un parti Kerisac/Hingant de K

  • L'union vers 1580 de Louis Hingant de Kerduel (cousins issus de germain) (+1591) avec Catherine Rivault, dame de Kerisac (+ av. 1588). Catherine étant la fille de Pierre Rivault, sieur de Kerissac (fils de Julien ?) et de Kervisien, et de Marguerite de Perrien. Ce sont donc les armes des Perrien (d'argent à la bande fuselé de gueules alias à 5 fusées de gueules en bande) que l'on retrouve ici. 

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Blason de Kerisac (Kerizac, Kerissac)
Perrien (d'argent à la bande fuselé de gueules alias à 5 fusées de gueules en bande. propriété du site l'Armorial des As

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Il s'agit donc théoriquement des armes de Catherine Rivault épouse de Louis Hingant de Kerduel ou, plus probablement selon les usages du XVIe siècle, des armes du couple et elles ont a priori été apposées entre leur mariage vers 1580 et la mort de Catherine 1588."

 

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L'inscription de fondation : 1506 ou plutôt 1507 ?

Elle occupe l'angle du contrefort gauche de la tour. L'une des côtés de l'angle (texte en gras), sous le portail, est encore bien visible :

Le dozième jour de mars l′an de grâce mil cinq cent et seix [sept]
fust la première pierre de cette chapelle assise »

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Les deux gargouilles :

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La gargouille du contrefort de gauche est, comme sur la façade sud, un homme, les traits émaciés, la bouche ouverte comme pour chanter ou crier, et les mains sous les clavicules. J'ai d'abord considéré qu'il s'agissait d'un moine cordelier, mais cet homme à la tête coiffée d'une capuche ouvrant les épaules, vêtu d'une robe plissée serrée par une ceinture, ne laisse pas voir, même en multipliant les clichés, la cordelière typique.

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La gargouille du contrefort de droite est assez semblable, mais les mains saissisent la ceinture ; et on peut deviner des ailes dans le dos.

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LE CHEVET. LA FONTAINE.

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Au chevet, sous la maîtresse-vitre, une fontaine est surmontée d´une arcade moulurée en plein-cintre au fond de laquelle est ménagée une niche à dais flamboyant qui abritait une statue en bois de la Vierge à l´Enfant.

On retrouve cette disposition, qui suppose que la chapelle ait été construite directement au dessus d'une source dont les eaux étaient déjà reconnues pour leurs vertus miraculeuses donnant lieu à pèlerinage, à la basilique du Folgoët, ainsi qu'à la chapelle de Lambader ou Plouvorn.

Les eaux s'écoulent vers un bassin ou un bief.

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SOURCES ET LIENS.

— BONNET (Philippe), 2005, Dossier IA00003526 de l'Inventaire général.

https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-graces/782489e8-7f98-4dfe-80e9-7c104c8e80af

—-COUFFON (René), 1980, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, dans Bulletins et Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, LXX, 1938, p. 132-134.

— GARABY (Malo-Joseph de), Grâces (près Guingamp), dans Annuaire des Côtes-du-Nord,
1850, p. 19-49 de la partie historique.

— GAULTIER DU MOTTAY (.J),1884, Répertoire archéologique du département des Côtes-du-Nord, 1884, p. 6-8.

HABLOT (Laurent), 2004,« Pour en finir, ou pour commencer, avec l’ordre de la Cordelière », Actes du colloque Pour en finir avec Anne de Bretagne, Archives départementales de Loire-Atlantique, dir. D. Lepage, Nantes, 2004, p. 47-70

https://www.academia.edu/3270997/L_HABLOT_Pour_en_finir_ou_pour_commencer_avec_l_ordre_de_la_Cordeli%C3%A8re_Actes_du_colloque_Pour_en_finir_avec_Anne_de_Bretagne_Archives_d%C3%A9partementales_de_Loire_Atlantique_dir_D_Lepage_Nantes_2004_p_47_70

— JOLY, Notre-Dame de Grâces, près Guingamp, dans Bibliothèque bretonne, collection de pièces inédites ou peu connues concernant V histoire..., recueillies et publiées par Ch. Le Al août...,
n° 1, janvier 1851, p. 34-40, Saint-Brieuc.

— J. J., Notre-Dame de Grâces près Guingarnp, dans Le propagateur des Côtes-du-Nord, 1878, n° 25 du 20 juin.

—  JOLLIVET, Benjamin. Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Guingamp : B. Jollivet, 1854, tome III, p. 110

—  LORANT (Eric), Genealogie de Hingant de Kerduel

https://www.academia.edu/38310646/G%C3%A9n%C3%A9alogie_Bretagne_n_4_HINGANT_de_Kerduel_Pleumeur_Bodou_et_de_Kerlavarec_Plouha_

— MERLET, François. « Notre-Dame de Grâces », dans Congrès archéologique de France, CVIIe session, 1949, p. 228.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f233.image.r=graces



Historique. — L’église paroissiale actuelle n’était, à l’origine, qu’une chapelle, dédiée à Notre-Dame de Grâces ou de Toutes-Grâces, centre d’un pèlerinage marial, encore très vivace de nos jours. La fondation, dont l'acte est perdu, semble due à la reine Anne. Les armes de Bretagne figurent un peu partout : au-dessus du premier porche sud, dans une sablière de la première travée (bas-côté, face nord), dans un fragment de vitrail au haut de la troisième fenêtre nord (seul vestige des vitraux du xvi e siècle). La fleur de lis orne le réseau de deux baies (première fenêtre nord et deuxième fenêtre du bas-côté).
Ajoutons que Garaby signale, en 1850, l’existence, à droite de l’autel latéral, d’un petit tableau ovale, aujourd’hui disparu, figurant une princesse agenouillée devant un prie-Dieu, princesse qu’il paraît vraisemblable d’identifier avec la reine Anne. Celle-ci pouvait agir non seulement comme duchesse' de Bretagne, mais comme comtesse de Penthièvre et dame de Guingamp, le comté de  Penthièvre étant alors confisqué. Notons qu’en 1600 la duchesse de Penthièvre fut appelée à consentir au don de la chapelle. Il serait tentant d’expliquer la largesse de la reine Anne par une promesse, non suivie d’effet, de son prédécesseur, le duc Pierre II (mort en 1457), qui, avant le décès du duc François Ier (en 1450), avait été seigneur de Guingamp et fut très poussé par sa femme, la bienheureuse Françoise d’Amboise (qu’il épousa en 1441), à répandre le culte de la Vierge Marie. L’existence, près de l’autel latéral, d’une statue de sainte Françoise, signalée en 1850 par Garaby, serait de nature à renforcer la probabilité de cette hypothèse : le culte de cette sainte est à peu près inconnu dans les Côtes-du-Nord, et M. Couffon n’en cite pas d’exemple. Le pèlerinage paraît avoir eu pour origine l’existence d’une source, au-dessus de laquelle fut édifiée une petite fontaine, surmontée d’un arc en plein cintre, encore conservée derrière le chevet. Rien n’autorise, en tout cas, à supposer qu’une chapelle ancienne ait précédé l’édifice actuel. Deux inscriptions portées sur une sablière (qui fait face au deuxième porche sud) attestent : l’une que la première pierre fut posée le 12 mars 1506 (1507, n. s.), l’autre que « fut le boies de cette chappelle assys » le 5 janvier 1508 (1509, n. s.), ce qui semble indiquer qu’à cette dernière date la chapelle était déjà couverte. Nous sommes bien sous le règne de la reine Anne. Le clocher peut être un peu postérieur. Le seigneur de Kerisac, dont le fief s’étendait sur l’emplacement de la chapelle, dut contribuer aux frais de construction du clocher-porche, car les armes des Hingant de Kerisac sont sculptées au-dessus du porche ouest (à droite).
D’après un ancien nécrologe (Arch. des Côtes-du-Nord, série H. Cordeliers de Grâces. Extrait du 9 juin 1606. ), le succès de l’édification de la chapelle serait dû à un cordelier du couvent de Guingamp, Pierre Bilsic, mort le 12 février 1518 (n. s.). Nous y voyons un indice que l’ensemble de l’édifice (et par suite le clocher) fut terminé avant 1518. La chapelle était située sur le territoire de la trêve de Saint-Michel, en la paroisse de Plouisy, au diocèse de Tréguier. Dès l’origine, l’administration en fut confiée à deux gouverneurs sous les ordres du recteur de Plouisy : ils s’appelaient en janvier 1509 « Jehan et autre Jehan Le Bellec », d’après l’une des inscriptions mentionnées ci-dessus.
En 1592, le gouverneur, René Chomard, fut sollicité par les Frères Mineurs de Guingamp de leur abandonner la chapelle pour s’y installer. Le couvent de Guingamp avait, en effet, été brûlé lors du siège de cette ville en 1591. Le gouverneur leur céda son bénéfice en 1600, avec le consentement de Marie de Luxembourg, duchesse de Penthièvre, veuve du duc de Mercœur ; Henri IV ratifia ce consentement par lettres patentes du 10 mai 1605. Ces événements semblent confirmer la part prise à la construction de la chapelle par un cordelier de Guingamp.
La chapelle reçut alors en dépôt les reliques de Charles de Blois, duc de Bretagne, précédemment conservées dans la sacristie du couvent de Guingamp et soustraites à l’action des flammes. La bulle de dédicace de Notre-Dame de Grâces fut obtenue du pape Paul V en 1607 par l’évêque de Tréguier, Adrien d’Amboise ( Arch. des Côtes-du-Nord. Fonds des Cordeliers de Grâces et de Guingamp.). L’installation des Cordeliers amena quelques transformations, en particulier l’adjonction au nord d’un cloître (emplacement du cimetière actuel) et la construction de bâtiments monastiques, dont il subsiste des vestiges. La chapelle même fut peu modifiée, hormis l’établissement d’une sacristie avec
étage.
En 1791, les Cordeliers furent chassés. La trêve de Saint-Michel, devenue commune, fut supprimée en avril 1793, avec scission de son territoire : le faubourg Saint-Michel fut réuni à la commune de Guingamp, tandis que la partie rurale de la trêve forma une nouvelle commune, dénommée Grâces. Le culte était déjà rétabli, plus ou moins clandestinement, en juillet 1797 (thermidor an V), époque où J.-M.-T. Carcreff, s’intitulant curé de la trêve de Grâces, y administrait les baptêmes. En 1803, la chapelle devint officiellement église paroissiale de la nouvelle succursale de Grâces.
Au xix e siècle, nous n’avons à signaler que quelques travaux secondaires : restauration du chœur, incendié en mars 1829 ; réfection partielle de la flèche, frappée par la foudre en 1844. L’édifice a été classé le 1 er juillet 1907parmi les monuments historiques.
Plan. — La chapelle est rectangulaire : nef et bas-côté sud de quatre travées ; ces travées ne sont discernables qu’au sud, tant par les piliers séparant le bas-côté de la nef que par les berceaux du bas-côté perpendiculaires au berceau principal. Au nord, les fenêtres, limitées à trois, ne sont pas en face de celles des quatre travées du bas-côté : l’emplacement de la chaire a conduit à écarter davantage les deuxième et troisième ouvertures du côté nord. A l’ouest, le clocher-porche faisait primitivement
saillie sur la nef ; la construction de la sacristie dans l’angle sud-ouest a rétabli sensiblement le plan rectangulaire.
Intérieur. —- La nef est séparée du bas-côté par quatre arcades reposant sur trois piliers et, aux extrémités, sur une demi-colonne à l’ouest et sur un demi-prisme hexagonal à l’est. La base du premier pilier est circulaire, avec sommet formant siège destiné aux pèlerins. Les deux  autres piliers ont une base carrée, avec siège pour pèlerins au deuxième pilier. Pour ccs deux piliers s’élève, à environ jL m 50 du sol, un prisme, de section carrée, qui a permis de sculpter sur la face sud une jolie piscine. Les berceaux du bas-côté sont soutenus par trois arcades, appuyées au sud sur des demi-colonnes. Les moulures pénétrantes des arcades dénotent la phase finale de l’art gothique. Le berceau de bois de la nef et ceux du bas-côté sont bordés par une série complète de sablières sculptées, qui comptent parmi les plus anciennes et les plus belles de la région. Nous sommes bien dans la tradition réaliste médiévale : rinceaux, scènes de chasse et d’ivrognerie, monstres, moines sur une brouette entraînés en enfer.
Les entraits de la nef sont aussi remarquables.
La nef est éclairée au nord par trois fenêtres hautes à un meneau et à l’est par une maîtresse vitre, plus élevée, à deux meneaux. Les ouvertures sont plus nombreuses sur Je bas-côté : baies à deux meneaux tant à l’est que. dans les deuxième et quatrième travées, baie à simple meneau dans la première travée (déportée à droite en raison de l’emplacement du premier porche sud), rosace au-dessus du deuxième porche sud (troisième travée) ; en outre, avant la construction de la sacristie, une fenêtre, aujourd’hui murée, éclairait à l’ouest le bas-côté. Notons une innovation dans le réseau des baies : les redents des soufflets et mouchettes, en usage en Bretagne au début du xvi e siècle, ont disparu pour faire place à de simples  larmes qui annoncent le style Renaissance. La reine Anne, qui a introduit en Bretagne le premier monument de la Renaissance (tombeau de ses parents à Nantes), n’a sans doute pas été étrangère à l’introduction de ces réseaux de larmes, répandus ultérieurement dans toute la Bretagne.
Le clocher est supporté par une voûte d’ogives, au- dessous de laquelle un faux narthex, destiné à la sonnerie des cloches, s’ouvre par une arcade sur la nef. A l’entrée du bas-côté, une porte conduit à l’escalier menant au clocher (escalier éclairé sur la nef par une petite fenêtre).
Sur la porte de bois est représenté un joueur de bombarde.
A gauche de cette porte, au-dessous de la fenêtre murée, s’ouvre une autre porte donnant sur la sacristie : l’ouverture, en forme d’anse de panier, est surmontée d’un arc en accolade. La chapelle possède cinq piscines, ce qui indique le nombre des messes simultanées prévues pour le pèlerinage : sur la face sud des deuxième et troisième piliers, à droite du maître-autel et de l’autel latéral (au fond du bas-côté) et contre la longère sud (troisième travée). Il est curieux de noter que ces piscines n’ont pas de trou d’écoulement.
Dans le pavage, refait en 1873, on voit (en avant du deuxième porche sud) une tombe, datée de 1620, portant les armes de la famille de la Rivière, qui possédait la seigneurie de Saint-Michel, tirant son nom de la trêve. Au moment de la Révolution, la seigneurie appartenait au célèbre général du Motier de la Fayette.
Extérieur.

Le porche ouest comprend, sous un arc en accolade surmonté d’un gâble, de très belles voussures formées par six boudins entremêlés de quatre rangées de rinceaux. Dominant le porche, un pignon s’élève entre les deux contreforts ouest du clocher, soutenu en surplomb par deux arcs surbaissés ornés d’une série d’arceaux. Le clocher, de plan carré, ajouré de belles fenêtres, est flanqué au sud-est d’un escalier à vis permettant d’accéder à la base de la flèche, entourée d’une balustrade. Les fenêtres sont jumelées sur chaque face, sauf au sud à cause de l’emplacement de l’escalier. Au-dessous, sur la face nord s’ouvre, un peu vers la gauche, une jolie fenêtre ; la baie symétrique au sud est masquée parle pignon de la sacristie. La flèche, légèrement ajourée, est entourée de quatre clochetons d’angle (l’un reconstruit après l’incendie de 1844). Chaque clocheton est séparé de son voisin par un petit toit en bâtière reposant sur trois colonnes.
A droite du porche se profile la façade ouest-de la sacristie, heureusement harmonisée avec l’ensemble et éclairée par deux fenêtres rectangulaires superposées (celle du haut surmontée d’ornements Renaissance). Sous le pignon de la sacristie s’ouvrent au sud deux autres fenêtres superposées identiques. L’escalier de la sacristie, appuyé contre le contrefort d’angle du bas-côté, est ajouré de deux petites fenêtres de même style.

Comme dans la presque totalité des monuments religieux de la Basse-Bretagne, le côté sud est plus richement décoré que le côté nord, exposé au vent dominant. M. Waquet appelle notre attention sur le profil en dents de scie que forment les quatre pignons du bas-côté, complétés, au xvn e siècle, par celui de la sacristie, légèrement en retrait. C’était au début du xvi e siècle une nouveauté hardie. La première travée s’ouvre sur l’extérieur par un beau porche, accolé contre le contrefort de droite. Les voussures, ornées d’une rangée de rinceaux et, plus en avant, d’une rangée de vignettes, s’apparentent à celles du porche ouest.

Au-dessus du porche, les armes de Bretagne sont encadrées dans le haut par un filet décoré de
vignettes.

Un second porche, plus simple, occupe le milieu de la troisième travée : les vantaux de bois de la porte méritent notre attention (représentation fort belle de l’Annonciation).
Signalons, derrière le chevet, la fontaine, très simple, et, au nord, une porte (entre le deuxième contrefort et la troisième fenêtre) surmontée d’un arc en accolade, dominé par un encorbellement prévu pour une statue.
Bien d’autres détails mériteraient d’être décrits : gargouilles au sommet de la plupart des contreforts et au bas de la balustrade du clocher ; animaux sculptés au bas des pignons du bas-côté; niches à statues sur les contreforts (sauf à l’est). Il y a beaucoup d’originalité dans ces détails, pour chacun desquels l’artisan local s’est donné la peine de varier les ressources de son imagination.
Mobilier.

— Une cloche, signée Le Louarn, est datée de 1637. Une statue de la Vierge, appuyée contre le troisième pilier, paraît remonter au xvn e siècle.
Bibliographie.

 

— TUDCHENTIL : Hingant de Kerissac

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/hingant_de_kerissac_-_preuves_pour_la_grande_ecurie_1709_.pdf— WAQUET (Henri), 1933, L'art breton, , T, p. 101 jet II, p. 26.

 

 

—DIVERS SITES.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00003526

 

http://www.infobretagne.com/graces.htm

https://www.graces.fr/tourisme/patrimoine/eglise-notre-dame/

https://www.graces.fr/wp-content/uploads/2021/05/depliant_eglise_de_Graces.pdf

http://patrimoinedargoat.free.fr/paysguingampais/html/eglise_graces.html

 

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