Une revue de quelques portraits de jolies filles, en coiffe ou non, des musées bretons. Brodeuses et couturières, regards et sourires, reflets cornéens. Musées du Faouët (56) et de Quimper (29).
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Un conseil : cliquez sur l'image pour activer le diaporama, je n'ai mis aucun texte.
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I. Exposition au Musée du Faouët, "Le portrait dans la peinture en Bretagne", 9 avril 2022-9 octobre 2022.
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Elisabeth Sonrel (1874-1953) , Jeune bigoudène, aquarelle sur papier. coll. P. Le Goff. Photographie lavieb-aile août 2022.
Elisabeth Sonrel (1874-1953) , Jeune bigoudène, aquarelle sur papier. coll. P. Le Goff. Photographie lavieb-aile août 2022.
John Recknagel (1870-1940) Portrait d’une jeune Fouesnantaise, 1908, Pastel sur papier, 99,5 x 46 cm Collection particulière. Photographie lavieb-aile août 2022.
John Recknagel (1870-1940) Portrait d’une jeune Fouesnantaise, 1908, Pastel sur papier, 99,5 x 46 cm Collection particulière. Photographie lavieb-aile août 2022.
John Recknagel (1870-1940) Portrait d’une jeune Fouesnantaise, 1908, Pastel sur papier, 99,5 x 46 cm Collection particulière. Photographie lavieb-aile août 2022.
John Recknagel (1870-1940) Portrait d’une jeune Fouesnantaise, 1909 Pastel sur papier, 99,5 x 46 cm Collection particulière. Photographie lavieb-aile août 2022.
John Recknagel (1870-1940) Portrait d’une jeune Fouesnantaise, 1909 Pastel sur papier, 99,5 x 46 cm Collection particulière. Photographie lavieb-aile août 2022.
John Recknagel (1870-1940) Portrait d’une jeune Fouesnantaise, 1909 Pastel sur papier, 99,5 x 46 cm Collection particulière. Photographie lavieb-aile août 2022.
Henri Guinier. Fillette faouëtaise à la pomme. Fusain et rehaut de couleurs sur papier. Coll. Musée d'Arts Charles Danielou, Locronan. Photographie lavieb-aile 2022.
Henri Guinier. Fillette faouëtaise à la pomme. Fusain et rehaut de couleurs sur papier. Coll. Musée d'Arts Charles Danielou, Locronan. Photographie lavieb-aile 2022.
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Léon MORICOURT (1830 - 1908), La tricoteuse. exposition au Musée du Faouët, "Le portrait dans la peinture en Bretagne", photographie lavieb-aile août 2022.
Léon MORICOURT (1830 - 1908), La tricoteuse. exposition au Musée du Faouët, "Le portrait dans la peinture en Bretagne", photographie lavieb-aile août 2022.
Léon MORICOURT (1830 - 1908), La tricoteuse. exposition au Musée du Faouët, "Le portrait dans la peinture en Bretagne", photographie lavieb-aile août 2022.
Léon MORICOURT (1830 - 1908), La tricoteuse. exposition au Musée du Faouët, "Le portrait dans la peinture en Bretagne", photographie lavieb-aile août 2022.
Léon MORICOURT (1830 - 1908), La tricoteuse. exposition au Musée du Faouët, "Le portrait dans la peinture en Bretagne", photographie lavieb-aile août 2022.
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Narcisse Chaillou (1835-1916) Le Prix d’honneur, avant 1894 Huile sur toile, 93,9 x 70,7 cm Collection des musées de Vitré, inv. 1894.2.2. Photo lavieb-aile août 2022.
Narcisse Chaillou (1835-1916) Le Prix d’honneur, avant 1894 Huile sur toile, 93,9 x 70,7 cm Collection des musées de Vitré, inv. 1894.2.2. Photo lavieb-aile août 2022.
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II. QUIMPER.
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Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile.
Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile.
Alfred Delobbe, Jeunes dentellières de Beuzec-Conq, huile sur toile, v.1950. Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile.
Alfred Delobbe, Jeunes dentellières de Beuzec-Conq, huile sur toile, v.1950. Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile.
Alfred Delobbe, Jeunes dentellières de Beuzec-Conq, huile sur toile, v.1950. Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile.
Alfred Delobbe, Jeunes dentellières de Beuzec-Conq, huile sur toile, v.1950. Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile.
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Emile Simon, Femme de Vannes, huile sur toile, 1950. Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile.
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Jean Le Merdy, Femme de Fouesnant, huile sur toile, 1950. Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.
Louis Caradec, Jeunes bretonnes à la fontaine, vers 1860. Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.
René Quillivic, Jeune femme assise, plâtre, 1944. Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.
René Quillivic, La brodeuse, bronze. Musée des Beaux-arts de Quimper. Photographie lavieb-aile.
René Quillivic, La brodeuse, bronze. Musée des Beaux-arts de Quimper. Photographie lavieb-aile.
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Pour finir, votre miroir, mesdames.
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Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.
Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.
Les gisants ou dalles funéraires (granite, premier quart du XVe siècle) de Bertrand de Trogoff et de Perronnelle de Boutteville en l'église du Faouët (56).
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Voir les autres articles sur le patrimoine du Faouët:
Dans le bras sud du transept d l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, près de l’autel de la Vierge, se trouve un couple de « gisants debout ». Il s’agirait des statues funéraires de Bertrand de TROGOFF, seigneur de TROGOFF-MOYSAN, et de Perronnelle de BOUTTEVILLE. Les dalles sont adossées et scellées, en léger oblique, à un support de maçonnerie.
Les BOUTTEVILLE, d’origine normande, étaient seigneurs du Faouët depuis 1340, et leurs armes se retrouvent dans les chapelles de Sainte Barbe, de Saint Fiacre et autres. Ces gisants sont classés au titre d'objet depuis le 7 décembre 1912.
Les dalles mesurent 174 cm de haut, 86 cm de large et 29 cm de profondeur.
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À l’origine, le tombeau de Péronnelle et Bertrand, devait se trouver à l’intérieur de l’église dont les BOUTTEVILLE étaient les fondateurs et prééminenciers. Aujourd’hui, ces deux gisants sont séparés d’une partie de leur tombeau qui se trouve à l’extérieur de l’église au sud, près de la croix, dans l’ancien cimetière. Il porte les armes des familles BOUTEVILLE et celles à trois fasces des TROGOFF.
Ce tombeau comportait un socle rectangulaire, orné sur les côtés d'arcades trilobées , et sculpté sur la face Sud de deux blasons avec à gauche les armes des Boutteville et à droite les armes à trois fasces attribué a priori aux Trogoff. Il portait les deux gisants jusqu'à l'incendie qui, en 1917, a ravagé l'église. À cette date ils furent déposés à l'intérieur de l'église . Le seul couple liant les familles de Boutteville et de Trogoff est celui de Bertrand de Trogoff et de Perronnelle de Boutteville. Le tombeau est toujours présent à l'extérieur.
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Attribution.
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Emmanuelle Le Seac'h date ce monument funéraire vers 1425, et l'attribue au premier atelier ducal du Folgoët, qui a réalisé au Faouët le porche sud de la chapelle Saint-Fiacre vers 1450, ainsi que le retable de Saint-Sébastien entre deux archers et des statues d'un personnage en armure, de sainte Catherine et de Marie-Madeleine, conservées dans la chapelle.
Rappel : Un premier atelier ducal attaché à la collégiale du Folgoët a travaillé entre 1423 et 1509, réalisant notamment l'autel des Anges, les Anges des façades, le porche des Apôtres, le tympan du porche occidental et de nombreuses statues de la collégiale du Folgoët, mais aussi le porche sud de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, le calvaire et le porche de Notre-Dame-de-Rumengol, le porche sud de l'église de La Martyre, la chapelle Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, le gisant de Sainte-Nonne dans l'enclos paroissial de Dirinon, le gisant de Jean de Kérouzéré dans l'église Saint-Pierre de Sibiril, plusieurs statues de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas, des sculptures en ronde-bosse à Kernascléden, Saint-Fiacre du Faouët, Quimperlé, etc.
Un second atelier ducal, qui a fonctionné entre 1458 et 1509 a réalisé entre autres le porche sud de Saint-Herbot et le porche de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Plourac'h.
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Description par Emmanuelle Le Seac'h.
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L'exercice de copie qu'exige la citation de ce texte est un hommage à sa qualité remarquable, aux capacités d'attention aux détails et de déductions de cette auteure.
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"Les drapés des statues de sainte Catherine d'Alexandrie et de saint Marie-Madeleine sont similaires à ceux des gisants en granite de Perronnelle de Boutteville et de Bertrand de Trogoff de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption. Ils sont conservés à l'intérieur de l'église dans le transept sud depuis l'incendie de l'église en 1917. Le socle en granite se trouve à l'extérieur, entre le bras sud et le porche. Deux blasons sculptés sur la face antérieure permettent d'identifier les personnages avec à gauche les cinq fusées des Boutteville et, à droite, probablement les trois fasces des Trogoff.
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Les deux gisants se tiennent les mains jointes, leur tête reposant chacune sur un coussin agrémenté de pompons. Le personnage masculin porte des canons d'arrière-bras et d'avant-bras avec les articulations des coudes et des épaules protégées par des cubitières et des épaulières hémisphériques. Un vêtement de corps au col en V est recouvert par un plastron dont le bas semble articulé par des tassettes en forme de bandes horizontales. Les cuisses et les mollets solides sont similaires à ceux du saint Sébastien et du saint en armure de la chapelle Saint-Fiacre. Les lèvres fines, les yeux bridés et l'hélix développé sont conformes aux conventions stylistiques du premier atelier du Folgoët.
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La femme porte une robe longue à l'encolure en V resserrée à la taille par une ceinture lâche dont la boucle rectangulaire tombe sur le côté. Les plis imitent un tissu de texture épaisse par leur tombant régulier et parallèle en cônes cachant presque les pieds. Seul un petit bout pointu de pied gauche dépasse de la robe. La poitrine est plate par opposition à l'abondance de plis verticaux sur la jambe.
Elle porte une coiffure à cornes dont la mode perdura jusqu'en 1425 (C. Enlart, Manuel d'archéologie), ce qui permet de dater cette sculpture du premier quart du XVe siècle et place cette sculpture et celles des deux saintes de Saint-Fiacre dans les premières faites par l'atelier."
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Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Bertrand de Trogoff, seigneur de Trogoff en Plouegat-Moysan et seigneur de Callac , décédé en 1406), écuyer, est couché sur le dos, les yeux ouverts, la bouche affichant un léger sourire, et les mains jointes. Ses cheveux épais sont coupés "au bol", en calotte, selon l'usage des chevaliers de l'époque. Il est en armure compète, portant l'épée ceinte du côté gauche par un baudrier et la dague suspendue à la ceinture du côté droit.
Il était le fils d'Éon ( décédé en 1400), chevalier, seigneur de Trogoff et de Marguerite de Léon, dame de Frémerville Il eut deux filles de son mariage avec Perronelle de Boutteville : Jeanne, dame de Trogoff qui épousa Olivier de Plusquellec ( - 1444), chevalier, et Marguerite qui épousa Jean du Mur, écuyer.
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Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Perronnelle de Boutteville était la fille de Jean de BOUTTEVILLE, décédé en 1340, et d' Andrée de La RIVIÈRE. Son frère aîné était Bizien de BOUTTEVILLE, seigneur du Faouët , marié avec Jeanne de QUELEN (décédée en 1426).
Ses yeux sont ouverts, ses mains jointes devant la poitrine. Elle porte, sur un front épilé, un hennin à double cornes orné d'un médaillon. Sa robe au décolleté en V est, comme c'est l'usage, très ajustée au dessus de la taille, puis plissée en dessous. Une ceinture large, à long passant sous la boucle, est portée descendant sur le côté gauche.
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Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.
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SOURCES ET LIENS.
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— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 69 et 314.
J'avais été surpris, lors de ma visite de l'église du Juch, de découvrir un acrobate sculpté en pierre à droite de la porte d'entrée, sous le porche. Dans une contorsion, il plaçait ses pieds derrière ses oreilles et montrait à tous son anus : un spectacle réellement inconvenant à un emplacement si sacré.
Les acrobates contorsionnistes en enroulement antérieur, comme celui-ci, ou en renversement postérieur, et très souvent exhibitionnistes de leur sexe ou de leur fondement, j'en avais observé des quantités, sculptés dans le bois, dans mes nombreuses visites des églises et des chapelles bretonnes, mais c'était le plus souvent grâce à de bonnes jumelles ou un téléobjectif, lors de l'examen des sablières et abouts de poinçon des charpentes, ou en inspectant de près les miséricordes et appui-mains des stalles : ces localisations éloignées ou confidentielles semblaient convenir à leurs écarts de conduite.
De même, l'accès à leurs confrères sculptés dans la pierre à l'extérieur des édifices, sous forme de crossettes à la jonction des murs et des toits, restait réservé à ceux qui les recherchaient avec attention.
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La présence d'un acrobate au seuil d'un sanctuaire m'avait donc surpris. Mais à nouveau, sur le porche sud de l'église de Penmarc'h, sur le trumeau séparant les deux arches extérieures, un acrobate, cette fois-ci en renversement postérieur et exhibant son sexe, accueillait les fidèles qui ne pouvaient guère en ignorer la présence.
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Mais il faut croire que, comme pour la "Lettre volée" d'Edgar Poe, la position ostensible d'un objet le dissimule parfois étrangement à nos yeux. Ainsi, j'avais visité en 2017 le Doyenné du Folgoët, j'avais observé aux jumelles dans les hauteurs l'acrobate qui, comme crossette d'une des lucarnes, ébauchait sa figure de renversement, tout en restant entièrement habillé et convenable, mais j'avais été incapable de remarquer la figure sculptée, comme culot d'arcature gothique, à droite de la porte d'entrée, et sa posture osée : à hauteur de mon regard.
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La porte gothique de ce Doyenné du XVe siècle est de plein cintre. Sa courbe est rehaussée par l'arc en accolade en pierre de kersanton, à crochets et à fleuron de feuilles d'acanthe. Cette arc s'appuie sur deux culots. L'acrobate est placé sous le culot de droite.
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Culot de la porte du Doyenné (kersanton, XVe siècle) du Folgoët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Culot de la porte du Doyenné (kersanton, XVe siècle) du Folgoët. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Il est coiffé d'un bonnet. Il tend ses bras en arrière, se saisit de ses chevilles et tire ses pieds (chaussés) vers ses oreilles. Sans le savoir sans doute, il réalise la posture de l'arc dite Dhanurasana.
Cette posture crée un renversement de nos repères, et même des repères du sculpteur qui semble avoir inversé la représentation des pieds. Ce sont les talons, et non comme il le montre, la pointe des chaussures, qui devraient se rapprocher de la tête.
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L'acrobate est vêtu d'une tunique courte serrée par une ceinture. Elle s'ouvre, sur la poitrine, par un col à revers.
Culot de la porte du Doyenné (kersanton, XVe siècle) du Folgoët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Culot de la porte du Doyenné (kersanton, XVe siècle) du Folgoët. Photographie lavieb-aile août 2022.
Culot de la porte du Doyenné (kersanton, XVe siècle) du Folgoët. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Mais ce drôle n'est pas tout à fait correct. Son sexe en érection apparait, sous sa tunique, entre ses cuisses.
Mais personne ne vous demande d'aller regarder les sculptures par en dessous. Tandis que j'y suis contraint, pour les besoins de mes recherches !
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Culot de la porte du Doyenné (kersanton, XVe siècle) du Folgoët. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Dernière précision.
Il faut toujours étudier une figure dans son contexte et dans l'ensemble du décor. Ici, l'acrobate fait paire avec le culot de gauche, qui représente un ange.
D'autre part, les crossettes des lucarnes représentent de gauche à droite un acrobate tenant son pied, puis trois dragons ailés.
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CONCLUSION.
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Dans cette succession d'articles où les acrobates apparaissent, je ne cesse de m'interroger sur le sens et les raisons de leur présence dans les églises et chapelles.
J'utilise, comme d'autres, le terme acrobate pour désigner des contorsionnistes, plus que des "artistes faisant des exercices au sol ou en hauteur", des trapézistes, des artistes marchant sur une corde, ou effectuant des sauts de saltimbanque.
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Voici quelques unes de mes réponses... provisoires.
1. Ils sont là car ils proviennent du vocabulaire thématique de l'art roman, où ils apparaissent sur les modillons, culots et chapiteaux.
L'article Wikipédia sur les modillons est remarquable. Il incite à décliner ce thème en acrobates en renversement postérieur [penchés en arrière de façon à dessiner un arc de cercle avec leur corps en plaçant les pieds près des oreilles], acrobate n'attirant qu'un seul pied vers leur nuque, acrobate en enroulement antérieur [penchés en avant en plaçant les pieds près des oreilles, la tête se retrouvant entre les cuisses], acrobates musiciens, acrobates habillés et acrobates nus, ou demi-nus, et alors fréquemment exhibitionnistes anal, exhibitionnistes génital, parfois ithyphalliques. Nous pourrions créer trois catégories : les acrobates de spectacle, les acrobates vicieux ou licencieux et notamment buveurs, et les acrobates obscènes.
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Cette réponse fait rebondir la question initiale : quel est le sens de ces personnages dans l'art roman?
Ils sont interprétés soit comme des saltimbanques en marge de la société, et en marge de l'église, donc comme des pécheurs, soit au contraire, par leur pieds dirigés vers le haut, comme des figures de la conversion spirituelle.
Ce sont avec les bateleurs et les jongleurs, des figures des artistes de spectacles condamnés par l'église.
Ce sont aussi des figures de la transformation, du déguisement, de l'illusion. Avec la triple interprétation morale : image de la transformation intérieure, ou image de l'accès à une surnature, ou image de la transgression illicite des règles, des limites.
Certains n'y voit que des images de la vie quotidienne laïque .
2. Ils occupent des espaces de transition entre espace laïque et espace sacré.
C'est vrai lorsqu'on les trouve à l'entrée des porches, sur le seuil. C'est vrai aussi lorsqu'ils balisent, sur le plan vertical, le passage entre les murs et la charpente (sablières, et crossettes). Ce n'est plus approprié aux miséricordes et appui-mains des stalles.
Or ces espaces de transitions sont, comme toute frontière, tout passage, des lieux de danger.
Les acrobates obscènes pourraient avoir une valeur de protection atropopaïque, comme les bornes hermaïques ithyphalliques des carrefours.
3. Ils sont l'équivalents des drôleries et grimaces des marges des manuscrits religieux, livres d'heures notamment.
"Le décor qui fait son irruption à partir du XIIIe siècle dans les marges des manuscrits fascine, interroge, déroute. Des animaux, des êtres hybrides, mais aussi des femmes et des hommes viennent entourer le texte et remplir les espaces vierges de la page. On les appelle des drôleries, représentations parodiques, transgressives, insolites, profanes ou profanatrices, satiriques, voire même irrévérencieuses. De 1200 à 1350, un nouveau décor marginal, d’abord codifié dans les ateliers parisiens, puis dans le Nord de la France, en Angleterre, enfin en Italie, en Espagne et en Allemagne, revendique sa progressive autonomie dans des ouvrages essentiellement religieux, psautiers ou livres d’heures par exemple. " Andrea Martignoni, « Jean Wirth, Les marges à drôleries des manuscrits gothiques (1250-1350) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes . https://journals.openedition.org/crm/11605
Ce rapprochement est pertinent pour les acrobates occupant les espaces marginaux des églises (sablières et crossettes) mais moins pour ceux des portes et des porches.
Il permet d'admettre qu'il n'y a pas plus de liens entre ce décor, et le caractère sacré de l'édifice, qu'entre les drôleries des enluminures et les prières ou textes sacrés qu'ils accompagnent.
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4. Ils répondent à un besoin de distraction de la part des fidèles... et du clergé.
C'est un peu étonnant pour nous. Mais ce sont les chanoines de la cathédrale de Tréguier qui exigent, en 1508, lors du contrat passé à la commande de leurs stalles, certes des "ymaiges" (religieuses) mais aussi des "grimasses et feillages". Ces grimaces, ce seront, selon leurs vœux, des fous et des acrobates exhibitionnistes ou non, des danseuses, des oiseaux, des ours, des poissons, des hommes sauvages et des séries d'onanistes.
Et ils ne sont pas les seuls puisque ces "grimasses" se retrouvent sur les miséricordes et appui-mains des autres stalles bretonnes ou françaises.
Lorsqu'on voit la grande unité de l' iconographie des crossettes (lions, dragons, chiens, acrobates, sirènes et anges) des édifices bretons, on constate que les sculpteurs ne répondent pas à leur imagination ou à une demande locale, mais à une attente des paroissiens partagée de village en village.
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Ils exercent sur nous un effet de surprise et de questionnement.
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Ma question initiale est née de mon étonnement. Mais cet étonnement n'est-il pas, en même temps, la réponse ?
Ces acrobates, ainsi que les autres figures humaines transgressives, et les figures semi-humaines (sirènes, femmes-serpents, masques anthropomorphes) ou d'animaux fantastiques (dragons, grylles, centaures, faunes) suscitent notre curiosité, notre amusement, notre indignation pour certains et notre attrait pour d'autres : ils ne nous laissent pas indifférents, ils créent la surprise.
Cette surprise a-t-elle une valeur esthétique ? Certainement. A-t-elle une valeur de stimulation psychique ? Sans-doute. Crée-t-elle les conditions d'une transformation psychique facilitant une rupture avec le train-train mental de la vie quotidienne professionnelle et domestique pour faciliter l'accès à un dépassement spirituel ? Peut-être.
Cet effet de surprise et d'intérêt était-il opérant pour les contemporains de ces œuvres ?
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Ma dernière réflexion, même si je ne peux en faire une certitude, aura eu le mérite de m'interroger, de manière générale, sur le champ de la valeur éthique de la surprise : disponibilité à l'accueillir de façon fructueuse ( sérendipité), effet facilitateur de l'admiration et de l'émerveillement, ouverture à la tolérance et aptitude à être transformé par l'inattendu. Certains écrivent que par la surprise, nous accédons à la magie du monde, et des autres.
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Pour montrer la puissance de cet affect, et la richesse de ce thème tout en quittant mon sujet, je note que la surprise contemplative peut générer l'inquiétante étrangeté d'un dépaysement troublant, dont témoignent le "trouble de mémoire sur l'Acropole" de Freud lors de sa visite d'Athènes et le malaise de Stendhal lors de la contemplation des Sybilles de la basilique de Santa Croce à Florence : dépossession du soi entre perte de mémoire, et exaltation.
Le tombeau de Jehan Le Scaff, sénéchal en 1500-1539 et d'Anne du Bois dame de Kerlosquet ( Kergoët) dans un enfeu de la chapelle Saint-Roch du bas-côté sud de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Kersantite et marbre noir, deuxième moitié du XVIe siècle, ou XVIIe siècle ?
Les armoiries (restaurées en 1840) de la famille Richard en clé de voûte de la chapelle.
Les Richard sont armoriés : d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)
C'est le chanoine Olivier Richard, archidiacre d'Ack, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller aux Grands jours du Parlement de Bretagne, vicaire général de l'Evêque de Nantes, qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.
https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale
Il est décédé en 1539. Son enfeu, édifié par son frère François, existe encore dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, chapelle des Toussaints (aujourd'hui Saint-Joseph ou du Saint-Sacrement). Deux anges y présentent ces armoiries, dans un monument aux pilastres Renaissance. Paul Peyron le décrit en détail dans son ouvrage sur la cathédrale (1901) avec la lecture de l'inscription
Le frère d'0livier, François Richard, protonotaire apostolique, archidiacre de Léon, chanoine de Léon et de Nantes, recteur de Ploudalmézeau et de Quervignac, obtint aussi d'être enterré dans la cathédrale.
—PEYRON (Paul Théophile Malo, 1901, La cathédrale de Saint-Pol, et le minihy Léon
Le gisant de son frère le chanoine de Nantes Laurent Richard (décédé vers 1530-1550) occupait la chapelle de Tariec en Plouvien, il a été déplacé dans l'église de Plouvien ; les armoiries familiales sont répétées six fois sur le monument.
Les trois frères étaient fils de Guyon Richard, secrétaire du duc François II, en 1488, et descendant de Simon Richard, l'un des écuyers du combat des Trente, en 1351. (Pol de Courcy, Bull. Association Bretonne 1851 p. 121)
Guy Le Borgne, dans son Armorial Breton de 1667, indique :
"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."
Armes de la famille RICHARD, 1840. Clef de voûte de la chapelle Saint-Roch, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.
Armes et devise de la famille RICHARD, 1840. Clef de voûte de la chapelle Saint-Roch, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.
Le panneau armorié en kersanton du monument funéraire.
Classé le 4 décembre 1914
Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Les armoiries mi-parti LE SCAFF/RICHARD à gauche, présentées par deux lions.
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1°) Éléments héraldiques.
Les armoiries de la famille LE SCAFF de gueules à la croix d'or frettée d'azur.
Le "fretté" est un composé de cotices entrelacées, mises en diagonale, ordinairement par trois, en bande et en barre. Donc un motif à croisillons.
On trouve dans le Nobiliaire de Pol de Courcy :
SCAFF (LE), sieur de Kerriel, paroisse de Plouguin, sieur de Kergoët, paroisse de Guiclan. Réformation. et montres de 1427 à 1538, paroisse de Plouguin , évêché de Léon. De gueules a la croix d'or frettée d'azur; aliàs : cantonnée à dextre d'une merlette d'or.
Jean, sénéchal de Léon en 1500, épouse Jeanne, dame de Kergoët. Fondu dans Richard.
SCAFF (le), sieur de Kerriel, par. de Tréglonou, — de Kergoët, paroisse de Guiclan. Réformations et montres de 1427 à 1538, par. de Plouguin, év. de Léon. De gueules à la croix d’or, frettée d’azur ; aliàs : cantonnée à dextre d’une merlette d’or.
Jean, sénéchal de Léon en 1500, épouse Anne du Bois, de la maison de Kerlosquet. La branche de Kerriel fondue dans Richard ; la branche de Kergoet fondue en 1555 dans du Chastel-Mezle.
Un missire Jehan Le SCAFF est bien mentionné dans un acte d'archive comme docteur es lois et sénéchal à la cour de Saint-Pol, en date du 27 février 1539. (Société d'Emulation des Côtes du Nord 1903 p. 75.
Les armoiries Le Scaff sont également présentes à l'église de Saint-Divy.
2°) Données biographiques et généalogiques.
L'épitaphe, qui sera détaillée infra, attribue ce monument à Jehan Le Scaff, sénéchal du Léon en 1500, et à sa compagne Anne DU BOIS, dame de Kergoët .
Les familles DU BOIS sont très nombreuses. On considère qu'il s'agit ici de DU BOIS, sieurs de Kerlosquet et de Beuzit, paroisse du Minihy de Saint-Pol-de-Léon, blasonnant d'argent au cyprès de sinople. Le manoir de Kerlosquet, sur la route de Plouénan, est proche de Saint-Pol-de-Léon.
Selon le Nobiliaire :
Bois (du), sieur de Kerlosquet et du Beuzit, paroisse du Minihy de Léon. Réformations et montres de 1448 à 1534, paroisse de Plouénan et du Minihy, évêché de Léon. D’argent au cyprès de sinople.
Michel Mauguin, dans Kerlouan héraldique, décrit le blason mi-parti de Marguerite Du Bois, décédée le 9-5-1694 à Landerneau.
Pol de Courcy signale, après le mariage de Jehan Le Scaff et d'Anne du Bois, deux branches, qui correspondent d'ailleurs aux deux blasons : celle des RICHARD et celle des KERGOËT.
Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.
Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les armoiries mi-parti LE SCAFF/KERGOAT à gauche, présentées par deux lions.
Ces lions présentent le blason correspondant à la branche Kergoët des Le Scaff. Le panneau de kersanton du monument funéraire est donc (très) postérieure à la date de 1500 mentionnée par l'épitaphe de Jehan Le Scaff et d'Anne du Bois.
Les armes des Le Scaff sont du côté gauche (pour nous), côté réservé à la famille de l'époux, et les armes des Kergoat ou Kergoët sont à notre droite, côté réservé à l'épouse. On y reconnaît le cyprès avec ses racines, son tronc et sa frondaison. Si ce blason a été peint jadis, l'arbre était vert (de cinople) sur fond blanc (d'argent).
On lit dans le Nobiliaire :
KERGOËT (DE), sieur dudit lieu et de Guernjahan, paroisse de Guiclan. Réformation et montres de 1427 a 1534, dite paroisse, évêché de Léon. Fondu dans Le Scaff. Moderne : Oriot.
Ou encore :
De Kergoet, Sr. de Guernjahan ; fondu dans Le Scaff, puis Oriot.oryot
Voici les données généalogiques que je retrouve en ligne :
Un Jean LE SCAFF seigneur de Kerriel a épousé Jeanne de KERGOET. Leur fille Marie LE SCAFF dame du Mesle épousa le 2 septembre 1575 Antoine du Chastel, seigneur de Mezle et de Châteaugal d'où 4 ou5 enfants.
Un Georges LE SCAFF, licencié en droit et sénéchal de Léon, sieur de Kériel, eut une fille unique, qui épousa Anthoine du Chastel, seigneur de Mezle et de Châteaugal.
Une Marie Le Scaff épousa en 1574 Jean V de Penfentenyo :
"Jehan de Penfentenyo a également épousé (3ème épouse) MARIE LE SCAFF , fille du Seigneur Kerriel ...Jean LE SCAFF xJeanne de KERGOET , le 24/2/1574.., fille unique de de KERGOET (Guiclan) veuve d'Antoine du CHASTEL , sa mère Anne DU BOIS ..."
Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.
Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022
L'épitaphe (XVIIe ?), sur marbre noir.
a) Le texte.
ICI REPOSENT
JEHAN LE SCAFF, SENESCHAL DE LEON EN MVc
&
ANNE DV BOIS SA COMPAIGNE, SIEVR & DAME DE KGOËT
o visqvis ades sic morte cades Sta, respice , plora ,
Svm quod eris , modicvm cineris , pro me precor , ora
Vermibvs hic donor, sic transit glor
Et velvt hic honor, ponitvr omnis honor
b) La transcription et la traduction des distiques.
Quisquis ades, sic morte cades ; Ita, respice, plora; sum quod eris, modicum Cineris, pro me precor, ora.
Vermibus hic donor, sic transit gloria mundi, Et velut hic ponor, ponitur omnis homo.
«Qui que tu sois, ici présent, c'est ainsi que tu tomberas sous les coups de la mort; Arrête toi, regarde, pleure ; . Je suis ce que tu seras, un peu de cendre, prie pour moi, je t'en supplie.
Ici je suis la proie des vers, Ainsi passe la gloire du monde, et comme je suis ici déposé, ainsi l'est tout homme."
c) les sources des quatre vers léonins.
Chacun de ces distiques a été publié par Philippe Labbé dans son recueil d'épitaphes de 1666, mais en les attribuant à des auteurs différents : le premier dans le tome I (page 110) et le second dans le tome II page 370.
Faut-il estimer que la table de marbre noire est postérieure à ce recueil ?
Philippe Labbe · 1666 Thesaurus epitaphiorum veterum ac recentium, selectorum ex ..., Paris page 110
Pourtant, ce deuxième distique, avec ses rimes en -or, est retrouvé dès le XVe siècle :
— FAVREAU (Robert), 2000, Les inscriptions du XVe siècle en France. Gertrude Mras; Renate Kohn. Epigraphik 2000 : neunte Fachtagung für mittelalterliche und neuzeitliche Epigraphik Klosterneuburg, 9.-12. Oktober 2000, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, pp.131-151, 2006, 978-3-7001- 3634-7. ffhalshs-03322724f
À Attigny (Ardennes) une brève épitaphe en prose et en français indique le décès d’un chanoine de grande science Jacques d’Attigny, docteur en droit, décédé en 1438. Elle est suivie de dix hexamètres latins dont tous les hémistiches et toutes les finales sont en -or . On la rapprochera de deux vers de l’épitaphe du chanoine Jean de Neuilly-Saint-Front à Notre-Dame de Paris, et de l’épitaphe de l’abbé de Saint-Martin de Laon Pierre du Pont où l’on a le même procédé : VERMIBUS HIC DONOR, ET SIC OSTENDERE CONOR QUALITER HIC PONOR, PONITUR OMNIS HONOR « Ici je suis donné aux vers, et ainsi je m’efforce de montrer que de la même manière que je suis ici déposé, tout honneur est déposé ». Jean de Neuilly-Saint-Front avait ordonné que sur sa tombe soient écrits ces deux vers (Émile CHENON, « Testaments du règne de Charles VI », Bulletin Société Antiquaires de France, 1915, p. 135. Le tombeau de Pierre du Pont représentait le cadavre rongé de vers d’un abbé avec sa crosse et sa mitre (L. Broche « Laon », Congrès archéologique de France, Reims 1911. t. 1. p. 238). Voir H. WALTHER, Carmina ... I/1 (n° 2), p. 1060. n° 20209, et II/5, Proverbia sententiaeque latinita Medii Aevi, l967, p. 677, n° 33161a. .
Enfin, on remarquera que toutes les versions de ces vers font débuter le deuxième par le mot qualiter ("ainsi que, comme").
Sur la pierre funéraire St-Pol-de-Léon, les mots synonymes etvelvt ("et comme") ne sont pas attestés ailleurs.
Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.
Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022
Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022
LES VITRAUX PEUT-ÊTRE OFFERTS PAR JEAN LE SCAFF ET ANNE .
"Seules trois verrières de la cathédrale contiennent encore des vitraux anciens ; encore sont-elles largement recomposées.
"La baie 14, située dans l'une des chapelles du déambulatoire sud, a été offerte par la famille Le Scaff dans la seconde moitié du xvie siècle ; elle a été très recomposée en 1884. Composée de trois lancettes et d'un tympan à sept ajours, elle figure au tympan un écu moderne, entouré d'anges musiciens également modernes. Dans la lancette gauche, on voit un donateur agenouillé, peut-être Jean Le Scaff, protégé par saint Jean Baptiste ; il ne reste plus du panneau ancien que des fragments (jambes du saint et quelques fragments du costume du donateur). Au centre, une scène de l'Enfer, dans une architecture Renaissance, est bien conservée du xvie siècle. Enfin, à droite, une donatrice, peut-être Anne du Bois, est présentée par sainte Anne et saint Jean l’Évangéliste. Cette lancette est bien conservée, notamment la jupe armoriée est en partie ancienne." (d'après Wikipédia et Gatouillat)
Françoise Gatouillat et Michel Hérold, « Saint-Pol-de-Léon. Cathédrale Saint-Paul-Aurélien », dans Les vitraux de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Corpus Vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France » (no 7), 2005, 367 p. p. 193-194.
En résumé, pour notre sujet, parmi les documents héraldiques, seule la jupe de la donatrice est en partie ancienne. On reconnait sur cette jupe la croix frettée des armes Le Scaff . En outre, ces vitraux sont datés de la seconde moitié du XVIe siècle par Gatouillat et Hérold, ce qui est un peu tardif pour un don par un homme occupant un poste de sénéchal en 1500. On peut avancer l'hypothèse d'un don par leurs descendants.
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SOURCES ET LIENS.
— BROUCKE (Paul-François) , 2012, mémoire de master, soutenu à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) à Quimper, consacré au chantier de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, inédit.
A la voûte de cette chapelle nous voyons les deux écus suivants: d'argent à deux chevrons de sable, armes de la famille de Kerrom. Le second porte : Ecartelé au 1. et 4. d'or, au lion d'azur brisé en l'épaule d'une tour portée sur une roue d'argent; qui est Carman-Lesquelen; aux 2 et 3 d'azur, à la fasce d'hermines, accmnpagnée de trois feuilles rie laurier d'or, avec la devise : Ioul Doue la , volonté de Dieu. Ce sont les armes de la famille de Kerliviry de Cléder.
Dans cette chapelle deux vieux vitraux, dont l'un restauré dernièrement représente dans le panneau du milieu, l'enfer; des diables de toutes couleurs et de toutes formes s'agitent dans la fournaise ; au-dessus plane un ange à l'épée flamboyante ; au-dessous l'inscription : Sanctum et terribile nomen ejus, son nom est saint et terrible ; snr un petit cartouche les mots : Domine in nomine tuo, dœmonia subjiciuntur nobis : Seigneur, en ton nom les démons nous son..t soumis ; dans les lobes flamboyants : Et cruciabuntur igne et sulfure, et ils seront châtiés par le feu et par le soufre, angelorum in conspectu, en présence des anges. Dans le panneau de gauche un chevalier est à genoux, saint Jean se tient derrière lui, ecce agnus dei ; dans le panneau de droite, une noble dame est en prière, derrière elle un prêtre tient un calice. Au haut du vitrail les armes de la famille Le Scaff: De gueules à la croix frettée d'azur.
Un sénéchal de Léon à la fin du xv• siècle, appartenait à cette famille; son tombeau se trouve dans l'enfeu en accolade audessous de ce vitrail ; le tombeau porte en bosse sur la partie antérieure deux écus tenus par deux léopards grossièrement sculptés : mi parti : de gueules à la croix d'or frettée d'azur, qui est Le Scaff; et d'azur alf rencontre de cerf surmonté d'une rose d'argent et accosté de 2 besants de même, qui est Richard. Le second écu porte: mi parti : d'azur au rencontre de cerf, qui est Richard ; et d'argent au cyprès de sinople, qui est du Bois.
Sur la pierre tombale nous lisons l'inscription suivante très pieuse et très belle : Ici repose Jehan Le Scaff, sénéchal de Léon en MV et Anne du Bois sa compagne, sieur et dame de !{goët (les Le Scaff ont retenu les armes des Kergoët).
Quisquis ades, sic morte cades ; Ita, respice, plora; sum quod eris, modicum Cineris, pro me precor, ora. Vermibus hic donor, sic transit gloria mundi, Et velut hic ponor, ponitur omnis homo. «Qui que tu sois, ici présent, c'est ainsi que tu tomberas sous les coups de la mort; Arrête toi, regarde, pleure ; . Je suis ce que tu seras, un peu de cendre, prie pour moi, je t'en supplie. Ici je suis la proie des vers, Ainsi passe la gloire du monde, et comme je suis ici déposé, ainsi l'est tout homme."
—MAUGUIN (Michel) Les pierres armoriées de l'église Saint-Pierre (XVII e siècle) Guiclan
L'église Saint-Jacques de Perros-Guirec : une surprenante visite. Les sculptures romanes du début du XIIe siècle.
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I. LE "BÉNITIER" OU FONTS BAPTISMAUX DU XIIe SIÈCLE.
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On le trouve immédiatement à l'entrée, à gauche, posé sur un support cubique, et adossé au mur limitant la chapelle actuelle des fonts baptismaux.
Cette cuve, ronde à l'intérieur et à sa base, et globalement quadrangulaire sur sa lèvre supérieure, voit ses angles scandés par trois personnages qui sont accroupis mais dont la tête nous faisant face. Deux d'entre eux lèvent les bras. Il est difficile de dire s'ils sont figurés de dos, les mains agrippés au rebord, comme je le crois, (mais alors leur tête effectue une rotation extrême et non physiologique) ou de face. Le troisième, à la tête rudimentaire, anguleuse voire brisée, écarte les bras vers ses compagnons. Tous les pieds (chaussés ?) se touchent, les jambes étant écartées.
Un quatrième personnage occupe la face adossée au mur. Je n'ai bien-sûr pas pu l'observer.
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La base Palissy le décrit comme un bénitier à trois têtes sculptées et le date, manifestement par erreur, du XVe siècle. Il est classé depuis le 30 mars 1904.
Léon Dubreuil, dans sa description princeps de l'église pour le Congrès archéologique, le décrit comme un bénitier roman du XIIe siècle, en forme de coquille. L'article Wikipédia reprend ce terme de bénitier et cette datation.
J'ai pensé pour ma part à une vasque baptismale. Viollet-le-Duc souligne que les bénitiers étaient, jusqu'au XIIIe siècle, des récipients en métal et transportables. Puis vinrent des récipients en pierre, mais de taille modeste.
Les 9 fonts baptismaux du XIIe siècle réunis par une catégorie Wikipédia montrent la fréquence, dans leur décor, de quatre têtes placés aux angles, de face.
Alamy montre une photo des fonts à quatre "sirènes" (masculines) de Cambridge qu'il est intéressant de comparer avec ces fonts de Perros-Guirec.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Calque des sculptures relevées sur photos.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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LES CHAPITEAUX DES PILIERS DU XIIe SIÈCLE.
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I. LES PILIERS NORD.
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Sculpture romane des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Masque et bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Masque et bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Masque (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Masque (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Le panneau interprété comme "Sacrifice d'Abraham" : on distingue un homme levant son arme (épée ? couteau ?) qui serait Abraham, et qui tient par les cheveux un autre personnage (Isaac ?) au dessus d'un animal (le bélier ?).
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Bas-relief (début XIIe siècle) des piliers nord de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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I. LES PILIERS SUD.
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Deux personnages luttant ou dansant, s'opposant par le sommet de la tête.
Aux angles du chapiteau, des masques anthropomorphes.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Plusieurs personnages.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Deux quadrupèdes (lion et lionne ?) entrecroisés par le poitrail. Dans les angles, des masques anthropomorphes.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Deux oiseaux buvant au même vase.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Un homme et une femme.
Un homme et deux femmes.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Suite de personnages se tenant par la main.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Suite de personnages.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Autres.
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Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sculpture romane (début XIIe siècle) des piliers sud de l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec. Photographie lavieb-aile août 2022.
"l'église paroissiale Saint-Jacques de Perros-Guirec est un édifice de la fin du 11ème siècle ou du début du 12ème siècle (nef et bas-côtés primitifs), agrandi et remanié probablement à la fin du 14ème ou au début du 15ème siècle (tour et porche à l'ouest, prolongement de la nef et des bas-côtés à l'est) et au cours du 2ème quart du 20ème siècle (bras sud et nord du transept).
La partie supérieure des piliers nord reçoit, côté nef, un décor en bas-relief. Les chapiteaux des piliers sud présentent un décor en demi-relief. Outre des décors de feuillage et d'animaux, plusieurs scènes de l'Ancien testament, dont Adam endormi, la création d'Eve, le sacrifice d'Abraham, l'Eucharistie et la Cène, y sont représentées. "
— COSMOVISIONS : Les bénitiers.
https://www.cosmovisions.com/artBenitier.htm
— COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939, p. 287
http://www.infobretagne.com/perros-guirec.htm
— DUBREUIL (Léon), 1949, Perros-Guirrec, dans Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 124-132
"A l’époque romane se rapportent également deux bénitiers en granit — tous les deux du XIIe siècle — l’un en forme de coquille près des fonts baptismaux, à gauche du porche d’entrée, l’autre, une ancienne mesure à blé, à gauche du portail méridional."
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"Telle qu’elle se présente à nos yeux, l’église paroissiale de Perros-Guirec est un édifice quadrangulaire sans transept. Construite en granit, elle est formée de deux parties distinctes séparées par un arc diaphragme : une partie romane construite au XIIe siècle, une partie gothique construite au xiv e siècle. Elle offre au regard une nef de onze travées avec bas-côtés. La nef romane comprend six travées. Les arcades en plein cintre sont à triple rouleau et surmontées d’un mur aveugle raidi par des colonnettes coupées par un cordon horizontal. Elles reposent, au nord, sur des colonnes dont les chapiteaux à corbeilles et à tailloirs cylindriques indiquent une influence normande et, au midi, sur des colonnes cantonnées de colonnettes qui leur donnent plus de légèreté. Les premières sont incontestablement plus anciennes que les secondes. Les sculptures des chapiteaux en apportent d’ailleurs la certitude.
--Celles de la partie septentrionale sont très particulières.
S’il est facile de reconnaître sur un chapiteau le Sacrifice d’Abraham, il est moins aisé de donner une explication
des sculptures du chapiteau le plus voisin des fonts baptismaux. On y croit voir une sirène.
D’autres chapiteaux n’offrent que des figures géométriques, plus ou moins heureusement agencées.
--Les chapiteaux des colonnes méridionales montrent un art plus avancé. Le sculpteur a été nettement inspiré par des sujets bibliques : Adam accepte d’Eve la pomme fatale ; honteux, les deux coupables s’enfuient ; Noé lâche la colombe ; les prophètes serrent sur leur poitrine les livres sacrés ; deux oiseaux boivent dans un calice, « emblème de la douceur et des vertus chrétiennes »."
Trois statues de saint Yves à la chapelle Notre-Dame de Kerfons en Ploubezre : le livre de ceinture et le geste d'argumentation judiciaire de décompte des arguments.
Les sculptures de saint Yves sont légions en Bretagne. Outre les groupes de saint Yves entre le Riche et le Pauvre (25 recensés en Côtes d'Armor et Finistère), C. Berger dénombre 82 statues en bois pour les mêmes départements, et 15 statues en pierre, chiffre certainement sous-estimé.
L'iconographie de saint Yves a fait l'objet de belles études (par Yves-Pascal Castel et par Claude Berger notamment), mais la fréquence avec laquelle le saint est représenté, de façon presque stéréotypée, posant l'index sur le pouce dans un geste de rhétorique judiciaire, et, en même temps, portant par sa poignée ou accroché sous le bras, un livre enveloppé dans son sac de transport ( nommé "livre de ceinture"), doit être soulignée, d'une part parce que les exemples iconographiques les plus démonstratifs permettent de mieux identifier les exemples les plus détériorés ou moins clairs, et d'autre part parce que la reliure et l'attache du livre de droit, parfois qualifié à tort de "sac à procès", doit être bien comprise pour être observée correctement.
Je me suis déjà étendu sur ce sujet mais j'y revient car les trois statues (deux en pierre, une en bois) conservées en la chapelle de Kerfons s'éclairent mutuellement et procurent l'occasion idéale d'approfondir nos connaissances.
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— Saint Yves, le geste de l'argumentation et le livre de ceinture:
Yves de Kermartin pose la pulpe de l'index droit (le plus souvent) sur celle du pouce opposé, geste précis, qui est repris dans de nombreuses représentations du saint, si bien qu'il devient un véritable attribut, le symbole de ses compétences dans la défense juridique et de sa maîtrise de la rhétorique judiciaire et de l'éloquence.
Rappel :
La rhétorique classique catégorise trois genres discursifs : délibératif, judiciaire, épidictique. La source principale de l'enseignement de la rhétorique médiévale est l'Institution oratoire de Quintilien, et on y lit : "Rapprocher l'index du pouce, et en appuyer l'extrémité sur le milieu du côté droit de l'ongle du pouce, en relâchant les autres doigts, est un geste qui convient bien pour approuver, pour narrer, pour distinguer." Quintilien Institution oratoire Livre XI chapitre III, "de la prononciation".
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2. Le livre-ceinture.
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Un livre (l'ouvrage de droit qu'il doit posséder comme Official, c'est à dire comme juges aux affaires ecclésiastiques du diocèse de Tréguier) est suspendu à sa ceinture ou à son poignet gauche car il est enveloppé dans un étui de transport dont il est relié. L'étoffe ou le cuir de reliure se réunit en une tresse qui s'achève par un nœud ou une boule qui permet d'éviter le glissement lorsque le livre est tenu à la main, ou accroché à la ceinture ou, plus souvent ici, autour du poignet.
Cet accessoire est désigné aujourd'hui en histoire de l'art sous le terme de "livre de ceinture". Même s'il est souvent suspendu au poignet ou tenu dans le poing.
Voir mes commentaires et références sur celui-ci ici :
On trouve ce livre-ceinture parfois sur les statues de saint Jean (Mellac, Motreff, Quilinen), sur les figures des apôtres (saint Philippe sur le Calendrier des Bergers 1498).
On le voit porté par Yves, sur les exemples donnés en lien plus haut, mais aussi sur le calvaire de Pencran, sur celui de Saint-Thégonnec et sur des vestiges d'un calvaire de Guipavas.
I. La statue de saint Yves de l'angle sud-ouest de la "chapelle saint-Yves" ou bras sud du transept.
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Alors que la chapelle de Kerfons est placée sous le patronage de Notre-Dame, elle a été agrandie avec édification d'un bras sud du transept entre 1553 et 1559 dans un style Renaissance et ce bras sud a été vouée à saint Yves, d'où sa dénomination courante de "chapelle Saint-Yves". Ces travaux ont été commandités par Claudine de la Touche, fille de Renaud de la Touche-Limousinère et son épouse Marquise de Goulaine.
Deux contreforts enforme de tourelle encadrent le pignon sud, et la tourelle sud-ouest accueille une niche Renaissance à campanile : c'est elle qui abrite entre deux colonnes corinthiennes la statue de granite, grandeur nature, de saint Yves. Nous pouvons la considérer comme contemporaine de la chapelle et de la date inscrite sur le pilier servant de base à la tourelle, celle de 1559.
Saint Yves porte la "barrette" ou bonnet carré (de recteur ou de docteur), et ses épaules sont recouvertes d'un camail dont la capuche est rabattue, et d'une épaisse aumusse dont les plis en accordéon laissent imaginer une doublure fourrée chaude et douillette. Il porte ensuite un surplis au dessus de la cotte talaire.
Note : Claude Berger nomme épitoge et camail ce que je nomme, avec hésitation, camail et aumusse.
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Le geste rhétorique.
L'index droit du saint est posé sous la pulpe du pouce gauche. Le pouce droit est écarté pour ne pas caché ce geste. Les autres doigts sont saisis dans la paume gauche.
Bien que, dans d'autres exemples, la réunion de l'index et du pouce soit plus "éloquentes" par un écartement plus grand des deux mains, le geste est ici parfaitement lisible.
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Le livre de ceinture.
Il est relié et équipé de fermoirs, et la couverte est fixée sur la partie haute du livre : elle converge vers la paume gauche, où elle est fixée au poignet, comme le montre la sangle équipée d'une boule de retenue.
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Statue de saint Yves, granite, vers 1559. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, vers 1559. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, vers 1559. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, vers 1559. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, vers 1559. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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II. LA STATUE EN BOIS POLYCHROME (XVIIe siècle) À L'INTÉRIEUR DE LA "CHAPELLE SAINT-YVES".
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Statue de saint Yves, bois, XVIIe siècle. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Le saint porte une bonnet carré noir, un camail noir, recouvrant l'aumusse de même couleur, et dont la partie inférieure plissée est identique à celle de la statue de pierre. Puis viennent le surplis blanc et la cotte talaire noire.
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Le geste rhétorique.
La détérioration du bois par la vrillette a amputé une partie des doigts longs de la main gauche.
On voit néanmoins l'index droit qui se tend vers la pulpe du pouce gauche.
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Le livre de ceinture.
G. Lécuillier le qualifie de "sac à procès" "dans lequel on plaçait les parchemins des actes. Mais ceux-ci se suspendaient dans la pièce d'audience, et ne se portait pas à la ceinture.
La convergence de l'étoffe de reliure est très bien visible, avant de se perdre vers le poignet gauche sous le pan de l'aumusse. On ne peut exclure que le livre soit fixé à une ceinture, mais le surplis n'est pas un vêtement qui dispose d'un tel accessoire.
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Statue de saint Yves, bois, XVIIe siècle. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, bois, XVIIe siècle. Chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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III. Saint Yves sur la face orientale du calvaire. Granite, XVe siècle.
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Le croisillon gauche du calvaire, à droite de la Vierge, supporte une statue géminée dont la face orientale est sculptée d'un saint Yves.
C'est sans doute la sculpture la plus ancienne, puisque le calvaire porte le blason des Penhoët, famille qui s'est fondue en 1492 dans celle de La Touche-Limousinière.
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Nous retrouvons la même coiffure et le même costume que sur les statues précédentes. La tête du saint est légèrement inclinée vers la gauche.
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Le geste rhétorique.
Les deux mains sont bien séparés, ce qui rend mieux visible l'index droit, seul tendu vers le pouce opposé. Le poing gauche est fermé. Mais les lichens rouges et blancs camouflent la statue et troublent notre lecture.
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Le livre de ceinture.
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Le livre, presque carré, est suspendu sous le poing gauche. La boule de retenue n'est pas, ou pas bien, visible. Mais la convergence des plis de la couverte vers la paume est nette : c'est bien un "livre de ceinture".
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Statue de saint Yves, granite, XVe siècle. Calvaire de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, XVe siècle. Calvaire de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, XVe siècle. Calvaire de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, XVe siècle. Calvaire de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Statue de saint Yves, granite, XVe siècle. Calvaire de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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ANNEXE I : LE CALVAIRE EN ENTIER.
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Face occidentale.
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Deux anges déroulent le phylactère portant jadis les lettres peintes INRI du titulus.
Le croisillon est une traverse droite, à l'équerre du fût.
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Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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La Vierge, bras croisés devant la poitrine.
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Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Le Christ en croix.
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Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Saint Jean, bras levés devant la poitrine montrant ses paumes .
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Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Un ange présente le blason dont les armoiries sont celles de Penhoët, d'or à une fasce de gueule, les nouveaux seigneurs de Kerfons depuis le XVe siècle .D'après un texte de 1771 (A.D. 22 E 1644), elles figuraient aussi dans la verrière orientale de la chapelle Sud et sur le jubé. (Le Louarn)
Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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La face orientale.
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La Vierge à l'Enfant au centre.
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Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Saint Pierre à droite.
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Calvaire (XVe siècle) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
"Vers 1560, chapelle de Kerfons en Ploubezre. L’aile ouest de la chapelle latérale sud, dédiée à saint Yves, présente à l’extérieur, une jolie statue du saint en kersantite, sous un dais Renaissance bretonne. Hauteur de la statue, environ 130 cm. Robe, épitoge courte, camail, bonnet plat, sac à procès sur le bras gauche."
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CASTEL (Yves-Pascal), Saint Yves et ses statues p. 199-213
https://books.openedition.org/pur/22411?lang=fr
La gestuelle oratoire
"Quoi qu’il en soit des variétés évolutives du costume, et des accessoires plus ou moins nombreux, nos statues s’animent du langage des mains qui exprime de manière muette, les sentiments de l’homme voué aux subtilités de l’exercice de la parole. En dehors des mutilations qui laissent des mortaises creuses au musée de Brest, une manche vide à Guissény, un poignet cassé à Guipavas, ces mains offrent une gestuelle moins stéréotypée qu’on ne le penserait au premier abord.
En tout premier lieu, le geste de l’argumentateur qui, à considérer certains personnages de la Passion sur les grands calvaires, n’appartient pas en exclusivité à saint Yves. Les deux premiers doigts – pouce sur index, index sur index – appuyés l’un sur l’autre, s’apprêtent à faire le décompte des arguments que le locuteur va énumérer. Ainsi, au porche de Bodilis (1570), sur les petits calvaires de Saint-Yves à Landudal (1605), de Saint-Claude à Plougastel-Daoulas et de l’église de Plounéour-Ménez (vers 1630). Le geste de l’argumentation est, de même, évident dans la statue à l’intérieur de l’église de Sainte-Sève. Il s’inspire des gravures populaires comme celle qui rappelle l’image du portail de Saint-Yves : un édifice démoli en 1823, où se réunissait à Paris la confrérie fondée en 1348."
—COUFFON, René, 1939, « Répertoire des églises et chapelles de Saint-Brieuc et Tréguier. Second fascicule », Société d’émulation des Côtes-du-Nord. Bulletins et mémoires, 71, 1939, p. 141.
— COUFFON (René), 1948, l'architecture classique au pays de Léon, l'atelier de l'Elorn, l'atelier de Kerjean, Mémoires de la Société d'Histoire et d’Archéologie de Bretagne. 1948, 28.
— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-
— LE LOUARN, Geneviève. 1983 "La chapelle Notre-Dame de Kerfons". Rennes, Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, t. 60, 1983, p. 301-305.
L'art de la Renaissance en Bretagne : les supports anthropomorphes et zoomorphes (vers 1559) du clocheton et de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre.
2. Cet article appartient à une série sur les Termes gainés, cariatides et atlantes (ou "supports anthropomorphes") , et, plus généralement, sur l'introduction de la Seconde Renaissance en Bretagne:
Le bénitier du porche de Guimiliau. (kersanton, traces de polychromie, Maître de Plougastel, v.1606) du porche sud de Guimiliau, son ange aux goupillons et ses termes gainés.
. INTRODUCTION GÉNÉRALE : LES TERMES GAINÉS, INDICE DE LA SECONDE RENAISSANCE.
Les Termes, cariatides et atlantes peuvent peut-être caractériser la pénétration en Bretagne de l'art architectural classique (Seconde Renaissance), apparu en France à partir de 1540 sous l'influence des traités d'architecture de Vitruve , de Serlio, d'Androuet du Cerceau et de Philibert Delorme. Ce motif architectural peut servir de marqueur facile à repérer, et on le trouve dans la traduction de Vitruve par Giovanni Giocondo (Venise 1511), dans les modèles architecturaux de Serlio ou encore d'Androuet du Cerceau qui lui consacre en 1549 une série de 12 planches (36 types de termes).
Puis on trouve en 1559, mais en Côtes d'Armor, les 4 Termes du campanile de Kerfons à Ploubezre. Ils coiffent la chapelle sud ou chapelle Saint-Yves rebâtie en 1559 par Claude de La Touche et dans laquelle repose Marquise de Goulaine (1500-1531), épouse de Renaud de La Touche-Limousinière et surtout fille de Christophe II de Goulaine.
Cette introduction précoce de l'art classique trouve ses modèles dans la Porte Dorée de Fontainebleau datée de 1528 (pour la porte à encadrement de colonnes et agrafe à l'italienne en forme de S), dans les termes gainés du frontispice de Serlio (Venise 1537), dans les niches à la Philibert Delorme. Or, Marquise de Goulaine est la demi-sœur de Louise de Goulaine, toutes les deux étant les filles de Christophe II de Goulaine (1445-1530).
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On peut suivre la trace de l'influence de cette famille de Goulaine dans la pénétration de la Renaissance en Bretagne dans le château de Maillé à Plounevez-Lochrist, puisque deux cartouches issus des modèles d'Androuet du Cerceau y montrent les armes de Maurice Carman (ou Kermavan) et de Jeanne de Goulaine, mariés en 1541. Mais l'aile Renaissance de ce château construit sous l'influence de Philibert Delorme ne présente pas, à ma connaissance, de cariatides.
Il était important de souligner le rôle de cette famille de la noblesse, dont les attaches en Touraine et Val-de-Loire sont notables, dans l'importation en Bretagne de la Renaissance, puisque, dans le Finistère et en particulier dans le Léon, c'est l'atelier du château de Kerjean (vers 1571-1590) qui introduisit, dans l'architecture religieuse, les décors inspirés de Serlio, Delorme et Du Cerceau.
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Après la chapelle de Kerfons, ce motif se retrouve, dans une pénétration d'est en ouest, en Finistère à l'entrée du château de Kerjean (v.1570-1595), puis au fronton du porche de Lanhouarneau (1582), puis nous admirons les cariatides de la porte d'entrée du manoir de Trebodennic (1584) en Ploudaniel, les termes de l'ossuaire de Sizun (1585), les 14 cariatides et atlantes de l'intérieur du porche de Bodilis (1570-1601), le couple cariatide-atlante de l'intérieur du porche sud de Saint-Thégonnec (1599-1605), celui en kersantite surmontant le porche sud de Saint-Houardon à Landerneau (1604), avant de découvrir les six termes de l'ossuaire de Landivisiau (1610-1620), le couple de termes et la cariatide de l'ossuaire de La Martyre (1619), et enfin le couple de la porte de l'ossuaire (1676) de Saint-Thégonnec. Entourant, comme à La Martyre, une statue de saint Pol-de-Léon, ce dernier a tant de points communs avec ce site qu'il semble en être une copie, inférieure à l'original.
On les comparera aussi, pour la sculpture en bois aux 14 cariatides et atlantes du jubé de La Roche-Maurice, et à ceux du jubé de Saint-Nicolas en Priziac.
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Glossaire
— SUPPORT ANTHROPOMORPHE.
Parmi les décors figurés des supports verticaux (colonnes, piliers, pilastres, fût), ce vocable inscrit au thésaurus réunit les cariatides et les atlantes, canéphores ou non. Il reste à introduire le vocable de "support zoomorphe" lorsque les sujets sculptés sont animaux.
Dans l'antiquité, borne qui marquait la limite d'un terrain, d'un champ, qui matérialisait une frontière. Terminus est une divinité romaine qui est le gardien des bornes. Il fut d'abord représenté sous la figure d'une grosse pierre quadrangulaire ou d'une souche puis, plus tard, on lui donna une tête humaine placée sur une borne pyramidale (un terme) qui servait de limite aux particuliers ou à l'État. Il était toujours sans bras et sans pieds, afin qu'il ne pût changer de place.
Architecture. Statue représentant un buste d'homme ou de femme dont la partie inférieure se termine en gaine et qui sert d'ornement.
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— ATLANTE.
En architecture, figure d'homme soutenant un entablement.
—CARIATIDE
Une cariatide est une statue de femme drapée et debout, dont la tête sert de support à un entablement, une architrave ou une corniche.
Dans un ensemble architectural ou dans un meuble, elle s'emploie à la place d'une colonne ou d'un pilastre.
Parfois leurs bras ne sont figurés que par des tronçons : le bas du corps se termine souvent en gaine. Lorsque les cariatides portent sur la tête une corbeille formant un chapiteau, on les appelle canéphores.
Lorsque le personnage est représenté par un homme, la cariatide prend le nom d'Atlante ou de Télamon, sorte d'Hercule soutenant l'architrave sur ses épaules courbées.
Le nom, féminin, apparaît dans notre langue en 1546 (Caryatide) comme substantif ou comme adjectif qualifiant des colonnes dans l'Hypnerotomachie ou Discours du Songe de Poliphile de J. Martin, folio 14r (Caryatides canelees). Ces colonnes encadrent une porte dont l'architecture est minutieusement décrite.
1. Ma venue à la chapelle de Kerfons faisait suite à sa réouverture après son importante restauration. L'un de mes buts était, on l'a compris, d'étudier le décor sculpté Renaissance de la chapelle Saint-Yves construite sous le mécénat de la puissante famille Goulaine entre 1553 et 1559. ["première Renaissance bretonne" selon Lécuiller : on notera que cela correspond sur le plan chronologique à la Seconde Renaissance française, 1540-1564, sous l'influence de Serlio, et à l'apparition des cariatides et atlantes dans le décor architectural].
"Bâtie pour la puissante famille de Goulaine, la chapelle de Kerfons illustre dans la pierre un vocabulaire décoratif d’avant-garde : porte en plein cintre encadrée de colonnes surmontée d’un fronton triangulaire, modernité et simplicité du dessin des fenestrages, contreforts en forme de tourelle, niches à statues ou original campanile carré flanqué de quatre personnages."
"Les gouverneurs étaient responsables de l’entretien et de la réparation des chapelles. A Kerfons, la chapelle dédiée à Notre-Dame était gérée par un gouverneur unique au cours d'un mandat d'un an non renouvelable. Fiacre Le Bihan et Rolland de Trongoff, tous deux gouverneurs, ont organisé le chantier de construction de l'aile sud à partir de 1553 : "ils emploient des carriers, des tailleurs de pierre, des forgerons, des vitriers et des peintres. Ils mettent en place un important charroi et fournissent la nourriture des gens et des bêtes"." (Lécuiller)
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L'extérieur de cette chapelle, et notamment les quatre cariatides et atlantes de son campanile, fera l'objet de la première partie de cet article.
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2. Mais la visite de l'intérieur de la chapelle Saint-Yves révèle, non seulement un autel de style Renaissance à fronton triangulaire centré par un buste, mais aussi , dans la charpente, une série de 20 termes gainés, renforçant et ornant les nervures. Ce sont pour la moitié des supports zoomorphes à tête de lion et pour 4 d'entre eux, des supports anthropomorphes à type de cariatides.
Ces très belles sculptures en bois feront l'objet de ma deuxième partie.
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3. En clin d'œil, on remarquera les termes gainés en forme d'ange de l'autel du XVIIe siècle. D'où ma troisième partie.
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I. LES CARIATIDES ET ATLANTES DU CAMPANILE. LE DÉCOR RENAISSANCE.
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A. Préambule : Les Goulaine et la Renaissance.
1°) Louise de Goulaine (ca 1505-1567).
Si l'art de la Renaissance s'est introduit en Bretagne en 1507 avec le cénotaphe de Thomas James à Dol-de-Bretagne, puis en 1518-1535 à Guerche-de-Bretagne avec les stalles, suivi dans la même collégiale en 1536-1567 par les vitraux, sous l'influence de la famille d'Alençon, il faut ici donner toute son importance au chantier commandité à Champeaux (35) par Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine.
En effet, Guy III d'Espinay épousa Le 17 septembre 1528 Louise de Goulaine, fille de Christophe II de Goulaine, gentilhomme ordinaire du roi Louis XII et de Renée Aménard. Le couple, qui éprouvait pour l'art nouveau de la Renaissance un véritable engouement (Christophe II de Goulaine a fait reconstruire l'aile de son château de Goulaine en Loire-Atlantique en style début Renaissance), s'attacha à embellir l'église de Champeaux de vitraux, d'un jubé, et vers 1530 de stalles, dont chaque dossier supérieur, chaque miséricorde étant sculptés avec goût et imagination . Louise commanda pour son mari un tombeau en 1553 dans le plus pur style Seconde Renaissance, et pour sa fille un monument de même style en 1554.
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Le même couple exerça son goût pour le style Renaissance à Louvigné-de-Bais (à 17 km au sud de Champeaux) entre 1536 et 1562.
2°) Marquise de Goulaine (vers 1500-1531) et sa fille Claude (ca 1525->1559.).
Marquise de Goulaine est la sœur aînée de Louise de Goulaine. Elle épousa en 1522 Renaud de la Touche-Louzinière, fils de François de la Touche et de Jeanne de Penhoët, dame héritière de Coëtfrec et Kerfons. Elle eut 2 filles Françoise et Claude ou Claudine
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Au XVe siècle, la chapelle de Kerfons appartenait à la famille de Penhoët.
"La branche des Penhoët-Coatfrec se fond en 1492 dans la famille de La Touche-Limousinière en Loire-Atlantique. Un des fils épouse en 1522 un membre d 'une des plus grandes familles bretonnes, Marquise de Goulaine qui meurt en 1531 et est enterrée dans la chapelle Saint-Yves de Kerfons, c'est-à-dire dans la chapelle sud du transept. En 1533, leur fille Françoise de La Touche est inhumée dans la même chapelle aux cotés de sa mère et leur deuxième fille Claude fera rebâtir en 1559 la chapelle funéraire de la famille. Ces travaux nécessitent la surélévation de la nef avec des modillons et l'aménagement d'une sacristie au bas de la nef.
Le rôle et la personnalité des fondateurs sont essentiels pour expliquer l'originalité de cette chapelle des Goulaine où repose Marquise, belle-sœur de Gui III d'Espinay, seigneur de Champeaux. On connaît depuis les travaux de René Couffon sur la collégiale de Champeaux le rôle primordial joué par les d'Espinay pour la diffusion des idées humanistes et des arts renaissants en Bretagne. Ils sont justement célèbres pour leur commande à l'architecte angevin Jean de l'Espine d'un tombeau érigé en 1553. Le goût pour la nouvelle expression artistique s'est ainsi répandu dans les parages de Coatfrec.
En effet la chapelle Saint-Yves n'a pas de parenté évidente avec d'autres monuments "Renaissance" de la région. Ici l'architecte a éliminé tout le décor si prisé à Notre-Dame de Guingamp ou à Notre-Dame de Bulat-Pestivien où s'épanouissent coquilles, rinceaux, arabesques, puni et candélabres, Kerfons est sans doute la première expression bretonne du classicisme naissant, affirmé par la pureté d'un style totalement épuré où seules apparaissent les grandes directrices architecturales. Le décor n'occupe en effet que les parties secondaires de l'ouvrage : un buste en costume Henry II, des angelots dans les écoinçons (réminiscences des bustes inscrits dans des médaillons), une niche d'inspiration florentine, des niches à coupoles sur les contreforts et un amortissement du pignon en forme de campanile orné de personnages à demi nus sur des termes imitant le tempietto italien.
Les références architecturales sont savantes et prestigieuses : Porte Dorée de Fontainebleau pour la porte à encadrement de colonnes et agrafe à l'italienne en forme d'S, gaines du frontispice de l'ouvrage de Serlio, niches à la Philibert de l'Orme, remplages comparables à ceux de Saint-Eustache de Paris de vingt ans son aînée. Cependant l'artiste n'a pas freiné sa fantaisie notamment dans les chapiteaux de la porte où l'inspiration corinthienne est totalement dépassée et recomposée. Seule note "locale" dans toutes ces références lointaines, les nervures rayonnantes de l'embrasure de la porte. Ces moulures qui n'ont aucune raison d'être architectonique, paraissent visualiser les sommiers de l'arc. Elles simulent un effet de perspective comme pour marquer une profondeur factice telle une voussure très profonde que l'on découvre sur les dessins d'arcs de triomphe des traités d'architecture de la deuxième moitié du 16e siècle. Cet artifice décoratif avait déjà été utilisé à Bulat-Pestivien dès 1522 et à Guingamp dès 1537. Plus au sud on les observe à Saint-Servais. En 1585, elles sont encore sculptées sur une porte de Saint-Jean-du-Baly à Lannion." (Le Louarn)
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B. La chapelle Saint-Yves (1553-1559).
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La date de 1559 sur un pilier de la chapelle Saint-Yves.
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Le chronogramme est inscrit dans un cartouche à cuir découpé à enroulement, typique de la Seconde Renaissance bellifontaine.
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Contrefort du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Le bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2012.
Le bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile 2012.
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La porte et son fronton triangulaire centré par un personnage en buste.
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La porte elle-même, de plein-cintre, mais aux moulures baguées, est encadrée par deux colonnes soutenant un entablement et un fronton triangulaire, selon le modèle diffusé par le premier Livre de Serlio (1540) et repris par Androuet du Cerceau (1559-1561).
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La porte du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
La porte du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Le buste d'un seigneur en costume Henri II. On verra (en fin d'article) la correspondance avec l'autel-tombeau de l'intérieur de la chapelle, où c'est un homme âgé et nu qui est sculpté en buste sur un fronton analogue.
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La porte du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Blason et collier de Saint-Michel de l'élévation est ; masque et inscription énigmatique.
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Pignon sud du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Pignon sud du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Pignon sud du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Le campanile : ses deux atlantes et ses deux cariatides.
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Les termes soutiennent l'entablement entre deux colonnes corinthiennes. Les deux cariatides ont les bras croisés sous leur généreuse poitrine. Elles portent un turban. Les deux atlantes sont identiques, ont les bras croisés sur leur torse nu et portent la barbe pointue très fournie et bouclée, et une couronne. La base est tronquée, réalisée par un appareillage de pierres de granite.
On trouve des modèles de ces termes chez Agostino Veneziano (infra) dès 1536, ou chez Androuet du Cerceau.
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Le campanile du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Le campanile du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Le campanile du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Le campanile du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Le campanile du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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II. LES FIGURES ENGAINÉES DE LA CHARPENTE DE LA CHAPELLE SAINT-YVES. CARIATIDES, AMAZONES, ATLANTES ET LIONS.
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La charpente ancienne de la chapelle est remarquable par ses entraits à nœud central et engoulants, ses sablières, ses blochets sculptés, et ses nervures à "cerce" sculptés en termes gainés.
Note. On nomme Cerce ou cherche des "Courbe à plusieurs centres qui donne le profil de certaines parties cintrées d'une construction`` (Delorme, Archit., III, 4 ds Gdf.). Le terme est utilisé par Lécuiller en légende des figures correspondant à ces cariatides. Dans la littérature décrivant les charpentes anciennes, on trouve le terme "cerces moulurées" associé à celui de "liernes", ces nervures parallèles soutenant le lambris. Je n'ai trouvé aucun exemple de "cerces" à sculptures figuratives.
Un exemple de charpente. Celle de Kerfons est plus complexe, notamment pour la structure des liernes.
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Une vue générale de la charpente montre les deux poutres transversales ou entraits, les blochets des quatre angles, les dix arcs de nervures ("liernes" si on veut)... et les cariatides (au sens large). Sans compter les deux rangs d'abouts de poinçon.
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La charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Ici la partie nord en 2012, avant restauration.
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La charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2012.
La charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
La charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Au milieu de la poutre surplombant les deux arcs permettant l'entrée depuis le chœur, une sculpture de Dieu le Père, en tiare et tenant l'orbe, préside à l'ensemble ornemental.
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La charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Une paire d'abouts de poinçon : le décor est géométrique et non figuratif.
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La charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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IIA. LES DIX FIGURES DU CÔTÉ OUEST.
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A1. Support zoomorphe : un lion.
Débutons la description de ces fameuses figures engainées (on ne sait plus comment les nommer) en partant de l'angle nord-ouest. C'est un lion. Sa tête supporte, par l'intermédiaire d'une volute, la charpente. On constate des restes de polychromie, ici jaune ou blanche, ailleurs bleue ou rouge, qui laisse imaginer la splendeur initiale.
Seule la tête est animale, tout le reste du support forme une ample volute feuillagée.
On voit en dessous la tête de l'ange formant blochet.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A2. Support zoomorphe : un lion.
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On voit le talent du sculpteur pour varier son sujet, conservant une fidélité au modèle anatomique tout en l'intégrant aux formes géométriques d'une volute (en forme complexe de "perroquet" de traçage de courbes et contre-courbes) et d'un support à guirlande de fruits nouée d'un ruban et grille.
Le ruban sort d'un (faux) trou, comme dans les cartouches à cuir découpé alors en vogue.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A3. Support zoomorphe : une lionne.
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Ce motif est surprenant, puisque la tête de l'animal surplombe un sein, très généreux mais unique, qui coiffe le sommet de la courbe du support. Ce sein semble s'intégrer avec le buste de l'animal, et est clairement séparé de la partie sous-jacente, géométrique et feuillagée.
Comment l'interpréter ? Par volonté de symétrie avec les figures suivantes? Clin d'œil humoristique ?
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A4. Support zoomorphe : un lion.
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Un lion royal, à la belle crinière qui se transforme en plumage puis en deux larges feuilles formant la volute du support.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A5. Support zoomorphe : un lion.
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Ce lion indiscutable est ailé. Il domine la feuille formant la volute.
Le principe que je relève dans l'ensemble de la sculpture Renaissance et dont les termes engainés sont un parfait exemple est celui de la confusion des "genres" ou "ordres", humain, animal, végétal et géométrique, comme pour introduire le spectateur dans un monde déstabilisé, renversé, non-naturel et, sans doute, enchanté. L'univers de l'artefact artistique.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A6. Support anthropomorphe : une cariatide.
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Je veux bien que cela soit une charmante cariatide, aux longs cheveux bouclés, à l'ovale parfait et à la petite bouche qui esquisse un baiser, mais elle n'a qu'un seul sein (ici buché). Je l'ai associé d'abord aux amazones, dont on dit qu'elle se coupaient le sein droit pour mieux tirer à l'arc.
https://journals.openedition.org/pallas/14209
En réalité, les deux seins sont réunis, comme on va le voir, dans le volume d'une seule poitrine et ne se distinguent que par la petite saillie mamelonnaire.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A7. Support anthropomorphe : une cariatide.
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La mono-mamelle peut-être bi-mamelonnée déborde ou dégorge d'une sangle qui délimite, comme les ceintures portées jadis très haut, le support feuillagé.
Les cheveux sont rassemblés par une perle.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Stop ou encore ? Au point où nous en sommes, je crois discerner un unanime "Encore !".
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A8. Support anthropomorphe : une cariatide.
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Amazone ou victime d'une malformation, arrangez-vous comme vous voudrez avec ces difficultés mammaires. Mais c'est une bien belle femme.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A9. Support anthropomorphe féminin (cariatide) très détérioré.
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Support feuillagé.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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A10. Support anthropomorphe féminin très détérioré.
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L'ovale du visage, l'amorce d'une chevelure et le volume mammaire permettent de voir ici une cariatide.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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IIB. LES DIX FIGURES DU CÔTÉ EST.
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B10. Support anthropomorphe féminin très détérioré.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B9. Support anthropomorphe : une cariatide.
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Le sculpteur semble avoir progressé dans sa connaissance de l'anatomie féminine, mais ce n'est pas encore tout à fait ça. Le volume mammaire est divisé en deux par une sangle verticale.
La chevelure soigneusement peignée est retenue par un médaillon frontal, d'où part un ruban qui se faufile sous des mèches, revient sur les côtés, passe derrière la nuque avant de se nouer : c'est une variante de "mon" "bandeau occipital".
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B8. Support zoomorphe : un lion (ailé).
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B7. Support zoo-anthropomorphe : tête d'homme moustachu dans la gueule d'un lion.
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Cet homme aux yeux bleus est encapuchonné par la tête de lion. Son buste se projette en avant, faisant saillir ses pectoraux (gynécomastiques) et le ventre.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B6. Support zoomorphe : un lion.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B5. Support zoomorphe : un lion.
tête de lion sur un buste féminin à robe de feuillages ?
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B5. Support anthropo-zoomorphe : la tête d'un homme barbu dans la gueule d'un lion.
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je m'y perds un peu. Est-ce un homme coiffé d'une tête de lion ? D'un homme croqué par un lion, mais où est la mandibule? Peut-être derrière?
Est-ce une lionne, à la poitrine humaine ? Ou bien ce relief bi-mamelonné est à attribuer à la lèvre inférieure de l'animal ?
Le but de l'artiste est clair : nous faire perdre la tête, et nos repères.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B4. Support zoomorphe : un lion .
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B3. Support zoomorphe : un lion à barbiche pointue.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B2. Support zoomorphe : un lion à barbiche ronde.
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Sur le support, isolé de la tête animale par un "collier", une poitrine féminine, puis, à nouveau séparé par une sangle-ceinture, une feuille.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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B1. Support anthropomorphe : une cariatide canéphore.
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Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Les cerces de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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III. LES QUATRE BLOCHETS.
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Blochet n°1. Angle sud-est.
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Blochets de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Blochets de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Blochet n°2. Angle sud-ouest.
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Blochets de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Blochets de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Blochet n°3. Angle nord-ouest.
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Blochet n°4. Angle nord-est.
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Blochets de la charpente du bras sud (chapelle Saint-Yves, 1559 ) du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Blochets de la chapelle latérale nord de la chapelle de Kerfons.
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Ils se caractérisent par des ailes multicolores.
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Blochet n°1.
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Blochets de la charpente du bras nord du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Blochets de la charpente du bras nord du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Blochet n°2.
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Blochets de la charpente du bras nord du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Blochets de la charpente du bras nord du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Blochet n°3.
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Blochets de la charpente du bras nord du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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Blochet n°4.
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Blochets de la charpente du bras nord du transept de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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IV. QUELQUES SABLIÉRES.
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Sablières de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sablières de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sablières de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Sablières de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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V. LES NOEUDS DES ENTRAITS DE LA CHAPELLE SAINT-YVES. DEUX ANGES PRÉSENTANT UN BLASON ? UN CARTOUCHE ?
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Nœud d'un entrait de la chapelle Saint-Yves (1559) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Nœud d'un entrait de la chapelle Saint-Yves (1559) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Nœud d'un entrait de la chapelle Saint-Yves (1559) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Nœud d'un entrait de la chapelle Saint-Yves (1559) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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V. LES ANGES-CARIATIDES DE L'AUTEL DU XVIIe SIÈCLE.
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Autel (XVIIe) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Autel (XVIIe) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Autel (XVIIe) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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À L'INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE SAINT-YVES (1559), L'AUTEL RENAISSANCE AU FRONTON TRIANGULAIRE.
Nous y trouvons de nombreux éléments du nouveau vocabulaire Renaissance : les colonnes à chapiteaux corinthiens, la niche à coquille et à masques, et le buste d'homme décharné et âgé sculpté au milieu du fronton.
Cet autel est-il un monument funéraire des Goulaine, avec son tombeau à godrons ?
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Autel-tombeau (?) de la chapelle Saint-Yves (1559) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Autel-tombeau (?) de la chapelle Saint-Yves (1559) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
Autel-tombeau (?) de la chapelle Saint-Yves (1559) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Photographie lavieb-aile août 2022.
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SOURCES ET LIENS.
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—COUFFON, René, 1939, « Répertoire des églises et chapelles de Saint-Brieuc et Tréguier. Second fascicule », Société d’émulation des Côtes-du-Nord. Bulletins et mémoires, 71, 1939, p. 141.
— COUFFON (René), 1948, l'architecture classique au pays de Léon, l'atelier de l'Elorn, l'atelier de Kerjean, Mémoires de la Société d'Histoire et d’Archéologie de Bretagne. 1948, 28.
— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-
— LE LOUARN, Geneviève. 1983 "La chapelle Notre-Dame de Kerfons". Rennes, Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, t. 60, 1983, p. 301-305.
—ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1559 Livre d’architectvre de Jaques Androvet du Cerceau, contenant les plans et dessaings de cinquante bastimens tous differens : pour instruire ceux qui desirent bastir, soient de petit, moyen, ou grand estat. Auec declaration des membres & commoditez, & nombre des toises, que contient chacun bastiment, dont l’eleuation des faces est figurée sur chacun plan..., Paris, s.n., 1559.
—ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), Second Livre d’architecture, par Iaqves Androvet Du Cerceau. Contenant plusieurs et diverses ordonnances de cheminées, lucarnes, portes, fonteines, puis et pavillons, pour enrichir tant le dedans que le dehors de tous edifices. Avec les desseins de dix sepultures toutes differentes, Paris, André Wechel, 1561.
—ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), 1582, Livre d’architecture de Jaques Androuet Du Cerceau, auquel sont contenues diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments pour seigneurs, gentilshommes et autres qui voudront bastir aux champs ; mesmes en aucuns d’iceux sont desseignez les bassez courts... aussi les jardinages et vergiers..., Paris, pour Iaques Androuet du Cerceau, 1582. de l’Orme (Philibert), Le Premier tome de l’architecture, Paris, Frédéric Morel, 1567.
— DELORME (Philibert), 1567 Le premier tome de l'architecture de Philibert de L'Orme conseillier et aumosnier ordinaire du Roy, & abbé de S. Serge lez Angiers , Paris, Federic Morel
— DE GRANDE (Angelo), 2014, "De Fontainebleau vers la Lorraine: l’ordre anthropomorphe de la maison «des Sept Péchés capitaux» à Pont-à-Mousson" in Gravures d'architecture et d'ornement au début de l'époque moderne : processus de migration en Europe (sous la direction de S, Frommel et E. Leuschner), pp.205-218, 2014.
— FROMMEL (Sabine), 2018 Supports anthropomorphes peints de la Renaissance italienne, in Frommel, Sabine – Leuschner, Eckhard – Droguet, Vincent – Kirchner, Thomas (dir.) Construire avec le corps humain/ Bauen mit dem menschlichen Korper. Les ordres anthropomorphes et leurs avatars dans l'art europèen de l'antiquité à la fin du XVIe siècle/ Antropomorphe Stùtzen von der Antike bis zur Gegenwart, Campisano Editore 2 volumes pp 618, 40 ill.
"Rares sont les motifs architecturaux qui témoignent d'une persistance telle que les ordres anthropomorphes, depuis l'Antiquité jusqu'à la période actuelle, en passant par le Moyen Âge. Leur évolution s'articule par de subtiles interactions entre les domaines sculptural, architectural et pictural, alors qu'une fortune théorique durable a été instaurée par la description détaillée par Vitruve des "Perses" et des "Caryatides" dans son traité De architectura libri decem. Contrairement aux ordres architecturaux canoniques, ce " sixième ordre " invite à des interprétations et des variations plus souples et plus personnelles. Il put ainsi assimiler des traditions locales très diverses lors de son parcours triomphal dans toute l'Europe. Si la signification originelle de soumission et de châtiment de ces supports reste valable, les valeurs narratives ne cessèrent de s'enrichir et de s'amplifier, en faisant de ce motif un protagoniste abondamment présent dans de multiples genres artistiques, des meubles aux monuments les plus prestigieux, et qui révèle les mutations typologiques et stylistiques au fil du temps. Les contributions réunies dans ces deux volumes fournissent un large panorama européen de ces occurrences, offrant un large éventail de synergies et d'affinités révélatrices."
—SAMBIN ( Hugues), 1572 Oeuvre de la diversité des termes dont on use en architecture reduict en ordre : par Maistre Hugues Sambin, demeurant à Dijon, publié à Lyon par Jean Marcorelle ou par Jean Durant. Bibliothèque municipale de Lyon, Rés 126685.
—SERLIO (Sebastiano ), 1551 Liure extraordinaire de architecture, de Sebastien Serlio, architecte du roy treschrestien. Auquel sont demonstrees trente Portes Rustiques meslees de diuers ordres. Et vingt autres d’oeuvre delicate en diverses especes, Lyon, Jean de Tournes, 1551.
Le premier livre d’architecture et Le second livre de perspective de Sebastiano Serlio furent publiés par Jean Martin pour la première fois à Paris en 1545; le troisième livre, fut publié à Anvers, en 1550 chez Pieter Coecke qui en 1542 avait publié une version pirate du Quatrième livre. Le quinto libro d’architettura traduit en françois par Jean Martin fut édité à Paris en 1547 par Michel de Vascosan ; le Livre extraordinaire le fut àLyon par Jean de Tournes en 1551.
—SERLIO (Sebastiano ), 1540 Il terzo libro ... Venise F. Marcolini
La Regola delli cinque ordini d’architettura de Vignole sans cesse ré-éditée depuis 1562, fut publiée en édition quadrilingue in-folio (italien, néerlandais, français et allemand) en 1617 par Willem Jansz Blaeu à Amsterdam et, ensuite, en français en très nombreuses éditions parisiennes : Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuee (sic) augmentees et reduites de grand en petit par le Muet , Paris, chez Melchior Tavernier, 1631-1632 ; chez Pierre Mariette en1644-55 ; 1702 ; chez Nicolas Langlois, s.d. ; Seconde édition, 1657,1658, 1684 ;Reigle de cinq ordres d’architecture éd.par Pierre Firens,s.d. [1620-1630] ; chez Pierre Mariette, 1662, 1665 ; chez Nicolas Bonnart, 1665 ; éd. Jean Le Pautre, chez Gérard Jollain, 1671, 1691,1694.
— VITRUVE, 1511, De architectura M. Vitruvius per Jocundum solito castigatior factus cum figuris et tabula, traduit par Fra Giovanni Giocondo en 1511 à Venise chez G. da Tridentino avec 136 gravures sur bois